Shout out

Invité

Voilà quatre jours que je suis dans cette maison de fous. La vie en communauté ne m'a jamais vraiment réussi mais au moins j'ai ma chambre à moi tout seul. Le premier jour, j'ai été accueilli par Ady que je n'ai plus revu depuis. Pourtant nos chambres sont voisines. Peut-être bien qu'il entretient une relation avec la bibliothécaire finalement ! Ça alors ce serait fendard ! Pour une fois, j'aurais bien deviné les choses.
Le lendemain, j'ai rencontré Chef Louis, le chef cuisinier et il m'a apprit que le cuisinier que je remplace s'était en effet fait agressé. Par un autre cuistot. Ils ont été tous les deux virés et me voilà aux fourneaux à DearDeath, histoire fabuleuse s'il en est. Je suis persuadé que je vais bien me sentir ici. Le deuxième jour de travail, j'ai même rembarré un détenu qui aimait pas mes flageolets. Ils sont bons mes flageolets, pitaing !
C'est donc avec joie et amour que je me réveille en ce troisième jour de travail à DearDeath. Le soleil d'hiver brille à travers les rideaux fins de ma chambre et mon réveil me hurle toutes les trois minutes de me lever. Je reste encore cinq minutes à fixer le plafond puis m’extirpe de mes draps tous chauds.
Mon pantalon est glacé et je jure plusieurs fois quand j'enfile cette chemise bien trop froide. Saloperie de janvier américain ! C'est beaucoup trop humide ici, au moins chez nous, on a qu'un peu de vent et de pluie. Brr. Mon gilet en laine et ma petite écharpe ne sont pas de refus. J'éteins mon radiateur, ouvre ma fenêtre, regardant les barreaux qui m’empêchent de m'évader avec la même hésitation qu'au premier jour et je sors de ma chambre. Qui serait assez fou pour sauter du premier étage.
Quand j'arrive dans le réfectoire et que je traverse la salle, remplie de détenus qui mangent leur gruau du matin, la réponse s'impose à mon esprit : chacun des détenus de cette prison l'est assez. Je passe dans la cuisine et enlève mon écharpe, la posant sur le porte-manteau et saluant le chef. Comme chaque matin, il me salue en italien et retourne à son travail en sifflotant.
Je sais ce que je dois faire, ce midi c'est petit pois carottes et dos de cabillaud. Le poisson a plus l'air d'une bouillie mâchée trois fois et revomie par un chameau qu'à du cabillaud mais heureusement, moi je me charge des légumes. Heureusement.
Je coupe donc mes carottes et écosse mes petits pois consciencieusement pendant tout le reste de la matinée et met le tout à bouillir dans la grande marmite en cuivre du chef. Vers midi, les pensionnaires arrivent et on leur serre mes magnifiques légumes. Et là c'est le drame. Un pensionnaire, refuse de manger son assiette parce qu'un certain Monsieur Corbeau lui a dit de ne pas le faire.
Quelqu'un refuse de manger ma cuisine. C'est inadmissible. Je me jette comme une fusée dans le réfectoire et va voir le détenu qu'on m'a indiqué. Encore une gamine mal élevée.

« Hé, petite fille ! Comment ça ils sont pas bons mes légumes ?! Ils sont très bons mes légumes, c'est des bons légumes qui respirent le soleil alors tu vas me les manger et fissa. J'en ai rien à carrer de savoir qui est ton M. Corbeau, tu vas me manger tes petits pois si je te le dis. Non mais oh ! »

Bon Dieu de putaing ! C'est pas vrai les gosses d'aujourd'hui !

A table ! Regardons ce que l’on a à manger aujourd’hui !

"On se croirait dans ton orphelinat. Regarde-moi ce poisson qui n’en est même pas un. Et ces légumes…ces légumes…"

Mais ils ont l’air bon ces légumes pourtant, et à l’orphelinat, on nous a toujours dit de pas faire les difficiles.

"Vu ce qu’ils vous donnaient comme pâté…Enfin, lève-toi et va voir le chef."

Euh…mais c’est mal polis non ? Cela ne se fait pas de demander cela.

"Cette nourriture n’est pas bonne pour toi. Tu préfères que je m’en occupe ?"

Non non non non non !! Je…je vais y aller !!

« Excusez-moi monsieur mais…mon monsieur Corbeau demande qui a fait la nourriture ? »

« Tait toi et va manger ! »

« Mais il refuse que je mange. Il veut savoir qui est-ce qui a préparé les légumes... »

Le cuisinier…gardien ? Cuistot ? Gardien ? Euh…bref ! IL eut un air désespéré. Je patientai un instant, et entendis des pas débouler à toute allure. Le cuisinier n’a pas l’air content…c’était prévisible. Son allure était d’une fierté bien visible. Un blond aux yeux bleu…avec des dents d’un blanc…on dirait un maniaque obsessionnel du blanc ! …J’espère que mes cheveux ne le choqueront pas !

