Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Cheveux, chevaux et corps nus

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Neil Cian
L1233 - Tueur en série
Neil Cian

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MessageSujet: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeJeu 23 Jan - 23:31

Je remets la brique en place, au-dessus de mon lit. Ma réserve commence à être conséquente, et je vais bientôt manquer de place. Il faudra que je parvienne à détacher une nouvelle pierre. Un regard autour de moi pour m'assurer que personne ne m'a vu, et je sors de la cellule, prenant la direction des douches.
Normalement, à cette heure avancée de la journée, il n'y a personne. Depuis que le grand black m'a dit que j'étais mignon, et que je me suis imaginé des scènes terribles, j'ai un peu peur de me laver en présence d'autres détenus. Je suis bien moins imposant que la majorité, et s'ils décident de me violer, je ne pourrai rien faire. Donc, très peu pour moi. J'aimerais conserver le peu d'intimité qu'il me reste. Non pas que je sois timide, mais la présence des autres me pèsent de plus en plus.
D'autant plus que le premier jour, moi, pauvre petit être innocent que je suis, j'y suis allé à l'heure. Et j'ai bien cru que j'allais passer à la casserole. Ils étaient deux à m'avoir en ligne de mire, devant moi, immenses et bavant d'avance. J'avais reculé jusqu'à être bloqué par un mur, et le seul moyen pour m'échapper avec été d'en frapper un violemment dans l'entrejambe et de me faufiler entre les jambes de l'autre. J'ai maintenant un peu peur qu'ils désirent se venger, même si je les ai recroisés et qu'ils n'ont pas daigné poser les yeux sur moi. J'ai sûrement dû le castrer, en fait.

C'est donc discrètement que j'entre dans les grandes douches du pénitencier. Tant pis s'il y a quelqu'un, je préfère largement quand la pièce est presque vide.
D'ailleurs, il y a quelqu'un. Le bruit de l'eau clapotant sur le sol froid attire mon regard au fond de la salle. De dos, je discerne une masse de cheveux bruns recouvrant la totalité d'un corps féminin. Vision sensuelle ? Pas tellement. Ça me fait un peu penser aux sirènes, ces longs cheveux. Et pas les sirènes comme Ariel, plus comme celles des mythes, oui, celles qui bouffent les marins. Saletés de bestioles.  
J'admets tout de même qu'elle est jolie. Au moins de dos. Je ne l'ai jamais vu, avant. Pourtant, une fille avec des cheveux aussi longs, ça se remarque. Peut-être vient-elle d'arriver. Au pire, je m'en fiche, moi, tout ce que je souhaite, c'est me laver.  
Tout naturellement, je me poste à quelques mètres d'elle, pas le plus éloigné possible mais pas le plus proche non plus, et retire la totalité de mes vêtements. Je n'ai jamais été pudique, donc ce n'est pas une créature féminine qui va me faire garder mon bas simplement pour ne pas l'effrayer, ou que sais-je. Les plus gênés s'en vont, comme on dit.
L'eau est fraîche, juste ce qu'il faut. J'ai droit à quelques instants avant qu'un gardien ne m'ordonne de sortir. Sinon, c'est lui qui viendra, et je n'en ai pas très envie.

- T'as du savon ? Y'en a plus où je suis, lâchai-je à la brunette.

Pas de réponse. Je soupire et m'approche nonchalamment d'elle. La plupart des détenus auraient largement profité de la situation. À vrai dire, qui n'y penserait pas ? Même l'esprit le moins pervers au monde aurait au moins une idée perverse. Je suis pervers, je l'admet. Mais ce n'est pas la question. J'ai simplement toujours considéré le viol comme un acte barbare et inhumain. De plus, la nudité est pour moi quelque chose de parfaitement normal, qui ne me choque que si la fille fait trois fois ma taille en hauteur et en largeur. Là, bizarrement, non.
Je me sers du savon de la douche à côté d'elle, et puis, t'en qu'à faire, autant rester là. C'est un bon moyen de la tester, connaître ses limites. Le scénario le plus probable est qu'elle sorte immédiatement, ou qu'elle me frappe. Je m'y attends, à celle-là.

Je me frotte le corps en chantonnant, et me met subitement à rire, sans savoir pourquoi.  

- Tu as de beaux cheveux, lui dis-je. J'ai vu un cheval, un jour. Il avait un peu les mêmes que toi. C'est un compliment, bien sur. Bien que je n'ai jamais su faire du cheval.

Un petit blanc s'installe, et je me rends compte de mes paroles. Cheval. Où l'animal qui possède le plus de références sexuelles. Ce n'est pas comme si nous étions nus, tranquilles, et que je lui parlais de cheval, non.

