Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 Pray in Abyss

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeDim 12 Oct - 16:07

. Pray in Abyss  .
♪ miss you gone ♪

L. Gantley – A. Loiseau

Une croix de plus m'annonce qu'il ne me reste que soixante-quatorze jours pour m'en tirer. Une évasion n'est même pas à envisager. Je n'ai nulle part où aller et puis je n'imagine même pas ce que ça pourrait provoquer. Je décevrai Abel et Eden qui plus est. Non, je dois trouver un autre moyen mais … si seulement je pouvais faire en sorte que HyuuKi me laisse tranquille … Non pas que je sois mécontent de le voir souvent mais … ah ! Ça m'énerve !
Les portes de la cellule font ce bruit de trompette affreusement énervant et elles s'ouvrent. Les deux détenus avec moi sortent et je reste sur mon lit. Je vais faire un tour à la bibliothèque et la trouve ouverte, sans personne à l'intérieur. Putain, j'y crois pas, je vais être tranquille. J'y reste jusqu'au repas du midi, dans un coin à lire un livre sur la légende de Midas.
Quand sonne l'heure de manger, je ne bouge pas. Ce livre est très instructif et je n'ai pas faim. Je n'ai envie de voir personne.
Une petite demi-heure plus tard, quelqu'un entre dans la pièce. Je regarde rapidement si c'est Ulrick mais non, c'est un gardien. Moemaru je crois, quelque chose du style. Je le regarde à peine et retourne à mon livre. Le gardien fait trembler le sol jusqu'à moi avec ses grosses rangers et ses énormes muscles et quand il m'apostrophe, je relève lentement la tête, sans dire un mot. Je ne vais pas lui faire le plaisir de lui répondre alors qu'il ne m'a pas posé de question.
Pendant un instant, je crois qu'il va me reprocher de ne pas être venu manger mais il me regarde avec insistance avant de me demander de descendre avec lui au sous sol. Je me lève brusquement et recule.


« Nonononononon ! Recule espèce de connard, m'approche pas ! »

C'est bon, je me souviens assez de mon excursion au sous-sol avec Neil et compagnie. Il me prend l'épaule et me force à le regarder.

« Kapoor est mort, S6956. Une fille lui a dévoré la moitié du visage et t'es le seul ici à pouvoir l'identifier exactement. Donc tu vas me suivre. »

Je sens quelque chose se briser en moi. Mort ? Caciope ne peut pas être mort, merde ! Il est comme ce mur invincible qui me protège, personne ne peut l'avoir tué, il est comme … comme un protecteur de toujours pour moi. Il ne sera plus là ? Vraiment ?

Une demi-heure plus tard, je suis là, juste devant cette porte. Il y a cette fille assise sur une chaise, devant la morgue, à peu plus à ma droite. Un gardien la surveille. Moemaru est parti et m'a laissé seul devant cette porte. La fille porte une muselière. Je la connais je crois. Je dois tenter ma chance.
Je me dirige vers le gardien et sort rapidement mes dés. En deux temps, trois mouvements, je lui fais croire que la fille doit rester ici et qu'il doit partir. Il la menotte à la chaise et je vais dans la pièce en elle même.


Après avoir donné mon identification à Cross, le fossoyeur, je sors et retrouve la fille. Je m’assois à côté d'elle avec un air nonchalant et le regarder rager.

« Qui t'as envoyé faire ça ? Caciope est aimé par tous les détenus, pourquoi tu voudrais lui faire ça si on ne t'avait pas envoyé ? »

Je la gifle violemment, dans toute ma rage.

« Tu as de la chance de t'être trompée de cible, sinon tu serais déjà morte. »

La rage bout en moi comme le feu d'un volcan. Je me retiens de lui briser la nuque.
Revenir en haut Aller en bas
Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

Date d'inscription : 23/02/2014

Mon personnage
Âge : 19 ans
Nationalité : Française
Fréquentations :

Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeLun 13 Oct - 15:37

[j'avais pas prévu que ce serait si long, dsl ><]


Nos cellules s’ouvrirent dans un bruit extrêmement désagréable, qui était devenu notre quotidien depuis les améliorations apportées pendant notre mois d’absence. Je grognai et cachai mon visage dans l’oreiller inconfortable qui était censé nous servir de repose-tête la nuit.  Fait chier, je voulais dormir encore… J’avais passé la moitié de la nuit à cogiter un petit plan pour exécuter ma mission. Et la cible de la mission, il est vrai, je l’avoue. De coup j’étais passablement fatiguée… Je poussai un long soupir et me retournai sur le dos pour fixer le plafond avant de me lever. Un sourire étira malgré moi mes lèvres. J’avais beau être fatiguée, je débordais de bonheur. Feilong m’avait libérée de ma muselière, et je pouvais enfin sentir les choses effleurer mon visage, notamment en cet instant un léger souffle d’air à l’odeur de renfermé. Je me levai rapidement, et sautai au bas de mon lit avant que les autres se soient même tout à fait réveillées.