« Hé, petite fille ! Comment ça ils sont pas bons mes légumes ?! Ils sont très bons mes légumes, c'est des bons légumes qui respirent le soleil alors tu vas me les manger et fissa. J'en ai rien à carrer de savoir qui est ton M. Corbeau, tu vas me manger tes petits pois si je te le dis. Non mais oh ! »

Comment ose-t-il te parler ?! Tout le monde est mal poli ici ou quoi ?!

Euh….calmez-vous monsieur Corbeau…ce sont juste des légumes…

Si tu veux être en forme tu dois bien manger ! Et les légumes sont capitaux ! Je vais discuter moi-même avec ce chef de pacotille !

Monsieur…

« Cher monsieur, votre vocabulaire est inapproprié pour elle. Et avez-vous seulement gouté vos propres légumes ? Ils sont plus que fades, et de plus, secs. Mais puisque vous insistez tant à la forcer à manger votre horrible cuisine, nous pouvons faire un mini concours. Celui qui le gagne devra des excuses à l’autre. Cuisinons des petits pois, ça vous dit ? »

Invité

Oh. Mon. Dieu. Mais elle a des dents la gamine. Elle se défend et … parle d'elle à la troisième personne. Elle a un grain. Sûrement, comme toutes les personnes qui mangent ici. Autant les gardiens que les détenus, hm. J'ai surprit un gardien à se parler à lui même avec deux voix différentes en mode gollum l'autre jour et un détenu qui regardait un fromage avec de l'adoration dans le fromage. Et je suis là que depuis quatre jours. Quatre foutus jours !
Mes légumes ne sont ni secs, ni fades et je les goûterais bien pour prouver à tout monde qu'ils sont délicieux si la gamine ne m'avait pas défié. Alors ça c'est la meilleure ! Défié par une gamine qui ne doit même jamais avoir touché à un couteau de sa vie. Et à faire des petits pois. N'importe quel demeuré pourrait faire des petits pois ! N'IMPORTE QUI ! Je suis très très fâché alors que je claque mon poing sur la table, à coté de l'assiette dont quelques petits pois s'échappent.

« On va faire un duel, mais pas n'importe quel duel ! Les petits pois c'est pour les nuls ! On va faire un Saint Honoré, ça c'est du challenge ! »

Le Saint Honoré c'est un truc bien de chez moi. C'est sans doute le truc le plus dur qu'il m'ait été donné de faire, en un temps imparti. Je cherche dans ma tête quelques secondes si on a tout ce qu'il faut en cuisine mais il me semble qu'il ne manque rien. Hahaha ! Elle me devrait des excuses, fouille merde.
Je fixe la fille un instant et me fige, une sueur glacée me coulant dans le dos. Elle a le même regard que ma sœur. Emilie … je l'avais presque oublié après tout ce temps...

- - - 10 ans plus tôt - - -

Mon père m'a encore puni parce que j'ai pas été foutu de faire le service correctement. Mais c'est la faute d'Emi aussi, elle me tourne toujours autour. Papa dit qu'elle est névrosée ou un truc dans le genre, qu'il faut l'aider. Et moi je vais me faire foutre. Putain c'est pas vrai. Elle a six ans et elle me pourrit déjà la vie. Pourquoi est-ce que mes parents ont fait une autre enfant. Je leur suffisait pas, bien sur. Papa a toujours voulu un enfant qui cuisine à merveille et elle est déjà meilleure que moi. Ses crêpes sont presque parfaites. A six ans. Malgré tout je l'aime ma sœur merde ! C'est normal entre frère et sœurs de se chamailler non ? J'ai même pas le droit de la traiter de chipie. Bordel de merde ! Je suis trop vénère !

- - -Back in time - - -

Je suis bien avancé maintenant. Le pire ce serait que cette gamine ait l'âge d'Emi. C'est impossible. Cette détenue ressemble un peu trop à ma sœur mais je ne dois pas me laisser démonter pour si peu !

« Débarrassez deux tables et amenez nous de quoi nous battre ! »

Ce sera un duel face à face. J'aide deux détenus qui travaillent en cuisine à ramener saladier, ustensiles et ingrédients. Je suis sûre de gagner. Mais comme je suis fair-play, je tends mon vieux livre de cuisine griffonné à la gamine. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, un peu attendri.

« Au cas où tu ne connaisses pas la recette. »

Moi je la connais par cœur.

Un… Saint Honoré...je crains de ne pas pouvoir réussir ce challenge. Mais hors de question de me défier.

Si vous m’aviez laissé manger les petits-pois, rien de tout ceci ne serait arrivé monsieur Corbeau.

