Un chat. Un chat ça n'aimait pas les oiseaux et c'était impitoyable. Oui, ça devait être pour ça que le guide m'avait qualifié de félin. Je ne savais pas trop si c'était une qualité d'être félin. Il avait même dit que je ressemblais à un chat quand je dormais. Le fait que je sois roulé en boule quand je dormait devait suffire à faire le rapprochement. Je n'y pouvais quand même rien si c'était la seule position assez confortable. Et surtout, elle empêchait les gardiens de me tirer par les bras comme la dernière fois.
La dernière fois … Je l'avais encore mauvaise. Cette fille qui appartenait à Roméo m'avait rabaissé. Oh ça à la limite je m'en tamponnait l'omoplate avec une tête de baleine. Mais elle m'avait ignoré, elle avait parlé de moi comme si je n'étais pas là et ça je ne pouvais pas le supporter. C'était une … une … une … eh merde, je trouvais pas de mot. Le guide en aurait trouvé un mais il dormait.
Il dormait, le dos tourné à moi avec une espèce de petite poupée en tissu qui avait un cache œil en tissu cousu à la va vite. Je la trouvais étrange cette poupée. Elle me foutait mal à l'aise. C'était là qu'il cachait ses dés la nuit, quand il ne pouvait pas les surveiller. Il avait si peur de les perdre ? Il ne s'en était pas servi pour moi. Aaaah je réfléchissais trop quand le Guide dormait ! C'était super désagréable.
Alors que je me dépliais, encore bouffi par le sommeil, trois gardes avec des tazers pointés sur moi me tirèrent de mon lit douillet et me secouèrent comme pour me forcer à me réveiller. Ils m'avaient laissé ma muselière hier. Je comprenais mieux pourquoi maintenant. Ils avaient encore un plan foireux pour moi. Putain mais ils pouvaient pas me laisser tranquille ? Là, je ne pouvais pas être accessible pour Liam Liam Gantley. Et si il me renvoyait à cause de ça ? Je les haïssaient. Je leur faisais d'ailleurs bien comprendre grâce au grognement qui montait de ma gorge.
Ils m'amenèrent dehors et me collèrent devant un mec à l'air lugubre.

« Puisque t'es pas capable de tenir en place, on t'a trouvé un travail. »

Ils semblaient avoir une sentiment de répugnance extrême envers le mec à l'air étrange. Quoi, ça va ils avaient jamais vu un mec avec une pelle ? Putain mais les gens de nos jours. Ils s'éloignèrent ensuite et me laissèrent seul avec Machin. Bon, je faisais quoi moi maintenant ? Je demandai alors simplement, fixant mon nouvel inter … putain je supporte pas ce mot … fixant Truc avec un regard inquisiteur :

« Tu veux quoi de moi ? »

Là, c'était clair et poli. On pourrait rien me reprocher. J'en avais plein le dos de leurs conneries putain.

Ce matin, je m'étais levé aux aurores. J'étais fatigué et je devais surement avoir des cernes de trois kilomètres de long. Mais bon ! Soyons positif ! Ça renforce mon look de dangereux fossoyeur qui dort la journée et qui enterre des cadavres la nuit. Ouais...Peut-être mon look de post-apocalyptique n'a pas besoin de cernes....Si! Ça fait genre "Ouais, j'ai lutté toute la nuit contre des mutants, alors je suis fatigué". Bref, après avoir examiné les différents corps des gardiens et autres. 'Fin, les cadavres de la forêt. À peine arrivé, j'avais déjà plein de travail !

J'avais pris une petite pause pour redécorer la morgue, par exemple installer le poste radio pour la musique. Après, le charme des cadavres faisait le reste. J'aime tellement cet endroit. Ensuite, je suis allé prendre une douche. Il n'y avait personne... Peut-être normal à cette heure-là... Ouais ou peut-être pas. 'Fin, on s'en fout non ? Ouai, on s'en fous. Breeeef ! Quand je retourne à la morgue, quelqu'un a dû passé et à oublier de fermer la porte. Je devrai peut-être mettre un panneau..Oui, j'y penserais un jours. Donc, revenons en à nos moutons décapités. Un dossier est osé sur une table. Ah ? Un dossier pour un de mes patients est revenu. Alors quelle est la réponse ?...hmm...Bon ok! On l'enterre ici ! Aller go, c'est parti ! Je balance le dossier sur mon bureau improvisé, rajuste mon masque, prends ma pelle et autre matériel. Mais j'adore les pelles. En plus, j'ai le cimetière à nettoyer.

