Lady Alice & Drenn Mørksønn


Le soleil passe à peine derrière les fenêtres, barrées de lourd barreau de fer. Toutes les fenêtres sont de cette sorte ici. Dans un certain sens, cela m'arrange, après tout ma peau n'aime guère c'ette agression solaire. Cela ne serait pas dut à cause du fait que je suis en prison, j'en serais ravie. Mais je suis en prison, terriblement, définitivement et inlassablement en prison. Pour toujours. Enfin, celon les juges. Cela ne fait que deux semaines que je suis ici et l'idée que cet endroit gris et froid sera mon quotidien pour le restant de mes jours ne m'est pas encore venu à l'idée clairement. Toujours? Qu'est-ce que toujours? Non, ils ne m'auront pas, le jour où cela sera assez, je me tuerais de mes propres mains. Ma Mort m'appartient.

Les autres détenus sont assez énervés en ce moment, on les a changé dernièrement de prison et maintenant, ils sont tout excité de leur sortie. De vrais gosses au retour du zoo. Cela m'amuse un peu mais je crains de finir par me retrouver ennuyé par cette histoire, cela pourrait dégénérer non? après tout je suis en prison. Pourtant je n'ai pas encore parlé avec des détenus. Mon compagnon de cellule n'est qu'une ombre que j'évite autant que possible, je ne connais pas même son nom, ou alors je l'ai oublié. le problème majeur dans toute cette histoire, est que cet endroit en froid et sale, dépourvue de la beauté dont j'aime m'entourer. Il manque de rouge et de beaux visages. De beaux visage que je pourrais embrasser jusqu'au sang.

Mais non, tout ce que j'ai pour ne pas désespérer dans mon coin, ce sont des livres. Pas énormément mais suffisement diversifier pour m'occuper quelques années. Les livres sont la musculation du cerveau. C'est pourquoi j'ai fait de cet endroit mon repère. Mon antre. Ma première mission? Reprérer les caméras. Question d'utilité, on ne sait jamais après tout. Je prend donc un livre au hasard, et fait le tour de la pièce jusqu'à avoir tout ce dont j'ai besoin. Elles ne sont pas vraiment cachées heureusement. Les angles morts sont repérés. Je suis maintenant en paix.
Je regarde rapidement la couverture du livre. mmh...La dame de pique, un roman russe, un roman qui vient du nord comme moi, parfait. Je m'y attelle avec...passion serait exagéré, avec un léger intérêt.

Ma tête tape toujours autant... Les marteaux...les serpents...ils sont tous là à taper et siffler... Remarque, les serpents disparaissent peu à peu. Heureusement....sinon je ne vois pas comment j'aurais pu me lever de l'infirmerie.
Je fixais la tache sur mon bras. Un bleu je crois... Les médecins ne m'avaient pas loupé avec leur seringue... Et leurs calmants aussi...j'avais l'impression de ne plus pouvoir penser de moi-même... Ce n'était pas agréable du tout du tout ! Après...j'en avais surement besoin... Je ne suis pas docteur alors je ne sais pas. Je sais juste une chose : depuis ce qui c'est passer à la laverie, je n'ai plus adressé la parole à monsieur corbeau. Je ne veux plus l'écouter...je ne veux plus l'entendre. Je ne veux même plus le voir...

Positive...aller positive. Il dort...il ne te fera rien. Rien du tout... l'important c'est d'aller se détendre, d'aller faire autre chose, de s'occuper. C'est ce que le docteur l'a dit...remarque...le docteur ou la doctoresse ?... En y réfléchissant...je ne sais plus... Je crois...que c'était « Elle » parce qu'elle avait l'âme d'une dame. Même si elle se comporte comme un monsieur.
...Je lui demanderais lorsque je la reverrais ! Je ne veux pas me tromper ! En attendant je dois faire ce qu'elle m'a conseillé parce que c'est un joli conseille !