- Ce n'est peut-être pas le meilleur endroit pour parler de cet animal, si ?
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Blanche Raven
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeVen 24 Jan - 19:20

[Si ça ne te va pas, je peux changer n'importe quand ! Wink ]


L'eau est froide. Je sais pas trop si c'est dû à cette douche en particulier, ou si elles sont toutes comme ça. Mais les muscles de mon bras gauche n'apprécient pas du tout, je les sens raides ... Je serre les dents, tâchant tant bien que mal d'occulter la douleur. C'est pas simple. Instinctivement, je saisis mon bras, massant les muscles douloureux jusqu'à les sentir se détendre. Merci maman. J'aurais jamais cru avoir à le faire un jour, mais finalement, faut croire que t'a raison.
C'est d'ailleurs la seule chose pour laquelle Inno' passait toujours après moi. La douche. Histoire que j'ai toujours de l'eau tiède. Sans ça, je me payais des courbatures horribles. Les yeux rivés sur le carrelage du mur, je me félicite mentalement de ma décision de continuer à bouger. Lire, écrire, manger, bouger. On dirait presque une pub. N'empêche que c'est ce que je vais devoir faire, ici...

Je viens à peine de relâcher mon bras quand j'entends quelqu'un pousser la porte. Je tourne même pas la tête, me contente d'observer le nouveau venu du coin de l'œil. Un mec. Ça va ... A première vue, il a pas l'air terrible. Je l'ignore donc superbement. Au fait, ne me demandez pas comment je le trouve, parce que ça, j'en sais rien. Sérieux, je me voile même pas la face : J'en sais vraiment rien. Peut-être parce que j'attache pas d'importance à ce genre de considération. Ça craint, dit comme ça, mais le seul mec auquel j'ai jamais porté attention, c'est mon frère. Les autres ? Ils ne représentent aucun intérêt. J'ai essayé de m'intéresser aux histoires de couple, hein ! J'ai essayé, mais c'est définitivement pas mon truc. Je suis sûrement trop exclusive. Je peux pas vivre ma vie toute seule, puisque ce n'était pas la mienne. C'était la nôtre. 'Fin, c'est vrai que là, va falloir que ça change... Inno n'est plus là.
J'y arriverais, c'est ce que je me répète tout le temps. Et je sais que c'est vrai. La seule chose qui me fait douter, c'est la tension dans mon corps. Va falloir que je me défoule, bientôt. Toute la rage accumulée pendant l'accident, au procès. En plus, c'est même pas d'être condamnée, qui me fout en rogne ! C'est d'être loin de mon frère. Depuis mon arrivée, mon expression oscille entre la froideur et le mépris. Mais chaque fois que je suis toute seule, j'analyse mes véritables sentiments. Et je trouve de la colère.

Au fait, vous avez déjà essayé de vous détendre sous de l'eau glacée ? C'est pas top, je vous le dis. Et ... Ah ouais, de l'anglais. C'est vrai. J'avais presque oublié.Je suppose que c'est à moi qu'il parle, mais je l'écoute pas. Je veux dire que je l'entends, je saisis quelque mots, mais j'y fais pas attention. Je me donne pas la peine de les enchaîner, de deviner leur sens, parce que je m'en fous. De toute façon, je ne veux pas parler. Ça règle le problème, il me semble.
Est-ce que c'est parce que je réponds pas ? Il s'approche. Je lui jette juste un regard, le surveillant du coin de l'œil. Plus qu'un regard, c'est même un avertissement. Je suis sensée avoir tué sept personnes, c'est ça ? Très bien. Disons donc que je l'ai fait, et que je n'hésiterais pas à m'en faire une huitième. Mais ... il se met à chantonner. Un air que je connais. Un air ... français ? Sérieux ? Je veux dire, à part un français, qui pourrait fredonner l'air de Cadet Rousselle? Attendez ... c'est bien ça,au moins ?
Cadet Rousselle a trois cheveux, Cadet Rousselle a trois cheveux ... Oui, c'est ça.

Là, j'hésite. Ou ce mec a envie de se ridiculiser, ou il pense qu'il est le seul à connaître cette comptine. Dans les deux cas, il est mal barré, et moi, je ne change pas d'expression. En tout cas, là où il a fait fort, c'est qu'il a maintenant toute mon attention. J'essaie même de comprendre ses mots ... Et le pire, c'est que je comprends à peu près.

"Tu as de beaux cheveux. J'ai vu un cheval, un jour. Il avait un peu les mêmes que toi." Baragouinement incompréhensible. "Je n'ai jamais su faire du cheval."

"The same". Ca veut bien dire "le même" ? Ou alors "les autres" ? Y'a toujours une partie de sa phrase qui m'échappe. Perso, j'ai jamais beaucoup aimé les chevaux. Et le rapport avec mes cheveux ? Je le vois pas. Remarque, c'est vrai que quand ils sont attachés, on peut peut-être faire le rapprochement.
N'en reste pas moins que je suis pas un cheval.

"Ce n'est peut-être pas le meilleur endroit pour parler de cet animal, si ?"