Ah tiens ! Des gardiens, je vais leur demander de l'aide tiens.

"Yosh! Ça va les mecs ? Vous ne pourriez pas m'aider à creuser un trou dans cimitière? Tout seul, ça va être dur. Je sais que vous êtes gentils! Merciii"

Je leur souris. Merde, j'ai un masque, j'avais oublié. Quand je leur tournai le dos et me dirigeai vers la sortie, j'entendis leur rire. Moi aussi, je ricanai doucement... Sinistre. Quand j'aurais vos cadavres les mecs.. Moi aussi, je serais gentil envers vous. Je sifflotai, en rythme avec la musique de mon casque. Direction le cimetière. Le soleil se levait à peine. Il est quelle heure en faite ? Le matin. Super indication fossoyeur, super. Je commençai donc à nettoyer un peu les tombes déja mises en place. Quel bordel ici !

Un peu plus tard, les gardiens de tout à l'heure arrivèrent un détenu dans les bras. Un grondement. Une muselière ? C'est un chien ce mec ? Ces foutus gardiens n'avait pas pris ma blague de creuser des trous au sérieux quand même ? Alala, les boulets. Je m'arrêtai de travailler, et observer le détenu à mes pieds. Cheveux blancs et blonds , petit. Surement un mec du sud. Qu'est-ce que j'allais en faire ? Les gardiens s'en allèrent avec leur air dégouté. Mourrez bien petits cadavres *coeur*. Le détenu me fixait. Qu'est-ce j'allais faire de lui? Bah, il pouvait faire ce qu'il voulait. J'en avais rien à faire de lui, du moins, il n'allait pas m'aider à nettoyer un cimetière.

" Ces gardiens sont complètement idiots. Ils mourront bientôt de toute manière, le vent de la mort souffle. Breeef ! Tu peux faire ce que tu veux du moment que tu ne te barres pas. Après, tu peux tenter de te barrer, mais je te le déconseille... Surtout si c'est moi qui te punis. "

Je repris mon boulot, le surveillant d'un œil. Tu te barres, je t'enterre vivant après multiples expériences...

♫ Merciless cult ♫

Au début, le mec ne me répondit pas. Il parla des gardiens avec de la poésie en rapport avec la mort. Je ne comprenais pas bien l'intérêt d'utiliser autant de mots pour dire qu'ils les voulaient voir morts. S'il avait de la chance, le Guide me demanderait de les tuer. En tout cas, je commençai à sentir la colère monter. Encore quelqu'un qui faisait comme si je n'existais pas ! …
Il s'adressa à moi, finalement. Mes sourcils se détendirent et je le regardai alors qu'il me recommandait de ne pas me tirer de là. Je glissai les mains dans les poches de ma combinaison et observai les alentours. Pourquoi je voudrais me tirer ? Il y avait bien plus d'espace que dans ma cellule, ça c'était sûr. Mais surtout, je me sentais plus à l'aise que dans la cour, qui était toujours pleine de détenus. Alors je devais me contenter d'en faire le tour en trottinant et en évitant les autres gens. Mais ce n'était pas drôle, surtout sur un sol aussi dur. Mais ici, il y avait de l'herbe. Je humais à pleins poumons l'air environnant. Il y avait un parfum de pourriture assez léger mais présent, seulement il n'était pas assez fort pour gâcher celui de l'air bien frais et de l'herbe encore humide de la rosée matinale. En plus, j'avais le droit de faire ce que je voulais.
J'observai un peu mieux le mec auprès de qui on m'avait emmené. Il semblait cool. Vraiment cool. En fait, j'aurai pu mettre sa photo pour illustrer le mot. Le type même de mecs qui ne m'intéressait absolument pas, parce qu'il ne semblait avoir d'avis sur rien. Un blasé total. Pas une victime à tuer, mais pas non plus un dominateur. J'allais donc simplement l'ignorer. Et s'il me demandait de faire un truc, j'obéirai. Parce que je ne voulais pas revoir l'expression de fureur sur le visage du Guide, celle qu'il avait eue quand j'avais débarqué après mon entretien avec Roméo et son humaine. Il avait été terrible après. Alors sur le moment ça avait été sympa, mais je m'étais ensuite rendu compte que c'était pas bien qu'il s'inquiète à ce point pour moi. Je devais être au service du Guide et pas le contraire. J'étais son instrument et pas un poids. Donc, je ne me rebellerai pas.
En plus, je me sentais proche, quelque part, de ce mec. Lui aussi avait une muselière. Est ce que les gardiens avaient peur qu'il leur déchiquette la gorge, comme pour moi ? Oh, c'était plutôt légitime dans mon cas. La sienne était plutôt rigolote. Avec des machins en plus sur les côtés. Stylé.

