Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Fanfare

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MessageSujet: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeVen 4 Juil - 18:47

.Fanfare.
~ sadeness ~

L. Gantley – A. Bone
Je ne suis plus seul dans ma chambre. Heureusement que je ne vais pas tarder en m'en aller. Le type dans le lit d'à côté s'appelle Mark. Il prétend être médium et m'a demandé à plus d'une occasion si je voulais me faire lire les lignes des mains ou me faire magnétiser. Vous savez, je n'ai rien contre les médiums et autres voyants, magnétiseurs et chamans. Quand ils sont vrais. Il y a des choses que nous ne pouvons pas expliquer en ce monde, Dieu n'est pas le seul créateur et je suis persuadé que certains ont un vrai don pour ressentir quelque force supérieure. Mais ce mec est un véritable charlatan.  
Il est arrivé ici parce que le petit ami de la fille qu'il avait dragué lui a fait de la chirurgie esthétique aux coups de poing. Apparemment, Mark aurait emballé la fille en lui indiquant que les astres les voyait comme âmes sœurs. La fille avait marché et elle avait quitté son copain avec qui elle vivait depuis sept ans. Le mec aurait retrouvé le charlatan et vous connaissez la suite. Sérieusement, je ne sais pas quoi penser de ce mec. C'est sûr, il a une volonté de fer et un talent de beau parleur mais en même temps je ne supporte pas les gens qui profitent des gens faibles. C'est contre ma religion vous voyez.
Sa sœur, une jolie brune à la peau bronzée, est venue lui rendre visite tout à l'heure. Elle l'a traité de tout les noms puis ils ont discuté un peu. A un moment, elle a laissé son frère pour venir me parler, m'interroger sur les menottes qui me rattachent un poignet à la barre du lit. Elle n'a pas semblé effrayé par mon passif criminel et m'a même laissé son numéro. Sa bouteille de Pepsi est encore posée sur ma table de chevet. Son frère, en revanche, n'a pas ouvert la bouche depuis. Il a eu l'air effrayé quand j'ai évoqué mes talents de persuasion.
L'infirmière vient me détacher et je lui souris doucement, lui demandant ce qui me vaut un tel honneur. La présence d'un gardien de DearDeath dans le cadre de la porte me répond. Il me semble assez expérimenté. Il l'est assez pour éviter mon regard. On me laisse m'habiller avec l'uniforme -un orange cette fois- et l’infirmière fait quelques tests avant de me laisser partir. Son soutien gorge de chez Victoria's Secret est presque apparent sous sa blouse et quelque chose me dit qu'elle m'aurait bien laissé son numéro aussi. Après ça, on me met dans un van qui grince sous mon poids. J'ai pourtant plus maigri que prit du poids à mon séjour à l'hôpital.
Je suis au régime liquide depuis maintenant quinze jours. Heureusement, d'ici quelques jours je pourrais à nouveau manger du solide. En attendant, je suis condamné à me nourrir de milk-shakes aux légumes et aux fruits. Je flotte un peu dans mon uniforme et à ma dernière pesée j'avais perdu cinq kilos. C'est donc affaibli – encore- que je passe les portes du pénitencier. Et que j'engendre la cohue la plus totale.
Je crois que tout le monde m'apprécie dans cette prison. Du moins, ils en donnent l'impression. Des hurlements d'acclamation traversent tout le pénitencier alors que j'ai à peine posé un pied dans le pénitencier. Soudain, je suis immergé sous une foule de poignée de main, d'accolades et de bourrades amicales. D'un regard froid, je scanne la foule. Pas d'Abel. Pas de Rose. Je fends l'assemblée comme Moïse fendit jadis les eaux et je demande à un gardien qui ressemble à l'image que je me fais de Scrooge dans le Cantique de Noël, où se trouve mon second. En salle d'isolement pour avoir frappé un gardien presque à mort. Je reconnais bien là ma brebis égarée.
Alors, sachant que le gardien est sous mon emprise, je lui demande de m'y emmener. Il me laisse dans un couloir froid et long devant la cellule dix huit. J'ouvre la porte et pénètre dans la pièce froide et sans âme.
Les cellules d'isolement sont moins grandes que celles que nous occupons habituellement. Celle-ci ne contient qu'un lit sans draps, un petit lavabo rouillé et des toilettes. Une petite fenêtre quadrillée de barreau laisse passer la faible lumière du soleil. Dans un coin, je trouve Abel. Je n'ai ni bandage, ni pansement apparent, ni aucun signe de faiblesse extérieure. Mes cheveux ont même des racines rousses, preuve de mon rétablissement prompt. Je sais néanmoins qu'il risque de s'en prendre à moi en raison de mon hospitalisation. Je ne saurais être trop prudent. Il me semble aussi extatique que les sorcières après la chasse de Salem.
Lentement, je m'avance vers lui comme on le ferait avec une bête sauvage dont on craint les représailles. Je m'accroupis pour être à sa hauteur et je passe une main dans ses cheveux, caressant sa toison opaline du bout des doigts.

« Je suis là maintenant. Je ne partirais plus. C'était ma dernière faiblesse, la toute dernière. »

Ma main retombe sur le béton et je l'observe longuement avant de reprendre la parole.