Je comprends de mieux en mieux ce qui se dit, j'vous jure ! Mais là, je dois réfléchir un temps. Mon visage reste froid. Pour me laisser du temps, je réponds en français, d'une voix à peine audible :

"Ah oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant."

Totalement inappropriée à l'endroit, cette comptine. Par contre, ma voix colle totalement. Froide et plate. Quand j'y pense, même "Les prisons de Nantes" auraient mieux fait l'affaire. Pourtant, je sens que ce mec n'est pas aussi dingue qu'il voudrait le faire croire. Ni aussi décalé. L'ombre d'un sourire. Le plus drôle ? Je fais la même, mon pote. Il m'a suffi de trois semaines de préventive pour le comprendre. Tout se joue sur le masque. Les apparences. Là où j'ai du bol, c'est que les miennes jouent en ma faveur. Paraît que j'ai tué sept personnes, que je suis une psychopathe. Ça réduit déjà vachement le nombre d'emmerdeurs potentiels, un dossier pareil. Ensuite, je suis assez menue pour avoir l'air faible. Ce qui réserve quelques surprises à ceux qui me cherche les noises.
Cadet Rouselle ... Caderousselle ? Le manège avec les chevaux qui tourne ? Le voilà peut-être, le lien. Une association d'idées. Ah oui, et il a parlé de chevaux. Est-ce que c'est bizarre ? Peut-être. Ou pas. Je vois pas ce qu'il y a de gênant. Ce n'est pas comme s'il y avait un sous-entendu à comprendre. Et si c'est parce qu'il est nu, alors qu'il se rhabille. Et qu'il revienne quand les gros bras auront envahi la place. Pour ma part, je m'en passerais.

"Et si t'es gêné, la porte est toujours ouverte."

Je terminerais ma douche. D'ailleurs, je fermais l'eau et récupérais le savon. S'il parlait français, il comprendrait. Sinon, tant pis. Je n'étais pas là pour faire causette. Juste parce que je ne m'étais pas lavée depuis trois jours, et que ça allait bien cinq minutes.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeSam 25 Jan - 0:12

Elle a ouvert la bouche ! Pari réussi, Neil. Et en plus de ça, elle ne paraît même pas effrayée, ni rien. C'est donc un magnifique combo pour moi-même. Je m'impressionne, vraiment.
Son français est parfait, d'ailleurs. Aucun accent, peut-être parle-t-elle un peu vite. J'ai dû me repasser sa phrase deux fois pour détacher les mots et en saisir le sens.
Pas vraiment sympathique, la brunette. À croire que DearDeath est synonyme de gueule à l'envers. La prison, c'est déjà chiant, alors si en plus tout le monde fait des têtes de suicidaires, ce n'est pas prêt de s'arranger. Ce qui serait top, c'est qu'un jour, au réfectoire, on se mette tous à chanter, comme dans le clip de Michael Jackson. Solidaires, même entre criminels, youhou ! C'est si beau de rêver.

- Et si t'es gêné, la porte est toujours ouverte.

Elle me passe sous le nez d'un air odieux, la tête haute. Ainsi, on croirait une aristocrate venant de remballer le petit bourgeois de service. Nous sommes au même niveau, ma belle. Je lui ris impunément au nez, amusé du mépris surjoué qu'elle dégage.

- Je ne vois pas pourquoi je serai gêné. Je pensais que ce serait toi qui serais mal à l'aise. Apparemment, je me suis planté. Je trouve justement la situation plutôt drôle, ce qui est plutôt intéressant quand on se trouve en prison.

Puisque tout le monde parle en français, ici, je m'y mets aussi. J'ai plus de mal qu'elle, bien sûr, mais en plus d'un an de vie à Paris, on est bien obligé d'avoir un bon niveau. Je ne pensais pas que ça me serait si utile, d'ailleurs.
J'enroule la serviette autour de ma taille et la détaille un instant.
La couleur de son sang se mélangeant à l'eau ruisselante sur son corps nu. Ses yeux bleus demeurant hagards, et ses cheveux l'encadrant comme un chemin d'encre noir. Joli tableau, n'est-ce pas ?

- Je n'aurai jamais penser prendre une douche en compagnie d'une jeune fille comme toi, dis-je. Après, je t'emmène dîner, repas aux chandelles, bouteille de vin grand cru et baguette de pain. So romantic. Drôle. Les français sont beaucoup moins romantiques que ce que je m'imaginais. D'après mon expérience, j'ai aussi remarqué qu'ils ne possèdent aucun humour.

Je conclu en secouant la tête, moyen efficace pour sécher ses cheveux tout en garantissant un brushing du tonnerre. Je l'ai intitulé « pas de peigne, pas de problème ». J'aurai bien aimé faire coiffeur, mais beaucoup de mes clients se seraient retrouvés avec une paire de ciseaux plantée dans l'oeil ou l'oreille volontairement brûlé par un quelconque fer à lisser. Franchement, ça m'aurait plut. Et j'aurai ainsi été apte à donner des conseils à cette jeune fille pour entretenir sa crinière divine. Peut-être même aurais-je pu y toucher.
Ou l'étrangler avec.
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Blanche Raven
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeSam 25 Jan - 15:12

"Et si t'es gêné, la porte est toujours ouverte."

