Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeJeu 1 Mai - 1:08

"Il n’est point dessein de bourreau qui ne lui soit suggéré par le regard de la victime."
Pier Paolo Pasolini, Écrits Corsaires


Il fallait que je m'absente pour me rendre compte du nombre astronomique de choses qui pouvaient se passer en quelques jours. J'avais profité du temps passé loin d'ici pour rattraper mon retard dans mes dossiers, au calme dans une chambre d'hôtel.
Comme j'avais aussi décidé de me détendre – l'un des principes de base d'un congé –, une bonne partie de mon compte en banque avait été vidée. En fait, cette période loin de mon bureau m'avait fait le plus grand bien. Elle avait facilité mes réflexions et calmé mes angoisses, ce qui n'était pas une mince affaire en temps normal.
Je n'avais même pas été apeurée à l'idée de revenir. Cet endroit était sombre, mais il était devenu mon chez-moi d'une certaine façon. C'était encore plus vrai maintenant, si on prenait en compte la manière dont s'était terminé la discussion avec mon père. Je ne dirais pas qu'il s'agissait d'un 'doux foyer', mais tout de même. Mon sourire n'avait pas duré bien longtemps, d'ailleurs : certains éléments m'indiquaient sans trop de mal qu'il s'était passé quelque chose. Je n'avais eu qu'à alpaguer quelqu'un dans le hall, pour qu'il m'explique la situation d'un ton impatient.

Liam aurait vu juste, apparemment. Une révolte avait éclaté. Autre 'petite histoire distrayante', Cian aurait fait exploser une partie de la cuisine ... ça ne m'étonnait qu'à moitié. Certains collègues semblaient avoir été exécutés par un détenu évadé/détraqué. Et pour finir dans la catégorie des 'bonnes' nouvelles, un escalier se serait écroulé sur des gardiens.
Au moins, je comprenais mieux les nombreux bouquets qui décoraient le cimetière. Les noms des disparus m'avaient été cités, et certains m'avaient fait mal au cœur. Pas une vive douleur qui aurait provoqué des larmes, mais une pensée peinée pour les proches des défunts. Ce n'était pas de l'insensibilité, seulement le fait que mes véritables liens, ici, se comptaient très largement sur les doigts d'une main. Et égoïstement, j'étais soulagée par l'idée de ne pas avoir été là. Je n'aurais qu'à gérer l'après-crise ... pas le pendant.

De toute manière, ce n'était pas ma priorité. De toutes les informations glanées pour récupérer mon retard, l'une d'elles m'avait frappée. Et comme je ne me voyais pas descendre seule en salle d'isolement, surtout pour ce que j'avais à y faire ... Le gardien m'avait laissée dans le couloir vide, entrant seul dans la salle. Pour avertir mon futur interlocuteur de ma visite, ou peut-être proférer quelques mises en garde inutiles.
Instinctivement, je resserrais mon gilet autour de mon corps. Le simple fait de me retrouver seule dans un couloir sombre me glaçais. Si j'avais su que je m'y rendrais, j'aurais enfilé quelque chose de plus chaud. Mais ce matin-là, je m'étais surtout réveillée en retard et j'avais enfilé les vêtements qui me traînaient sous la main : un débardeur rosé, un jean et un gilet gris. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus élégant, mais à défaut de mieux ...
Un flot d'insultes me parvint à travers la porte laissée entrouverte. Je me crispais, me forçant à ne pas réagir. Un cri. Je ne savais pas exactement ce que j'espérais, en décollant mon dos du mur gelé pour jeter un œil à ce qui se passait à l'intérieur. Tout ce que je savais, ce fut que la scène qui s'offrit à mes yeux me cloua sur place. Je me figeai, incapable de détourner le regard, incapable de bouger. C'était ... surnaturel. Impossible. Incompréhensible.

Il était impuissant, se prenait les coups sans pouvoir les éviter ... et sans broncher. Ça me remuait le cœur. C'était tellement simple de frapper quelqu'un qui était attaché, incapable de se défendre ! Profiter de la faiblesse des autres était bien l'une des rares choses que j'avais en horreur ... On se demande pourquoi ...
Je frémis. Le poing que venait d'asséner le gardien sur le visage de son prisonnier – et accessoirement, de mon bourreau – résonna dans le couloir. De tout mon cœur, de toute mon âme, je pensais qu'il méritait ce châtiment mille fois. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver de la pitié ... Et réagis, horrifiée.
Ma voix se répercuta sur les murs vides du couloir, parce que je n'avais pas osé faire un pas dans la minuscule pièce. Je ne voulais pas assister à ça.

"Arrêtez !"


Ma propre voix me surprit par sa stridence. Mon cœur battait la chamade, mes mains tremblaient. Je n'avais pas pour habitude de lever la voix, pourtant ! Encore moins pour sauver la mise de quelqu'un que je n'apprécierais jamais ... Décidément, Ayame, tu n'es vraiment pas normale.
Oui, mais c'était trop étrange de voir celui qui m'avait martyrisée être frappé sous mes yeux. Si cela continuait, Clay se mettrait dans un état pas possible. Déjà qu'il n'était pas quelqu'un de calme par définition ... Je ferais les frais de sa colère, et je n'y tenais pas.
J'inspirais profondément, tentant de retenir un élan de pitié lorsque je jetais un coup d'œil à Allesbury. Mon cœur se serra malgré moi. Ses bras et son torse étaient couverts de plaies sanglantes, pas tout à fait refermées. Des bleus fleurissaient un peu partout sur sa peau, ne tarderaient pas à être rejoints par les marques de coup du gardien.
Respire, Aya, respire.

Difficilement, lentement, je détachais mon regard du prisonnier pour dévisager le surveillant. Ce dernier semblait au bord de l'explosion. Un peu comme si je l'avais interrompu. Sa main saignait ... Allesbury aurait osé le mordre jusqu'au sang ? J'avais peine à imaginer la scène, et pourtant, elle collerait tout à fait à l'image que je me faisais du Lord déchu. Celle d'un vampire, se nourrissant de la peur et de la douleur des autres.
Mes yeux paillonnèrent un instant dans la semi-obscurité de la salle. Dire quelque chose, désamorcer cette tension qui avait pris possession de l'endroit. Génial... Ces derniers temps, j'avais été plus douée pour créer les tensions que pour les dénouer.

"Je ... euh ... Je dois lui parler, vous vous souvenez ? S'il est conscient, c'est mieux ..."


Un grognement désapprobateur fut ma seule réponse. Je craignis même que le 'collègue' ne m'envoie sur les roses, mais il se contenta de murmurer quelque chose que je n'entendis pas. Il passa à côté de moi sans un regard, quittant la minuscule pièce ... Tant mieux. J'étais venue pour affronter ma peur, seule. Je n'avais pas les clés de cette pièce, mais ça ne me dérangeait pas outre-mesure. En fait, je m'étais découvert une légère tendance à la claustrophobie. Je croyais sincèrement que je n'accepterais plus jamais de rester enfermée dans la même pièce qu'Allesbury. Et au moins, la faible lumière du couloir éclairait un minimum la salle.

J'allais poser un pied sur le sol capitonné, mais le regard du détenu me poussa à rester à bonne distance. Il était visiblement contrarié ... et je ne tirerais rien de lui dans cet état. Bon, en même temps, il venait de se prendre des coups. D'expérience, on pouvait difficilement être de bonne humeur dans ce contexte.
Ma gorge se noua, je croisais les bras en guise de maigre protection. À quoi est-ce que j'aurais dû m'attendre ? C'était la première fois que je le voyais clairement en position de faiblesse, à tel point que la scène me semblait presque irréaliste. Jusqu'ici, sa chance insolente lui avait toujours sauvé la mise ! Il ne pouvait pas être ravi de me voir, pas dans cette situation qu'il considérait sûrement comme humiliante. Je baissais les yeux, mal à l'aise. Je n'avais plu besoin de dire que ses colères m'effrayaient. Désamorcer, une fois de plus. Vite. Mais comment ...?

