Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez
 

 Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeJeu 13 Fév - 22:52

Je suivais Roméo depuis un petit moment sans vraiment savoir si lui savait où il allait. Je lui avais demandé la bibliothèque, mais nous marchions depuis maintenant une vingtaine de minutes et je commençais à croire qu’il s’était perdu. Nous avions croisé beaucoup de détenus durant le trajet, dont certains complètement amorphes. D’ordinaire, quand quelqu’un me voyait en compagnie de mon Roméo, ou il s’éloignait subrepticement, le regard fixé sur mon chien, ce qui le faisait grogner, soit, et c’était le plus courant, il s’enfuyait ostensiblement. Ensuite, il avait le choix entre hurler et se taire.

Bon, Roméo, si tu t’es perdu, il vaut mieux me le faire savoir tout de suite, parce que là, je crois qu’on tourne en rond… Mais il ne faisait pas attention à moi, il me tirait en avant grâce à sa barre de métal. Les doigts de la main gauche contre le mur, je sentais les lacérations dont celui-ci avait été victime, comme autant de sillons et de marques de désespoir. Au bout d’un long moment à marcher, encore, je sentis sous mes doigts un truc nouveau, en métal. Cela ressemblait à une plaquette, comme pour donner le nom des lieux. Je glissai dessus, à la recherche des lettres. Si je préférais le Braille, quand les caractères étaient gravés dans quelque chose, je savais les décrypter.

Alors, ça c’était un B, ça… un… H… attends, il y a des lettres au milieu. Un I, non, deux. Roméo jappa.

-Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a, Roméo ?

Il me donna un coup de museau insistant. Bon, avec un B, un H, et deux I, je devrais pouvoir obtenir « bibliothèque ». Mon chien me tira en avant et ma main glissa de la plaquette de fer froid. J’eus le temps de décoder une seule lettre supplémentaire : un O. Là, je suis quasiment sûre que mon fidèle ami canin ne s’est pas planté, loin de là. Il avait juste dû avoir du mal à trouver l’endroit. Il griffa doucement ce que je pensais être la porte pour que je la lui ouvre, ce que je fis une fois que j’eus trouvé la poignée.

Je fis un pas à l’intérieur, précédée de Roméo. Tous les deux, nous inspirâmes profondément le parfum caractéristique d’une bibliothèque : le papier et la poussière. Ici, les détenus devaient avoir autre chose à faire qu’à lire je suppose, puisque pas un bruit, pas même une respiration, ne trouble le silence de la pièce. Je me demandai un instant si je ne devrais pas revenir plus tard, quand le bibliothécaire serait là.

Je me figeai quand un infime bruit rompit le silence de plomb, et me tournai immédiatement dans cette direction. Roméo se raidit sous ma deuxième main, celle qui ne tenait pas la barre. Mais ce n’était que le craquement du bois des étagères. Quelques autres grincements se firent entendre, mais je ne sursautais plus. Tiens d’ailleurs, je me demandais si les chiens étaient admis dans la bibliothèque… De toutes manières, ça n’avait aucune importance puisque j’avais besoin de Roméo pour me déplacer.

Je déambulai quelques minutes dans les rayonnages, à la recherche d’un je-ne-sais-quoi qui hantait ces lieux. Peut-être une présence quelconque, ou peut-être… je ne sais pas… quelque chose vous dis-je ! Comme rien ne se passait, je cherchai un siège où m’asseoir, le trouvai et me posai dessus. Roméo se coucha à mes pieds et je pus respirer calmement. Dans les couloirs, aux yeux de tous, j’avais vraiment peur qu’un détenu me saute dessus et que Roméo et moi soyons pris par surprise. Je bâillai discrètement, tentant vainement de chasser la moindre trace de la fatigue dont j’avais écopée après une nuit interminable. Je clignai des paupières, me rencognai dans mon fauteuil raide comme une planche et soupirai profondément. Depuis hier, mon seul souhait était de me familiariser avec les lieux afin de ne pas trop me perdre dans l’éventualité où Roméo se blesserait et que je doive me débrouiller seule. Rien qu’à cette idée, je frissonnai.

Soudain, un bruit nouveau perturba le silence de la bibliothèque. Je me tournai dans cette direction et mon chien gronda, à la limite de l’aboiement. Qu’était-ce donc ? On aurait dit le son d’une porte que l’on ouvre, puis qui se referme toute seule…
Revenir en haut Aller en bas
Ulrick Gantley
Bibliothécaire
Ulrick Gantley

Date d'inscription : 19/01/2014

Mon personnage
Âge : 24 ans
Nationalité : Irlandaise
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeVen 14 Fév - 20:19

VIXX xx GR8U (instru.)

J'étais en train de feuilleter un magazine de films d'horreur quand quelqu'un entra dans la bibliothèque. Je n'y fis pas immédiatement attention, me contentant de jeter un coup d’œil à l'entrée. Ca aurait pu être Alice, ou mieux encore, Luckas, mais le gardien qui avança vers le bureau m'était totalement inconnu. A moins que... Si, sa tête me disait quelque chose. Bah ! Je repartis dans ma lecture.

« Hum, hum. »

Je levai les yeux de ma page et observai le gardien, pas très à l'aise dans son pantalon, qui me fixait avec insistance. Je refermai le magazine et retirai mes jambes croisées du dessus du bureau. Je me souvenais de son visage maintenant !

« Vous êtes Hervé, n'est ce pas ? »

Il acquiesça d'un signe de tête, mais ne semblait pas être ici pour me rappeler son aide au sauvetage de ma propre personne. Son visage était grave et il semblait vraiment mal à l'aise à cause de la bombe qu'il semblait prêt à lâcher.

« Je viens pour le gardien que le détenu L1233 a poignardé devant vous.
-Ah, oui ! Alors ? Il a dit quelque chose ? »

Mon cœur battait la chamade. Est ce qu'il venait m'annoncer que j'allais être mis en examen pour violence ? Je patientais, anxieux, accroché aux lèvres de Hervé.