« Je sais que tu m'en veux d'être parti mais j'ai besoin de toi. Ensemble, nous pourrions faire de grandes choses et je dois m'assurer ta fidélité même si je dois à nouveau t'apprendre à me respecter en te faisant du mal. Cependant, cela m'embêterait fortement, j'ai besoin de toi en pleine forme si je veux arriver à mes fins. »

De nouveau, j'attends. Je m'adosse au mur de pierre perpendiculaire à celui contre lequel est Abel. J'espère une réponse positive, je n'ai pas besoin d'un ennemi de plus.
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Abel Bone
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeJeu 31 Juil - 22:28

J'y suis allé un peu fort, je suppose. Mais quoi ? Je vais quand même pas rester à rien faire quand on s'en prend à ma copine. Ce type là, ça faisait plusieurs jours que je le voyais la reluquer, mais j'avais rien dit. Parce que Rose est capable de se défendre toute seule – je l'ai vue à l’œuvre plusieurs fois – et aussi parce que j'avais tout le temps ma muselière. Mais aujourd'hui, je suis libre. Parce que je suis au réfectoire. On m'a enchaîné la gorge avec ce collier auquel il ne manque plus qu'une plaque avec mon nom dessus pour que je ressemble vraiment à un chien. Je mange comme je peux mais cette entrave m'empêche de me gaver comme j'en ai envie. Je dois bien mâcher les aliments pour qu'ils ne se coincent pas dans ma gorge. Alors voilà, je suis super énervé. Déjà. Et puis, les deux gardiens qui me collent presque m'empêchent de toucher Rose, assise juste à côté de moi. Elle est belle et semble se foutre complètement de mon cas. Mon cœur tambourine fort dans ma cage thoracique quand je pose mon regard de fauve sur sa pâleur. Même son uniforme est accordé à elle, gris délavé.
Le repas s'éternise et la mousse au chocolat de Basile arrive après de trop longues minutes. Les autres détenus bavassent trop quand ils bouffent, c'est insupportable. Ils ont pas assez de temps pour ça quand ils sont dans leurs cellules ou quoi ?
Et puis, c'est la catastrophe. Un prisonnier lourdaud donne un coup de coude malheureux à Rose, qui s'étrangle avec un morceau de pain. Un des gardiens qui me sont assignés se précipitent à son secours. Impuissant, je le regarde la prendre dans ses bras pour lui faire recracher le morceau de nourriture qui vole jusque sur le crâne chauve d'un détenu à l'air tranquille. Elle est sauvée ! Alors pourquoi il ne la relâche pas ? HEIN ?
Elle est jolie ma copine et mignonne, comme le souligne bien le gardien en tâtant de sa poitrine. Je fronce les sourcils et mes doigts se crispent sur le manche de mon couteau. Putain celui là... Son pote essaie de le rappeler à l'ordre mais il est plutôt mou. Il a l'air même de vouloir que son copain continue. Ce qu'il fait. La fermeture Eclair de la combinaison de Rose commence à s'abaisser et elle... Ne fais rien. Elle reste là, plantée debout, sans rien faire. Donc, ça ne la dérange pas. Je dois laisser faire. Sauf que moi ça me dérange. J'ai le corps en feu et la rage aux lèvres. Je bondis sans vraiment m'en apercevoir. Ma chaîne échappe juste assez des mains du gardien pour que j'atteigne son collègue. A la jugulaire plus précisément. Du sang gicle alors que j'enfonce toujours plus la lame du couteau. Il a beau être à bout rond, j'ai assez de force pour détruire les chairs sur mon passage. Mes dents font le reste du travail.
Il se passe un temps indéfini avant que ma victime ne soit trop loin de moi pour que je continue de me repaître de son sang. Un coup à la tête me fait voir des étoiles, un autre me fait sombrer dans l'obscurité. Le visage flou de Rose est la dernière chose que je vois avant que le noir ne s'abatte définitivement. Je souris.


Je me réveille dans une cellule qui n'est pas la mienne mais que je connais bien. Je n'ai plus le goût du sang dans la bouche, seulement son agréable souvenir. On a changé ma combinaison et j'ai une muselière sans cuir. C'est seulement du métal. Même à la place des lanières. Et j'ai putain de mal à la tête.
La petite fenêtre située en hauteur sur la porte s'ouvre et un visage de gardien apparaît dans le minuscule rectangle.

« Enfin réveillé. Toi, on va te limer les dents. Ca te passera l'envie de mordre. »

Je blêmis. Il est sérieux ? On dirait... On m'a plusieurs fois menacé de la même chose, mais pas sur le même ton. Un frisson parcourt mon échine. Je suis impressionné et apeuré. C'est grisant.
Je jette un coup d’œil dédaigneux au lit et me couche en rond sur le sol, espérant trouver un sommeil plus agréable que celui de l'évanouissement.


Je me réveille encore et seul la luminosité a changé. Dehors, il fait plus sombre, mais je ne peux pas dire si c'est le soir ou le matin. Je ne suis pas assez grand pour regarder à travers les barreaux de la fenêtre et rien ne peut me servir d'estrade. Je patiente donc, assis par terre, le dos contre le mur. Je m'ennuie en deux secondes. Je comptes les pierres du mur. C'est tout ce que je peux faire.