"Il y a un enfer où les hommes frappent les hommes, simplement car le Soleil ne peut les voir. C'est d'ailleurs le seul enfer qui exista jamais, my dear."

J'espérais sincèrement ne pas avoir commis d'erreur. Ce n'était pas facile de parler calmement avec lui ... Je n'étais pas encore complétement masochiste : si j'étais venue, c'était parce qu'il s'agissait d'une occasion en or massif. Menotté comme il l'était, Allesbury ne pourrait pas me faire de mal.
Une occasion rêvée de vérifier mes nouvelles théories, en somme.
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Clay William E. Allesbury
D5431 - Meurtrier obssessionel
Clay William E. Allesbury

Date d'inscription : 09/08/2012

Mon personnage
Âge : 25
Nationalité : British
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeJeu 1 Mai - 1:55

Infâmes vermines, misérables cloportes grouillant en ce lieu impur. Comment pouvaient-ils porter la main sur ma divine enveloppe ? Tenteraient-ils de me défigurer, ma beauté demeurerait éternelle. Me couperaient-ils bras et jambes, nul n'entacherait ma grâce. Qu'ils me tuent et je reviendrais à la vie, plus parfait encore.

Ce pâle insecte était indigne de ramper sous mes bottes. Aussi un être de ma splendeur ne s'abaisserait-il jamais à le supplier. Dussé-je périr en ce jour, je ferais en sorte que ce ne soit par la main de ce cafard. Son acharnement à détruire ma sublime enveloppe n'était que pathétique. Mon esprit lui demeurerait supérieur par-delà la mort.
Estimais-je mon enveloppe charnelle suffisamment éprouvée par les coups ? Sans nul doute, aussi ne me surprenais-je pas de ne pouvoir ouvrir mon œil droit. Ma seigneurie ne faisait montre d'aucun griefs à l'encontre du bleu. Ne s'agissait-il pas d'une couleur délicieuse, magnifique contrepoids aux teintes sanglantes que je pus affectionner ? Je n'appréciais cependant guère de la voir prendre ses aises sur mes membres. Les blessures ornant mon magnifique corps n'étaient-elles pas amplement suffisantes ?

Nul besoin de me débattre, ce ne serait que décupler la jalousie de cet être inférieur. N'était-il pas plus gratifiant d'apercevoir son sang couler ? Sentir la chair se déchirer sous l'unique moyen de défense qui m'était encore acquis n'était que pur délice. La saveur ferreuse du sang imprégnant mes divines lèvres, une maigre compensation au regard du blasphème dont cet insecte se rendait coupable.
Si Ma divine main venait à se poser sur ce vers en d'autres circonstances, je le réduirais en miettes. Le supplice éternel de Prométhée semblerait délice au regard de ses souffrances. C'est une promesse,
dear keeper. Oserais-tu encore approcher ma sublimité ? Je ne disposais d'aucune sorte de considération pour les vermines de ton espèce.

Combien de temps s'était-il écoulé loin de la clarté de l'astre solaire ? L'obscurité glaçante et l'immobilité à laquelle me forçait cette ridicule salle entamaient ma notion du temps. Je gageais faire montre de plus de faiblesses qu'à l'accoutumée. Les assauts de la faim ne faisaient qu'éprouver mon infinie patience. Digne du chant des nymphes, le sang s'écoulait de ma divine enveloppe en une funèbre mélodie.

Répondant à ma divine volonté, une faible clarté parvint à travers la porte ouverte. Douce voix que voilà, chère destinée. Ma possession accepterait-elle enfin la vérité ? Elle n'était qu'une belle rose teintée de sang, qui fanerait si son maître ne la veillait. La délicieuse saveur de cette victoire était cependant entachée par le poison acerbe de la haine. Une chose si craintive pourrait-elle s'aventurer d'elle-même dans ce sombre endroit ? Aucunement. Cet immonde gardien l'aurait-il sciemment amenée en ce lieu, afin de m'exposer dans cette incertaine position ? Ce vil cafard paierait cet affront.
Ne nous faisons pas honte devant ta poupée de porcelaine, Clay William Allesbury. Maîtrisons nos ardeurs vengeresses, constatons la culpabilité de ce vermisseau. Il ne pouvait que se repentir de commettre tel sacrilège, aussi se retirait-il humblement afin de te laisser seul avec ta proie.

L'allusion de ma chose à la conversation qui fut notre n'était que ravissement. M'étais-je inquiété de la situation de cette mégère lorsque le chaos débutait ? Au titre de possesseur, je me devais de me soucier du sort de ma propriété. Il semblerait néanmoins qu'entrer dans une pièce emplie de cuisiniers et de femmes de ménage apeurés soit une fort mauvaise idée. Cet épisode me semblait des plus humiliant. Ma pathétique, ma misérable chose. Viendrais-tu te repentir de m'avoir infligé cette ignominie ? Espérais-tu expier tes péchés,
my dear lady ?

« Où étais-tu, ma chose ? »

Douloureuse pulsation à l'endroit de mon visage, crispation éprouvant mes côtes rendues frêles par l'isolement. Nulle place pour la négociation en mon ton vindicatif.
Ton comportement ne pouvait satisfaire à ma grandeur, impie créature. Que signifiait cette ridicule mascarade ? Si peu élégante. Ne t'avais-je pas clairement signifié que tu n'avais aucun droit de te camoufler à mon regard ? Que devais-je faire afin que de te plier à mes volontés sans t'entendre geindre ? Je te ferais regretter ton audace dès lors que mes mains seraient libérées de leurs cliquetantes entraves.


« Que signifie cette dégaine ? »

Qualifier plus justement son attitude était impossible. Ma très chère chose n'était que plus magnifique lorsque son esprit se trouvait anéanti. Qu'importe, je la briserais de nouveau. Pouvais-je me le permettre sans avoir obtenu le nom du vermisseau qui l'éloignait de ma perfection ?

Il m'avait fallu me tenir à distance de mon précieux jouet. Je me devais de m'assurer de son auto-destruction en toute discrétion. La solitude et le désarroi devraient se nicher au fin fond de son âme. Je la convaincrais plus aisément d'être son seul allié en cette terre corrompue par le vice. Les choses s'étaient déroulées selon mes volontés jusqu'à ce jour.
Ma délicieuse propriété n'était que trop captive, trop soumise pour prendre d'elle-même l'initiative de quitter ces sombres lieux. Aurais-je été ... dépassé ? Un autre aurait-il devancé mes attentions ? Je ne pourrai tolérer pareille infamie.


« Quel est cet homme ? »

Qu'il fut gratifiant de la voir perdre sa superbe. Cette réaction ne signifiait-elle pas la justesse de mes mots ? Une faible femme n'aurait pu la persuader de renoncer à son désespoir. J'inclinais la tête vers mon épaule droite, humectant mes sublimes lèvres sans détacher le regard de ma belle empoisonneuse. Au tréfonds de mon âme, une fureur sourde se répandait comme la peste dans mes veines. Cette frustration fut si perceptible que la femme recula, déglutissant misérablement.
Si frêle, ma chose. Alors même que je me trouvais à sa merci, elle fut celle qui me craignit. Délicieuse constatation, n'est-il pas ?
Revenir en haut Aller en bas
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeJeu 1 Mai - 18:37


"Où étais-tu, ma chose ?"

