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 Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur

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Angélique Loiseau
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Angélique Loiseau

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MessageSujet: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeVen 9 Mai - 11:10

Ce matin, je me réveillai avec difficultés. J’avais passé une nuit merdique, bourrée de rêves chiants où j’étais tranquille peinarde sans muselière. Pourquoi ces rêves étaient chiants ? Mais c’est tout simple pourtant ! C’est parce que c’étaient que des rêves, justement ! J’ouvris les yeux sur le plafond sale de ma cellule. Là, une fissure. Et là, encore une. Un gardien passa devant les cellules pour réveiller tout le monde et nous traîner au réfectoire. Je soupirai bruyamment et me levai. Je laissai mes voisines des lits du dessous sortir premières pour éviter de leur marcher dessus en descendant de mon lit. Puis je me laissai tomber au sol et sortis à la suite des autres. J’étouffai un bâillement, et me couvris la bouche par réflexe, oubliant que la muselière faisait déjà office de main dans ce cas précis.

Je me dirigeai d’un pas traînant jusqu’au réfectoire où j’y mangeai les grains de riz soufflé qui constituaient notre petit déjeuner. Les deux gardiens habituels me surveillaient pour s’assurer que je n’essayais pas de me tailler en courant sans ma muselière. L’un était une montagne de muscles qui pouvait me maîtriser sans problème, et l’autre était un type tout fin, adapté à la course de vitesse. De toutes manières, j’avais retenu la leçon. Je mangeais avant de faire des conneries. Sinon, j’en étais partie pour une journée de jeûne. Mon séjour en salle d’isolement m’avait marquée, Luckas n’avait pas eu tort à ce sujet. J’avais appris quelque chose, bien contre mon gré, mais c’était ça qui me plaisait. Qu’on m’impose des choses que je sois obligée de suivre sans pouvoir discuter. En un sens, ça m’exaspérait profondément, mais d’un autre côté, j’aimais bien.

Je finis mon assiette et laissai le gardien Musclor me tenir pendant que l’autre me remettait la muselière. Je ne bronchai pas, étrangement, n’en venant même pas à murmurer mon bleu et mon blanc, comme à l’accoutumée. Quand le cadenas claqua et scella les sangles derrière ma nuque, je me levai et quittai le réfectoire. Je m’étirai en chemin et me dirigeai vers la bibliothèque. J’en poussai la porte et allai me chercher un livre au hasard puis m’assis sur un fauteuil pour lire. Je relevai la tête et remarquai en lisière de mon champ de vision le fauteuil où était assise Blanche quand on s’était rencontrées. Je tirai un peu sur la muselière pour me donner du mou. Aujourd’hui, les gardiens l’avaient particulièrement serrée, c’était super chiant.

Je jetai un coup d’œil par la fenêtre, quelques pages plus tard, et regardai un petit oiseau se poser sur le rebord. Je laissai tomber le livre et m’approchai doucement, fascinée par le volatile. Il glissa son bec sous son aile plusieurs fois, comme pour lisser ses plumes, me jeta plusieurs coups d’œil pour s’assurer que je ne le menaçais pas. Je restai immobile, me contentant de le regarder. J’adore les oiseaux, je vous l’avais déjà dit ? Ils sont si… vifs et légers. Et ils volent ! J’allais tenter un pas de plus en avant, mais un caillou vola jusqu’à la fenêtre à barreaux et fit s’envoler l’oiseau. Je sursautai. Mais qui était assez bête pour vouloir faire du mal à une si belle créature ? Je me précipitai mais ne vis personne. Alors lui/elle… Si je lui mettais la main dessus…

Tant pis. Je poussai un long soupir pour me calmer et revins à mon fauteuil pour continuer mon bouquin. Mon sang bouillait encore dans mes veines, mais le seul moyen d’arrêter qu’il rugisse était de faire autre chose, de penser à autre chose. Je me replongeai dans les lignes du roman. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas vu ni entendu le détenu qui s’approchait. Je relevai la tête juste avant qu’il ne soit trop près. Il me regardait et semblait un peu perdu. Il ouvrit la bouche et m’adressa la parole d’un air anxieux. Et lui ne parlait pas anglais. Ben tiens, ça me changeait dis donc !

-Excuse-moi…  Je viens d’arriver, je cherche le réfectoire. Tu pourrais m’aider ?

Espagnol. Merde… Avec trop de pratique d’anglais, je devais réfléchir pour retrouver mes mots en catalan. Je fermai les yeux et mon livre, sans même prendre la peine de marquer ma page. Réfléchis, Angie, réfléchis…

-Si tu ne parles pas espagnol, je peux aller demander à quelqu’un d’autre.

-Non non, attends !

Waaah, j’avais oublié à quel point les espagnols tutoyaient vite les gens.

-J’en viens… enfin, j’y ai déjeuné il y a quelques heures. (Je jetai un coup d’œil à l’horloge murale) Dans une heure il sera temps d’aller manger, tu n’auras qu’à venir avec moi, je te monterai.

-Merci, sourit-il.

J’étais contente de moi, j’avais fait resurgir mes vieux cours d’espagnol du lycée. Mon nouvel ami alla se chercher un livre, lui aussi, et bouquina à côté de moi pendant que nous attentions l’heure du déjeuner. En fait, ma vie se résumait à ça maintenant. Dormir, manger, lire, manger, taper dans un sac ou lancer des trucs, manger, dormir. En bref… je commençais à m’ennuyer ici. Il était peut-être temps d’ajouter un peu de piment à ma vie.

Midi passé, je me levai et fis signe au nouveau de me suivre. Je le menai à travers plusieurs couloirs et lui donnai des indications, des points de repère pour qu’il puisse trouver son chemin tout seul la prochaine fois qu’il serait perdu. Je voulais bien lui venir en aide, mais fallait pas non plus qu’il me suive partout comme un assisté. Parce que le cas échéant, il allait très vite se retrouver avec une Angie pas commode sur les bras. Heureusement, dès que nous atteignîmes le réfectoire, il me remercia et me laissa pour aller se chercher à manger. Pour ma part, je restai à l’entrée quelques instants avant d’entrer en voyant l’attroupement de détenus venus manger.

Rebonjour Musclor, rebonjour gardien tout fin. Pendant que je mangeais, je m’interrogeais sur la tournure qu’allait prendre ma vie, maintenant. Avec une attelle, c’était franchement pas évident de manger. Ce matin, je ne m’en étais pas rendue compte parce que je devais simplement utiliser une cuillère, mais là, j’avais besoin de mes deux mains, alors c’était juste très chiant… M’enfin… Je me dépêchai de finir mon assiette et de sortir du réfectoire. Mon existence était en  train de devenir d’une platitude à toute épreuve. J’étouffai un bâillement et quittai la gigantesque salle bondée de gens où flottait une odeur de nourriture.