En marchant vers l'étage commun, je fais la liste de tous les lieux potentiels où je pouvais me reposer. Aucun ne me tente. A moins que...je sais surement où aller, mais l'idée ne me vient pas. Ce sentiment...un ami...je veux voir un ami... Je ne sais pas où est mademoiselle Angélique, Basile est surement en cuisine... Peut-être qu'Ulrick est à la bibliothèque ? Il ne me reste qu'à espérer...et puis j'en profiterais pour prendre un livre ou deux, manière de. Ils me manquent tous...

Cette fois, je prends toutes les précautions du monde pour ne pas me perdre. Même si au fond de moi...je crois que c'est peine perdu. M'enfin, après avoir tourné en rond pendant plus d'une demi-heure, je trouve enfin la bibliothèque. C'est ouvert ! Ulrick est surement là !
Faux espoirs. A son bureau, un gardien.

- Excusez-moi...pardon de vous déranger monsieur mais...vous savez où est Ulri...Monsieur Gantley ?

- Il est au réfectoire, gamine. Si tu veux le voir faut attendre au moins une heure ou deux voir plus.

-Bien...merci.

Raté...il n'est pas là. Je reviendrais surement plus tard. Remarque, je devrais d'abord choisir mes livres. C'est une bonne idée. Quand je lis des histoires d'horreur...j'ai l'impression que mon âme est toute légère. Que je suis une fille normale. Sans les visions, sans les corbeaux, et sans monsieur corbeau. Normale...juste normale...

Aïe ! Une étagère...j'avais oublié que j'étais en train de marcher. Hm...ça va je ne sens pas de bosse. Et puis c'est sur le haut de ma tête ! Alors ça va !
Positive ! Je dois être positive ! Allons au rayon cool ! Le rayon des histoires d'horreur !!! Et aussi le début du rayon fantaisie ou je ne sais quoi d'autre. Des histoires du genre de fantômes et tout ça ! ... Ou pas. Il y a quelqu'un au fond... C'est un nouveau détenu ? Il aime lire lui aussi ? J'espère qu'il ne va pas mettre le feu à la bibliothèque ! S'il déchire le livre je lui donne un coup-de-poing boxe ! C'est Ulrick qui me l'a appris d'abord ! Et Basile il m'a donné pleins de forces avec les glaces ! Alors je ne vais pas être effrayée par un adulte ! Moi aussi je suis costaud !

Je m'avance d'un pas décidé vers le détenu sans le regarder dans les yeux. Et plus je m'avance, plus je ralentis. Ce monsieur est beaucoup plus grand de près que de loin ! Virage à droite toute ! Voilà là c'est bien croise pas son regard et fixe les livr...Tiens ! Celui-là à l'air...bien. Mais il est...tout en haut... snif...je vais en pleurer...j'arriverais jamais à l'attraper. Et je ne pourrais jamais demander au monsieur à coté de...moi ? Haaa !!!! Il a changé de place !!! Je ne le sens plus!! Il ne serais pas derrière moi hein?... Une minute une minute...ce que je ressens...c'est ce que je ressens...quand quelqu'un me regarde...
Bon panique pas panique pas... tu es surement en train de rougir ou pâlir j'en sais rien ! Mais fait comme si de rien n'était !
...Je peux pas ! Je me retourne alors pour regarder le détenu à la combinaison...basique comme tout le monde sauf la mienne qui est grise et délavée je sais toujours pas pourquoi. Je prends mon courage à deux mains.

- B...bonjour.

Quelle drôle d'histoire que ce livre, je reste a le lire durant une bonne heure en paix. Il n'y a presque personne a cette heure, tous en train de s'enpifrer, de se remplir de nourriture...la seule boisson qui me convienne est le sang chaud dans ma gorge, et la seule nourriture est la chair douce de l'homme. Effrayant? Non, mais peu comprit. Un sourire se dessine, enfin, un fantôme de sourire, en me rappelant les nuances de ces mets. J'évite soigneusement de penser que je ne les gouterais peut-être plus jamais, ce n'est pas le moment.