Comme je m'ennuyai assez vite, je finis par quitter mon poste. Je ne savais pas quoi foutre à part regarder la coccinelle qui escaladait ma chaussure, alors, pris d'une pulsion physique, je me mis à courir. Entre les grosses pierres en forme de croix ou de rectangles. Je parcourus ainsi tout le terrain et quand je l'eus bien étudié de long en large, je m'arrêtai, essoufflé. Pour repartir aussitôt. J'essayais désespérément d'attraper un papillon. A un moment, je sautai en l'air et l'enserrai dans mes mains. VICTOIRE ! Sauf que je ne pensais plus à la chute. Durant cette dernière, je m'aperçus alors que j'étais juste au dessus du monsieur avec la muselière rigolote. Je tombai sur lui et nous dégringolâmes ensuite dans un trou assez profond qui était juste à côté. Je me mis aussitôt à genoux, sans faire attention aux douleurs que je pouvais éventuellement ressentir, et ouvris tout doucement mes mains. Avant de les séparer complètement, dépité.

Le papillon était parti.

Le gamin muselé resta un moment s'en bouger dans l'herbe. Cela me surprit, mais je ne le montrai pas. Une prison de taré et ça, c'était cool. C'était bien le premier détenu que je ne voyais pas partir en courant alors qu'il avait la possibilité de s'enfuir loin. Enfin loin... Tout est une question de point de vue. Loin ? Dans la mort. Loin ? À trois mètres avant qu'on attrape et que l'on te coupe les jambes. Loin ? Disparu, ne plus jamais te revoir ni même entendre parler de toi. Ce qui, je pense, est assez dur pour des criminels de hautes réputations. Ou alors, tu retournes là ou tu as vécu pour commettre tes crimes. En prison... Je ricane doucement. Non ! Ce n'est pas mon plan, c'est faux. Je souris innocemment. Dans ma tête bien sûr.

Dans la réalité qui est la mienne. Je creuse encore ce trou. Sans aucune pensée perverse. Je ne m'intéresse pas vraiment à ce genre de choses. Donc, je creuse cette future tombes qui bientôt accueillera son premier cadavre. Premier ? Ben oui ! Il va y en avoir plein plein d'autre. Comment je sais tout cela ? Car la mort est une chose courante dans ce genre de lieu. La mort est courante dans cette réalité. La mort est la réalité de chaque dimension. Tous les mondes créés sont régis par les lois de vie, de souffrance et de mort. Tous, sans exception. L'homme chien court entres les pierres tombales envahies par les plantes. Personne ne vient jamais ici. Qui en a le courage ? Car oui, cette prison à beau avoir la meilleure sécurité du monde, tout le monde a peur. Je creuse donc des tombes pour rien ? Mais non ! Chaque corps à le droit que l'on s'occupe de lui. Certain s'occupe de les garder en vie, moi, je les chouchoute quand ils n'ont plus once de raison de se relever pour marcher et courir après une vie désespéré. Oui désespéré. Pourquoi ? Le monde est si... Stupide. Trop rapide, trop pressé. Vivre sa vie ? Non, nous sommes seulement les pantins d'une société corrompus et moi, je ramasse et enterre les morts qui ont été nécessaires au bonheur des hauts gradés qui manipule les files du monde.