Depuis quand te rebelles-tu Alice ? Ce n’est pas très poli de parler de la sorte à ton mentor.

Je me rebelle depuis que tu ne sais pas que je sais préparer le Saint Honoré ! Mais maintenant tu le sais ! Alors ce n’est plus très amusant…

Qu…Alice enfin ! Tu oses te moquer de ton ainé ?!

Mais je ne me moque point monsieur Corbeau. Comment pouvez-vous insinuer de telles choses ?

…Pff ! Si je comprends bien, tu veux cuisiner.

Rooo vous avez deviné ! J’aurais aimé que cela dure un peu plus longtemps…mais vous êtes très intelligent, et j’aurais dû me faire moins d’idée.
Ouf ! De retour…encore un peu et je croyais que monsieur Corbeau allait déclencher un incendie en tentant de battre des œufs.

Petit ange…je t’entends toujours tu sais ?

Je le sais bien ! Mais il faut vous l’avouer : la cuisine, ce n’est pas du tout votre fort !
Je cru entendre le soupir de monsieur Corbeau…bah ce n’est rien ! Il s’en remettra ! Oh mais… Nous sommes déjà en cuisine ! Hm…de quoi nous battre hein ? Qu’est-ce que c’est que cela ? Un livre ?

« Au cas où tu ne connaisses pas la recette. »

Un rire m’échappa. Un rire enfantin, rassurez-vous !

« C’est très aimable à vous, mais je veux me battre d’égal à égal ! A la loyale ! »

Je remontais mes manques. Et regardais mon adversaire tendrement. Je compte me battre avec mon cœur ! Pas avec une arme ! D’ailleurs je vois ça comme un défi amical. Et rien que pour ça, je vais me battre à fond !

« Je me présente, Lady Alice, enchantée ! - je fis une petite révérence et observais mon adversaire - Faut-il faire les choux ou sont-ils fournis ? »

Invité

La gamine rigole et elle semble sûre d'elle. Ce n'est pas franchement rassurant. Et si elle était plus douée que moi en cuisine ? Non, impossible, sinon elle aurait été cuisinière, pas tueuse en série. Je suis sûre qu'elle fait partie de ces malades mentales qui font genre elles sont trop mignonnes mais en fait, elles pourraient vous tuer de dix façons différentes en deux secondes dix. Ça devrait être une discipline aux Jeux Olympiques tellement on en entend parler aux infos.
Elle veut se battre à la loyale, hein. Comme si je pouvais me battre à la loyale avec une gamine qui doit tout juste avoir quinze ans. C'est ridicule. Enfin bon, au moins, elle connaît la recette. Ce duel culinaire ne se transformera pas en cours de cuisine pour débutant. Ça m'aurait vraiment énervé, au moins, là il y a de la concurrence. Elle a un regard déterminé mis tendre. Comme si elle me souhaitait de gagner. Son regard …

- - - 9 ans plus tôt - - -

Le médecin a été formel, Émilie est psychotique avec un brin de névrose. Bien sur, c'est dans notre sang. J'ai le sang chaud et je suis lunatique, presque trop et il n'y a que le fait de battre des blancs en neige qui me calme. Papa ne l'admettra jamais devant le médecin mais Maman a déjà fait trois tentatives de suicide, dont une juste après la naissance d'Emi. Il est sorti de chez le médecin en hurlant que sa fille était un prodige de la cuisine, qu'elle était normale et qu'elle n'avait pas besoin de tous ces traitements. Il ne peut pas admettre que sa petite Emi adorée ait un problème. Je voudrais aider ma petite sœur chérie, mais j'ai dix huit ans et personne ne voudra m'écouter. Demain, je pars pour mon nouveau lycée, trop loin de la maison pour que je revienne tous les soirs. Je dormirais en pensionnat. Je serais ravi de ne plus voir papa et maman se disputer, si seulement je n'avais pas aussi peur pour la santé mentale de ma petite sœur.

- - - Back in time - - -

Les paroles de la gamine me sortent de mes pensées. Je pose quand même le livre à coté d'elle et m'éloigne. Je dois arrêter de penser à ça et me concentrer sur l'épreuve. Elle se présente, elle a l'air si adorable … Qu'est-ce qu'elle fait là ? Alice... Soupirant, je regarde ma table et mes ingrédients.

« Il faut tout faire depuis le début. »

Je commence à faire la pâte à choux et sourit à la petite fille.

« Je m'appelle Basile. Bonne chance. »

« Il faut tout faire depuis le début.
- Entendu !
- Je m'appelle Basile. Bonne chance.
- Basile ? C’est un très joli prénom ! Sur ce, bonne chance à vous aussi chef Basile ! »

Je me plaçais devant la table, réfléchissant à comment m’organiser. Aller Alice, tu connais la recette alors lance-toi ! C’est parti !

