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 Une erreur quelque part

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Abel Bone
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MessageSujet: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeMer 3 Sep - 19:27

Une erreur quelque part

with Angélique Loiseau

De retour au bercail après un mois dans une autre prison. Cette autre prison en question ça avait été un peu des vacances. On avait le droit à plein de divertissements, j'ai même fait du théâtre. Je jouais un lion avec une espèce de couronne en papier crépon autour du visage qui me faisait comme une capuche de feuilles d'automne. On avait des bains et j'avais plus apprécié que les douches froides de DearDeath. Même la bouffe était meilleure. Plus chaude, avec beaucoup de bouillie au chocolat. Seul petit bémol, j'avais passé un mois sans voir le Guide ou Rose. Les puzzles du soir avaient un peu atténué ma peine.

Quand je franchis le portail de ma maison, je souris sous ma muselière en cuir. Je me sens mieux ici, je sais que j'ai des choses à faire et il y a moins de gens qui me donnent envie de les zigouiller. J'ai hâte de retrouver le Guide et Rose. D'ailleurs, je le vois là bas. Il est dans la cour, ses cheveux plus sombres que quand on s'est quitté. Il reprend des forces, c'est bien. Je retrouve mon maître bien aimé.
Alors que je fais un pas pour le rejoindre, des mains s'activent autour de mon visage sans que je puisse y faire quoique ce soit, à cause des menottes qui m'entravent les poignets et les chevilles. Je tente bien de me débattre mais une autre paire de mains me bloque en me soulevant même un peu du sol. Quelques petites minutes plus tard, j'ai retrouvé ma muselière en acier et ma laisse. Pour protester, je me roule en boule par terre, ce qui gêne le passage pour la rentrée des autres détenus. Alors on me tire sans ménagement par la laisse. J'attrape le cordon de cuir pour l'empêcher de m'étrangler et glisse ainsi sur le sol. Mon uniforme est déjà sale et râpé, mes fesses et mes cuisses en un pris un coup et je soulève un petit nuage de poussière sur mon passage, tandis que j'agite mes pieds dans les airs, d'une façon tout à fait inutile. On me laisse dans un coin, un peu à l'écart des autres détenus. Je m'assois en tailleur contre le mur chauffé par le soleil de l'après midi et fouille la foule de détenus masculins du regard, par dessous mes mèches décolorées. Je ne retrouve pas Monsieur Gantley, où est il passé ?

Le temps passe. Les détenus sont répartis en deux files et rentrent dans le bâtiment, étroitement surveillés par les gardiens. On me laisse là, on m'a oublié. C'est sans doute une chance, je pourrai en profiter pour... M'échapper ? Et aller où ? En plus, j'abandonnerai le Guide.
Je me lève et jette un coup d’œil au portail, encore ouvert, avec une surveillance minimum. Je pourrai très bien me faufiler. Et puis je me détourne. Tous les détenus ont disparu à l'intérieur ! Ah non ! Ne m'oubliez pas ! Je cours vers le gardien qui remonte l'allée en direction du portail et agite mes bras pour signaler ma présence. Je manque de peu de lui rentrer dedans et tire sur sa manche pour attirer son attention. Il me dévisage avec surprise et pointe l'entrée du bâtiment principal du pouce.

« Grouille toi d'aller dans ta cellule. Et pas d'entourloupe hein. On a renforcé la sécurité, ya des caméras partout. Si tu te caches quelque part, on le saura. »

J'écarquille les yeux devant la stupidité de cette proposition. Pourquoi est ce que j'irai me cacher ? Tout ce que je veux, c'est rejoindre ma cellule, avec le Guide dedans.

Je rejoins la fraîcheur de l'intérieur de la prison et me dirige vers les escaliers. Il y a une odeur de peinture fraîche qui me donne le tournis et je respire par la bouche en espérant qu'elle soit moins entêtante comme ça. Sur mon passage, quelques gardiens tournent la tête mais n'essaient pas de me retenir. Je suppose que le fait que j'aille dans la bonne direction les rassure.
Une fois parvenu à l'étage des détenus, j'hésite. C'était pas comme ça avant ! Où aller ? Tout a changé ! Je prends une direction au hasard et arrive bien vite dans une zone de bruits. Mais il n'y a que des filles dans ce couloir ! Comment ça se fait ! Je m'approche tandis qu'une gardienne robuste pousse les détenues les unes après les autres dans les cellules.

« Blanche Raven ! Cellule une ! … Anja Tuchékovèski, tiens c'est drôle j'ai prévu d'aller à la montagne à Noël... Cellule une aussi ! Angélique, ma petite, cellule deux. »

Quand j'entends le nom de Rose, je me précipite. Mais une main m'agrippe par l'épaule. Celle de la gardienne plus grande et large que moi, avec des épaules qui ressemblent à des poutres habillées. Je lève la tête et elle me jette à peine un regard.

« Angélique, ma petite... Toi c'est cellule deux. »

Je n'ai pas le temps de protester que je suis jeté(e) dans la cellule deux, en compagnie de la vraie Angélique. Il y a trois autres filles et seulement trois couchettes. De toute évidence, je n'ai pas ma place ici. Mais je crois qu'il est inutile de protester. Toutes les cellules sont fermées et la plupart des gardiens sont partis pour faire autre chose. Je regarde tour à tour mes copines de cellule. Je reconnais immédiatement Angélique. Elle aussi a une muselière, comme moi, sauf qu'elle n'est pas en acier. Enfin, c'est forcément elle, sinon la gardienne ne m'aurait pas confondu. Elle a quand même fait très fort.
Je me rapproche des trois filles et lance à la cantonade :

« Salut, moi c'est Abel. Je crois que je serai votre nouvelle colocataire à partir de maintenant. »

Monsieur Gantley m'a dit d'être sympathique envers les gens, pour créer des liens et lui apporter des informations. Du moment que ces personnes ne se montrent pas ouvertement hostiles envers moi, je peux faire un effort.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeJeu 4 Sep - 17:48

Pendant le temps où l’on avait rénové la prison, on m’avait expédiée en compagnie d’autres détenus dans un autre établissement. J’avais trouvé que c’était de vraies vacances. C’était amusant, même si j’avais passé la majorité de mon séjour en cellule, contrairement à DearDeath où les activités étaient plus nombreuses. Certes la sécurité était vachement plus travaillée, mais au moins les gardiens avaient été rendus amers par leur emploi, et eux acceptaient volontiers de me cogner. Là où on m’a envoyée… Aah, c’était sympa, mais ! Mais, mais, mais ! Les gardiens n’avaient absolument aucun droit de nous faire du mal sous quelque forme que ce soit. Du coup, quand j’avais grogné au moment de rentrer en cellule après une promenade, je n’avais eu droit qu’à des froncements de sourcils plus ou moins convaincants et à des menaces de mitard. Sérieusement ?! Je me souviendrai toute ma vie de son visage quand j’ai explosé de rire.

-Allez ! Retourne dans ta cellule !

-Vous êtes aussi effrayant qu’un lapin, l’insultai-je, parfaitement consciente du risque de représailles.

Il devait savoir que j’étais dangereuse parce qu’on m’avait laissé ma muselière, dont je me serais bien passée, d’autant plus que tant qu’on ne me touche pas ou qu’on n’essaie pas de me contraindre à quoi que ce soit, je ne mords pas. Pas non plus tant qu’on ne m’attache pas. Le gardien, un peu décontenancé, se contentait de me regarder, les bras ballants. Puis il prit une décision, et choisit de faire usage de la force : il m’attrapa par un bras, ignorant mes grondements et me traîna de force jusqu’au « secteur spécial » comme disaient certains gardiens. L’isolement, encore. Je me débattis, d’abord pour m’amuser, puis pour me libérer. J’avais passé bien assez de temps seule dans une pièce capitonnée sans ouverture sur l’extérieure, je ne voulais pas que ça recommence.

Résultats des courses, j’avais passé le reste de mon séjour dans cette prison de substitution ici, à l’isolement. Encore que ça n’avait pas été si terrible qu’à DearDeath. Au moins, j’avais une fenêtre qui donnait sur l’extérieur, et j’en profitais pour regarder les oiseaux dehors. A intervalle réguliers, quelqu’un me portait un repas chaud et de l’eau, et on m’autorisait à sortir seulement pour me laver ou évacuer. Ouah, ya vraiment aucun mot pour dire ça proprement, n’est-ce pas ? Bref !

A la fin du mois, un car se déplaça rien que pour nous ramener à DearDeath. Je ne savais pas si j’étais heureuse de retrouver cet endroit que je considérais presque comme ma nouvelle maison et ses gardiens violents et aigris, ou si j’étais triste de retrouver par le même élan la salle d’isolement froide et sombre. Je suivis d’un pas enjoué les gardiens qui s’occupaient de nous répartir dans nos cellules, tout en remarquant derrière le groupe un tout petit détenu, plus petit encore que moi, qui trottait, un peu perdu dans la cour. Je n’eus pas le temps de m’attarder plus que ça sur lui parce qu’il fallût entrer dans le bâtiment.

Ouah ! Qu’est-ce que ça pue ! J’étais horrifié par l’odeur forte de peinture encore fraîche, et pour une fois, je fus sacrément contente que le cuir de la muselière soit là pour cacher un peu l’odeur de la peinture. A la place, j’avais le parfum âcre du cuir, c’était presque agréable, là où d’habitude je râlais. Arrivés au deuxième étage (encore une connerie américaine, ça ! dire deuxième étage alors qu’on n’est qu’au premier… mais bon, différences de cultures, hein ?) je restai sceptique devant l’embranchement. Deux couloirs ? Et on sera rangés en fonction de quoi ? Du sexe ? De la couleur d’uniforme ? Du matricule ? Et merde, mais ils pouvaient pas attendre que l’odeur horrible de leur peinture retombe ?

