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 Brother's Talk

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MessageSujet: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeDim 15 Juin - 22:41

.Brother's Talk.
U. Gantley – L. Gantley
Un parfum de cerises sauvages me chatouille le nez et me réveille brutalement. Je tente de me redresser mais une douleur affreuse au ventre me force à rester immobile. Ouvrant les yeux, je regarde autour de moi. Tout est blanc et rose pâle. Des grands carreaux d'un blanc étincelant s'étirent sur le sol. Même mes draps et mon lit sont blancs. Quant à la chemise de nuit hideuse dont je suis revêtu, j'ai bien l'impression qu'elle est de la couleur la plus indécise que j'ai jamais vu. Entre le vert, le bleu et le gris. Soupirant, je tire doucement sur la paire de menottes qui me retiennent à une barre du lit. On a peur que le détenu s'échappe, hein. Par la fenêtre ouverte, j'aperçois un cerisier en face de ma chambre. Voilà qui explique l'odeur.
J'étouffe un bâillement et tends l'oreille pour déterminer où je suis exactement. Il est évident que je suis dans un établissement hospitalier, oui mais lequel ? L'absence de brouhaha de l'autre côté de la porte m'indique que je ne suis pas à l'infirmerie de DearDeath. Sans doute dans un établissement proche de là alors. Il n'auraient pas fait l'erreur de me rapatrier en Irlande parce que j'ai fait l'erreur de passer proche de la fin, n'est-ce pas ? J'entends la radio qui résonne dans le couloir. Cette radio locale – Portland Today – m'apprends que nous sommes toujours aux Etats-Unis. Et que les animateurs de cette radio ont de piètres goûts musicaux. Une chanson de la première moitié d'Abbey Road. Je déteste les anglais. Portland donc …
Il y a un bol de Lucky Charms mous à côté de moi. Mon nez se fronce à la vue de cette saloperie mais je donnerais n'importe quoi pour manger. J'ai la dalle. Mon bras se tend mais les menottes m'empêchent d'attraper le bol, à quelques centimètres près. Foutredieu ! Je jure avant de me signer pour me faire pardonner cet écart et je soupire. Je suis coincé à Portland alors que j'aimerais bien savoir ce qu'il s'est passé.
Alors je sonne le bouton rouge au dessus de mon lit. Deux minutes plus tard, une infirmière rapplique et constate que je suis réveillée. L'heure suivante est assez floue, on me fait toute une batterie de tests et on m'annonce qu'Ulrick ne répond pas mais que mes parents sont en chemin. Apparemment, on les a prévenu de mon coma et ils sont arrivés à Portland dans la soirée. Je suis un peu déçu. Je voudrais voir mon frère … Mais je ne proteste pas, je ne signifie même à personne mon anxiété de revoir mes parents.
On me réinstalle dans mon lit un peu plus tard et je soupire doucement, attaché de nouveau. Je suis en train de manger de la compote de pommes quand la porte s'ouvre. Hoquetant, je lâche ma cuillère qui fait un bruit gluant dans le pot. Mais ce n'est pas Ulrick, ce sont mes parents. Ils ont l'air anxieux mais ils me serrent quand même dans leurs bras, fébrilement. Déglutissant, ma mère me regarde et prend ma main dans les siennes.


« Tu es vivant, nous étions inquiets pour toi ! »

Je souris doucement et hoche la tête. Elle poursuit sans que j'ai le temps de parler.

« Je ne pensais pas qu'Ulrick ferait ça ... »

Je déglutis et un froid glacial envahit tout mon corps. Je me sens si idiot. Je n'aurais jamais du le pousser à me tuer. Je suis si égoïste … Je dois le protéger.

« Ce n'est pas lui. J'étais venu le voir dans sa chambre et un détenu qui ne me sentait pas m'a tiré dessus, voilà tout. »

Elle ne me croit pas, pas pour le moment. Mais elle va se forcer à y croire, très bientôt. Avoir élevé deux monstres serait trop pour sa santé mentale.