Dernière édition par Angélique Loiseau le Dim 11 Mai - 9:58, édité 2 fois
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Luckas Faszler
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeSam 10 Mai - 17:41

Distraitement, j'ouvre les cellules, une par une. La plupart des détenus ne me jettent pas un regard, et tant mieux. À quelques mètres de moi, Matt se charge de l'autre côté du couloir. Il être malade d'avoir reprit si vite, il est encore très faible. Il avoir vraiment échappé de peu à la mort. Il aurait dû profiter de cette blessure pour rentrer chez lui, en Espagne, et essayer de se sauver avant que ce ne soit trop tard. Mais non. Avec un sourire, il m'avoir affirmé être là parce qu'il le veut, et qu'il aime son boulot. Je avoir du mal à le comprendre.

- Hey, toi, le blond, là ! M'interpelle une voix.

Je faire face à la voix masculine qui m'interpelle. Il s'agit d'un grand quadragénaire au crane rasé, tatoué de partout. Inculpé pour violence et braquage. Je l'interroge du regard alors qu'il sort de sa cellule pour me rejoindre.

- Ça fait un moment que je t'observe. T'es quelqu'un de plutôt réglo, il paraît.
- Il paraît.

Je pas savoir où il veut en venir. Je être pourtant célèbre pour mon sérieux. S'il cherche à m'acheter quelque chose, il toujours pouvoir aller se torcher.
Il trifouille quelque chose dans sa combinaison et en sort une liasse épaisse de billets qu'il tend devant moi.

- Tout ça et plus si tu arrives à me faire sortir.

Je lève un sourcil. Pas très futé, de me proposer ça comme ça. Je refuse, lui conseillant de mettre ça sur son compte plutôt que de tenter de l'utiliser à mauvais escient, et reprend ma ronde. Mais je me retrouve plaqué au mur à la seconde qui suit, une lame pressée contre ma gorge et le regard fou du type me transperçant de part en part.

- C'était pas une proposition. Je veux sortir d'ici avec la fin de la semaine. Si tu trouves pas un moyen, je te bute sur place.

Je ne pas répondre, réfléchissant à vive allure. Je avoir l'habitude des cas comme lui. Ce genre de mecs est malgré tout naïf.
Du coup, je lève les mains de chaque côté de ma tête :

- D'accord, d'accord … je avoir une idée.
- Ah ouais ? Explique-moi, ordonne-t-il en appuyant un peu plus son couteau.
- Je avoir une maison, dans le village d'à côté. Ce soir, à l'instant de partir et de signer une décharge, tu pouvoir mettre une cagoule, et faire comme si tu me prenais en otage. Personne n'oserait tirer sur un membre du personnel si ouvertement. On prendrait ma voiture, et je t’emmènerai loin d'ici.

Je savoir que ce plan, s'il serait réel, est foireux pour moi. Mais ça être le but. Et puis, ça semble marcher, car il relâche son étreinte, juste assez pour que je réagisse.
J'attrape ma matraque et lui assène un violent coup sur le visage, avant de lui saisir le bras et le faire tomber sur le ventre, lui tordant la main dans le dos. Lui, il être paré pour une journée en salle d'isolement.
Je même plus être surpris, même les attaques sont prévisibles.

Le reste de la journée s'être déroulé sans grand problème. Je avoir surveillé toute la matinée la cour, le midi, je avoir fais des rondes à l'étage du personnel pour s'assurer qu'aucun prisonnier n'aurait échappé à la vigilance des gardiens, et maintenant, je être chargé de l'escorte. Je pouvoir emmener les détenus chez la psy, les faire sortir, ou entrer d'une salle disciplinaire, ou faire entrer de nouvelles têtes. Il arrive que je être chargé de la sortie d'un prisonnier ayant terminé sa peine. En général, ils sont très souriants, et ça être un moment assez agréable.
Aujourd'hui, en consultant mon emploi du temps, je constate qu'il n'y en a pas. Par contre, un prénom attire mon attention. Angélique. Salle de visite.

Je la trouve assez facilement, à la sortie du réfectoire. Étrangement, je être content de la voir. Il est clair qu'elle pas être un modèle, ni le genre de personne que je fréquente, mais elle a quelque chose que je bien aimer. Et puis, elle n'être qu'une gamine. Elle ne devrait pas être là.

- Angélique, tu veux bien me suivre ? Apparemment, tu as de la visite.


Je être assez choqué de voir ses diverses blessures. Bien sûr, la révolte … Je pas savoir si elle a participé, mais dans tout les cas, elle n'a pas échappé aux attaques. Pauvre fille. Je même être étonné qu'elle n'ait pas encore été tué.
Je faire une moue compatissante.

- Comment ça va ? Ne puis-je m'empêcher de lui demander.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeDim 11 Mai - 9:55

Je me dirigeais vers la cour pour aller m’y dégourdir les jambes quand une voix que je connaissais me fit m’immobiliser. Je me retournai et tombai sur Luckas. Tiens, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Il n’avait pas l’air trop amoché, peut-être un peu plus raide que d’habitude. Le dos coincé ? J’espérais juste que ce n’était pas trop grave. Il avait été gentil avec moi, et je n’aimais pas que l’on fasse du mal aux gens qui me tenaient à cœur. Enfin bon… On ne pouvait pas dire que j’étais fan d’un gardien, mais… pas loin non plus.

-Angélique, tu veux bien me suivre ? Apparemment, tu as de la visite.

De la… quoi ? De la visite ? Mais… Qui pouvait bien venir me voir, moi ? Je crois bien que j’ai… bugué. Je suis restée arrêtée quelques secondes avant de m’approcher de Luckas. Je n’avais pas de famille, je n’avais personne qui tenait à moi, je n’avais personne qui voudrait venir me voir. Alors j’étais très curieuse de savoir qui était venu.

-Salut !

Il me regarda d’un air bizarre. Quoi ? Je me jetai moi-même un regard et compris ce qui avait peut-être dû le perturber. Ah, ouais, c’est vrai… J’ai pris relativement lourd ces dernier jours. Je croisai les mains dans le dos et me penchai vers lui avec un air enfantin, les yeux brillants. Mis à part son dos qui m’avait l’air un peu plus raide que d’habitude, vu comment il se tenait, il semblait plus en forme que moi. Je grimaçai un peu quand l’une de mes côtes se rappela gentiment à moi, mais repris rapidement ma mine innocente.

-Comment ça va ?

Oh, c’est gentil ! Quand je croisais des gardiens dans les couloirs d’habitude, ils me regardaient comme si j’avais tué leurs potes pendant la rébellion. Mais en fait… ce jour-là, j’avais préféré taper autant dans chaque camp. Et même de préférence dans celui des détenus, c’était plus drôle de me battre avec eux plutôt qu’avec le personnel. Le personnel se battait pour sa vie plus que pour maintenir les prisonniers sous contrôle et ces derniers se battaient pour leur liberté, voire simplement pour le plaisir, comme moi. Je pris une longue inspiration et calibrai mon cerveau sur « anglais ». Je passai donc de l’espagnol à la langue de Shakespeare, avec aisance, bizarrement. Puis je haussai les épaules d’un air dubitatif.

