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 Un repas ... ou pas.

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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Un repas ... ou pas.   Un repas ... ou pas. Icon_minitimeSam 18 Jan - 20:02

"On peut tout acquérir dans la solitude, hormis du caractère."
Stendhal, De l’amour


Il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Une salle de détente était généralement destinée à la sociabilisation. Le coffre, rempli de jeux de société et autres jeux de cartes, au fond de la salle, aurait du le confirmer. Pourtant, les murs nus étaient décevants. Une télévision, qu'affectionnai beaucoup certains gardiens, se trouvait entourée de banquettes, sur la droite. Au milieu de la pièce, sur un grand tapis incolore, une table et trois chaises. De ce que je savais, elles servaient surtout pour le poker, ou pour discuter. En réalité, il y avait rarement du monde à l'heure des repas. La plupart des membres du personnel allaient au réfectoire.

C'était précisément pour ça que je mangeais ici. Enfin, j'avais aussi d'autres raisons ... Depuis la veille, j'évitais de croiser la plupart de mes "collègues". J'essayais de paraître la plus naturelle possible, mais je ne sais pas pourquoi, ceux que je connaissais semblaient me dévisager avec une curiosité que je n'appréciais pas. Rien que pour monter ici, j'avais dû m'arrêter deux fois pour expliquer avec un sourire à moitié sincère que non, je ne portais pas de jupe ni de décolleté aujourd'hui, que oui, ça allait, mais que tous mes vêtements étaient sales. Le tout sur un ton moyennement convaincants, évidemment. Je n'aurais sûrement jamais pu trouver d'excuse plus minable, mais au moins, j'évitais les questions.
J'avais eu un regain d'énergie après mon entretien avec le nouveau détenu. Le fait de m'être sentie en danger, subitement, m'avait réveillée. Et puis, quand il était parti, j'avais entamé mon rapport en redoutant la pendule. Pendant les trois heures qui avaient suivies, tout c'était presque bien passé. J'avais eu quelques instants de faiblesses, mais je tenais le coup.

Et mon père était arrivé. Comme à chaque fois que nous avions une conversation, j'en étais sortie avec un sentiment d'épuisement. Je luttais toujours pour ne pas me laisser décourager et oppresser par ses mots, mais cela devenait difficile. D'autant plus qu'il avait encore fallu que l'on discute de ma conduite. D'après lui, mon teint pâle indiquait que je devais passer mes nuits à sortir et à m'amuser, ce qui l'avait poussé à me réprimander en me recommandant de ne pas laisser mon travail en pâtir. Mais au moins, il m'avait félicité pour ma tenue, qu'il jugeait bien plus professionnelle et convenable que d'ordinaire. En même temps, je faisais difficilement plus neutre que chemise et jean. La griffure sur mon cou ? J'avais porté la plus grande attention à l'ajustement de mes cheveux, pour faire en sorte qu'elle ne soit pas visible. L'empreinte que les doigts d'Allesbury avaient laissée, elle, je l'avais noyée sous le fond de teint. Mon père s'était bien sûr aperçu de l'attelle que je portais à la main, mais il était bien trop occupé à me reprocher de ne pas encore être mariée. Trop pour me demander ce qu'il s'était passé. À ce propos, son grand ami avait un fils qui ...
Je crois que j'avais dû fermer mon esprit à ses mots à ce moment-là. J'avais répondu sans vraiment écouter, pour le reste. J'avais juste eu une réponse totalement négative quand il avait proposé de me présenter à ce 'jeune célibataire très convenable pour un américain [...] un avocat prospère'.
D'abord, je n'avais aucune envie de me marier. Encore moins avec un homme que mon père jugeait convenable. Et quand bien même l'aurais-je souhaité, c'était hors de question tant que j'aurais cette fichue marque sur le dos.

Finalement, quand j'étais descendue, le cuisinier avait réussi à me redonner le sourire. Il m'avait donné une tape dans le dos qui avait failli me faire tomber, et m'avait demandé avec un grand sourire si je comptais rejoindre la confrérie des camionneurs. Pas de questions, pas de remarques. Juste une plaisanterie plutôt agréable. J'aurais presque pu le prendre au mot ... Enfin.
Au lieu de ça, j'avais pris une tasse de thé, pour essayer de me remotiver. Depuis Neil, mes gestes avaient de nouveau du sens, j'avais l'impression de sentir à nouveau mon corps ... et en même temps, l'idée de le quitter était tentante. Je m'y sentais mal à l'aise, pour la première fois depuis une éternité. Mais je savais que je ne devais pas, que je devais rester connectée au monde. Dans cette idée, je m'étais rappelée que j'avais proposé de manger avec Sadwood.