« Il est décédé. »

J'étais partagé entre l'horreur et le soulagement. Horrifié, parce qu'il était mort des suites de la blessure que JE lui avais infligé. Et soulagé, parce qu'il ne pourrait pas me dénoncer. Officiellement, Neil était toujours le seul responsable.


Après que Hervé soit reparti, convaincu que j'étais chamboulé par le sort du gardien, je me précipitai dans les toilettes pour rendre mon petit déjeuner si durement avalé. Je restais dans la minuscule salle de bain réservé au personnel de la bibliothèque pendant de longues minutes, à tenter de me prendre. Mais enfermé ainsi avec moi même, c'était tout à fait impossible. La tentation de brûler quelque chose se faisait de plus en plus pressante. Je décidai de retourner à mon poste après m'être rafraîchi le visage, décidé à me changer les idées avec un livre. Mais je n'eus pas ce loisir. Je découvris, sur mon chemin, une jeune femme assise dans l'un des sièges raides de la bibliothèque, accompagné d'un siège. Elle n'était pas seule et je sautai sur l'occasion d'utiliser le règlement et le statut qui m'était conféré. Voilà quelque chose qui allait me distraire. Je m'approchai donc et me plantai à une distance respectable de son chien. Il n'avait pas l'air très sympathique à mon égard et je n'étais pas habitué au contact des animaux.

« Excusez moi, mais les animaux ne sont pas admis dans... »

Je remarquai alors son regard. Il ne fixait rien de particulier. Et son animal était clairement bien dressé, attentif. Oooh !

« Je suis vraiment désolé, je n'avais pas réalisé que vous étiez... Atteinte de cécité. Vous avez besoin d'aide ? Nous avons une petite section de livres en Braille. »

Vraiment pas grand chose, mais la collection totale de cette bibliothèque était ridiculement petite. J'avais estimé qu'il était déjà miraculeux de trouver des livres en Braille ici.
Revenir en haut Aller en bas
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeSam 15 Fév - 16:02

Le bruit n'était autre que celui d'une porte, ainsi que je l'avais supposé. Il fut suivi presque instantanément de bruit de pas, qui se dirigeaient vers moi. Je tournai la tête vers le nouveau venu. Le rythme de ses pas, le son de sa voix quand il me parla, tout me clamait que mon interlocuteur était un homme. Était-ce pour autant le bibliothécaire ? J'inspirai discrètement pour essayer de sentir son parfum. S'il sentait les livres autant que l'ex bibliothécaire de mon village natal (ou du moins celui où j'avais grandi), il y avait de fortes chances pour qu'il exerce la même profession.

Je ne perçus malheureusement pas de grande variation avec l'odeur ambiante, et j'en déduisis deux choses : ou il était le bibliothécaire ainsi que je l'espérai, ou mon odorat était influencé par la senteur des bouquins autour de nous. Je caressai doucement Roméo pour qu'il ne s'inquiète pas de la présence nouvelle à nos côtés et me levai pour faire face au nouveau venu.

-Excusez-moi, mais les animaux ne sont pas admis dans...

-Ah ! Je m'en doutais, veuillez me pardonner...

Il se tut, parut remarquer quelque chose, peut-être mes yeux, ce qui expliquait sa phrase suivante. "Atteinte de cécité", voilà qui était élégant ! On me qualifiait toujours d'"aveugle", voilà qui changeait agréablement. Et il avait des livres en Braille ! Merveilleux ! Je portai instinctivement la main à ma médaille, où était gravé mon nom et un numéro, 120798. Je poussai un discret soupir de soulagement, et entreprit de sourire, malgré mes maigres connaissances en matières d'expressions faciales. Car si je savais aisément modifier le ton de ma voix, même d'un iota, d'un infime variation qui indiquait tel ou tel sentiment, le domaine du visible m'était interdit.

Roméo battit de la queue, et celle-ci alla frapper à plusieurs reprises le haut de ma cuisse. Parfois, il m'arrivait d'oublier à quel point il était grand, et la réalité me revenait en pleine tête comme un boomerang... Il voulut avancer d'un pas, me tirer en avant, mais je ne savais pas si le monsieur était à l'aise ou non avec les bêtes. Après tout, mon adorable ami canin était d'une taille impressionnante et il était facile d'être intimidé par un tel chien. Je posai ma main sur son dos et il me donna un délicat coup de museau et gémissant. Quoi ? Tu veux dire bonjour ? Je doute que ce soit une bonne idée, il vaut mieux demander d'abord...

-Je vous remercie, monsieur... ? Vous êtes le bibliothécaire ? Si cela ne vous dérange pas, oui, j'aimerais bien un peu d'aide. Roméo et moi sommes arrivés hier et nous sommes un peu perdus...

Je tentai une esquisse de sourire gêné sans savoir s'il avait fonctionné. De toutes manières, je ne saurai jamais si mes mimiques avaient l'air de ce dont elles devaient avoir l'air. Je m'approchai d'un pas, juste de quoi me montrer polie sans trop rapprocher Roméo du monsieur. Je repris la parole, pour me présenter dans les formes.

-Moi, je m'appelle Ellie, Ellie Bergen. Je suis le nouveau maître-chien. Et comme vous l'avez remarqué, je suis... atteinte de cécité. Je dois donc beaucoup compter sur Roméo, mon chien, ou sur les gens qui voudront bien m'aider.