Il s'était aperçu de mon absence. Évidemment, il me la reprochait. Si j'en croyais sa façon de m'appeler, il était furieux. Tu m'étonnes ... Il ne pouvait rien faire, sa faiblesse le poussait à la colère. Il ne pouvait pas la défouler contre quelqu'un qui soit susceptible de le tuer, sous peine d'en mourir pour de bon ... Et il savait parfaitement que je ne me sentirais pas capable de le blesser.
Ironique, non ... ?
À ton tour, Clay. Qu'est-ce que ça fait de se sentir mourir ?

"Je voulais voir mon père. Réfléchir, rattraper mon retard. Je voulais ... et bien ..."

... Je ne savais pas. Toutes les impulsions qui m'avaient conduite ici n'étaient que des coups de tête. Ces derniers jours, j'avais agi sans réfléchir.
La preuve ? J'avais suivi mon père au restaurant, ce qui était décidément la pire idée du monde. Ça n'avait pas loupé ... La discussion avait été tendue, comme d'habitude. J'avais eu droit à des reproches, comme d'habitude. Contrairement à mon habitude, j'avais quitté l'ambassadeur avec la phrase que j'aurais dû prononcer il y a longtemps : "Votre famille ne vous décevra plus, monsieur Shizuka."
Il ne s'était pas trompé sur la signification de ces mots, et j'avais tourné les talons sans même recevoir un adieu. Cela faisait douze ans que cet homme souffrait de me voir. Je n'avais jamais eu besoin de lui faire de la peine, mais d'avoir un père. Puisqu'il était incapable de tenir ce rôle, je ne le forcerais plus à essayer ... cela valait mieux, autant pour lui que pour moi.

Je doutais fortement qu'Allesbury puisse comprendre ce genre de chose. Est-ce que j'avais vraiment besoin de justifier mon absence auprès de lui ? Oui. Je ne pouvais pas le laisser imaginer que je le défiais, si je voulais qu'il coopère.

"Que signifie cette dégaine ?"

Ah. D'accord.
Je ne peux pas dire que je ne m'attendais pas à ce genre de question, mais Clay m'avait habituée à des phrases plus ... je ne sais pas. En même temps, je supposais facilement qu'il était en colère et prenait volontairement un ton blessant. Qu'il essaie toujours.

Ma petite discussion avec Liam m'avait poussé à réaliser un certain nombre de choses ... J'avais réussi à reprendre les kilos perdus à grands renforts de repas consistants, et j'avais décidé de me remettre à prendre soin de moi. Pour le reste, Allesbury ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. J'avais recalé tous mes anciens vêtements, qui ne me protégeaient plus assez des regards. Pour la plupart, ils avaient été remplacés par des hauts à col et des jupes longues. Cela dit, j'étais ravie de constater que mon accoutrement 'va-vite' du jour ne plaisait pas. Clay ne pourrait rien y faire, cette fois-ci. Une revanche digne d'un gamine ... C'était ma façon de le défier discrètement – et uniquement parce qu'il était attaché.
Oui, j'étais lâche. La nouveauté, c'est que je l'assumais totalement. Je souris doucement, sans la moindre arrogance.

"J'avais besoin de changement. Cela vous plaît ?"

La réponse sautait aux yeux. J'avais demandé d'un ton sincère, pourtant ; je n'aurais aucun intérêt à laisser le 'Lord' penser que je le défiais. Je ne voulais pas qu'il se braque quand je lui poserais des questions ... Mais visiblement, ce n'était pas gagné ...
Pas du tout. Je déglutis difficilement, perdant mon sourire quand une froide tension s'installa à nouveau. Je sentais très bien sa colère, retint ma respiration. Je serrais les doigts sur mes bras croisés, fixais mes bottes avec un intérêt non dissimulé. Même blessé, son visage restait glacial. À coup sûr, il m'aurait déjà giflée s'il n'était pas attaché.

"Quel est cet homme ?"

Là encore, j'aurais dû prévoir sa question. Après tout, il savait très bien viser mes faiblesses.
Seulement, je ne pouvais pas répondre. Liam et lui étaient trop ... Différemment semblables. Clay était possessif, violent à outrance ; son imagination s'emballerait, je ne pouvais pas le permettre. Liam n'avait rien fait pour se mettre un tel homme à dos. Ou plutôt, si ; il était venu me parler, et il m'avait poussé à m'éloigner. Ledit éloignement m'avait permit de réfléchir et me reprendre en main. Clarifions les choses : si je voulais parler à Ulrick, démêler le vrai du faux, il fallait que je sois calme. Et pour cela, il fallait que j'aille mieux.
Si j'analysais bien la situation, c'était grâce à Liam si j'étais ici, en train de faire face à mon cauchemar sans avoir envie de me terrer dans un trou.

Et si je mentais ? Je savais très bien que j'étais une vraie tanche dans cette discipline. J'avais juste intérêt à choisir soigneusement mes mots, comme d'habitude. Je pris une profonde inspiration, m'agenouillant juste devant le détenu en colère. J'étais prête à me carapater à la moindre alerte, mais autant donner le change et forcer mes muscles à se détendre. D'un geste lent, je réajustais quelques mèches qui m'étaient tombées sur le visage. Croisant les mains sur mes genoux, je réussis même à esquisser un léger sourire. Je ne devais être qu'à moitié crédible, mais peu importait.

"C'est quelqu'un de calme, avec qui j'ai parlé quelques minutes. Rien d'important. Nous savons tous les deux que j'obéis au plus impressionnant. Si vous m'aviez dit que je n'avais pas le droit de quitter le bâtiment, je serais restée."

Nous savons tous les deux que je ne suis pas une dominante, Clay, et que j'ai pour sale habitude de céder aux volontés du plus convaincant. En tout cas, du moment qu'il conserve ce statut ... Ce que tu ne sais pas, c'est que tu l'as perdu. Liam avait rendu ce que tu avais pris, d'une façon qui m'échappait encore. Si tu m'avais ordonné de rester après qu'il m'ait conseillé de partir, j'aurais fait selon ton bon vouloir. Par peur, pas par loyauté : là était toute la différence.

Allesbury hocha la tête, probablement plus pour se convaincre lui-même que pour me signifier son approbation. Très bien. Je n'avais pas envie de traîner ici, autant passer aux choses sérieuses. J'ôtais doucement mon gilet, ma peau se couvrit de frissons alors que je saisissais la manche du vêtement. Je n'avais plus qu'à espérer que le large bracelet de cuir à mon poignet suffirait à dissimuler mon bandage, ou que Clay soit trop préoccupé pour le voir. Je dus me pencher vers le détenu, essuyant doucement quelques traces de sang sur son visage. Je savais que j'étais trop près de lui pour me garantir la sécurité, mais dans cette situation, je ne prenais pas vraiment de risques.
Je reposais le vêtement sur mes genoux, reculais pour m'asseoir sur mes talons.

"Vous êtes ... un être exceptionnel, et pourtant je ne sais rien vous. J'aimerais vous parler, milord. Avoir l'honneur de vous connaître un peu mieux."

