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 Asphyxiate

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MessageSujet: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeJeu 4 Sep - 14:10

. Asphyxiate .
X. Feilong – A. Loiseau
La porte se referme dans un claquement derrière lui et je lève les yeux au ciel. Quoi, je vais me recevoir des reproches maintenant ? Je ne suis franchement pas d'humeur à me disputer, surtout avec un homme qui n'est même pas mon petit ami. Qu'est-ce que c'est que cette crise de jalousie ? Oui, j'ai le droit de changer d'avis quand même. Apparemment, le fait que j'ai invité Ulrick a passer à la maison a énervé Alhmet a un point incroyable.
C'est quand même dingue que je ne puisse pas être tranquille chez moi. Cette petite démonstration de jalousie pourrait peut-être me faire perdre Ulrick et je n'y tiens pas plus que ça. En plus d''être un point de pression envers Liam Gantley et un atout contre ce coréen de malheur, je l'aime bien, il pourrait me servir de jouet pendant un bon moment. Sa peau pâle et ce petit accent me ravissent et je suis impatient de le faire saigner et gémir.
Je me retourne vers Ulrick et lui sourit, malgré tout agacé par ce stupide jeune homme au pair. Après un soupir, j'invite mon presque petit ami à me suivre dans la cuisine. C'est mon jour de congé et j'ai bien l'intention d'en profiter. Je ne sais pas comment je vais me débrouiller pour passer du temps seul à seul avec Ulrick mais je vais le faire, je ne suis pas du genre à être détourné de mon but par un homme jaloux et des enfants en pleine hyperactivité.
Quand mon téléphone sonne, je perds un peu espoir. L'écran affiche en gros ''MC DAVEN'' et je ne crois pas pouvoir lui refuser quelque chose sans me faire virer. Je décroche et sa voix suraiguë me parvient immédiatement. Je n'aime pas McDaven, ni ce qu'elle représente, ni ce qu'elle est mais si je veux me venger de Kim, laver mon honneur, je dois lui obéir. Je dois rester ici par n'importe quel moyen.


« Feilong, revenez immédiatement, nous avons besoin de vous. »

Un silence suit sa phrase acérée, mordante. C'est un ordre des plus stricts et malheureusement, je ne suis pas doué pour répondre aux ordres des personnes du sexe faible. J'ai toujours été habitué à voir ma mère faire acte de présence et faire joli pendant que mon père réglait les problèmes importants, je n'aime pas qu'on bouscule mes habitudes. Néanmoins, je prends ma voix la plus respectueuse et lui répond poliment.

« Je suis dans mon jour de congé, mada-
-Je vous payerais les heures supplémentaires. »

Elle raccroche sans que j'ai eu le temps de rien dire. Je lève les yeux au ciel et soupire. Super, j'aurais eu trois heures de congé.

Une heure plus tard, j'ai revêtu mon costume trois pièce élégant mais professionnel et je dépose Ulrick devant sa chambre. Après un baiser court mais intense, je le laisse retourner à sa chambre et avale la distance entre sa chambre et mon bureau avec colère et vélocité. Quand j'y parviens, je me recoiffe et défroisse ma cravate devant la porte. J'ouvre et voit une gamine qui doit avoir la moitié de mon âge dont un poignet est menotté à mon bureau.
Je m’assois dans mon fauteuil en cuir rouge sang et je l'observe un moment avant de mettre mes lunettes et d'ouvrir le dossier devant moi.


« Détenu Loiseau... Qu'est-ce qui vous amène dans mon bureau ? »

Elle est muselée, comme le détenu Bone, mais elle m'a l'ait moins agressive. Bon point, je pourrais peut-être m'en servir à mon avantage...
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Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeJeu 4 Sep - 20:34

Objectif d’aujourd’hui : m’armer. Ce serait une bonne idée, étant donné le nombre de mecs dangereux enfermés ici. Et puis merde, tous ont l’avantage sur moi ! La dernière fois que j’ai tué, ça remonte à Michelin, et encore j’étais pas seule ! Il était temps de s’élever contre l’autorité des gardiens et de renverser… Oh, ta gueule, Angie, tu aggraves ton cas… Agacée, je balançai mes jambes dans le vide et descendis de ma couchette. Dans le couloir réservé aux femmes, je croisai mes anciennes coloc’, Blanche et l’autre, la blonde vide d’émotion. Si je saluai la première, la seconde ne m’inspirait rien. Je ne la connaissais pas, vu qu’elle n’adressait la parole à personne à part un rouquin et le petit muselé, Abel.

Je descendis les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée et allai me promener dans la cours. La cage à poule était monopolisée par des mecs baraqués qui faisaient des tractions dessus, et j’hésitais un peu à les déranger. Oh pis merde, on me taxe pas de folle maso pour rien. Je m’approchai, un air naïf peint sur le visage, et grimpai sur les barres, évitant soigneusement d’écraser des doigts ou des mains. Je me perchai au sommet, regardant les autres faire leur sport, un peu intriguée. D’ici, j’avais une super vue, très panoramique, qui me permettait de voir loin, jusqu’à l’autre bout de la cour. Là-bas, je remarquai un détenu qui fuyait en courant, un gardien sur ses talons. Un éclat métallique attira mon attention, me confortant dans mon idée de me trouver une arme.

Avec le sourire aux lèvres, je descendis de la cage d’un bond, glissai et manquai de me tordre la cheville en atterrissant, et repris ma route vers l’intérieur du bâtiment. Ce détenu avait un couteau probablement volé aux cuisines, et c’était mon idée actuelle. Piquer un couteau, à mon tour. Il me suffirait probablement d’intimider un peu Basile, de grogner puis de planquer la lame dans un coin caché en attendant que les gardiens me fichent la paix. Après je n’aurais qu’à la ressortir de sa cachette et à la soustraire aux fouilles régulières. D’accord, dit comme ça, ç paraissait tout simple même si ça ne l’était pas. Rien à cirer, je tenais vraiment à me trouver une arme digne de ce nom. Et avec un couteau, on fait couler le sang, avec un peu de chance réussirai-je même à en goûter un peu, en le faisant passer à travers les ouvertures de ma muselière.

J’étais partie d’un bon pas, aussi, je fus assez surprise en sentant une main se poser sur mon épaule et me retenir. Je fis volte-face et me dégageai rapidement. C’était un gardien suspicieux qui trouvait mon passage dans la cour un peu trop rapide pour une détenue habituellement enfermée à l’isolement pour désobéissance et agressions répétées.

-Qu’est-ce que tu mijotes encore, S 1207 ?

C’est assez rabaissant d’être désigné par une lettre et un nombre, vous savez ? Un peu comme si on n’était que du bétail, à peine digne de considération. J’avais envie de lui gronder dessus, de me ramasser pour pouvoir lui bondir dessus  et évacuer ce besoin que j’avais de frapper quelque chose, mais cela ne servirait pas mes plans immédiats. Alors je me forçai à afficher un visage serein et à parler d’une voix douce et pleine de miel.

-Je vais aller piquer un couteau en cuisine pour pouvoir le planter dans des gens !

Le tout sur un ton enfantin et rieur qui le laissa sur le cul. Et toc ! Libre à lui de croire que je disais la vérité ou que je mentais. Quoi qu’il est soit, je tournai les talons et me dirigeai vers le hall d’entrée d’une démarche enjouée. Une fois la porte passée, je me faufilai dans le réfectoire, où patrouillait un gardien solitaire et vraisemblablement fatigué, vu le nombre de fois où il bâillait à s’en décrocher la mâchoire. Il me fut facile de me glisser derrière lui et de l’assommer, pour être sûre qu’il ne me dérangerait pas. Je l’allongeai derrière une table, pour qu’on ne le voie pas depuis la porte ni depuis la cuisine, hésitai à lui prendre son taser, puis me rappelai mon objectif premier. C’est en se détournant du plan de base, même pour une broutille, qu’on en arrive à tout faire foirer.

Je me mis donc à serpenter entre les tables et les chaises en direction de la porte menant à la cuisine. Discrètement, j’en poussai le battant, vérifiai une dernière fois derrière moi que personne ne me suivait, et m’infiltrai dedans. Et là, le Paradis sur terre. Des lames partout, dentelées pour couper du pain, incurvées pour les pamplemousses ou autres machins en forme de cercle, droites et acérées pour tout le reste. Je repérai un grand couteau prévu spécialement pour découper de grosses pièces de viande, là, un hachoir imposant posé sur une planche à découper. J’avais les yeux brillant et les mains qui tremblaient. Bon sang, j’avais pas vu autant de couteaux depuis une éternité !

J’en perdis l’objectif de vue pendant une seconde, seconde que mit à profit un gardien qui avait vu le corps inconscient de son collègue et la porte se refermer derrière moi. Il agit vite, pendant que je bavais encore devant tout ce métal, et me coinça un bras dans le dos grâce à une douloureuse et imparable clef de bras. Je grognai et me débattis, ruant pour me dégager. Quand j’entendis un début de craquement, je me relâchai. Hors de question qu’il me casse le bras, j’en avais trop besoin. Un frisson de haine me parcourut le dos tandis qu’il me menottait, s’assurant toujours que je ne risquais pas de m’emparer d’une lame, et quand il me fit me retourner, je pus voir son visage. C’était le gardien qui m’avait arrêtée dans la cour aussi. Je me tassai un peu sur moi-même et lui crachai des insultes au visage, complètement hors de moi. Bordel, j’avais presque réussi !

-Allez, ça suffit maintenant. Calme-toi, je t’emmène direct chez le chef. Je te fais peut-être pas peur, mais lui saura sûrement te montrer ce qu’est l’obéissance.