Je refermai la bouche, sans cesser de me demander si ce que je faisais n'était pas de la pure folie. M'engager dans une prison où étaient enfermés les pires détenus possibles. Et vous savez quoi ? J'étais censée les surveiller, ces détenus ! A part la jeune Alice que j'avais rencontrée la veille, aucun d'entre eux ne m'avait adressé la parole, même pas pour me railler. Peut-être étais-je réellement en train de faire une bêtise... Ou peut-être pas. J'avais perdu mon père d'adoption à cause d'un assassin, qui devait être actuellement en prison. Quelque part sur terre, dans une prison si semblable de celle-ci, et pourtant si différente. Mon travail, désormais, était de m'assurer qu'aucun détenu ne recouvrerait sa liberté avant la fin de sa peine. Je ne voulais en aucun cas que quelqu'un d'autre subisse ce que j'avais subi, je ne voulais pas que quelqu'un endure la peine de perdre un être cher parce que j'avais échoué.
Revenir en haut Aller en bas
Ulrick Gantley
Bibliothécaire
Ulrick Gantley

Date d'inscription : 19/01/2014

Mon personnage
Âge : 24 ans
Nationalité : Irlandaise
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeLun 17 Fév - 23:25

B.A.P \o/ Hurricane

Le chien commença à s'exciter et à tendre son cou vers moi. Je regrettai un peu d'avoir pris la parole. Même si dans mon pays natal, on aimait beaucoup les chiens, je n'avais jamais été à l'aise avec les animaux. Je préférai depuis l'enfance rester enfermer et lire dans mon coin. Pourtant, il ne semblait pas méchant, mais je ne pus m'empêcher d'avoir un demi pas de recul. J'étais tellement sur les nerfs depuis quelques jours, ce n'était guère étonnant. J'étais tout de même content que la maîtresse de l'animal ne puisse voir ma grimace.

« Bien sûr, je suis là pour ça, » dis je pour répondre à la jeune femme.

Elle avait évoqué un certain Roméo, mais je ne voyais personne d'autre. Sans doute quelqu'un qui était sensé l'aider à évoluer dans cette prison... Une minute ! Que faisait elle ici ? Je décidai de ne pas lui poser la question. Ces derniers temps, j'étais tellement concentré sur mes propres problèmes que j'avais beaucoup de mal à m'intéresser aux autres.
Enfin, je n'étais pas contre aider ce Roméo une fois qu'il pointerait le bout de son nez à ma porte.
La jeune femme se rapprocha un peu de moi et j'hésitai à la lui tendre ma main. Mais comme elle ne faisait rien de tel, je préférais m'abstenir, l'écoutant simplement se présenter. J'appris donc son nom et sa fonction. Maître-chien. Pourquoi pas. Elle était sans doute parfaitement capable d'exercer son métier. Mais ici ? Avec tous ces détenus à moitié en liberté ? Est ce que ce n'était pas un peu... Complètement fou ?! De toute façons, j'avais fini ma conclure que travailler ici de son plein gré était complètement débile. Si j'y étais, c'était parce que j'avais été piégé. Bien sûr, j'aurai pu m'en aller, démissionner dès que j'avais compris où j'avais mis les pieds, mais... Voilà, j'avais quelque chose à prouver. A ME prouver. Et je ne pouvais pas juger Ellie. Elle aussi avait peut être besoin de cette expérience pour continuer à vivre.
J'appris aussi que Roméo était en réalité... Son chien. Oh, je me sentais vraiment stupide maintenant, c'était pourtant tellement évident ! Au moins, je n'aurai pas à attendre l'arrivée d'une autre personne en vain.

« Et bien, je suis à votre service pour tout ce qui est de l'ordre de la bibliothèque. »

J'avais eu envie de m'autoriser un petit rire pour ponctuer ma phrase, mais il ne sortit pas.

« Suivez moi, je vais vous conduire dans le rayon qui vous intéresse. »

En chemin, je pris soin de dégager le passage et de lui signaler les endroits qui pouvaient s'avérer dangereux pour elle. J'étais hésitant et craignais d'en faire trop, n'ayant jamais été dans une situation similaire.
Une fois ma mission remplie, je la laissai seule quelques minutes et retournai à mon bureau. Je découvris avec joie que la cafetière était pleine et me servit une tasse. Autant pour masquer le goût que pour me donner un petit coup de fouet, j'y versais une lichette de wiskey. J'avais caché une bouteille du liquide ambré dans l'un des tiroirs deux jours auparavant, pour passer un peu outre la pression. Et réussir à dormir. J'avais le sentiment qu'à présent que j'étais fixé sur le sort du gardien blessé, je n'allais pas mieux m'en sortir la nuit.

Je retournai voir Ellie Bergen avec deux tasses de café fumantes dans les mains. Le breuvage était loin d'être excellent, mais il offrait la dose de caféine que l'on attendait généralement de lui.

« Du café ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeMer 19 Fév - 10:58

Donc, oui. Le bibliothécaire. Il me demanda de le suivre et je m'exécutai. Le suivre, d'accord, mais Roméo passera premier, navré monsieur. J'ai bien senti votre... pas dégoût ni aversion, juste votre... crainte ou quoi que ce soit d'approchant. Roméo s'était tendu lorsqu'il l'avait senti et du coup, ma main sur son dos avait très nettement constaté ce changement. Je pris donc le soin de le brider un peu afin que sa curiosité naturelle ne le fasse trop s'approcher.

Heureusement, il avait compris que cet homme n'apprécierait pas trop le fait d'être trop proche de lui, et se contenta de le suivre à une distance respectable, si je comparais la distance à laquelle j'entendais leurs pas respectifs. Ce bibliothécaire était fort aimable et m'indiquait précisément le chemin à suivre pour ne pas percuter d'obstacle. Vraiment, je trouvais que les gens d'ici étaient sympathiques. Peut-être que je m'étais fait des idées sur ce que je trouverai ici... Bon, après tout,  je n'étais arrivée qu'hier et n'avais rencontré que trois personnes excepté l'hôtesse de l'accueil. Et le gardien qui m'avait escortée jusqu'à ma chambre après que j'eus quitté Alice s'étant tu pendant tout le trajet, je n'avais pas plus d'éléments de comparaison que cela.