Aucun doute, je me surpassais. J'avais bien failli le qualifier d'homme, avant d'opter pour un quelque chose de plus vague. Mon cerveau tournait à plein régime, cherchant comment le flatter sans mentir, comment tourner mes phrases de façon à laisser une ambigüité.
Tu penses que tu peux jouer avec moi indéfiniment, Clay ? Attends seulement ...
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Clay William E. Allesbury
D5431 - Meurtrier obssessionel
Clay William E. Allesbury

Date d'inscription : 09/08/2012

Mon personnage
Âge : 25
Nationalité : British
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeDim 4 Mai - 20:49

Ma chose me croyait-elle si crédule ? Notre délicieux lien eut été rompu depuis une éternité si je n'avais de cesse de la blesser. Portant le doute en sa chair, prêt à endosser la moindre catastrophe en ce monde impie. Un esprit si frêle et abruti que celui de mon aimée s'enfoncerait dans les abîmes afin de se torturer. Soumettant son corps à l'épreuve, l'enfermant au plus près de la source de sa culpabilité afin de se châtier. Elle mutilerait son esprit brisé dans l'espoir d'expier fautes et péchés.
Les méandres de son inconscient torturé était un plaisir digne de ma grandeur. Nul autre ne devrait profiter de ce champ de ruines, y bâtir son édifice au détriment du mien. Je ne pourrais l'accepter. Une vermine, une créature immonde et pernicieuse, tentait-elle de la tirer du jeu d'un Dieu ? Impossible. Je ne pourrais tolérer tel affront.

Le seigneur auquel on dérobe sa couronne punit-il l'objet ou le voleur ? Tu m'appartenais,
my dear. Tu n'étais que trop malléable pour avoir une quelconque part de responsabilité dans cet odieux larcin. Ma saigneurie avait elle-même brisé ton esprit, avisée que tu ne serais plus maîtresse de tes actes. La créature qui te maintenait éloignée de ma grandeur devrait répondre de ce crime. Négligerais-tu ce détail, ma chose ? Tu étais mienne. Mon pantin, ma victime consentante. Tu ne pouvais savoir à quel point je souhaiterais te prendre, affirmer séance tenante ma dominance. Le cliquetis immonde du métal ne faisait qu'effriter ma divine patience.

Lui avais-je déjà signifié de ne prendre de paris qu'elle ne pourrait tenir ? Son indifférence toute feinte ne ferait qu'accroître l'infernale insatisfaction qu'était la mienne. Elle se dévêtit lentement, ne cessant ce délicieux manège que trop rapidement. Infâme tentatrice. Voudrait-elle apaiser mes soupçons par ces gestes doucereux ? Je me devrais tôt ou tard de lui rappeler qui était son maître. J'effacerais ce sourire de son visage sitôt mes entraves délaissées.
Je mourais de ne pouvoir franchir la ridicule distance entre nos deux corps, arracher ses vêtements et la prendre comme une femme de son envergure devait être prise. Négliger les moindres délicatesses ainsi que je l'avais continuellement souhaité. Saisir de mes mains son corps fébrile, presser sa douce gorge entre mes doigts. Humer la peur dans son parfum délicieux, savourer le sang sur sa langue, me repaître de sa peau et de ses secrets. Je voulais la boire, la dévorer, extirper mains soupirs et gémissements de ses lèvres tremblantes. Je voulais recevoir ses râles séduisants comme s'ils devenaient la plus douce harmonie que mon ouïe puisse percevoir.


Je ne percevais que trop bien ton odieuse trahison,
my dear lady. T'aurais-je autorisé à être absorbée par ce que ta tête trop pleine te donnait à voir ? Aucunement, misérable pantin. Tu ne devrais pas tant penser, femelle. Tu n'avais qu'à être à Moi. Ne penser qu'à ma divine présence à tes côtés.

Un sourire carnassier étira cependant mes divines lèvres. Que de paroles fort satisfaisantes, si je ne voyais clair en son jeu. Nulle capacité de comédienne ne lui avait été donné. Prétendrait-elle ignorer mon identité ? Elle n'était rien de plus que Mon ombre, Mon miroir. La flagrante absurdité de sa question trouverait sans nul doute réponse en son inconscient brisé. Soupir théâtral, élève-toi tandis que j'agite la tête avec l'expression d'un père attentif.


« My dear, my fair lady. Dois-je répondre à une si futile question ? »

Une question qui n'exigeait nulle réponse. Ses flagorneries n'étaient que le fruit de son médiocre esprit. Dans mon infinie bonté, je me devais cependant de l'encourager à poursuivre cette voie. Sans nul doute achèverait-elle de reconnaître Mon incontestable supériorité. Si d'infortune elle venait à étouffer la flamme de notre amour haineux, je lui ferais endurer mille martyrs.
Comment diable avait-elle nommé cette distraction au jour de notre rencontre ? Un absurde jeu de mystification mettant à l'épreuve sa déviante moralité.


« Ma générosité n'a cependant aucune limite. J'exige réponse à chacune des questions que je te poserais. Peut-être consentirais-je alors à répondre à tes interrogations. »

Ces immondes vermines avaient écourté mes chaînes, craignant que trop d'amplitude me laisse encore le loisir de me défendre. L'endolorissement de mes muscles me devenait peu à peu haïssable. Les quelques gestes que je tentais afin de changer de posture ne remportèrent pas franc succès.

« Prends garde, ma douce. Chacun de tes mensonges sera châtié. »

Écoute-moi attentivement, ma tendre chose. Un élément primordial manquait à ton raisonnement, contrariant considérablement mes projets. Tu semblais me reporter toute la responsabilité de ta culpabilité. Je ne puis permettre telle infamie. Qu'avais-je fais, sinon offrir ce que réclamais ton inconscient brisé ? Tu ne pouvais condamner l'altruisme qu'était le mien.
Tu étais celle qui m'avait laissé agir, aussi ta culpabilité me serait-elle nécessaire. Je me devais d'anéantir ce qu'un quelconque insecte avait pu tenter dans le but de te dérober à mon emprise.


« Ne souhaites-tu pas revivre cette scène, mon aimée ? Sentir mes mains sur ta peau d'albâtre, glissant entre tes cuisses pour te soutirer maint soupir et gémissem ...
-Non. »

Cesse de me sous-estimer, impie créature. Je briserais aisément l'inutile façade de verre qu'était ta fierté. L'unique mention de tes actions dépravées te restait insoutenable.
Si prévisible, mon aimée. Aurais-tu sciemment oublié ma promesse ? Souhaitais-tu être forte ? Espérais-tu obtenir la délivrance ? Je sortirais ces lubies de ton fragile crâne plus aisément qu'elles ne s'y étaient installées, ma chose.
Revenir en haut Aller en bas
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeDim 4 Mai - 21:00

Est-ce qu'il était conscient d'être assit par terre, les mains menottées au mur ? Il n'avait aucune crédibilité, dans cette situation. Encore moins quand il se tordait bras et jambes dans l'espoir de se placer autrement. Mais ... Je me méfiais de lui, lui donnant le sentiment de supériorité qui lui était si cher. Il devait parfaitement s'en rendre compte. Il était impulsif, pas stupide. Moins j'en saurais sur lui, plus il aurait la possibilité de me surprendre et de me déstabiliser.

"My dear, my fair lady. Dois-je répondre à une si futile question ?"

Une fausse-question, comme il avait si bien prit l'habitude de m'en poser. Est-ce qu'il imaginait que son soupir suffirait à me faire sentir minuscule, cette fois ?
Je voulais des réponses, quitte à accepter sa proposition. Il devait y avoir une raison à tout ce qu'il pensait, souhaitait, à tout ce qu'il m'avait poussé à faire, et je voulais la connaître. Ton seul problème est là, devant toi, Aya. C'est Allesbury. Tu dois faire en sorte qu'il n'en soit plus un. Réagis en conséquence.

