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 Pandora

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Keila Van Landsitz
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MessageSujet: Pandora    Pandora  Icon_minitimeDim 25 Mai - 13:14

K. vLandsitz – L. Faszler

Le stress de ma vie. Je réalise à peine que dans une heure, mon petit quotidien va être bouleversé pour toujours. Dans une heure je vais devoir faire mon exposé sur la main de Neil a quinze représentants du Comité et je sais à peine ce que je vais leur dire. Okay, je connais mon sujet mais bordel ! J'arrive jamais à parler en public.
A chaque fois je suis comme paralysée comme une conne. Au lycée, je devais faire un exposé sur la reproduction des grenouilles – sujet ô combien passionnant. J'ai pas pu décrocher un mot et mon partenaire à du tout faire. Pour le remercier j'ai du lui céder un paquet d'Oreo que j'avais emmené en cas de petit creux. Sauf que eh ! Moi je savais pas que je devrais parler après un projet médical comme le mien. Et quand je l'ai apprit bah … J'avais déjà opéré Neil. Je vais pas tout foutre en l'air pour une connerie comme ça. Je suis une personne forte, avec un caractère fort et … bon j'ai pas de forte poitrine mais mes jambes au toucher de satin parfaitement épilées vont sans doute me donner un tant soit peu de crédibilité supplémentaire envers les vieux du Comité.
Du coup je stresse, je me sens mal et je dois encore m'habiller. Je pourrais être à l'aise dans une tenue fonctionnelle mais il y a cette saloperie de règlement qui interfère avec ça. Une femme, quand elle présente un projet au Comité, doit forcément porter une robe. Sauf que bon, des robes j'en avais plus après l'incident de la révolte. Pas ici en tout cas. J'ai bien pensé à demander à mon père de m'en envoyer une mais à tout les coups, j'aurais reçu cette robe dégueulasse à motifs indiens que Granny m'a envoyé il y a quelques Noëls.
Cette robe est l'objet de nombreux traumatismes de ma part. D'abord, elle est moche. Ensuite elle m'a été offerte par ma grand mère qui me croyait travesti. Et enfin, bordel, Adrian, mon petit frère, l'a porté pour faire une blague à ses copains quand il avait douze ans. Du coup, c'est mort de chez mort, je ne la reporterais plus jamais. Le fait qu'elle coûte un bras pour une personne normale m'oblige à ne pas la jeter mais bordel ! Qu'elle est moche!Des fois, je crois que je pourrais avoir la nausée rien qu'en la regardant avec ses courbes, ses vallons, ses montagnes et ses triangles isocèles.
Du coup je suis allée faire du shopping avec Ulrick. J'ai fini par opter pour une petite robe rouge moulante Banana Republic et la paire d'escarpin rouge foncé qui vont avec. Je vais leur faire un effet bœuf à ces pervers de la communauté. Surtout que j'ai retiré mes bandes et que mon bonnet B se voit parfaitement maintenant. J'ai pensé un instant à remettre ma vieille tenue de pompom girl du lycée pour bousculer les petits vieux – puisque c'est presque une robe – mais je n'aurais pas été prise au sérieux. Et puis ce mix de bleu et de jaune m'a toujours donné mal au crane quand je me regardais dans la glace. De toute façon, je ne sais même pas si je rentrerais encore dedans. Je l'essayerais la prochaine fois que j'irais à Liepzig.
A la sortie de la douche, je me glisse dans ma robe et j'enfile mes escarpins vernis. Ah je suis trop classe. Sauf que ma robe est toute distendue à cause que j'arrive pas à fermer la fermeture éclair. Franchement, c'est un vrai handicap. Je pourrais même pas mettre ma blouse blanche pour cacher le désastre. Soupirant, j'essaye de trouver mon chat pour le lever tandis ce qu'il accroche la fermeture de sa griffe acérée mais il est jamais là quand il faut le bâtard sur pattes. Raaah ! Je vais faire comment moi maintenant ? Je suis coincée avec une robe infermable et un exposé dans quarante neuf minutes.
La porte de la chambre s'ouvre sur mon sauveur et je pousse un soupir de soulagement. Luckas. Le meilleur mec au monde.

« Ah tu tombes bien ! J'ai comme un petit soucis d'ordre de remontage de fermeture éclair, tu pourrais me sauver la vie ? »

Ah oui, c'est vrai qu'il croit que je suis un mec … Bah il croira peut-être que je suis un travesti, au pire.
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Luckas Faszler
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeDim 25 Mai - 16:46

La matinée a été particulièrement calme, si bien que je m'être ennuyé comme un rat mort. J'en être même venu à espérer avoir à arrêter une bagarre tant il n'y rien y avoir à faire. Les détenus étant tous consignés dans leurs cellules à cause de cette série de meurtres inexpliquée, la surveillance est concentré à un seul étage, ce qui faire que la plupart des gardiens n'ont rien à faire, dont moi, aujourd'hui.
Je avoir donc passé le début de journée à traîner dans l'établissement, n'ayant rien de plus intéressant à faire. Je avoir laissé tomber l'idée de rendre la prison plus sécurisée en mettant des caméras de surveillance et autres système informatique pour rendre la vie du personnel moins compliquée. De toute manière, nos supérieurs ne nous ont jamais écoutés malgré le nombre de propositions tout à fait abordable que je avoir fais. Alors, tant pis, on restera dans la crainte et le danger. Par exemple, avec des caméras cachées, on aurait pu trouver facilement le coupable des meurtres en série. Mais puisqu'on m'écoute pas, on fait appel aux détenus pour le dénicher. Pitoyable.

Je devoir déjeuner avec Matt, ce midi. Il être fraîchement sorti de l'hôpital, avec des séquelles, mais refuse de prendre un plus long congé. Le coup de couteau qu'il s'est pris n'est pas totalement guéri, et s'il se fait attaquer, il risque d'avoir du mal à se défendre, il suffit de le voir se tenir la hanche pendant qu'il marche, garder son bras collé à son corps pour éviter d'étirer la blessure et le voir grimacer à chaque fois qu'il monte des marches. À ce stade, je pas savoir si c'est du courage ou de la folie.
Quoiqu'il en soit, le midi approche, et mon ventre me le fait bien remarquer. Je avoir aidé un collègue a resserré les barreaux de la cellule de Gros Bobo, car il s'avère que ce dernier aussi, avait faim, ce matin, et il s'être donc acharné sur la grille. Heureusement, ça pas avoir cédé, mais ce n'était pas loin. Je être donc, suite à ce petit incident, légèrement à la bourre, même si nous n'avons rien prévu. Un repas normal, à l'extérieur de DearDeath, probablement.

Montant les marches quatre à quatre, je me maudire d'avoir oublié mon porte-feuille dans ma chambre alors que je toujours le garder sur moi, d'habitude. Matt m'a pourtant rassuré, m'a dit qu'on pas être pressé et avait bu une gorgée de son café, tranquillement, alors que je avoir paniqué parce que mon argent ne se trouvait pas dans ma sacoche. Un jour, ce mec me tuera par sa nonchalance.
Je fouille dans mon sac, à la recherche des clés, en vain. Lâchant un juron en allemand, je verse tout le contenu par terre, éparpillant tout le bordel. Ma lampe torche roule et je me traîne par terre pour la récupérer sous un radiateur.
Finalement, c'est avec satisfaction que j'enfile les clefs dans la serrure, après avoir tout rangé, et quand je me rendre compte que la porte était ouverte depuis le début, une envie de suicide me prend. Putain mais quel con.

Je me retrouve nez à nez avec une jeune femme en robe, enfin, presque en robe, et il me faut un instant pour reconnaître Kei. Attendez … Kei, c'est un homme, non ?
Perplexe, je demeure figé, la main sur la poignée, alors qu'il me demande le plus naturellement du monde de remonter sa fermeture éclaire. J'avoue être dubitatif. J'ose même un regard en direction de sa poitrine, pour savoir si c'est du rembourrage. Maintenant qu'un détenu s'est travesti pour se tirer, je plus être sûr de rien, moi. Et j'oserai jamais lui demander ce qu'il est vraiment.
Le pire dans tout ça, c'est que c'est possible qu'il soit une fille. Je pas l'avoir vu une fois torse nu, et ça expliquerait ses traits un peu féminins et sa petite taille. Mais alors, pourquoi est-ce qu'on l'aurait mise dans ma chambre ? Les hommes et les femmes sont censés être séparés, à moins d'être en couple, non ? Je sais pas, je sais plus.

Les doigts un peu tremblant, je m'applique pour fermer sa robe, toujours autant sceptique.

- Euh pas de problème … C'est pour quelle occasion ?

Peut-être qu'il se rend à une soirée déguisée, ou qu'il est en réalité un transformiste. Ou une femme.
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Keila Van Landsitz
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeLun 26 Mai - 15:10

C'est la toute première fois que je vais présenter un projet au Comité. Un projet complet je sous-entends. Bien sur, j'ai déjà fait des exposés avec mes collègues sur des expériences communes et mineures. Mais ça, toute cette agitation, ce remue-ménage autour de moi et de mes travaux, ça me paralyse. Je me sens comme … figée. Et je tremble beaucoup trop.
Pourtant, j'ai bien essayé de ne pas consommer trop de café. Reniant mon arabica Grand Excellence d'amour, j'ai seulement bu un grand latte à la vanille ce matin. Plus du lait au café que l'inverse d'ailleurs mais bon, apparemment ça a suffit à me mettre les nerfs en pelote. Je ne devrais pas être aussi stressée. J'ai un dossier en béton, un cobaye encore vivant et mon père et mon frère vont venir me soutenir. Je n'ai pas à avoir peur. Je ne devrais pas ! Mais je suis terrifiée à l'idée de me tromper. J'ai tellement, tellement peur de me planter et de me ridiculiser devant tout le monde. C'est aussi pour cela que j'ai choisi une robe courte et moulante, pour être sûre de ne pas m'empêtrer dedans. Mes talons ne sont pas trop haut aussi, seulement sept centimètres. Rien de bien méchant. Pitié, que tout se passe bien ! Que mon projet soit reconnu ! C'est rien au final, une promesse de budget pour des recherches plus approfondies et une parution dans le journal médical. Mais … C'est beaucoup pour moi.
Le dos toujours à découvert, j'attends que Luckas se remette du choc de voir mon corps d'Apollon à la ramasse et qu'il ne ferme ma fermeture éclair. J'aimerais bien être à l'heure. Oh je comprends, si je le trouvais en robe j'aurais la même réaction. Sauf que lui c'est VirilMan et que moi je suis super androgyne. Pas comme lui, l'allemand parfait.
Et puis il ferme la robe et je respire enfin. Elle est juste un peu trop serrée, j'avais mes bandes quand je l'ai essayé hier. Souriante, j'enfile ma blouse blanche et m'assure que mon décolleté généreux ne laisse pas trop voir de peau. Non c'est bon, c'est parfait. Parfaitement parfait. Je regarde dans mon dossier histoire de vérifier quelques infos rapidement.