-Pas trop mal je suppose. J’ai l’habitude, continuai-je avec un grand sourire caché sous le machin chiant en cuir. Et toi ?

Merde. Je me corrigeai rapidement.

-Et vous ?

Après tout… Je ne le connaissais pas tant que ça. Lui était en droit de me tutoyer s’il le voulait, mais moi… C’était différent, compliqué à m’expliquer à moi-même, mais je me comprenais. Plusieurs choses me titillaient, autrement plus importantes à mon goût qu’un petit doute sur un tutoiement ou un vouvoiement. Alors je rouvris la bouche.

-Hum… Est-ce que tu… vous savez qui veut me voir ? Je n’ai plus eu de contact avec qui que ce soit depuis un an. Ma mère adoptive et moi nous sommes quittées sur un… gros désaccord, et je ne me souviens même pas de mes vrais parents. Personne ne me connaît dans ce pays, et… Enfin, qui peut bien vouloir me parler ?

Le détenu de tout à l’heure sortit du réfectoire à ce moment-là et passa devant nous. Il me remarqua et s’approcha pour venir me voir. Il n’avait pas l’air très intimidé par la présence du gardien à côté de moi, plutôt… vaguement mal à l’aise. Et meeerde,  il fallait que je repasse en mode « espagnol »… Je soupirai doucement, pour ne pas alerter le nouveau. Il n’avait pas été méchant, ni fourbe, je n’avais décemment pas le droit de l’envoyer bouler comme ça, sans aucune raison valable. Il me remercia de l’avoir guidé et m’invita à nous voir plus souvent, par exemple à la bibliothèque. Je déclinai poliment tout en bouillant intérieurement d’être plus véhémente. Après tout… Il ne pouvait pas savoir, et si je lui criais dessus, personne ne comprendrait. C’était compliqué d’expliquer un truc pareil. Il eut l’air un peu déçu, mais garda toutefois le sourire avant de me dire « au revoir » et se dirigea à nouveau vers la bibliothèque. Je le regardai partir avant de me retourner vers Luckas.

-J’espère juste que ce n’est pas Anne… Sinon, je sens qu’elle aura besoin de vous.

Ouais. Y’avait des chances que je veuille reprendre là où nous en étions restées le jour de mon procès…
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Luckas Faszler
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeJeu 15 Mai - 20:00

Elle a vraiment l'air dans un sale état. Je être malgré tout soulagé de voir qu'elle a survécu à la révolte. Elle doit être plus puissante que je ne le crois. Je pas avoir consulté son dossier, mais rien qu'avec cette muselière, je pouvoir m'imaginer quel genre de détenue elle peut être. Pourquoi je m'être attaché à elle ? Aucune idée.

Je hoche la tête à sa réponse. Elle me tutoie, mais se reprend en utilisant le terme adéquat. Je avoir envie de lui dire qu'elle peut me dire 'tu', mais ne préfère pas. On ne savoir jamais. Je pense qu'il faut tout de même garder un certain périmètre avec les prisonniers. Je jamais avoir réellement lié de relation avec les criminels, alors mieux vaut attendre. Je pas savoir de quoi elle est capable.

- Oui, ça va, merci, répondis-je avec un petit sourire.

Elle me demande ensuite si je savoir qui vient la voir, et sa petite explication me fait mal au cœur. Pauvre gosse … Elle n'a pas de famille. À même pas vingt ans, sa vie vient d'être foutue en l'air. Je n'avoir aucune idée de combien de temps elle a pris, mais ici, même quelques mois laissent des séquelles.

- Non, on ne m'a rien dit. Je dois juste t'amener.

J'allais commencer à marcher quand un autre détenu vint à notre rencontre. En le voyant parler à Angélique, je lève un sourcil, sans un mot. Il être tout de même culotté de venir lui parler alors qu'un représentant de l'ordre est déjà sur place. À la limite de l'irrespect. Il avoir bien vu que l'on parlait, non ? Enfin, ça pas être grave, et puis, il repart déjà. Un nouveau venu. Je pouvoir lui pardonner. En plus, il pas être très vieux non plus.
Du coup, je me mettre en route, posant ma main sur l'épaule de la jeune fille histoire de m'assurer qu'elle me suit bien. Je lui faire confiance, et mon geste n'est en rien agressif ou pressant.

- Ne t'inquiète pas pour ça, la rassurai-je après sa remarque, sans vraiment saisir ce qu'elle voulait dire. Les visites se déroulent à travers une vitre, par interphone, et je resterai en retrait. Il y avoir bien une salle réservée à cet effet, mais les visiteurs doivent payer une petite fortune pour se permettre d'y aller avec un de leur proche prisonnier.

Ça arrive assez rarement, d'ailleurs. Les visites sont assez rares en général, si je bien réfléchir. Les criminels enterrés ici sont souvent seuls. Sans personne pour les accueillir à leur sortie.
On traverse le couloir et je demeure silencieux, les sourcils froncés. À par Giulia, qui venait très rarement, il n'y avait personne qui venait me voir non plus. Mes parents, ça fait depuis mon retour d'Irak que je pas les avoir vu. Je même pas savoir s'ils sont encore vivants. C'est triste. Je ne même pas penser à eux. Je suppose qu'ils pas penser à moi, aussi. Sinon, ils auraient tenté de prendre de mes nouvelles. Disons qu'ils ont été surpris et probablement choqué en me voyant rentré de guerre. Comme s'ils ne savaient pas quelles effets néfastes cela pouvaient avoir sur un être humain. À cette période, je avoir vraiment été une loque sur patte, paniquant au moindre gros bruit, m'énervant à la plus futile contrariété. Je tout de même avoir évolué, et heureusement.

- C'est là.

Avant d'entrer, je lui demande de me montrer ses poignées. Règlement. Menotter les détenus avant de les faire entrer. Je lui passe rapidement les chaînes en les enclenchant au minimum et la pousse doucement à l'intérieur. Une série de petite cabine avec téléphone et vitre blindée s'étale devant nous, quelques unes occupés par quelques chanceux.
L'une de ses places n'est prise que du côté des visiteurs. Je fais asseoir Angélique sur la chaise et lui désigne le téléphone À côté, j'enclenche un chronomètre.

- Voilà, vous avez dix minutes maximum. Si tu as besoin, Angélique, je suis à quelques mètres.

