La journée enfin finita, je décide de quitter l'Infirmerie pour rejoindre ma chambre jusqu'à ce que j'espère, il y ait un blessé. Ce dont j'attends avec impatience ! En arrivant dans ma chambre, je range mes affaires et remarque d'autres affaires qui ne m'appartiennent pas. De nature curieuse, je regarde vaguement pour avoir des renseignements sur mon colocataire. Malheureusement, je ne peux rien en tirer, à part le fait, vu la taille des habits qu'il ne doit pas être un piccolo uomo. En attendant son arrivée, je décide de m'allonger dans mon lit. Je ferme les yeux et me remémore ma prima giornata dans cette prison.
En arrivant, j'étais tellement stréssé de découvrir la prison, ses pensionnaires mais surtout l'Infirmerie que je suis resté planté devant la prison  une bonne dizaine de minutes. Pendant ce temps, j'imaginais comment était l'interiore. Au bout d'un moment, je me suis enfin décidé à appeler un gardien pour qu'il me fasse entrer. Ce gardien a dû se présenter à moi, mais ma mémoire me fait défaut, je ne peux me rappeler son nom, son physique, sa démarche ou même le son de sa voix. Je m'en veux de l'avoir oublier si vite mais je n'avais qu'une hâte :  voir mon Infirmerie. En parlant d'oubli, je suis même allé jusqu'à oublié l'architettura des bâtiments et leurs emplacements. Il m'a été difficile de retourner dans ma chambre et j'ai dû m'adresser à plusieurs personnes. Ils ont dû me prendre pour un turista col mio accento. Enfin bref, je me rattraperais demain.
Après avoir posé mes affaires dans ma chambre, mon métier peut enfin comminciare. Le gardien m'a emmené dans mon lieu de prédilection, l'Infirmerie. Avant d'ouvrir la porte, je l'ai imaginée. En ouvrant la porte, j'ai découvert le paradiso ! Elle était parfaite ! Mais avant toute chose, avant de commencer à m'installer, je l'ai observé, je l'ai scruté, je l'ai dévisagé, j'ai tâté les instruments pour qu'ils deviennent miens et là, j'ai senti un lien fort entre Elle et moi. Ce lien, c'est celui d'appartenance mais encore plus fort, d'amour. Après avoir ressenti ce fameux lien, très important pour que je puisse m'exercer, je décide de mieux La connaître en faisant un tour à la morgue.
J'avoue avoir espéré trouver un cadavre pour pratiquer mon art, mais le sort en a fait autrement. Je suis donc retourné à mon Infirmerie. Cette giornata fut longue car je n'ai pu montrer mon talent au grand jour. S'il n'y a pas de blessé, il faut que je pense à aller chasser degli animali, cela sera déjà ça.
Je sors de mes pensées et me relève. La finestra m'attire. Je regarde à l'extérieur et retourne dans mes pensées. J'espère que demain sera meilleur et qu'il y aura plus d'action sinon autant repartir dans l'ancien hôpital où je travaillais. En regardant au loin j'aperçois un cimetière et là, je n'ai plus qu'une idea in testa : aller chercher un corps endormi pour qu'il devienne mon cobaye. Je voulais exhumer des corps, les sortir de leur cercueil, de leur sommeil profond et paisible. D'un coup, des bruits de pas raisonnant dans le couloir me font sortir de mes pensées désireuses de chaire. Je me retourne et voit la porte s'ouvrir, je tombe nez à nez avec mon colocataire.
Je me met à le dévisager, à le regarder de bas en haut, puis je commence à lui tâter les muscoli. A ce moment, une pensée obscène résonne en moi. Je le veux pour en faire la mia Opera di Arte, mon chef d’œuvre ! Il est parfait ! Je veux qu'il soit comme mes animaux domestiques, c'est-à-dire empaillé. Pour l'amadouer, je le caresse, mais il n'a pas l'air du tout d'apprécier  et sort de mon emprise. Il me regarde d'un air étranger. Je décide de lui dire bonjour de manière douce, calme et gentille. Lui me répond de façon froide et fait ce qu'il a à faire, sans se soucier di me.
Voyant qu'il n'a pas envie de faire connaissance, je me rassoie sur mon lit, sors il mio libro sull'anatomia umana. Je ne peux m'empêcher de le regarder, de le fixer et je ne peux refouler toutes mes envies qui me viennent à l'esprit. Occorre che sia mio ! Je veux le garder avec moi pour tout la vie. Il doit être immortel, comme mon premier pesce rosso.
Son souffle m'indique qu'il se sent oppréssé par mio sguardo. Pour éviter de le mettre plus mal à l'aise mais surtout pour éviter de me le mettre à dos, je décide de me plonger dans mon livre, sans pour autant refouler mes pensées.