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 SPICE OF LIFE

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MessageSujet: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeJeu 13 Mar - 22:09

.SPICE OF LIFE.

Où Liam consulte.

Merci, Caciope. Tu peux t'en aller. J'ai le dossier de cette psy sous les yeux. La psy de la prison. J'ai entendu dire qu'elle avait vu Ulrick. J'ai entendu dire qu'elle n'était pas très douée. J'ai entendu dire qu'elle était déprimée. C'est un mets de choix apporté sur un plateau d'argent avec déjà la petite feuille de laurier sur le dessus à ce stade là. Elle va être un plaisir à voir et sûrement aussi un plaisir à briser.
J'adore les psys. Elles - ou ils d'ailleurs mais les hommes sont moins intéressants – sont toujours délicieuses à torturer. Généralement elle ont un problème profond. Ma dernière psy était aveugle, mon avant-dernière était une lesbienne refoulée et l’antépénultième était une fille de riche violée à plusieurs reprises par son père. Je dois dire que cette dernière me faisait vraiment de la peine. Je déteste les violeurs autant que je hais les oiseaux.
Il y a une photo dans le dossier. Je fais la moue. Elle n'est pas belle. Je n'aime pas les asiatiques. Trop maigres, trop frêles, pas assez rousses. Oh bien sur, les coréennes sont les pires. Mais les japonaises me dégoûtent assez aussi. Oui, japonaise, sans hésiter. Elle a ces traits fins particuliers. Mais elle a quelque chose d'un peu moins … Parfait. Elle ressemble un peu moins à une poupée désarticulée. J'ai toujours adoré la culture asiatique mais je dois avouer que les Irlandaises et les Espagnoles ont toujours été reines dans mon cœur.
Son nom. Son nom me frappe comme une balle de base-ball en plein visage. Ayame. Je me souviens d'Ayame comme si c'était hier. Cette nuit pluvieuse où je l'ai rencontré, cette passion dévorante dans  ses yeux, ses lèvres charnues, ses cuisses qui s'écartaient si facilement. Je m'en souviendrais toute ma vie, de cette nuit à Busan.
Cette pute ! Je rejette la tête en arrière si violemment que je me la cogne contre le mur. Tellement fort que mon animal de compagnie me demande si ça va. Bien sur que ça va. Maintenant qu'elle est morte. Elle bossait pour le camp adverse. Je l'ai rencontré quand je travaille pour SeunHon à Séoul. J'avais trouvé ça intéressant de m’enrôler dans la mafia coréenne à l'époque. Et bien sur, SeunHon et ses hommes essayaient par tous les moyens de virer les ressortissants japonais de leur territoire. Une guerre des gangs avaient éclaté et j'avais failli y laisser ma peau à cause d'elle. Une sombre histoire. En tout cas, ma Ayame était bien plus jolie que cette psy. Sans doute parce qu'elle vivait vraiment.
Et plus vieille aussi. Cette femme en est à peine une. Je me demande pourquoi elle est venue s'enterrer ici. Une histoire de famille ? Cette partie est marqué confidentielle. Même un gardien comme Caciope ne peut pas m'obtenir autant d'infos qu'il me faudrait. Enfin, au moins, je sais qu'elle n'est pas très jolie et qu'elle dort en chambre 1, au troisième étage. Quand je me lève, Abel fait mine de vouloir m'accompagner mais je lui assure que je n'ai pas besoin de lui là dessus.
La nuit vient à peine de tomber quand je sors de ma cellule, escorté de Caciope qui m'attendait biens sagement dans le couloir. Non Abel, cette fois j'y vais seul, sinon la gentille dame se sentira agressée. Bien qu'en fait je veuille réellement l'agresser, je ne vais pas lui révéler si facilement. Je ne suis pas si bête quand même. En fait, je ne suis pas bête du tout. Sinon je ne serais pas ici mais sûrement en train d'élever des moutons dans les campagnes de mon Irlande natale. Ou peut-être que ma classe innée m'en empêcherait. Mais il se trouve que je suis un être supérieurement intelligent et que je vois le monde comme il est vraiment. Un monde que Dieu a abandonné. Oh, je ne me prendrais jamais pour Dieu, ce serait péché. Je dirais juste que je peux comprendre ses desseins.
Quand j'entre dans la chambre de la psy, elle est vide. Je me suis bien débrouillé là dessus. Je m’assoit sagement sur le lit de droite et m'adosse au mur avant d'ordonner à Caciope de partir. J'ai apporté un livre avant de partir, au cas où je doive attendre longtemps. Je suis souriant, j'aime être ici. Dans un endroit propre avec des lits confortables et une odeur nette dans transpiration. Je devrais être ici. Je mérite ça. Bon, j'attendrais le temps qu'il me reste à attendre avant de partir. Je ne dois pas éveiller les soupçons.
Alors je lis tranquillement, la porte s'ouvre et je souris, claquant mon livre après y avoir placé un marque page.


« Bonsoir Madmoiselle Shizuka, je vous attendais. »

Je me lève en arborant ce bon vieux sourire qui a conquit tant de cœur.

« Rien ne vous servira de hurler, tous les gardes de l'étage sont sous mon emprise. Qui plus est, je veux juste discuter. Asseyez-vous. »

Lui proposer de s'asseoir dans sa propre chambre, gonflé vous dîtes ? C'est ma nature propre de vouloir mettre les gens à l'aise.
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Ayame Shizuka
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Ayame Shizuka

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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeVen 14 Mar - 4:58


Quel homme est sans erreur ? Et quel roi sans faiblesse ?
Voltaire, Brutus


Avais-je déjà dit que la malchance m'aimait ? Sûrement. Je finissais par me demander si elle ne se rabattait pas sur moi par dépit. Ou ce que j'avais pu faire, dans une vie antérieure, pour que mon karma s'acharne ainsi.

La journée avait plutôt bien commencé, pourtant. Je m'étais occupé du rendez-vous mensuel de "Gros Bobo", et j'avais été surprise de constater qu'il s'exprimait bien plus par ses dessins à la craie que par sa voix. En fait, cet homme me rappelait de plus en plus un enfant capricieux qui aurait eu de gros problèmes pour gérer sa colère. Et après ça ...
J'avais décidé de prendre ma journée. C'était l'un des rares jours où je savais la directrice trop occupée pour me rappeler le nombre astronomique de dossiers que j'étais sensé avoir empilés sur mon bureau.
Je m'étais donc rendue en ville, pour ma première séance de thérapie. Oh, il ne s'était rien passé de spécial. En fait, durant une heure, il n'avait s'agit que de faire connaissance. Je n'avais parlé que de ma vie, et un peu de mon père. Rien de vraiment blessant, et en définitive, j'avais même réussi à passer un bon moment. J'avais enchaîné avec des exercices de relaxation, et une douche.

Une douche qui aurait pu assombrir mon humeur, si j'avais porté la moindre attention à la cicatrice calligraphiée qui ornait mon dos. Mais cette fois-ci, je l'avais totalement ignorée. Je crois que je commençais à me faire à l'idée de n'être que ... le jouet de quelqu'un. Je commençais à m'adapter à cette façon de me voir. Comme une propriété. La propriété d'un cinglé, bien sûr, mais une propriété qui a encore sa vie à mener.

En fait, il s'agissait de l'un des rares jours où je ne faisais pas tout pour m'accabler. Mes émotions jouaient les montagnes russes, ces temps-ci, en alternant les phases de profonde déprime et celles où je me reprenais subitement en main. Mais je gardais l'espoir de me fixer sur la seconde phase, un jour. J'espérais seulement que j'y parviendrais le plus tôt possible. Je m'étais brièvement fait la réflexion qu'au final, seule une visite du Britannique aurait pu ruiner le bien-être que je commençais à ressentir. J'étais vraiment trop naïve ...

En entrant dans ma chambre, plutôt détendue, vêtue simplement d'un peignoir et avec mes cheveux trempés, je m'étais attendue à tout ... sauf à y trouver un détenu. Mon premier réflexe fut de me demander ce qu'il faisait là. Un réflexe aussitôt balayé par autre chose ... son sourire. Son sourire avait quelque chose de malsain. Quelque chose qui remplaça toutes les questions que j'aurais pu poser par un regard, un simple regard en direction de ma valise.
Les vêtements que j'avais portés se trouvaient dedans, et le bipeur d'Isaac, également. Est-ce que je pourrais m'habiller, en profiter pour appeler le gardien ?

