Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

Partagez
 

 Tomorrow never knows

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeJeu 31 Juil - 20:57

.Tomorrow never knows .
G. Joe - X. Feilong

Il fait beau. Je me demande quel temps il fait à Hong Kong. Les filles mangent leurs céréales et les infos passent à la télévision tandis que je beurre consciencieusement leurs tartines de pain de mie. Bien sûr, en d'autres circonstances je leur aurait préparé le traditionnel ragoût de début de journée et un bol de riz mais aujourd'hui je suis fatigué. Bien plus que je ne l'ai jamais été après une journée éprouvante à récupérer les fonds du Clan et menacer quelques commerçants imprudents.
Après huit heures d'avion et deux correspondances, je suis arrivé à Portland où j'ai récupéré ma voiture. Au volant de ma Ferrari plus si neuve que ça, je me suis rendu au petit village où j'ai acheté cette maison de cent mètres carrés. Yi Min pensait que c'était trop grand pour nous trois mais au moins nous sommes à l'aise. Il y a un beau jardin potager derrière la maison et même une niche pour un éventuel chien.
Nous sommes arrivés à trois heures du matin. Je n'ai pas encore analysé le voisinage mais mon voisin immédiat a un énorme 4x4 et un drapeau américain accroché à son toit. Je me demande bien quel genre de malade cela peut-être. J'ai réveillé les petites pour les mettre au lit et j'ai essayé de dormir.
Me voilà trois heures plus tard, épuisée par l'avion, la route et le peu d'heures de sommeil que j'ai réussi à avoir. Il est actuellement six heures trente et j'ai juste envie de me recoucher. Mais je dois assurer, garder ce travail pour coincer ce fils de … je baille un instant et me lève. Après avoir embrassé les filles, je salue le jeune homme au pair que j'ai engagé pour s'occuper d'elle et qui s'est installé il y a une semaine. Un coup d’œil à son boxer moulant m'apprend qu'il ne me serait pas désagréable de prendre du bon temps avec lui.
Je sors en claquant la porte et monte dans ma Ferrari noire au moment où mon voisin démarre en trombe. Je prends mon temps et j'arrive à l'heure prévue. Je me gare sur le parking du personnel et hausse un sourcil en retrouvant le 4x4 noir de mon voisin à côté de ma décapotable. Il travaille donc ici. Baillant doucement, je me regarde dans le rétroviseur et sourit.
Mes cheveux sont attachés et mes cheveux courts sur le devant sont élégamment ébouriffés sans paraître négligés. Ils ne laissent pas présager la longueur de ma queue de cheval au premier abord. Mes yeux ne sont pas maquillés mais ils paraissent presque l'être. La différence de couleur de mes yeux n'a jamais semblé plus évidente que dans la pleine lumière de juillet.
Je me lève, défroisse mon costume et masse mes joues avant de descendre et d'aller me présenter aux portes du pénitencier. Ce dernier m'inspire un frisson. Dire que je vais travailler dans une prison alors que je suis un criminel de haute importance dans un des clans les plus importants de la mafia chinoise. J'ai même la preuve de gravée sur mon corps si l'un de ces stupides gardiens pouvait lire le cantonais.
Le visage neutre, je présente ma carte à un des gardiens qui m'appelle ''chef''. Bien, un bon point. Dans mon dos, j'entends son coéquipier marmonner et je souris. Je me retourne, affichant un air bienveillant. Je prends alors mon ton le plus mielleux et mon anglais le plus parfait.

« Si j'étais déjà investi de mes fonctions, je vous aurai déjà renvoyé. Si je vous entends une nouvelle fois faire preuve de racisme, je me débrouillerais pour que vous ne retrouviez pas de travail pendant les vingt prochaines années. »

Je reprends ensuite ma route et me rends au bureau des gardiens où je sors un papier de la poche intérieure de ma veste.

« Je suis votre nouveau chef, Xiaoshu Feilong. Ça se prononce Chiaochou Feïlongue et vous m’appellerez ''chef'', ''monsieur'' ou ''monsieur Feilong''. Si je vous entends écorcher mon nom, ce sera quinze jours de surveillance de mitard, dix huit heures par jour à rester debout devant une cellule et personne ne veut ça. Est-ce que vous avez tous comprit ? »

Le silence qui me parvient m'indique que j'ai dû être assez clair.

« Bien. Est-ce que l'un d'entre vous est le gardien Joe ? »

Une armée de doigt se pointe sur un homme à la musculature impressionnante et aux cheveux blancs et je hoche la tête.

« On m'a dit que vous me feriez visiter, gardien Joe. Allons y, vous pourrez finir votre café en chemin. »

Je tourne les talons sans laisser à l'homme le temps de parler et sors de la salle, l'attendant dans le couloir.
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeVen 1 Aoû - 18:34

Ce matin là, j'étais extrêmement pressé, extrêmement soigné et pour la première fois depuis bien longtemps, extrêmement anxieux à l'idée de me rendre au travail. Depuis quelques temps, mon autorité était au plus bas. Bien que la directrice et le responsable des gardiens ne m'ait pas beaucoup baissé de grade, mes collègues se sont permis de plus en plus de choses à mon encontre. Et malgré mon charisme naturel, il m'était devenu difficile de me faire entendre. J'avais besoin d'un coup de pouce officiel.
Apprendre le renvoi du chef des gardiens m'avait rendu plutôt optimiste à ce propos. Il y a quelques semaines, j'aurai été sûr et certain de prendre sa place, malgré mon peu d'ancienneté. Aujourd'hui, je priais juste pour que son remplaçant m'ait à la bonne. Il y avait quelques gardiens, comme Faszler, qui me respectaient encore. Mais aucun n'avait encore la trempe pour prendre la tête de notre petite troupe armée. La principale raison était leur jeune âge. Pour la plupart, ils étaient extrêmement inexpérimentés et réagissaient encore avec beaucoup d'erreurs de jugement. Ils étaient en proie à leurs émotions incontrôlées. La maîtrise de soit n'était pas évidente à acquérir, ni à conserver. Cela ne me surprendrait pas que la directrice ait choisi l'un des gardiens que je déteste le plus. Ils avaient plus le profil de l'emploi.