Un temps infini passe avant qu'il y ait de l'action. La porte s'ouvre. Je pense que c'est l'heure du repas et je suis bien content, j'ai vraiment très faim. Et puis, je me dis que c'est peut être le mec qui va me limer les dents et là, je suis moins content. Je pourrais me débattre mais je sais qu'il me piqueront de toute façon avec cette chose qu'ils appellent « un simple sédatif ».
Mais ce n'est rien de tout ça. J'ai la grande surprise de voir apparaître devant moi Liam. Le souvenir de la dernière fois me reviens. Il était étendu sur une civière. On aurait dit qu'il était mort. Mais moi, je ne voulais pas y croire. Parce que Monsieur Gantley ne pouvait pas être mort d'une petite chose comme ça. Pas de la main de son frère faible et idiot. J'avais bien raison ! Le Guide était vraiment très fort !
Un sourire de satisfaction s'épanouit dans ma tête mais je suis bien trop mal en point pour le retranscrire sur mon visage. Je me contente donc de fixer le Guide quand il s'approche de moi et ébouriffe mes cheveux comme il a l'habitude de le faire. Je ne me sens plus de joie à l'intérieur. C'est si bon de retrouver Monsieur Gantley ! Ses cheveux reprennent de la couleur ! Tout va aller mieux maintenant, je le sais.

Un silence s'installe entre nous. Il se pose au sol, non loin de moi. Pourquoi est ce qu'il est ici ? Parce qu'il l'a décidé. Il est le Guide et rien ni personne ne peut le forcer à quoi que ce soit. Il est revenu d'entre les morts pour accomplir son grand plan dont je suis l'un des principaux acteurs. Monsieur Gantley est grand.
Je me laisse tomber en avant et le rejoins à quatre pattes, pour me blottir contre lui. J'ai la tête dans les choux, l'esprit dans le vague, ma vision est floue et mon estomac est tellement serré qu'il me fait mal. Mais je me sens tout de suite mieux contre le Guide. Je lui confie à nouveau ma vie.

« Ils vont me limer les dents. Empêchez les, Monsieur Gantley. Sinon je ne pourrais pas être utile. »

Je me serre plus fort contre lui. Son odeur, sa chaleur. Il me protège. Il NOUS protège.
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeMar 5 Aoû - 17:28


Cette pièce sent l'urine et l'ennui. Des marques sur les murs indiquent que certains détenus avaient des hobbies bien particuliers et qu'ils n'en avaient pas honte. Aucune caméra ne nous observe et je comprends qu'ils aient dû trouver des façons de plus en plus ingénieuses de s'occuper dans cet environnement clos. Je me demande quel a été le record du détenu qui est resté le plus longtemps dans cette petite pièce exiguë. Sans doute plus de trente jours.
Je me demande comment va Rose. Malgré mon étrange fascination pour cette étrange petite poupée, ma première pensée a été pour mon petit animal de compagnie si mignon et fidèle. J'espère bien qu'il l'est resté. Malgré mon apparente tendresse, je me méfie toujours d'Abel et de ses réactions parfois disproportionnées. Je n'ai pas peur de lui en lui même mais bien de ce que pourrait entraîner la perte d'un pion aussi utile que lui. Déjà que je suis affaibli et que je n'ai plus tellement de fidèles...
Je ne peux tout de même pas m'empêcher d'avoir une affection toute particulière pour lui. Une affection qui est très différente de celle que je ressens pour HyuuKi, mes parents ou même mon frère. C'est sexuel, passionnel, amical et conflictuel à la fois. Généralement, je peux me détacher de mes pions relativement facilement. Je ne pense plus à eux et abracadabra ! je ne pense plus à leur cas. Mais avec Abel c'est sensiblement différent. Je n'arrive pas à me l'enlever de la tête. C'est de l'amour c'est sûr mais pas celui avec un grand A. Je l'aime comme un … un ami un peu étrange qui obéirait à mes ordres et que j'aiderai en retour. Il a quelque chose qui n'appartient qu'à lui et je n'ai pas encore mit le doigt dessus.
La tête me tourne un peu mais je n'en montre rien à mon chiot, bien trop fier et persuadé qu'il attend le moindre signe de faiblesse pour me sauter à la gorge et me dépecer comme un marcassin. Je soupire doucement et penche la tête sur le côté discrètement selon les directives du médecin qui s'est occupé de mon cas. Il a dit que cela pourrait arriver si je m'agitais un peu trop, pourtant je ne pense pas avoir été trop turbulent.
Quoiqu'il en soit, j'entends du bruit dehors qui indique clairement que des gardes parlent devant ma porte. Je passe un petit instant à écouter leurs voix calme et en déduit, même si je n'ai réussi qu'à entendre des bribes de phrases, qu'il ne se passe rien d'important. Heureusement pour moi, le garde que j'ai hypnotisé tient le coup et ne se rend pas compte qu'Abel et moi partageons la même cellule.
Et puis Abel se jette dans mes bras et j'ai presque les larmes aux yeux. Je me sens un peu dans le gaz mais je ne veux pas le repousser pour reprendre de l'air. Je ne veux pas le laisser partir loin de moi. J'ai besoin de lui pour me rétablir, pour foutre le boxon dans cette prison et sortir d'ici, j'ai besoin d'un protecteur et nul autre qu'Abel ne peut l'être. Nul autre.
Je n'ai aucune envie de les laisser lui limer les dents -quelle perte considérable ! - donc bien sûr, je m'opposerais à cela. J'aurai un petit entretien avec le chef des gardiens d'ici demain et je leur ferait abandonner le projet. Je sais être convaincant. Un petit rire m'échappe sans même que je ne le réalise vraiment et je prends le visage d'Abel dans mes mains avant de l'embrasser sur le front.