"Bonsoir Mademoiselle Shizuka, je vous attendais."

Et m ... Mais qui était ce type ?! Il devait faire partie des dossiers que j'avais sur mon bureau, mais ... Je me mordis la lèvre, par réflexe, cherchant à restituer son visage. J'étais persuadé de l'avoir vu ... Et ...
Gantley.
Je me souvins soudain que ce nom m'avait frappé, parce qu'il était identique à celui du bibliothécaire. C'était pour cette même raison que je n'avais pas souhaité aller plus loin que la page de garde, dans la lecture du dossier. Parce que, stupidement, je m'étais dit que je demanderais à Ulrick s'il préférait que je déterre ses secrets de famille avec ou sans lui. Quelle pauvre idiote je faisais !
Je me retrouvais maintenant dans une pièce avec un détenu, sans rien savoir d'autre que son nom, ses crimes, et son visage. Une sombre imbécile, je vous dis.
Pourtant, je me contentais de baisser les yeux un instant ... et de les relever. Pour les planter dans ceux du prisonnier. Des yeux verts, que je détestais déjà sans savoir pourquoi. Et son sourire ... Son sourire, trop poli pour être honnête.

"Rien ne vous servira de hurler, tous les gardes de l'étage sont sous mon emprise. Qui plus est, je veux juste discuter. Asseyez-vous."

Bien sûr ... j'étais peut-être naïve, mais il y avait des limites à ma candeur. On ne plaçait pas les mots "rien ne vous servira de hurler" et "je veux juste discuter" dans la même phrase. Pas quand on était armé de bonnes intentions.
Sans compter ... qu'il m'invitait à m'asseoir sur mon lit. Ben voyons. Trop aimable. Mon père avait peut-être exagéré l'importance de l'apprentissage des règles de politesse et de courtoisie, durant mon adolescence, mais le résultat était là ; J'avais horreur des personnes qui s'invitaient chez vous, encore plus si elles s'y conduisaient comme chez elles.
Je sentais mes muscles se raidir, comme pour me signaler qu'il ne fallait pas que j'obéisse. Ou pour s'apprêter à recevoir des coups. Oui ... c'était très mal me connaître qu'envisager que je me soumettrais aux ordres d'une personne qui n'avait aucune autorité légitime sur moi. Petite, j'avais déjà du mal à me plier à mes parents. Alors obéir à quelqu'un qui ne m'inspirait aucune confiance ... Allesbury avait dû me frapper, pour m'y obliger. Mes doigts s'en souvenaient encore.

Ignorant l'angoisse que je sentais poindre, je pris le parti de rester droite. Je reculais simplement d'un pas vers la porte, posant ma main valide sur la poignée. Prête à fuir ...
Je n'avais aucune raison d'être aimable, ou de me montrer docile ... Même la famille d'un membre du personnel n'avait rien à faire dans ma chambre. D'autant plus qu'aux dernières nouvelles, je ne la partageais qu'avec Ombrage. Cet homme n'avait absolument rien à faire ici. Je me contentais donc de sourire, calmement. Et ma voix, aussi douce que si je m'adressais à un ami, étais à peine tendue. Avec un peu de chance ... il ne sentirait pas l'angoisse qui s'emparait de moi. Et il partirait sans faire de vagues.
Quoi ?! Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?

"Je n'ai aucune intention de hurler, monsieur Gantley. Et aucune envie de m'asseoir. En revanche, vous devrez savoir que si vous voulez me briser ... vous êtes légèrement en retard."


On avait déjà donné, à cette adresse. Il n'avait pas besoin de me pousser au suicide, pas plus que je n'aurais à me tuer ... le Lord se chargerait très bien d'anéantir mon esprit. Du moins, la partie encore lucide de ce dernier. Et à cet instant, qu'y aurait-il, dans mon corps ? Plus personne. Je serais morte.
En fait, je n'avais qu'à attendre que les évènements me tombent dessus. Si je ne me retrouvais pas dans cette situation délicate, ma vie serait d'une facilité déconcertante.


Mais elle ne l'était décidément pas. Et ce fut peut-être cette conclusion qui me poussa à appuyer légèrement sur la poignée, songeant déjà à prendre mes jambes à mon cou.


["On vole pas les jouets des autres, c'est mal." - dixit Clay, qui râle derrière moi. Rolling Eyes]
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeSam 15 Mar - 13:10

Je n'aime pas les gens qui réfléchissent trop. Ils n'ont pas pour habitude de bien m'écouter. Je déteste ça, être ignoré. Mademoiselle Ayame Shizuka m'a l'air d'être ce genre de personne là. Une personne qui se renferme dans ses pensées et ne fait que moyennement attention à moi. Et comme il est tout naturel que je sois le centre de l'attention, j'ai la constante impression de ne pas être jugé à ma juste valeur. Je déteste ça, vraiment.
Je jette un regard aux murs. Vierges, nus. Je ne supporte pas quand quelqu'un reste dans le blanc. On a pourtant pas inventé la peinture de couleur pour rien. Elle est ici pour un moment alors pourquoi ne pas avoir repeint sa chambre. La présence d'un deuxième lit m'indique qu'elle a un ou une colocataire. Peut-être que cette personne est royalement chiante. Ou peut-être que cette Ayame manque cruellement de fantaisie, comme il me semble depuis le début.
Ma mère me demandait souvent quand j'étais au lycée pourquoi je ne ramenais de copines à la maison. Premièrement parce que je ne voulais pas blesser Ulrick, bien sur. Et ensuite parce que je ne voulais pas qu'elles en sachent trop sur moi.
Ulrick est la personne qui compte le plus pour moi, c'est sûr. Et c'est d'ailleurs pour ça que je suis là, en partie. Bien sur, il y a aussi une partie de jeu, de torture mais elle me semble déjà bien entamée. Est-ce que je suis un monstre ? Certainement. Mais je ne tire pas sur l'ambulance, surtout quand elle peut apporter de l'aide à la personne qui compte le plus pour moi. Je crois bien que cette fille peut m'aider.
Ma vie est une longue quête qui ne mène qu'à lui. Je ne peut pas rester trop longtemps sans le voir, je ne peut pas ne plus penser à lui, je n'aime que lui. Il m'obsède à un point tel que ce serait vraiment malsain si je ne nourrissais pas un amour profond et sincère pour lui.
Elle a un regard pour un objet derrière moi et je m'avance plus vers elle. Je veux qu'elle se sente menacée mais pas assez pour fuir. De toute façon, personne ne sera assez rapide pour me mettre hors d'état de nuire avant que je ne l'hypnotise. Nuire ? Oh non, je ne veux pas nuire à cette jeune femme elle me servira encore un bon bout de temps. Pas trop en tout cas. Je veux juste parler, peut-être mettre une ou deux idées dans son cerveau malade.
Elle est habillée légèrement, sûrement de retour de la salle de bain. J'ai bien besoin d'une bonne douche, vraiment. Sans me faire mater par des gardes et leurs matraques. Oui, matraques au pluriel. Je ne suis pas pudique mais sérieusement j'ai bien besoin d'intimité. J'emprunterais sûrement les douches du troisième un de ces jours. Il y a ça et la qualité du savon aussi. Est-ce qu'on est obligé de puer les salles de bain de primaire en sortant de la douche. Heureusement que j'ai réussi à avoir mon parfum.
Cette fille ne m'attire pas, même aussi peu vêtue. Oh, je n'aurais aucun problème à coucher avec elle si elle le voulait mais … de toute façon, je ne suis pas là pour ça. Je n'ai pas tant de temps à perdre que ça. J'ai sommeil et je veux retourner dans mon lit d'ici une heure. Ou peut-être celui d'Abel, qui sait. Je déciderais en temps et en heure.
Elle plante ses yeux dans les miens et j'ai un instant l'impression qu'elle veut me défier. Me défier moi ? Elle n'est pas à la hauteur. Rien que physiquement parlant. Je pourrais la maîtriser en deux petites minutes. Je ne suis pas une bête de combat mais elle semble si fragile que je pourrais même lui briser le cou sans m'en rendre compte. C'est dingue ce qu'elle peut être frêle, vue du près.
Elle semble tendue. Je ne vais pas vous dévorer, très chère. Je ne suis pas de ce genre d'homme qui viole et qui pille. Je suis civilisé et je dirais même raffiné. Je n'irais pas jusqu'à dire que je bois le thé avec le petit doigt en l'air comme ces saloperies d'anglais mais je n'aime pas la violence, quand elle elle gratuite du moins. Et je déteste la façon dont certains hommes profitent du fait d'avoir plus de muscles que de pauvres femmes pour les abuser.
Je me rassois sur le lit en le regardant se reculer et pose mon livre un peu plus loin. Un livre coréen, écrit en coréen. Je ne lis que rarement des livres en anglais depuis que je suis pentalingue courant. Je maîtrise à merveille l'anglais, le coréen, le japonais, le mandarin et l'italien. Et j'ai quelques rudiments en espagnol. Je sais dire bonjour et commander une téquila quoi.
Ses mots me firent sourire, presque rire. La briser ?