J'ai autre chose à faire que de te rassurer, si tu permets. Et même si tu permets pas, d'ailleurs, ça change absolument rien. Est-ce que je le prends de haut ? Peut-être. Il ne m'intéresse pas, alors évidemment. Mettons les choses à plat tout de suite : mon seul but, ici, c'est survivre. Pour me faciliter la tâche, la solution la plus simple est de faire en sorte que l'on ne me cerne pas. Et que je ne parle pas de moi. Autrement dit, ma solution la plus évidente est celle de ne pas faire tomber le masque. De ne pas dévoiler qui je suis réellement. Si cela veut dire être odieuse, alors c'est très bien. Je serais odieuse.

"Je ne vois pas pourquoi je serai gêné. Je pensais que ce serait toi qui serais mal à l'aise. Apparemment, je me suis planté. Je trouve justement la situation plutôt drôle, ce qui est plutôt intéressant quand on se trouve en prison."

Il parle français, donc. C'est pas parfait : débit un peu lent, quelques hésitations. Mais il est presque irréprochable. De ce point de vue-là, en tout cas. Parce qu'on ne peut pas se retrouver ici si on est blanc comme neige, juste ? Même moi, je suis loin d'être innocente.

"T'es pas un grand tatoué bodybuildé. Je vois pas ce qui pourrait me gêner."

Oui, parce que les bodybuildés, eux, ils me gênent. Tout simplement parce que je ne sais pas si vous les avez déjà vu de près, mais on dirait des monstres. Des Hulks version "taillés en X". Sans compter le fric astronomique qu'ils doivent dépenser là-dedans. Est-ce que la situation est drôle ? Aucune idée. Et même si elle l'est, je ne vois pas du tout ce qu'elle a d'intéressant. Je réenclenche l'eau, tâchant de comprendre ce qu'il dit à travers le bruit infernal du jet.

"Je n'aurai jamais pensé prendre une douche en compagnie d'une jeune fille comme toi."

Comme moi ? Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire ?

"Après, je t'emmène dîner, repas aux chandelles, bouteille de vin grand cru et baguette de pain. So romantic. Drôle. Les français sont beaucoup moins romantiques que ce que je m'imaginais. D'après mon expérience, j'ai aussi remarqué qu'ils ne possèdent aucun humour."


J'arrête le jet. Ce mec me force à écourter ma douche. Pourquoi ? Parce qu'à dire connerie sur connerie, il va finir par trouver une faille. A moins que ... j'entre dans son jeu. Je sais faire aussi, ça. Je souris donc, un sourire sec et à moitié sincère. Parce que je ne peux décemment pas avouer qu'il m'amuse : ce serait faire tomber le masque. Et pour cette histoire de romantisme, autant dire qu'il se fout le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. il a trop écouté les clichés que les pays voisins se font de nous. Récupérant une serviette sur le mur, je réponds simplement :

"Pas mon truc, les dîners romantiques. Mais si t'y tiens, paraît qu'on nous sert des plats délicieux. Y'paraît même qu'ils embauchent les meilleurs traiteurs."

En fait, les plats les plus infects que j'ai jamais goûtés. Même au McDo, ils faisaient mieux. Mais bon, leur espèce de bouillasse verdâtre était mangeable, c'était l'essentiel.
Je regroupais mes cheveux, les torsadant pour les essorer. Plusieurs me restèrent dans la main. Je les savais abîmés, mais c'était parce que je ne les coupais pas. Et que je n'en prenais pas particulièrement soin. Garçon manqué, disaient mes potes. Peut-être. Sûrement, même. Je récupérais l'élastique passé autour de mon poignet, tâchant de renouer ma queue-de-cheval. Cheval, chevaux ... mouais, ça se tient. Là, il pourrait faire la comparaison.
En m'enroulant dans ma serviette, je le dévisageais de haut en bas. Et ... ah oui, ça y est, sa tête me revient.

"T'es pas sensé être accompagné par un maton, toi ?"

Chaque fois que je l'avais aperçu, y'en avait pratiquement toujours un pour le surveiller du coin de l'œil. Mouais. Y'avait un truc qu'on pouvait me reconnaître : même si je me foutais de ce qui m'entourait, ça m'empêchait pas de remarquer des détails.
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeSam 25 Jan - 22:09

Je me passe les mains dans les cheveux histoire de les ébouriffer plus qu'ils ne le sont déjà en traduisant mentalement ses paroles. J'aurai pu deviner que les trucs romantiques, ce n'était pas sa tasse de thé. Franchement, ça serait bizarre qu'il y ait ici une fille adepte de l'eau de rose et des fleurs bleues. S'il y en a une, en tout cas, je veux absolument la connaître. Juste histoire de lui faire comprendre ce qu'est réellement la vie. Ou de totalement rentrer dans son jeu et jouer la carte du romantique par excellence, ce qui serait d'autant plus amusant et me changerai des rôles que j'ai l'habitude de faire.