Qui avait vu juste pour mon futur métier ? Ah oui ! Mon ancien professeur de mathématique au collège. J'avais eu le droit à toute sorte de remarques de sa part concernant mon projet de vie futur. L'une de celle qui m'avait le plus marqué fut la suivante : "A toucher le fond, mais creuse encore" . Alors après une heure de cours, je suis simplement allé le voir et lui ai répondu ceci : "Mais il faudra bien que quelqu'un creuse votre tombe, et si ce n'est pas moi, qui le feras? Peut-être que si je change de métier, vous finirez dans une ruelle sombre, grignoté petit par les vers et la décomposition. Au revoir monsieur". Je lui avais ensuite fait mon plus beau sourire. Il n'a plus jamais adressé la parole, ni même marqué une appréciation dans mon rendu de note.

Alors que mon travail arrivé à son terminus, comme les bus, le sudiste me tomba dessus sans annoncer son approche aérienne. Se prenait-il pour l'un de ses kamikazes japonais de la deuxième guerre ? 'Fin, le résultait fut que nous tombions dans ma fosse à cercueil. Il se releva avant moi et regarda ses mains. Moi, je restais au sol, observant le cadavre d'insecte volant qui gisait désormais dans la terre humide des profondeurs terrestres. Profondeur terrestre était un peu exagérer comme nom, mais bon. Cela reste les entrailles de la planète. Si je creuse une fosse dans un le corps d'un être vivant. Du sang s'en échappera, la terre rien, car nous n'arrivons pas à atteindre ses veines. Ni même son noyau, son cœur. Mais si nous le faisions, nous serons des assassins. Les assassins de notre maison. Comme si nous détruisions le disjoncteur de notre logement. Mais nous les fossoyeurs, aurions-nous une tombe assez grande pour accueillir la planète ? Bien sur que non, sauf si nous arrivons à creuser l'univers.

Mon regard fixait encore le papillon. Ma réflexion par trop loin...J'ai l'impression d'être blasé. Il n'y a pas assez d'animations, j'imagine. Enfin, peut-être bientôt..

"Si tu cherches ce que tu tenais, regarde au sol le papillon écrasé. Oh ! Cette rime ! 'Fin bref! Cette fosse tombale a trouvé son premier cadavre. Le prochain sera ce gardien salement amoché à l'infirmerie..."

Je remonte sur la terre ferme. Enfin disons, sans quatre bancs de terre qui m'entoure, mais plutôt des édifices en forme de croix. Comme celle sur laquelle est mort le christ. Ou plutôt, celui qui est mort sur cette croix en hurlant des âneries sur un soi-disant dieu. Je fixe le petit homme blondinet.

"Tu sors de là ou je t'enterre vivant?"

Le mec que j'ai entraîné dans le trou me dit de regarder par terre. Oh ! Il est là ! Je ramasse le papillon, par une aile, et le tiens dans le creux de ma main. Il est mort. Ce n'est plus très drôle comme ça. S'il ne peut pas voler, je ne peux pas lui courir après. Et si je ne peux pas lui courir après, je m'ennuie. L'autre parle du papillon, enfin je suppose, comme du premier cadavre d'une tombe. Une tombe ? C'est une tombe ? Je regarde les parois du trou. La forme est rectangulaire. Comme une tombe. Ca doit bien être une tombe.
Mon observation laisse le temps à l'autre de me demander si je compte rester là longtemps. La question tourne dans ma tête. Non, pas vraiment. Enfin, je crois pas. Ca dépend. C'est peut être confortable. Par contre, je suis sûr d'une chose : je ne veux pas être enterré vivant. Ca doit être plutôt ennuyeux après coup. Alors je saute, m'agrippe à l'herbe sèche et me hisse à la force de mes bras sur le bord. J'ai laissé le papillon au fond. Il n'a plus aucun intérêt pour moi.