« Me permettriez-vous de parler en japonais ? Je crois savoir que vous êtes aussi commune de cette langue que moi. »

Sans lui demander son avis, je prends la parole dans une de mes langues préférées.

« Je n'ai aucune intention de vous briser complètement. Mais sachez que si je le voulais, il ne serait pas trop tard, puisque vous n'êtes pas morte. »

Je me relève et regarde par la fenêtre le ciel aussi gris que le béton si commun ici. Je sais que ma prononciation n'a aucun défaut et que mon accent pourrait faire illusion si j'étais typé asiatique. Avoir été tokyoïte pendant une année entière m'a beaucoup aidé.

« Qui plus est, j'ai besoin de votre aide, concernant mon frère. Je crois comprendre que vous le connaissez. »

Tu vas m'aider. Tu n'es qu'une petite poupée comme les autres.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeSam 15 Mar - 16:20


Il s'approche, et j'accentue ma pression sur la poignée. Son aura, sa présence me rappelle cruellement celles du Lord. J'ai la même sensation, comme si ... Comme s'il occupait tout l'espace de la pièce, à lui seul. Cette confiance arrogante, cette façon de bouger ... comme pour dire au monde entier : "regardez-moi, je suis devant vous."
Pourtant, il m'effraie beaucoup moins. Et au fond, ça n'a rien d'étonnant ... il ne s'énerve pas à ma réponse. Ce qui signifie qu'il est bien moins impulsif que mon croque-mitaine ... Et par là même, il me paraît bien moins dangereux. Pourtant, Allesbury avait au moins l'élégance de me laisser répondre aux questions qu'il posait. Même s'il n'écoutait pas mes réponses.

Il y a toutefois un point qui ressort, dans le peu que je sache de mon interlocuteur. Il serait visiblement l'un des seuls à comprendre mes mots, si jamais j'angoissais au point de perdre mes moyens. Mais je ne sais pas pourquoi ... entendre ma langue natale, que je trouvais d'ordinaire rassurante, dans sa bouche ...
J'avais le sentiment que c'était comme mettre un oiseau entre les griffes d'un chat.

Je sais que si je dois fuir, c'est maintenant. Je maintiens le fait qu'il n'a rien à faire ici, dans cette chambre. Il n'a même rien à faire à cet étage. C'était d'ailleurs l'un des points sur lesquels j'étais particulièrement sensible ... Entrer dans ma chambre, se placer sur mon lit, c'était envahir mon espace personnel. En fait, c'était envahir le peu qu'il me restait de moi-même. Ce simple geste constituait déjà, à mes yeux, un acte de provocation.

Il fait bien vingt kilos et dix centimètres de plus que moi. Pourtant, il a reculé. Il s'est assis sur les couvertures, il s'est éloigné. Je soupire, silencieusement. Au fond ... au fond, peut-être veut-il réellement discuter. Et son sourire, qui s'accentue.

"Je n'ai aucune intention de vous briser complètement. Mais sachez que si je le voulais, il ne serait pas trop tard, puisque vous n'êtes pas morte."


Pas morte ... Tout était question de point de vue. Je faisais, pour ma part, une grande différence entre 'briser' et 'tuer'. L'un ne signifiait pas forcément l'autre. Allesbury me brisait : il anéantissait mes espoirs, ma liberté, mon esprit, mes raisons d'être, petit à petit. Et Basile avait tué quelqu'un. Il avait mis fin à une vie. La différence était flagrante. Il y avait la mort physique, et la mort morale. Et si du point de vue de Gantley, la pire chose qu'il puisse faire était de mettre fin à mes jours ... Alors je n'avais finalement pas grand chose à craindre.

Lentement, je relâche la poignée de la porte. Mes doigts cherchent mon porte-bonheur, mais ne trouvent que ma peau. Évidemment. Je l'enlève systématiquement pour prendre ma douche. Une fois de plus, je baisse le regard, en priant un Dieu en lequel je ne crois plus depuis longtemps.
Il se lève à nouveau, comme pour admirer le ciel.

Je n'aime pas cet homme. Je n'aime pas sa façon de bouger, de parler. Sa manière de s'approprier l'espace, d'utiliser ma langue natale, en rendant inquiétant ce que j'ai toujours considéré comme rassurant. Et sa manière de se placer devant cette fenêtre, ou je me poste parfois moi-même pour faire brûler de l'encens et observer la lune, lorsque je ressens le besoin de me détendre.

Et pourtant, je l'écoute parler. Je ne sais pas si c'est par curiosité mal placée, où parce que je nourris l'espoir qu'il quittera la pièce si je m'y impose. Peut-être même est-ce un peu des deux. Et c'est ainsi que j'apprends que tout ce qui l'intéresse, c'est mon aide concernant son frère.
Et je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une fausse demande. Sans doute parce que je sais pertinemment que dans mon état, je ne peux aider personne. Pourtant, je m'approche prudemment, m'asseyant au bout du lit. Et fixe mes sandales avec un intérêt non dissimulé.
Je déteste l'entendre ...

J'ai grandi avec deux langues, mais l'anglais m'a toujours posé plus de difficultés. Il m'a fallu cinq ans pour perdre mon accent. Elle est la langue qui est parlée ici. La langue du Lord, la langue de ma solitude. Ce qui en fait aussi celle que je préfère utiliser, dans ce contexte. Je ne dirais pas un mot japonais ... pas à cet homme. Au moins, l'anglais maintiendra une ambiguïté ... Je n'aurais pas à me montrer particulièrement respectueuse envers lui.
Pourtant, ma voix est calme, à peine tendue par l'angoisse. Quittes cette pièce, intrus. Tu n'as rien à y faire.

"Je n'ai rencontré votre frère qu'une fois, à son arrivée. Et l'ayant mit mal à l'aise au début de notre conversation, j'ai préféré écourter la rencontre. Je doute d'être d'une grande aide, monsieur Gantley."

Et presque aussitôt, mon regard se reporte sur lui. Avec une seule idée : ne pas le baisser. Parce que, si je le perds des yeux, je n'aurai aucun moyen de prévoir ce qu'il veut, ou ce qu'il prépare. Sans compter que du peu que je sais, il a au moins une capacité ... une en particulier, qui doit nettement lui faciliter la vie. Qui doit rendre simple, pour lui plus que pour un autre, le fait de terroriser, de blesser, ou en général, d'obtenir ce que bon lui semble. Si bien que la question franchi mes lèvres.

"Je sais que vous avez un certain talent pour l'hypnotisme. Je me doute qu'il vous ait aidé monter jusqu'ici, et probablement à obtenir quelques informations. Pourquoi vous donner ce mal ? Pourquoi ne pas simplement être venu me voir dans mon bureau ?"

