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 "Le coeur n'a jamais de rides. Il n'a que des cicatrices."

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Ayame Shizuka
Psychologue
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Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

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Nationalité : Américano - Japonaise
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"Le coeur n'a jamais de rides. Il n'a que des cicatrices." Empty
MessageSujet: "Le coeur n'a jamais de rides. Il n'a que des cicatrices."   "Le coeur n'a jamais de rides. Il n'a que des cicatrices." Icon_minitimeDim 5 Jan - 15:24

"J’ai reçu la vie comme une blessure et j’ai défendu au suicide de guérir la cicatrice."
Lautréamont, Les chants de Maldoror


Le regard dans le vide. Chaque fois que j'essayais de fermer les yeux, juste un instant ...
Impossible. Son visage me revenait.

J'étais sous la douche quand j'avais reçu un appel ... Un bruit de cloches de temple ... Il m'avait fallu plusieurs minutes avant de réaliser que mon portable sonnait dans l'une des poches du baggy que j'avais maintenant jeté. Pendant un instant, j'avais hésité à répondre. Je m'étais contenté de regarder l'endroit d'où provenait ce son, sans savoir ce que je ferais de cette information ... Et puis, allez savoir comment, j'avais eu un déclic.
Encore trempée, j'avais tendu la main pour récupérer l'appareil.

"Allô ? Voix éteinte. D'autant plus que j'avais vu le numéro entrant.
- Où êtes-vous, Shizuka ?! Cela fait trois quarts d'heure que j'essaie de vous joindre !"

Génial. Elle était en colère, et moi, pas du tout disposer à résister à de nouvelles réprimandes. Je m'en faisais déjà bien assez toute seule. J'hésitais un instant à répondre ... 'Madame, je suis ravie de l'opportunité que j'ai eue de travailler avec vous. C'était un honneur, malheureusement, je me dois de quitter ce poste.'
Et je ne sais pas vraiment pourquoi, je ne dis rien. Et de toute manière, ce n'était pas comme si j'en avais le temps.

"Une fusillade a éclaté dans la cours. Je veux que vous me fassiez un compte-rendu sur Sadwood immédiatement. Je n'ai pas besoin qu'elle mette cet établissement en danger."


Ah ... Ce n'était que ça. J'avais passé une main encore humide sur mon front, pour dégager quelques mèches qui gouttaient sur le carrelage. Et ... sans réfléchir.

"Elle est avec moi. Elle s'est dite qu'elle devait peut-être expliquer la situation à une psy.
-Ah. Bon, alors j'attends votre rapport."
Ni au revoir, ni merci. Soulagée, McDaven ? Tu avais peur qu'Ombrage ne s'enfuie ? En tant que gardienne, elle le pouvait presque ...

Et à cet instant seulement, l'idée me vint qu'Ombrage pouvait réellement être partie. Où alors ... Non, je tâchais de me convaincre que non. Je la verrais probablement le soir même.

Mais je ne l'avais pas vue. Je m'étais inquiétée, presque toute la nuit. De toute façon, j'étais incapable de dormir. Et puis finalement, lorsque j'étais descendue dans leur bureau, les surveillants de nuit m'avaient dit qu'elle était de garde. Qu'elle faisait sa ronde ...
Si j'avais été en meilleur état, j'aurais probablement deviné qu'ils mentaient.
Mais non.

Et depuis la veille, mon état avait encore empiré. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'avait pris. De toute façon, j'avais l'impression de ne plus comprendre grand-chose, alors un peu plus ou un peu moins ...

Étourdie. Un peu saoule. Pompette ? Oh, il y a plusieurs façons de le dire ! M'enfin, l'idée y est. Je ne suis pas habituée à l'alcool. En fait, je n'aime pas ça, c'est aussi simple ...
Alors pourquoi est-ce que j'en avais acheté à l'un des gardiens ? J'avais faillis pleurer lorsqu'il m'avait demandé en riant si je payais en nature ou en liquide ... d'ordinaire, cella m'aurait fait sourire. Parce que ce n'était pas demandé sérieusement, juste une plaisanterie inoffensive. Mais pourtant ... et pourquoi est-ce que je me retrouvais sur l'un des bancs de la chapelle, une bouteille de Shnaps à la main ?
Aucune idée. Envie d'oublier un peu, je suppose. Paraît que l'alcool est efficace pour ça.