Etape numéro 1 : trouver le gardien Kapoor. Il est indien, a des cheveux bruns coiffés en dreads, longs, et c’est à peu près tout ce que je sais de lui… Ah si, élément distinctif, tout de même, c’est un fidèle du rouquin qui doit mourir à Noël, pensai-je en sortant d’un bon pas de ma cellule.

En chemin pour aller manger un morceau, je croisai le détenu hispanophone que j’avais rencontré le jour où Luckas m’avait accompagnée voir Anne à la salle de visite. Je lui souris, toute fière de ne plus avoir de machin en cuir sur le visage. Il mit quelques secondes à me reconnaître avant de me sourire à son tour et d’engager la discussion dans un anglais hésitant. Il faisait des efforts pour apprendre la langue, au moins. J’en profitai pour lui demander s’il n’avait pas croisé Kapoor aujourd’hui.

-¡ Sí, sí ! Grrrand, des longs cheveux, et hum…

Il réfléchit intensément pour trouver le mot suivant. N’y arrivant pas, il se résolut à finir la conversation en espagnol.

-Assez solide, costaud ?

Je hochai la tête, surexcitée.

-Oui, je dois le voir. Tu peux me dire où tu l’as vu ?

Il m’indiqua la direction en me disant de me dépêcher si je voulais le rattraper. Après l’avoir sincèrement remercié, je m’éloignai d’un pas vif, en me retenant fort de courir pour ne pas attirer l’attention sur moi. Une fois que je l’eus localisé, je lui emboîtai le pas pour me rendre compte avec joie qu’il se dirigeait vers le réfectoire. Génial, j’aurai le temps de manger un morceau avant de le tuer. A moins que je ne le goûte, lui… Non, beurk. Je mangerai pas quelqu’un, hors de question. Et puis je doute que Feilong approuverait pareil comportement.

Toujours radieuse, j’avalai mon ptit dèj à toute allure et surveillai Kapoor du coin de l’œil. Oui, pas de doute, c’était lui. Massif, de haute taille, les dreads, les yeux noirs. En tendant l’oreille, je l’entendis même parler d’un certain Liam Gantley, probablement le S6956 qui devait mourir bientôt. Je ne retins pas le sourire qui s’épanouit sur mes lèvres. Je tenais ma proie, et pour le moment, même les lapereaux de mon enfance avaient été plus compliqués à débusquer. Toujours ce problème de présomption de supériorité qu’on retrouve chez la quasi totalité des humains… Il discutait avec un de ses collègues, tranquillement adossé contre le mur.

Je détournai le regard une seconde quand une bataille de nourriture éclata un peu plus loin, avant de vite revenir à ma proie. Disparue. Putain, Angie, fais chier ! Je me giflai mentalement (et physiquement aussi, je dois l’avouer) et me levai d’un bond. Là-bas, le type de dos qui sortait de la cantine ! J’abandonnai tout en plan, personne ne s’en apercevrait dans la panique générale… et me glissai dans l’ouverture de la porte derrière lui.

Kapoor marchait rapidement en direction du couloir de la chapelle, un coin idéal où personne ne me verrait le tuer. Peut-être qu’il crierait, en revanche. J’attendis qu’il ait tourné dans le corridor suivant pour accélérer et lui sauter dessus. Il se laissa choir en me sentant atterrir sur ses épaules, me surprenant un peu, mais sans plus. Tellement d’animaux faisaient pareil pour échapper à un prédateur… Je resserrai mes doigts autour de ses épaules pour ne pas le lâcher, et grognai de douleur quand il roula sur le dos pour se débarrasser de moi. Je lâchai prise, écrasée sous son poids, et attendis qu’il se redresse pour relancer l’assaut. L’adrénaline courait dans mes veines, mais je ne m’amusais pas, contrairement à d’habitude. J’étais mortellement concentrée.

Je m’agrippai à lui et tentai de le mordre à la gorge. Il me repoussa à bout de bras et réussit même à m’immobiliser deux secondes, de douleur. Je me trouvais à cheval sur lui, mes mâchoires claquèrent à deux centimètres de sa gorge quand deux de ses doigts s’enfoncèrent entre mes côtes, provoquant une vive douleur qui se propagea partout dans mon corps. Je me raidis, affrontant la sensation comme n’importe quelle autre, fermai les yeux un court instant pour faire croire à ma proie qu’elle avait eu le dessus. On en arrivait enfin au jeu. Le vrai jeu, celui où je gagne et où ma proie périt sous mes dents.

Je risquai un coup d’œil vers son visage, que je découvris partagé entre deux émotions : la peur et le sentiment de victoire. Ooooh, il était temps de s’amuser… Un large sourire fendit mon visage d’une oreille à l’autre alors que je m’avançais plus encore pour le mordre. Il remua le bras, déclenchant une vague de douleur dans la région de mes côtes, qui se répandit comme une onde vorace. Je grognai de plaisir quand l’information arriva à mon cerveau et profitai de son incompréhension pour grignoter les quelques centimètres qui me séparaient de lui. Et mordis sa joue, plus proche et moins protégée que sa gorge. Il poussa un hurlement déchirant qui me vrilla les tympans. Sifflant de rage, qu’il ait fait un tel boucan qui me zigouillait les oreilles et attirait des témoins, je libérai une de mes mains et la lui plaquai sur la bouche, sans lésiner sur les griffures, qui vinrent s’ajouter à la morsure, décorant ses deux joues de marques rosées.