Peut-être ai-je tort de poser ces questions. Mais j'ai le sentiment que ce détenu attend quelque chose, et ne pas savoir de quoi il s'agit me rend nerveuse. M'angoisse. Mes doigts, croisés sur mes genoux, en tremblent. Pourtant, il n'a rien dit pour me mettre mal à l'aise ... Sa façon d'agir, à elle seule, suffit amplement.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeSam 15 Mar - 21:57

Je déteste devoir m'imposer. Je ne suis pas quelqu'un de très envahissant au contraire, je dis toujours que ce qui n'est pas fait aujourd'hui peut-être reporté au lendemain, voir à la semaine prochaine. Mais ici, je ne peux pas appliquer cette philosophie. Sans cesse courir, placer ses pions. Le jour de mon exécution, je veux être sure que cet échiquier que j'ai mit en place dans ma tête soit disposé comme je l'entends. Pas de faux pas, pas de mauvaise manipulation. Je n'aurais pas de seconde chance.
Je ne me sens pas d'humeur à jouer et pourtant, il le faut. Je sens le jour fatidique se rapproche à grand coups de claquement d'horloge et je ne peux rien faire là dessus. Je ne peux rien faire sur le temps. C'est bien la seule chose en ce bas monde que je ne peux pas manipuler. Je déteste avoir quelque chose hors de contrôle. Et pourtant, je suis plutôt quelqu'un de bien, de débrouillard en situation d'urgence.
Son regard m'est si familier. Elle a peur. Pourtant je ne lui ferais pas autant de dommage que j'aimerais lui causer. Je ne peux pas jouer avec elle comme je l'entends. J'ai besoin de savoir ce qu'elle seule peut m'apporter.
C'est pour ça que je suis venu ici, pour lui parler au plus vite. Seul à seul. Je ne peux pas me permettre de perdre ne serait-ce qu'une heure. J'ai déjà du attendre trop longtemps pour avoir son dossier. Trois précieux jours. Qui plus est, cette chambre n'est pas un espace personnel. Je n'ai rien l'impression de violer.  J'ai plus l'impression que je suis dans un dortoir. Il n y a a rien de personnel ici. De vraiment personnel.
Elle ne semble pas rassurée. Pourtant je fais tout pour lui faire comprendre que je ne veux pas lui faire de mal. Je ne peux pas, tout simplement. Et ce regard qui en dit si long. Elle veut que je m'en aille, elle veut que je la laisse.
Le ciel s'assombrit de minute en minute, de seconde en seconde. La nuit. La mort, je n’arrête pas d'y penser.  Et si rien ne se passe comme je le veux ? Et si Abel finit par me tuer ? Et si je me fais tuer lors de l'instant R ? Je ne sais pas. Mais je veux mettre toutes les chances de mon coté. Ma vie est bien trop précieuse pour que je la gâche ainsi. Mes parents me détestent, mon frère aussi mais j'ai un fils. Et j'ai Abel.
Elle a l'air de s'être un peu calmée. Ça tombe bien, je ne suis pas d'humeur à m'emporter. Je suis juste fatigué et je ne rêve que d'une chose, c'est de m'emmitoufler dans ma couverture qui gratte. Je veux juste qu'elle dise oui.
Elle finit par se plier à la règle de la bienséance. Elle s’assoit, loin de moi. Je le comprends. Je ne suis pas très rassurant étant donné mon statut de détenu.
Elle choisit de me parler en anglais. Je déteste cette langue. Elle me met mal à l'aise. Utiliser la langue de l'envahisseur, c'est comme accepter la défaite. Qui plus est, c'est une marque de respect que je lui offre, je cherche à la mettre en situation de sécurité. A moins qu'elle ne sache que comprendre le japonais. Pourtant son dossier... Peu importe, je ne parlerais plus anglais, qu'elle s'y fasse.
Elle ne l'a vu qu'une fois. Peu importe, elle a établi le contact, le plus dur est fait. J'ai besoin qu'elle lui parle à nouveau, mais ça bien sur, elle ne peut pas le savoir. J'espère quand même qu'elle n'est pas trop stupide.
Je la regarde avec calme, mon sourire toujours sur les lèvres. Elle ne doit pas avoir peur de moi. Surtout pas.
J'ignore sa question, je n'ai pas le temps de perdre de précieuses minutes en palabres. Je me retourne et la regarde dans les yeux.

« Vous n'êtes pas sans ignorer que je suis le frère d'Ulrick Gantley. D'ailleurs, appelez moi Liam.  Si vous avez lu mon dossier, vous devez savoir que je suis amoureux de lui. Profondément, sincèrement. Et je veux le meilleur pour lui. »

Mon regard se pose sur le livre que j'ai laissé à côté d'elle.

« Je veux que vous observiez son dossier, que vous lui parliez plusieurs fois, sans qu'il ne remarque que vous cherchiez des informations. »

Je laisse passer un court silence.

« Je veux savoir pourquoi il me déteste. »

Pour qu'il puisse m'aimer plus tard.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeDim 16 Mar - 18:23


Il s'obstine à sourire, encore et toujours ... Mais il y a quelque chose, avec ses yeux. Depuis ... Depuis un certain temps, j'avais du mal à dévisager mes interlocuteurs. Mais lui, il battait tous les records. Je me pris plusieurs fois à baisser le regard, avant de me rappeler que je ne devais surtout pas le perdre de vue.

Pourquoi m'effrayait-il ? Je ne comprenais pas ... Je n'avais pas lu son dossier, alors ce n'était pas son contenu qui pouvait m'effrayer. Il ne s'était pas montré agressif, et s'il ne s'était pas trouvé dans ma chambre, sur mon lit, sans ma permission ... J'aurais peut-être même pu le trouver respectueux. Alors pourquoi avais-je cette impression, ce sentiment ?
Je tentais toujours de ne pas juger les gens. Mais dans certaines circonstances, c'était mon instinct qui réagissait à la présence d'un individu, tirant l'alarme. Mes pressentiments, mes intuitions guidaient mon attitude. Certains diraient que je les écoutais beaucoup trop, mais ...
La dernière fois que je ne l'avais pas fait, je m'étais effondrée dans les bras d'un anglais narcissique, et j'avais passé plusieurs heures à lutter contre le poison qui aurait dû me tuer. Alors ... oui, j'accordais bien plus d'importance à mes ressentis qu'à ma raison. Ils me tenaient en vie.

Mais lorsque le détenu reprit son discours ... c'était comme s'il avait ignoré ma question. Et au fond, à quoi aurais-je du m'attendre ? Il était ici parce qu'il avait quelque chose à me demander. Le reste ne devait pas lui importer le moins du monde.
Sans compter qu'il persistait en japonais ... Visiblement, le fait que je ne lui parle qu'anglais ne le dérangeais pas du tout. Ou alors à peine.

"Vous n'êtes pas sans ignorer que je suis le frère d'Ulrick Gantley. D'ailleurs, appelez-moi Liam."

Le frère d'Ulrick, donc ... Je pense que si j'avais dû parier sur leur lien, j'aurais misé là-dessus. Leurs deux visages présentaient des traits communs. Mais je n'avais pas pu en être certaine avant qu'il ne me le dise. Après tout, il aurait aussi pu s'agir d'un cousin, ou d'un demi-frère. Mais même sans connaître le lien fraternel, leur parenté restait assez évidente. Et c'était ce qui m'avait poussé à me dire ... que si je croisais Ulrick, à l'occasion, je lui parlerais du dossier qui restait sur mon bureau depuis près d'une semaine. Je n'avais aucune envie de déterrer d'éventuels secrets sur un collègue sans lui en toucher un seul mot.

En revanche ... Si je me permettais d'appeler le bibliothécaire par son prénom, c'était parce qu'il me l'avait demandé. Et parce qu'il était un membre du personnel. Pour ce qui était d'appeler un détenu par son prénom ... je ne m'autorisais cette exception qu'avec Alice. D'une part, parce que le nom de cette dernière m me mettait mal à l'aise, mais surtout parce que ... Je ne sais pas. Cela m'était venu naturellement.
Et ce n'était pas le cas, avec l'homme qui se trouvait face à moi. Il valait peut-être mieux que je ne l'appelle pas du tout ...

"Si vous avez lu mon dossier, vous devez savoir que je suis amoureux de lui. Profondément, sincèrement. Et je veux le meilleur pour lui."

Qu ... quoi ?!
Est-ce que j'avais bien entendu ? Je veux dire ... je pense que chacun aime ses frères et sœurs. Mais il est sensé s'agir d'un amour platonique, d'une affection profonde ou d'une certaine complicité. Pourtant, dans le discours du prisonnier, il n'y avait aucune ambiguïté ... Aucune interprétation possible.
Il n'avait pas dit 'j'aime mon frère', mais 'je suis amoureux de lui'. Un amour entre frères ne me dérangeait pas, ni ne me choquait. C'était une chose que j'acceptais plutôt facilement, mais l'entendre de la bouche de quelqu'un me ... Surprenais. Tout simplement.

"Je veux que vous observiez son dossier, que vous lui parliez plusieurs fois, sans qu'il ne remarque que vous cherchiez des informations."

Bien ... À présent, ledit amour me dérangeait. Pourquoi ? Parce que je comprenais de moins en moins. Quel genre d'amour son frère nourrissait-il à l'égard d'Ulrick, pour vouloir le surveiller, l'observer par le biais de quelqu'un d'autre ? Un amour dénué de confiance ? Ça ne me paraissait pas ... sain.