Et puis mes parents s'en vont après une ou deux heures de discussion, plate et sans intérêt. Je veux voir Ulrick. Quand ils referment la lourde porte derrière eux, je me sens épuisé. Soupirant, je ne peux m'empêcher de regretter chaque acte qui m'a mené dans cette chambre d'hopital.
L'infirmière de tout à l'heure vient me réveiller en pleine nuit et je baille lourdement. Quelqu'un veut me voir. Je me redresse grâce à son aide et elle laisse la place à mon frère. Ému, j'en ai le souffle coupé. Il est venu. La bouche sèche, je le regarde en souriant, un peu tristement.


« Tu es venu … Est-ce que tu pourras un jour me pardonner ? »

Moi je ne me pardonnerais jamais.
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeMar 17 Juin - 13:41


La soirée se déroulait plutôt bien, enfin j'en avais l'impression, mais c'était surtout parce que j'avais assez d'alcool dans le sang pour me faire rire devant une opération à cœur ouvert. Pourtant, au fond, j'étais malheureux. Malheureux de ma détermination à tout repousser en bloc. Tout le monde surtout. Je m'étais forgé une façade pour protéger les autres de mon influence néfaste, quitte à me faire sombrer dans la folie et la dépression. Encore.

C'était un moment de calme quand mon portable s'était de nouveau mis à vibrer. Agacé de se rappel, je décidai d'en finir une bonne fois. Sans m'excuser, ni m'expliquer, je sortis de la salle en titubant, abandonnant mes trois compagnons. Ils étaient peut être beaucoup trop faits pour s'apercevoir de mon absence, de toute façon. Je traversai l'atmosphère collante et enfumée de la pièce principale du bar et fit pivoter la porte en m'y appuyant de tout mon poids. D'un pas mal assuré, je finis dehors, me retenant à un pilier pour ne pas tomber. J'avais vraiment abusé et si je n'étais pas aussi euphorique que la dernière fois, c'était parce que de sales pensées tournaient dans ma tête. Enfin, ça allait, j'étais quand même plutôt à l'aise. Je décrochai mon téléphone dans un geste enjoué et le portai à mon oreille.

« Aaallôôô ! »

Une voix nasillarde monta de ma bouche. Oh. Je le tenais à l'envers. Après avoir remis l'appareil dans le bon sens, je réitérai ma réponse et écoutai ce que la femme à la voix sèche avait à me dire. Je répondis à ses questions, plutôt simpliste, avec un certain temps de retard à chaque fois. Il fallait que le message arrive à mon cerveau, qui devait ensuite le décortiquer, le comprendre et formuler une réponse qui devait ensuite franchir mes lèvres. Pas évident et plutôt lent.
Finalement, l'information tomba. Une vraie bombe qui me fit pas mal dessoûler, avec l'aide du vent glacial qui ne me provoquait même pas une chair de poule. Liam. Il était...
Quand j'avais compris qu'il s'agissait de l'hôpital, j'avais immédiatement pensé que mon frère était mort. Pourtant, la réalité me glaça les sangs. Il était tiré d'affaire et réveillé. Merde. J'allais devoir affronter les conséquences de mes actes finalement.

Sans prévenir qui que ce soit, j'appelai un taxi et attendit qu'il arrive, assis sur le perron du bar. L'hôpital de Portland. Je devais aller à Portland. Pourtant, ce ne fut pas l'adresse que j'indiquai au chauffeur. La voiture me déposa devant la prison. J'étais assez sobre pour me rendre jusqu'à ma chambre sans slalomer entre des obstacles invisibles. J'y enfilai ma veste en cuir, glissai mon casque sous le bras et attrapai mes clefs de moto. Ouais, j'avais pas mal de grammes dans le sang. Et alors ? Je me sentais parfaitement apte à conduire.