En premier le craquelin ! Ça va rajouter du craquant aux choux, et leur donner un léger gout sucré ! Il faut le faire fin, sinon il va écraser le chou. Au congélateur, et maintenant, place aux choux !
La pâte va me servir à faire les choux de la base et les choux du montage ! Les ingrédients sont tous là ! Tant mieux. Ne pas sauter des étapes Alice. Concentre-toi bien ! Le tout dans la douille, et hop du papier sulfurisé ! Petits ronds…oh ne pas oublier le craquelin ! Ne pas tout utiliser aussi. Mettre un petit cercle sur chaque petit choux et tout au four pendant dix min !

Maintenant la pâte feuilletée ronde. Faire une couronne avec la pâte de choux qu’il me reste, même étape que pour le chou basique avec le craquelin. Pas trop au bord et pas trop loin. Une spirale au centre pour éviter que la pâte ne gonfle trop. 25min au four, et après le laisser refroidir !
La crème pâtissière j’en fais l’ellipse. La seule chose à faire attention c’est le temps d’ébullition, plus on le laisse sur le feu, plus la pâte sera épaisse.
Chantilly aussi, la seule chose à veiller c’est de ne pas faire du beurre !

Et pour finir, le montage ! Avant de préparer le caramel, je vais garnir mes petits coussins de légèreté ! Les prends par-dessous et hop ! Biens remplis mais pas trop ! Éviter l’écœurant. Pareil pour ceux de la couronne ! Et maintenant le caramel. Une étape plus périlleuse.Et je ne la réussit qu'une fois sur deux...
Est-ce que...ce sera la bonne ? Le caramel me nargue et je me suis déjà brulée une fois, mauvais souvenir. Grrrr ! Tu vas voir Caramel ! Cette fois je vais te réussir! Ou...
Et...flute !!

Invité

Basile, c'est un joli prénom ? Je ne trouve pas. Ma mère m'a dit qu'elle m'avait appelé comme ça à cause du Disney avec le détective privé. Je doute qu'elle ait voulu me tracer un avenir dans la lutte contre le crime avec ce nom mais si c'est le cas … eh bien elle n'a pas totalement échoué. Finalement, en venant ici, j'ai peut-être un peu accompli ce que ma mère voulait de moi... Mais à quoi je pense moi ? C'est totalement stupide.
Chef Basile. Oh la bonne blague. Je suis loin d'être un chef, je suis tout juste bon à faire partie d'une brigade. Je sais très bien cuisiner, c'est sûr mais entre ça et être un chef, il y a un fossé, comme me le rappelle très souvent mon père. ''Basile, si tu ne peux même pas faire un soufflé correct, comment est-ce que tu veux reprendre le restaurant de la famille un jour ?'' Saloperie de soufflé. C'est sûr que ça, Émilie le réussissait mieux que moi.

- - - 8 ans plus tôt - - -

Je n'arrive pas à dormir. Demain je repars de chez moi, les vacances sont finies. Je suis en deuxième année de ma formation et on me dit toujours que c'est la plus passionnante alors pourquoi est-ce que je suis si stressé de partir ? Oh, bien sur, je sais. Ce Noël est été désastreux. Maman a fait brûler sa dinde et Emi a fait une énième crise. Elle va se baigner dans la piscine familiale quand c'est le cas mais cette fois j'ai bien du l'en empêcher. Il faisait moins deux dehors, c'était de la folie ! Bon Dieu, ma tête va exploser. Est-ce que ma petite sœur a déjà des problèmes irrécupérables à huit ans. Elle a un regard d'adulte sur sa vie, c'est effrayant. Je ne cesse de lui répéter que tout ira bien, que quand elle aura seize ans, je l’emmènerais avec moi et nous coulerons des jours heureux. Elle ne me croit pas, elle dit que les parents ne l'autoriseront pas. Est-ce que c'est possible, au moins ? Ma tête va vraiment exploser.

- - - Back in time - - -

La recette, je dois me concentrer sur la recette, bordel de petites carottes ! Je prépare avec brio ma pâte à chou et ma pâte feuilletée. Je suis un as des desserts, je ne peux pas me laisser battre. Alice a l'air de se débrouiller très bien aussi mais bon, je vais y arriver. Si elle me bat, je n'ai plus qu'à rendre mon tablier. J'ai un peu plus de mal sur les crèmes mais elles sont presque parfaites. Bien, mes choux sont prêts dans deux minutes, j'ai le temps de vérifier où en est Alice.
Elle va perdre, son caramel est pâteux et à moitié dur. C'est un échec … Je peux pas laisser faire ça, pitaing. Je m'élance à travers la salle et verse un peu de lait dans sa casserole, avant de remuer énergiquement.