Et je m'écarte d'elle après avoir détaché sa muselière qui semblait beaucoup trop serrée pour elle. Elle sera mieux comme ça, et puis pour se faire entendre, ça sera plus pratique.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeSam 17 Mai - 21:01

Luckas ne sait pas non plus qui venait me voir. Merde. C’est mauvais ça… Donc ça voulait dire que… ça pouvait être Anne tout comme ça pouvait être n’importe qui d’autre. Et, nouvelle info, les visiteurs sont séparés des détenus. Je ne sais pas si ça me plaît. Peut-être aurais-je aimé pouvoir taper sur mon interlocuteur si j’en ressentais l’envie. Mais d’un autre côté, je ne tenais pas à me retrouver encore punie dans une pièce toute noire…

Nous nous mîmes en marche, la main du grand gardien posée sur mon épaule. J’aurais pu me sentir oppressée, agressée, mais ce que je sentais venant de lui n’avait rien de semblable. C’était simplement un moyen de me guider, gentiment. Sans brusquerie ni violence. Luckas avait déjà compris comment je fonctionnais d’habitude, par la force et les coups, et plutôt que de suivre le mouvement, il avait choisi d’être gentil. Pendant que nous nous dirigeons vers la salle de visite, il paraissait réfléchir intensément, il en avait même les sourcils froncés. Ah bah ouais, quand même… Il faut pas se faire autant de souci, ça fait vieillir tôt. Je décide de faire à moitié comme lui. Je laissai mon regard vagabonder tout en réfléchissant à ce que je pouvais bien dire à mon visiteur. Mais comme je n’avais pas la moindre petite ombre d’idée de qui c’était, j’abandonnai rapidement et me concentrai sur le chemin et les murs couverts pour certains de traînées visqueuses. Quand la voix de mon accompagnateur rompit le silence relatif des couloirs, je sursautai.

-C’est là.

Je me préparai psychologiquement à entrer et à affronter le regard de celui ou celle qui voulait me voir. Cependant, le gardien n’ouvrit pas la porte et me saisit les poignets. Un instant intriguée, je déchantai rapidement en entendant le métal claquer. Des menottes. Je serrai les poings et les dents. Le contact glacé du cercle métallique contre ma peau m’insupportait. Dieu que je détestais avoir les mains liées ! Je grognai pour manifester ma colère. Aujourd’hui, Luckas avait fait une erreur, mais je lui en voulais à peine, étrangement. Il me fit entrer dans une salle relativement grande, séparée en deux par une vitre que je supposais solide, voire blindée. Et un peu partout, des chaises et des interphones. Sur quelques chaises, des détenus discutant avec les proches qui n’avaient pas oublié qu’ils existaient.

Luckas m’assit sur un siège vide et je baissai la tête. Malgré l’impatience qui me rongeait et mon cœur qui menaçait de sortir de ma poitrine, je m’empêchai de regarder tout de suite qui m’attendait. Mon gardien profita de cet instant pour déverrouiller le cadenas de la muselière et la retirer. Cela me fit mal et il devait me rester des marques là où les bords avaient compressé mon visage. Je me frottai la figure et savourai la sensation de liberté avant de remercier Luckas. Oublié l’incident des menottes. Naïve, moi ? Naaan. Juste pas trop rancunière. Je tirai un peu sur mes chaînes tandis que le gardien s’éloignait. J’avais dix minutes. Je serrai les poings et imprimai dans mes paumes des marques en forme de demi-lunes. Je pris plusieurs respirations et relevai la tête.

Derrière la vitre, la seule personne qui me connaissait assez pour être venue me voir. Oui,  le gardien avait raison, une vitre blindée était un aménagement suffisant. Anne tenait déjà l’autre combiné de l’interphone. Je ne pus m’empêcher de grogner et de montrer les dents, en faisant le dos rond. Pourquoi est-ce que je lui en voulais déjà ? Aucune idée. Et ça se disait « pas trop rancunière »… Oui, mais il y avait des exceptions. J’attrapai à mon tour un combiné de l’interphone, mais gardai résolument le silence, les mâchoires serrées.

-Qu’est-ce que tu fiches ici ? crachai-je, hargneuse.

Je m’attendais à ce qu’elle tressaille, qu’elle ait un mouvement de recul. En vain. Elle s’était endurcie et refusait de se laisser impressionner.

-Je suis venue pour toi, Angélique, me répondit-elle en français.

J’eus un moment de silence, réalisant plusieurs choses. Une, elle ne parlait pas anglais comme moi et préférait utiliser sa langue natale, deux, elle était là, devant moi, sans haine. Sur sa joue, la griffure que je lui avais infligée refusait de disparaître tout à fait. Il y avait quatre marques, de chacun de mes doigts, excepté le pouce. Celles de mon annulaire et de mon auriculaire étaient moins longues et marquées que les deux autres. La plus profonde était celle causée par mon majeur, et juste à côté, celle de mon indexe, à peine moins violente. Un bref sentiment de fierté gonfla mon cœur.

-Tu vas bien ?

Je rêve. Elle s’inquiétait pour moi ? Moi qui n’avais peur de rien ? je ne me gênai pas pour montrer mon mépris et laissai sortir un éclat de rire moqueur.

-Bien sûr. A quoi tu t’attendais ? repris-je en français. A ce que je t’implore de me faire sortir, qu’il m’arrive toutes les atrocités possibles et imaginables ? Que je regrette ?

Je montrai les dents et grondai. Puis je me levai et m’accroupis sur ma chaise, au lieu de m’asseoir normalement. J’étais tellement mieux comme ça… Anne baissa les yeux et j’en profitai pour fixer mon regard sur mon poignet. Je détestais être entravée, quand j’avais encore la muselière, je ne pouvais pas essayer de m’en libérer comme ça. Alors que maintenant, sans rien pour m’en empêcher, je pouvais essayer de… peut-être… Mes lèvres se retroussèrent toutes seules sur mes dents, j’étais prête à me mordre, m’enlever ces menottes. Mais Anne m’interrompit.

-A vrai dire… j’espérais que tu serais un peu plus aimable que ça. Je ne pensais pas que tu irais jusqu’à me demander de te faire sortir, mais au moins…

-Au moins quoi ?

Difficile d’être plus incisive dans mes paroles. J’étais tellement amère à son égard, et ce sans savoir pourquoi. Je jetai un dernier regard à mon poignet, brûlant d’envie de me libérer. Mais… en y réfléchissant bien, cette tactique ne fonctionnait que si personne ne me voyait faire… Parce que là, Luckas pourrait aisément revenir et me rattacher. Je sifflai de rage et détournai les yeux du visage de ma mère adoptive. Je n’en pouvais plus de voir son air gentil, ses cheveux châtains mi-longs tomber en une cascade soyeuse sur ses épaules, je n’en pouvais plus d’avoir à affronter ses yeux marron clair pleins de sérénité, je n’en pouvais plus de sa voix si douce. Elle me poussait à bout, me mettait hors de moi. Tout mon corps tremblait de colère à son encontre, sans que je sache vraiment pourquoi. C’était particulièrement perturbant. J’aurais vraiment aimé savoir ce qui me poussait à la haïr comme ça, mais je n’y arrivais pas. Elle avait pourtant toujours été adorable avec moi… Non ! Tais-toi, Angie, ne lui trouve pas d’arguments en sa faveur !