Une gardienne nous répartit, visiblement par sexe, elle « rangea » les hommes dans ce premier couloir, avec l’aide d’un collègue, pendant que d’autres gardiens nous surveillaient du coin de l’œil, prêts à tout éventualité. Je regardai un peu partout, redécouvrant l’endroit. Ah ben merde ! Là, si c’était pas une caméra, je voulais bien être privée de sortie pendant trois semaines, et me sachant de plus en plus craintive à l’idée d’être en intérieur, c’était pas rien. Puis nous continuâmes et arrivâmes enfin au couloir des femmes. Mieux, pas que je n’aie pas envie de dormir en compagnie de robustes détenus dangereux, mais la nuit, je dors, je fais pas de conneries.

Pendant la répartition (tiens ça sonne comme un Harry Potter, ça…), j’entendis une détenue blonde, et probablement originaire d’Europe de l’Est vu son nom, râler quand la gardien écorcha son nom en lui désignant sa cellule. Tiens, j’étais séparée de Blanche cette fois. Je lui adressai un signe encourageant de la main avant de rentrer dans ma cellule, numéro deux. J’étais avec petite Alice, que je regardais d’un œil nouveau depuis l’épisode avec Michelin. Sagement, je bondis sur la couchette du haut après avoir reçu des réponses du type « rien à foutre » pour savoir si ça dérangeait quelqu’un que je dorme en haut. Juste avant que la gardienne referme la grille de la cellule, elle nous envoya une dernière coloc’. C’était un peu con d’ailleurs, vu que y’avait que trois lits, et qu’on était déjà toutes dedans. Puis je compris qu’elle avait confondu la nouvelle venue avec moi. En effet, nous avions tous deux un machin sur le visage.

Je lâchai un rire amusé en reconnaissant le détenu de tout à l’heure, le tout petit un peu perdu. Eh ben notre chère gardienne venait de lâcher un mec dans une cellule de filles, génial ! Je décidai de prendre l’erreur à la rigolade, d’autant plus qu’il n’avait pas l’air bien méchant.

-Salut, moi c'est Abel. Je crois que je serai votre nouvelle colocataire à partir de maintenant.

Je sentis un sourire narquois se dessiner doucement sur mes lèvres, masqué par cette chère muselière. Même lui trouvait l’erreur fait par la gardienne risible. Accroupie sur ma couchette, je me permis de le regarder un peu mieux, fascinée par l’expérience que ce serait de passer la nuit dans la même pièce qu’un type enfermé à DearDeath. J’étais à la fois un peu effrayée et complètement surexcitée.

-Enchantée, Abel.

Je fis une ébauche de révérence ironique, manquai de tomber parce que j’étais toujours accroupie, puis enchaînai.

-Moi, c’est Angélique. Que fais-tu donc ici ? Tu t’es trompé de route ? ris-je doucement.

C’était une situation amusante, et il ne serait pas dit que je n’en profiterai pas au maximum. S’il était muselé c’est qu’il devait avoir quelques petites démangeaisons au niveau des dents et des mâchoires, qu’il était prêt à sauter sur les gens pour les mordre. D’autant plus que… oui, en métal le machin. Ouuh ! Fort bien, trèèès amusant… Je me rendis compte aussi que la gardienne qui nous avait répartis devait être sacrément bigleuse en plus de n’avoir aucune notion en langues étrangères pour confondre un mec blond avec une fille brune.

En tout cas, une chose était sûre, j’allais passer du temps dans cette cellule avec ce garçon, qui devait, visiblement, pas avoir bien plus que mon âge, et j’étais bien décidée à bien m’amuser. Comme toujours !
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Abel Bone
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeVen 5 Sep - 22:46

Weezer ♪ Island in the sun

La fille à la muselière, juchée sur la couchette du haut, est la seule à me répondre. Les autres sont... Muettes ? Je m'en fiche un peu, je ne compte pas m'éterniser ici. Il y a bien un moment où ils vont s'apercevoir de leur connerie et me renvoyer dans ma cellule, avec le Guide.
Angélique me salue, se présente et me demande ce que je fais là. C'est bien normal. Je repère un accent qui ressemble à celui du cuisinier Basile. Peut être qu'ils sont de la même famille ?

« Oui. Je voulais aller dans ma cellule, avec le Guide. Mais je me suis retrouvé là. J'ai vu Rose mais la gardienne m'a mis là dedans avant que je la rejoigne. »

Il y a un petit silence. Je cligne plusieurs fois des yeux en dévisageant mes compagnes de cellule. Chacune est installée sur sa couchette et n'a pas l'air décidé à me céder la place. Je vois... Inutile d'espérer avoir un oreiller cette nuit. Je dois réparer cette « erreur judiciaire » tout de suite. Si ça se trouve, ce sera pareil pour la bouffe et si je peux dormir en rond par terre, je ne peux pas me passer d'un repas ! Surtout pas après la bonne bouillie au chocolat distribuée régulièrement à Hawkword jail.
Je me détourne des filles et agrippe les barreaux de la cellule, pour crier mon désaccord. Ma voix étouffée transperce à peine l'acier qui recouvre ma bouche si on considère la distance qui me sépare de la première gardienne.

« HEEEYYYY ! FAITES MOI SORTIR ! JE SUIS PAS A MA PLACE ! C'EST UNE ERREUR ! »

Une matraque fonceuse percute mes doigts avant de rebondir sur un barreau dans un bruit sonore et de s'échouer plus loin dans le couloir. Sa propriétaire, une gardienne à l'air revêche et décoiffée, arrive pour la ramasser et la glisser à l'arrière de son pantalon.

« Ferme la. T'es en taule parce que tu le mérites, salope de raclure. »

Et elle s'en va. Mais non, enfin, elle n'a rien compris cette cruche ! … Je veux retourner dans ma cellule. Je veux mon Guide.
Je fais une tentative différente. J'agrippe fermement les bords de ma muselière et tire. Ca me fait mal à la mâchoire et au cou mais je tente tout de même. Je finis par tourner sur moi même et sautiller à cloche pieds, grognant et m'acharnant jusqu'à tomber par terre. Je ne sais pas ce que ça peut me rapporter d'enlever ça mais j'aurais toujours un avantage de plus. Et puis si ça les fait me sortir ou se rendre compte de l'erreur...
Je n'y arrive pas ! Ca m'énerve ! Je veux ma cellule ! Mon Guide ! Je veux...
J'ai une idée. Une fois n'est pas coutume, comme on dit. Je me rapproche du lit double et m'agrippe au bord du matelas du haut avant de me hisser à la force des bras, jusqu'à pouvoir poser mes coudes et ma tête. Je m'agrippe comme je peux, les jambes repliées sur mon ventre et les pieds en appui sur le dessous du sommier.

« Hey, Angélique, hein ? Tu pourrai m'aider à voir une fille dans la cellule à côté. Elle s'appelle Rose. Rose Eden. »

Je n'ai pas de plan, mais j'espère qu'Angélique en a un. Sinon on devra attendre une prochaine sortie et ils n'ont peut être pas prévu ça avant le lendemain.

« Et sinon... Je pourrai dormir dans ton lit ? Au cas où je pourrai pas sortir d'ici avant la nuit ? »

Ouais, j'ai de l'espoir. Mais on sait jamais. De toute façon, je peux pas vraiment me battre convenablement. J'ai ma muselière.

« Au fait, pourquoi t'as une muselière ? »
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeMer 10 Sep - 12:43

Evidemment, il s’agissait d’un terrrrrrrrrible malentendu, ma chère ! Bien sûr ! Le garçon appelé Abel m’expliqua qu’il n’avait rien à faire ici (comme si on n’avait pas remarqué !). Quand il évoqua une certaine Rose, je réagis enfin. Rose… C’était pas par hasard le nom de ma troisième coloc’ ? La blonde glaciale qui n’adressait jamais la parole à personne ? Marrant. Ces deux-là s’entendaient bien ? C’était con que la gardienne l’ait confondu avec moi, avec un peu de chance il aurait pu se glisser dans sa cellule à elle. Il s’agrippa aux barreaux et s’époumona pour attirer l’attention des gardiens. Dehors, la gardienne lui lança un objet que, de mon point de vue, je ne distinguais pas. Je ne fis que l’entendre, et j’en déduisis qu’il s’agissait probablement d’un objet dur et qui devait relativement être douloureux si on frappait quelqu’un avec.

-Ferme la. T'es en taule parce que tu le mérites, salope de raclure.

Oouuh, la violence de ces paroles ! J’en frissonne, madame. Je ricanai, me moquant ouvertement d’elle et de ses efforts pour nous intimider. Abel se résigna à rester un peu plus longtemps en notre compagnie. La façon dont il se mit à tirer sur sa muselière me rappela le jour où Blanche m’avait frappée, délicieux jour s’il en était. Son acharnement à retirer cette entrave était totalement attendrissant… Il me rappelait un chien qui gratte avec ses pattes avant la main qui lui ferme la gueule pour l’empêcher d’aboyer. Il finit par abandonner sa tentative de libération et se suspend à mon lit. Intriguée, je me penchai un peu en avant pour avoir mon visage au niveau du sien. Ça me faisait mal à la nuque, là où le cadenas de la muselière reposait sur ma peau.

-Hey, Angélique, hein ? Tu pourrais m'aider à voir une fille dans la cellule à côté. Elle s'appelle Rose. Rose Eden.

Mon impression se confirmait : le petit Abel avec la bonde dénuée d’émotion. Je trouvais ça tellement étrange… Lui bouillonnait tout le temps, d’après ce que j’avais déjà vu de lui, et elle… rien. Juste une impassibilité qui parfois m’effrayait un peu. Un tel calme pouvait cacher une puissance démesurée, tous les fans de dessins animés et livres fantasy vous le dirons ! Comment attirer suffisamment l’attention de la gardienne suffisamment longtemps pour qu’elle se rende compte qu’Abel n’avait rien à faire ici ? En l’appelant, tout simplement ? Non, ça avait déjà foiré une fois, ça risquait pas de fonctionner la deuxième. En foutant un merdier pas possible ? Pourquoi pas. En convainquant Abel de faire genre qu’il m’agressait et essayait de me tuer ? Hum, pourquoi pas pourquoi pas… Ça pourrait marcher.