Ce fut son tour de me mordre, et ça ne me plut pas. Pour une fois, me direz-vous ! Il n’avait pas réussi à aller jusqu’au sang, cet idiot, incapable de se servir correctement de ses dents. Il ne m’avait pas blessée plus que ça, mais ses velléités de résistance m’agacèrent et déchaînèrent ma colère. Jusqu’à présent, j’étais restée relativement calme, je n’avais pas fait trop de bruit, j’avais plutôt bien réussi la partie discrétion de la mission. Je lâchai la bride à ce que les gens appelaient ma « folie » et, grondante et sifflante, je commençai à le charcuter consciencieusement.

Du bruit derrière moi, me força à m’arrêter pour me retourner. Kapoor ne bougeait presque plus, et il n’y avait pas de doute que, vu l’état dans lequel il était, rien ni personne ne pourrait quoi que ce soit pour lui. Trois gardiens affolés déboulèrent au bout du couloir et se précipitèrent sur moi pour me maîtriser. Avec eux, il y avait l’aumônier, qui avait probablement dû entendre du bruit et les avait prévenus. Je grognai et me débattis pour essayer de l’attaquer lui aussi, toujours en souriant. Deux des gardiens, dont l’un était en fait une femme, se chargèrent de me maintenir en place pendant que le troisième me remettait une muselière sur le nez. Ah non ! Je lâchai l’idée de continuer à sourire et me mis à hurler et grogner plus fort. On me refoutra pas ce machin sur la peau, c’est mort (sans mauvais jeu de  mots) ! Surtout que j’étais barbouillée de sang et de lambeaux de chair, et que je voulais pas garder de la viande sur moi, le sang ne me dérangera pas bien longtemps après que je l’aurais léché. Ils enchaînèrent avec des menottes (sans mauvais jeu de mots, encore une fois), puis m’entraînèrent au deuxième étage.

La suite fut rapidement expédiée, et ne dut prendre qu’une heure au maximum. Passage éclair à la douche où je n’eus droit à aucun traitement de faveur, jet d’eau glacée et serviette dégueu au programme, uniforme propre, toutefois. Egalement passage éclair devant le chef des gardiens pour signaler le meurtre, où je m’appliquai à le dévisager d’un air peu amène, limite irrespectueux, pour ne pas foutre en l’air sa couverture, puis devant la directrice, qui devrait saisir le tribunal adéquat, et finalement, on me traîna au sous-sol. Je résistai d’abord, n’ayant pas envie de faire connaissance avec cet endroit, dont on le disait terrible, puis finis par me laisser faire quand une gardienne avec un flingue me le cala derrière la tête. Okaaaaay ! Me tue pas, c’est bon, j’y vais. On me laissa là, assise sur une chaise, sous la surveillance d’un type qui attendait déjà là. Probablement celui qui avait amené le corps à la morgue, qui se trouvait juste à côté.

Quand je m’agitai un peu sur ma chaise pour trouver une position plus confortable, le regard qu’il me jeta, accompagné d’un rapide mouvement à sa ceinture me firent comprendre que si je bougeais encore, je ne m’en tirerait pas indemne. Alors je restai immobile, sagement, méditant sur le fait qu’avec à nouveau une muselière, je serai inutile au chef des gardiens, Feilong… Aurait-il assez de pouvoir pour me la faire retirer à nouveau ? Et, seulement, le voudrait-il ? Je me mordis la lèvre sous le cuir, le regard baissé. De l’extérieur, on devait croire que je regrettais mon acte, ou que je réfléchissais.

Dans l’escalier, j’entendis soudain des pas. Vis se dessiner les silhouettes d’un détenu et d’un gardien. Le gardien s’en retourna rapidement, laissant le rouquin condamné tout seul. Je le guettais d’un regard mauvais, suivant le moindre de ses déplacements comme un prédateur en chasse, à ça près que je ne chassais plus. Je le voyais de dos, alors je ne sus pas ce qu’il faisait ou disait au gardien qui me surveillait, mais toujours est-il que celui-ci s’approcha de moi, le regard vide, me menotta à la chaise sans que je résiste (vous vous souvenez de la menace de mort ? non ? ben moi si…) et s’en alla. Le rouquin, S6956, entra dans la morgue et je m’autorisai un sourire triomphant en me disant que j’avais réussi à le priver d’un de ses alliés. Il ressortit peu de temps après, et me trouva affairée à essayer de détacher mes menottes de la chaise. Je sifflai de rage et tapai dans le mur du plat de la main en n’y arrivant pas. Je suivis du regard le détenu quand il vint s’asseoir à ma gauche et m’abstins de répondre à sa question. La façon dont il s’assurait l’obéissance de ses subordonnés était déloyale, un véritable manque de force de domination, à mon goût.