« Aujourd'hui je présente le projet Pandora au Comité. Et une stupide règle veut qu'une femme doive revêtir une robe pour ça. Bande de vieux connards réac' ! Du coup je suis allée faire du shopping avec Ulrick hier vu que toutes mes robes ont flambé quand ma chambre est partie en fumée. Et me voilà ~ »

Je referme mon dossier et me redresse. En talons, je suis presque aussi grande que lui ! M'approchant d'une démarche que je voudrais féline, je viens l'enlacer.

« Alors tu crois que je suis assez sexy pour qu'une quinzaine de vieux en blouse blanche m'écoutent ?  Je sais que je suis pas la féminité par excellence mais j'aimerais bien capter leur attention quand même, d'où la petite robe rouge et les talons aiguilles. »

Je le lâche ensuite et viens récupérer mon dossier. Si les vieux du Comité n'écoutent pas mon projet je m'en fous. Tant que je peux poursuivre mes recherches.
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeLun 26 Mai - 21:54

Dès que la fermeture est fermée, Kei s'écarte de moi et termine de s'habiller sous mon regard interdit. Il a l'air pressé, et m'explique rapidement la raison de son accoutrement. Qui me laisse encore plus perplexe. Je lâche un 'hum' dubitatif, la main toujours sur la poignée, et le suis du regard alors qu'il s'active dans la chambre. Vraiment, je être interloqué d'apprendre que Kei est en fait une femme. Je oublier même que si il – elle – est vêtue ainsi, s'est pour présenter un projet, probablement très important pour lui - pour elle -.

N'empêche que passé le choc, il – ELLE – pas être non plus hideuse, en femme. C'est juste … perturbant. C'est comme si on apprenait que notre chien est en fait un chat, ou que notre mère est en fait notre père. Wow. J'espère ne jamais apprendre cela de toute ma vie.
Quand il – ELLE BORDEL – me prends dans ses bras, je finis par lâcher la poignée pour répondre légèrement à son étreinte, gêné. Je sentir mes joues chauffer et un petit rire intimidé m'échappe alors qu'elle s'éloigne à nouveau.

- Non, enfin, si ! Tu es superbe. Tu vas assurer, c'est sur. Bravo, en tout cas.

Je pas trop savoir quoi dire, en fait. Il me faut un temps d'adaptation pour encaisser la nouvelle. Elle m'aurait annoncé qu'elle devenait nonne et qu'elle partait élever des grenouilles au Congo que ça m'aurait fais le même effet. Enfin, je pense, hein.

Avançant un peu dans la chambre, je trouve mon porte-feuille dans un tiroir de mon bureau et le glisse dans ma sacoche, gardant un œil sur Kei, m'attendant à ce qu'elle m'annonce autre chose de totalement inattendu, ou qu'elle retire un masque pour montrer qu'en vrai, elle être une licorne. Ce serait fortement amusant, bien que réellement troublant. Je crois que je être en train de péter un câble. Les nouvelles dans ce genre, je pas être habitué.
Après avoir farfouillé dans mon placard, je tendre un paquet de Pépitos dans sa direction, un grand sourire aux lèvres :

- Tiens ! Je pas savoir si tu avoir mangé. Tu aurais dû me dire que tu faisais un truc important aujourd'hui, je t'aurais préparé quelque chose.

Je être réellement content pour elle, maintenant que le choc est passé. Si bien que j'en oubliais mon rendez-vous convenu avec Matt, l'espace d'une seconde.

- Tu dois y être pour quelle heure ? Tu m'expliqueras un peu mieux de quoi il s'agit ?

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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeVen 30 Mai - 22:06


C'est une simple présentation et pourtant je suis si stressée, si paralysée par la terreur. Je soupire doucement et caresse la pochette de ma sacoche d'une main discrète. Je ne dois rien à personne, je suis quelqu'un de libre dans sa tête. Je suis quelqu'un de bon, qui n'a rien à se reprocher à part peut-être l'éducation de son fils – mais je ne peux pas dire que j'ai vraiment eu mon mot à dire avant ses dix neuf ans. Je fais un rapide calcul et me rend compte que je n'aurais même pas physiquement pu accoucher de Neil à sa naissance. J'avais douze ans quand il est né. Et j'ai eu mes règles à dix sept ans.
Je souris néanmoins, pour ne pas alarmer qui ce que ce soit. Je sais que Luckas sera très gêné s'il se rend compte que je suis en pleine crise de stress. Et cela ne servira à rien puisque de toute façon je serais stressée jusqu'au moment où j'aurais posé un point final à l'entretien. Et ce n'est pas de si tôt. Après avoir ramassé mes affaires et avoir encaissé le compliment plus que flatteur de Luckas, je me dirige vers la sortie. Mais un paquet de gâteaux se dresse entre moi et la porte restée ouverte.
C'est avec un sourire ravi que je prends le paquet avec moi. C'est vrai que je n'ai pas mangé à ma faim ce midi. A peine une salade et une téquila pour me détendre. Mais ce n'est pas comme si je buvais en plein travail hein attention ! Je suis quand même quelqu'un de parfaitement équilibré et je ne suis pas alcoolique. A la limite je suis accro à la caféine mais ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas !
J'embrasse le Capitaine Pépito sur la joue et lui souris. Cette fois, je suis un peu plus assurée. J'ai le soutien du grand seigneur des gâteaux enrobés de chocolat, j'ai donc toutes les chances de bien m'en sortir. Et puis ce n'est pas comme si je n'avais pas bossé sur mon sujet. Je connais la main de Neil comme ma poche. C'est ironique puisqu'une main ça se met dans une poche.


« T'es vraiment un mec prévenant, sa fiancée a de la chance d'avoir réussi à te passer la corde au cou. »

Le couloir est vide et je le traverse avec un semblant de bonne humeur. Mes écouteurs me calment à coup de Jefferson Airplane et autres Pink Floyd. Et je me sens vachement mieux quand je débarque dans l'infirmerie, un Pépito dans la bouche. Bon, okay. Je fais pas super professionnelle. Rien à foutre. Neil est déjà là, surveillé par Frederike et deux autres gardiens. Je crois reconnaître un certain Travis mais en fait je m'en fous.
La tripotée de scientifiques venus de Chicago est déjà là. Une femme au premier rang me fait avoir une grimace de dégoût discrète. Elle porte des tongs qui devaient être des Birckenstock dans le temps mais qui ressemblent plus à des bouts de ficelles rattachées à une semelle relative à présent. Le temps s'est agréablement réchauffé ces derniers jours mais quand même !
Je fonce vers Neil et lui fourre un pépito dans la bouche. Il a des menottes et ne peut donc pas l'enlever de façon très pratique. En croquant un gâteau, je lui souris. Je vois mon père et mon frère dans le fond et leur fait un coucou très rapide. La présentation commence dans cinq minutes, je préfère parler avec Neil maintenant et les serrer fort dans mes bras plus tard.


« Il faudra qu'on parle de ta petite escapade tout à l'heure. »

Je passe une main affectueuse dans ses cheveux et penche la tête sur le côté.

« Alors t'es prêt à montrer ta main à un tas de vieux en tongs ? T'en fais pas, t'auras juste à tendre le bras et je parlerais. »

Je l'embrasse sur le front et me penche vers son oreille.

« Tout va bien se passer. »

Je l'espère. Sincèrement.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeVen 30 Mai - 23:24


Quelle surprise d'apprendre que j'allais passer quelques jours en salle d'isolement pour punition ! Non, je plaisante, c'était parfaitement prévisible, et à vrai dire, la surprise, ça a été de savoir que je n'allais pas faire un tour en salle de torture. Enfin, maintenant que j'ai passé deux jours seul, dans une mini pièce super sombre, attaché comme une bête, je me demande si je n'aurais pas préféré la torture.

Les premières heures ce sont pourtant bien passées. Je m'efforçais de rester parfaitement calme et de passer outre ma petite claustrophobie. Ça marchait bien, jusqu'à ce que je pique du nez. Ça aurait été bien trop beau de n'avoir aucune hallucination, ici. C'était vraiment horrible. De voir les ombres se détacher des murs en pierre, de tout les coins, pour se mouver lentement et silencieusement vers moi, se traînant par terre dans des positions impossibles, avant de m'envelopper entièrement pour disparaître une fois que je me suis bien mis à hurler. Je crois que tout DearDeath a eu l'honneur d'entendre mes cris d'horreurs. J'avais beau me débattre contre mes chaînes, elles résistaient, et je parvenais plus à m'épuiser et à me blesser qu'à faire fuir ces démons terrorisants.
Le pire dans tout ça, ce sont ces putains de gardiens qui n'en avaient rien à foutre. Lorsqu'ils venait me donner à manger, ils me jetaient à peine un regard. J'étais pourtant pathétique : tremblant, tétanisé par le froid et la peur, je crois que je n'ai jamais été dans un état aussi pitoyable. Je ne voulais pas dormir, mais j'étais épuisé. Oui, j'aurais préféré être torturé, car voir les gardes me rire carrément au nez alors que je leur dis que des démons me pourchassent, c'était pire que de la souffrance physique. Ils doivent bien se bidonner, à l'heure actuelle. Quel con j'ai été aussi, d'essayer de leur demander de l'aide.

Alors autant dire que Fredérik est arrivé comme un sauveur. Il y avait bien des gardiens qui me manifestaient un peu de pitié, mais sans plus, quoi, ils font leur boulot, après tout. Quand l'infirmier est entré dans la salle obscure et m'a expliqué qu'il me faisait sortir, j'ai cru que j'allais me mettre à pleurer de soulagement. Mais non, hein, j'ai encore ma petite fierté, et je n'oublie pas que je suis censé détester ce Fred. Enfin je crois qu'il n'est pas prêt d'oublier la manière que je me suis cramponné à lui quand il m'a aidé à me relever. Je suis minable.
Actuellement, je me sens beaucoup mieux. C'est fou comme la lumière m'a manqué.

Mon infirmier attitré s'est chargé de me faire une mini toilette, m'expliquant rapidement la situation. Il faut que je sois un minimum présentable pour l'exposé de Kei, qui ne va pas tarder à arriver. Je grommelle un peu, pour la forme, alors qu'il me lave rapidement les cheveux. L'eau fraîche me coule sur la peau, dans le dos et les effluves du shampoing sont absolument exquises.
Après s'être renseigné sur l'état de ma main – apparemment ce n'est pas trop mal – il m'aide à me rhabiller, et un gardien me passe des menottes avant de me pousser dans la salle principal, où toute la petite compagnie de scientifiques est déjà presque réunie. Un petit sourire s'affiche sur mon visage alors que je m'assoie, les cheveux encore mouillés, balayant la pièce du regard.