Je tourne une autre page. Ah quelle sensation pour le lecteur endurcit que celle du papier effleurant le bout des doigts. Une sorte de caresse qui promet de nouvelles histoires, une fenêtre vers l'ailleurs. C'est ici que l'on prend la seule liberté que l'on peut. Mais ce ne sont pas mes "compagnons de calvaire" qui comprendront ça. Je secoue légèrement la tête pour faire partir ces idées parasites. Des mèches blanchâtres se balancent devant mes yeux. Il est dur ici de les faire tenir en arrière comme j'en avais l'usage et quelques mèches plus courtes se balladent sur mon front tandis que le reste est plus ou moins plaqué en arrière. Il parait de cela accèrbe les traits durs de mon visage. Que cela me donne un air plus effrayant. Tant mieux alors, je n'aime pas tellement l'idée mais si cela peut tenir les autres éloignés...

Tandis que je remonte mes cheveux j'entends des pas plus loins et mon regard ce glisse vers l'entrée de la bibliothèque. Une autre âme amatrice de délicatesse? C'est une jeune fille. Toute menue. Toute fie et délicate. Comme elle est charmante avec ses cheveux blanc et ses yeux bleus...Que fait-elle ici? C'est une détenue évidement. Cela m'attriste, de voir un si beau corps déjà pourrit de l'intérieur. En fermant mon esprit je pourrais oublier ça j'imagine. Oui je pourrais. Mais non. Pas ici. J'ouvre ma main et la replit plusieur jusqu'à ce que mon erection est cessé de frotter contre le tissus et je me replonge dans ma lecture, surveillant la gamine du coin de l'oeil

Elle veut apparement un livre...Trop petite. La situation m'arrache une autre ombre de sourire qui dévoile un isntant mes dents en pointes. Mon âme gentleman me force finalement a me lever pour l'aider. Mais je suis à peine arrivé derrière elle qu'elle se retourne l'air paniquée. Allons je ne vais pas te manger...enfin si. Mais pas ici, pas maintenant.

-Bonjourr

Sans attendre j'attrappe le livre qu'elle semblait vouloir et le lui tend.

-Il y a des tabourrets je crrois, pourr la prrochaine fois...

Mes tripes se serrent fort. Oh mon dieu il m'a parlé il m'a parlé il m'a parlé... Je réponds quoi ?! Qu'est-ce que je fais ??? C'est la panique!!!

" ... "

Ce froid... Non ! Je ne dois pas y penser ! Sinon il risque de se réveiller. Je ne dois pas penser à lui. Je dois me détendre...juste me détendre... Ou alors il faut se raccrocher à quelque chose !

Je prends le livre de manière maladroite et précipitée. Un tout petit « m...merci » réussit à sortir de ma bouche. Ensuite, je m'empressais de trouver quelque chose sur lequel me fixer. Je trouvai.
Son accent...il n'est pas de l'Angleterre, ni des Etats Unis... Pourtant je l'ai déjà entendu...mais où ? A l'orphelinat ? Surement... Ah ! C'était un ami de pèr... non, « père » et « mère ». Un...Suédois ? Norvégien ? Je sens que je vais me faire assassiner si je me trompe. Je parie sur Norvégien !

-Il y a des tabourrets je crrois, pourr la prrochaine fois...

Première réaction : effectivement, ce monsieur est Norvégien ! Du moins, son accent très prononcé m'y fait penser. Après peut-être qu'il ne l'est pas, peut-être qu'il l'est. Je ne sais pas, je ne suis pas lui et il n'est pas moi.
Deuxième réaction : ...les dents pointues...le teint pâle...je le savais ! Ce monsieur est...UN VAMPIRE ! Attends attends...s'il est bel et bien un vampire...il n'aurait pas dû fondre comme une bougie au soleil ? Peut-être qu'il utilise une crème solaire puissance mille ! Ou de la crème super protectrice pour la peau ! Ou alors il est humain ? Ou alors ! Il est le croisement entre Dracula et Miss Norvège ! Attends, non...pas miss Norvège ! Disons...euh... RAAAA arrêtons ça tout de suite ! Il y a trop d'incohérences ! D'abord, Dracula il serait tout fripé et Miss Norvège l'aurait largué parce qu'il n'aurait pas eu assez de fric pour qu'elle puisse s'acheter une boîte d'artichauts en conserve ! Alors, NON CE N'EST PAS LOGIQUE ! Ce monsieur N'EST PAS le fils de Dracula et de Miss Norvège !