J'arrivai à Portland quelques heures plus tard et trouver l'hôpital fut un jeu d'enfant. Il était clairement indiqué et les routes étaient presque vides. J'ignorais l'heure qu'il était mais il était bien tard.
Quand j'eus garé ma bécane et franchis les portes de l'hôpital, l'anxiété me saisit tout d'un coup les tripes. J'allai voir Liam, le frère sur lequel j'avais tiré. Je me présentai malgré tout à l'hôpital, mon casque sous le bras. La même voix sèche que j'avais eue au téléphone un peu plus tôt m'apprit que mes parents étaient passés le voir peu de temps auparavant. Apparemment, je les avais loupés de peu. Bon sang. Ils devaient être allés à l'hôtel. Et si je les croisais ? Ils devaient savoir que c'était moi qui avait tiré sur Liam. Ils devaient me considérer comme un monstre, au moins aussi affreux que Liam lui même. Après tout, Liam avait beau avoir commis d'affreux crimes, il n'avait jamais attenté à la vie d'un membre de sa famille proche. L'angoisse me prit à la gorge et je dus faire des efforts gigantesque pour décoller mes pieds du sol et suivre le chemin rose tracé sur le sol moucheté de paillettes bleu pâle et grises.
Alors que j'arrivais à la chambre de Liam, une infirmière m'accueillit, une poche de sang entre les mains. J'écarquillai les yeux, affolé à l'idée que ça puisse être pour mon frère. Mais la jeune femme me fit ce qui était sans doute son plus grand sourire.

« Vous êtes le frère de Monsieur Gantley ? Il vous attend. »

Ah bon ? Je hochai la tête et attendit qu'elle m'annonce, avant de repartir avec sa poche de sang, dans une autre chambre.
J'entrai à pas lents dans la pièce. Il était là, assis, vêtu d'une chemise de nuit à la couleur bizarre. Son teint était cireux, des poches lourdes cernaient ses yeux et il était menotté à la tête du lit. Jamais je ne l'avais vu aussi misérable. Mais le pire, c'était sans doute cette expression sur son visage. J'avais tellement l'habitude de le voir sûr de lui, dominateur en toutes circonstances. Et là, il avait l'air vraiment mal à l'aise. En fait, il ressemblait à un être humain ordinaire, avec ses faiblesses. Quand il ouvrit la bouche pour me demander de le pardonner, ce fut le pompon. Je ne reconnaissais plus mon frère. J'avais l'impression que le psychopathe qu'il avait été toutes ces années avait simplement disparu. Ca n'avait été qu'un parasite, une maladie. Et je l'avais guéri, de cette balle. Grâce à moi, ce démon l'avait quitté. Je l'avais libéré. C'était pour ça qu'il m'avait demandé de lui tirer dessus. Pour le délivrer. Je n'étais pas un fratricide. J'étais un sauveur.
Réconforté par cette idée que je savais pourtant complètement illusoire, je me rapprochai de Liam avec un sourire qui n'était pas feint, pour une fois. Et puis, après une dernière hésitation, je m'assis au bord de son lit, du côté où il n'était pas attaché. J'ôtai un de mes gants et glissai mes doigts sur la tempe de Liam, doucement, avec une affection qui me surprenait. Pourtant, je ne me forçais pas.

« Je t'ai déjà pardonné, Liam. »
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeDim 22 Juin - 0:45


Comment est-ce qu'il pourrait aller bien ? Cette question me trotte dans la tête et je n'y vois qu'une seule réponse. Il ne va pas bien. Il n'ira jamais bien sans moi, parce que je suis la personne qui éclaire sa vie, qui lui donne un sens. Je suis la seule personne qui compte à ses yeux et même si je dois souffrir son mépris, ses insultes et ses envies sadiques, je resterais à ses côtés. J'ai été faible, je l'admets. Cela n'arrivera plus. Je ne le laisserais plus jamais en proies à ses cauchemars, à ses remords. Plus jamais je ne lui ferais de mal. Il est le seul qui compte pour moi et il sera à jamais le seul qui sera présent dans mon cœur.
Pendant une seconde d'égarement, un sourire s'impose à ma mémoire. Des longs cheveux bleus turquoise qui flottent dans le vent et un baiser chaleureux avec un goût de tabac. Mais je l'efface vite de ma mémoire. Plus rien d'autre ne compte qu'Ulrick. Il est le seul, le seul qui soit vivant. Déglutissant, je lui jette un regard inquiet. Est-ce qu'il m'en veut toujours ? A sa place, je serais furieux, sans doute. Mais je n'ai jamais été à sa place.
J'ai toujours été celui sur qui on devait compter. Je n'ai eu que peu d'amis mais j'ai toujours un pilier pour eux. Dans mes relations amoureuses aussi, j'étais la personnalité forte du couple, celui qui prend les décisions et celui qui mène dans la bonne direction. Oh, je ne m'en plains pas, ça a eu des avantages. Mais parfois, seulement parfois, j'aimerais connaître le délice d'être réconforté dans les bras de quelqu'un, de me sentir en sécurité et d'être sûr que personne ne me fera du mal tant que cette personne sera là. De savoir que je suis à l'abrI. Oh, je suis trop vieux pour penser à ça …
Mon cœur me fait atrocement souffrir et j'attends désespérément que ces lèvres s'ouvrent. Ces lèvres si désirables qui me font si souvent du mal. Ces lèvres froides comme la glace, qui se réchauffent bien vite quand je les embrasse. Détournant le regard, je prends une grande inspiration et je me sens sur le point de pleurer. Est-ce que je suis une personne pitoyable ? Je ne veux pas l'être. Je veux être fort pour lui mais je crois que j'en suis incapable pour le moment.
C'est la première fois que je me sens aussi faible, aussi misérable. Il me rend misérable. Il est à moi ce que l'argent est aux lycanthropes, s'il me frappe en plein cœur, il me brise et je redeviens un simple humain avec ses prises de conscience et ses remords. Est-ce que j'ai eu raison de tuer tous ces gens ? Est-ce que je suis un monstre ? Oui, je suis un monstre mais si je suis horrible alors il l'est aussi. Il l'est aussi. Ulrick est aussi terrible que moi.
Oh bien sûr, personne ne s'en rend compte mais -