« Qui oserait ? Je l'empêcherais. Aie confiance... »

Je l'attire un peu plus à moi et lui mord l'épaule assez violemment pour qu'il ait un peu mal et que ma frustration à être resté quinze jours allongé passe un peu. J'ai envie de faire un footing, envie de me rouler dans du foin et de hurler en patois bulgare.

« Tu m'as manqué toi … tu sais ? »

Un sourire s'affiche un instant sur mon visage. Un sourire heureux et presque malveillant. J'ai enfin retrouvé ma place.

« Est-ce que tu peux me sourire ? Montres moi tes belles dents. »

Je me sens un peu bête à lui demander ça …
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Abel Bone
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeVen 8 Aoû - 18:47

Je reçois le baiser de Monsieur Gantley comme une bénédiction. Mes yeux s'illuminent quand ils se posent sur le Guide et m'assure qu'il empêchera quiconque de me limer les dents. L'inquiétude que je ressentais un peu plus tôt a complètement disparue maintenant. J'ai confiance en Monsieur Gantley. S'il ne veut pas que je sois diminué, je ne le serai pas. C'est aussi simple que ça en a l'air.
Il m'attire alors tout contre lui et je sens une pression sur mon épaule. Comme je suis en confiance, je me laisse faire, mais j'ai un peu mal. Et cette douleur ne fait que s'amplifier avec les secondes. Pourtant, je ne cherche pas à m'enfuir. Mon corps tremble et je regarde le Guide me broyer les chair à la force de ses mâchoires. Il est si fort... J'ai la certitude que sous le orange de ma combinaison, du sang commence à jaillir de mon épaule. Il lui faudra un peu de temps pour apparaître de l'autre côté de l'épais vêtement.
Il me dit que je lui ai manqué et je veux bien le croire, vu la façon dont il vient de me marquer. J'en redemande, de cette preuve de puissance. Mais je ne formule pas cette demande. Je n'ai pas à décider pour le Guide.

« J'étais perdu sans vous, » avoue-je d'une voix étouffée.

Et puis, Monsieur Gantley me demande quelque chose. Quelque chose de spécial. Je me sens désemparé, car je ne peux pas accéder à sa requête. N'est ce pas évident ? Alors, malheureux de devoir le décevoir, je hoche la tête, lentement, de droite à gauche.

« Je ne peux pas enlever ça. »

Du doigt, je pointe l'épaisse muselière en acier qui recouvre la partie basse de mon visage. L'objet est lourd et m'oblige à baisser la tête. Ma nuque est d'ailleurs un peu raide. Jamais je n'ai autant souhaité être délivré de cette humiliante entrave. Sans parler du collier qui m'enserre toujours la gorge. Un petit anneau à l'arrière permet d'y fixer une laisse. Dans cette prison, je suis vraiment devenu le chien des gardiens.

Je fixe Monsieur Gantley avec espoir, mais je doute vraiment qu'il puisse me délivrer. Cette fois, c'est du solide. Ils ont pris leurs dispositions avec un système compliqué dont moi même je ne connais rien. Ils ont fini par comprendre que Rose et le Guide n'étaient pas étrangers à mes nombreux cas de muselière brisée. Et il n'ignorent ni les talents de l'une, ni ceux de l'autre. Cette fois, il semble bien que je sois coincé. Et pourtant, je continue à croire que Monsieur Gantley pourra y faire quelque chose.
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeVen 15 Aoû - 20:04

Quelque soit le genre d'amour qu'Abel me porte, il n'a pas changé. Je lis toujours la même admiration, la même envie terrible de m'appartenir. La couleur de ses yeux est toujours la même quand il me regarde, on dirait que ce doré pétille et brûle d'un feu puissant et éternel. Je me demande bien pourquoi je trouve ses yeux toujours aussi beaux. Sans doute que c'est juste une appréciation due à l'affection que j'ai pour lui mais... Oh peu importe.
Je n'ai pas peur de lui faire du mal. Je sais qu'il est fort, qu'il a toutes les qualités pour être mon garde du corps personnel, pour me protéger quand je ne peux pas être fort et pour exécuter les missions que je ne peux me résoudre à accomplir. Il est fort et c'est sans doute pour cela que j'aime autant le jaune doré de ses yeux et la façon qu'il a de s'agripper à moi. La tristesse m'envahit tout à coup quand je me souviens de la raison pour laquelle je me suis éloigné de lui. Soupirant doucement, je ferme les yeux. Je ne peux me résoudre à détester Ulrick pour ce doigt qui a appuyé sur la détente. Je peux juste m'en vouloir de lui avoir demandé.
Mais maintenant, tout cela est fini. Ulrick est mon frère et il n'est que mon frère. Je l'aime, désespérément et bien sûr que je ne peux pas le laisser sans protection mais une chose est sûre : je ne peux plus me permettre de lui faire du mal en essayant de le garder pour moi. Ma mère a raison, je dois être un grand frère exemplaire pour mon petit frère. Je dois le protéger et non pas l'étouffer, l'aimer et non pas l'envahir, lui apprendre et non pas lui faire la leçon. Je dois agir en grand frère. C'est un peu nouveau pour moi mais je m'y ferais. Je dois m'y faire.
Sans une once de honte dans la voix, Abel m'annonce qu'il était perdu sans moi. C'est tout à fait normal puisque je suis son guide, son chemin et son dieu. Je suis tout pour lui. Tout … ? Non, Abel a aussi Eden. Je souris doucement. Un jour je les marierais du sacrement de Dieu mais pas tout de suite, non, je le ferais quand je sentirais qu'ils seront en train de m'échapper, ainsi, ils me devront quelque chose, sans doute le plus beau jour de leur vie.
Malheureusement, mon animal de compagnie, mon petit chiot m'apprend une mauvaise nouvelle de plus. Hm, non il ne peut pas enlever sa muselière, en effet. J'ai beau tourner ça dans tous les sens, je ne peux pas non plus. Sans doute que je n'ai ni les connaissances, ni les outils pour cela. Faisant la moue, je pense à me résigner quand il me vient une idée. Abel n'est pas encore sous l'emprise de mon hypnose, je pourrais …
Sortant mes dés de la poche, je souris. Mon pauvre Abel, tu vas faire l'expérience de ma première tentative d'hypnose post-guérison. J'espère que je sais toujours bien hypnotiser sinon je pourrais en faire un légume. Mais je fais aussi ça pour le rendre un peu plus heureux. Les dés entrent dans son champ de vision et commencent à se balancer.