Je sursautai quand il me gifla, en revanche. Et manquai de tomber de ma chaise, accessoirement, mais ça c’était pas grave. La gifle non plus, d’ailleurs. Un large sourire se forma sous la muselière, accompagné rapidement d’un rire irrépressible. Tu peux me frapper tant que tu veux, petit hypnotiseur de pacotille, j’ai gagné. J’étais prête à monter le son de mon hilarité, asseoir ma propre supériorité, quand il me dama le pion. D’une phrase. Une seule putain de phrase qui remit en compte toutes mes réflexions.

-Trompée… Non… Non, c’est pas possible, je l’ai suivi, j’ai vérifié… Au réfectoire, c’était lui, j’en suis sûre… Il a même parlé d’un Liam.

Je le regardai, décelant dans son attitude toute la colère qu’il devait ressentir. Mais elle n’était rien à côté de celle qu’allait éprouver Feilong… Oh, ça j’en étais quasiment sûre… Oh meeeeerde… Et puis ça me revint.

-La bataille de nourriture… Je l’ai quitté des yeux deux secondes, tout au plus…

C’était ma faute. Je pâlis vertigineusement, soudain plus très certaine que le chef des gardiens allait tenter même le plus petit début de démarche pour me retirer à nouveau ma muselière. Il l’avait dit, il pouvait très bien se débarrasser de moi… Je me recroquevillai sur ma chaise, cherchant par tous les moyens à éviter de le regard hypnotique de Gantley, et posai mon front sur mes genoux relevés. J’avais mis tant de temps à trouver quelqu’un comme Feilong et il fallait que je fasse tout foirer dès la première mission…

-Je tue si je veux. Et qui je veux.

Toujours cet orgueil à la con qui peut pas s’empêcher de me faire ouvrir ma grande gueule ! Putain !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeMer 15 Oct - 19:22

Il y a peu de personnes pour qui je me mets en colère. Ulrick, bien sûr, est en tête. Il est mon frère, je donnerais ma vie pour lui, dans n'importe quelle circonstance. Je ne suis même pas sûr de protester s'il me demandait de me suicider.
Ensuite, il y a HyuuKi. Ou Dale, appelez vous comme bon vous semble. On a été amants, on a vécu des choses fusionnelles et c'était sacrément agréables. On est liés pour un bon bout de temps maintenant. Je ne supporterais pas sa mort et sans doute que je donnerais ma vie pour lui s'il me le demandait et si je n'avais pas d'autre choix. Mon amour pour lui est moins inconditionnel, plus réfléchi.
Et puis il y a mes minions. Abel, Eden, Caciope. Mes trois petits pantins. Je ne sais pas si je suis amoureux de Caciope mais entre lui et moi, je ne pourrais jamais l'aimer autant que j'aime mon frère et HyuuKi. Je ne mourrais jamais pour lui, il mourra pour moi, sans doute un jour. Il se trouve que cette fille a de la chance de ne pas s'être prise à un des deux plus importants hommes de ma vie. Caciope reste remplaçable.
Je suis pourtant bien énervé. Mais soulagé, quand même. Elle a raté sa cible, mon précieux garde du corps n'est pas mort et je vais pouvoir le serrer dans mes bras dès que je le verrais. Rien ne me rendrait plus heureux présentement. Oh, si, peut-être un café macchiatto servi par Ulrick en tablier mais personne ne pourra jamais m'offrir ça. Ulrick est bel et bien en dehors de cette zone de temps où il aurait pu se donner à moi.
Je plonge mon regard dans les yeux de la fille et y distingue de la folie. Pas juste une ombre ou une étincelle, tout son regard est empli de folie. On dirait un chaton excité par une souris qu'il pourchasse qui se retourne vers son maître dans un moment de jeu. Sauf qu'elle n'est pas mignonne.
Le gardien est déjà parti depuis un moment et je ne suis même pas sûr qu'il se souvienne être venu ici un jour. Moemaru aussi a déserté les lieux. Je suis seul avec la petite fille de film d'horreur donc. Et Cross. Mais il doit être occupé à charcuter ce mec qui n'est pas Caciope.
Ma main me fait mal à l'endroit où je l'ai cognée, muselière oblige. Pourquoi est-ce qu'on lui avait enlevé sa muselière déjà ? Est-ce que les gardiens sont devenus stupides ? Si elle en avait une en arrivant ici il doit forcément y avoir des raisons, non ? Soyez raisonnables, réfléchissez un peu au lieu de faire des conneries dignes de films comiques moisis. N'importe qui aurait pu y passer, y compris mes alliés.
Surtout mes alliés à ce qu'il me semble. Je masse ma main et dévisage la gamine. Pour quoi est-ce qu'elle a plongé ? Elle ne doit pas être … elle ne doit pas avoir plus de l'âge d'Alice. Comment est-ce que des gens si jeunes ont pu finir là ? Bon, okay, j'ai tué mon premier homme à onze ans mais je me suis pas fait choppé avant mes vingt ans largement passés, c'est le plus important. Pauvres esprits dérangés.
Son rire me fait soupirer mais elle ne rit pas bien longtemps. Sa mine déconfite me confirme qu'elle visait bien Caciope en particulier. Hm, qui est-elle au juste ? Un pion de plus ? Oh … HyuuKi ! Ce fils de pute (littéralement en plus). Il a essayé de m'arracher mon petit pion, sûrement par jalousie. Mais quelle connard. Oh, je l'ai vraiment trop bien formé.
Décontenancée, elle se rend compte de son erreur alors que je souris. Oui, tu as échoué et HyuuKi va te punir, sans doute sévèrement.