-Je disais donc que j’étais venue pour toi. Pour t’aider. Je sais que tu détestes l’idée que quelqu’un t’aide, je m’en suis bien assez aperçue quand je t’avais avec moi. Mais cette fois, tu as besoin de moi. Parce que je sais comment faire.

Je laissai échapper un nouvel éclat de rire sarcastique. A force de l’envoyer bouler, elle finirait bien par comprendre que je ne voulais pas de son aide.

-Et comment tu penses pouvoir m’aider ? Je n’ai besoin de l’aide de personne, tu m’entends ? Personne. Je sais me débrouiller, je me débrouille et je me débrouillerai encore toute seule quand tu m’auras enfin oubliée. J’en veux pas de ton aide.

Je m’apprêtai à raccrocher le combiné et à aller chercher Luckas pour qu’on reparte, mais Anne reprit, et attira mon attention.

-C’est ce que tu penses, jeune fille. Mais moi, je sais la vérité. Tu as une faille, et cette faille s’agrandit à mesure qu’on s’acharne dessus. Une faille musicale.

Je braquai mon regard dans celui d’Anne. Mais comment…

-Je le sais parce que c’est moi qui l’ai découverte. C’était lors de ta… vingtième ou vingt-et-unième session pour réapprendre les mots. Tu venais de piquer une crise parce que Laurent n’avait pas voulu que tu t’accroupisses au lieu de t’asseoir. Tu te rappelles ?

Je hochai lentement la tête, à la recherche du moindre signe qui trahirait une embrouille.

-Ce jour-là, j’étais arrivée juste avant que tu le mordes lui aussi. Je t’avais retenue, et tu m’avais mordue à sa place ! Je ne t’ai même pas frappée alors que tu le méritais amplement. Je ne l’ai pas fait parce que tu t’es arrêtée tout de suite après avoir percé ma chair. Sur le moment, je n’avais pas bien compris, mais il y a quelques mois, juste après l’explosion de la presse à ton sujet, je me suis rappelée de ce qui s’était passé précisément. Dans le journal et à la télé, on disait que seul Beethoven t’endormait.

Je ne voyais toujours pas où elle voulait en venir. D’accord, les médias avaient fait les gorges chaudes de mon histoire, mais ça n’avait pas été si impressionnant que ça. Et puis… c’était quoi le rapport avec mon cours de langue ?

-Ce jour-là, quelqu’un avait allumé la radio et c’était tombé miraculeusement sur la Sonate. Je ne sais pas trop comment ça s’était fait, mais le résultat était là. Tu t’es calmée et tu avais l’air un peu déboussolée. Après ça, Laurent a refusé de te donner d’autres cours.

Je serrai les mâchoires et toisai Anne sans aucune aménité. Elle cala une mèche rebelle derrière son oreille et me jeta un regard calme et affectueux. Bon sang, comme j’aurais adoré lui faire ravaler cet air ! Je grondai et m’agitai sur ma chaise.

-Et je peux t’aider à t’en débarrasser. De cette faiblesse.

Cette fois je ne pouvais plus l’entendre. Je raccrochai le combiné et enroulai mes bras autour de mes genoux. C’était faux. Je n’avais pas besoin d’aide, simplement parce que je n’avais aucune faiblesse. J’étais parfaite dans le sens où je n’avais peur de rien et n’avais besoin de personne. Je jetai un coup d’œil à Luckas, cherchant à savoir si je devais écouter Anne ou pas. Savoir si je devais avouer une faille que je me refusais à admettre.
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Luckas Faszler
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeDim 25 Mai - 11:32

De toute évidence, Angélique n'est pas enchantée de voir cette jeune fille. À la voir ainsi se mettre en position d'attaque, je avoir l'impression de faire face à un chat en colère, ce qui expliquerait l'éclat trop intense de ses yeux gris.
Je pas entendre clairement ce qu'elles disent, car s'il y a bien un endroit où la prison accepte un temps soit peu de laisser un minimum d'intimité aux détenus, c'est bien ici. Sauf, bien sûr, quand le criminel est réellement trop dangereux et qu'il être susceptible d'avoir de la visite de quelqu'un cherchant à l'aider à s'enfuir. Dans ces cas-là, la conversation est enregistrée et écoutée après l'entretien, juste au cas où.

Enfin, dans tout les cas, même si je avoir voulu les écouter, étant donné qu'elles parlent en français, j'aurais absolument rien compris. Donc, je avoir une excuse au cas où Angélique disparaît mystérieusement de l'établissement.
Je bien avoir vu que le fait de lui avoir mit les menottes ne lui a pas plu, mais je pas avoir eu le choix, et à vrai dire, je pas encore lui faire totalement confiance. Après tout, derrière ses grands airs adorables et son jeune âge, elle reste une détenue, et une détenue reste dangereuse. Alors, une détenue avec muselière, je même pas imaginer.

Mes pensées défilent devant mes yeux, composées de ce qu'il m'est arrivé ces dernières semaines, et c'est donc tout naturellement que j'en viens à penser à Ulrick. Irai-je à ce rendez-vous convenu avec Basile ? Sincèrement, j'en avoir envie. Mais en sachant que Giulia arrive bientôt, je être partagé. Ma fiancée m'apparaît en ce moment plus comme une tare que comme ma future femme. Je être pourtant conscient qu'elle ne souhaite que mon bonheur, mais je ne sais pas … C'est peut-être car je n'être qu'un putain d'égoïste.

Angélique se tourne vers moi, semblant m'interroger du regard, et je fronce la sourcil en levant mes mains de chaque côté de mon corps pour manifester mon incompréhension. Bon, en tout cas, si elle ne s'est pas encore jetée contre la vitre, c'est plutôt bon signe, je pense. Après, savoir si elle m'a posé une question quelconque, c'est une autre histoire. Mais dans tout les cas, elle devrait éviter de perdre ainsi du temps, dix minutes, ça passent vite. Elle a tout le temps de me parler en dehors de ce moment.
Sans un mot, je lui montre du menton son amie qui ne dit plus rien, de l'autre côté de la vitre. Je suis tout de même prêt à intervenir au cas où l'histoire tournerait mal, car il est clair qu'Angélique ne porte pas cette jeune fille dans son cœur. Ou alors, si, justement, elle la porte dans son cœur, et il s'est passé quelque chose entre elles qui a fait qu'elle agit maintenant ainsi. Je pas savoir. Tout les détenus ont une histoire à eux, la plupart sont déprimantes, parlant de jeunesse malheureuse, d'enfance maltraitée qui pourrait expliquer leur pétage de câble. Je avoir tendance à avoir plus de compassion pour eux, contrairement à certains prisonniers qui n'ont aucune excuse, qui ont eu une vie agréable et aucun réel élément déclencheur. Ce sont eux, les vrais criminels, ici, selon moi. Même si aucun enfermé ici ne mérite de considération. S'ils sont là, ce ne sont pas pour rien. Et je ne perds pas de vue cette manière de penser avec Angélique.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeJeu 29 Mai - 22:03

Luckas… C’est vrai, il ne pouvait pas m’aider. Ne parlant pas français, il n’avait pas compris ce que nous nous disions, Anne et moi. Flûte. Z’avez vu comme je suis polie, cette fois ? Il me désigne Anne du menton, m’incitant à profiter à fond des dernières minutes qu’il me restait. Mais comment je réglais mon problème, moi ? Qu’est-ce que je disais à Anne, du coup ? Me débarrasser de ma faiblesse… Je ne demandais qu’à dire oui, mais… Ça revenait à avouer qu’elle avait eu raison, et que j’avais une faille. Je grinçai des dents, répugnant toujours à reprendre le combiné. J’échangeai un dernier regard hésitant avec Luckas et posai la main sur le corps en plastique de l’interphone, puis le portai à mon oreille.