- T'es pas sensé être accompagné par un maton, toi ?

Je fis un demi-tour sur moi-même pour la regarder, un demi-sourire aux lèvres, et m'appuie nonchalamment contre le mur froid, les bras croisés.

- Il devrait d'ailleurs entrer dans quelques minutes à peine.

Je ne lui ai pas fausser compagnie, c'est lui qui s'est éloigné. Surveiller un gosse qui demeure assit, sans même remuer le petit doigt, c'est fortement ennuyant. Alors, dès qu'une bagarre a éclaté, non loin de moi, il en a profité et est de suite intervenu. Et j'en ai profité également.
Bien sur, ça aurait été plus simple que je lui dise simplement que j'allais prendre une douche, mais ça n'aurait pas été drôle, sinon. Et puis, c'est aussi fait exprès. Plus il croit que je vais faire quelque chose de terrible, et plus il sera surpris de constater que je suis sage comme une image. Comme une image.
J'enfile en sautillant le caleçon et le pantalon réglementaire et m'approche de la brunette. Que cache-t-elle ? Je sens quelque chose dans ses prunelles claires. De la douleur ? Non, le mot est peut-être trop dur. De la frustration, peut-être. Elle n'est pas là depuis longtemps, sinon, elle n'aurait pas fait attention à ce qu'il se passe autour d'elle. Je me surprends moi-même, parfois, à rester dans ma bulle, ne plus regarder les autres, alors que c'est ce que je préfère faire. L'épuisement, sans doute. Les jours passent, et c'est tout. Insomniaque, j'ai pourtant l'habitude de ne pas dormir. Mais ici, c'est de la torture psychologique, et les seuls instants où je ferme les yeux sont de suite ensevelis sous les cauchemars.
La jeune détenue se rhabille. Elle attache un collier autour de son cou. J'ignorais que ce genre de bijoux étaient acceptés, ici. Si j'avais su, j'aurai gardé la chaîne de mon frère.

- C'est bon, tu es habillée ? M'enquis-je en penchant la tête.

Je me penche en avant, et appuie d'un geste vif sur le bouton enclenchant la douche, lui déversant l'eau sur ses vêtements secs. Qui ne sont plus secs du tout, du coup. Je m'écarte de là, secoué d'un fou rire en voyant sa tête ébahie, genre « Tu as osé ! ».

- Pardon
, m'excusai-je entre deux hoquets, c'était vraiment trop tentant !

Je repars de plus belle. Il faut savoir profiter des choses banales de la vie, et j'ai toujours aimé pousser à bout les gens qui ne plaisantent pas. Un gamin, moi ? Certainement. Mais je le vis bien.
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeDim 26 Jan - 17:49


Trempée de la tête aux pieds. Bien, si ce n'était que ça ... Mes défenses immunitaires ne m'ont jamais fait défaut. En revanche, mon ersatz de sourire disparu aussi facilement qu'il était venu, et je fusillais l'autre détenu du regard. Un instant, je songeai à lui décocher un de mes légendaires coups de genou ... À la place de quoi, je fermais les yeux, et m'écartais des douches, tirant à nouveau mes cheveux pour les essorer. Je devais me rappeler ma promesse. Ce que je lui avais dit, mes dernières paroles. "T'en fais pas, Inno. On est jumeaux, ils ne feront pas la différence ... je te promets que je reviendrais. Bientôt." C'était ce que j'avais prononcé. Ce que j'avais pensé était bien plus fort ...
Je t'aime, petit frère. Si c'est pour te protéger, je deviendrai le Mal incarné.

Quoiqu'il en soit, là, tout de suite, tu n'es pas en cause, frérot. Je mettrais même ma main à brûler que tu te sentais aussi mal que moi. Est-ce que ton premier geste aura été de m'écrire une lettre ? Sûrement. Je t'en avais écrit une aujourd'hui, je t'en écrirais une autre demain. Tu ne les recevrais peut-être pas toutes. Mais je devais m'assurer que tu allais bien. Et pour le moment ... Ce mec aux cheveux trop courts qui me dévisageait n'avait rien fait. Il ne t'avait rien fait. Je n'avais aucune raison de m'énerver ... Il essayais juste de trouver ma limite, et je ne la lui dévoilerais pas. Si je voulais sortir au plus vite, je devais me tenir tranquille. De plus, si je ne m'énervais pas ... ceux d'ici ne pourraient savoir quel était mon degré d'agressivité ou de force. Cela devrait en décourager certains. Les autres ? Et bien, ils continueraient à chercher.

"Pardon, c'était vraiment trop tentant !"