"Je veux savoir pourquoi il me déteste."

Ah ... Nous y voilà donc. Ulrick n'éprouvait pas les mêmes sentiments pour son frère que ce dernier ... Mais je me demandais pourquoi, comment le détenu avait pu en arriver là ...
L'amour familial était une merveille d'amour inconditionnel et éternel. Avait-il peur que personne ne l'aime de cette manière, en n'osant croire que cela puisse exister hors du cercle familial ? Ou bien cet attachement exclusif qu'il avait pour son frère, et qu'il aimerait voir payé de retour sans savoir comment, l'incitait-il à vouloir le séduire ? Après tout, les rapports de séduction sont toujours plus simples et parfois plus "productifs" que les tentatives aléatoires de réconciliation au sein d'une famille...

Peut-être son sentiment de frère avait-il été décuplé par la crainte de le perdre, ou la solitude. Peut-être était-ce l'exclusivité de ce sentiment qui dégradait à la fois l'attachement fraternel et ... et l'éventuelle recherche d'un compagnon qui accepterait et aimerait Liam comme ce dernier pourrait le mériter ...
Peut-être Ulrick aimait-il son frère, mais d'une manière plus calme, plus discrète, plus fraternelle...

Quoiqu'il en soit, je savais maintenant ce que désirait le détenu. Je serrais un peu plus mes mains l'une contre l'autre, fermant les yeux quelques secondes ... le temps de réfléchir. Aux options qui s'offraient à moi.

Si je voulais que l'homme quitte la pièce, j'avais tout intérêt à répondre que c'était entendu, que je ferais ce qu'il me demandait. Mais si je lui donnais cette réponse ... j'avais bien peur qu'il ne voie que je n'étais pas sûre de mes mots. Que ceux-ci étaient bien plus proches du mensonge que de la réalité. Alors ... alors autant dire la vérité, finalement.
Je m'humidifiais les lèvres, embarrassée. Je ne savais pas comment expliquer ... mon refus. De façon à ce qu'il comprenne que ce n'est pas de la mauvaise volonté. Que je serais juste incapable de faire ce qu'il me demande. Autant ne pas me voiler la face ... je n'étais pas très douée dans mon métier. Et je savais que je ferais probablement mieux de démissionner. Mais ce n'était pas réellement ce qui m'empêchait de répondre à sa demande. En fait, le problème était tout autre ...

"Je n'ai aucun talent quand il s'agit de jouer la comédie, de mentir ou de dissimuler. Si je tentais de récupérer les informations que vous souhaitez ... je serais incapable de le faire discrètement."

Et, même si je me gardais bien de le dire, cela me posait également un problème d'éthique ... je ne me voyais pas récupérer des informations sur le bibliothécaire pour le compte de son frère qu'il détestait peut-être, tout cela dans le dos du principal concerné.
Mais, je pouvais toujours faire une suggestion ... Une suggestion gratuite, qui n'avait peut-être rien à voir avec la réalité des faits. Ma voix perdit une octave, et je craignais la réaction que pourrait avoir le prisonnier devant un telle hypothèse ...

"Peut-être ... ce n'est qu'une supposition ... qu'Ulrick a du mal à accepter que l'amour de son frère ne s'exprime pas de façon ... conventionnelle. Qu'il préférerait quelque chose de plus platonique."

Bravo, Aya, tu as réussi à le dire. Même si la fin de te phrase était un murmure, que tu as définitivement détourné les yeux et que ton tremblement s'accentue, tu as réussi.


Dernière édition par Ayame Shizuka le Mar 18 Mar - 23:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeLun 17 Mar - 15:32

Je suis quelqu'un de sincère. Sans doute pas honnête, c'est vrai. Mais sincère. Et mon amour pour mon frère est pur. Sinon, pourquoi m'inquiéterais je autant pour lui ? Comment saurais je tellement de choses sur lui ? Comme... Lui donner tant de plaisir. Oh oui, plus que n'importe quel homme ne le pourrait jamais. Il devra sans rendre compte, un jour.
Tout comme cette femme, cette psy, devrait bientôt finir par se rendre compte que si elle ne fait pas ce que je veux, sa vie sera plus insupportable que jamais. Trop pour vivre. Mais elle ne pourra pas se suicider. Parce que je le lui aurait interdit. La douleur éternelle. Un éclat raviva le vert de mes yeux sous l'anticipation du bonheur que me procurerait une telle souffrance. Invisible, sans aucune marque sur le corps. Mais tellement puissante que toute volonté disparaît. Une souffrance telle que faire un pas est une torture.
Je reviens à moi, assez soudainement, clignant des yeux. Mon sourire qui s'était estompé revient. Elle me regarde toujours avec cette tête. Le choc. Je l'ai choqué quand je lui ai parlé de mon amour pour Ulrick. Oh, je le comprends, en un sens. Personne ne m'a jamais approuvé dans cette voie. Mais ce n'était pas comme si j'avais le choix après tout. Je n'avais pas trié des prétendants sur le volet pour finalement choisir Ulrick, comme meilleur parti. Non, ça je l'avais seulement utilisé pour mes autres conquêtes, à divers degrés. Mais abandonner Ulrick aurait été comme m'arracher le cœur et alors, je n'aurai pas mieux valu que tous ces animaux stupides qui sautent d'un pont dès que je le leur demande.
Enfin, ce sont tous des jaloux. Ils ne connaissent pas eux mêmes la puissance d'une telle relation amoureuse. Et ne la connaîtront jamais. Quelque part, j'ai pitié d'eux. Car même si Ulrick ne se rend pas compte de son attirance pour moi, j'ai au moins le privilège de connaître un tel sentiment. Et c'est sans doute le plus important. Et puis, très bientôt, mon frère sera mien. Je suis déterminé à tout faire pour que cela arrive. Absolument tout.

Je lui expose mes intentions et elle se mure à nouveau dans le silence. Mais je ne la presse pas. Je préfère la laisser petit à petit prendre conscience du non choix qui s'offre à elle. J'ai peut être un sourire ravageur, j'inspire peut être la confiance, mais j'ai un passé disons... Tumultueux ? Elle doit savoir qu'elle est en danger, certainement. Oui, sinon elle se serait collé à moi comme une femelle en chaleur. Avec sa petite tenue et sa peau encore légèrement humide... Elle dégage une odeur de propre que j'apprécie assez. A défaut d'avoir du goût pour la décoration, elle même était agréable à sentir. Je pense qu'Abel aurait aimé la mordre. Qui sait ? Je lui laisserai peut être ce plaisir, un jour.
En tout cas, je prends un certain plaisir à fixer une goutte d'eau dévaler la courbe de sa nuque, visible malgré son peignoir. On n'a pas idée de se promener ainsi toute dévêtue dans les couloirs d'une prison ! C'est un coup à attraper un viol ! Et je déteste le viol, les violeurs, jusqu'aux victimes même de viol. Bien entendu que j'apprécie les femmes qui se vêtent légèrement, comme tout un chacun. Mais ici, ce n'est vraiment pas prudent. J'ai envie de... Oh, non. Plus tard, peut être. Voyons d'abord ce qu'elle a à me répondre.

Elle m'avoue qu'elle n'est pas douée pour enquêter sur Ulrick. Qu'elle en est même incapable. Qu'elle ne sait pas mentir. Je ne la crois pas. Tout le monde peut mentir. La plupart des gens le font mal, mais c'est parce qu'ils ne sont pas en condition. Parce que de leur mensonge ne dépend pas leur vie.
Mon sourire s'amplifie et je la regarde bien en face, sans pour autant fixer ses yeux. Je détaille son visage. Il m'attire de moins en moins. Mais au moins, il ne me dégoûte pas. C'est déjà ça.
Et là, elle me sort sa petite théorie sur Ulrick. Mon sourire se fige et mes narines s'écartent légèrement sous l'impulsion des prémices de la colère. Que vient elle de dire ? Elle ose ? Vraiment ? J'en avais puni pour moins que cela. Je me souviens encore très bien de Neil. De la sensation que j'avais éprouvé lorsque j'avais massacré sa chair. Simplement parce qu'il avait osé parler de mon frère d'une façon impardonnable. Et elle se permet de...
Je reste néanmoins calme, en apparence. Je parviens même à me détendre et mon sourire tranquille reprend sa juste place. Je pose sur elle un regard doux. Elle est tellement ignorante. Presque... Innocente. Je me rapproche d'elle, juste assez pour pouvoir toucher son visage. Mais je ne le fais pas. Je me contente de faire le geste à cinq centimètres de sa joue. Comme si je la caressais du dos de ma main, en la couvant de mon sourire bienveillant. Toujours en japonais, je lui parle comme si elle n'était qu'une enfant.