Je devais avoir une tête à faire peur. J'avais couvert mon bustier d'une chemise opaque, un jean, et des ballerines ... passé un quart d'heure sur un chignon. Pas de maquillage, les cernes d'une nuit blanche. Griffure, sur le cou, attelle aux doigts. Pas me découvrir, ni avoir quoi que ce soit d'attirant.

J'comprenais pas ... en temps normal, j'aurais jamais fait ça. Dans une église, m... ! Mais d'un côté, c'était le seul endroit vraiment calme. Celui où il n'y avait pratiquement personne. Celui où je serais seule. Même si j'avais plus de respect pour la religion ... 'fin, à circonstances exceptionnelle ... Attitude exceptionnelle ? Non.
Ce que tu fais, Aya, c'est de la lâcheté. Rien de plus.
-Ferme-la, toi ... Juste une fois, c'est pas la mort ! J'en peux plus, besoin de décompresser ...
-Qu'est-ce que dirais ton père, hein ?!
-Tu veux vraiment qu'on parle de ça ?!


Silence radio. Je suis pas saoule. Non-non ... Pas encore. Je tiens quand même à garder un minimum de bon sens. Juste pour réfléchir sans que ça me fasse trop mal.
J'avais l'impression de tout faire par automatisme. D'accord, il avait raison. J'avais été sa chose. J'avais aimé ce qu'il avait fait. Je l'avais même laissé faire. Sur l'instant, l'idée qu'il pouvait torturer une enfant pour mes refus m'avait décidé à m'exécuter ... Depuis toute petite, j'avais toujours été ainsi ... J'avais toujours voulu aider, rendre service, en me plaignant le moins possible. Et c'est pour ça que malgré la réputation que je traînais ici, tous ceux avec qui j'avais pu avoir des relations avaient été prévenus dès le départ : il ne s'agissait de rien de sérieux.
C'était l'unique ligne de conduite qui avait régi ma vie, jusqu'ici.
Parce que je ne voulais pas blesser. Encore moins un enfant. Le ... Lord avait vu juste, terriblement juste. La ressemblance de Rika avec Alice n'était qu'un seul des éléments de l'équation.

Même si mes larmes étaient tout à fait éteintes, je me sentais de nouveau aussi fatiguée que lorsqu'il en avait eu fini avec moi. Même l'infirmier m'avait demandé ce qui s'était passé en passant une attelle à mes doigts brisés. Il avait aussi remarqué la griffure sur ma gorge, récoltée quand le Lord avait tenté de m'étrangler. Je ne lui avais pas répondu, et il avait compris qu'il valait mieux ne pas insister. A la place, nous avions parlé de lui, de son fils, de son amant dans le coma ... Et bizarrement, je m'étais sentie mieux. Sur le coup, en tout cas.
Comme quoi ... Finalement, les problèmes des autres m'étaient une thérapie. S'il vous plaît, doc ! Une ordonnance, je veux voir un dépressif ! Si, si, je vous jure !

Et ton père ... Il était obligé de t'annoncer une visite, comme ça, maintenant ?!
''Comment se porte ma fille ? - Tout va bien, père. Je suis marquée comme une esclave, je me suis laissée sauter sans rien faire, en pensant à protéger une gamine qui a éventuellement une double-personnalité psychopathe ! Et au fait, tu sais quoi ? C'était celui qui avait déjà essayé de me tuer ! Oui, tu sais, celui que tu m'accuses d'avoir provoqué ?'
Mais oui, bien sûr.