M'avait-elle attendue, à midi ? Peut-être ... Je n'avais résolument pas faim. Depuis deux jours, c'était comme si mon estomac n'avait besoin de rien. Mais je m'étais dirigée en salle de détente, avec mes propres couverts, ceux que j'avais empruntés aux cuisines, et mes plats. Le tout dans un sac en tissu. Je ne savais toujours pas si je verrais Ombrage ... Ni si elle aimerait ma cuisine. Mais au moins, si elle arrivait, la table serait dressée et les okonomiyaki servis. Elle aurait même une fourchette et un couteau ... J'allais m'installer sur les sièges qui entouraient le poste de télévision, et ouvrit mon cahier. Autant profiter de l'attente pour fignoler mon rapport sur Cian. Si Sadwood n'était pas là dans trente minutes, et bien ... Je mangerais seule, encore une fois. Un repas froid.

"La solitude te va si bien, ma fille" ... Merci pour l'ironie, père. Ce n'est pas ce genre de phrase qui va me convaincre de renoncer à mon indépendance pour le mariage, tu sais. Mais, je n'eus même pas à attendre vingt minutes ...

Un bruit me poussa à me relever, à me tourner vers la porte. Ombrage. Le faible sourire que j'affichais disparu sitôt que je vis son épaule. Mes yeux descendirent sur son bras, sa main ... Grossièrement enveloppée dans du tissu. Non, Omby, non ! Qu'est-ce qui s'était passé ? Aussitôt, je posais mon cahier pour me précipiter devant elle.

La situation était inédite. Je me retrouvais ébahie devant l'uniforme tâché d'un gardien. D'habitude, c'était les prisonniers, que je voyais amochés. Je gardais un instant les lèvres entrouvertes, les yeux dans les siens ... je ne savais pas quoi dire. Et finalement, une seule chose me vint ...
Sans attendre le moindre geste de sa part, je rabattis l'une de mes mèches de cheveux pour me dégager la vue. Tant pis si elle voyait la griffure. Je saisis ses doigts à deux mains, déroulais le tissu. Je voulais examiner sa blessure ... Est-ce qu'elle avait désinfecté la plaie, au moins ?

"Il faut que tu ailles à l'infirmerie."

Même pas une question. La plaie à son épaule était encore plus infectée que la dernière fois que je l'avais vue. Ombrage, il ne fallait pas rester comme ça, bon Dieu ! Tu vas attraper la mort ...
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MessageSujet: Re: Un repas ... ou pas.   Un repas ... ou pas. Icon_minitimeMar 21 Jan - 16:44

[Un repas, un café, un freedent.  Very Happy ]

Ce matin, j'avais réalisé que je n'avais pas respecté ma promesse faite à Ayame quelques jours plutôt. Quelques jours ? J'avais l'impression qu'une éternité était passée depuis cette soirée tranquille à discuter avec elle. Une soirée tranquille.. Depuis quand n'avais-je pas espéré un peu de calme, de solitude... Longtemps. Une éternité comme je l'ai dit... Long, c'est tellement long. J'aurais voulu te reparler, ne serait-ce que quelque minutes, quelques secondes. Mais je n'ai pas réussi à te recroiser. Tu avais comme disparu. Après tout, tu me voyais peut-être comme un monstre ? Tu avais vu mon dossier, tu y avais lu les choses que la société me reproche. Tellement de crimes, de meurtre. Suis-je vraiment innocente ?

Oui! Tu l'es ! Arrête de divaguer ! Tu n'as pas tué ! Tu ne peux pas tuer, tu n'as le cœur pour. Ta conscience même te l'interdis. Et si ma conscience n'était qu'un mur opaque, cachant mon passé. Lointain, si lointain. Seulement, ce mur commence à se briser. Ma haine me hante et me consume. Je le haïs, je veux sa mort. Et pourtant, il me détruit avec ma propre haine. Mes propres émotions. Je ne suis pas si innocente. J'ai la confirmation d'un de mes meurtres. J'ai tué mon père, de mes propres mains. J'avais eu son sang sur ma peau, mes habits. Peut-être que les traces de sang sont encore présentes sur moi. Invisibles. Et me hantant comme des esprits malsains qui vous poussent à la folie. La folie....je ne suis pas folle! Je n'ai pas pu tuer ! Impossible...juste impossible. Les autres sont morts, tout seul ou de la main d'un autre. Je ne les ai pas tués ! Je ne peux pas ! Je suis innocente ! Vous m'entendez Fantômes ! Innocente...