« Ayame chan, tu es si prévenante. Je ne me suis pas trompé quand je t'ai choisie. Tu feras ce que je dis, parce que tu te préoccupes d'Ulrick. Et c'est bien, c'est très bien. Cela signifie que tu es déjà de mon côté. »

Elle est simplement trop stupide pour comprendre qu'Ulrick et moi sommes destinés à être ensemble. Mais je ne l'en blâme pas. Tout le monde ne peut pas être aussi brillant que moi. Dans un monde pareil, je m'ennuierai.

« Je t'assure que non, petite Ayame. Au fond de lui, il m'aime comme je le fais. Seulement il a cette haine par dessus. Et je veux savoir, pourquoi ? Qu'est ce qu'il voit en moi ?
Alors voilà ce que tu vas faire, Ayame chan. Tu vas lui parler, normalement. Comme la sympathique collègue que tu es. Tu lui feras simplement la conversation. Et lorsque tu sentiras que le moment est propice, tu lui parleras de moi. Tu lui diras que nous nous sommes vus, que nous avons discuté. Et que je l'aime beaucoup. Que si je suis ici, c'est, quelque part, parce que je me sens mal de la distance qu'il créé entre nous. Est ce que tu comprends, Ayame chan ? Est ce que tu vas le faire ? »


Tandis que je lui parle, je rapproche mon visage du sien. Je lui souris, toujours avec une profonde bienveillance. Tu vois, petite Ayame ? Je ne te veux pas de mal. Tout ce que je veux, c'est de l'amour. Tout ce que je veux, c'est qu'Ulrick me cède. Et je sais exactement comment il le fera. Il passera par la culpabilité.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeMar 18 Mar - 11:50


Je ne sais pas ... je ne comprends pas ce qu'il essaie de faire. J'ai l'impression que ses yeux parcourent mon visage, pendant qu'il se rapproche. Mais j'ai beau essayer timidement de croiser son regard ... rien n'y fait. Il y a quelque chose chez cet homme ... quelque chose qui m'empêche de faire face à la situation comme je le voudrais. Sans compter ... que je sens que quelque chose à changé. Pourtant, tout ce qui trahit ce changement ... c'est ... la colère, la tension que je sens vibrer. Lui ne bouge pas ...

En fait, si. Et je commence à m'habituer à la violence. C'est la douceur, qui se fait plus rare dans mon monde. Alors ... quand sa main s'approche de mon visage, je ne parviens à contrôler un mouvement de recul. Cette situation ... m'est difficile. Il est là, dans ma chambre, alors que je sors de ma douche en tenue légère parce qu'habituellement, je ne croise personne à cette heure-là dans ces couloirs ... et encore moins des détenus, qui n'ont rien à faire à cet étage. Il m'attaque sur mon terrain, pendant mon repos, et par là même, je me sens bien plus faible que ce que je devrais. Et pour couronner le tout ... il me demande un service qui, je le sens bien, n'en est pas un. Et tout cela m'effraie, autant que son sourire ...

Alors ... alors qu'est-ce qui me pousse à réagir ? Je ne sais pas ... peut-être que je suis totalement, complétement devenue folle. Mais je suis presque sûre que ce suffixe y est pour quelque chose ... 'Ayame-chan'. Exactement ce que je craignais d'entendre ... la raison pour laquelle j'aurais préféré qu'il revienne à l'anglais. Je déteste m'entendre appelée de cette manière, et j'ai mes raisons. Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi ... sa façon de parler, son comportement, son geste ... ils me donnent le sentiment d'être minuscule et faible. L'impression de ne rien pouvoir faire, de ne rien pouvoir dire qui soit en désaccord avec ses pensées. Un sentiment que je rencontre bien trop, ces derniers temps ... et si je l'accepte de la part d'Allesbury, c'est parce que ce dernier a déjà compris comment je fonctionne.
Je ne veux pas me laisser prendre au piège, pas une fois de plus.

Bien sûr, que je me préoccupe d'Ulrick ... Comme je me préoccupe de tous ceux qui me paraissent un tant soi peu sympathiques ici, en fait. Mais il y a une chose que je refuse, c'est que Liam me considère comme son alliée. Pourquoi ? Parce que ... parce qu'il se trompe. Si je dois faire ce qu'il me demande, je ne le ferais pas pour lui, mais pour son frère. S'il doit y avoir un problème entre ces deux-là, je gage que je serais plus du côté du bibliothécaire que de celui du détenu.
D'ailleurs, je ne comprends même pas comment ce dernier peut supposer que je sois une collègue sympathique ... Aux dernières nouvelles, j'ai tout de même réussi à contrarier un cuisinier réputé pour s'entendre avec tout le monde ou presque. Le tout sans oublier de faire étalage de mon incompétence, bien sûr, sans quoi ce serait trop simple.

"Au fond de lui, il m'aime comme je le fais. Seulement, il a cette haine par-dessus." Prétendait-il savoir ce que ressentait son frère ? Bien sûr ... Mais la vérité, c'était que s'il avait vraiment su ce que pouvait penser Ulrick, Liam ne serait pas en train de me demander – ou plutôt, m'ordonner – d'aller lui parler. Il aurait probablement réglé le problème qui le préoccupait depuis longtemps.

Même si mes tremblements ont du mal à s'estomper, je prends sur moi ... je tente de rendre ma voix plus forte, plus convaincante. Je cherche le regard du détenu, comme pour lui dire que je suis sûre de moi. Oui, cet homme m'angoisse et m'effraie, parce qu'il me rappelle ... trop de choses, en fait. Mais ... Mais ce n'est pas une raison pour céder, juste ? Je suis contrariante, il me semble l'avoir suffisamment répété. En fait, il n'y a que deux personnes en ce monde, auxquelles je ne résiste pas. McDaven, parce qu'elle est ma supérieure. Et Allesbury, parce que je crains autant ses coups et ses menaces que son 'affection'. Et le pantin que j'étais avait déjà assez à faire avec ces deux marionnettistes habituels.

J'étais obligée de m'accommoder de l'une, je cherchais comment éviter l'autre. Je n'en avais pas besoin d'un troisième.

"Et si, par hasard, je refusais ?"

Pourquoi cette question ... ? Au fond, j'étais presque sûre que je ne voulais pas entendre la réponse. Mais ... Mais Liam me rappelait Clay. Et si comme lui, il ne tolérait pas le refus ... J'avais intérêt à savoir ce qui m'attendait derrière, avant de prononcer une décision définitive.

"C'est que ... J'accepte de faire connaissance avec votre frère, de discuter de vous, de lui faire part de vos sentiments. Mais ne suis pas douée pour obtenir des renseignements, pas plus que pour mentir. S'il ne veut pas me parler de ce qu'il ressent pour vous, il ne le fera pas."

Ce n'est qu'en arrivant à la fin de ma phrase que je me rends compte que j'évite de nouveau son regard, me concentrant sur ses sourcils. Que mes muscles se sont tendus, que je suis prête à me lever et qu'en réalité, derrière ... Derrière ces mots que je dis, cette colère devant l'attitude du détenu, ma crainte est bien présente. Une vraie tanche en comédie, vous dis-je ...

Le problème, c'est que ... il faudrait déjà un miracle pour que quelqu'un accepte de se confier à quelqu'un de visiblement aussi fragile et épuisé que je le suis en ce moment. J'ai beau sourire, tenter d'être aimable, mes cernes, et mes réactions excessives sans queue ni têtes ne disparaissent pas pour autant.
Je baissais les yeux sur le sol froid, et ma main valide se crispa nerveusement sur mon bras, agrippant la manche de mon vêtement comme pour trouver un appui.
En partant de l'hypothèse – improbable – que le bibliothécaire accepte de se confier à moi ... est-ce que je serais capable de rapporter ses dires au détenu ? En fait, même si j'avais mis Ulrick mal à l'aise au début de notre rencontre, et même si par effet miroir, je m'étais également sentie gênée ... je l'avais trouvé plutôt sympathique. Et ...

"Je ... Je ne suis pas ... certaine de vouloir être de votre côté. Pas si cela signifie que je ne suis pas du sien."