« Je t'ai déjà pardonné, Liam. »

Un ange … Je suis face à un ange. Quelques larmes roulent sur mes joues et je l'attire à moi en me servant de mon bras libre. Mes points me tirent et j'en sens un craquer. Comme si cela importait en ce moment.
Et puis je souris comme un idiot, les larmes aux yeux. Avant de remarquer qu'il sent l'alcool à plein nez. Il a conduit alors qu'il était saoul pour me rejoindre. Ça veut dire qu'il l’est peut-être encore et qu'il ne pense pas ce qu'il dit. Est-ce que je me pourrais me tromper ? Est-ce que je suis vraiment stupide ? Mes lèvres s'approchent de son oreille et je lui chuchote quelques mots, d'une voix brisée.


« Je ne te quitterais plus, Ulrick. Tu auras le frère que tu as toujours mérité. Je ne te ferais plus défaut. »

Bien sûr que je pense ce que je dis, bien sûr. Et bien sûr que je respecterais cette promesse. Je serais toujours là pour lui. Un sourire me prend quand je pose mon regard trouble sur le casque de moto que mon frère a amené avec lui.

« Tu t'es acheté une moto ? Tu dois tout faire comme moi décidément. »

Je l'embrasse dans le cou, essayant de maintenir cette paix relative entre nous. Je l'aime. Je ne le laisserais plus partir loin de moi et souffrir.
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeSam 28 Juin - 11:17

Je me sentis attiré contre Liam. La force était faible mais je ne résistai pas. Je ne voyais aucune raison de le faire. Je souris même, mis ça sur le compte de l'alcool. Je n'oubliais pas que Liam était dérangé et que, même si j'avais pu le changer, je ne devais pas être imprudent et considérer ça comme acquit. Il fallait que je reste sur mes gardes. Bien que je devais sans doute être la seule personne qui ne craignait rien de Liam.

Je savourais notre étreinte, somnolent, la tête penchée contre celle de mon frère. J'avais une envie très forte de fermer les yeux, de me laisser aller au sommeil. Ca serait si facile, contre Liam. Il me conforta dans ce sentiment de sécurité avec les quelques mots qu'il glissa à mon oreille. Il s'agissait d'une promesse, à laquelle je voulais croire, de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon être. Je me sentais comme le petit garçon que j'avais été. En constante admiration devant Liam. Si beau, si intelligent, il avait été le modèle que je voulais atteindre. Je voulais tellement être un Liam deux. Bien sûr, comme cela arrivait souvent, je m'étais rebellé à la pré-adolescence. J'avais jeté toutes les fringues qui faisaient de moi un jumeau de mon frère, avait changé de coupe et adopté un maquillage presque gothique. Mais tout ça, ce n'était jamais que de l'apparence. Au fond de moi, je gardais cette admiration respectueuse pour lui. Il m'avait insufflé cette peur, quand j'étais enfant et dont je n'étais toujours pas débarrassé, malgré ce que je m'évertuais à faire croire autour de moi. La peur de le décevoir.
Je ne répondis rien à ce que dit Liam et me contentai de tourner légèrement mon visage vers le sien. Il n'avait plus le même parfum que d'habitude. Ou alors, j'avais l'odorat encombré par mon ébriété.