« Il ne faut pas faire de caramel à sec dans une casserole enfin ! Regarde, le lait absorbe le sucre en trop et comme ça il n'accroche pas. »

Une légère odeur de brûlé me parvient. Mes choux ! Je lâche la cuillère et m'assure que la jeune fille peur reprendre le relais et je vais sortir mes choux du four. Je me brûle la main sans faire exprès et lâche avec déception la plaque sur ma table, sans faire attention aux cloques qui se forment sur mes doigts. Mes choux sont foutus … J'ai pas le temps d'en refaire avant que ma chantilly ne retombe et en plus le temps que j'aille vérifier mes choux, mon caramel a durci.

« Je … déclare forfait. »

Putaing de merde.

« Il ne faut pas faire de caramel à sec dans une casserole enfin ! Regarde, le lait absorbe le sucre en trop et comme ça il n'accroche pas. »

C…comment ? Mais…j’allais…pourquoi m’aider ? Je… Euh monsieur…vos choux...ils…
Cata… C’est la cata pour lui… Je ne peux pas continuer ma recette comme ça. Il m’a aidée alors je dois l’aider !...

« Je … déclare forfait. »

Que…mais…il…je… Déclarer forfait c’est la même chose…

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- Chéri arrête de boire ! Tu vas finir par tomber en coma éthylique !
- …je ne pourrais pas vivre sans ma fille…
- Arrête de dire ça !! Ce n’est pas une raison pour boire autant ! J’appelle le médecin !
- …c’est fini Catherine…J’abandonne…
Un pistolet, une balle, un mort. J’étais en train de descendre de la dernière marche d’escalier. Quand il tira, j’étais derrière. La balle ne m’avait pas touché, mais les éclaboussures m’atteignirent de face. Je restais debout, les yeux écarquillés par la peur. J'étais presque totalement recouverte de "pétales de rose". Ma mère d’adoption hurla. Sa voix stridente me paralysa de plus belle. Par une colère immense, elle me choppa par le col.
« C’est de ta faute ! Tu es accompagnée par la mort ! C’est de TA faute ! »
Un poids m’écrasait la gorge. L’air me manquait. Si le bruit de la détente n’avait pas alerté les voisins, je serais morte. Sans vie au sol avec les lèvres violettes. Remarque…j’avais déjà les lèvres violettes et j’étais à la limite de l’inconscience.
Je suis…accompagnée par la mort ?
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…qu’abandonner.

« Faut pas…faut pas déclarer forfait…des gens peuvent vous aider…vous pouvez enlever le grillé des choux et d’utiliser de la confiture au lieu de caramel… et au lieu de mettre de la chantilly vous pouvez mettre de la crème anglaise. C’est original et frais. Alors n’abandonnez pas…s’il vous plait… »

Je finissais le montage des choux. Je trempais chaque choux à moitié dans le caramel, et les sortaient rapidement juste après. Monter les choux, les uns sur les autres. Pas trop collés, assez espacés c’est plus joli. Et pour mettre une touche appétissante, des pointes de chantilly.

« Regardez, par rapport à ça qui est plutôt classique vous pouvez faire quelque chose d’autre…non ? »

Invité

Tout est fini hein. De toute façon, je n'avais aucune chance de gagner avec cette pression. Avec le sentiment d'avoir ma sœur avec moi, à mes côtés qui me jugeait. C'était mort dans l'oeuf. Une belle expression pour un cuisinier. Mort dans l'oeuf, étouffé dans la coquille. Comme Emilie. Comme moi. Comment est-ce que j'ai pu penser une seconde que je réussirais mieux qu'Emi ? Cette fille n'est pas Emi reprend toi Basile. Reprends toi.
La gamine essaye de me réconforter, c'est inutile. Inutile, je ne peux plus gagner. De toute façon, est-ce que j'en avais vraiment envie, hein ? J’espérais qu'elle gagne. J’espérais qu'elle gagne parce que je voudrais revoir ma petite sœur. Emi me manque plus que ce que je ne veux bien l'admettre. Elle est plus que présente dans mon esprit et je l'entends d'ici me parler. ''Hé hé je t'ai encore battu. Allez on va au parc maintenant ?''
Je ne réponds rien et je vais dans la cuisine. Me voilà tout seul puisque Chef Louis est parti aux toilettes et que tous les détenus sont venus voir le duel de manger. Et là, accroupit contre le four éteint, je fonds en larmes.

- - - 7 ans plus tôt - - -

Voilà, c'est encore le bordel. Je suis revenu à la maison pour l'anniversaire de ma petite sœur et elle a encore fait une crise à cause de papa. Je vais finir par ne plus revenir du tout. Comment est-ce que je suis censé gérer que ma petite sœur de neuf ans fasse des crises où elle casse tout à l'entour. Je ne supporte plus ça. Je veux la sauver. Plus que sept ans pour qu'elle puisse vivre avec moi. Courage petite sœur, t'as passé la moitié … J’essuie la vaisselle avec elle pour qu'elle se calme. Ses mots me déstabilisent. Bien sur que non je ne la déteste pas. Bien sur que oui, je vais l'emmener au parc. Elle adore le parc. Parce que ce n'est pas chez nous.