Ça y est. Je me sentais de nouveau prisonnière, de mon angoisse. Ma voix n'était plus stable. Je finissais par renoncer, comme d'ordinaire ... comme à chaque fois que je savais défier quelqu'un qui me dépassait, autant en caractère qu'en force ou en détermination. Le genre de chose qui arrivait souvent, ces derniers temps.

"Je ne veux pas ... vous contrarier, ou vous provoquer. Je ne suis juste pas ... pas sûre d'arriver à faire ce que vous me demandez."

Bravo, Aya. Encore une tentative de rébellion avortée. Ces temps-ci, tu deviens une reine à ce petit jeu.
-La ferme, saleté de raison. Si tu te débrouillais suffisamment pour me tenir en vie à toi toute seule, je n'aurais pas besoin d'écouter mes émotions.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeJeu 20 Mar - 17:05

Elle évite mon regard, mais j'insiste. Je continue de lui servir mon sourire d'ange et mon regard doux. J'ai l'air tellement inoffensif. Elle ne pourra pas résister bien longtemps à l'appel de mes vertes prunelles.
La psy recule quand j'approche ma main de son visage. Mes yeux s'agrandissent le temps d'une seconde, excités par la chasse qui semble se mettre en place. Je me sens lion et elle est comme une petite antilope prise au piège. Je compte prendre autant mon temps qu'un félin, pour la faire mariner dans sa peur. Bien sûr, je ne goûterai pas son sang. Seul le plaisir de la traque m'intéresse, d'autant plus lorsqu'elle se fait sur un terrain mental.
Je l'examine toujours, et encore, m'abreuvant de son langage corporel comme du nectar des Olympiens. Elle tremble, tente de me confronter du regard. Je souris toujours, me voulant rassurant. Et elle me répond, tâchant d'avoir l'air sûre d'elle. Intérieurement, je me gausse à m'en rouler sous la table. Mais rien ne transparaît en dehors. Je garde un visage serein et même encourageant, hochant très légèrement la tête pour acquiescer. Je la laisse parler, sans lui répondre d'un coup. Je préfère la laisser réfléchir par elle même. Pour qu'elle s'enfonce et perde le fil de son raisonnement. Pour qu'elle accepte d'autant plus facilement la solution si facile que je vais lui apporter.
Elle fait une pause et n'ose plus me regarder dans les yeux. Je lâche un petit soupir calculé, qui semble m'avoir échappé. Je fais semblant d'être incroyablement déçu et même un peu désemparé. Mon regard s'aventure sur le sol. Mon Dieu qu'il est ignoble...

Quand je reporte mon attention sur Shizuka, elle se triture les mains, serre l'étoffe de son peignoir. Oh, elle est vraiment désemparée, elle. Elle craint de me contrarier, ainsi qu'elle me l'annonce. Encore une fois, je l'écoute, dans le silence. Et puis, quand je comprends qu'elle n'ajoutera plus rien, je prends une profonde inspiration. Que le grand jeu commence.

« Petit Ayame, tu dois avoir plus confiance en toi. Parce que moi, j'ai confiance en toi. Tu es belle, tu es intelligente, tu sauras parler à Ulrick. »

Je prends un air désolé pendant quelques secondes, le regard braqué sur le sol. Et puis, quand je relève la tête, je pose ma main sur le bout de ses doigts crispés. Je les saisis tout en douceur entre les miens, les réchauffant.

« Et si tu y arrives, non je veux dire, quand tu y arriveras, alors tu auras rendu un fier service à Ulrick. Etre de mon côté, Ayame, n'est pas être contre Ulrick. Bien au contraire. Si tu m'aides, tu rendras service à Ulrick. Si je fais tout cela, c'est uniquement pour mon frère. Bien sûr, j'aurai pu te forcer, te menacer... Mais non. Non, je sais qu'avec toi je n'en ai pas besoin. Parce que tu es une bonne personne. Oh, tu n'es sans doute pas parfaite, mais ne t'inquiètes pas, personne ne l'est. Cependant, tu es bien assez douée pour rendre ainsi service à un jeune homme comme mon frère, qui est en plein désarroi. Tu sauras lire en lui quand il se confiera à toi. Et tu pourras alors tout m'expliquer, à moi, pauvre démuni. »

J'agrandis un peu mon sourire, pour elle, puis me lève. Je lui tourne le dos et relâche un peu mon visage bienveillant. Bon sang, c'est tellement niais ce que je m'oblige à faire sortir de ma bouche ! Mais j'ose encore espérer que je ne me suis pas trompé. Shizuka est la psychologue de cet endroit de tarés, elle a donc forcément les qualités requises pour la petite mission que je veux lui confier.

« Tu ne veux tout de même pas de mal à Ulrick, j'ajoute d'une voix lugubre, tout en lui tournant toujours le dos. Parce que si c'est le cas, je me verrai dans l'obligation de t'en faire. »

Et je fais volte face, affichant de nouveau mon visage lumineux et encourageant. Elle ne doit plus avoir peur. La menace que je viens de proférer doit s'incruster dans ses pores, être toujours présente dans son esprit, mais en sous couche. Elle doit avant tout croire à mes paroles pleines de bonté. La mièvrerie me va tellement bien quand je le veux, n'est ce pas ?

« Mais bien entendu, tu ne me forceras pas à cela, Ayame chan. Parce que tu es quelqu'un de bien. »

Je n'y tiens alors plus. La regarder, comme ça, me donne la nausée. Je vois bien qu'elle n'est pas ainsi en temps normal. Une raison dont je me moque totalement la met dans cet état de semi cadavre. Et même si je pourrai l'hypnotiser pour qu'elle me convienne mieux physiquement, je ne compte pas le faire. Ca n'aurait aucun réel intérêt et je n'ai pas le temps pour ces bêtises. Enfin... Je pourrai toujours réviser mon jugement lorsqu'elle aura accompli ce que je lui demande. Ca pourra faire office de récompense.
Alors pour le moment, je me contente d'arracher la couverture du lit voisin et de la poser sur les épaules de la psy. Délicatement, je ramène le tissu sur sa poitrine et ses cuisses, prenant garde à ne pas toucher sa peau. Elle ne doit pas se sentir agressée, mais plutôt mise en confiance.
Alors que je suis penché au dessus d'elle, en train d'ajuster les bords de la couverture pour qu'elle tienne, je murmure près de son oreille :

« Fie-toi à moi, petite Ayame. Tu verras que tout sera plus facile dans ta vie. Contente toi de faire ce que je te demande, et tout ira bien. Tout ira même mieux. »

Je me redresse, les mains sur les hanches, et l'observe un instant avec une moue réprobatrice.

« Tu devrais te nourrir convenablement, Ayame chan. Tu te fais du mal. Et tu n'as aucune raison de te punir. Tu serais tellement plus jolie si tu prenais soin de ton corps. Après tout, tu l'es déjà tellement. »

Pur mensonge. Elle n'était pas assez rousse pour moi. Ou pétillante. Bref, elle manquait tout simplement de joie. Mais je n'étais plus à ça près.
Je prends à nouveau place sur le lit, mais derrière elle, sans brusquer le matelas. Je me penche à nouveau dans sa direction, juste assez pour qu'elle sente mon souffle sur sa nuque tout en la laissant croire que c'est purement accidentel.

« Laisse moi te libérer de tes souffrances. »
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeVen 21 Mar - 18:43


"Parce que moi, j'ai confiance en toi." Je ne comprends pas pourquoi cette phrase m'ébranle autant, pourquoi elle me touche si profondément. Je relève le visage vers lui, incapable de retenir ma surprise, mais aucun son ne franchit mes lèvres entrouvertes. Mes yeux croisent ceux du détenu, à la recherche d'une explication.

"Si tu m'aides, tu rendras service à Ulrick. Si je fais tout cela, c'est uniquement pour mon frère. Bien sûr, j'aurai pu te forcer, te menacer... Mais non. Non, je sais qu'avec toi je n'en ai pas besoin. Parce que tu es une bonne personne. Oh, tu n'es sans doute pas parfaite, mais ne t'inquiètes pas, personne ne l'est ..."