Ses prochains mots me laissèrent perplexe quelques instants. Comment savait il ? Pourquoi faire comme lui ? Je me redressai et baissai les yeux sur mon casque. Mes doigts se crispèrent légèrement autour de l'objet. Aah... Oui, on pouvait difficilement le confondre avec un casque de chantier.

« Pourquoi tu dis ça ? Tu as une moto toi aussi ? »

Un chatouillis dans le cou provoqua une chair de poule localisée. Je tournai la tête vers Liam, dont le visage était presque masqué par mes cheveux foncés. Il semblait fatiguée et je ressentais de la tendresse pour lui, en cet instant.

« Tu devrais dormir, non ? Il est tard et tu as besoin de reprendre des forces. »

Pour être honnête, je n'avais pas du tout envie de partir de cette chambre. Si je le faisais, cela signifierai aussi devoir rallumer mon téléphone et sans doute m'expliquer auprès de mes amis. Je ne le voulais pas, je voulais rester dans ce cocon fraternel. Liam prenait soin de moi, quoiqu'il puisse se passer, quelle que soit la bêtise que je puisse faire. C'était si facile. Pourquoi s'embêter avec des gens culpabilisant.
Je repensai à Luckas et à son attitude, ce soir. Avant d'avoir bu, il n'avait cessé de me faire comprendre à quel point il m'en voulait. Et je ne comprenais pas pourquoi. Oh, pour le fait d'avoir couché avec Liam, si... Mais avant que je dise ça, il était déjà fâché contre moi. Pourquoi ? Etais je si mauvais que je ne me rendais même plus compte du mal que je causais autour de moi ?
Les larmes aux yeux, je lançai dans un soupir douloureux :

« Je suis quelqu'un de mauvais, hein ? »
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeDim 29 Juin - 13:19

Sans aucun doute, je peux dire qu'Ulrick est celui qui m'a poussé dans la folie et le crime. L'impossibilité de mon frère à m'aimer convenablement a attisé en moi une flamme dévorante, celle qui m'a poussé à tuer tous ces gens dans l'espoir qu'il décide de vivre avec moi, dans l'espoir qu'il ne me rejette plus comme il l'a fait jusqu'à présent. Il devait sentir que j'étais mauvais car jamais, même petit, il ne m'a vraiment apprécié. Qu'en est-il à présent ?
La musique dans le couloir a changé pour un air qui ne m'est pas inconnu. Le quatrième mouvement de la symphonie de l'Hiver de Vivaldi. Une musique lente et terriblement triste qui convient parfaitement à notre situation. Nous sommes sans cesse séparés par nos peurs, nos envies, nos ambitions. Comment est-ce que nous pourrions vivre heureux dans ces circonstances ? Notre désaccord ne pourrait être plus intense.
Je ne peux pourtant pas me résoudre à le laisser partir et faire sa vie. Je sais pourtant bien que j'aurais du le laisser vivre son couple dysfonctionnel avec son blond. Je sais que j'aurais du le laisser vivre toutes ces histoires d'amour que j'ai empêché. Je sais aussi que je ne suis pas parfait et que jamais je ne pourrais le laisser me filer entre les doigts. Alors j'ai trouvé un compromis. Je ne le laisse pas partir, je me comporte en grand frère modèle à ses yeux et je surveille ses fréquentations de près. Je ne peux pas faire mieux, pour son bonheur et pour ma santé mentale.
Je me dis soudain qu'il devrait dormir ici. Chez nous, l'état d'ébriété pour conduire n'est pas un problème mais je dois bien avouer qu'il est un peu trop fait. Il devrait dormir ici, prendre un bon café et reprendre la moto au matin quand il sera parfaitement lucide. Je ne le laisserais pas partir et puis de toute façon, il y a de la place ici pour nous deux. S'il se glisse sous les câbles, il sera parfaitement à l'aise, j'en suis convaincu.