En sortant de ma maison, je jetai un coup d’œil par dessus la clôture. Il y avait une nouvelle voiture dans la cour de mon voisin. Depuis que les enfants et moi étions arrivés ici, cette maison était inoccupée. Jusqu'à il y avait une semaine. Un jeune homme avait pris possession des lieux. Un pack de bières plus tard, j'apprenais qu'il n'était là que pour s'occuper de la maison et des enfants de la nouvelle famille, les Feilong. Un nom de Chinois.
Je grimaçai en scrutant la carrosserie impeccable de la Ferrari. Ces Chinois, toujours à prendre de l'argent chez les autres... J'entendis la porte de la maison Feilong s'ouvrir juste avant que je ne claque la portière de mon 4x4. J'entraperçus un homme fin aux cheveux noirs avant de dépasser la maison Feilong et de prendre la direction de la prison. Sûrement un homme d'affaires. On se demandait ce qu'il foutait dans un trou perdu pareil.

J'arrivai avec un quart d'heure d'avance par rapport à mes habitudes et ne me rendis pas à la salle de sport. J'ignorais quand le nouveau chef se présenterait et je ne voulais pas faire mauvaise impression dès le départ. Je ne bus pas de café, pour éviter d'être trop nerveux mais aussi la mauvaise haleine. J'attendis donc planté devant la fenêtre de la salle de détente, droit comme un piquet.
Celui qui était sans doute le plus jeune de tous les gardiens, un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, m'aborda avec une anxiété visible. Il me craignait. Tant mieux, cela entraînerait peut être le respect.

« Madame la directrice veut que vous présentiez les locaux au nouveau responsable des gardiens, monsieur Joe. »

Je fis un signe de tête pour lui montrer que j'avais compris et repartis dans ma contemplation. Un nouveau venu alors ? Même pas un ancien gardien. C'était une erreur selon moi mais MacDaven n'avait peut être pas trouvé de profil intéressant parmi les employés actuels.
Cinq minutes avant l'heure officielle de début de travail, les quelques autres gardiens présents et moi nous rendîmes au bureau. C'était là que se déroulait la réunion de présentation. Nous laissâmes la place aux travailleurs nocturnes.

A l'heure pile, entra un homme dont le visage nous était tous inconnu. Un grand silence planait dans le bureau. Tout le monde hésitait à se déplacer pour laisser la place au nouveau venu d'aller se caler dans son fauteuil de chef. Mais l'homme – encore un Chinois, quelle veine ! - se planta debout devant nous et sortit un petit papier. Je ne savais pas s'il le lisait ou s'il avait noté une toute autre chose que son discours, tellement son parler était fluide. Il s'appelait Feilong.
Je bloquai sur cette information. Feilong... Non, ça ne pouvait pas être lui ! Mais combien de chances y avait il pour que deux Chinois du même nom emménagent dans le même temps au même endroit ?

Tout le monde se tourna vers moi, certains collègues pointaient des doigts presque accusateurs dans ma direction. Je me tins tout droit tandis que Feilong me confirmait que je devais m'occuper de la visite des locaux. Je tiquai à la mention du café et baissai la tête sur le coin du bureau près de moi. Il y avait un gobelet fumant qui ne m'appartenait pas. Peu importait. Je préférais voir ça comme une marque de gentillesse.

Je rejoignis le chef Feilong dans le couloir d'un pas rapide. Il émanait de lui une grande force et je me sentais même un peu intimidé. Pourtant c'était un Chinois. Un Chinois ! Je n'aurai pas dû me laisser impressionner comme ça.

« Bienvenue au pénitencier DearDeath, monsieur Feilong. »

Je ne voyais pas d'autre moyen de faire monter le capital sympathie en ma faveur. Même s'il était Chinois, je devais quand même faire en sorte de me faire apprécier de lui. Il avait une grande influence sur le travail des gardiens.
Je lui montrai les différentes portes du troisième étage.

« C'est l'étage réservé au personnel. Ici c'est la salle de détente, il y a de quoi se reposer et se distraire. Là, le bureau de la directrice, madame MacDaven. Dans ce couloir, il y a les chambres et donc la votre. Un peu plus loin, les sanitaires. »

Je me tournai vers lui, curieux de voir sa réaction. Allait il confirmer ce que je soupçonnais déjà au sujet de mon voisin ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeDim 10 Aoû - 14:16


Je sens une certaine tension retomber quand je quitte la salle de détente. Est-ce que c'est parce que je ne suis pas blanc dans la cinquantaine et baraqué comme un Action Man ? Parce que franchement ils ont l'air de me prendre pour quelqu'un d'un peu nul et pète cul. Je ne peux pas nier que ce costume trois pièces de grand marque ne met pas franchement mes muscles en valeur et que je ne suis pas vraiment âgé mais si la directrice m'a choisi, c'est qu'il y a une raison. J'ai mes qualités, mes défauts aussi certes mais cela ne les regarde pas.
J'ai comme l'impression qu'il y a un certain laisser aller dans le comportement des gens ici et je pense que c'est pour ça que la directrice a décidé de faire venir quelqu'un de l'extérieur. Lors de mon petit entretien téléphonique avec elle, elle m'a demandé de redresser la barre et de ne pas me laisser déborder par les événements, quels qu'ils soient et je compte bien faire honneur à ma profession.
Ce n'est pas parce que je suis ici pour exercer une vengeance que je ne souhaite pas exécuter le travail pour lequel je suis payé de façon naturelle et tout a fait dans les règles. Je suis le genre de personne qui respecte les différentes professions, même si elles me mettent dans les emmerdes jusqu'au cou. Je n'ai jamais craché après les flics parce qu'ils menaçaient de nous attraper, ils font leur travail. Je sais que nous jouons à contre courant et si nous sommes attrapés il n'est que légitime que je me plie à ma sentence. Tout le monde dans mon clan pense comme ça et c'est sans doute pour cela que nous sommes si respecté des autorités.
Le regard de l'homme aux cheveux blancs sur moi ne me semble pas hostile mais je sens bien qu'il est gêné, sans doute pour les même raisons que les autres. Oh, le fait que je ne porte pas cet uniforme hideux toi jouer aussi. Je maintiens néanmoins mon sourire. Je ne voudrais pas l'effrayer ou lui donner des raisons de me détester dès sa première heure de travail avec moi. Je dois bien dire que je m'en fiche si les gardiens me détestent mais ce serait bien d'avoir quelques alliés en cas de mutineries.
Je me repasse en mémoire les informations que McDaven m'a donné sur le gardien qui doit me faire visiter la prison avant que je ne prenne pleinement mes fonctions au sein de l'équipe. La quarantaine, habite au village, rétrogradé pour faute grave récemment, trois enfants, veuf. Je pourrais jouer sur la corde sensible des enfants pour me le mettre dans la poche mais ce serait peut-être un peu trop facile. Il faudra étudier ça. En tout cas, je ne dirais pas non à le mettre dans mon lit plutôt que dans ma poche. J'ai comme l'impression que les hommes baisables sont trop rares ici. Rien que dans la salle des gardiens je n'en ai repéré que trop peu. Ah Hong Kong et ses critères exigeants de beauté me manque.
A la phrase de bienvenue de mon nouveau subordonné, je souris. Pas de nom écorché, pas de remarque raciste. Un bon élément qui sait où est sa place et ce qu'il doit faire pour me plaire sans me lécher les bottes. Je ne voudrais pas non plus de serviteurs dévoués qui ne savent que se complaire dans des attitudes pleines de flatteries et de compliments. J'aime bien le gardien Joe, il me semble être quelqu'un qui respecte le règlement.
Après que je l'ai remercié, nous commençons la visite à l'étage du personnel. Je hoche la tête à plusieurs reprises quand il me désigne les différentes particularités de cet étage. Quand il mentionne ma chambre, je secoue doucement la tête, sans le brusquer. Je ne voudrais pas être trop glacial avec lui.