Pourtant, cette sensation, si belle. Je l'avais ressentie. Comme un drogue. La mort est une drogue. Donner la mort. Si belle, si exaltante. Comme si un manque était comblé. La joie de voir le sang coulait, de voir l'agonie de la victime, son visage tordu par le dernier spasme motel. Un spectacle si... Magnifique. Et cette frustration, ce sentiment de manque, de vouloir tuer. De revoir cette beauté, et puis, la colère. Le sentiment qu'un étranger nous a vu, la peur qu'il dévoile notre monde, notre manière de pensée et que l'humanité ne comprenne pas. Effectivement, elle ne comprend pas. Elle ne comprend rien. Je vous déteste tous ! Ce monde pourris jusqu'à l'intérieur de l'os. Il m'avait volé mon plaisir ! Le mien ! Mon monde que personne ne peux comprendre, mes secrets si intimes...

Non! Pourquoi tu penses cela....Mon père est mort certes mais...c'est la seule personne que j'ai jamais tuée. Oui, c'est cela. La seule, l'unique personne que j'ai tuée. Et puis, il n'avait pas souffert. Enfin, je crois. Ou alors, le temps que la balle traverse et déchire les tissus et brise les os de son crâne. Mais ce n'était que de la légitime défense. Il avait tué ma mère et il m'attaquait. Je ne sais pas ce qu'il voulait faire de moi. Je me suis simplement défendu...Simplement défendu..Mon innocence est sauve..j'en suis sur...

Innocence. Pourquoi ce mot ? Que voulait-il dire ? Innocence, le contraire de coupable. Mais qu'est-ce qu'être coupable ? Ce ne sont des mots qui traduisent les erreurs judiciaires. Un homme peut-être coupable en étant innocent. Il peut, en étant coupable, ne pas avoir de sang sur les mots. D'avoir être condamné à tort. Et puis, le monde n'est pas forcement innocent. La victime à peut-être provoquer le meurtrier, la victime a peut-être demander à être exécutée et on lui a gentiment obéi. Mais comme elle n'est plus là, comme elle est morte. Elle est innocente. Pourtant qui peux témoigner ? Personne. Alors pourquoi on l'accuse ? Car il connaissait la personne, 'la victime' ? Je ne comprends pas, j ne comprends plus. Et moi, suis-je innocente par le simple fait de vouloir prendre sa vie ? Mais s'il m'a fait mal ? Je n'ai pas le droit de me venger ? Réaction enfantine me dites-vous ? Non, quand quelqu'un vous fait mal, vous blesse, que ressentez-vous ? De la frustration ? De la colère ? Moi aussi, je suis humaine. J'ai des émotions et je les écoute. La vengeance est humaine. Meurtrière ou non.

Je feuillette le dossier d'Allesbury. Comme les autres. Il a le même profil que les autres. Alors pourquoi était-il si différent en face à face ? Pourquoi j'éprouve autant de haine. Ce n'est qu'une blessure, pas aussi grave que celle faite par l'autre idiot. Ma main passe sur mon œil cicatrisé. Immonde, douloureux. Et lui n'était pas mort. Enfin, je ne lui avais rien fait. Pourquoi ? Car il était voué à mourir ? Je ne sais pas. Mais ma haine n'avait pas été forte. Pas aussi forte, incontrôlable. J'ai de la Haine. Avec un grand H. Je veux prendre ta vie. Voir ton agonie, ta souffrance. Te voir t'agenouiller devant moi, encore. Mais pas avec un simple genou blessé. Je te veux mort. Voir ton âme quittée son réceptacle charnel. Magnifique....et Horrible. Avoir de telles pensées. Je ne pourrais pas tout détaillé. Cela m'est impossible. Les images dans mon esprit sont si complexes..

Tout cela pour dire, que je n'avais pas revu Ayame. Ma réflexion s'est égarée. J'espère qu'il ne t'est rien arrivé. Un détail attire mon attention. La case D.P avait été cochée. Cette abréviation, je ne l'avais jamais remarqué. Et là, elle me frappait. Qui avait coché cette case ? Que signifiait-elle ?