J’allais lui proposer, au cas où il devrait rester ici si jamais on n’arrivait pas à faire assez de bordel pour alerter la gardienne, de prendre ma couverture puisque j’avais l’habitude de dormir dans le froid. Et puis nous étions encore un peu dans l’été, ce qui faisait que les températures étaient encore clémentes. Du coup, quand il me demanda s’il pouvait partager mon lit cette nuit dans ce cas précis, je me sentis faire le gros dos et gronder sourdement. Non, calme-toi, Angie, il avait l’air trop naïf pour avoir pensé à mal. Je respirai calmement et apaisai ma respiration : il ne fallait pas qu’il s’énerve, surtout si nous devions nous battre dans un endroit aussi confiné. Le seul point positif pour lui aurait été qu’on aurait définitivement attiré l’attention de la gardienne, dans le couloir.

-M’en veux pas, mais j’ai un mal fou à vivre dans la promiscuité. Tu pourras dormir d’un côté et moi de l’autre s’il te plaît ? J’ai horreur du contact physique…

Je lui laissai d’ores et déjà une place, au cas où il voudrait prendre ses marques. Pas facile si on n’a pas l’habitude de dormir en hauteur, et d’autant plus quand ici, on n’a pas de protection pour éviter de tomber et de se fracasser le crâne sur le béton sale. Encore que maintenant il était un chouïa plus propre. Je me poussai dans un coin du lit, le plus proche de la porte afin d’avoir un semblant d’impression d’être plus libre. Moins enfermée.

-Au fait, pourquoi t’as une muselière ?

Je laissai échapper un petit éclat de rire tout en songeant à la manière dont j’allais attirer la gardienne par ici. Peut-être même que je pourrais lui piquer sa clef ou son arme… J’hésitais à me livrer à lui, alors qu’il n’était là que par accident.

-Pour m’empêcher de m’arracher une main, parce que j’étais menottée. Du coup maintenant, on estime que j’ai besoin de ce machin en continu. Bon, y a aussi le fait que j’aime pas qu’on essaie de me toucher ou de m’attacher, du coup quand c’est le cas je mords. Mais bon, j’en suis pas encore au stade où je bouffe les gens ! ris-je.

Je me penchai sur les barreaux, et tendis un bras dehors, de telle façon qu’on ne verrait de l’extérieur qu’une main dépassant des grilles. Puis j’appelai la gardienne doucement, sans essayer de lui faire croire que je manigançais un truc. J’avais pas plus envie que ça de passer la nuit avec Abel dans la cellule et une sorte de crainte pernicieuse montait lentement en moi par rapport à ça. J’écopai du même traitement qu’Abel, à ceci près que j’eus le réflexe, acquis par l’expérience du blondinet, d’attraper la matraque au vol. Je parvins à la rattraper du bout des doigts et me précipitai en avant pour assurer ma prise sur le manche. Je caressai doucement le matériau doux et lisse dont elle était faite, fascinée par mon exploit. J’avais réussi à prendre à un gardien son arme, à défaut d’une arme à feu, j’avais récupéré sa matraque. Il n’y a pas à dire, j’étais plutôt fière de moi !

Malheureusement, ma joie ne dura pas, la gardienne se planta devant la porte de la cellule et me toisa, les mains sur les hanches et complètement caricaturale. Ses yeux noirs lançaient des éclairs et il émanait d’elle un mélange de colère et de honte. Ah ben ouais, cocotte, faut faire plus attention à ses joujoux si on veut les garder longtemps.

-Allez, Loiseau. Sois pas idiote et rends-moi ça. Tu ne voudrais pas passer la semaine qui vient à l’isolement, si ? C’est une rumeur courante chez les collègues que tu n’aimes pas les espaces clos, et crois-moi, je n’aurai aucune pitié pour toi si tu commences à te taper la tête contre les murs une fois à l’isolement. Alors rends la matraque et tiens-toi tranquille.

Je me mordis la lèvre, indécise. J’aurais bien aimé la défier, mais la peur de l’isolement me clouait le bec. Une semaine, c’était super long… Plus encore que pour la fois où j’avais tué deux types dans la cour, où je n’avais passé que deux jours enfermée dans le noir. Elle dut s’apercevoir de mon hésitation parce qu’elle haussa un sourcil et tendit la main devant elle, paume ouverte, ordre supplémentaire et silencieux de me soumettre à sa loi. Je tenais là mon plan pour faire sortir Abel. Un sourire mauvais se peignit sur mon visage, faisant briller mes yeux d’un éclat nouveau. Petit à petit, mes épaules furent secouées par un fou rire silencieux mais physiquement remarquable.

-Venez donc la prendre vous-même… la provoquai-je.

Elle poussa un long soupir et fit demi-tour, retourna s’asseoir à l’autre bout du couloir. Abasourdie, j’en laissai tomber la matraque sur ma couchette. Quoi ?! Pas de réaction, rien ? Je m’assis en tailleur sur le matelas, à la recherche d’un autre plan. Celui-là m’avait pas l’air trop mauvais, en plus ! Méchante gardienne ! (quelle insulte, Angie, chapeau !)

J’enrageais. Bordel, mais on me refusait pas un affrontement ! Non, décidément, c’était vraiment trop cruel de sa part. Je fis la moue, et grognai. Je devais me contenir de toutes mes forces pour ne pas sauter au bas de mon lit et faire les cents pas dans la cellule, au risque de donner le tournis à mes coloc’s. De dépit, je balançai la matraque dans le couloir en grondant plus fort. Calme-toi, Angie, calme-toi.

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc… marmonnai-je en me balançant lentement d’avant en arrière.

Une fois ma sérénité retrouvée, malgré la colère qui couvait toujours, je me tournai vers Abel et entrepris d’en apprendre un peu plus sur lui.

-Et toi ? Qu’est-ce que tu fiches ici avec ce machin sur le nez ? Et puis surtout, comment tu as fait pour mettre les gardiens suffisamment en colère pour qu’ils te punissent de la sorte ?

Ça m’intéressait bien de le savoir, histoire de voir si je ne pouvais pas avoir quelques tuyaux pour me faire taper dessus. J’aimerais bien éviter la petite pièce avec laquelle m’avait menacée la gardienne, mais si ça devait faire partie de la punition, pourquoi pas !

-Et sinon, pour Eden, je cherche encore une solution. Pas que je ne veuille pas que tu restes ici, t’as l’air sympa, mais…

Je ne finis pas ma phrase, incapable de poursuivre. Ouais, j’étais pas hyper motivée à l’idée qu’il soit enfermé ici pour le reste de la journée, et j’avais beau me dire que c’était qu’un sale moment à passer, je n’arrivais pas à me faire une raison. En plus il avait vraiment pas l’air méchant, juste un peu perdu. Peut-être la raison était-elle l’absence de ce guide dont il m’avait parlé à l’instant. Un Guide avec une majuscule même, vu le respect et l’admiration dans sa voix. Il était tout seul, sans sa copine et sans son Guide, à décider seul de ce qu’il devait faire.

Et si j’essayais d’appeler Eden en haussant un peu la voix ? Elle était dans la cellule juste à côté, et ça devait pas être bien compliqué d’attirer son attention, surtout si je parlais d’Abel. Le problème, c’est que la gardienne se rendrait compte de l’erreur et que le petit blond se retrouverait catapulté (pas littéralement, hein ?) dans le couloir des hommes sans voir la Canadienne. Bon, en un sens, ça m’arrangeait vu que du coup j’aurais plus besoin de partager mon lit et qu’il ne risquait pas de s’étaler dans son sommeil. Mais d’un autre côté, je trouvais ça injuste pour eux.


Dernière édition par Angélique Loiseau le Sam 13 Sep - 15:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeVen 12 Sep - 22:53

D'espairsRay ♫ Animal mania

Elle accepte de me laisser une place et je souris, même si ça ne se voit pas. Au moins, j'ai un endroit où pieuter cette nuit, si la situation ne s'arrange pas d'ici là. J'ai toujours le mince espoir de voir le Guide venir me chercher avec son air supérieur plein de puissance et agacé que je ne sois pas à ses pieds.

« Okay. »

Je ne suis pas du genre difficile. Moi non plus je n'aime pas tellement la promise cuite. Probiscuit... Bref, je n'aime pas que les gens me collent. Comme elle me laisse une place, je l'occupe aussitôt et me roule en boule comme je le fais d'habitude, sauf que je suis sur les draps. C'est pas l'heure de dormir encore. Je pose ma joue sur mon avant bras et observe la fille, Angélique. Elle m'explique pourquoi, comme moi, elle porte une muselière. Alors c'est pour qu'elle ne se mange pas le poignet ? Je trouve ça bizarre... Qui voudrait se manger soit même ? Si elle veut que quelqu'un la morde, je peux m'en charger, hein. Elle m'a l'air un peu faiblarde en plus.
Je ne réponds rien, parce que si le Guide m'a bien appris un truc, c'est à utiliser les gens avant d'en faire de la chair à pâté. Et j'ai besoin de cette Angélique pour me faire sortir d'ici, voir Eden et rejoindre le Guide dans ma vraie cellule.