"Prends garde, ma douce. Chacun de tes mensonges sera puni."

Je m'efforçais de respirer calmement, baissais les yeux pour m'apercevoir que je triturais nerveusement mon gilet. Je fis un effort pour le relâcher, même si le contact chaud de la laine était rassurant. Les mots du Lord étaient une menace plus qu'une promesse, et sa proposition me donnait l'impression d'être menée à la baguette. Je n'aimais pas son sourire malsain, trop confiant ...
Il voit la possibilité de te faire souffrir, mais tu ne peux pas refuser sa proposition. Ce serait faire une croix sur la possibilité de l'aider – de t'aider. Ne te laisse pas atteindre par ses mots, ça ira.
Mais bien sûr ...

D'habitude, je proposais le jeu du menteur pour avoir quelque chose à perdre. C'était une façon de me mettre en danger, une question d'adrénaline. Cette fois-ci, c'était un suicide pur et simple ; Clay y voyait un jeu de domination, l'opportunité de me mettre face à mes failles. Mes mains se crispèrent sur le gilet, que je roulais en boule entre mes mains pour éviter de le triturer. Je forçais ma voix à prendre un timbre assuré, relevais les yeux.

"Comme vous le voudrez, Allesbury."

Il essayerait forcément de me blesser, je le savais. Mais au moins, il ne pourrait pas utiliser Alice pour ça. Même si cette idée me faisait mal, je savais qu'il ne fallait plus que je me préoccupe de la jeune fille. Ce serait la mettre en danger. Basile arriverait à la protéger, lui. Cet homme faisait près de deux mètres, et il avait la capacité de se montrer violent ... enfin, c'était ce que je décidais de croire – pour me rassurer plus que par logique.

"Ne souhaites-tu pas revivre cette scène, mon aimée ? Sentir mes mains sur ta peau d'albâtre ..."

Ma gorge se noua. Évidemment, j'aurais dû m'attendre à ce coup bas. Je me forçais à ne pas changer d'expression, détournais seulement la tête pour ne pas lui offrir mon regard. Les tâches d'humidité au-dessus de son épaule étaient plus rassurantes que lui.
Tu es lâche, Clay. Voilà la vérité. Tu ne t'en prendras toujours qu'à plus faible que toi, mais pas à trop fragile ... il ne faudrait pas que ton jouet casse avant l'heure, pas vrai ?! Tu es un être exécrable, un point c'est tout. Exécrable, lâche et chanceux ... ces deux gardiens collés à ta surveillance. J'ai relu leur dossier. L'un d'eux a fait un arrêt cardiaque pur et simple. Il est mort tout seul, et toi, tu avais été obligé de passer à l'infirmerie après t'être battu avec son collègue restant ... Tu es un faible qui a eu une chance insolente, c'est tout.

"... glissant entre tes cuisses pour te soutirer maint soupir et gémissem ...
-Non."

Un simple mot, calme mais rauque. Ma gorge nouée rendait l'articulation difficile. Je n'avais pas haussé la voix, me détachant autant que je le pouvais des phrases du Lord. Je l'affronterais calmement. J'avais retrouvé cette dignité, je ne le laisserais pas me l'enlever. Parce que maintenant, je savais ce que je ressentais pour lui ...
Quand j'avais quitté le bâtiment, j'avais erré en ville un long moment. J'avais repensé à mon acharnement à lui survivre, alors qu'à ce stade, il n'y avait plus rien à sauver en moi. Quand l'on va jusqu'à vendre son âme ... Vivre, mourir, quelle différence ? J'avais tenté l'impensable, un geste insensé et inconsidéré, que j'avais regretté aussitôt. Mais qui m'avait poussé à comprendre ... Tant que je souffrais, j'étais en vie. J'étais vivante, et j'avais bien l'intention de le rester.
Je ne te laisserais pas tuer mon esprit, Clay. Plus jamais. C'est fini.

"Comment était votre enfance, Allesbury ?"


Il n'avait pas l'air d'apprécier ma question, mais peu m'importait. Il pouvait tout aussi bien baisser le visage. Son expression glacée ne me dissuaderait pas d'attendre la réponse. Sans mauvais jeu de mots, je mettrais ma main à couper qu'il avait plus à perdre que moi dans ce jeu ...
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Clay William E. Allesbury
D5431 - Meurtrier obssessionel
Clay William E. Allesbury

Date d'inscription : 09/08/2012

Mon personnage
Âge : 25
Nationalité : British
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeVen 16 Mai - 1:44

Ma chose ne serait que trop chétive pour supporter la réalité de ce monde corrompu. Ma grandeur devrait préserver cette touchante lumière au centre du champ de bataille. Défigurer le visage de la réalité me serait nécessaire. N'étais-je pas la perfection ? Le magnifique est éternel vainqueur. Je ne devais que répondre à ma chère et tendre afin de l'interroger. Ma grandeur ne pourrait commettre l'erreur de lui abandonner une échappatoire.

« Mon enfance fut pour le moins esseulée, puisque d'aucuns n'était capable de reconnaître ma grandeur. »

T'avais-je autorisé à te préoccuper des détails de mon existence ? Sans nul doute m'empresserais-je d'assassiner le flot de tes pensées si je n'étais entravé. Tu n'en avais aucun droit. Nul part ailleurs que dans mon cœur, ma gracile, ma belle, ma fragile créature. Celui qui interrogeait, maitrisait, qui contrôlait, était moi. Uniquement Moi.

Avez-vous déjà contemplé une frêle âme désagréger sa dignité en débris qui ne puissent être rassemblés ? Spectacle inégalable, d'une saveur insoupçonnée. Je n'avais que trop sacrifié pour venir la retrouver au sein de cet enfer. J'attendais Mon tribu ... Ma magnifique création ne pourrait m'échapper. Ses gémissements n'avaient-ils pas été preuves de notre passion ? J'avais tout mis en œuvre afin qu'elle ne puisse s'évader. Mon souffle brûlant dans son cou si tendre, le rude contact de mon corps trop nerveux contre la mollesse du sien, mon regard avide en cette mer d'améthyste. Deux corps pour un âme,
my dear lady. Et quelle âme ! Tu ne pourrais survivre éloignée de ton maître, ma tendre possession.
Cède à ce jeu mortel qu'est le nôtre, ma chose. Ne venais-tu à ma rencontre de ton propre chef ? N'intervenais-tu pas docilement lorsque d'aventure, mon enveloppe charnelle se meurtrissait ? Pouvais-tu néanmoins prétendre te défier de moi, faible créature égarée ?

« Avoue que tu notre étreinte hante tes rêves, que ton corps ne demande qu'à céder à notre passion. Tu m'aurais supplié de te prendre. »

Ma seigneurie se lassait de tes impies mensonges, ma douce. Aurais-tu l'audace de prétendre ne supporter ma présence ? Notre passion n'était que le pâle reflet de ton esprit tout désireux de vices et de souffrances, misérable marionnette. L'expression de douleur sur tes traits n'était-elle pas des plus savoureuses ? Ta douleur et ta peine ne te rendaient que plus exquise. Ma rose tâchée de sang, Mon ange brisé. N'étais-je pas l'unique être qui puisse percer cette illusion ? Ta silencieuse souffrance, masque d'un démon luttant en vain contre ses vices.