« Tu crois pouvoir, mais il se trouve que tu as échoué. Tu ne tue donc pas qui tu veux. »

Je regarde dans le couloir. Aucun bruit. Je pourrais abréger sa vie facilement.

« Tu vas devoir affronter la colère du psy. Comment est-ce qu'il t'a convaincue ? Il t'a hypnotisé, promis monts et merveilles ? Tu sais qu'il te ment ? »

Je lui ferais payer cet affront. Je leur ferais payer à tous les deux. Mais ça peut attendre un peu. Je dois d'abord me débrouiller comment il obtient ses fidèles, ce qu'il leur promet et de quoi il a besoin pour les soumettre. Ensuite, je le ferais me supplier à genoux de le laisser rentrer chez lui sans dommage. Il m'a provoqué une fois de trop.
Revenir en haut Aller en bas
Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

Date d'inscription : 23/02/2014

Mon personnage
Âge : 19 ans
Nationalité : Française
Fréquentations :

Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeJeu 16 Oct - 20:13

Le voir se masser la main, à cause probablement des boucles métalliques et des sangles de la muselière, me remplissait de joie. J’avais beau m’être plantée de cible, ce qui me faisait grincer des dents, j’étais quand même satisfaite de lui causer de la douleur. En revanche, son sourire moqueur me rappelait trop les miens pour qu’il me plaise. Je grognai et m’agitai sur ma chaise, tentant vainement de libérer ma main menottée. La chaîne tinta quand je tirai dessus, sans se briser, bien évidemment. Derrière la porte de la morgue, quelqu’un lança un morceau de musique, un truc qui bougeait plutôt, et que je trouvais déplacé dans une morgue et en présence d’un mort. M’enfin, c’est moi qui l’ai tué, alors pour ce qui est du respect, je pense qu’on peut repasser.

-Tu crois pouvoir, mais il se trouve que tu as échoué. Tu ne tues donc pas qui tu veux.

Je fis le gros dos et grognai. Si, je tue qui je veux. Oui, peut-être, mais dans l’immédiat, tu voulais tuer Kapoor et tu t’es plantée de mec. N’empêche. M’énervait, ce Gantley. Vraiment. En plus, j’avais comme la très désagréable impression qu’il jaugeait la situation de façon à pouvoir m’éliminer discrètement. Je le regardai d’un nouvel œil, un peu plus hostile dans mon attitude. Je rentrai la tête dans les épaules et gonflai ma poitrine pour faire ressortir ma colonne vertébrale de l’autre côté, tout en continuant à gronder sourdement. Et quand il reprit la parole, je me retins fermement de réagir, de laisser transparaître une expression.

Intérieurement, je riais à nouveau. Il pensait que j’avais été envoyée par le psy, hein ? Merveilleux, j’avais à nouveau le dessus. Profitant de la présence la muselière, je m’autorisai un sourire narquois. Ah, ça soulageait, au moins : je ne pouvais pas dévoiler qui m’envoyait sans risquer gros, mais ce sourire me permettait de me sentir supérieure. Chose rare, en fait.

-Comment est-ce qu'il t'a convaincue ? Il t'a hypnotisée, promis monts et merveilles ? Tu sais qu'il te ment ?

Le psy serait comme lui ? Un hypnotiseur menteur ? Génial, moi qui n’avais déjà pas bien confiance dans les psys… Je risquais pas d’aller prendre rendez-vous, ça, c’était sûr. Et dire que j’y avais songé auparavant… J’étais presque reconnaissante envers le rouquin de m’avoir prévenue involontairement. J’hésitai à jouer le jeu. Si je m’avançais sur des choses que je ne connaissais pas, il risquait d’éventer la ruse, mais si je niais directement en bloc que ce n’était pas lui, il y avait un risque que je foute également en l’air le plan. Je détournai le regard de lui, notai l’absence totale de gens dans le couloir et aux alentours, et commençai à paniquer un peu. Juste un peu. J’ai peur de rien, mais l’idée de me trouver seule avec cet autre détenu alors que j’étais muselée et menottée, incapable de me défendre s’il décidait de me tuer pour m’empêcher de recommencer à traquer Kapoor, ne m’enchantait évidemment pas.