Je suis la suite des événements sans bouger d'un poil. Angélique attire la gardienne de tout à l'heure et sa matraque, pour la lui piquer. On a une arme ! … En fait, je m'en fiche. Cette chose ne peut pas servir à me libérer la mâchoire et je ne me bats pas avec des outils.
La gardienne n'est pas franchement coopérative, alors qu'Angélique la provoque d'un façon à laquelle je n'aurai même pas essayé de résister. La matraque finit au sol et nous complètement seuls et livrés à nous mêmes.
Si ça me fait un petit peu chier et me fait promettre à moi même que je vais en faire baver à cette gardienne, Angélique a l'air de le prendre vraiment personnellement. Je lève la tête en la voyant pas super bien, dans une pose inquiétante. Oh, ça ne m'inquiète pas vraiment, ce n'est pas comme si je me souciais de son cas, juste... Bizarre. Et elle marmonne des couleurs avec des syllabes à rallonge. Bleu. Blanc. Je fouille la cellule des yeux, mais rien n'est bleu ou blanc. Au pire, ya les uniformes gris mais bon... Au moment où je commence à chercher une autre signification, elle se calme et redevient tout à fait me normal, me questionne sur ma propre muselière. Je me sens plutôt enthousiaste à l'idée de raconter ma vie. Personne me la demande jamais.

« J'ai ça depuis longtemps. Avant d'être en prison, je mordais et tuais des gens quand j'en avais marre de les voir. Alors comme ils ont peur, ils m'ont mis ça. Et voilà. »

Pour faire bonne mesure, je tire dessus. Le mince filet d'espoir que je nourris encore s'évapore avec un petit craquement des vertèbres de ma nuque. Je préfère arrêter là les frais. Mourir comme ça serait trop bête.
Angélique me parle ensuite d'Eden. Je me sens tout émoustillé et redresse mon dos, avec l'impression que mes cheveux suivent la même ligne directrice. Oh, elle n'a pas de plan. Mais au moins, elle veut m'aider.

« Au fait, si tu veux te manger, laisse moi faire. Je me débrouillerai bien mieux, je suis sûr. J'ai de l'expérience dans le domaine. »

C'est ce moment que choisissent deux gardiennes pour investir les cellules. Elles distribuent des sandwich enroulés dans du film alimentaire. Mon ventre se met aussitôt à gargouiller. Je me jette sur mon pain et... bloque sur ma muselière. Je vois qu'Angélique a eut le droit à ce qu'on lui retire la sienne. Je vais quémander auprès de la femme qui a l'air la moins gentille. Elle m'observe un instant, un sourcil relevé.

« Mais t'as rien à foutre là toi... Edmonde... ?
-Oh, tant pis, ça attendra demain. On n'aura qu'à faire comme si on avait rien vu. Pas envie de faire du boulot supplémentaire et je te parle même pas de la paperasse. S'il en fout une en cloque, y'aura qu'à l'envoyer en bas. Ils s'occuperont de la chose qui sera produite. »

Hein ? Je ne comprends pas grand chose, mais une clef vient libérer ma mâchoire. C'est tout ce qui importe. Alors que la grille de la cellule n'est pas encore refermée, je mords dans le sandwich... et recrache des bouts de cellophane.

« Pfffr.... »

Une minute plus tard, je me lèche les doigts. Fini le sandwich. Le goût était passable mais j'aurais avalé n'importe quoi.

« Alors, tu veux que j'en profite pour te mordre ? » fais je en regardant Angélique, beaucoup plus jolie avec le visage à découvert.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeSam 13 Sep - 19:50

[ce post-là est plus court que d'habitude >_<]


Aaah… Nous avions donc un petit cannibale mangeur de gens vivants un  peu susceptible. Enfin susceptible… Disons que d’après ce que je comprenais, il n’était pas très patient et en venait rapidement à se débarrasser des gens qui le gênaient. Et comme il était différent des autres, par peur, par rejet, on lui avait entravé la bouche par cette muselière. Le pauvre, il me faisait presque pitié. Personnellement, j’avais jamais mangé de gens, même si le goût du sang était… capiteux. Quoique, ça dépendait aussi de la personne. Certains avaient un goût vraiment immonde, Michelin par exemple… Lui, il avait vraiment un sale goût, qui restait sur le palais et à l’arrière de la langue, et qui en plus donnait soif. Ne serait-ce que pour pouvoir faire passer le goût.

-Au fait, si tu veux te manger, laisse-moi faire. Je me débrouillerai bien mieux, je suis sûr. J'ai de l'expérience dans le domaine.

Euh… Je reculai un peu, légèrement effrayée par sa proposition. Je… j’étais pas sûre d’avoir très envie qu’il grignote un morceau de mon corps. Je surpris ma main droite, dont j’avais croqué le poignet le jour de mon arrestation, en train de trembler un peu. Pour l’empêcher de continuer plus longtemps, je la posai paume ouverte sur le matelas et refermai ensuite mes doigts sur le drap. Puis je baissai les yeux. Non, je ne voulais pas qu’il me mange, même si son « expérience » avait quelque chose de tentant. Alors que j’allais lui répondre, deux gardiennes entrèrent dans notre cellule pour nous  passer des sandwiches. L’une d’elle tendit les mains vers moi, manifestement pour me retirer ma muselière. Je grondai et me reculai un peu pour me mettre hors d’atteinte, je voulais pas qu’elle me touche ! Pourtant, elle réussit à agripper une sangle et tira mon visage en avant pour pouvoir déverrouiller le cadenas. Je m’empressai de retirer cette saloperie en cuir de ma peau. Quand la dernière sangle glissa de derrière ma nuque, un long frisson de plaisir parcourut mon dos. Enfin ! Enfin libre de ce machin ! Je retirai le plastique qui enveloppait mon sandwich pendant qu’Abel sollicitait l’aide d’une des deux gardiennes. Ah, ben c’est pas plus mal, peut-être allait-il sortir de notre cellule du coup.

Forcément, aucune des deux n’a envie de remplir des papiers, mais elles pourraient très bien faire comme si Abel n’avait jamais été « mal rangé ». Simplement le ramener auprès de son Guide, voire d’Eden. Par contre, ce que suggérait la deuxième me révolta. Nanmého ! Déjà, je pense qu’aucune d’entre nous ne désirerait se retrouver dans pareille situation… embarrassante… ici. Ensuite, ce qu’elle supposait en parlant du sous-sol me fit l’effet d’une douche froide. Qu’est-ce qui se tramait là-dessous ? Et puis merde, j’ai beau ne pas avoir une grande sympathie pour les gens en général, c’est dégueulasse la façon dont cette femme parle d’un bébé à naître ! Une « chose »…

Pendant que j’enrageais et grognais après les deux gardiennes, qui d’ailleurs m’ignoraient très copieusement, Abel engloutit son repas en quelques coups de mâchoires. En effet, il m’avait l’air de posséder une certaine maîtrise de ses dents. Je me laissai tomber en position assise, en tailleur, sur mon lit pour manger à mon tour le sandwich. Dès la première bouchée, je compris que ce qu’on appelait sandwich ici n’était rien d’autre que deux tranches de pain séparées par une couche de pâte bizarre qui n’était ni du beurre de cacahuète, ni du beurre… quoique… le goût s’en rapprochait, à condition qu’il soit rance. Il ne me restait qu’un petit bout de sandwich quand Abel reprit la parole. Il me demandait si je voulais qu’il me morde ? Là tout de suite ? Je terminai mon repas en deux bouchées, et regardai attentivement Abel, détaillai sa mâchoire maintenant qu’il était libre de sa muselière. Puissante, habituée selon ses dires à déchirer la chair.

Je dois avouer que l’idée qu’il me domine ne peut que me réjouir, l’idée en revanche qu’il me tue ne me plaisait guère. Et puis le fait qu’il me morde impliquait une relative proximité avec lui, il devait être assez proche pour que ses dents trouent ma peau. Un frisson me traversa l’échine et je tremblai, à moitié enthousiaste et à moitié apeurée. En jetant un regard dans le couloir vide où résonnaient quelques échos de conversations, je réfléchissais à comment je pouvais empêcher Abel de m’arracher la gorge. Parce que de toute évidence, et d’après ce qu’il m’avait confié, il se lassait assez vite des gens, et les gens dont il se lassait mourrait vite, et de sa main. Enfin… de ses crocs ! Je finis par relever les yeux vers lui, encore un peu intimidée. Bordel, Angie, tu te targues de n’avoir peur de rien, fais honneur à ce que tu dis ! Je me redressai et m’approchai à peine d’Abel, toujours aussi peu pressée de me retrouver au contact de quelqu’un.

-Pourquoi pas ? Du moment que tu ne me tues pas ni que tu me prives d’un bout de moi.

J’avais la sensation que je prenais le risque de le mettre dans de mauvaises dispositions, alors je repris rapidement.

-Pas que je craigne la douleur, nooooon, j’adore, au contraire. Mais… je veux pas mourir, je préfère avoir mal. Frappe-moi si tu veux, mords-moi si tu veux, fais-moi saigner si tu veux. A peu près ce qu’il te plaît tant que tu me laisses la vie et que tu évites de (trop) m’abîmer, je te prie.

Je sentis mon cœur et ma respiration s’accélérer sensiblement quand mon regard tomba sur le relief de sa mâchoire et qu’une légère vague de peur mêlée d’excitation m’envahit. Comment pouvais-je rester concentrée sur une solution pour attirer l’attention d’Eden dans ces conditions ?! Je m’en sentais presque coupable, tiens !
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Abel Bone
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeDim 14 Sep - 21:33

[c'est court aussi, c'est mon huitième post de la journée et Abel est pas du genre à penser des masses ^_^]


hide ♪ damage

Oui ? C'était un oui ? Je n'en reviens pas vraiment, jamais ça ne m'était arrivé ça. D'habitude, quand je dis à quelqu'un que je vais le tuer et/ou le mordre, ou dans l'autre sens, il essaie de s'enfuir en hurlant. Il essaie. Et puis ça fait un moment que je n'ai pas eu d'ordre de mordre, alors ça me fait plaisir aussi. Mes dents me démangent et le steak tendre de la cantine, ou le steak haché en tout tout tout petits morceaux, ça ne me suffit pas.

La fille, Angélique, veut que je la morde, que je la frappe (ça c'est pas trop mon truc par contre), mais pas que je la tue ou que je lui arrache un bras. C'est de bonne guerre je suppose. Si ça peut m'aider à me défouler. Je jette un coup d’œil aux deux autres filles de la cellule. Elles n'ont pas l'air de vouloir participer...