« Il se trouve que j'ai ramené mes deux filles ici avec moi et j'ai donc acheté une maison au village d'à côté pour les garder auprès de moi. Je ne pouvais pas les laisser loin de moi et je suis père célibataire. »

Nous descendons ensuite d'un étage et nous voilà dans un endroit où grouillent les détenus. Je hausse un sourcil outré alors qu'un détenu aux cheveux blanchis par le soleil invective un gardien qui se débat pour ne pas se faire mordre. Je m'avance vers la zone du conflit et attrape le détenu par les cheveux, coinçant mon coude contre sa jugulaire avant de fermer la muselière que l'autre avait tant de mal à mettre. Voilà, rien de bien compliqué. Je soupire et jette le -tout petit- détenu dans sa cellule avant de la fermer dans un claquement métallique.

« Vous ne devez pas avoir peur des détenus, ils doivent avoir peur de vous. Et habillez vous correctement, votre veste est à l'envers. »

Sans un mot de plus, je reviens vers le gardien Joe et lui sourit.

« J'ai vu ce que j'avais à voir, allons au rez de chaussée. »

Le gardien du -tout petit- détenu est resté comme con. Quoi ? Personne n'avait pensé à maîtriser ce détenu avant ? Quelle bande de traîne savates.
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeDim 10 Aoû - 23:21

Comme je l'espérais, mon nouveau chef réagit lorsque je supposai qu'il logerait dans la prison. Il me contredit gentiment, précisant qu'il était père célibataire de deux filles. Je me sentis ainsi proche de lui et m'en sentis décontenancé. C'était un Chinois et jusque là, je n'avais fait que cracher sur eux. Eux et tous les Asiatiques qui, de toutes façons, étaient tout pareil à des Chinois. Alors, pour ça et aussi parce que parler de ma vie privée ne faisait pas partie des bons comportements à avoir sur ce lieu de travail, je ne lui dis pas que j'étais dans une situation bien similaire à la sienne. En revanche, il aurait été stupide de nier être son voisin, puisqu'il s'en rendrait compte tôt ou tard.

« Oh, fis je sans excitation, c'est donc vous qui venez d'emménager juste à côté de chez moi. Au 1869. C'est un village très tranquille, idéal pour se reposer après une journée de travail ici. »

Je conservai mon visage ferme. Je ne comptais pas faire ami-ami avec ce Feilong. Il ne toucherait pas à mon barbecue du week end, ça non.
Nous descendîmes ensuite à l'étage des détenus, auquel régnait déjà une grande agitation. Le détenu B3883 faisait encore des siennes, luttant contre le jeune gardien défroqué qui tentait de lui mettre sa muselière. Combien de fois est ce que je leur avais montré les gestes précis à effectuer dans ce cas très particulier ? Combien ?!
Je fis un pas pour intervenir, espérant ainsi redorer un peu mon blason et faire une démonstration de mes capacités à mon nouveau chef, mais ce dernier fut plus rapide. Surpris, je me figeai dans mon mouvement et, comme tous les autres gardiens, tous les prisonniers présents, je le regardai. Seul B3883 n'était pas réceptif à sa venue. Du moins, jusqu'à ce que monsieur Feilong pose sa main sur lui. En quelques secondes et deux-trois mouvements (plus en réalité, mais il me fut impossible de les dénombrer), le détenu sauvage se retrouva parfaitement maîtrisé et enfermé dans sa cellule. Je retins un sifflement d'admiration, qui n'aurait pas été professionnel.
Monsieur Feilong donna une leçon au jeune gardien qui, effectivement avait sa veste à l'envers. Il partit d'un bon pas pour traverser tout l'étage jusqu'au prochain escalier et en passant à côté du fautif, je ne manquai pas d'y mettre mon grain de sel.

« Vous avez entendu Collins ? Rhabillez vous correctement. »

J'avais l'impression d'entendre mon supérieur de l'armée parler par ma bouche. Je rejoignis sans mal monsieur Feilong et il annonça avoir tout vu ici. Je serrai les mâchoires. Il devait se faire une bien mauvaise idée de la discipline qui régnait ici.

« Vous savez, ce n'est pas souvent comme ça ici. D'habitude, le détenu B3883 ne pose pas autant de problèmes. »

Même si je connaissais si bien son matricule à cause des nombreuses incartades dont il se rendait responsable. Combien de fois avions nous dû le museler en urgence, combien de victimes avait il faites parmi les gardiens, comme parmi les détenus d'ailleurs, depuis qu'il était entre ces murs ? Je ne saurai le dire, déjà parce qu'il était arrivé avant moi et parce que je n'étais pas tout le temps présent. C'était le genre d'élément qui vous surprenait assez pour pouvoir vous déstabiliser. Et je savais un peu pour quoi.