- - - Back in time - - -

Je donne plusieurs coups de tête dans la porte du four et sanglote comme un nouveau né. Sans les cris. Je ne suis pas loin d'en pousser mais non, je refuse de céder à cette pulsion. Je ne suis pas psychotique. Pitié, faites que je ne devienne pas fou.

Le duel est terminé ? Pourquoi autant de gens me regardent ? J’ai rien fait moi !!! Hé ! Monsieur Basile attendez ! Faut parler des excuses et tout ça que j’en ai pas besoin que c’est juste monsieur Corbeau qui a fait des siennes et tout ça tout ça !!!

"Mais quoi ?! Ses petits-pois n’étaient pas bons d’abord ! Il fallait lui montrer que la cuisine ce n’est pas compliquer put… !"

Pas de gros mots monsieur ! Vous êtes mon tuteur en plus ! Alors nananère !

"Nananère ?! Mais comment parles-tu à ton ainé ?! "

Je te parle comme je veux D’ABORD ! NA-NA-NERE ! Enfin non pas comme je veux mais…enfin nananère ce n’est pas méchants ! Alors j’ai le droit de le dire !

Et toc ! J’essayais de repérer par où partait Basile. Droite ?...Gauche ?... Raaa !!! Y a trop de monde ! Et y a trop de bruits…j’espère qu’une bagarre ne va pas éclater ! ...Remarque...je pense qu'ils pourraient se battre pour du gâteau après tout...
Je me faufile entre les divers cuisiniers, ni vue ni connue pour me diriger vers le cuistot Basile. Son visage…des regrets ? Non…non non non pas encore…
Lorsqu’il commença à se cogner la tête violemment, mes muscles se crispaient et tout mon corps tremblait. Mes sens en alerte et mon étonnement au rendez-vous. Quelque chose n’allait pas. Pour qu’il se frappe lui-même quelque chose n’allait pas. Il n’a pas dû vivre des choses faciles…mais ce n’est pas une raison valable !

« Arrêtez… Arrêtez ça… »

Par reflex, je mis ma main entre sa tête et le four. Un gémissement m’échappa. Et m…je ne savais pas qu’il allait se cogner si fort. Il s’arrêta, mais je ne savais pas pour quelles raisons…

« Vous blesser ne sert à rien… Alors, s’il vous plait, arrêtez de vous faire mal… »

J’essayais d’avoir la voix la plus douce et calme possible, posant presque ma tête contre son épaule. Je ne veux pas que ça vous arrive à vous… Je ne laisserais plus personne triste et abandonner à cause de moi…
Je sortis un mouchoir en tissus que m’avait donné Ulrick quelques jours auparavant, et essuyais ces larmes. Tout doucement. Peut-être cela le calmerait-il ?...

Invité

'Cause I miss you ...

Le four me fait mal à la tête mais je ferais n'importe quoi pour faire s’arrêter les bourdonnements dans ma tête. Tout se mélange et raisonne comme si ma boite crânienne était une gare vide. Les glapissement de joie des prisonniers de voir un cuisinier humilié, le souvenir des petites piques de ma sœur, des rabrouements de mon père, le son que fait mon crâne quand il cogne contre la porte du four. Je suis presque sur que mon front saigne. Mais nom de Dieu faites que ça s’arrête. Faites que ça s’arrête !
Le brouhaha diminue dans le réfectoire et, alors que je cogne une nouvelle fois ma tête contre le four, je ne rencontre que du mou. J'entends un craquement d'os et relève immédiatement la tête. La fille, celle qui m'a battue. Emilie, non … Alice. Je recule brusquement, tombant sur les fesses et la regarde avec de grands yeux écarquillés, les larmes aux yeux. Elle s'est fait mal … Pour moi ? Ça n'a aucun sens...

- - - 6 ans plus tôt - - -

Nous y voilà, l'établissement Etoc Demazy. Nom très subtil, hm ? Établissement spécialisé dans l'éducation des jeunes atteint de maladie mentale. Papa a résisté plusieurs mois à cette idée mais il n'a pas pu se résoudre à envoyer Emi dans un collège normal après cet incident avec le voisin. Pour se calmer, elle est allée nager dans notre piscine après une dispute avec maman. Je n'y ai pas vu d'objection puisque nous étions en août et que la température était étouffante. Et voilà que je la retrouve en rentrant du restaurant le soir, recroquevillée, à coté de la piscine. Maman m'explique qu'elle a eu un différent avec le voisin qui se moquait de ses cheveux presque blancs et qu'elle lui a jeté une pierre au visage. Il en a eu pour dix-sept points de suture et Papa a du payer l’hôpital. Le petit Clément sera défiguré à vie. A vie. Emi n'est plus dangereuse que pour elle même, il faut qu'elle se fasse soigner avant de tuer quelqu'un …