Il ne faut pas longtemps avant que Kei ne débarque, et j'admets rester un peu sur le cul en le voyant. Je penche un peu la tête à la manière d'un chien qui essaierait de comprendre une situation inédite avant d'articuler un petit 'wow' satisfait. J'avais raison quand je pensais qu'il est une fille.
Je n'ai pas le temps de plus me poser sur la question que je me retrouve avec un biscuit dans la bouche, qui manque d'ailleurs de m'étouffer. Kei a l'air particulièrement nerveuse, mais heureuse, tout de même. Ouais, les gens sont tous là pour elle, ça a la classe. Sans moi, ils ne seraient pas là, hein.

- Je vois pas de quoi tu parles.

Je suis d'une crédibilité absolument incontestable. Comme si je n'avais pas été assez réprimandé pour mon évasion.
L'affection que le docteur manifeste à mon égard me surprend, et me rends étrangement malheureux.

- Je vais essayer de rester sage, promis-je d'une petite voix.

En même temps, la salle est surveillée par des types armés jusqu'aux dents qui ne me lâche pas du regard. C'est assez chiant car devant tout ces clanpins de médecins, j'aurais vraiment aimé faire un petit numéro. Ça aurait été vraiment drôle de voir leur visage se décomposer au fur et à mesure que je découpe les membres de l'un d'entre eux en leur assurant que chacun aura sa part.
Un petit rire m'échappe. Non, non, non, j'ai dis que je me tenais à carreaux.

- T'es beaucoup mieux en fille qu'en mec, tu sais. Tu brille carrément à côté de tout ces blaireaux. Ça va durer longtemps, tu crois ? Parce que je suis très occupé, en salle d'isolement. Les démons, tout ça tout ça, ça me mange beaucoup de temps. Enfin, je m'égare. Je suis avec toi, tu vas gérer.

Je lui touche le bras et reporte mon attention sur les autres, m'imaginant milles et une façon de leur faire ravaler leur égo. J'ai toujours détesté les médecins. Y'a que Kei que je supporte, et encore, pas tout le temps. Elle est insupportable, mais venant d'elle, ça va, ça passe.
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Keila Van Landsitz
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeMer 11 Juin - 12:31

Vous savez, les premiers mots que l'on prononce devant quelqu'un donnent souvent le change quant à votre relation future. Les premiers mots de Neil envers moi n'ont été que plaintes et justification. Et en effet, par la suite il n'a cessé de se plaindre et de m'énerver. Ulrick s'est présenté et m' a demandé si je faisais de la boxe. Et notre relation s'est basée sur ça. Bien sur, ça ne marche pas à tous le coups mais pour moi ça a toujours marché.
Les premiers mots d'Adrian ont été pour moi. Bon, après les ''gagaglouaboua'' hein. Ses vrais premiers mots. Et c'était ''maman, manger''. Et finalement, j'ai toujours agi comme une mère avec lui. Et il a passé son enfance à manger. Même maintenant il ne cesse de manger des Doritos devant des blockbusters. Et mon père et lui vont chez Han&Sons – un buffet à volonté délicieux – au moins une fois par semaine. On pourrait penser qu'il ressemble à un gros tas mais avec toutes les heures de natation et les footings qu'il fait, il n'a pas un gramme de graisse.
C'est sans doute ces premiers mots qui ont construit les bases de notre relations. Et c'est sans doute cela qui l'a poussé à venir me voir alors que j'allais répondre à Neil. C'est sans doute cela qui l'a poussé à venir m'enlacer sans même que je le vois arriver, alors que mon père le regarde d'un œil à la fois réprobateur et attendri. Et c'est sans doute ça qui me pousse à lui adresser une tape affectueuse sur le dessus de la tête.


« Mais t'es con tu m'as fait peur ! »

Il sourit et se frotte la tête et la secouant mollement avant que je ne lui fourre aussi un pépito dans la bouffe comme vengeance.

« Désolé, mais il te reste un peu de temps avant ton exposé alors je suis venu te dire bonjour vite fait ! 
-Neil, je te présente Adrian, mon petit frère. Adrian, voici Neil, mon …
-Ton fils c'est ça ? »

Adrian sourit toujours mais je sens bien qu'il est un peu jaloux quand je hoche la tête en signe d'approbation. Il lui adresse un rapide salut de la tête avant de m'embrasser sur la joue et de rejoindre mon père en me souhaitant merde. Quand j'y pense, Neil et mon frère sont deux opposé. L'un est souriant, volontaire, compétiteur, élève modèle et très affectueux tandis que l'autre est plaintif, mollasson, mauvais joueur, détenu et très avare de sentiments. Même physiquement ils sont le jour et la nuit. Littéralement.
Secouant la tête comme pour m'extirper d'un rêve, je souris doucement à Neil, un peu secoué par le fait de revoir mon frère. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet. Je passe une main affectueuse dans ses cheveux.


« Bien sur que je vais gérer. Quant à la salle d'isolement … j'ai obtenu de Lewis que si tu te tenais bien pendant ma conférence et que tu m'aidais à l'infirmerie pendant deux semaines, tu y échapperais. Bien sur, ta peine a été allongée mais ils ont confiance en moi pour te mettre au pas. T'as pas intérêt à faire le con parce qu'à la prochaine incartade, c'est l’exécution et peut-être bien qu'ils te feront une place sur la chaise à côté de ton pote, Gantley. »

J'espère que ma menace va marcher parce qu'elle est totalement bidon. Et je le l’entraîne par le bras et me poste devant le groupe de scientifiques, me raclant la gorge. Il est temps de commencer.


Mon exposé se déroule bien, j'emploie des mots techniques qui épatent tout le monde, je montre la main de Neil sous toutes les coutures ainsi que des photos avant, pendant et après l'opération. Il dure une petite demi heure et quand j'ai fini, je me mords la lèvre et attends le verdict. Les questions sont bonnes, j'y réponds facilement. Et quand la vieille en sandale se rapproche de moi et m'annonce que j'ai ma subvention, je lui fais un câlin.
J'ai réussi bordel de Dieu, je suis trop trop contente ! J'enlace ensuite mon père si violemment que je pourrais lui avoir compressé la cage thoracique sans m'en rendre compte. Et puis vient le moment où je serre Neil dans mes bras. Je fais bien attention à ne pas le casser. Papa vient vers nous et passe sa grosse main dans les cheveux et je me sens soudainement gonflée d'une nouvelle fierté, d'un nouvel égo. Papa est fier de moi.


« Neil, Papa. Papa, Neil . »

Mon père se rapproche de Neil, le surplombant de ses deux mètres dix et il sourit.

« Donc tu es mon petit fils. Bienvenue dans la famille, petit. »

Une accolade affectueuse plus tard, nous nous retrouvons tous les quatre dans le couloir.

« On va au réfectoire ? Je vous paye un verre ! »

Et j’entraîne joyeusement mon détenu de fils avec nous.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeJeu 19 Juin - 14:23

Mon regard suit la silhouette grande et élancé d'un blondinet qui s'approche de nous alors que je termine de parler. Puis, je me tais complètement quand il prend Kei dans ses bras, détournant immédiatement la tête en me mordant les lèvres. Jaloux ? Bien sûr que non, pourquoi le serais-je ?
Les présentations se font rapidement, et le regard noir qu'Adrian me jette me fait de suite comprendre que je ne suis qu'une sous-merde. Okay, j'ai compris. Du coup, je lui fais un grand sourire quand Kei affirme que je suis son fils.

Elle reporte d'ailleurs son attention sur moi, pour mon plus grand plaisir. Quand elle me dit que ma peine a été rallongée, je me renfrogne, et quand elle m'annonce que je serais exécuté si je refais le con, je sens mon visage perdre toutes couleurs. Quoi ?! On me l'avait pas dit, ça ! C'est dégueulasse, et si j'avais fais une connerie, innocemment, sans savoir ce qui m'attend, je serais mort à l'heure qu'il est. Putain c'est vraiment salop, je suis dégoûté. Surtout car je sais que je ne peux pas rester sans faire n'importe quoi, c'est dans mes gènes.
Je hoche la tête, les sourcils froncés, et me force à rester calme et silencieux tout le long de l'entretien, grimaçant de temps en temps quand elle touche à ma main. À nu, ça me fait toujours bizarre de voir ma main, surtout à cause du doigt qu'il me manque. C'est pas équilibrer, c'est juste super perturbant. Et c'est surtout très moche, en fait.

Certains médecins me regardent plus moi plutôt que le travail de Kei, comme fasciné du fait que je sois un criminel. Ça va, c'est rien. On dirait qu'ils n'ont jamais vu de détenus de leur vie, ils sont pathétiques. Et bordel c'est bien pour Kei que je reste sage. Je hais les médecins.
Tout de même, je suis admiratif envers ma mère adoptive. Elle ne flanche pas une fois et garde son sérieux, j'ai même l'impression d'avoir quelqu'un d'autre à côté de moi.

L'entretien se termine, réussi avec brio pour elle. Voilà. J'ai finis ce que j'avais à faire, B.A de la journée, tout ça tout ça.
Un autre homme, plus âgé qu'Adrian s'approche à son tour pour câliner Kei, avant qu'elle-même me sert dans ses bras. C'est le moment tendresse, apparemment. Ouaaais je comprends, après tout, c'était un grand instant pour elle. Elle va monter en grade, et tout, c'est bien, d'avoir de l'ambition. J'en ai eu aussi, avant.
De nouvelles présentations se font. Le père de Kei, et moi. Je me sens minuscule à côté de lui, comme une crevette à côté d'un requin, et l'espace d'une seconde, je me dis qu'il serait capable de me briser rien qu'en serrant les poings. Pas très rassurant, tout ça. Lorsqu'il me tape dans le dos, je me crispe et une grimace s'affiche sur mon visage. Un peu plus il me décollait les poumons. Bon, l'essentiel, c'est que je sois ...accepté par le père, hein.

À la sortie, ma mère-médecin m'entraîne avec sa petite famille au réfectoire, et j'avoue être plutôt mal à l'aise. Ça m'arrive plutôt rarement, en fait. Je crois que c'est le fait de découvrir que les personnes bossant à DearDeath ont tout de même une famille. C'est vrai, j'ai tendance à croire que tout le monde est comme moi et qu'il se fiche tous de leurs parents et autres. Les voir ainsi unis, ça me fait un effet étrange, comme un vide. J'ose encore moins parler du fait de ma situation. Eux, ils sont libres.
On arrive au réfectoire, et j'hésite un peu à entrer avec eux. Attrapant Kei par le bras, je la tire un peu pour ne pas que les deux armoires m'entendent :

- Eh … euh … ils restent longtemps, ici ?

Je toussote un peu, gêné, et regarde un peu autour de moi. Son frère et son père sont déjà à l'intérieur.

- Non, mais en fait, je vais retourner dans ma cellule, ou en salle d'isolement, hein. Je vais pas vous déranger, vous allez avoir pleins de trucs à dire et sincèrement, je suis un peu pas du même univers.