Laissant mes jambes se balancer dans le vide du trou, enfin de la tombe, je lève la tête pour regarder le type à la pelle. Il a parlé d'un gardien salement amoché à l'infirmerie. Est ce qu'il s'agit du mec que j'ai terminé ? Non, ça fait trop longtemps... Je sais pas, ma notion du temps est pas géniale. J'ai déjà du mal à me rendre compte des heures qui passent.

« Comment il est mort ? Le gardien je veux dire ? On l'a tué ? Ou il s'est tué tout seul ? Accidentellement ? »

Ouais, ça m'intéresse. Surtout parce que je veux savoir si c'est le gardien que personne sait que j'ai tué. J'ai envie de voir sa tronche, comme ça. Sa tête de perdant. Et puis, en fait, si ça se trouve, il est pas encore mort. Mais le type prépare tout pour son arrivée. Il ne se fait pas d'illusion sur la vie. Ouais, c'est un type bien. J'irai pas jusqu'à me prosterner à ses pieds, mais il a le droit à une chance. Un jour il devra bien faire ses preuves mais pour l'instant, je dois le laisser comme ça.

« Tu t'appelles comment ? Moi c'est Abel Bone. »

Je saisis soudain l'absurdité de la chose. Mon nom signifie « os » et les gardiens m'ont envoyé bosser ici, avec le mec qui creuse des tombes pour les morts. Comment ça s'appelle déjà... ? Fosseur ? Fossile ? Hum...
Je m'interroge alors. Le fossile m'a dit de faire ce que je voulais et c'est ce que j'ai fait. Résultat : je suis tombé dans un trou. Et maintenant je m'ennuie. Alors que je suis ici pour travailler. « Tout travail mérite salaire », comme disait mon oncle. Donc, si je travaille, j'aurai un truc en échange. Peut être un rab de purée à la cantine !

« Je peux avoir du travail à faire ? »

J'y tiens. Pour les patates.

Le petit homme remonte, il est amusant. Il est vraiment petit et fait penser à un gosse. Je me demande qui il a tué pour atterrir ici. Le blondinet s'assoit au bord de la prochaine maison d'un de mes locataires et balance ses petites jambes dans le vide. C'est vraiment possible d'être aussi petit. Il a quel âge ? Il me semble jeune pour être ici. Ses yeux ambrés de fauve me fixent et je m'appuie sur Pupuce qui à la tranche planté dans le sol. Il me pose des questions sur le cadavre qui va bientôt emménager. Je ne sais pas vraiment quoi lui répondre moi. Je souris géné... Ah oui ! J'ai un masque, qu'est-ce que je peux être idiot...

Comment il est mort ? J'en sais rien..Ce n'est pas moi qui ait remplie les causes de décés... Et puis, vu comment je l'ai charcuté derrière, n'ayant aucune réponse de la famille, je me suis permis de le charcuter, je ne sais plus vraiment les causes de la mort. Accident, il me semble... Peut-être, Passons ! Mon nom ? Son nom ? Je ne comprends pas... Ah oui ! La politesse ! J'avais oublié. Abel Bone... Bien, je t'appellerais Dogs ! Il me fait tellement penser à un chien.. Ou du moins, un animal sauvage que l'on tente de domestiquer. Et puis, j'aime bien la signification de son nom, malgré que son prénom soit une idole religieuse du premier mort... Première victime ! Ouais, je l'aime bien. Il semble un peu simplet, mais il est mignon. Et puis, peut-être qu'un jour son cadavre sera à moi ! Je me demande pourquoi il est si petit...

"J'appelle Cross, mais appelle moi comme tu veux Dogs"

Il veut du travail...Mais je n'ai plus grand chose à faire ici.. Peut-être nettoyé encore un peu, mais je ferais ça plus tard. J'ai plusieurs corps qui devaient arrivés dans la matinée. Je regarde le soleil...Cela fait déja un moment que je suis sortis, et ce détenu devrait peut-être rerentré. Bon après tout ce n'est pas vraiment ma faute, mais plus celle de ces incompétents de gardiens. Mais bref ! Je prends Ma Pelle et la pose sur mes épaules.