- - - Back in time - - -

Elle me regarde … Avec ses yeux si tendres. Elle a mal, je lui ai fait mal. J'ai fait mal à ma petite sœur. Elle me tend malgré tout un mouchoir et je tremble en le prenant. Je suis un monstre. Je l'attire à moi, la serrant fort dans mes bras qui se veulent rassurants. Ne pleure pas, je t'en supplie Emilie … Emi … Em.. E … Alice.
Je pose mon front contre le sien, le maculant d'un peu de sang et la regarde dans les yeux. Je vois mal puisque mes yeux sont emplis de larmes mais je peux encore distinguer la tristesse dans ses yeux. Et la douleur.
Je me lève précipitamment et me saisit d'un sachet de tisane que j'éventre et que je mélange à de l'huile. La jasmin et la fleur d'oranger apaisent la douleur. J'applique ensuite ça sur le dos de sa main et enveloppe le tout avec une bande de gaze. On en garde tout le temps en cuisine en cas de blessure professionnelle. Je ne peux pas me pardonner mais je peux au moins l'aider. Ma pauvre petite sœur. J’essuie son front et caresse sa joue.

«Ne pleure pas pour moi... Je vais bien. Je vais bien. »

Je vais bien. Tant que tu es là, Alice.

(Et si tu te demandes, Etoc Demazy était un docteur spécialisé dans la folie :3)

Les yeux dans les yeux, je montrais que j’étais plus inquiète pour lui que pour moi. J’avais peur qu’il n’ait trop…qu…qu’est-ce que…son front… Il…saigne ?...
Ses bras furent une immense source soudaine de chaleur. Agréable…plaisant…tout le contraire de papa… Non ! Ne pas penser à lui !! Monsieur Basile est différent de papa…papa était…froid…douloureux…immonde…

Vague d’émotions. Son front posé contre le mien, cette odeur de pétales de roses…vision ? Non…c’est trop rapide pour une vision…trop de sentiments forts et perdus pour y voir clair… Ce contact…est bien la preuve qu’il est une voix gentille a cent pour cent !
Mais qu’est-ce que ces images rapides font en moi ?... Je n’arrive même pas à… …Si. Ça y est je sais…c’est de l’amour fraternel ! Il a donc était grand frère ?... Qu’est-ce qui s’est passé ?... Une fille…elle est malade ?... E...I…EM… je n’arrive pas à entendre le prénom… il y a trop de tristesse…trop de culpabilité…trop…

"Toutes ces émotions humaines te font pleurer petit ange ?"

Que…mais…non je ne pleure pas ce… …Cette odeur… De…la tisane ?... Ça sent bon… Et ça calme un peu douleur… Il…me soigne ?... Je regardais le bandage : c’est ça…prendre soin de quelqu’un ?...

C…C’est quoi ?... Pourquoi ses doigts sont sur ma joue et qu’ils glissent ?... Comment ça s’appelle ?... Ça a un nom ?... Pourquoi c’est si doux ?... C’est parce que ma peau l’est ?... C’est doux…tellement doux...

"Une caresse. Ça s’appelle une caresse Alice. C’est une des choses les plus douces et calmes qu’un humain puisse faire."

Une…caresse… C’est…merveilleux… Surtout quand les sentiments y sont… C’est merveilleux…

«Ne pleure pas pour moi... Je vais bien. Je vais bien. »

Alors…je pleure vraiment ?... Encore ?... Suis-je vraiment aussi faible que ça ?... Je pleure sans cesse avec tout le monde… J’ai promis d’être forte à la… !

« Pardonnez-moi… Je ne devrais pas pleurer… C’est vous qui avez le plus mal… Je ne devrais pas…pardon… »

Je baissai la tête les larmes aux yeux, cachant ma main dans ma manche. Même si elle été soigné…je ne voulais pas que ma blessure apparaisse…je ne veux pas qu’il culpabilise d’avantage…il a assez souffert comme ça. Il faut changer de sujet…faut pas rester sur du triste… Aller Alice lance-toi !
Je relevais les yeux et lui souris.