Mes doigts me faisaient toujours souffrir. Ou pas. Non, en fait ... En fait ...
Je ne sentais plus rien. Dans les douches, j'avais essayé de me débarrasser d'Allesbury, de son odeur, en frottant ma peau comme une malade. Sans succès. En représailles, j'avais vidé ma bouteille de shampoing. J'avais même frotté des tâches bleuâtres sur ma poitrine, mes côtes et mon bras pendant plusieurs minutes. Comme elles ne partaient pas, je m'étais acharné sur une marque particulièrement épaisse autour de mon poignet, jusqu'à m'en faire saigner. Et c'était uniquement à cet instant que j'avais compris qu'il s'agissait d'ecchymoses.
Au moins, mon cerveau parvenait-il toujours à faire le lien de cause à effet.

Qu'est-ce que je pouvais faire, maintenant ? Tenir, oui, mais après ?
Comment est-ce que j'avais pu ne pas me débattre ? Pas m'enfuir ? J'avais terriblement honte pour ça, j'aurais dû ... me préserver jusqu'au bout. Quitte à en mourir. Le mordre, le griffer, voir même l'émasculer.
Je ferai ça un jour, même si je savais déjà qu'il n'y avait pas de résultat.
Non, Aya, tu débloques !

Je soupirais, reposant la bouteille à côté de moi. Une gorgée m'avait suffi. Je ne tenais décidément pas les alcools forts. Excuses-moi, mon Dieu, pour mon incompétence à me protéger et ma capacité à infliger aux autres le résultat pitoyable de mes actes insensés.
Mais ce n'est pas la faute à ce Lord ?! Non, ce serait trop facile, ce n'est qu'une conséquence ... Allesbury, Clay ... j'arrive pas à le fuir, à lui échapper...
Je ne voulais plus qu'il me fasse de mal. Sous-entendu : 'Il m'en a déjà trop fait, il va finir par me tuer.' Ouais c'est vrai quoi, j'avais pas une vie infinie ! On n'était pas dans un bouquin, l'auteur pouvait pas me faire tout supporter non plus.

Allesbury ... Ce cinglé restait un total mystère pour moi, sa psychologie m'était totalement impénétrable ... Il m'avait poussé à établir une distance entre lui et moi, de force, de la pire manière. Il était et resterait à mes yeux un monstre. Celui qui m'avait écrit dans le dos, celui qui avait torturé une enfant, celui qui m'avait ... quoi ?
Je ne savais pas, plus ... et ...

Merde, Aya, secoue-toi ! Après la mort de Takeda ... après Sae, aussi ... Bon Dieu, tu peux pas rester comme ça !

Totalement désinhibée, en fait, la Ayame !
Brusque montée de colère. Une nouvelle fois.
D'un geste violent, je me levais. Attrapais la bouteille. La fracassait contre le sol. Le liquide s'écoula à terre, au milieu des débris de verre.
Réveille-toi, bon Dieu, Aya ! Je passais les mains dans mes cheveux, ruinant ma coiffure au passage. sRivai les yeux sur la voûte. Ouais, d'accord, tu culpabilises comme une idiote ! Oui, tu t'es conduite comme une putain ! Mais bon dieu ... c'est juste de la baise. Rien d'autre. Tu ne peux pas appeler ça du sexe. Trop blessant pour en être.
Et alors ?! Le laisse pas faire ! Le laisse pas te prendre ce que tu es ...
T'as pas été élevée comme ça. Le pire est passé. Et pourtant, t'as pas renoncé. Tu renonceras pas maintenant.

Mes mains tremblaient. De colère, contre moi-même. Ivresse quasi-éclipsée, bizarrement ... même si ma tête tournais bizarrement. Par réflexe, sans doute, j'attrapais mon omamori en contemplant le verre brisé. J'avais déjà craqué comme ça ... trois fois, en vingt-deux ans. Mais il était hors de question que je recommence. J'allais devoir nettoyer ce que j'avais fait. Oui, c'est ça.
Puis j'irais cuisiner. Okonomiyaki, peut-être ? Oui. Avec une main, ce serait un challenge. Et au moins, ça m'occuperait.
Bonne idée, Aya. Jour de congé auto-proclamé, aujourd'hui. Et tant pis pour McDaven.
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