Etant de nature plutôt optimiste, je préférais me dire que la majorité devait être dans le même cas que mes précédentes rencontres. Le bibliothécaire s'arrêta finalement devant un rayonnage et me laissa seule après s'être assuré que je ne risquais plus de tomber ou de trébucher sur le moindre truc. Je lâchai la barre de Roméo et l'entendis s'étendre sur le sol frais. Il poussa un long soupir puis se calma. Il aimait bien faire ça et veiller attentivement tout en donnant l'impression qu'il dormait à moitié. En réalité, il était d'autant plus attentif à ce qui l'entourait. De plus, maintenant, il pouvait potentiellement ressentir les vibrations le plus fortes, comme les pas d'un poids lourd et humer la moindre odeur trop lourde pour rester en surface. Enfin, il entendait toujours avec la même acuité ou presque. En fait, s'il pouvait se déplacer ainsi tout le temps, au ras du sol, il y avait des chances qu'il le fasse.

Je me concentrai sur le rayon en face de moi et levai la main pour effleurer les dos des livres. Les petits points me mirent tout de suite en confiance et je me détendis d'un cheveu. Comme quoi, même si je me disais que j'étais plutôt à l'aise ici, tout mon corps se récriait du contraire. Je passai le bout des doigts sur les titres d'une douzaine de livres. Quand j'arrivai à nouveau sur des livres plats, sans inscriptions lisibles pour moi, je me rendis compte que l'expression "une petite section" caractérisait tout à fait le cas présent. En effet, une douzaine de livres, c'est peu. Peut-être pourrais-je demander à ce qu'on en rachète ? Et éventuellement aider financièrement, après tout, je devais être la seule à m'en servir...

Pendant que je pensais cela, je refaisais un passage sur les titres des livres et m'arrêtai sur l'un d'eux, que j'avais remarqué dès le départ. Une Bible. La mienne était si usée que je ne parvenais presque plus à la lire. Pourtant, je la gardais. C'était le seul souvenir qu'il me restait de mon père, et je ne l'abandonnerais pour rien au monde, même quand elle commencerait à s'effriter entre mes doigts. Je poussai un discret soupir et Roméo lâcha un gémissement, un de ces pleurs de chien à la fois attendrissant et attristant. Lui aussi pensait au père Wilhelm, et à lui aussi il lui manquait. J'essuyai d'une main distraite l'esquisse de larme qui avait coulé sur ma joue et reportai mon attention sur les livres.

A ce moment-là, le bibliothécaire revint, et ses bruits de pas me confirmèrent que c'était bien lui. Il marchait cependant un tout petit peu plus lentement, comme s'il craignait de...

-Du café ?

...renverser quelque chose. Dans le cas présent, du café. Je me détournai du rayonnage de livres et le regardai. Enfin... le regarder, vous vous doutez bien que je ne le voyais pas, mais je dirigeais mon visage dans sa direction. Vous n'allez pas chipoter si j'utilise le verbe "regarder", si ? Enfin bref. Sa proposition me surprit. Personne ne m'avait proposé quoi que ce soit, alors je décidai d'accepter.

-Oui, volontiers. Merci beaucoup, monsieur.

Je bus une gorgée, doucement, pour ne pas me brûler, et dus forcément grimacer à cause de l'amertume. Il était vrai que je préférais le thé, mais on ne refuse pas une boisson chaude que l'on nous offre si gentiment. Je m'appliquai à boire doucement, pour ne pas me griller une papille, comme cela m'était arrivé plus d'une fois, puis repris la parole.

-Encore une fois, je vous remercie. Même si j'ai une nette préférence pour le thé, c'est agréable. Au fait, comment vous appelez-vous ?

Cette fois, je ne tentai pas la mimique faciale, sachant pertinemment que j'échouerai à donner à mon interlocuteur la bonne expression, me contentant de faire varier ma voix. Quand je me tus, je savourai l'odeur chaude et affectueuse du café tout en percevant derrière la senteur du papier et du bois. A mes pieds, Roméo geignit, quémandant une caresse que je ne pouvais lui accorder pour le moment, puisque j'avais les mains pleines.
Revenir en haut Aller en bas
Ulrick Gantley
Bibliothécaire
Ulrick Gantley

Date d'inscription : 19/01/2014

Mon personnage
Âge : 24 ans
Nationalité : Irlandaise
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeMer 19 Fév - 14:12

Mylène Farmer -- XXL

La jeune femme tourna son visage dans ma direction et accepta la tasse que je lui tendais. Ses doigts s'enroulèrent autour de la faïence sans que j'ai besoin de l'aider et je haussai un peu les sourcils, impressionné. Je bus en même temps qu'elle, appréciant surtout la saveur du whiskey et la chaleur du café dans ma gorge. Je me sentais déjà mieux, par anticipation.
Ellie Bergen précisa qu'elle appréciait plus le thé, mais je ne pouvais malheureusement pas lui faire ce plaisir. Je ne possédais rien pour la satisfaire. Et puis, elle me fit délicatement remarquer que je ne lui avais pas rendu la politesse qu'elle m'avait faite un peu plus tôt. Gêné de mon propre comportement, je m'empressai de lui dévoiler mon identité.

« Je m'appelle Ulrick Gantley ! Je travaille ici depuis peu. »

Je m'adossai au mur et pliai un bras contre mon estomac tout en buvant de nouveau. Par terre, le chien gémissait en direction de sa maîtresse. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait, mais ça ne semblait pas bien méchant puisqu'elle ne réagit pas.

« Je ferai des commandes pour vous le mois prochain. Si vous désirez un titre en particulier, vous n'aurez qu'à m'indiquer ça à mon bureau. »

Je songeais alors à tout ce qui pouvait lui arriver d'ici là. J'avais failli mourir, plusieurs fois estimais-je. Mais pire que cela, j'avais dépassé la ligne qui était sensée me séparer de tous les criminels résidant ici. J'engloutis le reste de mon café en regrettant qu'il ne s'agisse pas seulement d'alcool. J'essayai bien de me retenir mais plus je regardais la jeune femme, plus cela devenait difficile. Finalement, je craquai.