Et je pense qu'elle mentirait grandement si elle m'affirmait le contraire.
Comme je me sens terriblement mal à l'aise, avant de la laisser parler, je m'avance et l'enlace un peu maladroitement. Ouais, je fais toujours des trucs pas normaux quand je suis gêné.
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Keila Van Landsitz
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeVen 27 Juin - 22:57


Lorsque Neil me tient par le bras, je souris tendrement à celui qui est désormais mon fils et je l'attire à l'intérieur d'un coup énergique du poignet. Une vrai crevette, on peut en faire tout ce qu'on veut. Toujours enthousiasmée par ma récente victoire, je lui ébouriffe doucement les cheveux, profitant de ce contact pelucheux et agréable. Et puis, rapidement, je le rassure autant que je peux. Je ne veux pas qu'il soit effrayé par ma famille. Après tout, il en fait partie maintenant.
Je n'aime pas être engoncée dans une robe trop serré comme celle là. Rien de ce qu'on me dira ne pourra me convaincre que cette petite robe rouge est confortable. Bien sûr, il y a des contreparties comme être sexy aux yeux de pas mal de gens et pouvoir aérer mes gambettes qui ne voient pas souvent le jour mais actuellement je meurs d'envie d'annoncer à tout mon petit monde que je vais me changer, passer un jean et un sweat.
Mais mon enthousiasme dépasse cette gêne. Je ne voudrais pas non plus les laisser seuls trop longtemps. Mon père et mon frère ne savent pas pourquoi Neil a été incarcéré et je ne voudrais pas qu'il leur raconte comment il a coupé la langue d'un mec avant de le tuer ou comment il a tué son frère en l'empalant avec un quelconque instrument de musique. Je souris doucement à ma famille et nous nous installons à une petite table de la cafet'. Je vois des détenus que j'ai soigné plusieurs fois et je me rends compte que tout le monde me respecte plus ou moins.
Je ne suis pas ici depuis très longtemps, même pas un an, mais je connais presque tout le monde et tout le monde me connaît. Le médecin très caractériel et très jem'enfoutiste avec les cas les moins graves. Il reste que depuis que je suis ici, les tapettes qui venaient pour un petit bobo et échapper à quelques heures de travail ne viennent plus. L'infirmerie est devenue relativement calme depuis quelques temps et ce n'est pas pour me déplaire. Bon, il y a toujours quelques têtes brûlées qui viennent foutre la merde mais généralement une menace de suppo et/ou une bonne tarte maison dans la tronche et ça les dissuade de revenir troubler mon petite quotidien.
Le cuistot sort de la cuisine à ce moment pour récupérer des caisses déposées devant sa porte et vient nous saluer, souriant. Nous ne nous parlons pas souvent mais on peut dire que nos rapports sont cordiaux. Papa l'aide à tout porter dans la cuisine et pour nous remercier, il nous apporte chacune un café. J'ai comme l'impression qu'il évite le regard de Neil. Quand j'ai connu ce dernier il avait été hospitalité en même temps que Corbak le psychopathe. Qu'est-ce qu'il se trame entre ces deux là ? J'espère que Basile n'est pas une victime de Neil sinon celui-là va m'entendre. Déjà que je compte bien avoir une discussion sérieuse avec lui quand Papa et Adrian seront partis. Vraiment … j'ai raté l'éducation de mon fils. Je ne pourrais jamais dire ''Oui c'est mon fils et j'en suis fière''. Quelle maman déplorable je fais. Heureusement que c'est pas mon job à temps plein.
Dégustant mon café frappé avec délice, je regarde Adrian qui s' est déridé un peu. Il plaisante légèrement sur la façon que j'avais de me tenir toute droite et de stresser comme si je donnais une conférence au Tacoma Dome alors que je parlais juste à une quinzaine de petits vieux. Après une claque sur le dessus de la tête, il éclate de rire et mon père souligne que j'étais plus tendue que le fil de mon string ou l'élastique de ma culotte, ce à quoi je réponds dans aucune gêne que je ne porte pas de petite culotte, ni de string.
Souriant, je regarde Adrian blémir et me lancer que je devrais arrêter de raconter des conneries et qu'il va se chercher une pomme.


« Quel bébé ! »

Mon père profite qu'Adrian ne soit pas là pour s'adresser directement à Neil. Il ne se départit pas de son sourire mais je le sens un peu inquiet.

« Je voudrais être clair avec toi. Tu as l'air d'être quelqu'un de pas trop bête alors je vais t'expliquer les choses comme elles sont. Tu fais partie de la famille maintenant et les Landsitz ont toujours protégé leur famille. S'il arrive quelque chose à Keila, je t'en tiendrais pour responsable. Je compte sur toi, petit. »

Son air sérieux me fait presque rire. En plus avec ce petit accent allemand distillé dans son anglais parfait, il donne l'impression d'être le plus menaçant des hommes. Petit papa est vraiment un grand comédien.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeLun 30 Juin - 12:36

Mais Kei ne me réponds pas, loin d'être perturbé par ce que je lui dis, et je me fais entraîner à l'intérieur en protestant. Je l'écoute néanmoins tenter de me rassurer en regardant par-dessus son épaule, essayant mentalement de trouver la taille que font les deux hommes. J'ai bien peur de me dire qu'ils font bien chacun vingt centimètres de plus que moi.
Après m'être recoiffé – c'est quoi cette manie de m’ébouriffer les cheveux, comme ça ? - je finis par la suivre en traînant les pieds. C'est pas que j'ai pas envie, enfin, si, un peu, mais bon, les relations humaines, ça fait longtemps que j'ai décidé d'en faire un jeu. Et bizarrement, avec eux, je n'en ai pas envie. Déjà parce qu'ils sont mastocs, et surtout car ils font parti de la famille de Keila, et que j'ai beau penser ce que je veux, je crois que je l'apprécie. Et je n'aime pas l'idée de pouvoir aimer quelqu'un.

M'installant entre les membres de la famille, je tente de me faire tout petit – ce qui n'est pas compliqué en soi – et suit du regard Basile qui traverse le réfectoire, silencieusement. Lui, par contre, je ne sais pas ce que je lui ai fais, il a l'air de m'en vouloir pour quelque chose. Serais-ce par rapport à l'explosion, encore ? S'il y a bien quelqu'un qui devrait en vouloir à quelqu'un, se serait bien le contraire. Il m'a embrassé sans même me demander mon avis, puis il considère que ce Rourke est un 'vrai ami' et ça ne m'étonnerait pas qu'il se passe un truc entre ses deux-là. Je déteste être pris pour un con.

Enfin, nous voici chacun avec un café gentiment offert par Basilicounet, et malgré le fait que je déteste ça à la base, après tant de moi de privation – et par la même occasion d'une grosse perte de poids -, autant dire que je le déguste. L'infirmier Fred m'a engueulé l'autre jour concernant ma maigreur, il m'a dis que si ça continue je vais réellement tomber malade et que dans une prison on a besoin d'être fort et qu'il se demande ce que je fous pendant les heures de muscu pour perdre autant. C'est simple, je disparais mystérieusement de la surface de la terre lorsque sonne l'heure de suer.

Mon attention se reporte sur la petite famille, et quand Kei annonce joyeusement qu'elle ne porte pas de culotte, je m'étouffe avec ma gorgée de café, et la réaction d'Adrian ne fait qu'amplifier la situation. Après avoir calmé ma quinte de toux, je me mets à rire un peu niaisement, comme un pré-ado qui entendrait quelqu'un parlait de fesses devant lui. C'est assez drôle de voir un grand frère aussi mal à l'aise devant sa sœur.

La grosse voix du père me calme net, et je plonge mes yeux dans son regard clair, tentant de ne pas paraître impressionné. Ses mots sont tranchants, et l'expression de son visage veut dire 'fait pas le con'. Mais putain pourquoi j'ai l'impression de me faire sermonner par tout le monde ? Si être dans une famille, c'est toujours se faire la morale, je préfère encore rester seul. Même si je salue le geste. Ils acceptent tout de même un criminel, et ça, je ne le comprends pas.
J'ai bien envie de lui jeter une phrase cinglante dans la figure, mais un regard dans la direction de Kei me dissuade de le faire et je ravale mon sourire moqueur.

- Une vie entière à regarder par la fenêtre. Vas-y, sauves-toi de toi-même.


Je crois que c'est la première fois que j'ouvre la bouche devant lui, et voilà que je dis n'importe quoi. Et pour le coup, ça me paraît absolument lié à la situation, alors que non. Ça n'a aucun sens, et je n'en ai absolument pas conscience. Je me contente de fuir un instant le regard du père, mal à l'aise. Je commence vraiment à me poser des questions sur ce que je suis en train de devenir. Dire des mots sans savoir pourquoi, qui n'ont aucun lien avec la situation ? Est-ce normal ? Est-ce normal de ne même pas être capable de tenir une conversation sans déblatérer des paroles n'ayant ni queue ni tête ?
Me mordillant les lèvres, mes yeux passent de Kei à son père, et après quelques secondes de silence, je me lève et leur tourne le dos pour rejoindre la sortie :

- Pardon, dis-je simplement.

Un sentiment de peur me prend à cet instant-là comme si un danger plané sur moi. Je ne serai même pas étonné que le père se jette sur moi pour m'arracher la tête. J'ai l'impression que Kei s'est foutue de moi, que tout cela est un guet-apens pour prouver je ne sais quoi. Elle m'a probablement manipulé pour que je devienne son 'pantin', son 'cobaye' et ainsi être reconnue. Et moi, je me suis attaché à elle, comme une vulgaire merde.
Je pousse la porte de la sortie sans regarder derrière moi. Ouais j'ai jamais aimé tout ce qui touche à la famille car tout finit toujours par merder.
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeMar 1 Juil - 14:31