-Tu fais pareil, tu mens et tu hypnotises ceux qui sont contre toi, pourquoi je parlerais, hein ? Le fait est qu’il m’a convaincue… persuadée serait plus juste d’ailleurs, et que j’obéirai. Tant qu’il reste assez fort pour mériter de m’ordonner… Et il est loin de perdre sa place.

Cette fois, j’osai croiser son regard vert brillant. Il brasillait encore de colère contenue. Oh, oui, il était probablement à deux doigts de m’étrangler de ses mains. J’étais presque d’accord pour qu’il essaie, même si l’idée de mourir si jeune ne me tentait pas plus que ça. Pourtant, inconsciemment, je libérai un peu ma gorge, sortis la tête des épaules, dans l’espoir de me donner l’impression d’être plus vulnérable. De ma main libre, la gauche, j’effleurai les marques de morsure d’Abel qui restaient encore un peu, presque totalement cicatrisées. Avoir Liam juste à côté me faisait penser au petit blond qui avait galéré à retrouver sa copine le jour où une erreur l’avait mené à être enfermé dans ma cellule. Je me rappelai avec joie la sensation de ses crocs plantés dans ma chair, la douleur et le plaisir mêlés que j’avais ressentis.

-Je comprends pas comment Abel peut te suivre. L’hypnose… C’est un truc de faibles, ça.

Oui, je cherche la merde. Mais bon, si ça pouvait lui faire oublier sa question au sujet de celui qui m’avait envoyée… Et puis, si dans le même élan j’arrivais à récupérer des coups, ce serait pas plus mal. Enfin, si, ça ferait mal, mais ce serait bien. Je me levai de ma chaise  et entrepris d’examiner la serrure des menottes. Non, pas moyen de les bidouiller, il me fallait la clef. Encore que si j’avais été plus douée en matière de crochetage, j’aurais peut-être réussi à en tirer quelque chose. Voilà un domaine que je devrai étudier, d’ailleurs, dès que Gantley m’aurait foutu la paix, en un seul morceau si possible.

J’essayais d’avoir l’air détendue, malgré mon esprit en ébullition. Si jamais il voulait approfondir son interrogatoire, je ne pourrai pas l’en empêcher, attachée comme je l’étais à ma chaise, sur laquelle je me rassis d’ailleurs. Et… quelque paaaart… Peut-être que ce serait plaisant. Un interrogatoire en bonne et due forme, dans un fond de musique, merveilleux, non ? Le seul truc, c’est qu’il risquait de me tuer, au final, et ça c’était pas cool. Je fis la moue sous la muselière tandis qu’il réagissait. Je me pris à espérer, fort, qu’il me fasse du mal. Et là je me dis que je devrais peut-être quand même aller consulter le psy… même si vu comment Gantley le décrivait, ce devait être un connard au moins aussi doué que lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeDim 26 Oct - 13:56

[Attention, ce post contient des phrases pas très très gentilles. Merci de votre compréhension.]

La rage à l'intérieur de mon cœur me crie, me hurle de faire craquer son joli petit cou. Ce serait si facile, si pratique. Juste un petit 'crac' et je n'aurais plus à voir ses yeux amusés, plus à l'entendre parler, plus à me demander si elle va recommencer avec Caciope. J'aurais juste la certitude qu'elle est morte et qu'elle ne pourra plus nuire à personne. Mais si Caciope n'avait pas été en état de se défendre, il ne bosserait pas dans une prison. Je sais qu'il est assez fort pour mettre cette gamine à terre facilement. Il a déjà calmé Abel une fois alors je ne doute pas qu'une petite fille frêle, même si elle est plus forte et emplie de rage, ne fera pas le poids contre lui. Et puis, il se méfie de tout le monde, toujours. Je ne dirais pas qu'il est tout puissant mais en tout cas il a moins de chance qu'un gardien lambda de se faire dévorer le visage. Le corps gisant dans la pièce d'à côté en est une preuve.
Elle sait que je pourrais la liquider quand je le voudrais. Elle ne fait pas la fière. Oh, elle a l'air d'un animal sauvage. Comme Abel. Sauf que ce qui est intéressant avec Abel c'est qu'il garde une part d'humanité. Elle … on dirait qu'elle veut juste imiter un animal, en toutes parts. HyuuKi aurait franchement pu trouver mieux qu'un chaton complètement cinglé pour essayer de tuer Caciope. Je suis un peu déçu. Il aurait pu envoyer un membre de la mafia, il doit en avoir sous la main. Une gamine, sans cervelle. Pourquoi l'avoir choisi, elle spécifiquement ? Ça n'a pas de sens. Mais HyuuKi est drogué 24/7 alors ça a du commencer à ronger ses neurones.
Son grondement me donne un mal de crâne ignoble. J'aimerais juste me casser mais je veux des réponses et je les veux maintenant. Sans doute que je lui laisserai la vie au final, parce que je ne dois pas me griller aux yeux des autorités. Mais si je pouvais la liquider... Je ne me priverais pas. Je lui tordrais sans doute le cou à moins que je ne préfère lui arracher la tête avec les dents. Juste, mettre fin à sa vie. Oh, je donnerais n'importe quoi pour pouvoir lui loger une balle entre les deux yeux. Pas par sadisme, juste pour qu'elle n'existe plus. Je me demande pourquoi elle m'emplit autant de rage … Sans doute parce qu'elle a essayé de tuer quelqu'un pour qui j'ai vraiment de l'affection. Sans doute parce que je suis trop faible pour être insensible quand on veut me priver d'une personne qui m'est fidèle. Caciope … Qu'est-ce que je ressens pour lui au fond, à part de l'attirance sexuelle ? Sans doute un début d'amour.
Je soupire quand elle ouvre de nouveau la bouche. Pourquoi personne ne veut coopérer dans cette prison ? Je suis fatigué d'être violent, de répéter toujours le même cycle avec différentes personnes qui sont au fond les mêmes. Je ne suis pas comme ça. Pas de nature. J'ai aimé torturer Abel, oui, pour le faire obéir. J'ai aimé faire du mal à Neil. Mais de là à frapper tout le monde … je ne suis pas un monstre.
Et puis vient sa petite pique désagréable. Elle connaît donc Abel. Ouais … les grands esprits se rencontrent. Quoiqu'il en soit, je souris, toujours sans montrer mon animosité envers sa petite personne, bien qu'elle soit presque palpable.