Ding-Dong! Tu vas être en retard ! C'est l'heure de manger Ombrage ! Va retrouver Shizuka ! Tout de suite ! Le cours de mes pensées s'interrompit. Tant pis pour le rangement, c'est déjà le bordel. Je me précipite vers la sortie, manquant de renverser un gardien. De toute manière, je ne les aime pas. Je reste dubitative dans le couloir. C'est par ou déjà ? C'était le rendez-vous ? Ah oui ! En salle de détente..mais elle est où? Rez de chausser ou Troisième étage ? À dire vrai, je ne m'y suis jamais rendu et ma connaissance des lieux ce limite aux deux premiers étages et à ma chambre et douches. Donc la salle de détente devait surement être au troisième...enfin je crois.

Durant le cours trajet, mon esprit se remit à divaguer. Devrai-je parlais à Aya de ma confrontation avec les gardiens ? De fait que j'ai détruit le genou de Clay ? Mais peut-être qu'elle en a déja entendu parler, et que je ne lui apprendrais rien. Devrais-je aussi, lui parler de ce souvenir ? La mort de mon père. Aurais-je assez de courage pour lui annoncer cela. Lui dire d'une voix froide, la voix avec laquelle j'ai toujours parlé, "J'ai tué, je suis coupable, criminelle. Moi aussi, je suis atteinte de la folie meurtrière qui nous dévore tous ici". Non, je ne pourrais pas. Pourtant, il fallait que je lui en parle. Elle restait mon amie. Enfin, me voyait-elle comme une amie ? Ou comme un monstre ? Je ne sais pas...

Je m'approche de la salle et avant d'apparaitre dans la lumière de la porte, je ressers le bandage à ma main. J'espère qu'elle ne le remarquera pas. Ou du moins, pas de tout de suite. J'ouvris la porte entrebâillée et celle-ci poussa un léger couinement. Aya était là, assise. En m'apercevant, elle se releva et son sourire disparu. Qu'ai-je fait ? Ne m'attendait-elle pas ? D'un coup, sans prévenir, elle se rua sur moi. Je n'eus même le temps d'avoir un mouvement de recul, surprise. Elle saisit ma main et en défit le bandage. Sans avoir le temps d'observer les griffures du miroir, elle m'ordonna.

"Il faut que tu ailles à l'infirmerie."

Moi? Aller à l'infirmerie ? Mais Clay si trouvais ma chère. Et je n'avais aucune envie de l'affrontais. De revoir son visage de glace et ses yeux de serpent. Un être perfide, malsain. Et toi, que t'était-il arrivé ? Tu t'es griffée ? Seule ? La marque est trop importante. Je le savais. Si j'étais venu plutôt...on ne t'aurais pas agressé. Je ne supportais pas l'idée que l'on touche à elle, celle qui me donner encore le courage de vivre. Mon amie. Je détournai les yeux, et ma main disponible frôla l'arme, le cadeau qu'elle m'avait fait. Je suis désolé Ayame, je n'ai pas sur te protéger. Je devrais peut-être te le rendre ? Tu ne crois pas. Ton regard à changer, tes habits ont changé. Tu n'es plus la même. Que sait-il passer Ayame ? Dis-le-moi..Et puis ta main. Tu portes une attelle. Raconte-moi ta douleur, ta souffrance. Dis-moi le coupable. Je te vengerais.

"Shizuka Ayame. Je ne suis pas si faible. Et toi, cette main prise dans l'attelle et cette griffure sur ton cou, et peut-être d'autre blessure que je ne vois pas. Je parle de celle de ton cœur. Raconte-moi la vérité. Que t'est-il arrivé ?"

Ma voix était froide et ne reflétait en rien les sentiments que j'éprouvai en moi. Colère, rage. Qui avait osé portait la main sur elle. Sur cette femme dont la gentillesse était inégalable. Dis-le-moi Aya, je sais que tu détiens la vérité.
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MessageSujet: Re: Un repas ... ou pas.   Un repas ... ou pas. Icon_minitimeMer 22 Jan - 20:33

Qu'avait-elle fait à sa main ? On aurait dit que des bouts de verres restaient fichés à l'intérieur. Mais ... Sa réponse me glaça. Presque aussitôt, je relâchais sa main. Ce ne fut pas tant ses mots que sa voix. Si froide qu'elle brûlait. Comme si elle était en colère, alors que ... Que quoi ? Je reculais d'un pas, fit un léger sourire. Je lui avais dit que j'essaierais de lui en parler, s'il y avait un problème ... Mais je ne pouvais pas, pas cette fois. Parce que ... j'avais honte de moi, tout simplement. Nerveusement, je recouvris la griffure d'une nouvelle mèche.