« Je te l'ai déjà enlevé, Abel. Souris moi. »

C'est avec un sourire plus qu'honnête que je range mes dés. Je caresse doucement sa joue recouverte par le métal de la muselière. Si seulement je pouvais faire en sorte d'obtenir un moyen de lui enlever définitivement cette muselière. Je ne voudrais pas le laisser ainsi pour toujours, cela entraînerait des situations plus qu'humiliantes pour mon pauvre minion et je ne pourrais souffrir qu'il perdre la face. Cela me ferait mal pour lui et me ferait perdre des points de popularité auprès du peuple de DearDeath.
J'ai entendu dire que le chef des gardiens serait peut-être bientôt remplacé – par ma faute d'ailleurs, j'aurais au moins réussi ça – peut-être qu'il sera assez clément pour m'accorder d'assouplir sa muselière, Abel est dans une condition qui n'est pas digne d'un humain, même s'il est un criminel. Je ne peux plus permettre qu'on lui fasse du mal. J'ai besoin de lui et plus j'en ferais pour lui, plus il me sera redevable et fidèle. Je dois reprendre le contrôle de la situation de cette prison. Je dois y arriver, pour ne pas mourir.


« Abel … je dois te confier un secret, un secret que personne d'autre n'a jamais apprit. »

Je le rapproche de moi et pose sa tête sur mon torse de façon à ce qu'il entende mon cœur battre fort contre ma poitrine. Fermant les yeux, je vois des lumières danser derrière mes paupières. En me concentrant assez, je pourrais presque voir l'éclat de la bière dans les choppes en verre et entendre les rires autour de moi. Je voudrais être libre à nouveau , mettre ma vie de meurtrier de côté. Ah , comme si c'était simple.

« J'ai un fils. Un seul. Je n'ai pas encore pu le voir mais je l'aime déjà plus que tout. Si je dois mourir à la fin de l'année, je voudrais que tu le dises à Ulrick pour qu'il en prenne soin. Tu comprends ? Je te charge d'une grande mission et j'espère que tu sauras la remplir. »

Mon cœur bat de plus en plus vite. Rien que le fait de penser que mon fils est loin de moi me serre le cœur et me fend l'âme. J'aimerais tant le rejoindre le plus vite possible. Je pousse un léger soupir qui soulève une mèche d'Abel et je souris. J'ai confiance en lui.
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeSam 23 Aoû - 16:46

Une paire de dés entre dans mon champ de vision. Les chiffres deviennent de simples pois et je me perds dans leur existence. C'est simple, ça me plaît. La couleur m'apaise. Un instant. Juste un petit instant. Et puis, à l'intérieur de moi, c'est un maelstrom de mauvaises émotions. Je n'avais jamais compris ce mot jusque là, mais maintenant que je ressens ça, c'est le seul qui me vient. La peur domine et le vert devient sang. A l'intérieur, je tremble, mais à l'extérieur, je suis calme et offert à mon Guide. Je l'entends m'informer qu'il m'a enlevé ma muselière. Je ne doute pas de lui, c'est le Guide. Il est capable de faire ça. Et puis, je n'ai même pas envie de vérifier. C'est une vérité. Elle est acquise.
Le bout de ses doigts vient caresser ma joue libérée de l'oppression métallique. Sa peau est aussi douce que d'habitude, mais avec une certaine fermeté. Force et douceur. Puissance. J'en ai des frissons, même alors que dans ma tête, j'entends des cris d'horreur.
Et alors, le Guide me dit qu'il veut me confier un secret. Je le fixe droit dans les yeux puis me laisse aller contre lui. Je ferme les yeux un moment, mais c'est seulement pour voir des murs tâchés de sang. Encore que « tâchés » ne soit pas un super terme. Il s'agit plutôt de grandes coulées, de giclées. Et toujours ces cris...
Il a un fils. Il veut que je le dise à son sale frère quand il sera mort. Le Guide ? Mort ? Non, ça ne peut pas arriver. Il est le maître, monsieur Gantley, le Guide. Il ne peut pas mourir. Il ne peut m'abandonner. Surtout pas pour que j'aille dire à son frère que je déteste qu'il doit prendre en charge une personne qui semble beaucoup compter pour monsieur Gantley. Et c'est normal, c'est son fils. Sa chair, son sang. Je devrais aussi le respecter je crois. L'aimer. Rose et moi serions beaucoup mieux placés pour nous occuper de lui. Enfin, il faudrait d'abord qu'on s'en aille d'ici, mais c'est pas le problème !
Je me sens mal vis à vis de cette annonce, mais je ne peux pas m'empêcher d'acquiescer, d'un mouvement de la tête. D'habitude je me sens fier quand il me confie une mission. Surtout qu'il a lui même dit compter sur moi.