-Vas-y, balance.

Anne me jeta un coup d’œil amical et ouvrit la bouche. Je la coupai dans son élan.

-Mais si jamais ce que tu proposes ne me plaît pas, je raccroche et je me tire. Compris ?

-Si tu pars, tu ne seras pas guérie. Et tu garderas ce handicap longtemps. Je doute que si quelqu’un apprenait mes intentions, il me laisserait continuer. Je suis quand même en train de te proposer de te rendre insensible à ce qui t’endort.

Je la regardai dans les yeux, la transperçant du regard. Elle n’avait pas l’air de vouloir m’embobiner… De toutes manières, pourquoi le ferait-elle, hein ? Juste pour le plaisir de la vengeance ? Non. Anne avait toujours été contre la vengeance et la violence. C’était d’ailleurs ce qu’elle m’avait appris, ou du moins, qu’elle avait tenté de m’apprendre.

-Si tu veux oublier ce que cette Sonate te fait, il faut que tu l’écoutes.

-Tu trouves pas ça crétin ce que tu me dis ? Je devrais m’exposer à ce qui me fait du mal ? C’est n’importe quoi…

-C’est une technique qui a déjà fait ses preuves.

Je poussai un grognement dubitatif et regardai autour de moi. Deux prisonniers avaient déjà terminé leur entretien avec leurs proches et étaient escortés par des gardiens en direction de leurs cellules, et un troisième suppliait pour avoir une minute supplémentaire. Et moi, combien de temps me restait-il ?

-Alors ? Tu es prête ?

Je regardai Anne dans les yeux. Ces yeux de la couleur du bois vernis si familiers et pourtant que je n’avais pas vus depuis si longtemps. Je les connaissais par cœur, je savais quelles variations observer pour savoir quand elle me mentait, quand elle me cachait quelque chose, quand me disait la vérité. Elle était franche, cette fois-ci. Elle ne tentait pas de me priver d’une partie des informations. Je la fixai encore quelques secondes avant de hocher la tête.

-Bien. Calme-toi, surtout, il ne faut pas que, dans ton agitation, tu fasses tout rater.

Elle sortit son portable de sa poche. Elle avait probablement été fouillée à l’entrée, mais on avait dû juger qu’un téléphone ne représentait pas un danger, ou n’était pas susceptible d’être passé aux détenus à travers une vitre blindée. Je la vis pianoter dessus, et approcher la sortie son du micro de l’interphone. Elle ne cliqua toutefois pas sur le bouton play tout de suite, et planta ses iris dans les miens. Je me contentai de soutenir son regard et l’observai appuyer sur le bouton. Les notes de piano m’embrumèrent l’esprit très vite, malgré l’intermédiaire du fil entre nous. Je sentis mes paupières se fermer d’elles-mêmes. Anne baissa le son, et je recouvrai un peu ma raison. Très peu, en fait. Pas assez pour avoir la volonté nécessaire à mon émancipation totale de la musique. Je commençai à glisser de ma chaise, trop ensorcelée pour réagir. Anne coupa alors la musique, me laissant, à moitié ahurie, en équilibre sur ma chaise. Je trouvai je ne sais où la force de secouer la tête pour me débarrasser de l’impression tenace que j’allais m’endormir.

-Tu veux qu’on reprenne ? me demanda-t-elle gentiment.

Sauf qu’après ce genre d’expérience, j’étais de mauvais poil. De très mauvais poil. Je lui fis très clairement savoir.

-Hors de question. J’aurais même pas dû décrocher ce téléphone. J’aurais dû me casser dès que je t’ai vue.

-Hum… Peut-être. Mais es-tu sûre que tu n’agis pas de manière totalement puérile ?

-J’en n’ai rien à foutre d’être puérile ou pas ! lui renvoyai-je presque en criant.

Là, telle qu’elle me voyait, j’étais à deux doigts de passer directement au rouge et au noir. Elle avait été ma source d’inspiration  pour le bleu et le blanc, mais aujourd’hui, elle était habillée de noir. Pas d’bol.

-Tu te souviens de ce qui s’est passé ?

-Hein ? (oui, je suis d’une élégance rare quand je suis en pétard -oooh, ça rime ! ♥-.)

-Quand quelqu’un se sert de la musique contre toi, est-ce que tu te souviens de ce qu’il s’est passé ? Non, n’est-ce pas ?

Je me rencognai contre le dossier de ma chaise et dévisageai Anne d’un air très peu aimable. Qu’est-ce qu’elle essayait de me dire ? D’autant plus que j’étais de nature curieuse, et qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps pour m’expliquer. Si elle n’avait pas le temps, je crois que je craquerais. Je voulais savoir, merde ! Heureusement, Anne était une femme sympa. Elle concrétisa mes vœux, reprit la parole.

-Tu es prise d’amnésie à chaque écoute. Je le sais. Ce n’est même pas la peine de vouloir me le cacher ou maquiller les faits.

-…

Je détournai le regard et détaillai une tache sur le sol en béton. Vraiment pas le top du confort cette prison…

-N’y a-t-il pas un événement de ta vie, récent par exemple, dont tu ne te souviennes pas ?

Je cherchai dans ma mémoire, pour voir si elle disait vrai. Je savais que la Sonate au Clair de Lune m’endormait, me rendait complètement docile, mais pour ce qui était de l’amnésie… J’avais des doutes. Je remontai dans mes souvenirs, ce matin, hier, avant-hier… l’épisode avec Michelin v.2, l’épisode avec Michelin v.1, la bibliothèque et Blanche, la salle d’isolement… Là ! Là, il me manquait quelque chose ! Je dus afficher une mine frustrée, parce qu’elle étouffa un léger rire. Mais c’était pas drôle, putain ! J’étais sûre qu’il s’était passé un truc grave, en plus ! Enfin… grave, mais plus probablement important. Peut-être les deux. Mais sûrement le deuxième qualificatif.