"Ce n'est rien, rien de grave ... Ça va, je te le jure."


Bon, dans la catégorie phrases bateau, j'avais sûrement déjà fait plus convaincant. Ma voix était un peu trop tendue.
Mais pourtant ça allait, oui ! Je faisais de gros efforts pour m'en convaincre. Auto-thérapie, on appelait ça. Alors ce n'était pas pour dire à quelqu'un d'autre qu'en fait, non, j'étais au bord de la crise de nerf. Et puis ni ma griffure ni mes fractures n'allaient s'infecter. En revanche, son épaule était bien partie pour. Alors ... Ne fais pas ça, Ombrage. S'il te plait. Ne me demande pas de te parler de mes propres ennuis, pas alors que c'est sur les tiens que je veux me concentrer. Toi, tu es blessée. Moi, ça va. Je me suis fait soigner, je n'ai aucune chance de tomber enceinte, et j'ai même demandé des analyses de sang ! J'avais fait ce que j'avais à faire, et ce n'était pas une bête griffure qui allait s'infecter. Quant à ce qui s'était passé ... je m'étais déjà assez attardée là-dessus. Tout était de ma faute.

Et d'ailleurs, la seule chose que j'avais le droit de reprocher au Lord, cette fois, c'était les coups qu'il m'avait donnés. D'ailleurs, je n'y arrivais même pas ... Si je ne m'étais pas mise en colère, il n'aurait sans doute pas réussi à me déstabiliser. Mais il avait appuyé sur un point trop sensible.
Je m'en voulais à moi-même plus qu'à n'importe qui d'autre. Alors ... Autant se dire que ce qui était fait était fait. Il me faudrait un bout de temps pour comprendre, enregistrer, accepter. Mais ça irait. Il y avait des choses pour lesquelles je m'en voulais encore, et pourtant, j'avais fini par les surmonter. Il en serait de même pour celle-ci. Elle serait même sans doute plus ... Facile à oublier. Parce que sur ce coup, ce n'était rien d'autre que ... que quoi? De la simple baise, oui.
Rien d'autre. J'allais bien ! Ou en tout cas, je faisais de gros efforts pour m'en convaincre. Mon esprit avait renoué avec mon corps, et grâce à Cian, je me sentais même moins craintive.

J'allais bien. Et je ne sombrais pas. T'inquiéter pour toi-même aurait du être ta priorité.
Et puis, soudain, je réalisais ... Quand j'étais allée me doucher ... McDaven m'avait appelée. Elle m'avait informée qu'une fusillade avait éclatée, et qu'Ombrage était plus ou moins en cause. Elle me demandait d' 'étudier' cette dernière. Et moi, je n'étais pas sûre de le vouloir ... Je baissais les yeux sur les dalles froides du sol. Tout était froid, ici.
Froids, les murs. Froide, la température. Froids, les gens. Est-ce que je finirais par devenir comme ça, moi aussi ? Froide ? En réalité, c'était ma plus grande peur. Je ne voulais pas perdre mon authenticité, je ne voulais pas me fermer aux autres. Je ne voulais pas devenir froide et dénuée de vie. Finalement, je pris le parti de murmurer, sans oser dévisager la gardienne :

"C'est toi, qui m'inquiètes. Je ne t'ai pas vu, ces derniers soirs, et tu reviens blessée ... Apparemment, tu aurais quelque chose à voir avec une fusillade. Et McDaven veut que je te reçoive en entretien."

Oh, et puis tant pis. Je plantais tout ce qui aurait pu constituer un repas dans la salle, contournant Ombrage pour accéder au couloir. De toute façon, il fallait qu'elle se fasse soigner. Et je me disais que si je descendais simplement à l'infirmerie, elle me suivrait sans vraiment poser de questions. En tout cas, je l'espérais.