Le métal des menottes contre mes poignets me rendait folle de rage, je bouillais d’envie de sauter dans tous les sens, de m’épuiser à tirer dessus et de me retrouver essoufflée et enfin libérée de cette entrave. Seulement, je savais que je n’arriverai pas à me défaire de ces choses sans la clef, et la clef, c’était ce chien galeux de gardien qui l’avait. Tremblante de rage, je le suivis jusqu’au bureau de son stupide chef en tentant par tous les moyens de ne pas hurler. Quand il détacha l’une de mes mains pour attacher l’autre cercle des menottes au bureau, je grondai sourdement. Juste avant de partir, il me décocha un sourire narquois qui me hérissa les cheveux sur la nuque. Dès que la porte se referma derrière lui, ma rage monta encore d’un cran et je dus en venir aux couleurs pour apaiser mon esprit.

-Roouuge, noir, roouuge, noir, roouuge, noir…

Inspirer, expirer… Inspirer, expirer…

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc…

Ma colère était retombée, presque entièrement. Restait une rage sourde et bestiale enfouie en moi, qui ne demandait qu’à rejaillir. Je remarquai également qu’il m’avait fallu un temps monstre pour m’apaiser, l’horloge du bureau avait avancé de presque une heure.

Quand finalement quelqu’un entra, je fus surprise que ce soit un simple type en costume. Probablement bibliothécaire ou psy. Je le toisai sans aucune amabilité, encore un peu en colère contre l’autre gardien. Choc quand il me parla.

-Détenue Loiseau... Qu'est-ce qui vous amène dans mon bureau ?

Meeeeerde, c’est lui le chef des gardiens ? J’inclinai la tête sur le côté, un peu intriguée par lui. Je retrouvai bien vite contenance et mon habituel sourire moqueur se forma sur mes lèvres. Je grognai aussitôt, agacée par cette connerie de muselière qui masquait toutes mes mimiques, élément pourtant central de mon caractère.

-Paraît que c’est pas autorisé d’entrer en cuisine.

N’importe quoi, évidemment, mais je voulais savoir si cet homme était aussi formidaaaaable que me le contait ce connard de gardien. Gardien qui rencontrerait la mort grâce à moi, je m’en fis la promesse… C’était une simple vengeance, surtout si je devais me retrouver enfermée et plus surveillée encore qu’auparavant.

-Votre fauteuil est d’une très jolie couleur, très… chaude. Comme plein de choses, dont le sang fait partie. C’est chaud le sang…

Une entrée en matière directe, c’était le moins que je pouvais dire, mais c’était propre à mon caractère. Celui qui me verrait prendre des pincettes pour dire un truc n’était pas encore né. Quoique… J’avais été très embarrassée avec Blanche, puis avec Alice. Merde, et s’il n’y avait qu’avec les gens représentant l’autorité que j’étais si… insolente ? Je balayai cette idée d’un revers de pensée et laissai échapper un petit rire amusé.

-Vous voulez bien me détacher ? J’aime pas les menottes et je pense pas que vous aimeriez m’entendre grogner tout le reste de cet entretien.

S’il accédait à ma requête, il perdrait absolument toute crédibilité à mes yeux, j’espérais franchement qu’il ne le ferait pas, même si j’aurais aimé être libre de mes mouvements…
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeMar 9 Sep - 20:26

La première chose que j'ai apprit en étant ici c'est que les gardiens sous-estiment toujours les détenus. Bon la première vraie chose que j'ai apprit c'est que le racisme total des gardiens et des détenus atteint un niveau incroyable mais je préfère omettre cette partie de l'histoire. Quoiqu'il en soit, les gardiens sont des lavettes et ils croient que les détenus sont ramollis par l'enfermement et le manque de partie de babyfoot. Faux.
Les détenus sont bien là pour quelque chose, ils ont commit des crimes atroces et ils méritent leur place ici. Le personnel aussi pour la plupart mais nous en reparlerons. Quoiqu'il en soit, les détenus n'ont plus rien à perdre, ils sont déjà plus bas que tout dans la hiérarchie humaine. Même un cadavre datant de Thoutmosis II a plus de droits qu'eux. Donc ils n'ont rien à perdre et les gardiens s'imaginent qu'ils vont laisser tomber et se morfondre durant la longue période qui les sépare de leur mort. Tout aussi faux.
Ils sont plus que jamais déterminés à tuer, semer la terreur et le sang dans cette prison qui les enferme et/ou à s'évader. Ils s'échangent ds armes, se donnent des tuyaux et parfois même réussissent à tenter une évasion. Mais les gardiens sont rassurés, ils se disent que de toute façon les détenus, brimés, enchaînés, muselés, ne peuvent pas leur faire beaucoup de mal, qu'eux, en tant que gardiens armés sont plus sûrs de gagner. Encore et toujours faux !
Voilà pourquoi je suis encore et toujours énervé, parce que les gardiens ne prennent pas mes avertissements au sérieux, parce qu'ils ne me croient pas quand je leur dis de faire attention, putain ! Et voilà ce qui se passe quand on ne regarde plus assez bien un détenu, voilà ce qui se passe quand on ne surveille plus les moindres faits et gestes d'une gamine parce qu'elle a l'air mignonne et innocente. Personne n'est innocent ici. Je suis bien placé pour le savoir.
Je dévisage la gamine, furieux, hors de moi, mais je n'en montre rien. Je ne peux pas me permettre de laisser filtrer mes émotions trop fortes et trop négatives. Surtout devant une détenue. J'ai apprit au fur et à mesure des années à me montrer froid et objectif dans des cas comme celui-ci. C'est de cette façon dont la directrice doit me voir où je ne pourrai jamais me venger de ce coréen qui a réduit notre honneur à néant.
Je suis ici pour me venger mais j'ai un travail et je le ferai bien, même si cela implique de revoir miss Angélique dans mon bureau à chaque fois qu'elle dépasse les bornes. Je ne suis pas aussi coulant que mon prédécesseur. Le dossier de cette demoiselle est trouble mais ce qui me choque le plus est son jeune âge. Comment peut-on se retrouver dans cette merde si jeune ? Pourquoi n'est-elle pas en asile ?
Sa réponse fait se soulever une des commissures de mes lèvres et je secoue la tête, lentement, comme un père qui aurait prit en faute une enfant. Elle veut jouer au plus malin mais il ne me semble pas qu'elle puisse gagner à ce petit jeu. Je me défends assez bien quand il s'agit de jouer sur les mots.


« Vous n'avez pas fait qu'entrer en cuisine, je me trompe ? »

Je laisse passer un instant de silence, juste assez long pour qu'elle assimile ma question mais pas assez pour qu'elle puisse y répondre.

« Vous avez agressé le gardien Canavan, vous vous êtes faufilée dans les cuisine dans l'intention de ... »

Je me tais tandis que je cherche la déclaration de l'autre gardien, celui qui l'a amené ici.

« …je cite le gardien Trousdale '' piquer un couteau en cuisine pour pouvoir le planter dans les gens'' et vous avez usé de violence contre le gardien Trousdale. »

A voir son air ahuri, je me dis qu'elle ne dois même pas savoir que ce qu'elle fait est mal et contre le règlement. Sans prêter d'intérêt à son compliment sur mon fauteuil, je réponds directement à sa demande stupide.

« Non, je ne voudrai pas t'entendre grogner pendant tout l'entretien, en effet. En réalité, si je t'entends grogner ne serait-ce qu'une fois, je me permettrai de t'envoyer en cellule d'isolement pendant une semaine avant de te ramener ici pour voir si tu es plus coopérative. »

Une fois que c'est dit, je relève les yeux sur elle et lui souris.

« Détenue Loiseau, est-ce que vous savez pourquoi vous portez une muselière ? »

Si je me débrouille bien, elle pourrait devenir un pion. Un pion parfaitement adapté à mes besoins.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeMer 10 Sep - 21:53

J’écoutais le gardien en chef déballer tout ce qu’il avait contre moi, mille griefs que je jugeais idiots. « Vous avez agressé le gardien Canavan ». A ces mots, je m’autorisai un éclat de rire franc. Vraiment, comme si c’était un motif suffisant. Je me connaissais, et cette… agression… n’était que le symbole de ma grandeur d’âme passagère. La prochaine fois, je ne me contenterai pas d’assommer. La prochaine fois, je n’aurai plus cette saloperie de muselière. La prochaine fois, je mordrai, quitte à passer le reste de mes jours ici. Quand il cita ma prochaine cible, celui qui m’a traînée ici, je sentis un sourire mauvais se former sur mes lèvres, caché derrière le cuir.

-Non, je ne voudrais pas t'entendre grogner pendant tout l'entretien, en effet. En réalité, si je t'entends grogner ne serait-ce qu'une fois, je me permettrai de t'envoyer en cellule d'isolement pendant une semaine avant de te ramener ici pour voir si tu es plus coopérative.

Cette fois, j’étais franchement exaltée par ses mots. Je m’approchai d’un coup de lui, de l’autre côté de son bureau, en profitai pour rectifier mon assise (en l’occurrence, je m’accroupis), et lui souris, sous la muselière. C’était un large sourire, qui faisait briller mes yeux clairs d’un éclat sombre. Vraiment ? Pourrait-il me dominer de la sorte sans se défiler, comme certains qui n’affichaient qu’une assurance de façade ? Toujours et encore cette volonté de tenir tête jusqu’à ce que je sois brisée… Est-ce que c’était malsain ? Est-ce que j’étais… dérangée ? Bah ! Si je m’amusais, quel intérêt avais-je à arrêter ?

-Vous oseriez ? lui suggérai-je, mes yeux plantés dans les siens.

Intérieurement, je bouillais de joie à l’idée qu’il mette sa menace à exécution, même si ma formidable capacité à ressentir tout et n’importe quoi faisait que j’avais également terriblement peur qu’il m’enferme. Définitivement oui, j’étais complètement siphonnée… Alala… Tant pis, je m’éclatais !