« Oui, j'en avais une du moins, avant d'être incarcéré. Elle était d'un vert vif mais je suppose que la tienne est noire, discret comme tu es. »

Je dépose un baiser léger sur sa tempe et sourit doucement. Oui, il n'est pas de nature à se démarquer. Même s'il a prit une moto en se voyant comme un rebelle, il ne voudrait non plus qu'on le voie trop.
J'allais lui dire qu'il devrait rester dormir avec moi quand il reprend la parole. Aussitôt, je l'attire un peu plus à moi et passe ma main dans ses cheveux, faisant sauter un câble du même coup. Mais je m'en fiche, même si j'ai mal et que je saigne un peu. En quoi cela devrait-il m'importer ? Cela n'a aucune importance.


« Ne dis plus jamais ça. Jamais. Tu es parfait, je ne pourrais pas avoir un frère meilleur que toi. Tu n'as pas cédé le pas à la folie après tout ce que je t'ai fait subir, tu es fort. Et tu as beaucoup moins de vices que ce que tu crois. »

Je sais comment est Ulrick, il se croit l'incarnation du mal. Mon frère est un romantique dans le sens historique du terme. Il a des sentiments exacerbés. Déjà adolescent, il avait la bibliographie complète de Jane Austen et il vénérait Tolstoi pour avoir écrit Anna Karénine. Il fait partie de ces personne qui ont besoin d'être chouchoutées. Je l'aime aussi pour ça. Il est si … Si parfaitement fragile. Comme un château de cartes qui menace de s'écrouler à tout moment.
Mes lèvres se collent sur les siennes et ma langue se glisse dans sa bouche. Des feux d'artifices explosent dans ma tête alors que je le maintiens toujours auprès de moi, le plus collé possible. Je suis tendu et la machine qui mesure les battements de mon cœur s'affole. Nous échangeons un baiser d'amour véritable, de mon côté de la scène du moins. Je l'aime plus que je ne pourrais aimer n'importe qui d'autre. Ulrick ne mérite pas d'être seul. Je serais là pour lui, le temps que ma vie durera.
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeDim 29 Juin - 15:33

Une moto verte, hein ? Je ne connaissais pas bien mon frère, mais j'avais le sentiment que ça lui correspondait bien. En tout cas, il avait tout bon à mon sujet. Une moto noire, oui. Puissante, mais discrète. Je ne tenais pas à être catalogué comme la tapette du coin. J'avais assez souffert comme ça de ma différence sexuelle.

Quand je me plaignis à Liam, celui ci ne réagit pas tout à fait comme je m'y attendais. Oh, je ne pensais pas vraiment qu'il allait me donner raison, en fait. Mais il fut plus tendre et gentil que je n'aurais jamais osé l'espérer. Je fermai l’œil quand je sentis sa main dans mes cheveux, ce geste me rassurait et me faisait me sentir bien. Tout comme ses baisers.
Ses mots furent forts, il me redonnèrent une certaine confiance en moi. Les autres avaient tort. J'étais bien. Liam avait raison, bien sûr. Je ne devais pas me laisser marcher dessus ou manipuler. Je le savais bien pourtant. J'avais essayé d'être indépendant. Mais quelques mots de Basile avaient suffi à me faire lâcher prise, voir Luckas m'avait fait retourner à mon état de larve. Je pouvais survivre en célibataire, je l'avais bien souvent. Je n'avais pas besoin de qui que ce soit. D'après mon frère, j'étais même fort. Mais je ne croyais pas qu'il m'ait fait tant de mal que ça. Je ne savais plus, en fait. Mes souvenirs s'embrouillaient. L'alcool n'aidait pas non plus. Autant se focaliser sur l'instant présent.

Le baiser de Liam était inattendu. Il me prit au dépourvu et c'est sans doute la raison pour laquelle je ne me débattis pas. Je laissai sa langue jouer avec la mienne, lui rendis même son geste d'affection. Mon corps se colla à celui de mon frère, mes bras l'enlacèrent, autant que je pouvais dans une telle situation. J'entendais les bip irréguliers de l'électrocardiogramme. Je lui faisais de l'effet et ça plaisait à mon ego.

Je me laissai aller dans cette chaleur humaine un petit moment, puis le baiser fut rompu, sans que je sache qui avait amorcé notre séparation. Je gardai mon visage tout près de celui de Liam et mon corps était presque juché sur le sien.