« Mademoiselle, allez vous en. Rester à DearDeath ne fera que bousiller votre vie ! Vous venez d'arriver, vous avez encore une chance de pouvoir vous échapper. … Quelle que soit la raison pour laquelle vous êtes venue travailler ici, ça n'en vaut pas la peine. Vraiment pas. »

La première fois que j'avais décidé de tenter le coup, je m'étais dit que mon séjour à DearDeath allait me transformer en bien, révéler des bons côtés cachés, pourquoi pas du courage même. Et si j'avais été transformé, ce n'était pas du tout dans le bon sens. Je sentais que peu à peu, je me transformais en monstre. Je ressentis tout à coup le besoin d'allumer quelque chose et pris la décision de commencer à fumer. Ca me donnerait un prétexte pour griller un truc sans attirer l'attention.

« En restant ici, vous risquez de changer. A un point que vous aurez peur de vous mêmes. »

Ma voix était lugubre et je repensais à Ayame, lorsqu'elle m'avait accueilli. J'avais eu peur et puis m'étais rassuré en faisant la connaissance de Luckas et d'Alice. Et puis, finalement... Je m'étais rendu compte que la première impression avait été la bonne. J'aurai dû tenir compte des avertissements. J'aurai dû prendre mes jambes à mon cou dès que j'avais vu le mot « jail ».
Revenir en haut Aller en bas
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeSam 22 Fév - 23:27

-Je m'appelle Ulrick Gantley ! Je travaille ici depuis peu.

-Enchantée, monsieur Gantley, dis-je doucement.

Je bus une nouvelle gorgée de café brûlant, savourant le goût rond sur mon palais. J’avais beau préférer le thé, le café me remontait également le moral, et j’en avais bien besoin pour le moment. Le silence pesa quelques instants avant qu’Ulrick reprenne la parole.

-Je ferai des commandes pour vous le mois prochain. Si vous désirez un titre en particulier, vous n'aurez qu'à m'indiquer ça à mon bureau.

Je pris le temps d’avaler une nouvelle gorgée avant de répondre.

-Je vous remercie. Je ne suis pas bien difficile, le moindre livre me suffira, pour peu que je puisse lire.

Ulrick finit rapidement son café, puisque je ne l’entendis plus respirer régulièrement entre chaque gorgée. Il y eut un moment presque silencieux, où je ne perçus qu’un bruit de déglutition. Ce bref moment de solitude me permit de penser à ce qui allait se passer durant les prochains jours. Allais-je trouver une raison valable qui me pousserait de l’avant ? Allais-je devenir comme ces fantômes vivants que je croisais dans les couloirs et qui puaient le désespoir à plein nez ? Je ne voulais pas que cela m’arrive. Je voulais pouvoir continuer à me battre sans ressentir cet abatte-ment.

-Mademoiselle, allez vous-en. Rester à DearDeath ne fera que bousiller votre vie ! Vous venez d'arriver, vous avez encore une chance de pouvoir vous échapper. … Quelle que soit la raison pour laquelle vous êtes venue travailler ici, ça n'en vaut pas la peine. Vraiment pas.


Sa voix avait rompu le silence et déchira ma conscience comme une lame de rasoir. Bousiller ma vie ? M’échapper ? Est-ce qu’Ulrick considérait pour sa part que sa vie était foutue, que sa seule chance de survie était la fuite ? Comme un détenu ? J’étais venue travailler ici pour me rendre utile et empêcher des prisonniers de recouvrer la liberté avant d’avoir payé leur dette envers la société. Je ne voulais pas partir, je ne pouvais pas partir. Je pensai à Wilhelm, à sa gentillesse, à tout ce qu’il avait fait pour moi. Il m’avait accueillie chez lui alors que je n’étais à l’époque qu’un poids mort, inutile. Il m’avait appris à lire, à écrire, à m’ouvrir aux autres. Il m’avait appris tout ce qu’il savait et il m’avait offert Roméo. Mon meilleur ami, mon confident, ma peluche. Presque comme un frère. Je voulus répondre, mais Ulrick avait déjà repris.

-En restant ici, vous risquez de changer. A un point que vous aurez peur de vous-même.


De quoi pourrais-je bien avoir peur ? J’avais déjà vécu ce qui me faisait peur. Mon père était mort, et j’avais aidé la police à l’arrêter. Qu’est-ce qui pourrait bien me plonger dans la terreur maintenant ? Je m’aperçus alors seulement que jamais je n’avais envisagé la mort de Roméo. Or, c’était quelque chose qui, maintenant que j’y pensais, me plongeait dans une angoisse pure.

-Je ne peux pas. Je dois rester ici. Pour moi, pour mon père, pour ce qui est Juste. Je dois rester. Et je resterai. Peut-être que quelque chose vous a découragé de continuer à remplir votre fonction, mais même si je changeais d’avis, je ne pourrais pas quitter cet endroit.

Ma voix était douce, pour amoindrir la dureté de mes paroles. Je ne voulais pas me mettre Ulrick à dos, je ne voulais pas qu’il m’en veuille. Mais d’un autre côté, je ne tenais pas non plus à ce qu’il essaie à nouveau de me convaincre de démissionner.

-Qu’est-ce qui vous a fait changer, vous ? Si ce n’est pas indiscret de demander, bien sûr.Je me tus un instant, très bref, puis continuai : je suis vraiment désolée, cela ne me regarde en rien… Excusez-moi, oubliez ma question...