Je me rapproche plus près d'Angélique. Je sens son parfum, il est naturel, avec un soupçon de savon je crois. Logique, tout le monde se lave. Sauf moi si je peux l'éviter. Mon visage est à quelques centimètres de son cou, de son épaule. Je me sens tout puissant, un peu comme le mâle alpha d'une meute de dingo. Pourquoi ? J'ai Eden Rose, ma femelle principale. Et là Angélique.
Je passe mon bras autour de sa taille pour l'attirer plus près de moi. Je m'apprête à la morde, mais je ne dois pas la tuer... C'est un nouveau concept à essayer. Je vais éventuellement aimer. Ensuite, je le raconterait au Guide. Et si Rose veut le faire aussi, ce sera génial. Si j'aime.

Je découvre son épaule et la mord subitement. Il y a le goût de sa peau sur ma langue, je presse. Quand je sens le fer du sang dans ma bouche, je me retire et admire mon œuvre. De chaque côté de son épaule, il y a la marque de mes dents, profondément enfoncée. Petit à petit, perle le sang. Ce sont des petites billes écarlates, très jolies. J'en lèche une et laisse le goût imprégner ma langue. C'est bon. Moins qu'un steak, c'est sûr, mais ça se laisse manger.

De mon bras qui la ceinture toujours, je l'amène brutalement plus près de moi et tire ses cheveux pour forcer sa tête à partir sur le côté et en arrière. J'ai accès à sa gorge et je ne me gêne pas. Je lui fais subir le même sort qu'à son épaule. Là, et puis entre les deux morsures. A chaque fois, j'admire l'arrivée du sang.

Question : elle aime ? Et moi, surtout, j'aime ? Oui, ça oui. Je viens de découvrir une nouvelle activité. C'est encore mieux que de défoncer le cul du Guide !
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeLun 15 Sep - 23:15

J’appréhendais encore ce qu’il allait faire, me demandant si je n’avais pas fait le mauvais choix, si je n’aurais pas dû rester sage et seulement attendre que les gardiens ou des détenus me frappent… Je n’osais même pas lever les yeux vers les siens, oranges comme ceux des fauves. Je ne faisais même pas attention à mes coloc’s, me contentant de stresser un peu plus que prévu. J’avais le regard encore plus fuyant que d’habitude, avec une préférence pour les coups d’œil vers le sol de la cellule. Vers le lit du dessous, où se trouvait Alice, que je n’avais pas envie d’impliquer dans… ce qui allait suivre. Elle était bien trop adorable, et visiblement, la fois où l’on s’était parlé vraiment pour la première fois, elle n’avait pas saisi ce que j’insinuais par « des goûts particuliers », je ne tenais pas à lui faire vivre une telle désillusion, si rapide et violente.

Quand Abel s’approcha un peu plus de moi, je frémis. Pas que je renonçais, non, sûrement pas, même si j’avais sincèrement et de plus en plus peur de savoir s’il serait capable de se retenir de me tuer. Je restai absolument immobile, ne bougeant pas d’un cheveu, me satisfaisant bien assez de regarder le petit blond s’approcher. Je n’osais pas bouger, à vrai dire, à moitié terrifiée par cette proximité inhabituelle, et à moitié hâtive. Je voulais savoir ce qu’il allait ce passer, je voulais savoir ce qu’il allait faire, je voulais savoir quelle force il avait dans sa mâchoire, je voulais savoir si ç’allait me plaire, je voulais savoir tellement de choses !

Un frisson raidit tout mon corps en même temps qu’il passa son bras autour de ma taille pour m’approcher plus de lui. Mon cœur loupa un battement, jetant un froid sur ma poitrine avant de repartir plus vite et plus fort. Cette fois j’étais sûre de mes sentiments, j’étais proprement terrorisée. Heureusement, il ne me laissa pas le temps de flipper plus que nécessaire et retira le tissu qui masquait mon épaule pour la croquer presque immédiatement. Je me mordis la lèvre pour me retenir de gémir de douleur. Bon sang, j’avais pas l’habitude ! Pourtant, je savais, je sentais qu’il n’en était pas encore au sang. Le contact humide de sa langue contre ma peau était étrange, jamais je n’avais été si proche de quelqu’un, que ce soit un ami ou un ennemi. J’eus un sursaut quand il raffermit la pression sur mon épaule et que je sentis clairement un déchirement. Cette fois, je relâchai ma prise sur ma lèvre pour ne pas me l’arracher en serrant les dents. Et avec les dents, les paupières. Je ressentais un mélange de peur et de plaisir, un truc très étrange qui me rendait folle. Il rouvrit la bouche et me lâcha, pour admirer son œuvre probablement.

Je m’écartai juste un peu de lui, pour pouvoir tourner la tête vers la plaie sans lui péter le nez, et le regardai laper une goutte de mon sang qui perlait doucement d’un des trous causés par ses dents. J’avais envie de faire de même, de goûter mon sang, pour la première fois depuis un moment, mais il ne m’en laissa pas le temps. Si pressé cet Abel… Mais bon, puisque j’étais tétanisée de peur, je ne m’en plaignais pas, je n’aurais pas fait le premier pas, c’était sûr. Il agrippa une mèche de cheveux pour me tirer en arrière et je ne pus m’empêcher de grogner, par réflexe, lèvres retroussées sur mes dents. Nan, c’était pas parce qu’il menait la danse qu’il fallait oublier pour autant que moi aussi je mordais. Pourtant, je me calmai très rapidement, pas la moindre miette de bleu ou de blanc, encore moins de rouge ou de noir. Je me surprenais moi-même aujourd’hui !

Lâche comme une poupée, je le laissai découvrir ma gorge, endroit pourtant vital de mon anatomie que je n’aurais exposée pour rien au monde. Sauf pour lui. Il ne répondait pas à mes critères habituels de violence, machisme et domination, mais je devais bien avouer que sa façon de faire me hérissait la nuque et me mettait des papillons dans l’estomac, en dépit de ma peur, toujours solidement ancrée en moi. Un sursaut violent raidit mon corps quand il mordit ma gorge, pas assez fort pour me tuer toutefois (et je lui en serai reconnaissante toute ma vie, je suppose…), puis je me laissai retomber doucement sur le matelas en retenant un gémissement. Il y avait Alice en dessous, je ne pouvait décemment pas…

Cette fois je dus me mordre la langue pour ne pas crier. Mon cœur battait vite et fort, et le goût du sang envahit ma bouche. Je m’empressai de déglutir avant de serrer les poings pour me ramener à la raison. Sans quitter ma position toutefois. Je restai immobile contre Abel, comptant le nombre de ses respirations pour m’ancrer dans la réalité, me convaincre de ne pas lâcher prise, de ne pas oublier qu’Alice était juste au dessous, que je m’étais promis de ne pas lui faire de mal, même involontairement. Mais merde, c’était tellement mieux que simplement être frappée ! Je fermai les yeux, savourant la douleur qui émanait de chacune des trois morsures qu’il m’avait faites.

D’un geste lent, je portai ma main à l’une des plaies pour y recueillir un peu de sang, que je léchai ensuite consciencieusement. Je me décidai enfin à réagir, à m’impliquer, et me redressai un peu pour me tourner vers Abel, un large sourire aux lèvres. Les siennes étaient légèrement rougies, et ses yeux fauves brillaient assez pour éclairer une pièce entièrement plongée dans le noir.

-C’est sympa de pas m’avoir tuée, chuchotai-je d’une voix rauque de m’être tue longtemps.

Je baissai à nouveau la tête et me laissai aller contre lui en ronronnant doucement. J’hésitais à en redemander. Je n’aurai peut-être plus d’occasion de recommencer avant une éternité… Comment convaincre un gardien de faire pareil ? Il n’y avait qu’eux pour faire des trucs pareils, les détenus voyaient autre chose, un autre chose qui ne me tentait pas le moins du monde. Aucun ne voudrait jamais être assez gentil avec moi pour me faire la même chose qu’Abel, pour me faire mal sans que ce soit purement dans le but de me soumettre.

Et comment dire les choses ? Simplement en énonçant une vérité ? En assemblant les mots sans effet de style ? C’était rare que j’aie du mal à dire quelque chose à quelqu’un. Tant pis, je devais me lancer.

-C’était génial. Les gardiens sont juste violents, il ne font que cogner, et ce que tu as fait était mille fois mieux. Merci.

Je me rassis sur mon matelas, et passai une nouvelle fois mes doigts sur les trois traces de morsures. Elles ne saignaient presque plus, en j’en vins à la regretter. La douleur restait la même, à peu de chose près, mais j’en voulais plus. Encore… Avec un ricanement de mauvaise augure, je me retournai et m’approchai à mon tour d’Abel, le sourire aux lèvres. Il n’était pas démesuré ni annonciateur de mort et de bagarre. Non, juste une proposition.

-Tu voudrais essayer toi aussi ? Je sais pas si tu aimes qu’on te morde, mais je peux te dire que c’était vraiment une expérience intéressante, que je suis prête à remettre n’importe quand.

En même temps, je tendais l’oreille pour pouvoir m’arrêter dès que j’entendrais un bruit quelconque, une gardienne dans le couloir, un éternuement, un « eeeuuuuh… » d’une Alice perplexe, un truc random qui pourrait me distraire ou m’empêcher de le mordre, si toutefois il acceptait.