- Et bien...j'ai un peu peur des tabourets... Vu l'état de celles-ci avec toute la rouille de leur ferraille...je préfère ne pas essayer. Même si c'est bien d'essayer ! Il y a longtemps, j'ai essayé la boxe avec un ami ! J'ai aussi essayé les glaces maison ! Enfin gouter. Vous aimez les glaces ? Moi j'aimerais beaucoup en manger d'autres ! Ou des gaufres ! Ou des crêpes ! Voir les trois !

Une image splendide traversa mon esprit. Une assiette remplie de pancakes, et de crêpes, et de gaufres, et de glace... Tant de choses sucrées et délicieuses ! J'en baverais...mais c'est impoli ! Jamais je n'aurais dû lire ce livre de cuisine...voir même le feuilleté !

- Et vous ? Vous aimez les crêpes les gaufres les glaces et les pancakes ? Vous préférez le sirop d'érable le nutella le miel le sucre simple le sucre glace ou nature ?  

Elle ne parle pas beaucoup. voir pas du tout. Je lui fais peur je crois. Est-ce moi? Ou bien est-elle ainsi avec tout le monde. Elle hésite, je le vois aux petites contractions de son visage. Elle agit comme un enfant. C'est un enfant. ...Effectivement, c'est une enfant, une toute petite enfant, terriblement adorable comme un on verrait dans les pages glacées des magazines. Quoi? Des magazines? Là où toutes les horreurs sont écritent sur moi? Ma mâchoire se crispe et je m'entalle légèrement l'interieur de la bouche avec mes dents, mauvais effet de la taille en pointe. Non non non, elle est trop adorable pour être avec les Autres, oui, les enfants sont bien et ne font pas de mal. Mais qu'est-ce qu'elle fait ici? Elle est une détenue quand même...

J'aurais aimé me laisser le temps de réfléchir mais elle finit par trouver quelque chose à répondre. Une avalanche verbale s'écrase soudainement sur moi. Une logorée qui ne se termine pas. Avait-elle un barage de mot dans la bouche delui le début? Des centaines de mots, de ponctuations et de lettre qui s'entassaient violement derrière la paroie de ses dents?
J'essaye de suivre du mieux que je peux. Elle parle si vite! Et je suis obligé de me pencher pour être assez près d'elle. Je commence à avoir mal au dos, c'est affreux, je déteste avoir mal au dos, cela me rappelle ces petits vieux affrux qui sont penchés sur leur petite misère aussi ridicule qu'eux.
Mais il faut être aimable, il parait. Après tout, une jolie gamine comme ça doit avoir des amis ici, il serait bon d'en profiter.

Je jette un regard aux tabourets et j'hoche de la tête.

-Cerrtes, ils rrespirrent le tétanos...La boxe est une bonne chose, mais tu me semble un peu fluette pourr ça non?
J'ai la glace oui...mais celle forrmée parr l'eau. je n'ai pas mangé de..crrème glacée depuis...trrès longtemps déjà. Les gauffres et les crrêpes, je n'en ai jamais mangé je le crrains, ni de sirrop d'érrable ou de nutella. J'aime bien le miel et peu le sucrre.

Et je préfère largement d'autres goûts et d'autres nourritures chaudes, bien plus agréable et délicate à mon palais.

Malgré le risque du tétanos, on ne sait jamais, je m'empare rapidement d'un tabouret pour cesser d'être penché sur la demoiselle. Le metal froid et rugeux mord le bout de mes doigts. Quel mauvaise qualités. Quitte à passez ma vie ici, j'aurais aimé des fauteuils digne de ce nom, cela aurait été un minimum. Et du vin chaud aussi, voilà une douce invention. Avec ses rapels de nourritures, la gamine m'a fait rêver de saveurs que je n'avais pas sentit depuis des années. J'aimais particulièrement le vin chaud à Tromsø, avant ma mise en cage. J'attendais les filles le soirs avec un bon verre, le temps passait plus vite alors...
Diable, me voilà devenu nostalgique....