J'aimerais bien vivre dans le meilleur des mondes. Je suis une fille qui aime s'amuser vous savez. J'adore boire des alcools aux noms imprononçables, danser sur les tables des bars, chanter des chansons paillardes dans un patois allemand que je ne comprends pas, hurler sur mon chat pour me libérer de ma frustration et faire des câlins à tout le monde.
Sûrement que je serais une jolie fille qui met des robes facilement et que je serais plus que gentille si je vivais dans le meilleur des mondes. Malheureusement, je vis dans ce monde de merde et ça a fait de moi quelqu'un de fort, d'irritable et de vulgaire. Ça a fait de moi une femme pleine de joie de vivre mais aussi pleine de colère. Et ironiquement, vous savez ce qui fait le plus ressortir ma colère et ma hargne des gens ? Les hommes. Sachant que dans ma vie je ne côtoie presque que des mâles, je pourrais croire que Dieu, s'il existe, m'en veux franchement. Alors oui, je crois des hommes bien, volontaires et adorables comme mon père, mon frère et je pourrais presque classer Neil dans cette catégorie.
Mais voilà, la vie a voulut qu'à de nombreuses reprises le destin me rappelle que les hommes ne sont pas tous volontaires et adorables. A combien d'happy hour je me suis pointée et j'ai été dévisagée parce que je prenais une pinte de bières au lieu d'un petit cocktail édulcoré ? A combien de mec j'ai eu envie de dire ''Va te faire foutre'' après une remarque sexiste sur la longueur de mes mini-shorts ou sur ma façon de me tenir en public ?
Alors voilà, je suis déçue. Déçue que Neil s'en aille, visiblement fâché, comme blessé dans son égo parce que mon père lui donnait une responsabilité. Je suis déçue qu'il puisse prendre la mouche et ainsi agir comme un mec, un dur qui ne doute pas de lui. Je déglutis largement en voyant la porte du réfectoire se rabattre et je détourne le regard. Pourquoi je me soucie d'un gosse comme lui ? Pourquoi je me sens obligée de le rattraper ? Mon père entame une phrase d'excuse mais je l'interromps sèchement, comme si c'était lui qui m'avait blessée. Alors que ce n'est pas le cas. Papa le prend bien et il me dit qu'il va rentrer à son hôtel avec Adrian se reposer un peu avant le dîner de ce soir.
Ne pensant que très peu à mon dîner de ce soir avec mon père et mon frère au Cellar, une brasserie très sympa sur Dickens Lane, à Portland, je vais à la poursuite de Neil. C'est sans surprise que je le retrouve à sa cellule. Je demande à Luckas, qui faisait sa ronde -heureusement parce que je ne connais pas le nom des autres gardiens, j'ai une très mauvaise mémoire de noms – de m'ouvrir la porte de sa cellule.
M'asseyant sur le lit plein de sueur en face de celui de Neil, je grimace un peu. On ne change donc jamais leurs draps ? Déglutissant, je lui souris. Est-ce qu'il est fâché contre moi ? Parce que ce serait sacrément gonflé de sa part quand même. Je sais pas bien si je suis mieux placée pour être en pétard mais c'est moi la maman alors hein !


« Eh, pourquoi tu fais la gueule ? »

Je me mords la lèvre. Il doit bien y avoir une raison quand même, on ne boude pas sans raison. Enfin, peut-être que Neil si. Je ne sais pas grand chose de lui finalement. Sans lui avoir laissé le temps de parler, je me lève et parcours la pièce du regard, faisant les cent pas, en équilibre parfait sur mes talons. Si je faisais un peu plus de centimètres, je pourrais parfaitement passer pour un mannequin.

« Tu sais, mon père voulait pas être méchant. Il est malade et il voudrait être sûr que sa famille est entre de bonnes mains. Il vit en Allemagne et on peut pas se voir souvent alors il a parfaitement conscience que c'est peut-être la dernière fois qu'on se voit. Il ne faut pas être si sévère avec lui. »

Je sais parfaitement que mon père peut nous quitter à tout moment . Sa tumeur au cerveau peut le tuer à n'importe quel moment. Ça fait bientôt seize ans qu'il vit avec mais il est toujours obsédé par ça. Même s'il est sur la voie de la guérison, je suis bien placée, en tant que médecin, pour savoir qu'il peut faire une rechute à n'importe quel moment. Une rechute qui a de grandes chances d'être mortelle.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeMer 9 Juil - 15:48

Ils sont tous contre toi, Neil, et ça, tu n'as pas l'air de le comprendre. Regardes-les, tous. Cette Keila. Penses-tu vraiment qu'elle aurait levé ne serai-ce que le petit doigt pour toi, s'il n'y avait pas eu une récompense à la clé ? Tu crois vraiment qu'il existe quelqu'un capable de faire du bien, et seulement du bien, sur terre ? Et surtout … Tu crois vraiment que quelqu'un serait capable d'apprécier un mec comme toi ? Mon pauvre Neil … Tu t'affaiblis. Il y a quelques temps, tu aurais souhaité tous les tuer, sans exception, et les paroles du père ne t'auraient rien fais. Car oui, il cherche les histoires. Retournes au réfectoire, Neil, et règle-lui son compte, prouves que ce n'est pas les muscles qui font tout, et qu'il n'est rien d'autre qu'une potentielle victime parmi toutes les autres.

Je relève brusquement la tête lorsque je heurte un autre détenu. Le nez sur mes chaussures et les mains dans les poches, j'avance d'un pas rapide, comme si j'étais en mesure de fuir mes pensées. L'homme que j'ai bousculé me regarde de bas en haut mais ne réagit pas plus que ça, et tant mieux, car je suis déjà passé à autre chose.
Sans vraiment le savoir, j'ai rejoins le grand portail du pénitencier, la porte de la caverne d'Ali Baba, qui mène à la sortie, à l'extérieur de ce cauchemar. Si je me tire d'ici, je suis sûr que plus jamais je ne serais emmerdé par cette voix qui devient beaucoup trop oppressante, et je suis persuadé que ma déviance mentale se calmera aussi vite qu'elle a commencé. J'en suis sûr.
L'un des gardiens du portail s'approche de moi, prêt à réagir au quart de tour si je deviens un peu trop envahissant. Le visage neutre, je le détaille sans vraiment le voir, toujours perdu dans ma tête. L'homme me repousse doucement, m'intimant de faire demi-tour, mais je ne bouge pas d'un cil. Il répète un peu plus fort, rajoutant quelque chose que je ne comprends pas, avant de s'éloigner, me laissant planté là, à regarder les deux grandes portes dressées devant moi.

Le gardien revient très vite avec l'un de ses collègues, lui expliquant que je dois être très certainement drogué jusqu'à la moelle, et l'autre mec, un peu plus costaud, me tire par le bras après avoir regardé le numéro qui décore mon uniforme. 'Retour en cellule pour toi', parvins-je à discerner. Je me laisse emporter sans manifester la moindre trace de violence, et je me retrouve très vite enfermé dans ma chambre d'hôtel cinq étoiles, sur ma couchette, les jambes ramenées contre mon buste et la tête posée sur mes genoux.

Rien ne se serait passé comme cela si tu n'avais pas été un raté, Neil. À partir du moment où tu as tué ton frère, tout s'est dirigé contre toi …

- Je ne l'ai pas tué, bafouillai-je.

Jusqu'au jour où tu as décidé de faire le malin, de jouer le type plus rusé que n'importe qui, et que tu as voulu t'amuser avec l'une de tes victimes, tu te souviens n'est-ce pas ? Penses-tu vraiment que c'était un hasard si ces mecs sont rentrés plus tôt que prévu ? Que tu te sois retrouvé dans la pire prison du monde ? Bien sûr que non. Tout a toujours été décidé ainsi ...

- C'est faux.

Une voix, plus cristalline que celle qui me susurre ces paroles me fait lever le nez, et il me faut secouer la tête et cligner plusieurs fois des yeux pour faire disparaître cette vision démoniaque qui remplace le corps de Kei.
J'ouvre la bouche en la reconnaissant, sans comprendre ce qu'elle me dit. Son père ? Oh, oui, cet incident … j'ai pourtant dis que j'étais désolé, en partant, non ? À vrai dire, c'est bien le dernier de mes soucis.
Du coup, je hausse les épaules, hésitant entre le désir d'être seul et celui qu'elle reste ici. Je suis toujours gêné lorsque je suis pris en train de 'délirer'. Ça reste quelque chose de personnel, douloureux, certes, mais personnel. Et il est clair que ça devient de plus en plus compliqué de contenir tout cela sans en parler.

- J'en ai pas après ton père, dis-je après quelques secondes. J'ai juste … des trucs bizarres, qui m'arrivent.

Je me mords les lèvres en détaillant la jolie blonde qui me sert aujourd'hui de mère. Pourquoi j'ose lui dire cela, à elle, qui me manipule depuis le début ? Probablement l'envie subite de se confier. Ça fait trop longtemps que je cache tout ça, même la psy n'a pas idée de l'existence de cette sorte de folie.
Après avoir pris une grande inspiration, je garde les yeux rivés sur ma couverture sale et finis par ouvrir la bouche, racontant d'une voix faible la grande partie de ce qu'il m'arrive :

- Je … j'entends une voix, genre souvent. Elle commente ce qu'il se passe, donne son avis, comme si elle faisait … partie de moi.


Je risque un coup d'oeil dans la direction de Kei, mal à l'aise et surtout étrangement effrayé par ce
que je lui avoue.

- Et puis, des fois, je vois des trucs bizarres, que je suis le seul à voir. Et … des … des démons cherchent à me faire souffrir. Ils sont toujours présents, et je peux rien faire pour en venir à bout. Y'a rien à faire. Ils sont là. Même maintenant, je les sens. Ils sont toujours là.

Ma respiration s'est brusquement accélérée et je finis par fermer fort les yeux, dégoûté par moi-même. Qu'est-ce qu'elle va faire, à part me prendre pour un taré, elle aussi ? Je sais que c'est vrai, tout ce que je dis. Je ne suis pas fou, jamais je n'accepterais de l'être.
Alors avant qu'elle ne réponde, je balaie le vide d'un revers de main.

- Oublies ce que je viens de dire. Dis à ton père que je suis désolé d'être parti comme ça.
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeMer 23 Juil - 12:08