-Alors ?
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeMer 17 Sep - 21:53

Girugamesh ♫ Beast

Elle aime. Je n'arrive pas à dire quel sentiment j'en retire. Ma principale pensée est que la mordre m'a procuré une montée d'adrénaline très appréciable. Le goût du sang m'a manqué, être brutal m'a manqué. Je ne peux pas faire ça avec Rose, quelque chose m'en empêche. Il y a ce truc tout chaud tout autour de mon cœur et dans mon ventre quand je suis avec elle. Je montre les dents aux autres, je veux juste la protéger. Mais avec Angélique, je n'ai pas cette barrière. Je m'en fous de son cas. Elle est juste un passe-temps provisoire. Du coup, j'aime bien. Et si elle aime et bien tant mieux je suppose. Je peux... Je peux continuer à l'utiliser. D'après ce qu'elle me dit, elle n'est pas du genre à adorer la vie bêtement, comme tant d'autres humains, ça non. Elle parle de violence avec des étoiles dans les yeux et se presse contre moi en me remerciant. Un bruit bizarre émane de sa gorge. Ca ressemble à un grondement, mais ce n'est pas menaçant. En appui sur mes bras tendus en arrière, je n'ai pas un geste pour elle. Je suis perplexe. Et puis une idée fait son chemin dans ma tête.
Angélique, elle sait ce qu'est la vie. Elle sait que ce n'est que souffrance. Elle sait que j'en suis un des maîtres. Elle veut que je recommence une autre fois. Elle a... Tout compris. Et moi ? Est ce que j'ai compris la même chose ? C'est un peu comme ça que je prends sa proposition de me mordre.

Devant sa question, je cligne plusieurs fois des yeux, ne sachant pas quoi répondre. Mais alors pas du tout. Ma pensée est claire pourtant et, une fois n'est pas coutume, j'arrive à réfléchir posément sans avoir de mal de tête.
Mon rôle est il prédéfini dans l'éternel à celui de prédateur et d'exécuteur ? Ou bien dois je moi aussi me soumettre à la violence et la souffrance ? Si je le fais, ça voudra dire que les gens comme Angélique peuvent aussi être les prédateurs. Est ce que c'est bien ? … Est ce que je suis supérieur ? Oui, mais seulement face aux gens qui se font des illusions. Angélique fait partie du même groupe d'illuminés... non, d'éclairés, que moi. Elle aime mordre, c'est donc bien qu'elle fait partie des prédateurs. Et si je devais aussi avoir cette faiblesse, cette soumission que j'offre pour l'instant au Guide uniquement ? Toute cette histoire devient compliquée et en même temps me conforte dans mon idée. Pour la première fois depuis le début, depuis la mort de... Elle. Je me rends compte que je ne suis pas seul. Non, pas seul.

« D'accord. »

Je remonte la manche de mon bras gauche et le temps devant moi, paume vers le ciel. Puis je referme mon poing et bande mes muscles. Je fixe les veines qui transparaissent sous ma peau matte au niveau de l'intérieur du coude et du poignet. Bleues, elles ne demandent qu'à être arrachées. C'est l'effet que ça me fait toujours sur les autres, quand je prends le temps de les regarder. C'est la première fois que je pense ça pour moi. Oui, peut être que je vais aimer ça, moi aussi.
C'est peut être bien l'heure de la révélation. Est ce que je dois aussi me soumettre à la grande loi que je diffuse partout sur l'humanité ?

Alors que j'attends, un bruit de pas me fait relever la tête. Une gardienne qui n'était pas là tout à l'heure passe, elle a le regard vide. Elle jette un regard dans notre cellule, mais seulement en bas. Elle ne pense pas à jeter un œil sur le lit en hauteur où je suis avec Angélique. Et puis elle passe son chemin, en traînant les pieds. Un fourmillement remonte mon dos depuis le bas des reins, puis meurt dans ma nuque après avoir redressé quelques uns de mes cheveux. Il y a quelque chose qui se trame, quelque chose qui ne m'est pas inconnu. Quelque chose de bien.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeMar 23 Sep - 21:19

Abel eut l’air complètement désarçonné par ma question. Avait-il autant l’habitude que ça d’être le dominant ? C’était étrange, parce que je n’aurais jamais pensé voir Eden dans le même état de soumission que moi juste à l’instant. Certes, c’était maintenant mon tour de mordre et de m’affirmer, mais elle, le faisait-elle ? Oh, pis merde, en quoi ça me regardait ? Tiens, ça me fit penser que je n’avais pas réfléchi le moins du monde à une nouvelle stratégie pour faire sortir Abel et lui permettre de retrouver sa dulcinée… Aaarh, fait chier ! Notre colocataire imprévu semblait réfléchir intensément à ma proposition, parfaitement concentré sur la question. C’était pas une décision à prendre à la légère, savoir si on voulait être mordu au sang, ou si on voulait se complaire dans l’absence de douleur.

Pendant qu’il se plongeait dans ses pensées, j’en profitai pour le détailler très attentivement. Il avait manifestement un visage enfantin, aux cheveux d’un blond blanc étincelant et des yeux fauves. En soi, un humain assez différent des autres, peut-être même un cas rare. Et très intéressant. Il était assez différent de la norme pour revêtir une importance à mes yeux. Et vue la façon dont il se servait de ses dents, la façon dont il m’avait fait du mal, la façon dont il considérait ma proposition, cette importance se trouvait avoir elle-même une certaine importance.

Finalement, Abel releva sa manche en me donnant son accord. Un frisson parcourut mon dos tandis que je sentis mon cœur accélérer. Jamais on ne m’avait autorisé à mordre, ni même demandé. C’était toujours punissable. Punissable, quand j’étais plus jeune, d’une claque ou d’une interdiction de manger ou de dessert. Punissable, plus tard, de lignes à copier, puis des convocations dans le bureau de la directrice, puis d’heures de colle. Et finalement, la réclusion. Alala… Une si belle carrière de mordeuse foutue en l’air pour si peu !

Sur le bras d’Able, juste sous sa peau hâlée par le soleil (pourtant rare en prison), les veines de son coude palpitaient avec force, comme si elles aussi étaient investies de la fougue de leur hôte. Voir ce sang pulser sous mes yeux, à seulement quelques centimètres de moi, me mettait dans tous mes états. Jamais, jamais je n’avais pris le temps d’admirer ainsi ce doux battement qui faisait frémir la peau, si on y faisait bien attention. Fascinée par ses veines, je m’approchai tout doucement pour les voir de plus près. Je n’osais même plus mordre son bras, tant cette occasion risquait de ne plus se reproduire. Pourtant, l’ayant déjà vu une ou deux fois à l’œuvre, je n’avais pas très envie de le mettre en colère en le faisant attendre.

Deux endroits en particulier battaient plus fort, sur l’intérieur de son poignet et dans le pli du coude. Là se trouvaient les deux plus grande concentration de bleu sous sa peau. C’était complètement étrange, je sentais mes lèvres se retrousser seules sur mes dents, un doux grondement roulant dans ma gorge. J’étais sereine, pourtant, pas le moins du monde surexcitée ni enragée comme quand je mordais, habituellement. Toute entière à la contemplation des veines de son bras gauche, palpitantes et terriblement attirantes, chaudes et soyeuses, je grognai de colère quand le passage d’une gardienne dans le couloir m’empêcha de mordre tout de suite. Elle interférait avec le plan initial, et si elle… Non, tout allait bien… Elle ne faisait que sa ronde, ne faisait que patrouiller passivement dans le couloir, sans même remarquer ce qui se passait sur ma couchette. Sans même remarquer les quelques gouttes de sang qui nous avaient échappé et qui étaient tombées sur les draps. Pathétique. Un bon gardien aurait noté un changement quelconque et serait intervenu… Mais pas elle. Bah, ça m’allait très bien, il n’y avait pas de raison pour qu’Abel me morde et qu’il n’ait pas droit de goûter lui aussi à la douleur. Elle était si délicieuse et douce à ressentir…

Une fois que la gardienne inattentive eut disparu hors de mon champ de vision, je me re concentrai sur Abel, et plus particulièrement sur son bras aux veines si alléchantes. Le saisissant de mes deux mains, pour l’empêcher de sursauter ou d’être parcouru d’un spasme quand je le mordrai, j’approchai mes lèvres de son poignet. Puis croquai une première fois. Cela faisait longtemps que je n’avais plus mordu quelqu’un, environ depuis Michelin, en fait. Sur ma langue, je sentais sa chaleur, entre mes dents, sa peau qui se plissait doucement avant de céder. J’avais l’impression de mordre un film plastique, pour l’élasticité, jusqu’au moment où l’on atteint la limite de la résistance à l’étirement du matériau, et que celui-ci se déchire. Le poignet n’était pas vraiment un endroit agréable à mordre, un peu trop plein de tendons et de nerfs, de touts petits os très fins qui risquaient de se ficher dans ma gorge, si un jour j’en venait à manger quelqu’un. Mais bon, ça risquait pas d’arriver, la consommation de viande humaine ne m’inspirait pas trop.

Sous mes dents, incisives et canines, sa peau et sa chair se déchirèrent dans un bruit inaudible à moins de l’avoir causé et d’être suffisamment près pour entendre le délicat chuintement associé. Un filet de sang se mit à couler doucement entre mes lèvres, posées sur son poignet. C’était cet endroit que choisissaient certaines personnes pour se suicider. C’est con, la vie mérite toujours d’être vécue. Ils tranchaient perpendiculairement au sens des veines, ce qui était en soi un moyen de rester en vie, puisque le sang coulait moins vite et moins fort qu’en incisant dans le sens de circulation du sang. M’enfin, pour l’instant, je savourais simplement le goût entêtant et acide du sang, ferreux, aussi. Puis je lâchai son poignet pour admirer l’écoulement du sang d’Abel, le long de son bras, depuis la marque en forme de lune imprimée dans sa chair. J’avais peut-être moins de puissance que lui dans ma mâchoire, mais j’arrivais quand même à faire des trous dans les gens.