« Ne vous inquiétez pas pour moi non plus, je vais mieux à présent ! »

Invité

Hey miss Alice ~

Elle est inquiète. Ça transpire de tout son être. Elle s'inquiète pour moi. C'est inadmissible. Je ne supporterais pas ça. Je suis son grand frère, je dois la protéger de la tristesse et des larmes, de la souffrance et des cris. Je suis un mauvais grand frère.
Sentir son cœur battre contre le mien me fait un bien fou. Ça me rappelle les été partagés avec ma sœur. Alice est si frêle … comme une poupée. On dirait vraiment une poupée. Lisse, le regard triste … J'ai si peur de la casser. Je ne veux pas la perdre à nouveau. Je ne veux pas qu'elle me quitte parce que je suis un mauvais grand frère … Encore. Je m'étais pourtant juré... Je ne veux pas être un monstre. Je veux la sauver. La tirer de ce pénitencier.
J'ai mal à la tête. J'ai l'impression qu'elle va exploser. Mon cerveau bat contre mon crane. J'ai si mal à la tête. J'ai l'impression qu'elle va vraiment exploser. Ma vue se brouille à cause des larmes. J'ai mal au cœur. Trop d'émotions, ce reflux de souvenir. Je vais vomir. Ça y est. Ma tête va exploser.

- - - 5 ans plus tôt - - -

Voilà, c'est les vacances scolaires. Les grillons grésillent et j'arrive à la maison avec ma petite sœur dans ma 2CV presque neuve. Emilie est anxieuse. Elle n'a pas cessé de triturer son doudou en forme de corbeau tout le long du trajet. Elle a passé les vacances de Noël avec moi dans sa chambre. Elle n'a pas vu papa et maman depuis dix mois. Elle est si terrifiée. Je la serre contre moi après m'être arrêté, faisant crisser les graviers de la cour sous mes roues. Oui, bien sûr qu'ils t'aiment encore. Les parents sortent. Ils nous ont entendu entrer. Maman se précipite et la serre contre elle. Papa reste loin. Il nous regarde tout les deux et rentre dans la maison, sans un mot. Comment il veut qu'Emi évolue avec cette attitude ?

- - - Back in time - - -

Le bandage ne devrait pas durer très longtemps. Je ne souhaite pas qu'elle reste blessée. Je la prend à nouveau contre moi et lui sourit. Elle souffre encore. La pauvre. Prenant sa main, cachée dans sa manche, je l'embrasse du bout des lèvres et reporte mon regard sur elle. Elle dit des bêtises. C'est à elle de pleurer, c'est elle la petite sœur. Pauvre Alice …

« Ne t'en fais pas pour moi. En revanche, toi tu devrais aller à l'infirmerie. Allez, file. »

Je la remet sur pied et la soulève. Cet uniforme ne lui va pas du tout. Ce gris la rend triste à regarder. En plus, j'ai l'impression qu'il est trop grand. Passant ma main dans ses cheveux, je lui sourit.

« Vas y vite avant que ça ne s'aggrave. »

"Pourquoi autant de tendresse de la part d’un humain ? L’humain est-il réellement capable d’aimer sans illusion ? L’amour est plus fort de tout. Et une personne qui aime et qui pleure est une personne forte. Mais l’amour et les larmes sont-elles réelles ? Après tout, vous pouvez être fort, et mourir à cause de cette force. Tout dépend de vous, de votre vie, votre vécu. Mon petit ange est l’exemple parfait. Elle ne trahira jamais parce qu’elle a été trahie. Elle s’inquiètera pour les autres parce que personnes, ou presque, ne s’est jamais occupée d’elle. Elle est naturelle. Splendide, éclatante, frêle. C’est ça que l’on appelle une personne pure. Ou encore, un Ange. Ou encore le parfait."
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Ses lèvres se posent sur ma main. C’est un bisou pour faire partir les bobos ? Ce regard… C’est le même…que celui de Noah… Instinctivement, je n’ose pas dériver le mien dans une autre direction.

« Ne t'en fais pas pour moi. En revanche, toi tu devrais aller à l'infirmerie. Allez, file.
- Mais je…
- Vas y vite avant que ça ne s'aggrave. »

Sa main dans mes cheveux me fit frissonner. Non pas que je n’aime pas loin de là…mais mon cœur battait tellement fort que des frissons avaient jailli. Soulevée, je ne tente rien. De toute façon qu’est-ce que je pourrais faire ? Je suis si légère que ça ? Et puis je pouvais me lever et…et…et je suis pas une enfant moi !

"Si. Tu es une enfant. Ne cherche pas Alice."

Mais…mais…mais…mais…

"Il n’y a pas de mais ! Il a raison… Alors file Alice ! Tu ne veux pas que j’intervienne hein ?"

N…N…N…Non non non non !!! C’est bon c’est bon j’y vais de ce pas de suite là maintenant sur le coup !!
Je me dirige en courant vers la porte. M’arrêtant juste avant d’oublier la poignée. J’ai oublié quelque chose… Je sais que j’ai oublié quelque chose…mais quoi ??? RAAA !!! Souviens-toi… ! …Ah oui je me souviens !! Je me retourne et fonce sur Basile pour lui faire un câlin.

« …Merci… »

Je repartis aussitôt comme une fusée. Direction l’infirmerie !