Je baissai la tête et posai la tasse à mes pieds pour cajoler Roméo qui n’avait cessé de pleurnicher. Je passai la main sur sa grosse tête de bon chien et le gratouillai juste derrière les oreilles. Il remua la queue, et celle-ci alla taper contre le bois d’une étagère.
Revenir en haut Aller en bas
Ulrick Gantley
Bibliothécaire
Ulrick Gantley

Date d'inscription : 19/01/2014

Mon personnage
Âge : 24 ans
Nationalité : Irlandaise
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeDim 23 Fév - 15:45

the GazettE // Beautiful 5[shit]ers

[Dsl c un peu déprimant x)]

Ellie Bergen refusa gentiment mon offre. J'en haussai les épaules, indifférent, finalement. Je faisais juste mon travail et en ce moment, sans âme, sans envie, sans conviction. Tout ce qui me préoccupait était ma petite vie privée et mon travail était une forme d'échappatoire. Par une illusion bien sympathique, je m'imaginais que la bibliothèque était pour moi un sanctuaire et que personne ne pourrait venir m'y déranger. Ou m'arrêter. Un sanctuaire... Je tournai la tête pour fixer un coin de la bibliothèque que je distinguais, même à cette distance. Celui qui était particulièrement plongé dans les ombres. Un malaise fit revenir ma nausée de tout à l'heure. Mais je ne comprenais pas pourquoi. Je mis cela sur le compte de l'alcool, j'avais peut être un peu forcé la dose. Je posai alors ma tasse sur la première table venue, décidant d'aller boire un vrai café un peu plus tard, au réfectoire.

« Comme vous voudrez, répondis je en essayant de masquer la teinte lugubre de ma voix. Si vous changez d'avis, vous n'aurez qu'à venir me voir. »

Après que je l'eus avertie des dangers de DearDeath, je m'attendais naïvement à ce qu'elle prenne les jambes à son cou. Malheureusement, elle était déterminée. Déterminée à foutre sa vie en l'air pour une cause juste ? Selon moi, la justice avait perdu sa place ici. Les détenus étaient des cas désespérés qui avaient échappé de peu à la peine de mort. Les gardiens étaient sûrement punis lorsqu'ils étaient envoyés ici, ou complètement malades. … Que faisait Luckas ici alors... ? Je mis cette question de côté, décidé à aborder le sujet avec lui un jour prochain.
Même moi, j'avais été envoyé ici parce qu'on me considérait comme potentiellement dangereux. Et ce potentiel avait récemment été dévoilé, exploité et amplifié. Il y avait des chances pour que je meurs ici, derrière les barreaux. Et sans doute pas de ma belle mort.
Oui, DearDeath était une décharge pour les gens dont on voulait se débarrasser.

Je soupirai, dépouillé de toute volonté. Si elle ne voulait pas m'écouter, tant pis. Je n'étais pas attaché à elle. J'avais juste pitié. Elle se condamnait elle même.

« Si vous y tenez. Mais je vous aurai prévenue. »

A moins qu'elle réussisse à garder la tête hors de l'eau. Après tout, j'avais des antécédents. Elle était peut être saine d'esprit et parviendrait à s'en sortir indemne. Je me surpris à l'espérer, de tout mon cœur. Si au moins une personne pouvait franchir les portes de cette prison victorieuse, j'avais l'impression que cela me soulagerait.
Etonné, j'essuyai la larme qui avait coulé du coin de mon œil. Une larme d'espoir ou de peine ? Je n'aurai pu le déterminer.
Curieuse, Ellie Bergen me demanda en quoi j'avais changé. Et pourquoi. Avant de se rétracter timidement.
Je laissai planer le silence qui s'installa ensuite, seulement brisé par la joie mal placée du chien. Je réfléchissais. J'avais terriblement envie de lui répondre. Mais je ne pouvais pas, pas sans me trahir. Et j'avais terriblement peur d'être reconnu coupable de mes forfaits. Plus encore que d'en subir les réelles conséquences. Finalement, je trouvai un compromis.

« Ce qui m'a changé, c'est la violence qui règne en permanence ici. Physique ou psychologique. Elle a révélé mes bas instincts les plus vils. Seul un esprit fort, vraiment fort je veux dire, peut résister à la tentation de sombrer. Cet endroit vous ôte toute envie de lutter. »

Sans doute qu'à l'origine, cela devait seulement s'appliquer aux détenus. Pour qu'ils n'aient aucune volonté de s'échapper ou de combattre. Mais ça atteignait chaque être qui vivait entre ses murs.
Je contemplai un instant le chien. Et mon cœur s’étreignit un peu plus.

« Vous l'aimez, Roméo, n'est ce pas ? Pourquoi lui infliger ça. »

Je ne serai pas surpris de voir l'animal perdre toute joie de vivre dans le mois prochain.
Revenir en haut Aller en bas
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeMar 25 Fév - 19:48

[C'est ptête un chouïa trop court, tu me diras si ça va, mais j'ai galéré à trouver une bonne idée, même si au final j'suis plutôt contente de moi ^^]


Le bibliothécaire m'avait avertie, et je sentais bien au ton de sa voix que mon choix n'était pas exactement celui auquel il s'attendait. En effet, qui pouvait être assez dingue pour rester ici sans avoir quelque chose à expier ? Après ma question pour le moins audacieuse, je n'aurais pas été surprise que, vexé ou indigné, il me laisse en plan et s'en aille. Je m'apprêtai à me tourner à nouveau vers les rayonnages pour trouver un autre bouquin à lire quand il reprit.

Ce qui m'a changé, c'est la violence qui règne en permanence ici. Physique ou psychologique. Elle a révélé mes bas instincts les plus vils. Seul un esprit fort, vraiment fort je veux dire, peut résister à la tentation de sombrer. Cet endroit vous ôte toute envie de lutter.

Sa tirade me plomba le moral en une fraction de seconde. Imperceptiblement, ou presque, je me mis à trembler. Je repensai au chauffeur de taxi d’hier, qui m’avait prévenue que dans quelques mois, voire moins, le supplierai le ciel de me faire quitter cet endroit. Je n’avais pas écouté ses paroles à la limite de ce qu’on m’avait enseigné comme étant un blasphème. Aujourd’hui, je me rendais compte que j’aurais peut-être dû le faire… Si je n’étais jamais venue, je n’aurais pas eu à contrecarrer d’éventuels plans tordus de la part des détenus pour s’évader. Pour autant que certains d’entre eux aient cette niaque, dont Ulrick disait qu’elle disparaissait entre ces murs. Puis il m’acheva finalement avec seulement quelques mots, qui firent l’effet d’un coup de poignard en plein cœur.