Mes mains tremblent un peu mais je suppose que c'est normal quand on est dans la cellule d'un tueur en série particulièrement dérangé et qu'on a aucune arme sur soi à part un stylo à plume qui peut éventuellement cracher son encre. Je sais que je ne devrais pas être effrayé de lui, qu'il est de la famille après tout mais j'ai déjà apprit à me méfier de ma famille. Le rêve que j'ai fait chez les Sadies durant ma petite excursion avec Georges me revient en tête et je frémis presque imperceptiblement. Je n'ai aucune raison de faire confiance à Neil.
Et pourtant j'ai comme le sentiment que je dois lui vouer une confiance relative. Il ne m'a jamais fait de mal personnellement jusqu'à présent et je peux dire sans ciller qu'il a même été plutôt gentil avec moi. Bon, je suppose qu'il ne peut pas lutter contre sa nature de tête à claque mais il n'a pas été menaçant ni terrifiant. En fait, j'ai juste l'impression d'être face à un gosse parano qui ne sait pas où est sa place. Il me fait l'effet d'un enfant qui a perdu ses parents et qui est devenu juste … mauvais, d'un coup. Pourtant, ses parents sont bien en vie, j'en ai eu la confirmation il y a peu de temps quand son père m'a appelé pour récupérer la garde de son fils. Comme je lui ai expliqué, c'est impossible.
Maintenant que j'ai adopté le gosse, je ne peux plus le lâcher jusqu'à sa majorité. Le tribunal l'a destitué de la garde de Corbak et il me reste sur les bras du coup. Est-ce que je suis désolée pour lui ? Oui. Est-ce que je peux faire quelque chose ? Non. Il n'aurait même plus accès à ses droits de visites si je n'avais pas transmis une lettre à l'administration pour l'y autoriser. C'est bête de perdre son fils à cause de congés improvisés suite à la mort d'une grande tante presque inconnue. Est-ce que je ne me suis pas embarquée dans un projet dangereux ? J'étais persuadée de bien faire mais, bordel à cul, je suis même pas sûre de pouvoir me tenir à côté de mon fils adoptif sans me faire trancher la gorge avec un outil fabriqué au hasard.
Je caresse mon ventre d'une main distraite, toujours pétrifiée par ce silence qui règne entre nous. Il sera sûrement mon seul et unique fils. Je ne veux pas d'enfants. Est-ce que je serais plus heureuse si j'avais eu un mari et des gosses comme toutes mes potes ? Je crois pas. Je suis pas ce genre de femmes. Et pourtant, je crois que si on venait à me retirer Neil, il me manquerait cruellement. Est-ce que c'est mon horloge biologique ? Est-ce que j'ai besoin de materner parce que je suis une femelle ? Sûrement que non. Je crois que je me suis subitement attaché à lui comme je me suis subitement attachée à Ombrage. Je ne pense pas pouvoir me passer d'eux deux. Dans un contexte fermé et un peu malsain comme celui de DearDeath, je pense que les liens se créent plus facilement et se brisent beaucoup moins. On ne peut pas se permettre d'être sans alliés dans la pire prison du monde.
Mes pensées reviennent vers Neil et je m'aperçois que je ne suis pas la seule à trembler. Est-ce qu'il est sur le point d'exploser ? Ouais, je flippe à mort mais je dois pas me laisser dominer par mes émotions. Je suis un médecin qui a opéré son frère d'un problème à l'aorte à vingt trois ans, je sais ce que c'est la pression et le conflit d'intérêt. Je sais parfaitement comment je dois réagir dans un tel cas. La méfiance, la distance, ça me connaît.
Lorsque Neil ouvre enfin la bouche, je déglutis. Ce qu'il me dit ouvre une porte sur sa folie et ce n'est pas franchement rassurant. Je crois même que je ne me sens pas bien, d'un coup. J'ai comme des nausées qui envahissent mon estomac et font bourdonner mon crâne comme si des foutues abeilles étaient venues y faire leur ruche. Je ne dis pourtant rien et j'attends que Neil ait fini de me raconter ce qui ne va pas avec lui.
Et puis, je me souviens d'un cours sur le cerveau quand j'étais à la fac. La folie chimique. Certaines parties du cerveau peuvent sécréter un gaz hallucinogène qui pousse le sujet à la folie alors que cette personne est saine d'esprit du départ. Est-ce que ça pourrait être le cas de Neil ? Est-ce que c'est une déformation du cortex qui l'a fait commettre ces crimes atroces ? Est-ce qu'il est sain d'esprit en temps normal ?
Je saisis Neil est l'attire à moi, l'enlaçant fortement alors que je passe une main dans ses cheveux. Il me fait tellement pitié que je ne sais plus si je dois l'emmener en asile psychiatrique ou le garder précieusement contre moi. Je ne sais plus ce que je dois penser.


« Hey, je suis là, Neil. Je veux pas te faire de faux espoirs mais je peux peut-être t'aider. J'ai entendu parler de choses comme ça et je crois être capable de te débarrasser de cette voix. »

Je plonge mon regard dans le sien, mes mains posées sur ses tempes, son front collé au mien.

« Mais tu dois me promettre de m'écouter moi et non cette voix. Tu dois me promettre de plus te casser ou de faire de conneries, sinon je pourrais rien pour toi et la voix aura gagné. Tu dois me le jurer, Neil . »

Je suis de nouveau toute tremblante. Je ne sais pas faire la part des choses.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeVen 25 Juil - 22:33

Après ma dernière phrase, je tourne un peu la tête, histoire de ne plus avoir Keila dans mon champs de vision et avoir l'illusion d'être seul. Je suis mal à l'aise de lui avoir dis cela, tout simplement car je sais que j'inspire de la pitié. Je déteste la pitié.
J'inspire longuement, encore secoué par ma rencontre avec la famille de mon médecin attitré. Je sens qu'elle s'approche de moi, et me crispe à l'instant où elle me prend dans ses bras. Je fais quoi ? Je la repousse ? Je passe mes bras autour de ses épaules, aussi ? J'ai aucune idée de comment réagir, j'ai l'impression d'être gelé de l'intérieur. Alors, du coup, je ne bouge pas, toujours un peu renfrogné lorsque quelqu'un manifeste le moindre signe d'affection pour moi.

Néanmoins, dépité comme je le suis actuellement, je niche ma tête dans le creux de son cou, humant un grand coup son doux parfum. Tout ce mélange dans ma tête, j'ai envie qu'elle dégage, je veux qu'elle reste, qu'elle me foute la paix et me laisse dans mes délires, qu'elle me vienne en aide. Après tout, qui elle est vraiment ? Je ne sais rien d'elle, et pareil pour elle. C'est en son propre intérêt qu'elle a choisi de devenir ma mère.

Sa voix est calme, comme si elle était réellement ma mère, elle tente de me rassurer. Cela me fait un effet étrange. Capable de me débarrasser de cette voix ? Elle pense qu'elle n'existe pas ? Non, elle est bien là, présente, simplement je suis le seul à pouvoir l'entendre. Et si c'est pour me gaver de médicaments, et bien elle peut garder son aide.
La suite de ses paroles me fait grimper une boule dans la gorge, et l'espace d'une seconde, je suis partagé. Cette voix, elle m'a amené où je suis aujourd'hui. Mais les crimes, bien que ce soit elle qui m'ait incité à les faire, c'est bien moi qui les ai apprécié, savouré, dégusté. La voix n'a été que le courage qu'il me manquait pour passer à l'acte. C'est elle qui m'a fait goûté au plaisir du crime, et je ne pense pas regretter mes actes. Enfin, je n'en sais rien. En ce moment, je ne suis plus sûr de rien.

Pourquoi tu l'écouterais ? Tu cherches vraiment à te débarrasser de moi ? Tu sais parfaitment que j'ai toujours été là pour toi, dans les pires moments, mais elle ? Qu'as-t-elle fait, à par se faire passer pour une pseudo mère ? Tu n'as qu'une seule mère, et ce n'est pas elle. Elle ne cherche qu'à t'embobiner, rien de plus.

Je recule ma tête pour l'observer un peu mieux, sans détacher mon regard de ses deux perles bleues qui me contemplent. Ce qu'elle me demande de faire est impossible. Jurer de ne plus écouter cette voix ? Pour qu'elle me pourrisse jusqu'à la moelle, jusqu'à ce que je daigne l'écouter ? Autant faire ce qu'elle souhaite que je fasse quittes à vraiment devenir taré, au moins, elle me laisse toujours un temps de répit avant de revenir à la charge.
Après avoir baissé les yeux quelques instants, j'affronte de nouveau son regard. Si encore, il n'y avait que la voix.

- Je peux pas ne pas l'écouter
, avouai-je.

Je me sens nul de lui dire tout ça. Elle ne peut rien faire pour moi, et j'en suis parfaitement conscient. Ce qu'elle veut faire, c'est encore monter en hiérarchie, et je peux être encore l'un de ses cobayes qu'elle soignera de je ne sais quoi, puis qu'elle présentera, fière d'elle, annonçant qu'il est guéri grâce à ses capacités exceptionnelles.
Après avoir déglutis et fuis le visage rassurant de Kei, je me détourne un peu d'elle et m'attache rapidement les cheveux en courte queue de cheval. Je me sens réellement mal à l'aise. Je sais que je veux qu'on m'aide. Mais je sais aussi que j'ai trop de fierté pour accepter cette main qu'elle me tend. Car je sais également que ce ne serait pas un combat facile, et je n'ai jamais été très courageux pour les choses compliquées comme ça.

- Si je l'écoute pas, ce sera pire.

Rien que le fait d'en parler me tord le ventre, comme si j'avais peur de mettre ces démons en colère et qu'ils s'acharnent encore plus sur moi. D'ailleurs, il y en a un, à l'entrée de la cellule. L'odeur de chaire brûlée, de mort est assez intense pour que je n'ai pas à tourner la tête pour le voir. Pourtant, je le vois, avec sa peau noircie par le feu, ses deux orbes noirs, vidés de toute expression et cette silhouette squelettique. Il semble observer la scène, calmement, mais sa simple présence suffit à m'angoisser.
Inconsciemment, je me rapproche un peu de Kei sans cesser de fixer la créature de peur qu'elle apparaisse subitement juste devant mes yeux.

- Et j'ai pas envie de finir en hôpital psychiatrique, conclus-je en posant mon front sur son épaule.

À vrai dire, je me sens réellement misérable de lui avouer tout ça. Car oui, l'asile me terrorise encore plus que la prison. Ce serait un affront à ma personne de me retrouver enfermé dans l'une de ces chambres et d'entendre de vrais tarés crier, faire des cris d'animaux et j'en passe autour de moi, et de me dire que je fais parti de ces gens-là. Tout ça est bien réel, et ça, c'est ce qu'ils ne comprennent pas.
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeSam 9 Aoû - 16:19


Une famille, ou du moins l'illusion d'en avoir une. Voilà ce qu'il lui faut à Neil. Je ne sais même pas pourquoi je n'y ai pas pensé avant. Je ne sais pas être une mère digne de ce nom mais ça irait sans doute mieux si sa vraie famille était là. Bon okay, il a tué son frère mais il a pas dû faire exprès … si ? Oh et puis de toute façon, je suis trop nulle pour ça et il devrait voir sa vraie famille. D'un autre côté, Neil a pas l'air d'avoir été super encadré du temps où il habitait chez ses darons. Est-ce que je ferais un bon père si je m'acharnais à lui inculquer des principes ?
Je ne sais pas quoi faire, je n'ai jamais pensé un seul instant que je me retrouverais dans ce genre de situation. Je suis censée être une super personne indépendante qui n'a pas de problèmes parentaux autres que de savoir si son père va venir lui rendre visite et lui apporter de la panse de génisse en sauce. Non, je ne suis pas censée être une mère alors bordel à cul pourquoi est-ce que je suis si bouleversée par le sort de ce pauvre gamin, qui, soit dit en passant, est quand même un tueur à gages ? Pourquoi est-ce que rien ne se passe comme cela devrait ? Je ferme les yeux et je soupire. Je ne sais pas quoi dire.
Ma gorge se serre quand je le sens respirer mon parfum. Je dois remettre mes idées en place. Je ne dois pas me laisser dominer par mes émotions, je suis un médecin et les médecins ça garde son sang froid et voilà merde. Je souris à Neil et l'incite du regard à me donner une réponse. Je ne peux pas être trop exigeante avec lui mais ce silence me met mal à l'aise, sérieusement. Vous me direz c'est normal quand on est enlacée avec un tueur en série mais bon, je devrais m'être habituée à ce genre de situations maintenant. Je suis beaucoup plus émue que je ne devrais l'être.
Sa première phrase me donne envie de hurler. ''Je ne peux pas'''. Aucune autre phrase au monde ne pourrait plus m'énerver. Est-ce que j'ai envie de lui tordre le cou à lui en faire sauter la tête ? Ouais trop, il me met dans une rage folle. J'ai aussi envie de pleurer. Il ne veut pas s'en sortir, il veut rester dans sa merde et se plaindre, être parano et penser que tout le monde va essayer de le tuer à la moindre occasion. Je ne pourrais jamais l'aider s'il ne saisit pas la main que je lui tends. C'est maintenant où jamais qu'il prend la décision de changer de vie, de laisser son passé douteux derrière lui et d'aller vers un avenir plus radieux. Je ne dis pas que je pourrais le faire sortir de prison demain mais peut-être au bout de quelques années de bonne conduite …
La deuxième phrase de Neil fait monter un peu plus la rage qui m'habite. ''Ce sera pire.'' Est-ce que ça peut être pire que ça ? Pire que l'épée de Damoclès de la condamnation à mort qui pèse au dessus de sa tête ? Pire qu'être enfermé dans la pire prison du monde et devoir être mit au mitard parce que cette voix te pousse à ne faire confiance à personne et à essayer de t'échapper ? Je commence à détester cette voix et …. je commence à détester Neil. Il ne veut vraiment pas s'en sortir, il ne veut pas de mon aide et ça me blesse.
Son front se pose sur mon épaule alors que mon cœur bat de plus en plus vite, de plus en plus fort. Les larmes aux yeux, je me repousse doucement et me lève. Lentement, j'époussette ma robe et ma blouse blanche, les larmes aux yeux. Il ne veut pas de mon aide. Il ne veut pas de mon aide. Il ne voudra jamais de mon aide. Je suis un si mauvaise mère, je n'ai même pas eu le temps d'essayer que j'ai déjà échoué.