Bien sûr, je voulais bien le croire... Lentement, je me redressais, m'approchant de l'autre détenu.
On me dit tête brulée ... Les imbéciles. Ils jugeaient un livre à sa couverture. J'étais un caméléon. Je changeais de personnalité et d'expression au gré de mes envies. Si je faisais la tête brûlée, la gamine impulsive, c'était pour leur cacher que je mesurais le moindre de mes gestes. C'était pareil pour toi, L1233. Pas vrai ? A première vue ... Décalé, gamin, drôle, inoffensif. Je parierais ma vie qu'il n'en est rien.
Sans gêne, je saisissais l'une de ses mèches ébouriffées, la fit tourner entre mes doigts. Aussi noire que celles de mon frère. Certains se laisseraient avoir, ou attendrir par une ressemblance avec un être aimé. Moi pas. Je n'avais qu'un seul jumeau. Il était loin d'ici, mais je savais qu'il m'attendrait. Qu'il resterait mon frère, que nous resterions une pièce de monnaie à deux faces. Toi, humoriste déchu, qui t'attendra ? J'ai l'intime conviction que la réponse à cette question est : Personne.
A cette pensée, mon sourire se fit même sincère. Je plongeais mes yeux dans l'ébène des siens, et mes doigts relâchèrent sa mèche. Ils glissèrent lentement sur sa joue et contre la peau chaude de son cou. Ma voix était douce, chaleureuse, comme un murmure de confidence.

"Chercher mes limites t'amusera un moment, chéri. Mais tu te lasseras, comme les autres."

Et je reculais, le relâchant, en retrouvant mon visage froid. Pourquoi l'emploi du terme 'chéri' ? Je ne sais pas ... une envie instinctive. Médites donc mes mots, 'chéri'. Prends le temps de comprendre que tous tes gestes, tous sans exceptions, provoqueront une réaction de ma part ... et que rien de ce que tu verras ne sera moi. Je ne suis qu'une comédienne, mon être entier n'est que superficialité. C'est tout à fait ça, très cher. Je ne suis personne. Je suis celle que tu veux que je soi, et celle que tu ne veux pas voir, les deux à la fois. Tu n'atteindras pas mes limites, parce que je n'en ai pas. Elles s'adaptent autant aux circonstances qu'aux personnes.
Ma voix était à nouveau plate quand je repris :

"Si tu crois être le seul à faire semblant, tu peux redescendre sur terre. Cela dit, j'admire ta manière de te détendre."

Oui, sa façon de s'amuser était assez ... téméraire. J'aurais aussi bien pu le castrer, sans ma promesse. Mais à la place, je lui tendis la main.
Je t'aimais bien, L1233. Alors tu avais le choix. Tu me la serrais, et nous serions quittes. Je resterai aussi froide et courtoise qu'à l'accoutumée. Et peut-être que quand je t'aurais cerné, je changerais d'attitude. Tu ne me la serrais pas, et tu signifiais que ton petit jeu allait continuer. Auquel cas, j'essaierai moi aussi de te faire craquer.
Ta plaisanterie ? Elle me fera rire quand la cible fera deux fois ta hauteur. Parce qu'ici, je suis presque certaine que personne ne verra mon sourire. Il n'y avait qu'une personne à laquelle je souriait, dans le but de la voir sourire à son tour. Et personne ne la remplacera.

"B2652. Blanche, pour les intimes."

Ah oui ! N'oublie pas une chose, 'chéri' : je t'aime bien parce que tu n'a pas cherché les noises. Tu as juste trouvé malin de faire une mauvaise blague que dans d'autres circonstances, j'aurais pu trouver drôle. Que j'aurais même pu faire. Mais uniquement dans d'autres circonstances.
Le bémol, c'est que tu n'as pas la moindre importance. Seuls ceux qui ont une importance à mes yeux peuvent savoir ce qui se cache derrière mes masques. Et le seul qui pouvait me faire rire d'une plaisanterie comme la tienne est sur un autre continent. Un océan entier nous sépare. Voilà la cause de la colère que je renfloue. Toi, L1233, tu n'es rien pour moi. Ravie de commencer à te cerner, ou pas.
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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeMar 28 Jan - 18:54

Le fait qu'elle me touche m'a, de façon étrange, attristé plus qu'autre chose, et je ne saurai en connaître la cause. Sa phrase, au contraire, aurait pu m'amuser. Bien sur que je me lasse, comme tout le monde. Chéri, par contre, est peut-être un bien grand mot pour nous définir. Nous avons pris une douche dans une pièce similaire, au même moment, côte à côte, mais le terme est peut-être exagéré.
Son visage de gamine s'éloigne de moi, une lueur glaciale traversant ses prunelles claires. À vrai dire, je crois que je commence déjà à me lasser. En temps normal, je ne suis pas aussi pénible avec les autres, mais depuis que je suis à DearDeath, l'absence de jeux vidéos et d'autres loisirs que je pratiquais me frustre tellement qu'il faut bien que je m'en prenne à quelqu'un. Tout le monde, quoi.
Je détaille sa main tendue comme s'il s'agit d'un serpent prêt à me sauter dessus. Après la main dans les cheveux, elle tente de me convaincre de la lui serrer ? Un pacte avec le diable, probablement. Un test. Voir comment les détenus réagissent face à des gestes pouvant signifier bien plus qu'ils n'y paraissent.