« C'est un truc de faible ? Vraiment ? Pénétrer dans l'esprit des gens pour leur faire croire des choses et les persuader de se plier en quatre pour moi ? C'est un truc de faible... ? »

Un sourire moqueur orne maintenant mon visage. Elle est vraiment trop stupide.

« Oh, j'oubliais que tu es un animal. La loi du plus fort, toutes ces conneries de sauvage illettré. Tu n'es pas née à la bonne période chérie, l'âge de pierre aurait été parfait pour ta mentalité. »

Je me lève et cogne sa tête contre le mur.

« Rends moi un service, veux-tu ?

Bien sûr, cette question est rhétorique. Je ne tolérerai aucun refus.

« Un gardien va venir te détacher. Tu vas aller voir ton petit maître et lui dire que la prochaine fois qu'il touche à mes proches, je viendrais dans son bureau et je lui planterai un tisonnier dans la gorge, sans aucun regret. Est-ce que c'est clair dans ta tête ? »

Je maintiens sa tête contre le mur dans le léger trou que j'ai créé, la tenant par les cheveux. Si elle gronde encore une fois, je me casse. J'ai vraiment trop mal au crâne.
Revenir en haut Aller en bas
Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

Date d'inscription : 23/02/2014

Mon personnage
Âge : 19 ans
Nationalité : Française
Fréquentations :

Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitimeMer 29 Oct - 0:45

[J'ai lâché toute bride, je suis crevée, merci de compatir (nan, vous êtes pas obligés de compatir, en fait...). Vous étonnez pas de la tournure des événements, j'étais pas assez en bon état pour que ça parte pas en cacahuète]


Il émanait de lui une haine telle qu’elle emplissait le couloir, couvrait quasiment le son de la musique qui provenait de la morgue. Etait-il seulement possible de détester quelqu’un à ce point-là ? Il en venait presque à m’effrayer. Merveilleux. Malgré son attitude calme et posée, le sourire qu’il m’adresse, je sentais sa colère. Probablement que j’aurais dû m’écraser, me taire, me faire toute petite. Mais j’étais et je suis encore une chieuse qui pousse le bouchon jusqu’au point de rupture.

-C'est un truc de faible ? Vraiment ? Pénétrer dans l'esprit des gens pour leur faire croire des choses et les persuader de se plier en quatre pour moi ? C'est un truc de faible… ?

J’inclinai la tête sur le côté. Vu comme ça… Il fallait une certaine capacité de persuasion, c’était indéniable. Mais c’était là que ça clochait, je préférais l’autre sorte de persuasion, celle qui s’accompagnait de violence. Lui aussi souriait, méprisant. Dominant. En un sens, il me rappelait le chef Feilong… Assez fort pour imposer sa volonté, quoique lui semblait un peu plus rétif. Pas que je détienne la vérité absolue, c’était simplement mon ressenti, rien que son sourire me mettait sur la voie. Asseoir la domination d’abord par le mépris, et si la cible n’est pas encore soumise à l’autorité, éventuellement les coups. C’était comment ça que ça marchait d’habitude. Du moins avec moi. La suite me donna une sorte de confirmation de ce que je pensais. Le mépris, rabaisser l’autre.

-Oh, j'oubliais que tu es un animal. La loi du plus fort, toutes ces conneries de sauvage illettré. Tu n'es pas née à la bonne période chérie, l'âge de pierre aurait été parfait pour ta mentalité.