-Détenue Loiseau, est-ce que vous savez pourquoi vous portez une muselière ?

Mes épaules furent secouées par un bref éclat de rire méprisant. Bien sûr que je savais. J’étais pas si naïve. Je détournai le regard pour que Gardien en Chef ne voie pas le sarcasme dans mon regard. Je ne tenais pas tellement à passer une semaine enfermée plus encore que d’habitude, quand bien même je paraissais extérieurement n’en avoir rien à carrer. Finalement, c’est armée d’un plus grand sourire encore, narquois et puissamment déplacé dans ce contexte, que je me retournai vers lui.

-Evidemment ! Vous voudriez le savoir, j’imagine ?

Je me penchai un peu plus vers lui, mais fus retenue par mon poignet, toujours menotté au bureau, quoique la crainte de perdre l’équilibre et l’instinct m’empêchaient plus efficacement de trop m’avancer.

-Arrachez-moi donc ces réponses, si elles vous tiennent tant à cœur…

Je me rencognai ensuite au fond de ma chaise, le poignet suspendu devant moi car accroché légèrement en hauteur par rapport à mon bras. Je secouai la main, simplement pour mieux sentir le métal contre ma peau. Je détestais et adorais ça à la fois, c’était très étrange. La sensation d’avoir un poignet lié à quelque chose, qui m’empêchait de bouger, qui me contraignait à exécuter la volonté de quelqu’un d’autre, même s’il ne s’agissait ici que d’une réduction de liberté… C’était grisant et révoltant. Je grondai un peu, avant de me rappeler que Gardien en Chef (ben ouais, j’sais pas comment il s’appelle !) m’avait menacé avec la salle disciplinaire, ce qui fit s’étrangler le grondement dans ma gorge… et monter un long frisson de satisfaction dans mon dos. Je renversai la tête en arrière, tout doucement pour ne pas me blesser avec le cadenas sur ma nuque et pris le temps de respirer longuement pour savourer cette idée d’être contrainte à obéir.

D’un côté, ça me hérissait la nuque de devoir obéir, de devoir aller à l’encontre de ma nature, mais d’un autre côté… C’était ce que je recherchais. Et c’était là, dans ce genre de moments où je réalisais la façon dont fonctionnait mon esprit, mon être, que je songeais sérieusement à consulter un psy. Avant, bien entendu, de retourner foutre la merde quelque part pour oublier que je ne trouvais moi-même dérangée. Suffisamment de gens me le répétaient pour que j’aie besoin de me le faire remarquer toute seule ! Ah, bordel, arrête de réfléchir ! Tu sais que ça te réussit pas ! Tu es ce que tu es, ça changera pas. Et tu sais, s’il y a bien une chose que je savais c’était ça, que tu veux trouver ce que certains qualifieraient de « malheur ». A mes yeux, trouver un homme qui me dominerait de taille, de force et mentalement, et qui userait de force brute sur moi, c’était pas exactement ma définition du « malheur ». Mais bon, allez donc dire ça à votre meilleur(e) ami(e) quand vous lui demandez des conseils… Du coup, j’attendais avec impatience la réaction de Gardien en Chef. Allait-il devenir un potentiel candidat ? Allait-il baisser dans mon estime ? Je devais bien avouer en tous cas que pour le moment, il était bien parti. Mais bon, tous les adultes n’étaient pas comme Michelin… Tous n’étaient pas portés sur les « enfants ».
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeLun 15 Sep - 17:21

La première impression que cette fille m'a donné c'est celle d'une petite écervelée mais en regardant de plus près son dossier je pense qu'elle pourrait être plus que ça. Peut-être un pion que Kim ne pourra pas avoir. Plus j'aurai de pions à mon service quand je l'affronterai la première fois, plus que je pourrai lui en mettre plein la vue. Et tout le monde sait à quel point il est important d'en mettre plein la vue à son adversaire quand il s'agit d'une affaire aussi grave …
Je pense qu'elle est surtout dans sa propre logique de vie. Elle a une pensée différente de la notre, bien trop différente. Et puis elle ne me semble pas du genre à se défiler facilement. Oui, je pourrai aisément me servir d'elle et de sa grande bouche remplie de dents.
Un frisson me parcourt légèrement quand elle me fixe avec ses yeux malsains. Ils sont d'une couleur que je n'arrive pas à déterminer réellement tellement ils sont voilés par un espèce de désir malsain, mélangé avec de la provocation. Juste ce qu'il me faut en fait, une fille folle à lier que personne ne croira si elle hurle à tout va que je me suis associé avec elle. En fait, je suis même persuadé que je n'aurai même pas à démentir. Aucun des gardiens n'a confiance en elle et aucun des psys qui ne l'ont étudié n'a mentionné qu'elle était honnête.
Son rire et son sourire me dérangent au plus haut point et je ne devrais même pas avoir à les entendre ici. Je ne devrais pas avoir à subir sa bonne humeur mal placée. Elle est censée avoir peur, que diantre ! Peur de ce que je pourrais imaginer lui faire, peur que je la punisse pour ses actes criminelles. Elle est vraiment différente des autres, sans doute qu'elle pourra m'être plus utile. Sans compter que Germaine n'est pas le genre à épier les agissement de son patron, elle ne saura jamais rien de mes alliances.
C'est à mon tour de rire quand elle essaye d'avancer plus près et qu'elle me répond. Au contraire de son rire teinté de folie et de joyeuse maladie, le mien est plus méprisant, plus froid. Il lui indique clairement qu'elle a fait erreur, qu'elle n'y connaît rien et que je suis celui qui mène le jeu. Oh et … c'est vrai. Je suis celui qui n'est pas attaché, qui n'est pas dans un uniforme laid et inutile, je suis celui qui n'a rien à craindre de l'autre. D'ailleurs, je m'emploie à lui montrer en appuyant sur le petit bouton rouge de mon intercom avec le bout de mon index.


« Germaine, apportez-nous deux cafés s'il vous plaît. »

Je reste dans le silence jusqu'à ce que Germaine dépose deux tasses de café brûlantes devant nous puis se retire lentement. Doucement, je prends ma tasse et souffle sur le café noir.

« Merci, je sais parfaitement pourquoi tu as cette muselière. »

Je me lève, ma tasse en grès véritable dans la main, et je viens derrière elle, assez loin pour qu'elle ne puisse m'atteindre en aucun cas mais assez près pour qu'elle sente ma présence inquiétante. Un sourire vient jouer sur mes lèvres quand je constate que sa muselière est attachée solidement.

« Tu as cette muselière parce que tu penses différemment des autres, parce qu'ils ne te comprennent pas et que l'homme a peur de ce qu'il ne comprend pas. »

Je viens m'asseoir à moitié sur le bureau en sirotant mon café et je souris doucement en posant ma tasse sur le bureau.

« Mais moi je n'ai pas peur, parce que je sais qui tu es Angélique. Je sais exactement qui tu es. »

Je dois bien être la première personne a ne pas péter de trouille devant elle. Elle ne m'impressionne pas et pourtant, elle me fait frissonner de terreur quand elle me regarde si profondément. Mais ça elle ne le sait pas et elle ne le saura probablement jamais. Je passe ma main dans ses cheveux noirs pour en retirer une mèche que je laisse tomber contre son épaule légèrement.

« Et je sais exactement comment te faire obéir. Si tu es gentille, je me débrouillerai pour que tu aies ce que tu veux. »

Je ne sais pas ce qu'elle veut mais ma voix indique clairement le contraire. Elle doit croire que je la connais et je suis très doué à ce petit jeu.
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeMer 17 Sep - 19:37

Ma foi il se foutait de moi. Y’avait pas trente-six mille façons de le dire, et il me semblait que celle-ci en était une particulièrement efficace. Il se foutait de moi. Lui aussi avait tendance à se moquer en usant d’un rire sarcastique et méprisant. Il eut pour effet de me faire faire le gros dos, comme une espèce de gros chat, pendant qu’il activait un machin ressemblant à un intercom. La femme décrépite qui accéda à sa demande d’amener des cafés devait probablement être sa secrétaire, et vue son nom, peut-être française. Je regardai Gardien en Chef souffler sur son café tout en me demandant sil avait réalisé que commander deux cafés, alors qu’il était le seul à pouvoir le boire, était idiot.

-Merci, je sais parfaitement pourquoi tu as cette muselière.

Ah oui ? pensai-je amèrement.

Il se leva de son fauteuil pour aller se poster juste derrière ma chaise, faisant monter en moi un sentiment d’urgence. Je voulais bouger de là où j’étais, me retourner, ne pas le laisser avoir le dessus sur moi, même si c’était quelque chose qui m’enchantait en même temps. Pourtant, je me retins de faire le moindre geste, me complaisant dans une immobilité parfaite, seulement rompue par l’activité intense de mes yeux qui balayaient le moindre centimètre carré de la pièce. Si je me gardais bien de bouger le petit doigt, je laissais en revanche libre cours à ma volonté d’analyser chaque petit morceau de son bureau.

-Tu as cette muselière parce que tu penses différemment des autres, parce qu'ils ne te comprennent pas et que l'homme a peur de ce qu'il ne comprend pas.

Je grognai. Instinct. Je n’aimais pas ses mots, on me les avait répétés trop souvent. Je serrai les dents et les poings, imprimant dans mes paumes des marques en forme de demi-lunes, le visage baissé vers le sol. S’il continuait sur cette voie, ça n’allait pas me plaire et il verrait bien à quel point je « pensais différemment des autres ». Il s’était assis sur son bureau pendant que je me convainquais mentalement de ne pas m’énerver, et posé sa tasse en caillou à côté de lui. Je me mordais la lèvre inférieure sous ma muselière, le regard noir et braqué sur l’un des pieds du bureau, incapable de me raisonner seule. Mais je ne voulais pas qu’il en apprenne plus sur moi. Il ne devait probablement pas comprendre pourquoi je marmonnais mes couleurs, exactement comme la plupart des gens. Ils ne voyaient là qu’une névrose parmi d’autres, un moyen que j’avais trouvé pour extérioriser ma prétendue folie.