Ne m'en veux pas, Omby. Je n'ai absolument aucune envie de te cacher quoi que ce soit, ni de t'étudier ou de te forcer à me donner tes raisons ... Seulement, je suis sous contrat. Je suis un pion dans un jeu. Le pion de mon père, le pion de McDaven ... Une bête pièce. C'est ce que j'avais toujours été. Sauf avec Allesbury. Avec lui, même en être un pion n'était pas suffisant. Il fallait presque être ... quoi, au juste ? Une esclave, un objet ? Oui...
Je sentis ma gorge se nouer, respirais à fond. Ma voix était presque une supplication.

"S'il te plait, Ombrage ... Il faut que tu te fasses soigner."

Jusqu'ici, tu étais la seule qui me donnait l'impression de ne pas être une bête pièce dans un jeu. Alors je t'en prie, ne me plante pas comme ça. J'étais heureuse que tu aies pensé au repas, l'air de rien ...
Alors s'il te plait. Je t'en supplie, ne me laisse pas seule. Pas encore. Et ne laisse pas une bête blessure te tuer.
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MessageSujet: Re: Un repas ... ou pas.   Un repas ... ou pas. Icon_minitimeVen 24 Jan - 18:27

Pendant un instant, elle ne bougea pas. Ma réponse l'avait-elle gelé sur place ? Pourtant, je ne voulais pas être si froide. Et je l'étais. Sans le vouloir. Je ne t'aurais pas vexé ? Elle relâcha ma main. Pourquoi ? Par peur ? Par rejet ? Je venais de me rendre compte, que mes mots étaient violents, et ma voix les avait lancés avec un froid tranchant. Agir et réfléchir après. Je dois être la championne de ce dicton. Pardonne-moi, Ayame. Tu reculais et relevant la tête avec un bref sourire, cachant la griffure que j'avais remarqué au par avant. Pourquoi la cache-tu ? Tes yeux chercher un point ignorant mon regard. Tu étais nerveuse. Pourquoi ? Ton état m'inquiétait. Je ne t'avais pas vu comme ça, la dernière fois. Tu avais semblé plus posé, réfléchis. Tu t'adressas à moi, m'annonçant qu'il n'y avait rien de grave. Rien, absolument rien. Et pourtant...je ressentais qu'il s'était passé quelque chose. Tu n'étais plus la même. Plus nerveuse, sur les nerfs. Et tes actes ressemblaient de plus en plus à de la protection. Un tic nerveux que l'on apprend après un traumatisme violent. Tu cherchais à te protéger. Mais de quoi ?

Tu me le jures ? On ne devrait pas jurer. À la base, jurer est un acte contre dieu. Jurer renie toute religion. Après, tu n'en as peut-être pas. Et puis, simplement jurer. Lorsqu'une personne jure, elle annonce indirectement qu'elle a quelque chose à cacher. Alors, pourquoi tu ne me dis rien. Tu m'avais promis. Je te parle de mes problèmes, si tu en fait de même. Un échange équivalent. Cet épisode de ta vie est si traumatisant ? Pourquoi ? Qui te la fait subir ? Je voudrais savoir, pouvoir te consoler, t'aider à passer le cap. Tu sembles si fragile.. Pourquoi ?

Ton regard vacillait, n'arrivait pas à rester fixe. Tu cherchais quelque chose. Ou plutôt te méfier de quelque chose. Tu passais de ma plaie à l'épaule au couloir derrière moi. Un réflexe surement. Toi-même, tu ne devais pas t'en rendre compte. Un réflexe de méfiance. En parlant de ma plaie à l'épaule, il y a un moment que je ne m'en étais pas occupé. Je ne la sentais plus. Je l'avais nettoyé, mais bon. L'infection avait dû reprendre, car je n'avais remis aucun bandage depuis. Manque de temps et de moyens. Je n'osais même plus la regarder, ignorant la douleur. Aucune envie de retourner à l'infirmerie. La dernière fois, j'avais entendu l'autre abruti, Allesbury, hurlait. Il devait s'y rendre régulièrement pour le genou que j'avais malencontreusement endommagé. J'ai bien malencontreusement. Je n'ai vraiment pas fait exprès de tirer et de le faire mettre à terre. Enfin...