« Arrête. S'il te plaît arrête. »

Ça n'a été qu'un murmure mais je n'ai plus la force, plus la force de lutter. Plus la force d'argumenter. Les larmes coulent sur mes joues et je me sens si bête d'avoir été naïve.

« Tu veux juste te plaindre, tu ne veux juste pas qu'on t'aide, tu ne veux rien d'autre que croire que tout le monde est contre toi. Parfait, si tu ne crois pas en moi, tant pis. Je ne t'aurais jamais, jamais tu m'entends, livré à un hôpital. Je voulais t'offrir une famille, un avenir et un espoir mais … tu ne veux rien de ça. Peu importe les efforts que je fais – je t'ai rendu ta main et tu n'es même pas capable de croire que j'ai aussi fait ça pour toi, je t'ai fait sortir du mitard en avançant l'exposé de deux semaines et je t'ai même présenté ma famille, dire que je t'avais même obtenu une autorisation de sortie pour que tu viennes au pub avec nous ce soir - tu crois que je veux juste profiter de toi. Je voudrais être ta mère Neil mais je ne peux rien faire pour toi. »

Je tourne les talons avec précipitation et je sors de cette cellule pour aller m'enfermer dans mon bureau. Je ne sais même pas si j'ai encore envie de sortir ce soir. Devant moi se trouve un post it griffonné à la hâte. ''M. Cian, 358-1513''.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeDim 17 Aoû - 14:42



Après quelques secondes de silence, Kei me repousse et s'éloigne un peu de moi. Je vois bien que je lui ai fais du mal en disant cela, mais en même temps … que pouvais-je dire d'autre ? Que j'accepte de ne plus écouter cette voix, que je jure de n'écouter que Kei et personne d'autre, alors que je sais très bien que j'en serais incapable, que la voix est plus forte et plus présente que n'importe quel autre être vivant ? Je suis très bon menteur, j'aurais pu lui dire sans problème, mais je ne veux pas la décevoir encore plus que maintenant.
Alors quand elle m'intime d'arrêter, la colère peignant sa voix, je me renfrogne complètement et baisse la tête, un peu énervé aussi. J'écoute la suite de sa morale avec attention, mon cœur battant de plus en plus vite et ma gorge se serrant de plus en plus. Mes sourcils se froncent au fur et à mesure et mes lèvres ne tardent pas à être en sang à force que je les morde. Non, elle ne comprends pas ce que je dis. Elle ne mérite même pas que je lui dise tout ce que je lui ai avoué, puisqu'elle n'est pas capable de réellement saisir l'importance de ma déclaration.

Néanmoins, ses mots me font mal, terriblement mal. J'ai raison quand je me dis que personne n'est capable de m'aider. La voix a raison, malgré tout. Peut-être n'est-elle pas si horrible que cela, en fait. J'en sais rien, je sais plus trop qui croire, qui écouter. Puis de toute manière je n'ai jamais écouté personne à par cette voix, mais le fait que quelqu'un s'intéresse à moi, je veux dire, sincèrement, et bien, je m'en retrouve totalement déboussolé.

Quand Kei quitte ma cellule, je demeure un instant seul. Glissant mes mains dans mes cheveux qui sentent pour une fois bon le propre, mes yeux restent figés sur le coin de la couchette de Clyde. Que faire, maintenant ? J'ai l'impression d'avoir encore une fois tout gâché, pour changer. Je ne sais pas quoi faire, et cette putain de voix n'est bien sûr pas là pour m'aider et me donner son avis.

- Ah bien sûr, quand on a besoin de toi, on disparaît mystérieusement !
M'exclamai-je en serrant les poings sur ma chevelure.

J'ai l'impression de me retrouver seul avec moi-même, encore une fois, pour changer. Et je déteste cela. J'ai de nouveau tout gâché.
Après un long soupir, je saute de ma couchette et quitte ma cellule d'un pas décidé. Je sais d'instinct où est partie Kei, et j'ai besoin de lui parler, même si ce que je vais lui dire ne fais et ne fera jamais parti des choses que je déclare à tout va.

- Kei ?


Je toque à sa porte, les yeux rivés dessus comme si je pouvais percer l'épaisseur et voir à travers.
J'ouvre la bouche et la referme aussitôt lorsque je sens un gros sanglot de bébé me prendre à la gorge. Clignant plusieurs fois des paupières et respirant un grand coup, je finis par reprendre, le front posé sur la porte et la main sur la poignée :

- Je veux sortir de cette merde. Tu es la seule à m'avoir manifesté un minimum d'attention depuis des années, t'es la seule à être au courant de ce que je t'ai dis. Je ne l'aurais pas avoué à quelqu'un d'autre. J'ai confiance en toi même si on ne dirait pas. Si ça avait quelqu'un d'autre qui m'avait fait jurer de ne plus écouter la … la voix, j'aurais juré. Mais avoir toi, je ne l'ai pas fais, car je ne sais pas si j'aurais le courage de le faire et je n'ai pas envie de promettre quelque chose que je ne suis pas sûr d'être capable d'accomplir.


Je me laisse glisser sur les genoux, la tête toujours posée contre la porte. Ma gorge serrée est douloureuse et mes yeux commencent à me brûler de retenir les larmes.
D'une voix entrecoupée par la détresse, je finis par lâcher d'une petite voix, ma main droite grattant désespérément à la porte comme un animal en mal d'affection :

- J'ai besoin d'aide, Kei.
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Keila Van Landsitz
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeSam 23 Aoû - 17:46


Sans un mot, je prends le téléphone et je me mords la lèvre. Est-ce que je devrais vraiment appeler ce mec ? Je veux dire, il a pas répondu parce qu'il était en vacances mais est-ce que je peux lui en vouloir pour ça ? Je ne suis pas la mère de Neil, je n'y peux rien. Je devrais peut-être parler à Ayame, la psy de cette baraque de fous. Elle m'avait l'air sympa la seule et unique fois où je lui ai parlé. Elle m'a prêté des agrafes en tout cas.
Oh quelle blague, je n'ai même pas le droit moral de décider si Neil a besoin d'un psy. Je ne suis rien pour lui, à part la fille qui lui a rendu sa main. Je lève ma main devant mes yeux et je soupire. Est-ce que c'est si important ? Je n'aurais pas dû m'entraîner dans cette galère sans nom. Je ne suis pas du genre à m’embarrasser d'un sale gosse qui ne sait rien de la vie. Tout ça tourne dans ma tête comme un manège infernal. Et je n'ai plus l'âge pour ces conneries.
Ah la belle connerie. Je suis incapable de ne pas me fourrer dans des emmerdes, sans déconner. Toutes les étapes importantes de ma vie ont été jalonnées de bordel sans nom dans lesquels je m'étais fourrée en pensant faire au mieux. Peut-être que papa a raison et que je ferais mieux de rentrer à Liepzig, couler une vie douce en tant que vétérinaire ou médecin généraliste. Peut-être même que je pourrais être utile au monde. Ici, j'ai juste l'impression de m'embourber. Je fais des progrès scientifiques mais ça importe peu. Ouais, je ferais mieux de me casser.
Je pensais réellement que j'aurais pu faire des progrès avec Neil, le ramener la raison, l'élever, lui faire connaître les joies d'avoir une famille unie. Pas forcément très expressive mais unie au moins. Maintenant, je me retrouve face au numéro de son père comme un con, sans même savoir comment j'ai bien pu en arriver là. Tout est parti en couille si vite. Si seulement il y avait un manuel de comment être un bon parent ou de comment être un bon grand frère. Bordel de putain … Je suis trop nulle.
Doucement, j’appuie sur les touches, les touches, les unes après les autres et je récite en marmonnant le numéro de téléphone du père de Neil. Cian... Quel nom étrange. Dire que je ne me souviens même plus de sa signification. Pourtant, ce n'est pas faute que Neil se soit vanté... Il avait toujours l'air si fier. Est-ce que sa famille est puissante de là où il vient ? Ou est-ce qu'il est juste fier de la signification approximative de son nom.
La voix de Neil derrière la porte me coupe dans ma réflexion et je lâche le téléphone, comme s'il m'avait brûlé. Je vais parler quand Neil continue et se lance dans un speech qui me coupe le sifflet. Je ne sais plus quoi dire. Est-ce que je suis devenue folle ? J'ai envie de le croire. J’essuie doucement mes joues, encore pas très sûre de ce que je veux. Est-ce qu'il est vraiment honnête ? Est-ce qu'il veut mon aide ?
D'un coup je me lève et je me déchausse, jetant les jolis escarpins que j'ai acheté avec Ulrick à l'autre bout de la pièce. J'ouvre brusquement la porte et m'agenouille à côté de Neil. Prenant sa tête dans mes mains, je fronce les sourcils et l'oblige à me regarder.


« Si je t'aide, tu suis mes règles, mes plans et mon traitement. Sans discuter. Je ne veux pas entendre de protestation. C'est bien comprit ? »

Un instant de silence passe et je donne un coup de boule à Neil pour le faire réagir.