Du bout de l’indexe, je ramassai une goutte de sang que je suçotai, avant de me concentrer sur le deuxième endroit bourré de sang palpitant. Le pli de son coude semblait m’appeler, tant je ressentais ses battements de cœur, qui faisait trembler à un rythme régulier la peau fine de l’intérieur de son coude. Faisant claquer ma langue sur mon palais pour apprécier pleinement une dernière fois le goût cuivré du sang, je portai ensuite à nouveau son bras à ma bouche. Pour mordre encore une fois. C’était presque doux, à ceci près qu’être mordu jusqu’au sang juste à ces endroits, particulièrement sensibles, ne devait pas être sans douleur. Mais bon, c’était exactement ce que je cherchais. Il m’avait fait mal, et il avait accepté que je lui en fasse. Alors j’allais lui faire ressentir cette douce douleur, si délicieuse et sucrée.

Le pli du coude était plus simple à percer, plus tendre, et bien moins parcouru de petits os ou de tendons raides, malgré le fait que la douleur raidissait toujours un peu les muscles, rendant la morsure plus ou moins douloureuse selon les gens. Je n’osai pas refermer complètement mes mâchoires, de façon à presque sentir mes dents s’entrechoquer. Non, il ne le fallait pas. Qui sait s’il ne se retournerait pas contre moi s’il sentait que j’étais en train de le tuer ? Hum, mauvaise idée, en effet. Alors je me contentai de me retirer de la morsure, et de lécher doucement les gouttes de sang qui perlaient de la plaie. J’avais moins fait pression sur ce coup-là, et ça se voyait. La première morsure était un peu plus profonde, mais la deuxième risquait de le tuer si je la creusais autant que la précédente.

Mon regard se perdit dans l’une des perles sanglantes qui gouttaient de son avant-bras, mes rappelant toutes les fois où j’avais mordu pour tuer, toutes les fois où j’avais frappé pour tuer, toutes les fois où j’avais fait couler le sang. Ce fut un pur moment de nostalgie, qui rendit mes actes plus réels, plus matériels.

Pour éviter une hémorragie trop facilement remarquable, je déchirait un pan de drap et l’enroulait autour du coude d’Abel, à ma grande déception. Je voulais continuer à voir son sang ruisseler doucement, goutte par goutte, mais si la plaie s’élargissait trop, ç’allait me retomber sur le coin de la gueule. Finalement, je relevai les yeux vers ceux d’Abel, toujours aussi jaune-orangés. Est-ce que j’avais fait correctement ? Est-ce qu’il ne m’avait pas trouvée complètement incapable (après tout, j’avais jamais fait ça avant…) ? Et plus important, qui chassait toutes ces autres questions… Serait-il prêt à me mordre à nouveau, dans un futur proche ou éloigné ?
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Abel Bone
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeJeu 25 Sep - 12:57

musique super bien ♫

Le temps passe lentement, ou alors beaucoup. J'ai le bras tendu, qui commence à me faire un peu mal, sous le nez d'Angélique. Ce serait bien qu'elle se dépêche, ma curiosité me tiraille et j'ai pas que ça à foutre. Je dois trouver un moyen de rejoindre Rose. Ouais, j'ai décidé que mon but n'allait plus être de rejoindre le Guide. Il y a un mur de quelques centimètres qui nous sépare, ma petite amie et moi. C'est tellement injuste, elle est si proche ! Je déteste les limites créées par les humains ! Parfois ce qu'on veut est à un pas, mais une barrière nous bloque. Les gens sont si stupides.

Un gardien passe, je fixe son ombre jusqu'à ce qu'elle disparaisse à son tour. C'est à ce moment là qu'elle me mord. Je suis un peu pris par surprise, alors mes yeux s'agrandissent et j'ai le réflexe de retirer mon bras. La douleur est localisée, au niveau de mon poignet, juste à l'endroit caché par le visage d'Angélique. Mon poing se serre plus fort, elle m'empêche de me libérer et mes dents se pressent les unes contre les autres, jusqu'à grincer un peu. La colère monte en moi, pourtant je ne me bats pas pour m'enfuir. Je contiens l'envie de la repousser, parce que je me souviens que je l'ai autorisée à faire ça.
Je sens mon sang qui coule et le vois sur ma peau brunie par le soleil. Mon teint s'est légèrement éclairci depuis que je suis ici, malgré mes efforts pour sortir en toute circonstance et à toute occasion. Mais ce n'est pas le même soleil qu'en Australie ici. Il fait beaucoup plus gris.

Quelques secondes passent. Je fais la grimace, comme quand je mange des légumes que je n'aime pas à la cantine, mais que je suis bien obligé d'avaler si je ne veux pas recevoir un coup de matraque à l'arrière des genoux. J'ai mal et j'ai envie de lui arracher la gorge à coups de dents. Je pourrais, elle est à ma merci et je n'ai pas de muselière pour m'entraver. Oui, ma mâchoire me démange. Mais que dirait le Guide en apprenant que j'ai fait ça ? Oh je sais ce qu'il me dirait. Il me dirait :
« Tu n'as pas d'honneur, Abel. Tu es un mauvais minion. Très méchant. On doit toujours tenir ses promesses. »
Ca oui, je suis sûr qu'il me dirait ça. A moins que je pense à quelqu'un d'autre... Peu importe. Une voix dans ma tête me dit que ce ne serait pas bien de faire ça.
Et puis finalement, ce n'est pas si mal. Je ne peux pas dire que j'en retire une joie extrême, la douleur est toujours désagréable, mais il y a un autre sentiment. En fait, je crois que je suis fasciné. C'est drôle d'accepter comme ça une douleur et de faire confiance à quelqu'un au point de mettre sa vie entre ses mains. Parce que j'ai un peu peur qu'elle en profite pour me tuer, il faut bien l'avouer. Mais je me contiens. Je frôle la mort. C'est grisant. Je pense immédiatement au Guide, j'aimerai mettre ma vie en danger avec lui, parce que j'aurai confiance. Vraiment confiance. Et Rose. Oui, avec Rose. J'aimerai aussi qu'elle me fasse ce genre de choses. Je devrais lui demander.

Tout à mes réflexions, les yeux rivés sur le plafond, je ne fais pas attention quand la douleur change de place. Jusqu'à ce qu'elle devienne vraiment intense. Je pousse un petit gémissement qui perce à peine le voile de mon ouïe et pose des yeux écarquillés par la fureur sur Angélique. Elle s'est attaqué à mon coude. Je fais dériver mon regard sur mon poignet, inondé de mon sang. Ma paume est rouge aussi et les draps sont tout tâchés.
Et puis tout s'arrête. Je suis un peu dans un monde parallèle, sur un petit nuage très cotonneux. J'avais oublié jusqu'à l'existence de ces épais murs de béton. Retour à la dure réalité, Angélique bande ma plaie avec un morceau de tissu, qui s'imbibe de sang presque aussitôt. Je m'en fous à vrai dire, je ne crains pas de mourir.

Tout est fini et je me rends compte seulement maintenant l'effet que cette expérience a eut sur moi. Mon cœur bat comme un fou, j'ai des vertiges et la respiration saccadée. Comme si j'étais malade, sauf que je me sens parfaitement bien. Je m'effondre contre le mur, le bas du dos enfoncé dans un oreiller loin d'être moelleux. Mes paupières s'abaissent. Il y a eut cette dose d'excitation et maintenant tout retombe. Je pourrai m'endormir tout de suite.

Je m'endors.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeJeu 9 Oct - 19:50

Abel était complètement tendu, visiblement, il n’aimait pas autant la douleur que moi. Son corps tout entier dégageait une aura de colère et d’agressivité. Jusqu’au moment où je finis par lâcher son bras et où il sembla reprendre pied sur le monde réel. Il avait l’air de pas vraiment être dans son assiette, à tanguer un peu. Je l'avais quand même pas mis en état d’anémie, si ? Il s’affaissa conte le mur, les paupières tombantes, puis ne bougea plus. Eh bah merde, c’était si chiant que ça ? Je fis la moue avant de repasser du bout des doigts sur les trois morsures qu’il m’avait faites. Un frisson de réminiscences de la douleur me secoua un instant avant que je me détourne d’Abel. Dans le couloir, une nouvelle ronde de gardiens passait. Ils étaient deux cette fois, et j’avais envie de recommencer à avoir mal. Est-ce que l’un d’eux aurait l’amabilité de me frapper ? Est-ce que ce serait aussi bien qu’une morsure d’Abel ?

Je trépignais sur ma couchette, absolument pas fatiguée, comme le petit blond qui squattait mon lit. Tournant sur moi-même sur les draps, les froissant, je réfléchissais. Je n’y avais pas pensé depuis un certain temps, mais maintenant que j’avais du temps, et que cet échange de morsures me l’avait rappelé, je pouvais méditer sur le sujet. Etait-ce la douleur ou la soumission qui me plaisait le plus ? Etait-ce le fait que quelqu’un me frappe en voulant simplement passer ses nerfs, ou le fait qu’on veuille me dominer qui me mettait des papillons dans le ventre ? Je frémis en repensant aux différents épisodes de ma vie où j’avais expérimenté la douleur. Douleur et non souffrance, au passage. C’est un peu étrange à dire ou à penser, mais je ne pense pas ressentir de souffrance. Je pense que ça arrivera bien un jour, mais pour l’instant, rien. Pour l’instant, seulement la simple douleur.

Je repoussai Abel au bout du lit pour qu’il puisse dormir allongé et pas appuyé contre le mur raide, et fis bien attention de ne pas le réveiller. Forcer le réveil d’un fauve a été néfaste pour bien des gens. Souvent des irresponsables. Je ne dis pas que je suis responsable, loin de là, mais je suis pas non plus tarée au point de lâcher un Abel mal réveillé dans la cellule. Faudrait pas déconner non plus, y a Alice en dessous. Déjà que je m’en voulais de tester des trucs comme ceux que m’avait fait Abel alors qu’elle était toute proche… Je jetai un coup d’œil au blondinet étalé sur ma couchette. Il ne bougeait pas d’un cheveu dans son sommeil. Au moins, il risquait pas de me balancer un coup de pied… C’était le point positif. Vu comme il avait l’air de dormir bien profondément, je finis par me dire qu’il n’allait pas se réveiller de sitôt. Peut-être même pas avant la prochaine sortie.