« Tu ne peux me contredire, mon aimée. Tes râles et la façon dont tu t'agrippais à mon corps n'étaient que preuves de ce que j'avance. »

Léger tremblements sur les frêles épaules de ma possession. Serait-ce finalement un sanglot ? Voilà qui était acceptable. Tu m'appartenais, misérable chose. Il serait de bon ton que tu ne t'avises de l'oublier. Un créature si insignifiante ne pourrait m'ignorer. Mon être se devrait de faire payer l'impie vermine qui t'avait poussé à fuir Ma grandeur. Reflet d'un fantôme qui n'entrera pas dans mon monde. Un simple gêneur. Il suffira de faire appel à l'un de mes communs coups de sang : cet être mourra. C'était un fait inéluctable. Une évidence. Tu l'avais déjà compris, ma tendre, ma faible créature brisée. Poupée de chiffon qui n'était que mienne. Mienne à jamais. Certes, je n'étais en en position de te faire cracher son nom. Néanmoins me serait-il aisé d'enraciner le doute en ton esprit mutilé.


« Cette vermine ne nourrira jamais ma passion à ton égard, my dear. Pourra-t-elle s'accommoder de tes innombrables failles ou de ta nature de dépravée ? »

Ta peur du rejet, ton amour pour les bambins, l'indiscipline de ton corps. Ces gouffres de ta personnalité ne te rendaient-il pas plus malléable qu'un pantin, couplés à ta faiblesse physique et émotive ? Je ne les connaissais que trop pour autoriser un autre à s'en servir. Moi seul devrais être en mesure d'anticiper tes gestes, ma tendre chose.
Tu devais être mienne. Ma possession, Mon bien. Il semblerait que j'eusse mieux fait de céder à mon impulsion première, te maintenant en captivité lors de notre première rencontre. Enfermée dans l'une des caves du manoir. Nul autre que moi n'aurait eu l'autorisation de te contempler. Nul autre que moi n'aurait eu l'autorisation de te parler. Nul autre que moi n'aurait eu l'autorisation de te toucher. En un élan de faiblesse, Mon affection pour ton être avait privilégié le poison. Tu n'avais su récompenser ma divine générosité.

Je sentis craquer les articulations de mes pouces lorsque mes mains se serrèrent. La simple possibilité que ton corps ait été souillé par le contact d'un autre me révulsait. Il n'y aurait pas suffisamment de surface sur cette terre pour le camoufler à ma justice s'il commettait tel sacrilège. Et toi,
my dear lady ... s'il s'avérait que tu puisses détourner le regard de mon existence, tu expierai ce péché au bras de la Mort elle-même.
Revenir en haut Aller en bas
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeVen 16 Mai - 13:25

Mes doigts se crispèrent encore sur le gilet, mes points de sutures tirant sur la peau de mon poignet.
Il le faisait exprès ... Non seulement, Allesbury proposait le jeu de confidences que j'avais utilisé pour faire sa connaissance cinq ans plus tôt, mais en plus, il y répondait à ma manière : par omission. Qu'est-ce qu'il voulait me faire comprendre ? Je refusais de me dire que nos raisonnements aient quoi que ce soit en commun. C'était ce qu'il voudrait que je croie.

"Dans la solitude, puisque d'aucuns n'étaient capables de reconnaître ma grandeur."

J'approuvais ses mots d'un signe de tête, en silence, même si intérieurement ... je bouillais. Sa réponse ne faisait que soulever plus de questions. Au moins, je ne serais pas à court d'idée sur ce plan. Je ne voulais pas partir d'ici sans avoir un début de piste ... Et puisqu'il ne m'en donnait pas, je chercherais les réponses auprès de ses proches : question de logique autant que de naïveté. Si je parvenais à le comprendre, je pourrais peut-être envisager de mettre quelque chose en place pour essayer de le soigner – et en être débarrassée, on peut toujours rêver.

Pourtant, sa phrase suivante me blessa. Je retins ma respiration, sentis mes muscles se figer. Mes yeux glissèrent vers mon poignet ... Est-ce que j'étais coupable ? D'avoir eu trop peur de lui, de ne pas suffisamment m'être débattue, de ne pas l'avoir arrêté ... ? Oui. Mais ... Il avait tort, il ne me briserait pas comme ça.

Respire, Aya. Ne détourne pas le regard ... Même si c'est douloureux, même si ça te fait mal. Dévisage-le.
Tu m'avais volé ... ma joie de vivre, mes espérances, jusqu'à mon corps. Tu m'avais poussée au désespoir, Clay, en faisant de ta haine amoureuse ma seule certitude. Est-ce qu'il y avait une chose que je puisse protéger de toi ? Tu avais commis le crime parfait, tu m'avais tuée sans laisser le moindre cadavre. J'avais dû m'éloigner de tes menaces pour retrouver un semblant de vie, redéfinir mes croyances, mes buts ... Et me faire la promesse que tu ne me détruirais plus. Tu ne m'auras pas comme ça.

Je savais qu'il choisirait ses mots pour me faire du mal. Je le savais en mettant les pieds dans cette salle. Je le savais quand j'avais décidé de lui parler ! Et je savais qu'il le verrait sur mon visage ... Pourtant, je restais là. Agenouillée face à lui, sans même détourner les yeux de son visage.
Oui, mon corps avait réagi. Oui, je m'étais sentie mal à l'aise, frustrée autant que soulagée, lorsqu'il m'avait fait croire qu'il n'irait pas jusqu'au bout. Et alors ? Qu'est-ce que ça changeait ?! Il ne m'aurait pas laissé le choix ! Je pouvais lui résister jusqu'à la fin et endurer la douleur ... ou le laisser faire, quitte à avoir l'impression d'être un minimum consentante, pour que tout se termine le plus vite possible. La conclusion finale ne changeait pas : je n'avais aucune envie de le revivre.

Tout ça n'avait été que ... physique. Mon cœur n'avait rien à voir là-dedans, même s'il tentait de me le faire croire. Je ne croyais pas à l'amour, la passion, ou à n'importe quelle absurdité de ce genre. Je fermait les yeux une seconde, inspirant lentement. Le temps de me rappeler que je ne devais pas écouter ma colère naissante. Maîtrise-toi, ma grande, respire ...

Allesbury me répugnait, et je ne l'apprécierais jamais. J'identifiais beaucoup mieux mon sentiment pour lui ... une haine renflouée, mêlée d'une crainte qui pouvait parfois la surpasser. Une crainte qui avait fini par me submerger, au point que je ne parvenais pas à réfléchir convenablement. Je ne pouvais pas accepter d'avoir trouvé du plaisir là-dedans, je ne pouvais pas accepter ... ce que j'étais. J'étais allé jusqu'à tromper mon esprit, préférant plonger dans ses illusions que de me blesser en les réfutant. Même si cela signifiait souffrir d'avantage.
Mais la situation a changée, Clay. Je ne pouvais pas modifier ce que j'étais ou ce qu'il s'était passé, et je n'avais plus personne à décevoir. Alors oui, j'étais cette espèce de putain de tu avais baisé sans difficulté. Seulement ... Je m'étais reconstruite différemment. Tes anciennes méthodes pour me briser étaient dépassées. Termine de cracher ton venin, serpent. Tes mots avaient beau tendre mes muscles, me donner la nausée, me faire mal ... ils détenaient une part de vérité.

"Cette vermine ne nourrira jamais ma passion à ton égard, my dear. Pourra-t-elle s'accommoder de tes innombrables failles ou de ta nature de dépravée ?"

Nous y voilà. Il sentait que je lui échappais, il croyait qu'un autre en était la cause. D'une certaine façon, il n'avait pas tort. Liam était celui qui m'avait donné un but. J'avais beau ne rien savoir de ce que pensait l'irlandais, tout ce que je retenais était qu'il ne s'était montré ni agressif ni blessant. Il finirait sûrement par briser l'illusion ... mais je l'acceptais, parce qu'il ne me demandait que de lui obéir. J'avais suffisamment obéi tout au long de ma vie pour considérer que c'était quelque chose de simple.