-Mais moi je n'ai pas peur, parce que je sais qui tu es Angélique. Je sais exactement qui tu es.

Tais-toi… Je mordis ma lèvre plus fort encore, jusqu’au sang cette fois, et j’en sentis une goutte perler doucement que je m’empressai de laper pour me raccrocher à quelque chose de réel. Pour ne pas exploser de rage. Je fermai les yeux en imaginant un ciel bleu où s’étiraient des nuages cotonneux, mêlant bleu et blanc, puis un lagon au turquoise profond dont l’écume des rares vagues s’échouait en mousse blanche sur les rivages. Je commençais à m’apaiser un peu, à relativiser, à me dire que ce n’était pas si important ce qu’il pensait. Mais bon… On ne pouvait pas tout avoir, dans la vie ! Quand il passa sa main dans mes cheveux, je sus que j’avais perdu la guerre. Un très long frisson de haine parcourut tout mon dos, depuis mes reins jusqu’à ma nuque et raidit tous mes muscles.

-Et je sais exactement comment te faire obéir. Si tu es gentille, je me débrouillerai pour que tu aies ce que tu veux.

Mais ta gueule ! Je serrai les poings plus forts et finis par percer la peau de mes paumes, faisant couler le sang, à nouveau. Sa voix, bordel, sa voix qui me hérissait la nuque ! Je me mis à trembler violemment, complètement hors de moi, tout en essayant de me convaincre qu’un pétage de câble ne pourrait que me desservir. Mais j’y arrivais pas. Alors je me laissai aller et lui hurlai dessus.

-Vous savez rien de moi ! Rien ! Je pense différemment des autres ? Mon cul, oui ! Vous parlez comme un putain de psy à prétendre des conneries sur ce que vous pensez être la vérité !

Je me levai brutalement de ma chaise, la renversant dans mon élan, et soufflant de rage. Je voulus m’avancer, marcher sur lui, l’intimider, mais mon poignet toujours attaché me retint. Je grondai sauvagement, criai presque quand dans ma colère je tirai violemment sur les menottes et fis craquer mon poignet.

Pas con, pensai-je dans un éclat de lucidité, ils ont arrimé le bureau au sol, comme dans les bateaux.

Je me contentai alors de grogner plus fort, encore plus bestiale qu’avant. J’avais pas atteint un tel niveau d’énervement depuis une éternité, probablement depuis le jour où l’on m’avait retrouvée, et même me plonger dans une pièce entièrement peinte en bleu et en blanc n’aurait pas réussi à me faire recouvrer la raison.

-Vous savez rien de moi ! Vous pensez savoir, mais vous n’êtes qu’un parmi les autres, un parmi une multitude, vous n’êtes qu’un homme et rien de plus. Arrêtez de vous croire supérieur simplement parce que vous avez un… un machin en plastique épinglé sur votre costard qui stipule que vous êtes le chef ! Le chef, c’est celui qui sait se faire respecter de tous !

Je tirai encore une fois sur mon poignet attaché en hurlant. J’allais finir par alerter quelqu’un, probablement un gardien inquiet pour son stupide chef. Mais qu’est-ce que j’en avais à foutre ? Je me laissai tomber par terre, mes jambes incapables de me porter plus longtemps et m’écroulai, accroupie et les bras enroulés autour de mes genoux repliés contre ma poitrine. Le souffle court, rapide et irrégulier, je m’enfermai dans une petite pièce mentale, où je n’avais aucune répugnance à aller malgré ma claire tendance à la claustrophobie, pour me replier sur moi-même et me calmer. Une plainte rauque et lancinante sortait en continu de mes lèvres, et pour moins l’entendre, je posai mon front sur mes genoux et commençai à me balancer doucement d’avant en arrière pour m’apaiser. Et puis doucement, je me mis à répéter mes couleurs. J’avais remarqué aussi que lorsque je les utilisais en anglais, habituée à le parler depuis le début de ma réclusion, les mots perdaient de leur efficacité, à cause de l’absence d’allitération en « l ». Alors cette fois, je les marmonnais en français.

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc…
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeMer 24 Sep - 13:04

Rarement quelqu'un m'a autant intéressé auparavant. Mon attention n'est pas facile à attirer mais quand on pique ma curiosité, je ne lâche que peu souvent l'affaire. Le fait est que cette fille, par ses tendances étranges et par ses manières peu communes, cette jeune fille a réussi à attirer mon attention.
D'après son dossier, elle est hautement dangereuse et instable. Est-ce que si j'agite trop son petit cerveau il pourrait exploser et devenir de la soupe ? Je serais curieux de voir ça et même, peut-être, un peu excité. Je pourrais la pousser à bout, la faire devenir hautement instable et la torturer mentalement, juste pour me distraire. Je suis assez doué pour ça. Mais … hm, je n'ai pas le temps pour ça, j'ai trop de travail.
Un petit sourire couvre mes lèvres quand je la vois s'agiter. Oh, elle n'est pas très active mais je sais reconnaître la colère et la panique quand je les vois et cette fille est très évidemment nerveuse. Un peu comme un animal sauvage, à dompter. Le fait qu'elle ait une muselière devient très clair dans l'immédiat. Je ne pense pas un mot de mon baratin. Elle est retombée à l'état de bête sauvage et elle aurait bien besoin d'une paire de baffes et d'un peu de discipline.
Mes mots n'ont pas d'effet sur elle. Du moins, pas l'effet escompté. Mais je ne considère pas ça comme un échec, je suis même plutôt amusé. En fait, j'adore voir les détenus se débattre contre leur misérable condition sans rien pouvoir, sans doute parce que je risque de me voir à leur place, un jour ou l'autre. Oh, le risque est minime et même infime mais je veux profiter du spectacle avant de subir leur sort.
Un petit frisson parcourt ma nuque quand je la sens exploser. Elle est complètement différente de l'idée qu'on se fait d'elle quand on la voit en premier lieu. Elle n'est que bouillonnement de rage et de frustration. La rage que tout le monde se méprenne sur elle, la frustration d'être brimée, attachée et enfermée.
Quand elle se lève, je ne me sens même pas en danger. Même en admettant qu'elle se détache du bureau, je pourrai la maîtriser comme je veux. Je vais un demi-mètre de plus qu'elle et bien 50 kilos de plus. Qui plus est, et c'est le point le plus important, elle et aveuglée par sa rage et je suis parfaitement calme, parfaitement posé. J'ai déjà réfléchi à trois parades différentes en cas d'attaque et je sais comment la mettre au sol.
Quand un gardien dont j'ai oublié le nom rentre dans la pièce en catastrophe, je le congédie. Il hésite un instant mais, ne voyant pas de danger pour moi, il finit par capituler. La gamine est en état de choc, sans doute les retombées de sa colère. J'en profite pour la détacher et la prendre comme un sac à patate sur mon épaule. Je traverse les couloirs avec mon bagage et je la jette en cellule d'isolement. Ça lui apprendra peut-être à grogner.


Dix jours plus tard exactement, je suis dans mon bureau en train de remplir une permission de congés pour une gardienne quand on me l'amène, muselée, attachée aux poignets et aux chevilles. On l'assied à la table de réunion en face de mon bureau. Je me lève quand les deux gardiens sont partis – une grande maigre et un petit gros – et je viens la détacher. D'abord les poignets et ensuite les chevilles. Je lui enlève enfin sa muselière.
Devant elle se trouve une assiette avec un steak saignant, une portion de potatoes et un grand verre d'eau. Ses couverts sont disposés de part et d'autre de l'assiette et une serviette est posée sur le côté. Je m’assois dans la chaise à côté de la sienne et la regarde.


« Tu es calmée à ce que je vois. »

Un silence plane un instant entre elle et moi et puis je lui souris.

« Tu peux manger ou essayer de m'étriper avec tes couverts. Mais je te préviens, dans le deuxième cas, je devrais te casser plusieurs os et te renvoyer en cellule d'isolement. Mais tu peux toujours essayer. »

Je regarde ailleurs pendant qu'elle réagit. J'aimerai bien qu'elle coopère cette fois.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeJeu 25 Sep - 19:52

Le souffle court, je me contentai de continuer à me balancer, essayant par tous les moyens possibles de ne pas me relever pour l’étriper. Ce n’était pas possible, j’étais muselée et menottée à son bureau. Je n’avais pas la moindre possibilité de lui faire du mal, et ça me mettait en rogne. Vraiment. Un frisson de colère pure parcourut mon échine et me hérissa la nuque tandis que je devais me contenir de toutes mes forces pour ne pas replonger dans une autre crise de cris et de grognements. Depuis le fin fond de mon esprit, j’entendis un genre de cliquetis, comme une clef tournant dans une serrure, puis l’impression d’être en altitude par rapport à d’habitude. Et surtout, la sensation de chaleur, typique d’un corps humain contre le mien. Je me raidis, usant d’une technique bien connue et utilisée par certains chiens réticents, qui permettait de sembler peser plus lourd, devenir une espèce de paquet de nerfs. Cela n’eut aucun effet, celui qui me portait ne paraissant pas s’embarrasser de simples sensations. Ouvrant les yeux en grand, je grondai en reconnaissant le chef des gardiens et tentai de me débarrasser de lui en gigotant pour échapper à sa poigne. En vain, était-il utile de le préciser ?