-Alors ? N’ai-je pas raison ?

-Tais-toi, grinçai-je.

J’étais dans un état de rage sourde, contenue. J’étais une grenade dégoupillée, et je ne savais pas moi-même quand j’allais exploser. Anne me regarda bizarrement. Elle ne s’attendait pas à cette réaction ? Parfait ! Ça m’arrangeait. Il fallait que je sorte, que je retourne dans cette salle maudite et que je me rappelle. Je devais. Obligatoirement. Mais Anne l’avait senti.

-Tu ne peux pas partir maintenant. Tu n’es pas libre.

-Je ne serai jamais libre ! Jamais ! lui hurlai-je.

Elle avait outrepassé mes limites. Je lui bondis dessus… et me mangeai la vitre. Le combiné tomba par terre dans un bruit sec. Un peu assommée, je recommençai toutefois à m’acharner contre le verre. Je le griffais et tentais de le mordre, comme un chien enragé. Plus rien à foutre de ce qui nous entourait.

-------------------

Anne se leva pendant qu’on maîtrisait sa fille. Ou du moins, celle qu’elle considérait encore, envers et contre tout, comme sa fille. Elle entendait à peine les grognements et les cris qu’elle poussait, à cause de la vitre blindée, et ressentait une profonde tristesse ainsi que de la déception. Elle était venue pour l’aider, la sortir d’un piège infernal qui n’aurait de cesse de se refermer sur elle, mais la jeune fille la refusait. Anne soupira et se tourna vers un gardien venu voir si elle n’était pas en état de choc. Elle était sensible, certes, mais pas à ce point, quand même !

-Vous pourriez faire parvenir un message au gardien qui l’accompagnait, s’il vous plaît ? Je reviendrai demain, pour la même raison. Mais cette fois, j’aimerais la voir en tête à tête. Il faut que je l’oblige à écouter cette musique. C’est pour son propre salut. Je paierai, s’il le faut. Ce sera juste, j’espère avoir assez d’argent, mais je dois le faire. S’il vous plaît.

Le gardien la regarda d’un air dubitatif. Puis hocha la tête.

-Je ne sais pas pourquoi vous vous donnez cette peine, madame. Cette gosse est tarée, et perdue. Y’a qu’à voir comment elle a buté ces deux détenus dans la cour, il y a quelques semaines.

La jeune femme avala sa salive. Elle n’aurait pas cru que ce serait possible, malgré toutes les preuves qu’on lui mettait sous le nez depuis si longtemps. Elle remercia le gardien et retourna au village, ou elle avait loué une chambre d’hôtel.

-------------------

***

Et voilà. T’as gagné, Angie. A nouveau muselée et camisolée. D’un autre côté, tu l’as cherché. Putain, mais t’es trop conne aussi,  de péter un plomb comme ça ! Je secouai la tête et grognai quand mon poignet me lança. Aïe. Pas commode le poignet cassé dans une attelle dans une camisole. Bon, au moins, j’étais calmée, c’était le point positif. Ma joue me faisait un mal de chien, j’avais dû prendre de sacrées patates dans la mêlée, en fait…
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeMar 17 Juin - 22:20

Après un regard appuyé vers moi, Angélique reporte son attention vers son interlocutrice, et je reprendre ma place initiale, mains derrière le dos, les yeux posés sur un point inexistant. Comme on me le disait à l'armée, 'repos' ! Je crois qu'on est obligé de garder les habitudes militaires, même après l'avoir quitté depuis de nombreuses années. Personnellement, je toujours être prêt à bondir ou me mettre à couvert au moindre bruit ressemblant à un coup de feu et une explosion. Toujours prêt à réagir à tout moment, ça, c'est sûr. Les réflexes, ça ne se perds pas.

Je jette un coup d'oeil à ma montre et fait un petite moue, regardant un instant Angélique. Le temps être bientôt écoulé, et elle a l'air en pleine conversation. Ça pas que ça me dérange de mettre un terme à une discussion, après tout, ça faire parti de mon travail, mais je être un peu embêté pour elle. Sans m'en rendre compte, je m'être vraiment pris d'affection pour elle. Bizarre, car elle n'a absolument rien fait pour.

Hervé, mon collègue, entre dans la pièce alors que j'allais tout de même arrêter l'entretien, accompagné d'un détenu plutôt colossal, et pose sa main sur mon épaule pour me glisser quelques renseignements concernant la matinée. Deux prisonniers ont fini leur peine et sont sortis, et le gardien m'annonce avec un large sourire qu'il n'a jamais vu d'hommes paraissant si heureux, si émus de quitter DearDeath. L'un d'eux a perdu l'usage de ses jambes durant son internement, du coup, on peut le comprendre.
Le ton être monté d'un cran, du côté de ma protégée. Je faire volte-face, mais elle semble s'être calmée aussi rapidement. De toute manière, la conversation est finie depuis longtemps pour elle, je être bien trop indulgent pour cette gamine.

- C'est malheureux n'est-ce pas ?
- Hum ?

Hervé se racle la gorge en accompagnant l'homme à une chaise. Je le suis du regard en faisant un pas vers la petite brune, un peu distrait par ses paroles.

- De voir que les criminels sont de plus en plus jeunes. J'hésite entre pleurer ou m'énerver, c'est dingue. Ça me fou en l'air.
- Ouais. Tu pas être le seul.

Un cri suivit d'un bruit sourd me faire brusquement sortir de ma courte rêverie, et je lâche une exclamation de surprise en voyant Angélique devenir agressive. Dans un autre contexte, j'aurai pu rire de voir quelqu'un se prendre ainsi une vitre, mais sur le moment, je même pas faire attention. Bien sûr, elle ne pouvoir rien faire à son interlocutrice, mais elle peut par la suite se retourner contre nous.
Sans plus de préavis, je l'attrape vivement par-dessous les bras et la soulève ainsi alors qu'elle continue de gigoter comme une anguille. Hervé s'est un peu rapproché de nous, mais se rend compte que pour une fois, je pas avoir besoin d'aide.
L'éloignant de la salle de visite, je tente une meilleure prise et lui bloque les bras contre elle sans la lâcher. Si ça continue elle va finir par se blesser toute seule, et je avoir malgré tout du mal à la maintenir. Il me semble même me prendre quelques coups par la même occasion.

- Angélique, stop, ça suffit maintenant ! Tu arrêtes !

Ma voix aussi être devenue un peu plus puissante, surtout à la fin de ma phrase. Je pas savoir ce que son amie lui a dit, mais ça ne lui a visiblement pas plût du tout.
Un autre gardien vient me demander si j'ai besoin d'aide, que je refuse avec plus d'agressivité que j'aurai imaginé. Non, elle avoir abusé. Et encore heureux que je avoir la présence d'esprit de lui mettre des menottes, sinon la maîtriser aurait été encore plus compliqué.
La salle d'isolement me semble être, pour le moment le meilleur moyen pour la calmer. Je m'engouffre à l'intérieur et la jeune détenue m'échappe des mains pour aller s'écraser au sol. Refermant la porte d'un coup sec, la pièce éclairée grâce à la lampe que j'avais posé là il y a quelques temps déjà, je porte un regard sévère sur la brunette et me mets à marcher dans la pièce, un peu énervé.