Son souffle soulève une mèche de mes cheveux et je ferme les yeux par réflexe. Dans le silence de la cellule, les cris sont de plus en plus forts. Il y a ces dés. Il y a ce sang. Et il y a moi. Je ne me reconnais pas vraiment. Mais en face de moi, il y a cette femme que je connais mais dont je ne me souviens plus. Je la bloque, dans ma tête. Je ne veux pas me souvenir.
Quelque chose explose en moi. Des tas d'images se mélangent, des tas de sons, des odeurs toutes plus désagréables les unes que les autres. Je réagis très violemment, physiquement cette fois. Pas seulement à l'intérieur.
Je me redresse subitement, m'arrachant à l'étreinte du Guide, et agrippe son col. Je le plaque au sol et me met à califourchon sur lui. Je lui montre mes dents et pense qu'il n'aurait pas dû me libérer. Je suis un vrai danger pour lui maintenant.

« Le Guide ne peut pas mourir ! S'il pense bientôt mourir, c'est qu'il est faible ! »

Et je ne peux pas tolérer un Guide faible. L'évidence s'impose. Elle est terrible, mais je ne vois pas d'autre solution. Je ne peux pas juste l'ignorer et le regarder se promener dans toute sa faiblesse. J'attrape sa gorge dans mes deux mains et serre. Les larmes me montent aux yeux. Quand il sera presque évanouit, je le tuerai à l'aide de mes dents. Mais je ne peux pas l'attaquer comme ça maintenant. Je n'en aurais pas le courage.
Tandis que je cherche à l'étouffer, mes larmes s'écrasent une à une sur son visage crispé. Ce que je fais, c'est vraiment terrible. Mais je n'ai pas le choix. Je dois le sauver de ce qu'il est devenu. De ce que son sale frère a fait de lui. Et puis, ensuite, je tuerai ce Ulrick.
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 15:09

La facilité avec laquelle je réussis à hypnotiser Abel me surprend. Est-ce qu'il est déjà habitué à ça ? C'est comme donner un coup de poing dans du beurre mou. C'est un peu trop facile et ça laisse une impression salissante. Faisant la moue, je ne dis néanmoins rien. Je ne voudrais pas qu'il se voit pousser des ailes pour une raison ou une autre. Il est grand temps que je nous fasse sortir de cette cellule par ailleurs. Je ne voudrais pas croupir ici trop longtemps, c'est mauvais pour mon teint.
Le métal froid qui me sépare de la joue d'Abel me dérange. Pourquoi est-ce qu'ils ont besoin de lui faire subir ça ? Pourquoi ne pas juste lui coudre la bouche ? Je dois aussi me débrouiller pour qu'ils ne lui liment pas les dents. Quel bordel je dois faire pour lui, je vous jure. Jamais aucun minion ne m'aura autant mis à l'épreuve qu'Abel. Il est vrai qu'il est très efficace mais il ne vaut pas toute cette peine. Il a de la chance que je l'apprécie grandement.
Je n'aime pas cette ambiance, cette odeur qui me prend au nez et me donne envie de vomir. Au moins, Abel est protégé de ça grâce à sa muselière. Je serre les dents et me concentre. Je ne dois penser qu'à Abel, qu'à la façon dont je vais lui empêcher de perdre toute sa force et dont je vais le faire sortir d'ici. Mon garde est toujours derrière la porte mais je ne sais pas combien de temps mon emprise sur lui sera efficace. Je dois me dépêcher de trouver une solution mais la vision de ce pauvre chéri me distrait. Si seulement j'avais le pouvoir de lui enlever cette chose et de le faire sortir de cette prison...
Qu'est ce qui me fait autant l'aimer ? Je ne sais pas. Son côté enfantin m'a clairement séduit et je ne peux pas m'empêcher d'avoir pitié de lui. Je ferais mieux de le faire se suicider … C'est ce que je pense des fois mais juste après je me souviens combien il m'est utile et combien je dois fournir d'efforts pour échapper à la peine de mort. Ce n'est pas un jeu, j'ai vraiment besoin de lui, comme j'ai besoin de Rose.
Alors que je vais me lever, Abel me plaque au sol. Je crois d'abord qu'il veut juste me prouver son affection une fois de plus mais je dois me résoudre à accepter qu'il me veut du mal. Il a une force de titan, je ne sais pourquoi … En tout cas, il me maintient au sol de façon très désagréable et je commence à suffoquer. Mes dés sont trop loin pour que je les atteigne et je suis affaibli. Est-ce que c'est comme ça que je vais finir ma vie ? C'est risible.
Sa phrase m'indique que je me suis lourdement trompé sur son cas. Je ne peux pas lui faire confiance ou me permettre d'être faible avec lui. Heureusement que je n'ai pas pu lui retirer sa muselière sinon je serais déjà mort. Avec les facteurs de la situation actuelle, j'ai de quoi m'en sortir éventuellement . Je ne peux pas être aussi fort que lui – nom de Dieu comment une telle force peut rentrer dans un si petit corps ? - mais je peux être plus rusé.
Je le laisse enserrer ma gorge de ses -toutes petites- mains et je relâche toute force après un petit temps. Je paraît mort comme ça, la tête sur le côté et les yeux grand ouverts. Quand j'étais dans la mafia coréenne, j'ai apprit à ralentir les battements de mon cœur pour qu'ils deviennent imperceptibles. Je ne pensais pas que ça me servirait un jour mais heureusement j'ai quand même suivi les conseils de MinGyun.
Quand je le sens relâcher sa prise et plonger vers mon cou , je replie ma jambe très rapidement et je lui assène un coup de genou dans le ventre qui me permet de me dégager de sa présence. En reculant, assez, je réussis à respirer et à masser ma gorge pendant qu'il est un peu sonné. Ensuite, précipitamment, je m'approche de lui et écrase mon pied sur sa gorge.