- B2652. Blanche, pour les intimes.

Je plonge mon regard dans le sien, cherchant la faille. J'y découvre une nuance de défi. Peut-être même une mise en garde. Comme si une fille comme elle pouvait m'effrayer ! Après tout, nous sommes en taule. Je n'ai plus rien à perdre. Si elle compte m'assassiner avant que je n'ai le temps de comprendre, c'est bien son problème. Je sers sa main sans détacher mon regard du sien. Poigne franche. En même temps, elle aurait perdu toute crédibilité si sa main serait resté molle et hésitante. Pacte scellé. Maintenant, reste à savoir quel est ce pacte.

- Neil.

Je lui souris innocemment, et il y a un instant de flottement étrange, où seuls ses yeux semblent passer d'une émotion à l'autre. La porte des douches s'ouvre brutalement, et, en voyant deux gardiens débouler, l'arme au poing, j'ai un mouvement de recul.
Ils se précipitent sur moi, me demandant sans grande gentillesse ce que je fous ici.

- Je me suis lavé, répondis-je en haussant les épaules. Ça peut paraître étonnant mais je déteste vivre dans la crasse.
- Tu devrais finir en salle disciplinaire pour ça ! Non obéissance aux ordres de gardiens.
- Je n'ai reçu aucun ordre !
- Et bien en voilà un : tu sors de là, et tu reste dans ta cellule pour le reste de la journée. Si je te surprends au-dehors, ça va chauffer.

J'ai l'impression de me faire engueuler par mon père. Je jette un coup d'oeil à Blanche. Des gardiens prévenant ce seraient assurer qu'elle allait bien. Rester seule avec un méchant garçon, c'est dangereux, et j'aurai très bien pu lui faire du mal. Mais ils s'en moquent éperdument.

- Enchanté de te connaître, Blanche. Peut-être pourrions-nous discuter plus calmement un autre jour, là, il faut que je range ma chambre, sinon privé de sortie. Les parents, on sait tous ce que c'est !

Je me mis à rire pendant que le surveillant m'oblige à remettre mon haut et me traîne dehors.
Cette jeune fille me fait penser à Ombrage. Odieuse, méprisable. Et les filles comme ça sont attirantes, car elles se sentent invincibles. Si je le pouvais, je leur ferais comprendre qu'elles ne sont que de simples poupées de porcelaines d'une fragilité inhumaine.
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Blanche Raven
B2652 - Meurtrière
Blanche Raven

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MessageSujet: Re: Cheveux, chevaux et corps nus   Cheveux, chevaux et corps nus Icon_minitimeMer 29 Jan - 19:02

Et il me serra la main. Une bonne chose de faite ? Aucune idée.
Finalement, j'étais la seule ici à réellement savoir ce qu'il s'était passé. Mon dossier stipulait que j'avais commis sept meurtres. Que je n'avais en réalité pas commis. Et même si je l'avais fait, avec quelle arme, je vous le donne en mille ! Une voiture dans laquelle je n'étais même pas ! Comme grande criminelle, on fait mieux ... Mais je suis certaine que je pourrais en devenir une. A une seule condition : il fallait que mon frère entre dans l'équation. Inno' avait beau être ma plus grande force, il était surtout ma plus grande faiblesse. Et il ne sera jamais ici ... Alors quoi ?
Qu'est-ce que je ferais, exactement, si je me retrouvais en véritable danger ? Dieu seul le savait ... Ah ! C'est même drôle ! Invoquer un Dieu auquel on ne croit pas.

"Neil."


Neil, donc. Joli nom, sourire agréable, humour culotté ... Je suis presque sûre que dans d'autres circonstances, nous aurions pu nous entendre. Au lieu de quoi je me retrouvais à jouer la tueuse alors que toi, tu étais sans doute un vrai tueur. Pathétique, hein ?
'Tain ! Je du prendre sérieusement sur moi pour pas faire un bond. J'crois bien que j'avais jamais vu une porte s'ouvrir aussi vite ! Dis donc, c'est qu'on avait des matons en colère ! Un chauve et un moustachu. On dirait un gag.

"Qu'est-ce que tu fous ici, sale gosse ?!"

Tout ce que j'arrivais à comprendre, c'était "sale gosse". Et c'était déjà un exploit, si-si ! N'empêche que ... Sale gosse ? Waah ... Il avait quand même l'air un minimum plus vieux que moi. Si lui était un sale gosse, valait mieux pas que j'imagine ce que j'étais, moi ! Neil haussa les épaules, ce qui vu la réaction des gardiens, ne devait vraiment pas plaire.