« C'est bien comprit ? »

Ah bordel, dans quelle galère je me suis encore embarqué ?
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeVen 29 Aoû - 0:11

Je demeure silencieux, à l'affût du moindre bruit de l'autre côté de la porte. Est-ce qu'elle m'a entendue ? Est-elle seulement à l'intérieur ? Putain je ne me sentirais pas de raconter tout cela de nouveau si elle n'est pas dedans. Manquerait plus que ce soit quelqu'un d'autre pour que la honte que je ressens atteigne son paroxysme. Avouer tout cela d'une traître, en plus à quelqu'un que je connais à peine, simplement car elle m'a tendu la perche ? Ce n'est pas dans mes habitudes. J'ai l'impression de devenir de moins en moins méfiant, ou du moins, pas avec les bonnes personnes. Ou justement, le suis-je trop ?

Je n'ai pas le temps de plus réfléchir que la porte s'ouvre, me faisant légèrement sursauter. Je lève de grands yeux implorants vers elle, sans savoir pourquoi je la fixe avec autant de tristesse. Peut-être suis-je en train de jouer la comédie sans même m'en rendre compte …Comment puis-je le savoir ? Et d'abord, pourquoi je suis à genoux, comme ça, devant une femme qui ne cherche qu'à me ridiculiser, qu'à montrer au monde la personne que je suis vraiment ?

La voici finalement qui se met à ma hauteur, ne me laissant pas le privilège de me dérober de son regard pénétrant. Sa voix est grave et n'annonce aucunes protestations de ma part. Que puis-je répondre à cela ? J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'elle demande, et si j'échoue, si je ne parviens pas à l'écouter, elle me lâchera, comme tout le monde l'a toujours fait. Mais je n'ai jamais écouté personne, et jamais je ne serai vraiment capable d'obéir. Même pour mon propre bien.

Son coup de boule me fait brusquement reculer et je fronce les sourcils pour mieux encaisser la légère douleur qu'elle m'a causé. Je relève un regard sombre sur elle et me frotte le front, cherchant un échappatoire à cette histoire. Elle veut m'aider, oui, mais pourquoi je n'arrive pas à ressentir de la reconnaissance envers elle ? Pourquoi j'ai la désagréable sensation qu'elle est en train de me tendre un piège ?

Un léger râle d'agacement m'échappe, et je m'éloigne encore un peu de la jolie blonde, me relevant en galérant un peu. Puis, croisant les bras sur mon torse, je détourne les yeux, me balançant sur mes jambes, un peu intimidé :

- Je … Je vais essayer
, lâchai-je d'une petite voix ridicule.

Oh, pour détester me soumettre ainsi, pour sûr que je déteste. Mais que puis-je faire d'autre ? Comment puis-je être sûr qu'elle me veut du mal si je n'essaie pas une fois, juste une fois, de lui faire confiance ? Elle m'a rendu ma main, ça prouve déjà ses grandes compétences de médecins, mais elle n'est pas que médecin, après tout. Ouais, je n'ai rien à perdre. Plus d'orgueil, plus de honte. Plus de fierté, ou du moins, plus la même que celle que j'ai toujours eu.

- Mais Kei …


Je m'éclaircis un peu la voix et jette un coup d'oeil au fond du couloir, un peu alerté par le gardien qui fait sa ronde.

- Ca sera dur, tu sais ? Je ne sais même pas ce que j'ai, ni rien. Je sais pas comment tu vas t'y prendre, et même si j'essaie de faire des efforts ...

'Je vais te faire la misère sans même m'en rendre compte' ai-je envie d'ajouter. Je me mords la lèvre. Je connais la chanson : au départ, elle sera motivée. Puis, quand elle se rendra compte que ses efforts sont vains, elle décrochera aussi vite, et je me retrouverais de nouveau comme une merde. Dans un sens, je ne pourrais pas lui en vouloir, je ne suis pas le genre de personne qui viendrais en aide à n'importe qui, bien au contraire. Je m'amuserais beaucoup plus à faire plonger une personne comme moi dans son délire plutôt que de l'aider à s'en sortir. Rien que pour cela, je respecte Kei.

Je conclus par un petit sourire un peu gamin, histoire de pas perdre complètement la face devant elle. Je me suis déjà beaucoup trop aplati devant elle, j'ai la désagréable sensation de m'être foutu à poil psychologiquement. Très troublant.
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeMar 2 Sep - 18:57

Est-ce que je fais le bon choix ? Oh, je ne pourrais pas être moins sûre de ce que je fais que maintenant. Je crois que tout ça me dépasse et de plus en plus je me demande si je ne devrais pas quitter ce boulot. J'ai sur mon bureau une enveloppe de candidature au poste de médecin du village d'à côté. Si je dois quitter cette prison, je ne veux pas être trop loin de mon fils. Je pourrai toujours rester son médecin traitant même si je donne ma démission ici. Son cas me préoccupe et aussi … je veux être près de lui, autant que je le peux. Si je devais me séparer de lui définitivement, je ne sais pas ce qu'il adviendrait de moi.
Je ne veux pas le quitter, il est mon fils après tout . Si je démissionne, je me débrouillerais pour rester auprès de lui. Et peut-être que je pourrais aller voir Ombrage et Georges en même temps. Peut-être que mon cas n'est pas si désespéré. Je pourrais garder mes amis et ma petite amie tout en échappant à cette prison. J'ai comme l'impression que les établissements pénitenciers sont en train de me tuer à petit feu.
Mon regard perçant ne lâche pas le visage de Neil. Je suis à l'affût de la moindre petite étincelle dans son regard, du moindre petit éclat sur son visage. Un simple changement sur son visage pâle pourrait me faire penser qu'il me dit la vérité mais j'ai l'impression que je l'ai mit dans un état catatonique. En tant normal, je lui aurai mit une bonne baffe et je me serais permis de lui tirer les oreilles mais je ne suis pas d'humeur à ça. Je ne suis pas d'humeur à jouer le parent protecteur. Je ne le serai peut-être plus d'ici cinq minutes. Est-ce qu'il va accepter, est-ce que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent n'a servi à rien ? Est-ce qu'il me respecte au moins un peu ? Je ne suis sûre de rien et oh comme je m'en veux.
S'il ne me fait pas confiance, toute cette peine qui me domine ne sert à rien et je ne pourrai pas le supporter. Je n'échoue jamais, c'est ce dont est composé mon essence. Je suis brillante, intelligente et je n'échoue jamais. Ou du moins, je me trouve des excuses... Est-ce que je vais encore devoir me trouver une excuse cette fois ou est-ce que Neil va coopérer ? Mes mains tremblent légèrement et je m'écarte de lui, dignement quand il se relève.
Je soupire doucement de soulagement quand il me dit qu'il va essayer. Violemment, je le prends dans mes bras et le projette contre mon buste dans une étreinte douloureuse.


« On va y arriver, Neil. Je te le promets... »

Quand je regarde l'heure, je soupire. Je dois aller retrouver ma famille. L'embrassant sur le front, je lui demande de retourner à sa cellule et de venir me voir le lendemain. Alors que je vais passer la porte de l'escalier, je me ravise.

« Neil ! »

Je le rattrape rapidement et prend sa main dans la mienne.

« Je veux te prévenir pour que tu ne l'apprennes pas par quelqu'un d'autre. Je vais peut-être quitter mon poste à DearDeath et m'installer dans le village d'à côté mais on ne se verra pas moins. Et quand je t'auras guéri, je me débrouillerai pour que tu viennes habiter avec moi. On ira où tu voudras. En attendant … ne fais pas de bêtises et manges bien tes épinards. »

Je m'en vais ensuite dans un magnifique mouvement de blouse blanche et je descend les escaliers. Bordel de putain, qu'est-ce que je vais faire ?


[T'imagines finalement c'est de Keila que Neil tombe amoureux, le bad u_u]
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Pandora    Pandora  Icon_minitimeJeu 4 Sep - 19:38

Lorsqu'elle me sert brutalement contre elle, je suis si surpris que je manque de la repousser aussi sec. Instinct de prisonnier, on ne peut pas m'en vouloir je suppose. Sa promesse de 'guérison' me renfrogne quelque peu malgré tout. Comment peut-elle soigner quelqu'un sans même savoir ce qui lui arrive ? Et puis, suis-je vraiment malade ? Malade … Mon dieu que je n'aime pas ce mot. Je ne suis pas malade, j'ai juste … une façon de penser très personnelle, où je suis capable de me parler seul sans effort. Mais pas malade, non.

Je ferme les yeux par réflexe quand ses lèvres se posent sur mon front, savourant ce contact doux et léger. Je suis partagé entre l'émotion du moment et l'agacement. J'ai encore l'impression d'être un gamin, pour changer, mais en même temps, je suis retourné par toute l'attention qu'elle m'apporte sans même vraiment me connaître. Je ne suis même pas sûr qu'elle sait quel genre de crime j'ai commis. Et puis … Oui, elle ne semble pas avoir peur de moi, et cela me rabaisse quelque peu dans mon égo de tueur en série craint et recherché par toute un pays.

Je ne bouge pas d'un pouce lorsqu'elle s'éloigne de moi, encore pensif de tout ce qu'il se passe, encore hésitant sur ce que je dois penser. Ai-je vraiment envie de m'en sortir ? Cela signifierait de ne plus du tout céder à mes pulsions, et donc … de ne plus m'amuser ? Ça me paraît impensable.
Alors que je commence finalement à rejoindre ma cellule et rester assis à réfléchir jusqu'à ce que mort s'ensuive, la voix de Kei m'arrête, et j'ai à peine le temps de lui faire face qu'elle reprend la parole où elle l'a laissé.

- Partir ?

La jeune femme termine de parler, et mes yeux s'agrandissent de plus en plus d’étonnement. Ce qu'elle vient de me dire me paraît … incroyable. Elle veut que j'aille vivre chez elle, enfin … en dehors de DearDeath ? Et on fera ce que je veux ? Est-elle vraiment sérieuse, là ? Est-ce qu'elle se rend compte de l'impact de ses mots, et surtout … se rend-elle compte que ce qu'elle me dit là, c'est juste impensable ?
Elle disparaît gracieusement, me laissant planté-là, les bras ballants. Je sais que ce qu'elle raconte est irréalisable, tant pour m'aider que pour me faire sortir, mais comme j'ai toujours été d'un naturel optimiste, j'ai envie d'y croire. Et puis, si elle part, j'espère bien qu'elle ne me laissera pas là. Je me suis, bien malgré moi, attaché à elle. Alors, voir partir la seule personne pour laquelle je ressens le moindre sentiment positif, ce serait comme dévorer sous mes yeux la seule pomme encore mangeable de tout un cageot.

Après un long moment où je demeure planté en plein milieu du couloir, c'est un gardien qui me pousse avec sa matraque, le sourire aux lèvres, m'ordonnant de retourner dans mes appartements. Et vous savez quoi ? Je suis tellement sur le cul par tout ce qu'il vient de m'arriver que je ne proteste même pas, à tel point que le type lui-même, pourtant habitué à ce que je réponde à ses conneries, ferme sa gueule. Si j'avais su qu'en me taisant, je parviendrais à lui faire ravaler son sourire méprisant, je l'aurais fait depuis longtemps.
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