« Je crois que je t'ai surestimé, Abel. C'est une erreur que je ne me commettrais pas à nouveau. Je ne veux plus te voir. »

Je sors en claquant la porte derrière moi et me plaque au mur d'en face. Bordel j'ai failli y passer pour de vrai cette fois là. Je regarde le garde aux yeux vides et je soupire.

« Ramènes moi à ma cellule. »

Je ne suis pas impatient du moment où Abel sortira d'isolement. Peut-être bien qu'il aura les dents limées à ce moment.
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Abel Bone
B3883 - Tueur en série
Abel Bone

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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeDim 31 Aoû - 11:51

Les larmes continuent d'inonder mes joues et le visage du Guide, alors que je sers. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas lâcher prise, vu l'horreur de mes actes. Je crois que mes mains sont crispées et que je n'arrive pas à les desserrer, tout bêtement. Et puis soudain, les muscles se relâchent. Ca fait si longtemps... ? Je ne me suis pas rendu compte du temps qui a passé. En larmes, je décide d'en finir, choqué de voir le Guide inconscient. Il est comme mort, je ne sens même plus son pouls. Mais je vais quand même finir le travail, même s'il est déjà parti. Pour l'honorer, je vais goûter sa chair et son sang, me l'approprier.
Je me penche sur sa gorge et plusieurs choses m'arrêtent. D'abord, il y a ma muselière. Pas de doute, je la sens. L'illusion dans laquelle m'a plongé monsieur Gantley éclate comme du verre et lui laisse le temps de me repousser violemment. Je finis sur le dos, étonné, trahi, choqué par tout ça. Il pose sa chaussure sur ma gorge et une boule se forme dans mon ventre.

Maître... Vous allez me punir ? Punissez moi et pardonnez moi... Par pitié...

J'ai peur, il semble vraiment furieux. Et ses mots sont horribles, vraiment ignobles. Mes larmes continuent de couler, inondant mes cheveux cette fois. Mais ce n'est plus pour la même chose. Le maître m'abandonne. Il s'en va. Il s'en va vraiment. Je sanglote quand j'entends la porte se refermer dans un claquement sec. Puis je me roule en boule, bascule sur le côté, et me vide de mes larmes. Je ne retiens pas mes gémissements, j'espère que ça fera revenir le Guide, qu'il changera d'avis.


Après plusieurs heures, le soleil a disparu, ma cellule est plongée dans le noir. Je me décide enfin à abandonner l'idée que le Guide reviendra. La loque que je suis se traîne jusqu'à la porte et mes mains se plaquent sur le métal glacé. C'est le cœur de monsieur Gantley. Je vais le réchauffer et il m'aimera de nouveau. Ma joue se colle à la plaque dure. Mes larmes sèchent petit à petit. Pris d'un accès de colère et de rage, je me mets à tambouriner. Le bruit résonne dans toute la cellule et blesse mes tympans, mais je continue. Je hurle, encore et toujours la même chose.

« MONSIEUR GANTLEY ! REVENEZ ! PUNISSEZ MOI ! PUNISSEZ MOOOOIIIII ! MONSIEUR GANTLEY ! »

D'autres heures passent et il ne vient toujours pas. Je finis par me rouler en boule devant la porte et m'endormir, épuisé. Je rêve des petits oiseaux qui pépient devant ma fenêtre, sans que je puisse y faire quoi que ce soit.


Des jours passent. Je mange à peine, vis avec mes déjections sans aucun mal et reste à gémir et hurler comme un loup à la lune. On me sort de là après un décompte que je n'ai pas fait et on me fout de force dans le fond de la salle des douches, nu. Il n'y a pas de pommeau, pas de bouton. Je suis face au carrelage et je ne proteste même pas quand je sens un puissant jet me plaquer contre les carreaux. L'eau passe partout, s'infiltre dans le moindre recoins. La mare qui se forme sous mes pieds et disparaît peu à peu dans les égouts est noire, puis grise, avant de devenir limpide. Un peu après, la torture s'arrête. Le gardien m'oblige à me foutre à genoux devant lui et plaque ma tête contre sa ceinture, me donnant des ordres clairs et précis. Je m'exécute, ne songeant même pas à me battre.