« Il est à la botte d'un autre détenu, S6956. Un meurtrier hypnotiseur qui l'utilise comme un animal de compagnie. »

J'avais conscience de la pauvreté de cette excuse. Ca ne pardonnait en rien l'inefficacité du corps armé. Je lâchai un petit soupir, à peine perceptible.

« Je n'ai pas le pouvoir de régler ça. Pas comme vous. »

C'était dit. Je m'étais cru tout puissant. En arrivant ici, je m'étais juré de redresser la barre de cet établissement bien haut. Mais j'avais été entraîné dans les emmerdes, avec les autres. Qu'en était il de ce monsieur Feilong ? Il semblait solide comme un roc. Mais céderait il lui aussi ? Nous le saurions assez vite.
Une fois au rez de chaussée, je lui présentai rapidement les diverses pièces, en terminant par la chapelle, qui ne disposait plus de prêtre depuis la sordide affaire non résolue des meurtres. Une raison supplémentaire pour la directrice de faire appel à une aide extérieure.

« Nous avons fait le tour. Autre chose, monsieur ? »

Je me tins bien droit devant lui, comme je le faisais à l'armée et dans le SWAT. Les vieilles habitudes reprenaient facilement le dessus.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeMar 26 Aoû - 17:28

Le calme plat retombe doucement en moi et je m'en sens relativement soulagé. Est-ce que j'ai été imprudent d'agir ainsi ? Je ne pense pas avoir été trop violent mais après tout ces américains sont très bizarres concernant la violence. Ils la prônent quand elle peut défendre leur proche mais ils s’affolent dès qu'ils apprennent des nouvelles de la guerre. Comme s'ils pensaient que les GI américains étaient allés en Irak pour faire la paix et boire du thé à la menthe.
Je lui accorde un sourire un peu distant quand il me dit qu'il est mon voisin. Ça sera plus simple s'il manque des jours de boulot et que je dois aller lui tirer les oreilles. Mais le gardien Joe n'a pas l'air du genre à sécher le boulot où à éviter son boss. Il m'a l'air de quelqu'un de sérieux. Je sais qu'il n'est pas mon second – et que celui-ci reviendra après son congé paternité – mais je serais ravi qu'il le soit. Tous ceux qui sont ici m'ont l'air d'être trop jeunes ou trop inexpérimentés. Je ne sais pas si je vais me plaire ici mais j'espère bien que les détenus se mettront au pas.
J'ai comme un pincement au cœur en pensant à ma famille, un instant. Ils me manquent déjà. Père et Mère ont dit qu'ils viendraient me voir dès que Père aurait un trou dans son planning mais c'est un homme très occupé. Même quand je vivais avec lui, je ne le voyais pas plus d'une fois par semaine. Heureusement, l'année prochaine, il n'aurait plus ce genre de soucis. Lao reprendra la compagnie et la Famille à sa charge et Père pourra couler une retraite paisible. Je sais qu'il rêve de s'acheter une maison sur pilotis à Hawaï.
Est-ce que je serais encore ici dans un an ? Est-ce que j'aurais réussi à faire en sorte que le détenu Gantley ait passé l'arme à gauche ? Me mordant la lèvre, je regarde le pénitencier. Ce n'est pas exactement comme ça que j'imaginais ma vie professionnelle à trente trois ans. Tout ici est si glacial. Pourquoi est-ce que Kim HyuuKi est venu s'enterrer ici ? A cause de Gantley? Mais je croyais qu'il le détestait … Je dois résoudre ce mystère avant d'effectuer ma vengeance. J'irais interroger Dale Smith la semaine prochaine, dès que je me serais bien installé.
Quelle bêtise de ma part ça aurait été d'y aller maintenant. Il connaît le terrain, les personnes et les alentours. Je ne veux pas me faire piéger à mon propre jeu, je serais assez prudent pour éviter de me faire avoir. Avec un nouveau soupire, je constate que certaines marchent présente un jeu assez dangereux. Quelqu'un pourrait se faire sévèrement mal là dessus, ou même se tuer. Les marches sont en pierre et je doute que quiconque ici soit assez solide pour ne pas craindre la dureté de la pierre.
S6956. Le détenu Gantley. J'étouffe un hoquet de surprise et je hoche doucement la tête. La prochaine phrase du gardien Joe me fait sourire. C'est vrai, j'ai du pouvoir ici et je compte bien imposer mon autorité sitôt que je le pourrais. Je dois séparer ces deux détenus et je le ferais. Après un nouveau hochement de tête, je souris au gardien Joe.


« C'est aimable à vous de m'en avoir informé. Je parlerai à la directrice pour qu'elle fasse transférer S6956 dans une autre cellule. »

Quand nous passons devant la bibliothèque, je vois un adorable jeune homme aux cheveux ébouriffés avec un œil en moins et un costume de marque sortir de la pièce. Le bibliothécaire je suppose, autrement il porterait un uniforme, une toque, une robe de prêtre ou une blouse blanche. Je retiens son visage pour lui parler à l'occasion. Il m'a l'air d'être parfaitement effrayé et si je pouvais un peu jouer avec lui …
Oh je ne suis pas du genre cruel ou sadique – ndlr : ceci est un mensonge – mais je sens qu'être ici va être très éprouvant pour moi. Je serai sans doute souvent frustré, condamné à me taire pour ne pas être renvoyé. Un jouet manipulable à qui je pourrais faire du mal quand je le voudrai pourrait m'être très utile. Je lui souris doucement avant de passer à être chose, en me concentrant sur le gardien Joe qui ferait un jouet nettement plus corsé à dresser.


« Je ne suis pas sûr que tous les gardiens ici ne soient qualifiés pour leur poste. Ils ne semblent pas avoir une expérience ou un sang froid assez bons pour exercer un métier ici. Il faudra que je fasse un grand ménage. McDaven m'a donné carte blanche pour redresser la barre et je compte bien me servir de mes pouvoirs pour le faire. »

Lorsque le gardien Joe me dit que nous avons fait le tour, j'avise une porte qui indique ''SOUS-SOL : ENTREE RESERVEE AU PERSONNEL ARME ET MEDICAL''. Je fais la moue un instant puis tourne de nouveau la tête vers l'homme aux cheveux blancs.
[/i]
« Et les sous-sols ? Ils sont condamnés ? »

J'espère bien que non … J'aimerais me mettre le gardien Joe dans la poche avant que nous ne devions nous séparer.
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 16:59

Monsieur Feilong était Chinois, mais il m'imposait le respect de minute en minute. Je venais de l'informer d'un problème et il avait immédiatement pris les choses en main. Il avait décidé tout de suite de s'occuper d'un changement de cellule. Ce type était fabuleux, tout simplement. Je le dévisageai avec admiration, ça me paraissait incroyable que quelqu'un avec un tel visage puisse transpirer autant de virilité et de charisme.