"Je me suis lavé. Ça peut paraître étonnant, mais je déteste vivre dans la crasse."

J'comprenais pas, et du coup, ça me rappelait vaguement que j'allais galérer un max. Le chauve croisa mon regard, et je passais de l'expression glacée au sourire narquois. Pas la peine de me regarder, il s'est rien passé ! Et d'ailleurs, tout va bien tant que vous me parlez pas. De toute façon, même si ça allait mal, y aurait fallu me torturer pour que je l'avoue un jour. Mais visiblement, mes bras croisés et mon sourire arrogant suffirent, puisque le maton m'oublia très vite. Pour mon plus grand plaisir.

"Tu devrais finir en salle disciplinaire pour ça ! Non-obéissance aux ordres de gardiens.
- Je n'ai reçu aucun ordre !"

Violente, la réaction de l'autre taulard. On croirait presque qu'il prend cette engueulade un peu trop à cœur. Allons, c'est que des matons ! C'est pas comme s'ils pouvaient alourdir ta peine. Si tu regardais leur uniforme, tu pourrais même t'apercevoir qu'ils ont sûrement déjà donné, aujourd'hui.
Et encore des baragouinements. J'en vins presque à espérer que L1233 ouvre encore la bouche pour parler français.

"Enchanté de te connaître, Blanche. Peut-être pourrions-nous discuter plus calmement un autre jour, là, il faut que je range ma chambre, sinon privé de sortie. Les parents, on sait tous ce que c'est !"

Ah ? Vœu exaucé. J'avais peut-être une bonne étoile, au final. Mais elle devait être bien planquée.

"Ah, la famille ! On aimerait parfois s'en passer !"

Bon, ils avaient sûrement autant compris nos mots que moi, je comprenais les leurs. Mais pourtant, la réponse ne se fit pas attendre. A croire qu'ils n'appréciaient pas qu'on discute pendant qu'ils criaient ... Bah, il s'y feront, comme mon père. N'empêche que là, si leurs yeux avaient été des mitraillettes, je peux vous dire que je serais criblée de plomb. Mais j'étais pas à plaindre : Neil eut le droit à une claque retentissante sur la tête. J'crois qu'on pouvait dire que son karma avait pas traîné pour lui faire payer sa mauvaise blague. Et même si les gardiens continuaient de râler, il riait.
Autant être honnête, j'aurais pu rire aussi. Mais je pouvais pas ! Pas le droit. Bienvenue dans ma tête, dans ma vie, dans mon plan de survie. Vous vous en rendez peut-être pas compte, mais c'est des années d'entraînements d'arriver à rester froide avec quelqu'un qui fait si bien le pitre. Comme je l'avais toujours dis : être con est un don, faire le con est un art ! Ce qui voulais dire que tu étais encore plus doué que moi, L1233. Bienvenue donc chez les artistes. Pour un peu, on sortirait les jongleurs et les clowns ... Quoiqu'on l'ai déjà, le clown.

La porte se referma. Enfin seule. Je m'autorisais mon premier sourire sincère depuis mon arrivée. En passant ma serviette autour de mon cou, je me fis machinalement la réflexion que je devrais raconter ça à Inno'. Sérieusement, j'étais presque sûre que ça le rassurerait. Quelque part, ça voulait dire que je n'allais peut-être pas m'ennuyer autant que je le pensais, ici.
Ouais ... En tout cas, j'essayais de m'en convaincre. Parce que je sais que sans toi, frérot, je suis plus moi.

A cette pensée, ma colère ressurgit. Mes yeux glacés se posèrent sur le mur. Sans vraiment avoir conscience de ce que je faisais, je m'en approchais, le contemplant sans expression. Et puis ...
Élan de colère. Mon poing vint frapper violemment le carrelage, ma tête vint s'appuyer contre celui-ci. La douleur qui me traversait le bras me rattachait à mon corps. Je me retenais de hurler de rage. A la place, ce ne fut qu'un murmure qui franchit mes dents serrées.

"Et merde ..."

Salopards de flic, salopards de juré, salopards de témoins, salope de bagnole ! J'avais été conne. Vous cherchez comment ruiner votre vie en deux secondes ? Demandez Blanche Raven ! Je savais qu'on n'aurait pas dû aller au lac ... Je le savais, putain !
Je m'éloignais lentement du mur. Ma respiration était accélérée par la colère. Je fixais ma main encore douloureuse. Génial. Je m'étais écorché tout le côté. Au moins, je m'étais pas brisé l'annulaire comme la dernière fois. Je me massais la tempe un moment, tâchant de calmer ma colère. Et retrouvait mon regard froid en fixant l'horloge. Bientôt l'heure de la bouffe.

Tu veux savoir ce qui est le pire, Inno' ?! C'est que la vie continue ...




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