Encore plus tard, je reviens dans ma cellule, morose. Je suis encore humide et j'ai une combinaison propre, qui sent la lessive. Je déteste tout ça, mais en ce moment, je m'en fiche. Je me couche sur mon lit et attends. Il n'y a personne d'autre, tout le monde est au réfectoire. On m'a donné un morceau de pain dur, que je laisse sur le sol, pour les insectes. Ma main pend négligemment par dessus la couchette. J'appréhende le retour du Maître et en même temps, je suis impatient qu'il arrive. J'ai si peur qu'il ne revienne pas sur sa décision.
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MessageSujet: Re: Fanfare   Fanfare Icon_minitimeLun 1 Sep - 19:11

La solitude n'est pas mon fort, clairement pas. Je n'aime pas ne pas être entouré de serviteurs dévoués à ma cause. Deux jours après ma perte immense d'Abel, j'ai trouvé une fille qui pourrait le remplacer. Elle est mignonne et elle ressemble beaucoup à Eden. Livi de son nom est une jeune détenue d'une vingtaine d'années qui me voue une admiration sans bornes. Elle est française je crois, cela pourrait m'aider à tendre un piège à l'autre blond de cuisinier. Oh mais plus rien n'a la même saveur quand on est plus ensemble. Est-ce qu'ils vont lui limer les dents ? Est-ce qu'il va mourir ? Je n'en peux plus d'attendre, je veux savoir … Je ne suis pas patient non plus.
Livi est aussi dévouée qu'un animal de compagnie pourrait l'être mais elle ne me satisfait pas. Je n'ai même pas essayé de la toucher. Je crois qu'Eden la trouve vulgaire ou quelque chose comme ça, elle fronce toujours du nez quand elle est en sa présence. Abel lui manque... Il me manque aussi. C'est terrible ce vide si immense qu'un tout petit homme peut laisser. Malgré tout, je ne renverrai pas Livi. La petite blonde a un atout pour elle : tous les gardiens veulent la coincer dans un coin et profiter d'elle. Elle est une diversion parfaite.
Je ne sais même pas ce que je veux maintenant. Je dois sortir d'ici, pour retrouver mon fils, mon adorable bébé qui m'attend. Je ne peux pas le décevoir, je dois pouvoir vivre avec lui. Oh oui, je vais me tirer d'ici mais pas sans un bon coup de théâtre. Quand je ressortirais d'ici, je serais un homme libre, lavé. Oh oui, je vais me débrouiller pour que ça arrive. Je pourrais peut-être même revoir HyuuKi.
Vers neuf heures du matin, les portes s'ouvrent et Livi entre dans ma cellule. Comme c'est attentionné, elle m'apporte le journal qu'elle a volé à un gardien. Remue ménage important en Irlande à cause des USA. Ah, je vous jure, ces américains ne savent pas comment prendre le gouvernement irlandais. Je l'embrasse sur le front et me dirige vers la bibliothèque avec elle. Fermée, encore une fois. Mais que fait Ulrick ? Je m'inquiète pour lui. On dirait qu'il est comme … absent depuis quelques temps. Est-ce que ça à avoir avec l'absence du cuisinier ?
La journée passe lentement, seulement perturbée par le vent puissant qui envoie une branche morte dans la fenêtre de la psychologue. Je reviens à ma cellule tard après le dîner. Livi est collée à mes basques et je dois avouer qu'elle commence à me pomper l'air. Elle risque de me faire perdre Eden si elle continue … La grille roule lentement sur le rail et elle s'ouvre en grinçant. Quand je vois Abel sur sa couchette, je deviens livide.
Je congédie Livi d'une voix douce, celle avec du miel dedans, et elle s'en va en faisant une moue déçue. Je n'ai pas encore assez confiance en elle pour la laisser écouter une de mes conversations privées avec Abel. Il n'a plus sa muselière en métal froid et je soupire doucement. Je viens m'asseoir à côté de lui et je lui fais une pichenette sur le front, presque affectueuse. J'aurais déjà dû le tuer mais je n'en ai pas le cœur. Je passe un doigt dans sa bouche et constate que tout est toujours aussi tranchant.


« Alors comme ça, ils t'ont pas limé les dents ? »

Je regarde ailleurs, nulle part en particulier. Je ne veux pas lui faire comprendre que je m'intéresse de trop près à lui. D'ailleurs, je ne m'intéresse pas à lui, voilà, c'est juste de la politesse. Comme quand on croise un de ses exs au supermarché et qu'on demande aléatoirement si ça va et s'il s'est bien brossé les dents. Rien de plus, n'allez pas vous imaginer des trucs.

« T'as fait quoi pour avoir ça ? T'as sucé un garde ? »

Son silence me gêne. Et je le regarde plus attentivement. Il a une respiration calme et les yeux fixes. Il s'est endormi les yeux ouverts en m'attendant. Je soupire et le couvre d'une des couvertures marrons rêches qu'on nous donne. Je lui laisse un mot rapidement griffonné et je vais me coucher à mon tour. Bonne nuit, Abel.

'Si tu veux me prouver que tu veux revenir à mon service, vas me voler une dose de morphine à l'infirmerie. Liam.'
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