Le bibliothécaire – un jeune homme frêle qui n'avait rien à foutre ici – passa près de nous. Je remarquai que Feilong s'intéressait à lui, mais c'était sans doute uniquement à cause de son problème oculaire. J'ignorais ce qui lui était arrivé, il m'était simplement arrivé de le croiser quelques fois. En général, il se trouvait dans des situations impossibles. Il me semble bien l'avoir sauvé d'un viol une fois... Mais nous glissâmes sur le sujet de conversation qu'il aurait pu amener. Feilong me parla de ses premières impressions sur le personnel et je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. En plus, je me sentais soudain un peu spécial. Il se confiait à moi, comme si j'étais déjà son homme de confiance. Je voyais déjà se profiler la promotion qui me permettrait d'envoyer Junior, de gré ou de force, dans une prestigieuse université digne de son intelligence.

« Je suis d'accord avec vous, chef. J'ai été surpris aussi mais les gens prêts à bosser ici ne doivent pas se bousculer au portillon. »

Je continuai à penser à mon fils. Son obstination à vouloir travailler ici me rendait fier malgré mon inquiétude et mon refus de le voir empêtré là dedans sans expérience.

« Néanmoins, la directrice devrait refuser d'engager des jeunes sans expérience. Et le responsable des gardiens devrait avoir son mot à dire dans le recrutement. »

Je commençais à entrevoir un espoir de couler le projet fou de Junior. Si je parvenais à convaincre Feilong de faire adopter une telle décision, mon fils pourrait tout simplement être interdit de travailler ici. Et il ne pourrait pas me le reprocher.

Nous nous arrêtâmes devant la porte donnant sur les sous-sols. Elle était en quelque sorte condamnée, oui. Interdite au personnel non autorisé. Des gens comme nous n'avions pas le droit d'y mettre un orteil. Pourtant je ne m'étais pas gêné pour m'y rendre deux fois déjà. Et à chaque fois, ce que j'avais trouvé ne m'avait pas vraiment fait plaisir. La deuxième fois, j'avais même trouvé un cadavre.

« Les gardiens n'y ont pas accès à ce que je sache. Pas tant qu'on ne les autorise pas. Mais il paraît qu'il s'y trame des trucs vraiment pas nets. »

Je n'allais pas non plus lui dire que j'avais bravé le règlement.

« Je ne serai pas fâché de savoir ce qu'il se passe. »

Et éventuellement de mettre fin aux tortures inhumaines.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeJeu 4 Sep - 22:32


Je ne sais pas ce que le cuisinier met dans la bouffe de cette prison mais les gardiens me semblent être ramollis du cerveau. Il va vraiment falloir que je me débrouiller pour raffermir la sécurité. Plus que je serais performant, plus McDaven me gardera longtemps et j'espère rester ici assez longtemps pour voir Gantley mourir. Sinon tout ce que j'aurai fait jusqu'ici ne servira à rien, à rien du tout. Et j'aurais perdu mon temps et mon honneur.
Je n'ai rien de personnel contre ce pauvre Gantley. Je ne sais même pas à quoi il ressemble en fait. Mais je sais que Kim a une affection toute particulière pour deux personnes au monde : son grand frère modèle et l'ex petit ami de sa sœur. Je ne peux pas atteindre Kim KyangJa sans y perdre trop d'hommes alors j'ai décidé de me rabattre sur S6956. Pour une fois, Liam Gantley payera pour quelque chose qu'il n'aura pas fait.
Quand mon regard revient sur Georges, je souris de nouveau. Non, il a raison. Nous sommes dans une des rares prisons qui ne reçoit presque jamais de candidature. Bien sûr, je savais que ça serait dur quand je me suis engagé dans cette mission mais de là à devoir subir ça. Je vais devoir tout remettre à zéro et complètement changer la hiérarchie. Quand je vois un détenu qui se ballade tout seul dans le hall, je reste médusé. Ah nan mais d'accord. On ne cherche même pas à les réguler, ils vont où ils veulent et quand ils veulent. Je peux dire que ça va très vite changer. Dès aujourd'hui. Je vais faire des demandes immédiates à McDaven et je ne lâcherai pas le morceau.
Est-ce que je pourrais faire honneur à mon rang, à ma famille en travaillant ici ? Ah, je suis tellement impatient de connaître mes pouvoirs et mes limites pour mettre fin à cette mascarade de garde de haut sécurité. J'aurai sans doute besoin d'une secrétaire mais il me semble que la directrice m'a dit que ça serait le cas. Un soupir m'échappe quand Georges recommence à parler et je secoue la tête avec désespoir.


« Elle ne refusera jamais personne, j'en suis persuadé. Il me semble que vous avez fait l'armée, gardien Joe. Je suis sûr que certains de vos anciens collègues cherchent du travail. Peut-être pourriez vous en parler autour de vous... »

Je ne suis pas sûr que cela marche mais si ça peut permettre de virer les plus jeunes recrues et de leur permettre de mourir plus vieux qu'à vingt trois ans, cela améliorerait mon image et la sécurité avec ça. C'est une très bonne idée. Après m'être intérieurement congratulé, je reporte mon attention sur la porte. Interdiction aux gardiens hm ? Quelle stupide idée.
Une nouvelle idée, ou plutôt un projet, germe dans mon esprit. Après une moue dégoûtée, je me tourne vers le gardien Joe et pose ma main sur son épaule, de façon à faire passer une émotion positive en lui.


« Je vais organiser quelque chose. Tenez vous prêt. Nous tiendrons cet endroit sûr, même si c'est contre la volonté de la directrice. »

Je détache ensuite ma main de son épaule et lui sourit délicieusement.