Le visage fermé, je me penchais en arrière, m'appuyant sur mes mains. Sans cesser de dévisager Clay. Pourquoi est-ce que j'avais pu me sentir si inférieure à lui ? Alors que ses failles étaient évidentes ... La meilleure défense reste l'attaque. Commençons par exploiter ton orgueil démesuré.

"Un être de votre ... condition n'a pas besoin de mentionner ces évidences, milord. Votre supériorité est incontestable, vous n'avez pas besoin de me la rappeler. Passons à cet amour que tu prétends ressentir. Je sais que vous êtes sûrement le seul à accepter ces traits de mon caractère."

Sans mentir une seule fois, bingo ! Quelqu'un d'aussi cruel que toi n'as pas besoin de me dire ce qu'il pense pour que je le devine, Clay, et je crois que seul quelqu'un d'aussi corrompu que tu l'es peut voir une opportunité dans mes vices. À mes yeux, ta supériorité en terme d'orgueil et de cruauté n'est plus à prouver. En terme de stupidité ? Je commence à me poser la question. Parce que je sais très bien que ton orgueil va t'aveugler.
Allesbury voulait que je lui appartienne, que je me soumette à ses désirs. Il aimait me voir souffrir ou pleurer. Pourtant, je ne savais pas si c'était par sadisme ou pour une toute autre raison. Je devais le savoir, si je voulais pouvoir continuer à retourner sont petit jeu de manipulation contre lui ...

"Je ne vous fuirais pas, Allesbury. Je voulais seulement ... vous demander une faveur. Ne me faites plus de mal, je vous en prie."

Je n'aimais pas parler autant, encore moins à lui. Chaque syllabe était une occasion supplémentaire de faire une erreur ... je n'étais même pas certaine d'être convaincante. Mais je ne voulais plus le laisser me terroriser d'un simple regard, me faire trembler de peur d'un simple mot, d'un simple geste.
Plus jamais tu ne me toucheras, Clay ... C'est terminé. Je ne veux plus avoir peur de toi.
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Clay William E. Allesbury
D5431 - Meurtrier obssessionel
Clay William E. Allesbury

Date d'inscription : 09/08/2012

Mon personnage
Âge : 25
Nationalité : British
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeSam 17 Mai - 1:49

[Clay est trop con. Il est obligé d'y croire, c'est à se taper la tête contre les murs.]


La lame encastrée dans tes pensées n'avait-elle pas délicieusement fait son office, ma tendre chose ? Magnifique présage que l'absence de tes larmes. Réaliserais-tu qui se trouvait être ton maître ? Tu ne pourrais renier notre sanglante passion, my fair lady. Scellant tes jolies lèvres, ce silence religieux n'était que preuve de ton acceptation.
Ma chère et tendre tendait à émerger de la fange et de la vermine qui encombrait ce pénitencier. Elle voulait être digne de Ma grandeur. Sa vie se déroulait à partir de Mes doigts. Elle n'était que la marionnette d'un dieu. Mon jouet aimé, Ma marionnette favorite. Je me devrais de m'assurer que cet autre n'était rien de plus qu'un encombrante larve.

Les insatiables tiraillements qui déchiraient ma peau ralentirent peu à peu. Mon regard se fixa sur son visage... Mon visage. Ne vous êtes-vous jamais questionné sur la subtilité de la langue ? La possession est l'équivalent de l'être. Ce qui est mien est Moi.
Quelle attendrissante était tienne, mon aimée. Ne savais-tu pas la cause de mes nombreuses fureurs à ton égard ? L'unique source des coups que j'avais pu te porter résidait en ta capacité à te noyer dans les bras de misérables vermines, ma belle assassine.
Je penchais élégamment le visage de côté, les chaînes claquetant à chacun de mes mouvements. Ma possession, l'objet de ma rage et de ma passion. Il semblait que graver tes chairs fût une délicieuse manière de t'enchaîner à Ma vérité. Savoureuse façon de te pousser au désespoir, n'est-il pas ? Une contrariante détermination semblait cependant survivre au fin fond de tes magnifiques améthystes. Pourrais-je anéantir cette lueur d'espérance ? Sans nul doute, bien que cela exigeât une coûteuse concession.


« Ne me donne plus de raisons de te faire souffrir et tu n'auras plus mal, ma chose. »

Regard sournoisement complice. Ma tendre créature se rendrait-elle compte qu'elle fournissait d'elle-même les raisons de ses châtiments ? Je ne puis tolérer plus longuement de te voir défier mes inaltérables lois, my dear. Mon ton, de moqueur, glissa doucement vers une espèce de sifflement menaçant. Je découvris mes crocs.

« Y'oure mine, my dear lady. Lorsque tu auras accepté cette vérité, je cesserais de provoquer tes souffrances. Ne te détourne pas de moi, ne permets à nul autre de te toucher sans mon accord. Ne te détruis pas. Affronte-moi, reste mienne jusqu'au bout. »

L'incommensurable bonté dont ma seigneurie faisait preuve à l'égard de sa chose n'était-elle pas preuve de ce que je puis nourrir à son égard ? Un être de ma qualité ne pourrait éternellement demeurer d'humeur conciliante. Cette idée n'était guère réjouissante, néanmoins me faudrait-il me résoudre à punir de mort les futures incartades de ma possession. Je plissais légèrement les yeux, savourant autant ma victoire que sa faiblesse.

« Peut-être accepterais-je alors de ne plus te faire souffrir. Suis-je suffisamment clair ? »

Les infâmes bracelets cliquetèrent alors que j'articulais les poignets. Le sang ne parvenant plus à mes doigts, il me faudrait parvenir à me lever. Le tiraillement de mes magnifiques muscles ne devrait m'empêcher de faire quelques pas. L'engourdissement tenace de ma nuque et mes épaules n'étaient qu'insupportable corrosion à l'égard de ma patience.
Ces piètres cafards ne pourraient tarder à me libérer. Devrais-je alors arracher le nom de l'intrus aux lèvres de ma chose ? Elle se soumettrait une fois encore à mes volontés. Ce défi ne promettait-il pas d'intéressantes péripéties ? Ses résistances seraient d'une futilité sans bornes. Ses espoirs ne seraient qu'une stupidité sans nom.

« Libère-moi, ma douce. Maintenant. »

Satisfaisante expression de frayeur sur le doux visage de Mon objet. Éclaterais-je de rire si la douleur de mes côtes ne m'autorisait qu'un faible ricanement ? Sans nul doute. Crains-moi, ma chose. Adule-moi, admire-moi. Le monde redeviendra monde.

« Ironie, my dear. Unique trait d'ironie. »

Croyais-tu être forte, faible chose ? Croyais-tu gagner ? Je n'aurai que plus de plaisir à briser tes frêles illusions. Ton esprit en quête d'espoir ne pourrait résister à mes divines comédies. Tu ne seras que plus sûrement mienne, ma chose, mon obsession.
Revenir en haut Aller en bas
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitimeSam 17 Mai - 20:03


Rester près de lui était une manière supplémentaire de me punir, et j'avais mis un temps fou à le comprendre. Il avait fallu que je me retrouve à l'hôpital pour réaliser que si j'avais si mal, c'était parce que je tentais de survivre dans son monde au lieu de vivre dans le mien. Ma lenteur d'esprit me décevait vraiment ...

"Ne me donne plus de raisons de te faire souffrir et tu n'auras plus mal, ma chose."