Au moment où il me lâcha, j’avais déjà compris, alors j’essayai de bondir hors de la pièce. Et échouai. Etait-il aussi nécessaire de le préciser ? Il y faisait noir, un noir complet, lourd, oppressant, qui me semblait être autant d’eau sombre qui me compressait les poumons. Et m’obligeait à respirer rapidement, par petites goulées, précipitées et paniquées. Ma tête me donnait l’impression d’être sur le point d’exploser, gonflant comme un ballon. Je fis le tour de la pièce rapidement, pour en estimer les proportions, et savoir précisément à quel point j’étais dans la merde. En effet, pas plus de quelques pas de liberté. Une gangue de glace ceignit mon cœur et mes poumons, me donnant la soudaine impression d’avoir de la neige à la place de mon sang. Mes genoux heurtèrent le sol brutalement, sans que je sente la douleur. Encore une pièce capitonnée. Pas moyen de se tuer en se tapant la tête contre les murs… Pas moyen de se faire mal… Seulement la haine toute entière dirigée contre soi, sans rien pouvoir faire d’autre que de hurler à s’en déchirer les cordes vocales en espérant que quelqu’un m’entendra et me sortira de là.

Alors, c’est ce que je fis. D’abord je me recroquevillai sur moi-même, allongée sur le flanc et roulée en boule en position fœtale. Et puis petit à petit, à mesure que les questions insidieuses se frayaient un passage jusqu’à mon cerveau, je me mis à pleurer. En silence, puis par sanglots long qui me martyrisaient la gorge. Et finalement, je me relevai et simplement hurlai. Névrose ? Véritable folie ? Allez savoir. Je voulais juste sortir, ne pas sentir ces quatre murs se refermer autour de moi, ne pas les sentir m’étouffer, m’oppresser, ne pas se coller contre moi.

Quand je n’eus plus de voix, qu’elle se fut éteinte dans les cris, je me roulai à nouveau en boule, les mains pressées sur ma tête, crispées sur mon cuir chevelu. Mes ongles s’y enfoncèrent, douloureusement, faisant couler quelques gouttes de sang tandis que la souffrance physique et psychique qui étaient la mienne me transperçait violemment. Cela me faisait mal dans mon cœur si fort que j’en vins à hurler à nouveau, même si je n’avais déjà plus de voix. Cela ne donna qu’un mélange de plainte inarticulée et de sifflement d’outre-tombe.

Je ne sus pas exactement combien de temps passa, mais si on m’apportait un repas froid par jour, alors il s’était écoulé au moins six jours depuis que le chef des gardiens, Feilong, je crois, d’après ce que j’avais entendu, m’avait jetée ici. Les premiers jours, je n’avais rien mangé ni bu, me contentant de me laisser mourir dans mon coin, sans même réagir quand la porte s’ouvrait sur des gardiens qui s’occupaient de changer l’assiette de bouffe. Mes bras se couvrirent petit à petit de coupures et de griffures, puisque je n’avais pas la possibilité de me mordre pour faire passer la sensation d’impuissance. Mon visage aussi, surtout mon front vu que mes joues étaient cachées par le cuir de la muselière. Dès que la sensation d’enfermement et de malaise profond se faisait plus forte, je ne trouvai d’autre moyen de reprendre pied avec la réalité qu’en enfonçant mes ongles dans ma chair, jusqu’à ce que mon sang coule et tache le sol et mon uniforme.

Chaque fois que la porte s’ouvrait sur un gardien, je ne daignais même pas relever la tête pour le regarder, et peut-être que Luckas était passé une ou deux fois, peut-être Feilong lui-même, peut-être le connard qui m’avait amenée chez son chef… J’en n’avais aucune idée. La seule chose qui me restait à l’esprit, c’était : « meurs ». Mais je ne savais pas si je m’adressais à moi-même, désirant seulement mourir, pour ne plus ressentir cette horrible impression d’oppression, ou si je m’adressais à Feilong.

L’un de ces six jours, pourtant, j’ouvris les yeux et réussis à sortir une minute de mon apathie, et remarquai qu’on me surveillait. Une gardienne me regardait. Sans aucune émotion, sauf peut-être une once de compassion. Elle m’expliqua que son job était de me faire manger. De gré ou de force. Et qu’elle préférait ne pas avoir à se battre avec moi pour me faire gober les petits pois froids. Elle détacha les sangles de la muselière sans que je réagisse et me nourrit sans que j’oppose la moindre résistance. Elle eut même l’impression que j’étais quelqu’un de différent de la fille sans limite qui avait défié le chef. Elle désinfecta rapidement mes griffures les plus profondes, avant de me remettre la muselière et de sortir de la pièce. Pendant tout le temps où elle m’avait donné à manger, elle était restée collée à moi, pour m’empêcher de m’effondrer par terre, à moitié affamée et à moitié déprimée. Et dès qu’elle fut sortie, je m’attelai, déterminée, à la dure tâche de virer chaque centimètre carré de peau qui avait été en contact avec elle. C’était pas évident, et ça faisait mal, mais ça me soulagea beaucoup. J’avais l’impression que son impureté me laissait un peu plus à chaque lambeau de peau qui dégageait. C’était faux, évidemment. Et d’ailleurs, la sensation de propreté que je ressentais se muait progressivement en besoin compulsif de recommencer à m’arracher la peau.

Je me concentrai pour oublier, m’imaginer que je me trouvais ailleurs, loin de cette salle satanique. Impossible. Elle était trop présente, trop envahissante, partout. Dehors, autour de moi, en moi, dans ma tête, PARTOUT ! Va-t-en ! Laisse-moi tranquille ! Je secouai la tête, la cognai violemment contre le mur capitonné, la faisant résonner, à défaut de pouvoir m’infliger une véritable douleur.

Finalement, quand la porte s’ouvrit sur deux gardiens, un homme et une femme je crois, je ne réagis pas plus que le jour où la gardienne seule était venue pour m’aider à manger. Ils s’approchèrent ensemble, soucieux d’éviter toute tentative d’agression ou de rébellion. Pas besoin. Ces dix jours (ainsi que je l’appris) m’avaient bien calmée. Définitivement, je pensais. Les deux gardiens me menottèrent, pieds et mains, puis me traînèrent hors de la salle d’isolement. Je fus aveuglée par la lumière des couloirs. A la fois une lumière naturelle, venant des rares fenêtres, et une lumière froide, artificielle. Je fermai les yeux et sentis qu’on me menait jusqu’aux douches.

-Tu dois être présentable, le chef veut te voir dans son bureau et il est hors de question que tu te pointes dans cet état.

En effet, j’ai des croûtes de sang séché un peu partout sur les bras et le visage, les jambes et le corps en général, et passer une si longue période enfermée dans une salle vide n’était pas pour favoriser l’hygiène. Comme je ne faisais pas mine de me laver seule, on me poussa sous la douche, sous l’eau froide, avec un pain de savon. Je fis l’effort de me laver, mais si mollement que je n’étais pas sûre d’avoir réussi à retirer tout le sang. Voyant que je manquais encore de répondant, la gardienne se chargea de me sécher, rapidement et professionnellement, avant de me tendre un uniforme propre. Que j’enfilai avec une lenteur d’escargot sous anxiolytiques.

Ensuite de quoi, les deux gardiens me menèrent directement au bureau de Feilong. M’assirent en face de lui, de l’autre côté du bureau, face à une assiette de nourriture à laquelle j’accordai à peine un regard. Je me contentais de rester le regard dans le vide, sans chercher à croiser le regard de mon tortionnaire, ni à voir ce qui m’entourait, pour une fois.

-Tu es calmée à ce que je vois.

Il avait bougé. Non plus assis en face, mais à côté. Je n’esquissais pas le moindre geste, ne réagis même pas. Il avait gagné, non ?

-Tu peux manger ou essayer de m'étriper avec tes couverts. Mais je te préviens, dans le deuxième cas, je devrais te casser plusieurs os et te renvoyer en cellule d'isolement. Mais tu peux toujours essayer.

Non… J’allais être sage. Promis. C’était presque physiquement douloureux d’admettre ma soumission. Mais en même temps… Je sentais comme un truc chaud au creux de mon ventre, juste sous l’estomac, un truc rassurant. Il me proposait de manger ou de me faire battre. L’un comme l’autre était assez attirant pour que j’ose hésiter. Mais la menace de l’isolement était si forte que j’inclinai plus encore la tête. Fuyant définitivement le regard de Feilong. Pas de velléités de résistance. Aucune. Pas la moindre étincelle de rébellion. Rien. C’était si étrange que j’en vins à rire intérieurement. Ce fut le début de ma renaissance, en quelque sorte. Le premier acte de « joie » ou de réaction à un stimulus extérieur depuis le début des dis jours qui venaient de passer. Gardant toujours la tête basse, j’ouvris la bouche et réussis à articuler une phrase à peu près intelligible d’une voix rendue rauque et sifflante par les dix jours de cris.

-Qu’est-ce que vous voulez ?