- Tu dépasses les bornes ! Je t'avais dis de te tenir tranquille, et tu n'écoute pas !

Je faillir rajouter que j'ai été bien trop bête d'être si gentil avec elle, mais ça être probablement la seule chose qu'elle attend de moi. Que je lui retourne une grande claque et que je devienne menaçant.
Alors, au lieu de dire cela, je soupire longuement et tente d'adoucir mon expression, sans pour autant laisser la barrière de la sympathie entre elle et moi. En réalité, je avoir l'impression d'engueuler ma fille.

- La prochaine fois je pas être aussi indulgent. Cette fille est venue de rendre visite, je vois pas pourquoi tu as agis ainsi. Et puis tu savais bien qu'il y avait une vitre ! Qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête pour que tu fasses des trucs pareils ?

Je être énervé, certes, mais surtout très mal pour elle. Un vrai gâchis. Une gamine, ici, qui a l'air de déjà, à son âge plus avoir toute sa tête. J'en avoir vu, des jeunes atteints psychologiquement, à DearDeath même, et depuis quelques temps, ce genre de personne affluait. Ça être réellement désespérant, Hervé a raison.
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur   Le pardon est une chose rare que certains n'apprécient pas à sa juste valeur Icon_minitimeVen 20 Juin - 13:30

Je remuai un peu, grimaçant sous la douleur de mon poignet. Je poussai un gros soupir et regardai autour de moi. J’étais de retour en salle d’isolement. Eh merde. La lampe à piles posée par Luckas la dernière fois était encore là, et la porte était fermée. Une vague de panique m’envahit avant de redescendre quand je vis que je n’étais pas seule. Luckas était là, en train de me gueuler dessus, d’ailleurs. Allons bon, mais qu’est-ce que j’ai fait cette fois ?

-… tu n’écoutes pas !

Ben en l’occurrence, non, j’ai pas écouté… Il marchait dans la petite pièce d’un pas énervé, avant de s’arrêter et de pousser un profond soupir. Il se calma un peu avant de reprendre sa diatribe.

-La prochaine fois je pas être aussi indulgent. Cette fille est venue de rendre visite, je vois pas pourquoi tu as agi ainsi. Et puis tu savais bien qu'il y avait une vitre ! Qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête pour que tu fasses des trucs pareils ?

Une vitre ? De quoi ? Ah oui ! La visite, Anne ! Je papillonnai des paupières quelques secondes pour me reprendre, puis essayai de me remémorer précisément ce qui s’était passé. D’abord, j’avais un peu envoyé bouler Anne, puis j’avais accepté qu’elle me fasse écouter la Sonate au Clair de Lune… Et pis elle avait voulu recommencer là où je n’étais pas d’accord. Du coup, je l’avais à nouveau envoyée chier, puis j’avais perdu la boule et m’étais jetée sur la vitre. Oui, quelque chose comme ça… J’avais mal à la tête, plus particulièrement au front, mais ça m’allait très bien. Grâce à ça, je me souvenais de la raison qui m’avait poussée à me faire mal, et cela me fit sourire. Ma mâchoire me lançait, d’autant plus qu’avec la muselière qu’on m’avait recollée sur le nez, les sangles et le cuir pressaient ma peau et mes os. C’était agréable pourtant. Diablement agréable, et mon sourire s’agrandit encore, à la limite de se changer en rire.

Je me penchai en avant et secouai la tête pour me débarrasser des mèches de cheveux qui me chatouillaient le visage. Je tirai sur la camisole, avide de libérer mes bras, mais ne parvins qu’à raviver encore plus la douleur de mon poignet. Je lâchai un grognement mi dépité mi content. Je reportai mon regard sur Luckas, toujours en colère.

-Franchement, j’en n’ai aucune idée. Elle m’a énervée, c’est tout, et… fallait que je fasse quelque chose.

En fait, c’était en partie faux. J’avais totalement perdu le contrôle, et la raison de mon pétage de câble n’était pas « fallait que je fasse quelque chose », mais « j’ai pas fait exprès, c’était une pulsion incontrôlable ». Le truc, c’est que ça faisait beaucoup trop névrosée. Alors je ne dis rien, de peur de tout faire foirer. Enfin… plus encore que ça ne l’était déjà. Etant déjà solidement et étroitement saucissonnée, pas besoin de m’attacher avec les chaînes du mur, du coup, je peux bouger. Pas beaucoup, mais juste ce qu’il me fallait pour me trouver une position plus confortable en m’adossant au mur, dans un coin de la salle. Mais je n’aimais pas mentir.

-Elle… Il existe quelque chose qui me calme. Selon Anne, ça déclenche aussi des crises d’amnésie. Je ne l’ai pas crue, jusqu’à ce que je me rappelle, en partie, de mon séjour ici. Je ne me souviens pas de tout, il me manque un passage.

Je baissai la tête, comme une enfant prise en faute. Pourquoi est-ce que je me livrais comme ça ? Qu’est-ce qui me prenait ? Putain, Angie, t’as envoyé chier Anne, c’est pas pour te confier à lui ! C’est un gardien en plus, pas exactement un pote qui m’aiderait quoi qu’il arrive.

-Je sais, ça répond pas à ta question. Pourquoi j’ai fait ça. Elle voulait me faire réécouter cette Sonate. Le truc c’est que je voulais pas. Je sais même pas pourquoi je vous raconte ça. Vous êtes un gardien, qui pourriez très bien vous en servir contre moi. Mais merde, j’en ai marre…

Je me recroquevillai sur moi-même et retins un sanglot. Merde, je m’attendais vraiment pas à être autant affectée. Je secouai violemment la tête, pour me dissuader de verser la moindre larme. Hors de question que j’aie l’air encore plus faible que je ne le paraissais déjà.

-Je me souviens même plus de ce qu’il s’est passé la dernière fois… Ce qui signifie que quelqu’un m’a fait écouter la Sonate au Clair de Lune, et qu’il s’est passé quelque chose que j’ignore. Je déteste ça, Luckas ! Tu saisis ? m’exclamai-je en haussant la voix malgré moi.

Je me rendis compte que je devais avoir l’air complètement aliénée, comme ça. Le stress, la fatigue et la peur me minaient et m’avaient poussée au tutoiement, celui que les gens employaient quand ils n’arrivaient plus à gérer la situation. Je me balançai de gauche à droite, la respiration sifflante et la tête pleine d’idées noires.


[c'est court, mais Angie parle beaucoup plus que d'habitude, j'avais pas envie que ça fasse trop lourd comme texte :/  ]
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