Je m’étirai longuement, en bâillant : l’excitation retombée, je me rendais compte que moi aussi j’étais fatiguée. Je clignai mes paupières ensommeillées, poussai un profond soupir et me roulai en boule à l’autre bout du lit, pour ne pas déranger Abel. Je fermai les yeux, bercée par les respirations et les conversations des autres détenus. Impossible de m’assoupir toutefois. Je me redressai et jetai un coup d’œil à la couchette du dessous. Alice somnolait, et en face, Amaya dormait à poings fermés. Tout le monde se promenait au pays des rêves, sauf moi. Fait chier.

Etouffant un nouveau bâillement, je réfléchis à une façon d’attirer l’attention d’Eden. J’arrivais à une idée tout à fait farfelue quand je me laissai tomber de sommeil, étendue à côté d’Abel. Je voulus me décaler, dans un dernier souhait d’éviter le contact avec lui, mais m’endormis avant.

Nous fûmes tous réveillés en sursaut par une gardienne passablement enragée qui nous hurla dessus. Quelle horreur, j’avais l’impression d’avoir dormi cinq minutes ! Elle pouvait pas attendre encore un peu avant de venir faire chier son monde ? Je papillonnai des paupières, le cœur battant à tout rompre et mal réveillée. Kékispasse ?

-BONE ! Espèce de pervers pédophile !

Qu… Quoi ? Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Instinctivement, je me réveillai tout à fait et balayai notre cellule du regard. Abel ouvrait les yeux à côté de moi, Amaya regardait dans tous les sens, comme si elle craignait une attaque, et surtout, le plus important, Alice n’avait rien. Je m’écartai d’Abel vivement et regardai la gardienne furax se débattre avec ses clefs pour ouvrir notre cellule. Arg…

Quand enfin elle réussit à déverrouiller la grille, elle se précipita à l’intérieur avec dans l’intention de punir Abel, de quelque façon que ce soit, avant de se figer. Ni lui ni moi n’étions plus muselés, et si elle ne craignait rien venant de moi pour le moment, je n’étais pas certaine qu’Abel resterait aussi zen que moi. Elle recula de deux pas, et demanda de l’aide à un collègue qui faisait sa ronde dans le couloir. Pressentant la suite, je grondai. Hors de question qu’on me remette la muselière, et j’avais comme l’impression qu’Abel était sur la même longueur d’onde que moi, pour le coup. Surtout vue la tronche de la sienne…

Le deuxième gardien évalua la situation d’un rapide coup d’œil et s’adressa à nous.

-Le premier qui moufte quand Doris vous remettra vos bidules, là, je lui fais un troisième trou de nez avec le flingue que voici.

Ooooh ! Vraiment ? Soit. Je veux pas mourir. Souffrir, oui, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément. Mais mourir, pas du tout. J’inclinai la tête en avant pour que la gardienne puisse attacher les sangles et verrouiller le cadenas derrière ma nuque, puis m’éloignai d’elle autant que me le permettaient les murs de la cellule.

-Attends un peu… C’est quoi, ça ?

Elle désignait le sang qui tachait les draps et le col de mon uniforme. Merde. Je me sentais acculée, privée de toute marge de manœuvre, et pas seulement à cause du mur dans mon dos. Je détournai le regard et croisai par hasard celui d’Abel.

-C’est lui qui… ?

Silence. Explosion.

-Bordel mais c’est quoi qui tourne pas rond dans ta misérable caboche ? T’as conscience que si elle avait pas été majeure selon la loi de son pays, t’aurais pu rester ici encore plus longtemps ?!

Mais quoooiii ? De quoi elle parle ?

-Calme-toi, Doris. Calme-toi. C’est pas grave…

-De toutes manières, c’est fait, et au pire, s’il l’a foutue enceinte, y’aura qu’à l’envoyer en bas…

Ça y est, cette fois j’ai compris. Enfin… En partie. Parce que si j’avais saisi qu’elle pensait qu’il y avait eu plus que quelques morsures, je comprenais pas pourquoi elle traitait Abel de pédophile…

-Mais…

-Toi, ta gueule. T’aurais pu demander de l’aide et tu l’as pas fait.

Je grognai et fis le dos rond avant de dévoiler mon épaule et ma gorge.

-Je disais : il m’a juste mordue. Je veux pas aller dans votre sous-sol bizarre.

Stupéfaction chez les gardiens, allez savoir pourquoi. Parce que leur petit raisonnement d’adultes ne tenait pas la route et qu’ils se sentaient trop malins pour pouvoir se planter ? Ou parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’il ne m’arrache pas à la gorge ? Probablement un peu des deux…

-Et j’avais pas besoin d’aide.

Oui, je suis orgueilleuse. Na !
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MessageSujet: Re: Une erreur quelque part   Une erreur quelque part Icon_minitimeSam 11 Oct - 21:13

Hello Sleepwalkers ♫ Saru ha ki kara doko he ochiru

Le réveil est violent. Il y a des cris, qui me sortent du sommeil. Je mets du temps à me souvenir que je ne suis pas dans ma cellule et ouvre les yeux, lentement. Ils sont collés par le sommeil et je bascule sur le côté, avant de me redresser très lentement. J'ai la tête qui tourne un peu et m'étonne de ne pas être roulé en boule sous les draps, comme je le fais d'habitude. Je crois qu'il fait plus chaud dans les cellules d'ici.
Je vois des gardiens, deux. Ils ont l'air super en pétard, un peu comme mes cheveux qui se dressent en buisson étoilé tout autour de mon crâne. Je baille ouvertement et me laisse faire quand le gardien me tire par la jambe de mon pantalon pour me faire descendre de la couchette. J'atterris souplement sur le sol propre de la cellule, à quatre pattes, comme un animal. Et puis je me remets debout, sans me presser. Une claque à l'arrière du crâne accueille ma remise sur pieds totale et je rentre la tête dans les épaules.

« Bordel mais c’est quoi qui tourne pas rond dans ta misérable caboche ? T’as conscience que si elle avait pas été majeure selon la loi de son pays, t’aurais pu rester ici encore plus longtemps ?! »

C'est à moi qu'elle parle ? Je la regarde avec des yeux ronds d'incompréhension. Ben quoi ? On peut plus dormir ensemble ? Pourtant on a toujours dormi ensemble ! Enfin, pas nous, « nous » ! Mais maître Gantley, les deux autres et moi. Je vois pas où est le problème.

« Mais madame, je suis ici à vie... »

Elle me gonfle, mais je n'ai pas envie de l'étriper, au moins. Dès le réveil, ça reste violent.

« De toutes manières, c’est fait, et au pire, s’il l’a foutue enceinte, y’aura qu’à l’envoyer en bas… »

Enceinte ? Ah ! Moi ! Enfin, pas moi enceinte, mais elle, Angélique. Mais de moi. Oh ça non, c'est vraiment trop dégoûtant ! Pauvre Rose, si elle entendait ça... Je jette un regard alarmé aux deux gardiens. Pourvu qu'ils ne crient pas ça trop fort, je ne veux pas que Rose croit que j'ai été infidèle ! En plus, monsieur Gantley ne me le pardonnerait jamais !

Angélique me défend et je lui en suis reconnaissant. Je n'ai vraiment pas besoin d'un quiproquo de ce genre alors que je me suis absenté (de force) pendant un mois, de la prison. Il ne faudrait pas que le Guide et Rose croient que j'ai une nouvelle vie maintenant, alors que je ne fais que penser à eux depuis mon retour ici.
La fille montre mes morsures et je jette un coup d’œil sur mon bras. J'ai encore ce morceau de tissu sur ma blessure. Je découvre cette dernière et tends mon bras devant les yeux déjà ébahis des deux gardiens.

« Moi aussi elle m'a mordu, vous voyez ! On n'a rien fait de mal ! Et puis jamais je ferai des bébés avec quelqu'un d'autre que Rose ! Jamais ! Et puis, en dehors d'elle, je ne veux baiser qu'avec le Guide ! »

Ma muselière accueille mes propos et je suis forcé de me taire pendant les deux minutes nécessaires à sa fermeture solide. Je fronce les sourcils et marmonne mon mécontentement. Ce qui me vaut une autre claque à l'arrière de la tête. S'ils continuent comme ça, je vais avoir une bosse.

Finalement, on me traîne en dehors de la cellule, qui est aussitôt refermée. Je fais coucou à Angélique pour lui dire au revoir. On s'est bien amusé quand même. Et maintenant, je vais retrouver le Guide. Enfin !!!
Je passe devant la cellule de Rose et d'une pulsion surprise, me libère de l'emprise qu'a le gardien sur mon épaule pour aller agripper les barreaux qui me séparent de ma petite amie. Elle me fixe de son regard vide que j'aime tant.

« Rose, je t'aime et j'ai été fidèle je te le jure ! »

Le gardien réussit finalement à m'arracher aux barreaux et je suis embarqué de force vers le bout du couloir. Autant que possible, je garde le contact visuel, un peu désespéré, il faut bien l'avouer, avec ma copine. Rose... !


Quelques minutes plus tard, je retrouve un endroit que je connais bien. Il pue la sueur froide et la vieille cigarette, ou alors c'est l'inverse... En tout cas, je connais ces murs défraîchis et ces vieilles lampes pendantes. Le Guide, le Guide, je vais voir le Guiiiide ! ♫
Nous y voilà ! Le Guide est là, avec deux autres mecs qui n'étaient pas là avant. Bizarre... Mais pas grave, on va faire ami-a... Quoi ? Nan, c'est là ma cellule !

Je suis enfermé avec deux types, dont un que je n'ai jamais vu de ma vie. Je les lorgne méchamment et prends la couchette libre qui reste. Elle n'est pas du tout là où je dors d'habitude. En plus, il n'y a pas le Guide. Encore une fois, la personne avec qui je veux être est séparée de moi par un mur solide.
C'est ça le destin ?

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