Pas la moindre intonation, ni haineuse, ni défiante, ni effrayée, ni rien. Un vide total d’émotion. Tiens d’ailleurs, je m’attendais à le haïr si fort que le simple fait de le voir m’aurait donné envie de l’étriper. Mais non. En plus, j’en arrivai à ressentir un truc nouveau. Un truc qui s’apparentait peut-être à du respect, ou une connerie du genre. Mélangé à une peur bien présente, qui couvait, juste à côté du machin chaud et rassurant. Un maître ? Il n’avait pas été violent, mais il me dominait bien assez pour que je me passe de coups.
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeLun 6 Oct - 22:30

Oui, je suis un connard. Oh non mais rassurez vous, je l'assume complètement. Mais eh, nous sommes à DearDeath. Tout le monde a quelque chose à se reprocher. Même mon petit bibliothécaire, je suis sûr qu'il cache des choses, des cadavres dans les placards. Je suis sûr aussi que chaque petite personne vivant ici a déjà tué, blessé ou violé quelqu'un. Alors je n'ai aucun remord à agir en énorme enfoiré et à me regarder dans la glace. C'est la loi du plus fort, la loi de la nature. Je ne fais qu'appliquer ce pour quoi nous avons ici conçus : survivre, dominer, avant de se faire détrôner. C'est dans l'ordre des choses.
Oui, j'exerce une pression mentale sur une gamine de quoi ? Seize ans ? Dix huit ? Vingt au maximum. Encore une enfant, à peine sortie du berceau. Je lui fait ressentir le bâton, très violemment, pour lui tends une carotte bien juteuse, une carotte qu'elle ne peut pas refuser. Mais n'oublions pas que dans cette histoire, elle a quand même tué plus de gens que moi. En tout cas, selon nos casiers judiciaires. Il est normal qu'elle soit punie, qu'elle ressente la honte, le mépris que tout le monde est censé lui porter. Il est normal qu'elle soit maltraitée. Elle a prit des vies, elle a une maladie mentale évidente, elle mérite son emprisonnement. Elle mérite tout ce que je lui fais subir, rien que pour une chose : elle a osé se débattre contre sa condamnation à l'enfermement alors qu'elle le méritait, elle a défié mon autorité alors que je représente la justice et elle a trouvé ça normal. Et c'est inadmissible.
Son apparence, misérable, me saisit au premier abord mais … je ne suis pas du genre à avoir pitié de quelqu'un que j'ai puni. Je ne regrette que peu de mes actes et quand je le fais c'est parce que je n'ai pas été assez sévère. J'ai été élevé comme ça. On récolte ce que l'on sème et c'est normal. Quand j'avais neuf ans, j'ai volé une arme à un homme de mon père, que tout le monde appelle le Samurai, parce qu'il porte un sabre à sa taille. Cette dague que j'ai volé, je l'ai chérie. Jusqu'à ce que mon père découvre mon larcin. Il m'a demandé de tendre ma petite main d'enfant au dessus de la table du salon et m'a planté la dague dedans. J'ai hurlé, crié, souffert et je me suis débattu. Je suis resté quatre heures comme ça. Quatre heures pendant lesquelles, j'ai pu réfléchir. Quand finalement, j'ai assuré à mon père que je ne recommencerai pas, il a retiré la dague, parce qu'il savait que c'était vrai. Et il m'a serré contre lui, il était si fier de moi. Et j'ai toujours trouvé ça normal.
Le steak me donne envie et j'ai bien envie de mordre dedans, rien que pour apaiser la faim qui me tenaille l'estomac depuis ce matin. Mais je ne ferai pas. Cette nourriture est pour elle, cette petite fille qui sera très bientôt mienne. Ma petite marionnette en quelque sorte. Je ne peux pas la laisser filer entre mes doigts alors que je me suis donné tant de mal à la discipliner déjà. Oh non, je ne la laisserai partir en aucun cas maintenant.
Mon regard couve la jeune femme comme il pourrait couver une de mes filles. Oh, à côté de mes précieuses petites princesses, cette gamine n'est rien pour moi. Mais mon père m'a apprit bien des choses et parmi celles-ci, il y a cette règle que je n'oublie jamais.
Si tu méprises les personnes que tu utilise, ils le sentiront. Ils le sentiront et ils te trahiront, puisqu'ils te détesteront aussi. Ils se vendront au plus offrant. Alors que si tu t'attache un peu à eux – oh juste un peu, il ne faudrait pas non plus être triste quand il te faudra les sacrifier – ils le sentiront et ils s'attacheront à toi. Fais montre d'affection et ils te le rendront par cent. C'est une règle universelle.
Alors je fais montre d'affection avec elle. Je passe même une main délicate dans ses cheveux. Je sais que mes mains sont douces, contrairement à celles des gardiens ici. Je ne suis pas le genre de personne qui se salit les mains pour les autres. Et je prends grand soin à garder une apparence délicate. Pour que les gens justement croient que je suis juste un fils de riche qui se fait entretenir. Plus ils me sous-estiment, mieux je me porte.
Un sourire frôle mes lèvres quand elle me demande ce que je veux. Oh, on en est déjà là. Je ne pensais pas qu'elle serait si rapide, je pensais juste qu'elle serait soulagée. Mais elle est plus intelligente que ce que je pensais. Je retiens la leçon pour nos échanges à venir, je ne voudrais pas sous-estimer mes alliés.


« Je suis ici pour me venger. Je dois accomplir une vengeance, en quelque sorte passive. J'ai besoin que S6956 meure à Noël comme prévu, tu n'as pas besoin d'en savoir plus. »

Je prends le menton de la jeune fille entre mes doigts et la force à plonger son regard soumis dans le mien.

« Et toi, ma douce Angélique, tu vas m'aider. Tu es juste parfaite pour ce dont j'ai besoin. En échange, je te donnerai tout ce que tu veux, dans les limites du possible bien sûr. Mais saches que mon panel de possible est agréablement diversifié. »

Je passe une fois ma main dans ses cheveux et lui souris. J'ai parlé en français. J'ai largement eu le temps de maîtriser la langue pendant ces dix jours où elle était enfermée.

« Mais commences par manger, tu dois être forte pour ce que je vais te demander. »

Terriblement forte.
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeMer 8 Oct - 20:01

Visiblement, Gardien en Chef était d’une insensibilité terrible. Même les deux gardiens chargés de m’escorter jusqu’à lui avaient frémi en voyant mon air pitoyable. Je jetai un coup d’œil aux chaînes et à la muselière qu’il m’avait retirées, posées sur le bureau. J’avais presque envie qu’il me les remette. Presque. Quelque part, j’étais heureuse de me sentir libre, et ailleurs, le besoin de plus en plus pressant de trouver un maître me consumait. Je clignai des paupières plusieurs fois en sentant ses doigts passer entre quelques mèches de mes cheveux. Je voulus le mordre, l’empêcher de continuer, mais je me retins. J’étais bien trop épuisée pour songer même à me battre. Je m’échinais à réduire les frissons de colère qui commençaient à parcourir mon dos quand Feilong m’expliqua ce qu’il attendait de moi. Mine de rien, le fait qu’il veuille tuer, même indirectement, l’un des détenus le fit paraître plus réel à mes yeux. Il n’était plus la figure inébranlable du gardien intransigeant et impitoyable, il revêtait un aspect plus humain. S6956. S6956… Ce serait pas le maître d’Abel ? Celui qu’il suivait partout ? Celui qui aurait instigué la révolte ?

J’essayai de baisser le regard un peu plus, combattant la colère sourde qui grondait en moi. Feilong releva mon visage du bout des doigts et me parla à nouveau. Je croisai son regard et me perdis dedans, n’arrivant pas à garder le contrôle de mon esprit. Je plantai mes yeux dans les siens, pairs. L’un était bleu et l’autre marron. Etrange pour un asiatique… Je clignai des paupières pour chasser ces idées de ma tête et me convaincre moi-même. Je voulais me dire que j’étais solide, que j’avais une volonté d’acier, que rien ni personne n’aurait jamais le dessus sur moi. Je faisais erreur. Il s’adressa à moi dans ma langue maternelle, me prouvant une nouvelle fois sa force. Ses contacts répétés avec moi, sa maîtrise de ma langue… Je ne pouvais plus me réfugier nulle part.
Et voilà qu’il me proposait de devenir un genre de toutou obéissant. Peuh ! Comme si je pouvais même accepter l’idée de…

-Entendu…

Putain, j’y crois pas ! Angie ! Réveille-toi, c’est  pas toi, ça ! Je secouai la tête pour chasser l’impression d’inéluctabilité et retrouver mon vrai tempérament. Enfin… Je le crus. En fait de secouer la tête, je parvins seulement à faire un faible signe de dénégation. En même temps… La contrepartie qu’il me proposait était vraiment alléchante. Ce que je voulais ?

A nouveau il passa sa main dans mes cheveux, provoquant de nouveaux frissons de haine dans mon dos et jusqu’à la base de ma nuque. Je fermai les paupières et retins le gémissement qui menaçait de s’échapper de la barrière de mes lèvres. Bon sang… J’avais tellement horreur de ça que c’en devenait plaisant… Je comprenais même pas pourquoi la haine m’était nécessaire pour apprécier réellement quelqu’un. Ou quelque chose. Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que j’avais besoin de cette haine ? Je baissai à nouveau la tête dès qu’il m’eut lâchée et détournai le regard. C’est un truc élémentaire. On ne regarde pas directement le dominant. Jamais. J’étais tentée, pourtant. Vraiment. Disons que ça m’aurait fait une occasion gratuite de prendre des coups.

-Mais commence par manger, tu dois être forte pour ce que je vais te demander.

Je reportai mon regard sur l’assiette de nourriture, apparemment prévue spécialement pour moi. Je soupirai un peu bruyamment, fatiguée et peu motivée à l’idée de manger. Je me redressai un peu, attrapai la fourchette et le couteau et entrepris de découper des morceaux du steak. J’aurais dû être affamée. Et je l’étais probablement. Mais je ne voulais pas m’alimenter. Tant pis. Je me forçai et enfournai une première bouchée de viande juteuse. Au goût de cendre. Je fis la grimace, ne comprenant pas pourquoi je ne percevais pas la saveur comme d’habitude. Le jus coulait dans ma gorge, mes molaires écrasaient les fibres tendres de la viande, mais je ne sentais pas la moindre étincelle de parfum. Rien.