Tes yeux se baissèrent. Il y a quelque chose au sol ? Non, il n'y a rien. Seulement ces pierres. À quoi réfléchissais-tu ? À la couleur de ses dalles ? Et ton regard. Tu n'osais plus me regarder en face. Je te faisais peur ? Il est vrai que je te dominer en taille. Mais que très légèrement. Alors pourquoi tu n'osais plus montrer ton regard d'améthyste. Oui, c'est vrai. Tes yeux étaient de cette étrange couleur violette. Je n'y avais pas vraiment fait attention. Mais maintenant que cette couleur avait disparu, je réalisais l'étrangeté de la pigmentation de tes prunelles. Bizarre, mais original. Tu semblais vouloir parler, mais ton regard se releva, mais resta détourné de ma personne. Qui y a-t-il ?

"C'est toi, qui m'inquiètes. Je ne t'ai pas vu, ces derniers soirs, et tu reviens blessée ... Apparemment, tu aurais quelque chose à voir avec une fusillade. Et McDaven veut que je te reçoive en entretien."

Un murmure, un souffle, une respiration. Je t'inquiète ? Mais pourquoi ? À cause des disparitions que tu évoques ? Ma blessure..oui, je me suis blessé. Bêtement, en frappant dans un miroir par pure colère. Et la fusillade. Donc, tu es au courant pour une partie de l'histoire. Mais, étais-tu au courant que Clay a failli perdre un genou ? On ne dirait pas. En tout cas, la directrice sait tout en temps et en heures. Informations essentielles à retenir. Me recevoir en entretient ? Mais pourquoi ? Je ne suis pas dangereuse madame. Ma mémoire est toujours au point mort. Sauf pour ce détail, j'ai tué mon père. Mais ça, je me retiendrais de vous le révéler, j'aimerais mieux évité de retourner de l'autre côté.

Elle sortit. Me laissant face à une salle vide. Les assiettes et le repas étaient sur la table. Elle avait tout préparé...Seule. Merci. Merci de penser à moi. J'entendais ses pas s'éloigner. Pourquoi partais-tu ? Tu ne veux plus me voir. Pour la suivre du regard, je me retournai, la voyant s'éloigner. Elle s'arrêta néanmoins et parla.

"S'il te plait, Ombrage ... Il faut que tu te fasses soigner."

Elle me suppliait de la suivre. Où ? À l'infirmerie ? Je ne voulais pas y aller, même, je devais risquer mon épaule. Plutôt mourir que d'affronter son regard de glace, son expression malsaine. Je ne voulais pas y aller. Me faire soigner ? Je le faisais très bien toute seule. Je n'avais pas besoin d'y aller. Pourquoi ? Je l'avais fait s'agenouiller une fois, je pouvais recommencer. Mais pourquoi je ne voulais pas y aller ? En réalité, j'avais peur.

Je ne me l'avouais pas, mais j'avais peur. Malgré ces délires obsessionnels, il restait néanmoins dangereux et puissant. Et j'avais peur de représaille. Son regard n'avait pas changé quand il était tombé. Seul son sourire s'était effacé. Sur le coup, ma colère m'avait empêcher de voir certain détails. Mais maintenant que je remémorer la scène au calme, je le voyais. Toujours hautain. Il ne s'était pas avoué vaincue. Et j'avais peur de cette vengeance. Je restais humaine malgré tout. Je ne connaissais pas mon passé, mais vu l'ampleur de ma haine, de ma soif de vengeance, de mort, j'arrivais complètement à imaginer ce qu'il pourrait faire. Me tuer. Me faire souffrir. Il en était capable. Mais peut-être que devant Ayame...

Je voulais lui faire plaisir. Alors je la suivis, sans un mot, sans discuter. Peut-être qu'avec Ayame à mes côtés, il n'oserait pas m'attaquer. J'avais déclaré la guerre à un être dont a pensé le dépasse. Comment allait-elle se terminer ? Par une mort certainement. Mais laquelle ? Lui ou moi. C'était au choix, au premier qui aurait l'autre. Tous les coups étaient permis..

"Je te suis. Mais j'espère que tu me raconteras un jour ce qui te rend si nerveuse et méfiante. Moi aussi, j'éprouve de l'inquiétude. Et pour la fusillade, tu connais déjà une partie de l'histoire. Pour l'autre, tu devrais comprendre en arrivant à l'infirmerie. C'est l'une des rumeurs les plus répandues en ce moment"

Oui, tu comprendrais. Et peut-être, sans que j'aie besoin de prononcer le moindre mot. Le premier qui tuera l'autre. Bon combat, mon cher ennemi. Mais, ne t'entende pas à ce que je t'épargne Dieu.
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