« Je serai dans mon bureau si vous avez besoin de moi, en attendant, retournez à votre poste. »

Je le quitte et me rend d'un pas presque militaire à mon bureau. Une vieille dame nommée Germaine m’accueille et je déglutit devant sa mine on ne peut plus apathique. Donc, c'est ma secrétaire. Je vois …


Une semaine plus tard, je retrouve Georges dans le hall. Je lui serre la main. La lune est pleine et elle brille au dessus de nous. Il me semblait que la nuit était le moment le plus approprié si nous devions faire quelque chose de discret. McDaven étant absente de la prison, nous sommes plus libres.

« Comment allez vous, gardien Joe ? Vous vous sentez prêt ? »

Je ne sais pas ce que nous allons trouver là dessous mais nous verrons bien...
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeDim 7 Sep - 13:43

La main du chef Feilong se posa sur mon épaule et j'y jetai un coup d’œil intrigué. Je n'appréciais pas tellement cette familiarité mais compris qu'il s'agissait d'une sorte de marque de confiance. C'était plutôt positif donc. Je m'en réjouis, car je me rapprochais de mon objectif promotionnel. Je voulais du respect, nom d'une pipe !
Il m'affirma ensuite vouloir reprendre les choses en main de façon plutôt drastique. Et j'étais son complice, quelle joie ! Mes yeux s'illuminèrent d'espoir et de fierté. Moi, Georges Isaac Joe, allais mâter du détenu dans peu de temps, tout en étant soutenu par l'autorité.

Nous nous dîmes au revoir et je retournai à mon poste de la journée dehors. Un pâle sourire étirait mes lèvres. J'avais bien du mal à garder le silence devant mes collègues, mais je ne voulais pas me faire piquer la place en bavassant trop.


Je passai toute la semaine à trépigner d'impatience, intérieurement. Le chef n'avait pas encore pris de grandes mesures, il était occupé à réguler les petites choses et remettre tout le monde à sa juste place. Et puis, un matin, je reçus un coup de téléphone du bureau des gardiens. La voix de Feilong me provoqua des chatouillis d'excitation. Ca y était. J'allais pouvoir faire de grandes choses pour le peuple américain.
Je le retrouvai quelques heures plus tard devant la porte qui conduisait aux sous sols. Cette fois, j'avais tout prévu. Radio, lampe torche avec piles neuves, dynamo de secours, arme à feu chargée pleinement, taser, matraque et bouteille d'eau. Tout ça, à l'exception du pistolet, était contenu dans un sac en cuir mis en bandoulière. J'avais également glissé un couteau sous l'élastique de ma chaussette droite, au cas où.

« Bonjour, chef. Oui, chef. Et vous ? J'ai tout prévu, chef. »

Je lui montrai le contenu mon sac. S'il me disait quelque chose à ce sujet, je pourrai toujours lui conter ma petite escapade avec Faszler et compagnie.


Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvions dans les sous sols, sans lumière convenable et dans une atmosphère humide et fraîche. Ma chair de poule n'avait cependant rien à voir avec la température. Je connaissais un peu les lieux. A droite, à quelques mètres, il y avait la pièce aux fœtus. Plus loin, la pièce où j'avais découvert le corps d'Ellie Bergen. A gauche, j'avais subit des humiliations dont je ne voulais pas me remémorer.
Le faisceau de ma lampe balaya rapidement l'espace avant de se concentrer sur la droite.

« Alors ? Par où commençons nous ? »

J'avais terriblement envie de l'inciter à aller voir la salle aux fœtus. J'étais curieux de connaître sa réaction à ce sujet et surtout de savoir s'il allait se battre contre ça.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeLun 8 Sep - 20:05

C'est parfaitement en forme que je prends le volant pour me rendre à DearDeath. J'ai expliqué à mes filles et à Alhmet que je faisais exceptionnellement une garde de nuit et j'ai préparé quelques affaires pour notre exploration des sous-sols. Une lampe torche dont les piles sont pleines, mon arme privée et des bâtons de lumières à craquer. Au cas où. Quand je me gare sur le parking de DearDeath, je soupire doucement. La nuit va sûrement être longue.
Je souris doucement en sentant le vent frais du soir caresser mon visage. Mon mal de tête de la journée est passé et je me sens plus serein quant au fait d'affronter les sous-sols. Quoiqu'il se cache là dessous, je me débrouillerai pour passer pour un héros auprès de mes collègues. Je m'en fous royalement que des médecins se touchent la nouille ou fassent des clones là dessous, tout ce que je veux c'est que les gardiens aient du respect pour moi quand il me verront essayer de combattre ça.
La porte de la prison s'ouvre et le gardien qui la surveille me salue d'un hochement de tête. Il ne me demande pas pourquoi je suis là, qui irait se demander pourquoi le chef des gardiens viendrait ici autrement que pour faire son devoir ? Sûrement pas ce benêt de Marks qui doit se demander ce que sa mère va lui préparer au petit déjeuner. Quand je me retrouve dans le hall, je frémis. Je voudrais rentrer me coucher mais je dois toujours passer pour un héros.
Georges me semble assez content d'être là et peut-être un peu excité par ce qu'on va découvrir ici. Je dois avouer que je suis moi-même très intéressé par ce qui peut bien se tramer en dessous pour qu'on nous interdise d'y aller. Sans doute des trucs pas franchement légaux et assez crades. J'étouffe un bâillement pendant que le gardien Joe me répond et je souris à sa politesse exacerbée. C'est bien. Quand il me montre le contenu de son bagage à main, j'écarquille les yeux de stupeur. Il se méfie plus que moi apparemment. Je ne lui fais cependant aucune remarque. Je désigne la porte du sous sol d'un mouvement de tête et je soupire.


« Allons y. »


Accroupi, j'éclaire un fœtus de ma lampe. L'impassibilité qui se lit sur mon visage n'a rien à voir avec le fait que ce pauvre être qui aurait pu naître soit sous mes yeux, au contraire. Cela me touche énormément. Mais au bout de la quatrième salle similaire arrangée façon musée des horreurs, on se lasse. Quand je me relève, je sursaute. Ma lampe a éclairé un visage humain parfaitement reproduit en cire. Quand je le touche, cependant, je constate que ce n'est pas de la cire mais bel et bien un visage humain.
Je rejoins le gardien Joe dans la salle à côté et je secoue la tête. Il est face à une table en bois recouverte de sang. Un morceau d'intestins gît à ses pieds. Secouant, la tête, je me mords la lèvre.