"J'ai ptêtre du boulot à la morgue si l'odeur des cadavres ne te dérange pas. Dans tous les cas suis-moi ! On rentre"

Je ne vérifie pas vraiment s'il me suit et commence à avancer Pupuce sur les épaules. La vie est belle et s'éternise ! Je me demande quand la mort viendra à moi, peut-être me fuit-elle...Et pourtant je la côtoie de si près.. Elle s'éloigne, revient. C'est comme un jeu et c'est drôle. La vie c'est un jeux et la mort c'est le Game Over. Je demande à combien de niveaux je suis....Un jeu RPG ! Level!

[désoler, c'est court...Et j'essaye d'abréger car ce Rp traîne depuis un moment..Desoler ><]

Le type met du temps à répondre et en plus il me fixe. Avec son masque. Je me demande un peu à quoi il ressemble, sans ça, mais c'est juste de la curiosité. Au fond, je m'en fous. En plus, je ne vois pas son sourire, ça lui évite de m'énerver. Si jamais il me souriait, je crois que j'aurai besoin de le tuer. Parce que ça me démange. Ici, tout le monde est trop méritant ou trop fort. Ils prennent des pincettes à sucre avec moi, me baladent au bout de leurs armes et me frappent à la moindre incartade. C'est dire si j'en fais beaucoup, des écarts ! Mon corps est recouverts de bleus, qui virent de couleur. Et certains me font mal. Mais je m'en fous.

L'homme se présente sous le nom de Cross. Mes yeux s'agrandissent sous la surprise. Ca alors ! Lui aussi a un nom significatif ! Je regarde à ma droite. Il y a une tombe surmontée d'une grande croix de pierre. Comme c'est... pittoresque !
La suite de sa phrase m'est mystérieuse. Je l'appelle comme je veux des chiens ? Quoi ? J'ai beau regarder tout autour de moi, je ne vois aucun chien. Je hausse les épaules. Parfois je ne comprends pas ce que les gens racontent et j'ai arrêté d'y faire vraiment attention.

Cross posa la pelle sur ses épaules alors qu'il regarde le ciel et m'annonce qu'il pourrait avoir du travail pour moi. Je saute sur mes pieds et le suite jusque dans le bâtiment. Je me demande bien ce qu'il va me faire faire. En tout cas, je ne me fais pas trop d'illusion. Ca m'étonnerait qu'il me demande de finir des presque morts un peu trop souriants.

« Non, ça me dérange pas. »

L'odeur des cadavres... Je ne la connais pas, en fait. Je ne connais que celle du sang. Et ça ne me fait plus rien. Plus rien. Parce qu'avant... Un souvenir ressurgit pendant que nous marchons. Mon regard se fixe sur rien, je vois une scène du passé.

C'est la première fois que je tue un être humain. Il y a du sang partout. L'odeur m'assaille. Je plaque ma main sur mon nez, les yeux exorbités par la folie. Mes doigts deviennent poisseux. Je les regarde et comprends que j'ai du sang, partout. Sur les lèvres, le visage. Dans la bouche. J'en ai avalé. Quand je m'en rends compte, c'est comme une illumination. Mon corps réagit avec dégoût. Tout me dégoûte. Je vomis. Du sang.
Quand je ne recrache plus que de la bile, je fais un effort pour me reprendre et sort. J'étais dans une maison de banlieue, un endroit plutôt peinard. La porte était ouverte. J'ai fracassé l'écran de télé par terre, ne supportant pas la chanteuse qui s'égosillait dedans. Avant de m'en prendre à celui qui avait la télécommande.
L'air de l'extérieur me fait du bien. Je me reprends. Je me sens bien, si bien. Satisfait. Je savoure même le sang que j'ai sur la langue maintenant. Les oiseaux autour de moi ont cessé de chanter en me voyant. C'est bien. Ca veut dire que je fais peur et surtout que je fais ce qu'il faut. C'est ça alors. Quand un oiseau chante, le monde est trop insouciant et il faut le rappeler à l'ordre.

Je me réveille quand une odeur de pourriture me prend au nez. Je fais la grimace et mon pas devient plus lent. Je ne vois pas de corps pourtant. Pas tout de suite.

« Alors ? Je vais faire quoi ? »

Ce n'est pas une odeur de moisi qui va m'arrêter.