Puisque ce repas n’avait pas le moindre attrait autre que le fait de reprendre des forces, je voulus penser à autre chose. Je ne savais même pas que le rouquin, là, S69 quelque chose, devait mourir à Noël. Bien sûr, j’étais quand même au courant de sa condamnation à mort, mais on ne lui demandait pas de détails. On lui demandait rien du tout en fait. Surtout moi. Pas qu’il m’effraie, non. Simplement… La façon qu’il avait d’imposer sa volonté me déplaisait. Ce n’était pas ainsi qu’on dominait. Pas au moyen déloyal de l’hypnose. Jamais je ne me laisserai avoir par un tel manque de savoir faire. Même si j’admettais être, malgré ma volonté farouche, assez sensibles aux manipulations. Rien qu’à voir l’effet que me faisait la Sonate au Clair de Lune de Beethoven… Tiens d’ailleurs, je me demandais si Feilong était au courant de ma faiblesse. J’espérais que non. Sinon je serais dans la merde. A la moindre tentative de rébellion il pourrait s’en servir pour me calmer, sans imposer sa volonté à lui. Et il perdrait l’estime que j’avais de lui.

Je reposai les couverts sur le bureau, après avoir récupéré avec application la moindre miette de nourriture. Je n’avais pris aucun plaisir à ce repas, j’avais simplement voulu obéir et reprendre du poil de la bête. Puis j’attrapai le verre d’eau et en avalai une longue gorgée avant de reporter mon regard sur le Gardien en Chef. Sans toutefois oser croiser le sien. L’eau, au contraire de la viande et des potatoes, m’apporta un sentiment de bien-être. Pour guérir de toutes les coupures et griffures que je m’étais infligées, j’allais avoir besoin de m’hydrater, et ce verre d’eau était un véritable salut. Je le bus doucement, pour éviter d’avoir encore soif après, mais en vins à bout. Je le reposai enfin sur le bureau, en évitant encore et toujours d’intercepter un coup d’œil de Feilong.

Epuisée, je me rencognai sur mon dossier, remontai mes genoux contre ma poitrine, posai mes talons sur le bord du siège, me recroquevillai et posai mon menton sur mes genoux. Je me sentis en sécurité, soudain. Calme. Rassérénée. Et du coup je me sentais invulnérable. L’influence du Gardien en Chef perdit un peu de son importance, sans disparaître tout à fait. Mon séjour à l’isolement était encore bien trop frais dans ma mémoire pour que je me permette ce genre de fantaisie. Je baissai la tête, les yeux fermés en me mordant la lèvre. Ce que j’allais dire ne m’enchantait pas. Du tout. Mais… Non, en fait, si. Je rouvris les yeux, relevai la tête et souris en osant croiser le regard de l’Asiatique.

-Vous m’offririez vraiment ce que je veux ? C’est pas simplement un moyen de me manipuler ?

Oui, je sais. J’ai l’air de m’être bien remise de mon séjour de dix longues et horribles journées enfermée dans une cellule d’isolement. Ce n’est qu’une façade. Il lui suffirait de décider que je n’avais pas été assez respectueuse et de me menacer de m’y renvoyer pour que j’en arrive à le supplier. A genoux s’il l’avait fallu. Mais bon, ça, il vaut mieux qu’il l’ignore, n’est-ce pas ? Je laissai échapper un rire nerveux en pensant à cette hypothétique situation, pour le moins humiliante. J’avais une fierté démesurée, que j’étais incapable de maîtriser, même lorsqu’il était question de ma santé mentale, comme dans le cas présent. Il y avait de fortes chances pour que je me débatte avant que Feilong ne s’impose suffisamment pour que je m’incline -sans mauvais jeu de mots rapport à ses origines- et l’implore. Et c’était là qu’on en arrivait à mon mode de pensée tortueux. Je me refusais à me laisser faire sans me battre, mais d’un autre côté, je voulais qu’on en arrive à me dominer. N’importe quoi, n’est-ce pas ?

Je secouai la tête, savourant la sensation de mes cheveux qui chatouillaient mes joues, chose impossible d’ordinaire à cause de la muselière.

-Il faudra me convaincre d’obéir, susurrai-je d’un ton suggestif et en me penchant un peu en avant.
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeJeu 9 Oct - 21:10


Oui, cette fille me fait frissonner. Elle m'a l'aire redoutable, un peu terrible. Elle est du genre à ne pas être ébranlée par la douleur ou le confinement d'après les rumeurs. Le fait que j'ai réussi à obtenir un peu de coopération et de calme de sa part me fait me gonfler de fierté, pour un court instant. Mais je ne peux pas me permettre d'être faible. Pas quand quelqu'un d'aussi dangereux qu'elle me jauge encore.
Oh bien sûr, je ne suis pas le genre de personne insensible pour lequel tout le monde me prend ici mais je sais quand refréner mes émotions.
Dans mon milieu naturel – la mafia chinoise, bien entendu – ce don de contrôle de soi peut être vital dans de nombreux cas. Il m'est arrivé de voir des gens incapables de bluffer, qui affichaient toutes leurs pensées sur leur visage. Ulrick est comme ça par exemple. Complètement incapable de se montrer impassible. Et ça le rend étrangement mignon. C'est sans doute ça qui me donne envie de le torturer.
Quand elle accepte ma proposition, je sens comme un flux d'énergie positive circuler dans mes veines. Je crois qu'on appelle ça le soulagement. On ne dirait pas comme ça mais cette fille m'impressionne. Beaucoup de gens auraient perdu la tête après ce que je lui ai fait subir, mais elle non. Peut-être parce qu'elle est déjà folle depuis un bon moment, ou peut-être parce qu'elle a l'habitude de ça.
Je la sens soumise et pourtant, une étincelle de révolte persiste en elle. La tension dans l'air est palpable, ou presque. Et je sais que je suis imprudent de lui avoir enlevé sa muselière et ses chaînes mais je dois bien prendre des risques pour obtenir des pions comme elle. Oh, elle ne me sera sûrement jamais fidèle, toujours à défier mon autorité. Mais elle n'est que temporaire, je devrais me trouver des hommes sûrs …
Étrangement, la nourriture n'a pas l'aire de l'attirer plus que ça. Je pensais qu'elle se jetterait dessus comme une morfale mais elle n'en fait rien. J'ai même du lui dire de manger. Je crois que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre de la petite Angélique.
Je souris à la jeune femme, imperturbable. Je ne vais pas lui donner le plaisir d'avoir un frisson de honte ou de pitié pour elle. De toute façon, c'est sûrement ce qu'elle veut éviter. Je suppose qu'elle aime défier les gens. Les marques partout sur son corps me donnent la nausée mais je dois rester fort. Dans ces moments là, je me demande ce que diraient les parents des détenus, ce qu'ils pensent de leur enfant.
Je suppose que si l'une de mes filles était dans le cas d'Angélique, je perdrais la tête. Complètement. J'ai toujours élevé Kiwi et Sun comme des modèles, comme elles auraient été élevées dans une bonne famille.
Bien sûr, elles ont des libertés et je les laisse s'épanouir mais je n'ai qu'une crainte : qu'elles ne tournent mal. Oh, vous me direz que c'est tiré par les cheveux pour un membre important de la mafia mais je ne juge pas que faire partie de la mafia c'est mal, ou mauvais pour la société. Nous sommes une sorte de police de l'ombre. Nous rendons beaucoup plus justice que ce que l'on pense et on ne punit jamais sans raison.
Alors que la jeune femme mange, je me demande pourquoi elle ne semble pas apprécier. J'ai acheté moi même les produits et la cuisine a été faite par le chef Basile qui, il me semble, a été étoilé. Alors pourquoi ?
Oh, je comprends, tout à coup. Elle ne sens que le goût de la défaite dans sa bouche. Je dois la faire se sentir mieux, de toute évidence, sinon je me retrouverai avec une poupée sans vie entre les bras. Et ce n'est pas ce dont j'ai besoin, au contraire. J'ai besoin de sa fougue, de ses éclats de rire terrifiants, de ses morsures sans concessions, de sa folie toute entière. Si j'avais voulu un pantin, je l'aurais faite lobotomiser.
Quand elle me reparle, un sourire vient effleurer mes lèvres. Oh oui, je m'en doutais. Je lui tend la main après m'être levée. Prenant ses délicats doigts de jeune fille dans les miens, je souris.


« Oh, je pense que je t'ai déjà convaincu. Mais si tu as besoin de plus, je vais te donner une information qui va te plaire et une autre qui va sûrement te frustrer. »

Je plonge de nouveau mon regard dans le tien.

« Je te donne une période d'essai sans muselière, fais profile bas, j'espère ne pas avoir à te la remettre. J'ai besoin que tu ne l'aies pas pour ce que tu as à faire. Sinon, je te laisserai tomber et je trouverai quelqu'un d'autre. »

Je laisse un silence dramatique s'installer doucement entre nous alors que je caresse le dos de sa main de mon pouce.

« Quant à l'autre … Je vais t'apprendre à te battre, Angélique. Tu as besoin de concentrer ta fougue en quelque chose de puissant, de contrôlé. Ainsi, tu pourras vraiment me servir. Mais n'oublie pas, j'aurais toujours les moyens de te supprimer si tu dérapes. »

Je la force à se lever en la tirant doucement par la main et je continue de sourire.

« Un gardien viendra te chercher demain pour ta première leçon. En attendant, je vais te raccompagner à ta cellule. »

Je ne pense pas trop la chouchouter. J'ai besoin d'elle en bon état.
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Angélique Loiseau
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Angélique Loiseau

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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeVen 10 Oct - 19:07

Il sourit, manifestement amusé par mon invitation. Enfin, « invitation »… C’en était pas exactement une, enfin, elle était tellement implicite que c’était pas aussi évident à détecter que le nez au milieu du visage. Il s’approcha et se saisit de ma main. Je frémis, raidis mon dos et les muscles de mon bras. Une vague de chair de poule parcourut mon corps tout entier tandis qu’un long frisson l’accompagnait. J’avais beau détester qu’on me touche, son contact n’était pas rude, au contraire, et je décidai de ne pas grogner. Exception à une coutume immémoriale. Je clignai des paupières et m’agitai sur ma chaise, embarrassée. Je n’étais pas adepte de ce genre d’histoires, mais là tout de suite dans l’immédiat, j’avais l’impression de faire face à un prince charmant tout en bonnes manières et convenances de la haute.