« Un laboratoire secret, financé par le gouvernement d'après ce que nous avons trouvé dans la salle numéro trois. Ils font des recherches sur la fertilité, sur les cellules souches et la repousse de membres perdus, pour ce que j'ai pu découvrir dans la salle numéro sept. »

Je ne suis pas ce que l'on appelle une petite nature mais oui, je dois avouer que j'ai le cœur au bord des lèvres. Sans même parler de mon estomac qui doit être entre mes deux poumons à l'heure actuelle. Je déglutis doucement et mes yeux se ferment. Je dois faire le point, me calmer.

« On ferait mieux de remonter, on en a assez vu, je crois. »

Je me retourne vers la porte et me mord la lèvre. J'aurai aimé pouvoir jouer les héros et sauver le gardien Joe d'un détenu fou.
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeJeu 11 Sep - 11:43

Une demi-heure ne nous suffit pas pour nous rendre compte de toutes les horreurs qui paressaient dans cet endroit. Au bout de quelques minutes, le chef décida même que l'on devait se séparer. Bien que loin d'être enchanté par cette idée, j'obéis sans discuter. Je pus ainsi décider moi même du parcours touristique auquel j'allais devoir me confronter. Ce fut tout du long un ravissement pour les yeux. Quand je parvins devant une table en bois imbibé de sang avec des restes de toute évidence humain en guise de décoration, je décidai que j'avais été assez émerveillé pour le moment et attendis là. J'entendais les pas du chef se rapprocher, ils résonnaient lugubrement dans le couloir. Lorsque Feilong parvint dans mon cercle d'éclairage, je pus constater que je n'étais pas le seul à réagir de façon mitigée à l'exposition. Il y alla de sa petite théorie, qui complètement celle que j'avais avancée lors de ma première visite. Depuis, j'avais décidé de laisser tout ça de côté. Je ne voulais pas d'ennui et le traumatisme de la découverte du corps d'Ellie Bergen avait été assez pesant comme ça. Ainsi que la découverte de la trahison de nos collègues. Je devrais sans doute en parler au chef, pour qu'il les vire une fois pour toutes. Après tout, la directrice étant complice de ça (je ne voyais pas comment elle ne pourrait pas être au courant), je ne pouvais pas lui demander de remédier à ce problème.

« Des expériences... Avec des détenus... »

Je savais à présent comment S6956 avait perdu sa couleur de cheveux. Je ne voyais pas d'autre explication. Et j'étais absolument révolté, bien que j'évitai de le montrer. Je protestais déjà contre l'avortement et les recherches sur les cellules embryonnaires, alors ça... Même le pire terroriste du Moyen Orient ne méritait pas une chose pareille. De toutes les façons, c'était malsain. Ces gens étaient pour la plupart complètement fous ! Leurs corps étaient loin d'être sains ! C'était comme faire un steak avec une vache malade !

Je pris une longue inspiration puis la porte. Le chef avait raison. Nous en avions bien assez vu. Une fois à l'étage, je lui parlerai de ces gardiens mis dans la confidence. Du moins, si j'arrivais en vie à l'étage.
Un malade mental (ce fut la première pensée qui me vint en le voyant) me fonça dessus, surgissant des ombres. Il portait une combinaison grise ouverte sur son torse pâle et une hachette anti-incendie. Il hurlait et courait, agitant sa tignasse désordonnée et grise. J'avais l'impression d'être en face d'une bête qu'on venait de lâcher sur moi. Manque de bol, je ne réussis pas à sortir mon arme à temps. Elle s'était coincée dans son holster.

« Merde, merde, merde... »

Je voulus me retourner pour fuir, mais je savais que ça ne servirait à rien. Il me rattraperait. Quand même, je tentai le coup.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeVen 12 Sep - 23:41


Quelle diablerie peut bien se tramer là dessous ? Le musée des horreurs est plus que dégoûtant et de toute évidence, les expériences sont assez récentes. Le sang dans la dernière salle était assez frais et sentait encore le fer très fortement. Si l'état Américain cautionne et finance ça, ils sont encore pire que ce que je pensais. Et après, on nous traite de barbare parce qu'on mange avec des baguettes et qu'on a un dictateur. Passant ma main dans mes cheveux, je soupire doucement. Je n'en peux plus de cet air vicié.
Il est vraiment temps que nous sortions d'ici, rien que pour notre sécurité. La probabilité de pouvoir choper le tétanos rien qu'en regardant un objet est ici plus qu'élevée. Je fais bien attention à ne toucher à rien et décide que je dois en parler à la directrice dès demain. Je ne pourrais pas tolérer cette connerie très longtemps. Je dois faire mon travail et bien. Ce sous-sol est le pire des endroits où on pourrait imaginer mener des expériences.
Au moment où mes poumons se remplissent d'air (presque) pur, je soupire d'aise. Oui c'est beaucoup mieux comme ça. La tête me tourne pendant un moment et je me sens soudain faible. Une musique me vient en tête, la chanson préférée de mon père, une chanson d'amour classique chantée par une femme sur un air doux. Rien qu'à voir ces atrocités, mon pays me manque. Cependant, je n'ai pas le temps d'être nostalgique.
Un détenu fonce sur mon collègue et je soupire. J'ai déjà tué trois détenus cette semaine, je ne vais quand même pas recommencer ? Je vais finir par plonger pour homicide à ce rythme là ! Je tire mon arme de mon holster et la pointe sur le détenu fou avec une hache qui pourchasse mon collègue. Puis je tire. Deux fois.
Une balle l'atteint à la cuisse, juste en dessous de la fesse, et l'autre à la main, lui faisant lâcher sa hache. Il se rétame au sol après avoir coupé le gardien Joe à l'avant bras. Furieux, je m'avance de l'endroit où gît le détenu qui essaye de se traîner vers Georges et je pose mon pied sur son dos, entre ses deux omoplates. Violemment, je lui déboîte les deux épaules et lui passe les menottes. Bordel de merde, qui a encore oublié de faire son job ? Je dois toujours rattraper les autres, putain ! Le détenu pousse un cri mais je le calme avec un coup de pied dans la mâchoire. Ensuite, je me tourne vers Joe et je soupire. Le pauvre … J'arrache une partie du bas de ma chemise, laissant voir mon nombril, et je déchire son uniforme pour dégager la plaie.
Quand c'est fait, j'enroule mon tissu autour de sa plaie et j’appuie pour contenir le saignement. Je conclue en faisant un nœud et en serrant fort, mais pas trop pour qu'il ne perde pas sa circulation. Je regarde le détenu, furieux et le relève.