-Vous l'aimez, Roméo, n'est ce pas ? Pourquoi lui infliger ça.

Je me laissai tomber sur le sol frais et entrepris de fermement retenir mes larmes. Mon chien, mon ami, blessé ? Non… Aux mots du bibliothécaire, j’avais eu une sorte de sale pressentiment, le genre qui vous donnait l’impression que quelqu’un allait vous agresser dans l’instant. Le genre qui vous faisait mal au ventre de peur. Mon imagination débordante avait fait le reste du travail et une terrible idée s’était fait sa place dans ma tête.

J’entendais Roméo geindre pitoyablement, loin de moi, et tandis que j’essayais de m’approcher de lui, péniblement, en trébuchant sur tous les trucs imaginables et possibles au monde, un rire machiavélique retentissait tout autour de moi. Quand je trouvai enfin Roméo, il peinait à respirer et pleurait, le souffle court. Alors que je tâtonnais à la recherche de la source de sa douleur, je tombai sur ce qui n’allait pas. Quelqu’un l’avait amputé du bout de sa patte avant droite. Je retins mon souffle dans un demi glapissement de terreur et enchaînai sur les larmes, les vraies.

Puis je repris conscience de mon environnement, et d’Ulrick, qui devait probablement se demander pourquoi je venais de me mettre à trembler si violemment que c’en étaient limite des convulsions. J’appelai doucement :

-Roméo... Viens me voir… Viens... Viens te dis-je, j’ai besoin de toi…

Il s’approcha lentement, pas sûr de comprendre la cause de mes pleurs, puis il posa son museau dans mon cou et je m’empressai de le serrer fort  dans mes bras. Je m’étais promis de ne plus pleurer après la mort de mon père. Jusqu’à présent, ça n’avait pas été trop dur. Je me rendais compte aujourd’hui à quel point j’avais été bête. A quel point le monde était encore plus cruel (et surtout cette prison) que ce à quoi je m’attendais de prime abord.

Je séchai mes larmes d’un revers de la main, mouillant la manche de mon nouvel uniforme, et levai la tête vers Ulrick.

-Merci de votre avertissement, sincèrement. J’aime mon chien plus que tout au monde, je l’aime si fort que s’il lui arrivait quelque chose, je crois que j’en mourrais de chagrin. Mais je ne peux me soustraire à mes obligations. Je resterai. Merci tout de même de m’avoir prévenue.

Je me tus encore un instant avant de reprendre, gênée qu’une simple discussion au sujet de bouquins puisse se terminer de la sorte :

-Je vais prendre ces deux livres s’il vous plaît.
Revenir en haut Aller en bas
Ulrick Gantley
Bibliothécaire
Ulrick Gantley

Date d'inscription : 19/01/2014

Mon personnage
Âge : 24 ans
Nationalité : Irlandaise
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeMar 25 Fév - 22:02

Seungri ♪ What can i do

Elle s'effondra. Je ne comprenais pas la raison de ce relâchement. Une seconde plus tôt, elle semblait plutôt sûre d'elle et soudain... Atterré, je réussis à m'en vouloir. Je n'aurai pas dû insister, toucher au sujet du chien. Je... Elle n'était pas moi. Je ne devais pas m'identifier aux gens. Peut être que l'effet DearDeath, je l'imaginais. Peut être qu'il n'y avait qu'à moi que cela arrivait. Après tout, je n'avais jamais entendu parler d'un gardien devenu fou dangereux à cause de l'ambiance malsaine d'ici. Mais que j'étais stupide ! Maintenant, c'était sûr, j'avais tué sa volonté.
Elle tremblait, semblait plonger dans une sorte de souvenir horrible ou quelque chose de ce goût là. J'aurai aimé la secourir, mais quoi faire ? M'asseoir à ses côtés et attendre n'était pas une solution. Bêtement, je regardai autour de moi, comme si j'avais pu trouver un boîtier « briser la glace en cas de crise de nerfs ». Finalement, j'aurai aimé que ce genre de boîtes de secours existe.

Ellie Bergen se mit à pleurer et appela son chien, qui se précipita dans ses bras pour lui prodiguer tout le soin qu'elle réclamait. Je me mordis la lèvre. Quel idiot je faisais. Vraiment. Je l'avais complètement démoralisée.
Elle me remercia pourtant de mon attention et je ne m'en sentis que plus dégoûtant. Je ne dis rien, mais mon visage exprimait toute la dureté de mes sentiments à ma propre encontre. Elle ne pouvait les voir et je m'en estimais heureux.

« Ne me remerciez pas. Je suis désolé de vous avoir dit une chose pareille. Vous êtes sa maîtresse, vous saurez vous occuper de lui et le protéger. Vous n'êtes pas... Un monstre. »

Non, le monstre c'était moi. Seulement moi.
J'aidai Ellie Bergen à se relever, saisissant son avant bras fermement, ainsi que ses livres de l'autre main. En la soulevant, je pris soin de ne pas même frôler Romeo, qui continuait de m'inquiéter. J'ignorais s'il sentait ma peur mais, en tout cas, il ne chercha pas à me faire le moindre mal. En tout cas, dès que ma tâche fut accomplie, je reculai pour m'éloigner du couple.