J'inclinais la tête en silence baissant les yeux sur le sol. Une façon de lui faire croire que je comprenais, mais surtout de lui cacher mon léger sourire triomphant. Selon lui, je l'aurais poussé à bout ? Intéressant. J'avais l'impression de n'avoir cherché qu'à me protéger ... mais d'une certaine façon, il avait raison. La première fois qu'il était entré dans mon bureau, il avait imaginé que je le défiais pour m'agresser. Alors les fois suivantes, je l'avais réellement défié.

Encore une preuve de stupidité. Il était narcissique et destructeur, et je n'avais pas les capacités de contrarier ce genre de personnalité. J'avais joué une carte 'chance' imaginaire, en cherchant à remettre en question son attitude. Pourtant, je savais qu'il ne pouvait pas se permettre de douter de lui-même sans voir ses illusions s'effondrer.
D'après Einstein, la folie était de faire encore et encore la même chose en s'attendant à des résultats différents .... Ma folie n'avait rien à envier à celle d'Allesbury, sur ce point. Autant voir la situation actuelle : j'obtenais bien plus de lui quand je me pliais à son jeu.
Je ne le défierais plus. Pas parce qu'il m'avait convaincue, ou qu'un quelconque lien qu'il avait imaginé nous liait, mais seulement pour ne plus lui donner d'occasions de s'emporter. J'étais curieuse de savoir combien de temps il tiendrait sans lever la main sur moi ... Cette pensée malsaine eue au moins le mérite d'effacer mon sourire.

"You're mine, my dear lady. Lorsque tu auras accepté cette vérité, je cesserais de provoquer tes souffrances. Ne te détourne pas de moi, ne permets à nul autre de te toucher sans mon accord. Ne te détruis pas. Affronte-moi, reste mienne jusqu'au bout."

Cette lueur dans ses yeux glacés, alors que je relevais la tête. Je dégageais calmement les mèches tombées sur mon visage. Il avait l'air de me juger ... digne de lui. Quelle absurdité. 'Ne tente pas d'avoir ton identité propre, ça me mettra de mauvaise humeur', quelque chose comme ça ...
Enfin, il ne fallait pas écouter mes interprétations. Je pouvais tenter de me glisser dans la tête d'un déséquilibré, mais celui-ci dépassait définitivement mes compétences. Est-ce qu'après tout ce qu'il avait fait, je pouvais arriver à le plaindre ... ? Oui. Il était attaché dans un sale état, courant après un rêve inaccessible. Il l'avait mille fois mérité, et j'étais pourtant peinée pour lui ...

Pourtant, j'aurais presque pu rire pour ce qui était de ne permettre à personne de me toucher 'sans son accord' ... Je savais bien que personne ne l'aurait. Et de toute façon, je ne voulais plus qu'on m'embrasse, qu'on me touche, qu'on ...
Tu avais brisé quelque chose, Clay, et je t'assure que tu le paierais. Je ne me détruirais pas, parce que je tenais à la vie même si j'avais été trop stupide pour le comprendre plus tôt. Quand bien même je le voudrais, je ne pourrais pas ignorer ton existence ... Précisément parce que c'est ma vie, que tu menaces. Je ne veux plus te fuir, Allesbury, tu comprends ? Même si j'ai horreur de ressentir cette émotion ... Je te hais.
Je veux ta mort.

"Peut-être accepterais-je alors de ne plus te faire souffrir. Suis-je suffisamment clair ?"

'Peut-être' qu'il ne me ferait plus de mal. C'était déjà plus que ce que je pensais pouvoir espérer de sa part. Il était toujours aussi contradictoire et arrogant, mais j'aurais presque pu croire que l'isolement le rendait généreux. Je hochais calmement la tête, récupérant mon gilet.

"Libère-moi, ma douce. Maintenant."

De ... Quoi ?
Évidemment. Je ne pouvais pas le libérer, et il le savait parfaitement. Je n'avais aucune idée de combien de temps il avait passé là, mais à voir son état général, je supposais qu'il devait rester ici encore un moment. Le libérer dans cet état, ce serait mettre quelqu'un d'autre en danger.
Et puis, vient le point essentiel ... le principal, en fait. Je n'avais aucune envie satisfaire ses désirs. Il me faisait de la peine, mais pas assez pour que j'oublie qui il était. Un homme que le Soleil ne voit pas ...

Je me levais prudemment, en espérant qu'il ne prenne pas ma réponse comme un défi. C'était étrange d'être debout près de lui ... j'avais l'impression d'avoir le dessus, et je n'y étais pas habituée. Il avait beau garder le dos droit et le regard froid ... j'aurais pu lui faire subir les pires atrocités, dans cette situation.

"Je suis désolée, milord. Je ne peux pas ..."

Je n'avais même pas terminé ma phrase qu'il riait déjà. Un rire trop modéré pour être honnête. Ce n'était pas ... normal. Le visage qu'il leva vers moi me glaça. Je n'appréciais pas ses sourires habituels, mélange d'égotisme et de froideur. J'aimais encore moins son expression actuelle ... trop humble, au point d'en être sympathique. Il m'annonça qu'il plaisantait, d'un ton calme et posé, presque courtois.

L'espace d'un instant ... j'eus presque l'impression de me retrouver face au jeune homme d'apparence innoffensive rencontré en Angleterre. Le même visage avec quelques années de plus, la même apparence courtoise et arrogante. Le même humour douteux ... Une illusion. Le véritable Clay William Allesbury n'était pas celui qui plaisantait avec moi, mais celui qui essayait de me tuer.
Un frisson parcouru ma colonne vertébrale à ce souvenir. Je ne me laisserais plus prendre à ce piège. Je me forçais pourtant à le saluer avec un respect presque exagéré, respirant calmement pour faire taire mon inquiétude.

Lorsque je refermais enfin la porte de la minuscule salle, je m'appuyais de tout mon poids contre un mur. Je penchais la tête en arrière, rivant les yeux sur le plafond. Un long soupir de soulagement m'échappa. Je dus rester immobile quelques secondes, le temps que mes doigts cessent de trembler et que mon cœur se calme ...
J'avais réussi. Mon Dieu, une fois dans ma vie ... J'avais réussi à lui tenir tête. Oui, mais après ?

Un raclement de gorge attira mon attention, et je tournais le visage pour m'apercevoir que le gardien-sans-nom n'était toujours pas parti. Visiblement, il avait choisi de rester surveiller la situation. C'était bien ma veine. Qu'est-ce qu'il avait pu entendre, ou comprendre ? ... Tant pis. Ce n'était plus de mon ressort. J'avais trop à faire pour m'occuper de ces bêtises.
Je devais encore m'excuser auprès d'Ombrage et m'assurer qu'elle allait bien. Je devrais aussi voir le médecin, parler à Ulrick le plus rapidement possible ... et selon la façon dont se dérouleraient les choses, à Liam.
Je me redressais, réussi même à esquisser un sourire.

"Merci de m'avoir accompagnée. Je vous laisse faire ce que vous voulez de lui."

... Et même le tuer si ça vous chante, ajoutais-je pour moi-même en tournant les talons.
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Contenu sponsorisé




"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Empty
MessageSujet: Re: "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."   "Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..." Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

"Le poison est l'ami de l'homme, puisqu'il le tue ..."

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Du poison dans les veines ... [Kyle]
» "Est un poison pour l’un ce qui est une nourriture pour l’autre." [Contenu mature - Clay]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Deardeath Jail ::  :: Deuxième étage :: Salle d'isolement/disciplinaire :: RP's terminés-