« Rentrez chez vous, gardien Joe, je m'occupe de celui-là. »

Après deux pas avec le détenu fou, je me retourne.

« Oh et Joe … prenez soin de vous. Merci d'être venu ce soir, je vais tout faire pour que les sous-sols soient nettoyés de ça. »

Le détenu commence à réciter un poème dans une langue que je ne connais pas et je souris à Georges avant de forcer le malade à avancer. Pour moi c'est une histoire finie, je vais foutre cet enfoiré à l'infirmerie et je rentre.

Une demi-heure plus tard, je retrouve Georges devant sa voiture sur le parking. Je m'éloigne de ma Ferrari noire pour m'approcher de lui.

« Un problème, gardien Joe ? »

Je suppose qu'il est secoué, comme je le suis. Même après trente-trois ans dans la mafia, je n'avais jamais vu ça. D'instinct, je le prends dans mes bras, comme pour le réconforter.

« Faites-moi confiance, je ferai cesser ça. »

Sauf si ça peut me servir …
Revenir en haut Aller en bas
Georges I. Joe
Gardien
Georges I. Joe

Date d'inscription : 24/02/2014

Mon personnage
Âge : 40 ans
Nationalité : Américain
Fréquentations :

Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitimeDim 14 Sep - 18:37

Tout se passa très rapidement. Je croyais mon heure venue (ou au moins celle d'une partie de mon anatomie) quand deux coups de feu à intervalle très proche résonnèrent contre les couloirs du sous sol. Le détenu s'affala en avant sous la douleur et sa hachette déchira la chair de mon avant bras. Je hurlai brièvement et plaquai mon bras contre mon torse. Une grimace déforma mon visage et je me mis à serrer les dents, tâchant de relativiser. Mieux valait ça que ma tête.
Le détenu tenta de s'en prendre à moi de nouveau, mais le chef s'en chargea avec rapidité et efficacité. Quel homme ! J'étais impressionné par ses capacités. J'ignorais comment on entraînait les forces de l'ordre en Chine mais une chose était sûre : je n'aurai pas aimé être un délinquant dans ce pays.

« M... merci, »balbutiai-je, redevenu le jeune homme qui venait de s'engager.

Nous remontâmes au rez de chaussée, moi à la suite du chef qui venait de m'ordonner de rentrer chez moi. Bien, je ne voyais pas pourquoi j'aurai désobéi à un ordre direct tel que celui ci. Le détenu était de toute évidence sous un contrôle parfait et il était grand temps que je rentre chez moi. La nounou n'allait pas passer toute la nuit à garder mes enfants.

Je passai à la salle de repos des gardiens et me servis dans la petite pharmacie pour bander sommairement ma blessure. Je mettrai du désinfectant et tout ce qu'il fallait une fois à la maison. Pendant que je m'appliquais à ça, un malaise grandissant me donna la nausée. Tout était devenu si réel. Nous allions pouvoir faire bouger les choses. Le chef m'avait dit qu'il remédierait à ce foutoir et je le croyais bien capable de ça.
Une fois dans le parking, le malaise ne m'avait toujours pas quitté. Il y avait cette chose que je voulais dire au chef, mais c'était de la délation. Est ce que j'allais vraiment dénoncer mes petits camarades ? En d'autres temps, je n'aurai pas hésité une seule seconde. Mais nous étions à DearDeath, tout était différent. Les gens étaient excusables. Même moi j'avais fait des choses répréhensibles, je n'avais pas tout à fait respecté la loi plusieurs fois. Pourquoi ? Parce qu'à force de voir les autres tabasser du détenu en rigolant, on finit par se dire que c'est parfaitement normal de se laisser aller. Qu'on l'avait bien mérité, vu comment on trimait tous les jours pour contenir ces enfoirés de la terre entière entre quatre murs blindés.

« Un problème, gardien Joe ? »

Je me retournai en sursautant et en retenant un cri. Le chef ! Il était là, juste derrière moi. J'étais tellement absorbé par mes pensées morose que je ne l'avais pas senti approcher. J'aurai eu l'air fin si ça avait été un détenu. Maintenant par instinct de protection mon bras blessé contre moi, je me forçai à lui sourire poliment.

« Non, chef. Ne vous en faites pas. »

C'est là qu'il me prit dans ses bras. J'eus un flashback pour ce qui s'était passé avec Keila sur la route. Est ce que je n'étais pas en train de dégénérer ? J'avais l'impression de me jeter dans les bras de tout le monde pour me faire consoler. Même si c'était tout le monde qui se hâtait de me prendre dans ses bras.

Je me dégageai après qu'il m'eut assuré s'occuper de tout et lui demandai :

« Ce serait trop vous demander de me raccompagner ? Je ne peux pas conduire avec ça. »

Je lui montrai mon bras enrubanné et fis une moue un peu piteuse. J'avais honte.


Une fois dans sa voiture qui sentait bon le cuir et le luxe, je me confiai à lui. Parce qu'il le fallait. Parce que le chef me redonnait foi en la Justice et l'humanité, même ici. Grâce à lui, je pouvais croire à l'ordre et à la loi.

« Chef Feilong, il y a quelque chose que vous devez savoir. »

Je lui racontai alors ce qui s'était passé avec Faszler, la trahison de nos collègues, le silence que nous nous étions imposé pour survivre. Je lui racontai que MacDaven était plus que probablement dans le coup et qu'elle impliquait des gardiens. Qu'il devait se méfier, parce que ces gens étaient prêts à tout.

« Mais je n'ai pas peur. Je vous aiderai. »

Je le regardai avec autant de détermination que possible. Oui, je voulais jouer mon rôle. J'étais quelqu'un d'utile.


FIN.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Tomorrow never knows Empty
MessageSujet: Re: Tomorrow never knows   Tomorrow never knows Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Tomorrow never knows

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Deardeath Jail ::  :: Extérieur :: L'Entrée-