« D'accord, je vais vous les enregistrer. Vous pourrez revenir quand vous voudrez pour lire ici même. Vous serez tranquille, très peu de personnes fréquentent la bibliothèque. »

Il y avait Alice et... Je restai soudain immobile, le regard perdu dans le vide. Alice et... Une impression de violence et de dégoût fit monter la bile dans ma gorge. C'était une sensation qui m'était familière mais je ne savais pas pourquoi. A quoi était elle associée ? Quelqu'un d'autre ? … Alice et... Qui était venu ici ?
Un frisson violent me secoua l'échine et je revins à la réalité, avec un début de migraine en cadeau.

« Je vais au bureau. »

J'avançai, escomptant que le chien me suivrait si elle le voulait, pour la guider. J'étais trop chamboulé pour l'aider à se déplacer.
Une fois que j'eus tamponné les étiquettes à l'intérieur de la première de couverture et inscrit les titres sur l'ordinateur, je sortis un tube d'aspirine d'un tiroir, ainsi qu'une petite bouteille d'eau jamais ouverte. Problème : les cachets étaient effervescents. Après un soupir agacé, je rangeai le tout, résigné à subir la douleur un moment encore.

« Voilà. »

Je déposai les livres sur le bord du bureau, intentionnellement de manière bruyante.

« Ca ira pour retrouver votre chemin où désirez vous que je vous accompagne ? »


[Je ne savais pas si tu voulais terminer là donc j'ai laissé ouvert, mais si tu veux poursuivre, je pourrai trouver un rebondissement =)]
Revenir en haut Aller en bas
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
Fréquentations :

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitimeMer 26 Fév - 21:30

-Vous n'êtes pas... Un monstre.

La façon dont il dit cela causa plusieurs réactions en moi. La première, une impression qu'il se considérait lui-même comme tel, peut-être son intonation qui me mettait sur la voie. La seconde, c'était que du coup, je me demandais s'il n'y avait pas la possibilité, quelque part, que je sois ce monstre qu'il pensait que je n'étais pas. Peut-être que l'idée de venir ici relevait d'un masochisme profond et caché. Ou peut-être, pour rester dans le couple antithétique, étais-je sadique vis à vis de Roméo, qui devait souffrir autant que moi ici.

Puis Ulrick reprit les commandes et m'aida à me relever. La force de sa main sur mon bras me fit un peu peur, me rappelant le forcené qui m'avait volée, il y a longtemps, alors que je rentrais chez moi. Sa poigne m'avait déstabilisée, d'autant plus que Roméo ne savait pas comment réagir face à une telle situation. Alors le voleur, pour appuyer son discours menaçant (ce qui était totalement inutile, puisque je comptais lui céder tout mon argent), avait sorti une lame et l'avait faite courir le long de mon bras. Là même où Ulrick me tenait à l'instant pour m'aider. Le contraste entre ces deux hommes me donna des frissons. L'un était animé de bonnes intentions, même si ses méthodes laissaient un peu à désirer au niveau du tact... Mais bon, je ne lui en voulais pas. C'était... inhabituel de discuter avec une aveugle qui débarquait sur votre lieu de travail en prétendant être tout à fait capable d'exercer son métier. A savoir, maître-chien. Maître chien dans une prison pour détenus particuliers.

Il se saisit également de mes livres, et m'annonça qu'il allait les enregistrer. J'allais pouvoir emprunter mes deux bouquins. J'étais heureuse, surtout après notre discussion, avoir une fin de conversation un peu plus normale était quelque chose qui me remontait le moral.

-Je vais au bureau.

Roméo s'empressa de me donner un coup de museau pour que je me saisisse de la barre qui lui servait à me guider. Je l'attrapai et mon chien fit un pas en avant, pour m'entraîner doucement en avant. Je suivis le rythme et rejoignis le bibliothécaire à son bureau. Les bruits résonnaient un peu plus à cet endroit, et je supposai que cela signifiait que la zone était un peu plus vide de rayonnage qu'ailleurs.

Ulrick posa bruyamment les livres sur le comptoir, pour m'indiquer où ils se trouvaient. Cela eut pour effet immédiat de me faire grimacer, le son étant puissant pour mon ouïe, et Roméo se raidit. Je portai la main à ma chaîne pour y effleurer ma petite croix. Ce simple geste me rassura et je pris les livres. Leur contact doux et piqueté de petits points acheva de calmer mon cœur, qui avait encore du mal à suivre mon air serein extérieur. Intérieurement, j'étais encore ébranlée par ce qu'Ulrick m'avait dit.

-Merci beaucoup, Ulrick. Je pense de que je reviendrai souvent.

-Ca ira pour retrouver votre chemin, ou désirez-vous que je vous accompagne ?

Roméo me poussa un peu du bout de la truffe en gémissant. Il avait senti mon malaise, même si je ne m'avouais pas celui-ci à moi-même.

-Non, ça ira. Je pense que Roméo ne se perdra pas. Merci quand même. Je vous souhaite une bonne journée, monsieur Gantley, ajoutai-je d'un ton joyeux.

Mon chien prit la direction de notre duo et me tira en avant, vers ce que j'espérais fortement être la sortie. En effet, malgré mon assurance devant le bibliothécaire, je craignais que Roméo ne s'égare quelque peu... Quand il trouva la porte, je l'ouvris, et quittai la bibliothèque avec un soupir mi soulagé, mi déçu. Soulagé, parce que j'échappais à une éventuelle suite de conversation perturbante. Déçu, parce que je quittais la seule personne avec qui j'avais eu une véritable discussion d'encouragement à la fuite. Et, quelque part, je devais tout de même être un peu maso...

Je me remis en marche, mes deux bouquins sous le bras.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Empty
MessageSujet: Re: Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?   Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ? Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Excusez-moi, mais... vous avez des livres que je puisse lire ?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Les corbeaux savent-ils lire?
» « C'est un psychopathe mais, eh ! C'est notre ami ! Qu'est-ce qu'on y peut ? » # Ben.
» Liam Gantley, la mort, oui, mais avec le sourire
» Moi et vous? Merci
» Qui êtes vous?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Deardeath Jail ::  :: Rez-de-chaussé :: Bibliothèque :: RP's terminés-