-Oh, je pense que je t'ai déjà convaincue. Mais si tu as besoin de plus, je vais te donner une information qui va te plaire et une autre qui va sûrement te frustrer.

Dans l’instant, oui, j’étais convaincue. Pas envie de retourner dans une pièce sombre. Mais plus tard ? Et puis quelles informations ? Je haussai les sourcils et ouvris de grands yeux curieux qui durent me faire ressembler plus encore à une enfant. Un truc plaisant et un truc frustrant ? Plaisant comment ? Frustrant comment ? Il chercha à croiser mon regard, s’y arrima, et ce fut comme si je ne pouvais plus bouger. Je tremblais légèrement, d’excitation et d’anxiété. Toujours cette capacité à ressentir une chose et son contraire… N’importe quoi…

Je sursautai un peu quand il m’annonça la première nouvelle. Il pourrait faire ça ? Bien sûr, suis-je bête. Il était le chef, il avait tous les droits, n’en déplaise à Mc Daven. Je fuis son regard magnétique quand il m’annonça qu’il n’aurait pas le moindre regret à l’idée de devoir se débarrasser de moi. J’aurais dû sauter sur l’occasion, lui faire lâcher ma main et me tirer d’ici. Seulement, l’idée d’avoir enfin trouvé quelqu’un pour me dominer m’en empêcha. La colère et la révolte qui couvaient en moi s’étaient un peu calmées, sans toutefois disparaître tout à fait. Je savais que si elles cessaient d’être, je lâcherai l’idée d’obéir. C’était la rage que je nourrissais contre le maître qui faisait que je voulais toujours plus rester à ses côtés. Parce que j’avais besoin de cette colère pour l’aimer. Enfin, « aimer »… Pour l’apprécier, ressentir un sentiment d’attachement.

Le mouvement répétitif de son pouce sur le dos de ma main m’apaisait. C’était peut-être mauvais pour lui, d’ailleurs. Sereine, je ne valais rien, et s’il voulait quelque chose de moi, eh ben c’était pas dans cet état que je serais le plus productive. Je fermai les paupières doucement, et balançai lentement la tête de droite à gauche.

-Quant à l'autre … Je vais t'apprendre à te battre, Angélique. Tu as besoin de concentrer ta fougue en quelque chose de puissant, de contrôlé. Ainsi, tu pourras vraiment me servir. Mais n'oublie pas, j'aurais toujours les moyens de te supprimer si tu dérapes.

M’apprendre à me battre ? Mais… Je me débrouillais déjà bien… Non ? Il parlait comme s’il savait précisément comment canaliser ma rage naturelle contre tout et tout le monde. Oh, rien que pour voir comment il s’y prendrait, j’étais prête à le suivre. Je hochai la tête et m’aidai en poussant sur mes jambes pour me relever et accompagner la traction du Gardien en Chef. Il arborait toujours son sourire, le même qu’au début de la conversation. Un sourire qui me hérissait la nuque et me ravissait à la fois. Fallait peut-être vraiment que je voie un psy, en fait. Non ! Oublie. Je secouai la tête, ébouriffant encore davantage mes cheveux déjà rebelles et lui rendis son sourire. Sincère. Vraiment.

-Un gardien viendra te chercher demain pour ta première leçon. En attendant, je vais te raccompagner à ta cellule.

Carrément ? Je le dévisageai d’un air surpris. Pourquoi se donnerait-il la peine de me ramener ? Ce serait mettre en péril sa couverture. Parce que oui, j’avais bien compris que ce chef des gardiens n’était pas exactement comme le précédent. Si l’autre était un peu laxiste sur les bords, ne se contentait de me jeter en cellule d’isolement que deux ou trois jours, il était en revanche totalement intègre. D’après ce que je savais de lui, en tout cas. Feilong était son opposé il me semblait. Dur, strict, sévère, intransigeant. Mais il cachait un noir dessein, qu’il avait partagé avec une détenue. Je me surpris à jeter un dernier coup d’œil triomphant à la muselière et aux chaînes sur le bureau, assorti d’un sourire carnassier.

Je pensai un instant à tout ce que je pourrai faire sans ce machin sur le nez, lâchai un éclat de rire, puis me rappelai que je devais « faire profil bas ». Je fis la moue puis regardai Feilong dans les yeux. Ses yeux si étranges, qui lui donnaient un certain charme.

Je clignai des paupières d’un air stupéfait en réalisant ce à quoi je pensais. Est-ce que j’avais vraiment pu émettre pareille pensée ? Cela me tira un sourire amusé. Bien sûr que non. C’était juste une impression. Evidemment. Pas de sentiments aussi futiles que le charme. C’était simplement son charisme et sa force qui m’attiraient, rien de plus, rien de moins. Je fus soulagée et en arrivai même à sourire à nouveau au chef des gardiens. Un peu gêné, toutefois, le sourire. Comme s’il avait pu lire dans ma tête et y trouver mon raisonnement, et auparavant, mon égarement. Je m’approchai de lui et hésitai à me coller contre lui, avant de devoir sortir. Je ne voulais pas -et lui non plus, probablement- que des gens me voient faire ça, mais c’était tellement tentant…

Profitant de ce qu’il tenait encore ma main, je fis un pas en avant, opérai un demi-tour et m’adossai contre lui. Je sentais son cœur battre contre mes omoplates, sa respiration gonfler sa poitrine. Je fermai les yeux et imaginai en quoi pouvait consister ce qu’il me demanderait. En quoi pouvait consister, également, cette séance d’entraînement. Entraînement à quoi ? A frapper ? A mordre ? A trouver des points sensibles ? Le cœur battant, appréhendant que quelqu’un ouvre la porte du bureau à cet instant, j’enroulai ses bras autour de moi. Me sentir dominée, voilà ce que je cherchais. J’avais finalement trouvé la réponse à ma question. Douleur ou soumission ? Soumission. Et c’était d’autant mieux si elle se faisait dans la douleur. D’une main, je guidai les siennes pour qu’elles se posent l’une sur l’autre, et de mon autre main, je refermai la « pile ».

Il était nettement plus grand que moi, renforçant sa domination simplement par sa haute stature. Le contact doux de ses mains contre les miennes m’apaisait tandis que celui de son torse dans mon dos me faisait sentir toute petite. Sans plus me soucier de la présence de gens derrière la porte du bureau, je reposai l’arrière de ma tête contre lui et commençai à ronronner doucement, la respiration apaisée, et les yeux toujours clos, de sorte que je ne voie pas la réaction de Feilong, s’il n’était pas resté trop surpris pour ça.

-J’ai hâte… murmurai-je, en parlant du lendemain.
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MessageSujet: Re: Asphyxiate   Asphyxiate Icon_minitimeDim 12 Oct - 22:12


L'obéissance a toujours été une qualité que j'ai respecté chez les plus faibles, ceux qui savent où est leur place. Oui, bien sûr, tout est relatif, elle me mordra la main dès que j'aurai le dos tourné mais … je respecte ces yeux baissés, ce dos courbé. Elle sait que je peux l'écraser quand je le voudrais et oui, bien sûr, je le ferais si elle désobéi. Je ne sais même pas si j'aurais de la pitié pour sa pauvre personne.
Un frisson me traverse quand elle me regarde avec ces grands yeux ébahis. Jamais une gamine ne m'avait regardé avec autant d'admiration. Oh, sauf mes filles pour qui je dois être une espèce de super-héros mais ça ne compte pas.
Bon, il est vrai que je ne traîne pas beaucoup avec des gamines. La fille la plus jeune avec laquelle j'ai eu un véritable lien jusqu'à présent était YiMin, ma petite sœur. Et elle a tout juste trois ans de moins que moi. Autant dire qu'elle n'est plus une gamine depuis longtemps. Je la regarde avec le même regard protecteur avec lequel je couve mes filles. Bien sûr, c'est un mensonge éhonté, je ne l'aime pas, elle me sert juste.
Et plus tard, mes filles ne deviendront pas comme elle. Elles seront gentilles, indépendantes, fortes et elles ne se laisseront pas faire. Et elles n'auront aucun lien avec la mafia. Oh, elles savent que papa, papy et tonton Lao tuent des gens, qu'ils jouent avec l'argent et qu'ils sont hors-la-loi. Mais elle ne sont pas formées comme mes héritières. Ou des hommes de main de mon frère. Elles ne feront pas partie de la famille.
Je repense un moment à la possibilité qu'elle se marie à une des hommes de mon père. Que leurs enfants fassent partie de la famille. Oh, je veux les éloigner le plus possible de ça. C'est aussi pour ça que je les ai amené avec moi. Si je les avait laissé à la famille Fei, elles auraient su tirer sur un homme à quatre mètres de distance et crocheter une serrure quand je serais revenu. Ici, elles resteront innocentes.
C'est pour ça que je suis si surpris quand elle fait preuve de tendresse – oui, c'est bien de la tendresse – envers moi. Le contact de son corps fait passer une décharge dans le mien et je me sens soudain très puissant. Je pourrais lui briser la nuque, juste comme ça. Un regard sur son cou me donne presque envie de le faire. Je souris quand elle parle et je me détache d'elle, sans un mot.


Sur le chemin, je ne lui tiens pas la main. Je dois me détacher un peu d'elle et de toute façon, personne ne doit nous voir. Arrivés à sa cellule, je la regarde rentrer et se poser sur sa couchette. J'actionne le mécanisme des cellules et je souris avant de partir.

« Dors bien, Angélique. »

Je m'éloigne ensuite de ce couloir et je souris pour moi même. Une bonne chose de faite.

FIN.
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Asphyxiate

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