Oh, il n’était même pas si loin de la vérité, si bien que ma fierté n’entra même pas en ligne de compte. Même s’il y allait un peu fort avec son « sauvage illettré » ; je savais lire et écrire, enfin ! Je voulais bien qu’on me dise idiote parce que j’agissais de manière puérile en presque toute situation, mais illettrée ? Cela me tira pourtant un léger sourire amusé. J’allais ouvrir la bouche pour lui répondre, continuer à le narguer, chercher la ligne rouge, celle à ne dépasser sous aucun prétexte, mais il fut plus rapide.

Il fut debout trop rapidement pour que j’aie le temps de réagir et il m’assomma à moitié contre le mur en béton. Aïe. Je fermai les yeux en grimaçant, des papillons noirs voletant devant moi. Bon sang ! Je clignai des paupières pour retrouver mes esprits, puis le fixai simplement. Pas de colère pour la douleur qu’il m’offrait bien gentiment, seulement une attention renouvelée. Mon crâne me faisait mal, et très probablement que j’aurai une belle bosse demain, mais dans l’immédiat seule comptait cette douleur qui se diffusait partout en moi. Je dus me concentrer pour comprendre ses mots, et hochai la tête à sa question. C’était inutile, ainsi que le suggérait son ton, mais me placer moi-même en situation de soumission était plutôt grisant, mine de rien. Je fis à nouveau la grimace sous la muselière quand, en acquiesçant, je me tirai les cheveux toute seule.

Des ordres clairs et précis : retourner voir le chef des gardiens et lui transmettre la menace de mort. C’était si simple… Par contre, je risquais de me faire étriper, si je revenais avec ces deux si mauvaises nouvelles. La première, mon échec à tuer le gardien Kapoor, et la seconde, la menace. Certes, je doutais que Feilong se sente intimidé par un détenu, mais l’hypnose, bien que je trouve ça déloyal, avait ça de bien, c’était qu’elle permettrait à Gantley de se frayer un chemin sans encombre jusqu’au bureau de l’Asiatique. M’enfin, il croyait que celui qui m’avait envoyée, c’était le psy, alors normalement, ça devrait aller… Toujours collée au mur par la poigne de S6956, je pris le luxe de quelques respirations avant de répondre. Toujours avec un sens de la répartie inné…

-Comme de l’eau de roche, ironisai-je.

Il ne fallait pas croire que parce que je répondais de la sorte, j’étais forcément encore irrespectueuse. Juste à moitié. Ou peut-être juste au quart. Non, j’étais docile maintenant, sage comme une image, bien que cela me répugne d’ordinaire. Je me rendis seulement compte que mon cœur battait à tout rompre contre ma poitrine et que j’avais du mal à respirer calmement, régulièrement. Ce n’était même pas de la peur, ou alors juste un peu. Ou alors complètement, mais cette peur me plaisait tant qu’elle en devenait de la joie et du plaisir. Quelque part en moi, je réalisai que mes goûts s’affinaient, comme pour la gastronomie, et ce genre de trucs qui s’aiguisaient avec l’âge. D’abord s’était posée la question de la domination ou de la douleur, puis maintenant celle de la peur.

Une main toujours liée à la chaise, j’essayai vaguement de me libérer de la poigne de Gantley, sans grande réussite. Il était debout, moi assise, il était plus grand, plus âgé et beaucoup plus un homme physiquement plus fort que moi. En fait, j’avais pas de grandes chances de réussir à me débattre efficacement, mais bon. C’était d’autant mieux, non ? Non… ? Je baissai le regard, quittant des yeux les siens, dont le vert allait probablement me suivre un moment ; toujours la même histoire de dominant qu’on ne regarde pas directement. Pourtant, quelque chose me poussa presque immédiatement à me saisir de sa main qui maintenait ma tête en place et à relever les yeux vers lui. Pas pour lui faire lâcher prise, j’étais presque sûre de ne pas y arriver. Pour être sûre qu’il ne lâcherait pas, au contraire. Je plantai mon regard dans le sien et bravai l’interdit.

-Faites-moi du mal, lui demandai-je en le vouvoyant.

Par simple volonté de trouver un maître. Par simple volonté, toute innocente, d’avoir mal, de me sentir vivre. D’avoir peur pour ma vie, de susciter la haine chez quelqu’un d’autre, de telle manière que je prenne lourd. Etrange comme innocence, me direz-vous. Certes, mais tant pis. Je le suppliais presque du regard, je ne perdais rien à essayer, même si je pensais plutôt qu’il allait me lâcher et se tirer. Peut-être même qu’en guise de punition il ne préviendrait personne de ma présence et que je devrai attendre que le fossoyeur ait fini de s’amuser avec le cadavre tout chaud que je lui avais fourni, dans mon glorieux échec, pour pouvoir retourner voir Feilong et regagner ma cellule.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Pray in Abyss  Empty
MessageSujet: Re: Pray in Abyss    Pray in Abyss  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Pray in Abyss

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Deardeath Jail ::  :: Sous-sol :: Morgue-