« Je te fais mal ? Tu veux que je m'en aille ? » chuchotai-je.

Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas non plus aller plus loin dans ce que nous avions entamé. J'étais bien, juste comme ça. Liam et moi avions une relation bizarre. Ni juste frères, ni des amants, ni amoureux, pas des amis. De mon point de vue, nous étions liés par quelque chose d'unique en son genre. C'était dangereux, douloureux, ça entraînait des jalousies mais ne prendrait jamais la place d'une relation plus standardisée. Tout ça était tellement compliqué. Je n'imaginais même pas tenter de l'expliquer à mes amis. Je n'étais même pas certain que Basile puisse comprendre.
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MessageSujet: Re: Brother's Talk   Brother's Talk Icon_minitimeJeu 3 Juil - 14:56


Mes mains crispées sur le corps de mon frère tremblent un peu quand il met fin au baiser. Je me sens un peu bête de m'être encore emporté comme ça. Je l'aime plus que jamais en cet instant. Il a essayé de m'éliminer de la surface de la terre mais il est quand même venu me rendre visite et me réconforter, malgré son aversion envers la personne que je suis devenue. Je le serre un peu plus en essayant de ne pas faire craquer encore une fois le peu de points qu'il me reste.
Mon regard plonge dans celui d'Ulrick et je me mords la lèvre. Sa demande le rend encore plus mignon qu'il ne l'est déjà. Déglutissant, je passe ma main dans le dos de mon frère, caressant sa colonne vertébrale  du bout des doigts. Je n'ai pas envie de le laisser partir et je voudrais le garder aussi longtemps que possible. Si seulement j'étais sûr que l'infirmière Barbie ne nous interromprait pas.
Soudain, je me rappelle de cette fois où nous nous étions enfuis de la maison de tante Macy, celle qui donnait l'impression d'être la fille de Frankenstein et d'un ogre des Carpates. Elle agissait toujours comme un dictateur et nous n'avions pas voulu manger sa quiche répugnante alors on avait été au lit sans manger. Nous avions été manger une tarte dans un café de Belltown et Ulrick s'était endormi dans mes bras sur la banquette du café. Quel adorable gamin il faisait.
Je me souviens aussi de toutes ces fois où nos parents ne rentraient pas à l'heure à cause d'heures supplémentaires importunes. Notre maison de Rocky Road Drive avait été le théâtre de mes premières expériences culinaires. Je devais lire des histoires à Ulrick pour qu'il dorme et je regardais la télé jusqu'à ce que mes parents reviennent du travail. J'ai eu une part entière dans l'éducation d'Ulrick. Parfois, j'avais l'impression que nous étions seuls au monde. Toutes ces nuits de veille doivent être la cause de ma taille plutôt moyenne comparée au mètre quatre vingt et des cacahuètes d'Ulrick.
Je ne dis pas que je n'ai pas apprécié mon enfance ou que je n'aime pas mes parents. Je me souviens de très bons moments avec eux mais il est vrai que je me sens beaucoup plus proche d'Ulrick que d'eux. Je comprends aussi que leurs absences à cette époque n'étaient pas sans raison. Ils travaillaient avec acharnement pour nous payer tout ce dont nous pourrions rêver. Et quand mon père a eu cette promotion et qu'ils étaient plus présents, j'ai été très heureux de les voir plus.
La radio dans le couloir passe à présent Sweet Home Alabama et je souris du peu de répertoire  musical ridiculement restreint de cette radio. Ma main sur la chute de reins d'Ulrick, je ferme les yeux .


« Dors ici, tu n'es pas en état de rentrer. »

Et c'est de toute évidence la vérité. Rien qu'à le sentir, on peut deviner le nombre de verres d'alcool qu'il a du s'enfiler et sans aucun doute qu'il n'aurait même pas la force d'enlever ses chaussures. J'embrasse doucement son front en le ramenant un peu plus haut, de façon à être plus confortable.

« Bonne nuit Ulrick... »

Mes paupières sont lourdes et je me détends. Une douleur dans le ventre me fait rouvrir les yeux brusquement. Ulrick semble déjà assoupi. Je ne veux pas le déranger. Peu importe. Je ferme les yeux et essaye de ne pas trop bouger histoire de ne pas perdre de sang. Peu importe que je souffre s'il est confortablement installé.
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