Je ... Je ne comprends pas ce qui se passe dans ma tête. Je me sens minuscule, à côté de lui. Je n'ai peut-être pas beaucoup de capacités, mais j'ai au moins celle de savoir quand on me ment, instinctivement. Et je sens bien que dans les paroles du détenu ... Tout est calculé. Je suis fatiguée ... Fatiguée d'essayer de comprendre, de savoir ce qui est juste, constamment. Fatiguée de ... de lutter contre les autres, contre moi-même. Sans compter ... que ses phrases sont une torture mentale. Il y a quelque chose dans ses mots, ses gestes, sa voix. Je ne sais pas quoi. Comme si tout sonnait ... faux, détourné. Mes émotions et ma folie se disputent le contrôle de mes actes. Je ferme les yeux, baisse la tête, comme une tentative ridicule pour m'isoler du monde, calmer mon angoisse. Est-ce que c'est parce que je suis désespérée, tout simplement ? Est-ce que c'est ... parce qu'il voit que dans mon état, je serais prête à croire en n'importe quelles paroles, pourvu qu'elles me fassent du bien ?

Quand il se retourne, que sa voix change de ton ... je suis soulagée. Au moins, je connais ce terrain, celui de la menace. Est-ce que je veux du mal à Ulrick ? Non, bien sûr que non ! Est-ce qu'il essaie de dire ... que si je n'interroge pas son frère, ce serait faire du mal à ce dernier ? Lorsqu'il me refait face, je me contente de faire un signe de tête négatif. Parce que je sais que si je parle, ma voix va lamentablement se briser. Non, je ne veux pas faire de mal. Et je ne veux pas que l'on m'en fasse.

Pourquoi est-ce que ma détermination vacille ? Je sens que même si tout en cet homme invite à la confiance ... je dois me méfier. Je sens que je ne dois pas l'écouter, que ce n'est que pure manipulation. Mais la tentation est tellement forte ... Je n'en sais rien, je ne sais plus, j'en ai assez ! Assez. Ma gorge se noue. Je ne dois pas croire à ce qu'il dit ... mais ... Mais j'en ai envie. Non. Non, c'est même plus que ça. J'en ai besoin.
Mon Dieu ... Pardonnez-moi. Pardonnez-moi d'être aussi faible.
J'ai besoin de croire ...

Alors, quand je l'entends bouger, j'espère qu'il parte. J'ai besoin d'être seule, de toute urgence. Sinon, le peu de raison qu'il me reste va sombrer. Je sais, je sens qu'il me retourne le cerveau. Je sens qu'il n'est pas sincère, qu'il ment, qu'il manipule. Et pourtant, je choisis de le croire. Parce que ... j'ai besoin de quelque chose à quoi me raccrocher. S'il continue à parler, s'il continue à rester ... Mon choix d'ignorer ses mensonges risque de se transformer. S'il ne me laisse pas faire le tri, mettre les choses à plat avec moi-même ... je vais finir par croire ses mots. Et si cela arrivait ...

Mais il revient, et la chaleur de la couverture qu'il pose sur moi m'apaise. Même si je ne bouge pas, je ne peux pas m'empêcher de ramener les yeux sur les siens, comme une tentative ridicule de me rassurer. Un vert profond, plus intense que la normale. Pas un bleu glacé ... Le dernier à m'avoir couverte était Allesbury. Il ne s'agissait pas d'un souvenir agréable.
Il y avait quelque chose, je le savais, quelque chose de commun à ces deux hommes. Mes pressentiments me le disaient ... Mais quoi ?! Je ... voyais de moins en moins ce qui pouvait les rapprocher. Et son souffle brûlant sur ma peau, près de mon oreille ... Une proximité que je sens dangereuse. Parce que ... je suis ce que je suis, tout simplement. Et cette pensée suffit à ramener à ma mémoire la cicatrice qui déchire mon dos, le souvenir du cutter dans ma chair. Une propriété. Je suis déjà la marionnette de quelqu'un. Quelqu'un qui n'apprécierait pas de perdre de l'influence sur moi si ...

"Fie-toi à moi, petite Ayame. Tu verras que tout sera plus facile dans ta vie. Contente-toi de faire ce que je te demande, et tout ira bien. Tout ira même mieux."

Me fier à un inconnu, à un étranger, dont tout ce que je connais est la qualité de meurtrier. Et ... "Tout ira mieux". Le croire était si tentant ... Mais mon corps ne m'appartenait déjà plus. Si je ne faisais qu'obéir, plier mon esprit aux volontés d'un autre ... Que me resterait-il ? J'avais l'impression d'être ... sur le point de passer un pacte avec le Diable. Le Diable ...
Alors qu'Allesbury se prend pour un Dieu. Au fond ... Si quelqu'un pouvait rivaliser avec l'emprise que le Lord avait sur moi ... C'était peut-être Liam. Parce qu'il avait raison ; Il n'avait pas besoin de me menacer, ou de me forcer pour me dominer. Il avait compris comment me manipuler, sans faire preuve de la moindre violence. Il avait ... prouvé sa supériorité. Alors ... Je cédais, hochant à peine perceptiblement la tête.
Relevais les yeux vers le détenu, en attente de ... je ne sais pas. Un ordre, peut-être. Mais sa moue de désapprobation me surprit ...

"Tu devrais te nourrir convenablement, Ayame-chan ..."

Toujours ce suffixe ... Pourtant, cette fois-ci, je n'y réagis pas. Je me contentais seulement de saisir un coin de la couverture râpeuse, de le réajuster devant moi, comme pour me camoufler un peu au regard d'émeraude. Je savais ... qu'il mentait. Je n'étais pas belle. Ou du moins, si je l'avais un jour été, ce temps était révolu ...
En seulement deux semaines, j'avais radicalement changé. Mes cheveux bruns, d'une belle couleur soyeuse, semblaient désormais ternes et usés. La fatigue de mes nuits blanches rendait ma peau livide, soulignant la couleur inhabituelle de mes prunelles par des cernes. Mes cicatrices s'accumulaient, mon manque d'appétit amaigrissant mon corps jour après jour. Je m'étais surprise à éviter les miroirs ...

Pour autant ... Était-ce une façon de me punir ? En fait ...
En fait, oui. Comment savait-il ?! Mes doigts se crispèrent sur ma peau, de colère contre moi-même, tandis que je baissais le regard. Menteur. Il ne savait rien de moi, absolument rien. Bien sûr que si, j'avais des raisons de me punir ! De multiples raison ... La principale étant que j'avais ... honte de moi, tout simplement. De mes agissements.
Pourquoi ? Mais parce que j'étais devenue ce que je ne voulais pas être ! J'avais cédé à un homme qui prenait son plaisir en ... en m'humiliant, en me frappant, en me rabaissant. Et j'avais aimé ce qu'il m'avait fait, j'avais sentis le désir m'embraser, la chaleur envahir mon être, je m'étais entendu gémir ... J'avais été incapable de lutter contre les réactions de mon corps. Je m'étais laissé avoir, comme ... Comme une putain. J'avais ... C'était ce que j'étais devenue.

Je ne sentis même pas le matelas s'enfoncer sous le poids d'un deuxième corps. En fait, ce qui me tira de mes réprimandes silencieuse ... Ce fût son souffle, sur ma nuque, qui provoqua un frisson. J'inspirais profondément, les yeux clos. Mes réactions me perturbaient. Je savais de quoi il s'agissait, et je tentais désespérément de nier. De le cacher. De me le cacher. Je n'étais ... qu'une propriété. Il y avait des choses que je ne devais plus me permettre de ressentir. Et la proximité de Liam ... sa voix, son regard. Provoquais de ces choses-là.

"Laisse-moi te libérer de tes souffrances."

Ma main se crispa encore, mes ongles s'enfonçant dans ma peau. Juste un picotement. Pas assez pour me faire saigner, suffisamment pour m'aider à contenir mes émotions. A quoi jouait-il ? Personne ne savait, en fait ... que je ne me supportais plus. Je haïssais mon corps, parce que j'étais incapable de comprendre comment il m'avait échappé. Je haïssais mon esprit, incapable de trouver la réponse à cette question qui me torturait ... Personne ne savait, que je me cherchais vainement des excuses.

Ma voix n'était qu'un murmure. Un murmure tendu, que j'essayais de dénuer de toutes les émotions qui me submergeaient. Pourtant, pour la première fois depuis le début de notre conversation, j'utilisais ma langue natale ...

"Qu'est-ce que vous savez de ma souffrance ?"


Une question qui, en fait ... n'avait rien de rhétorique. Je crois que je n'avais jamais autant tremblé de ma vie, jamais autant contrôlé ma respiration en cherchant à me calmer. Liam avait compris avant moi ... ce que je cherchais à faire. Me punir. Alors que savait-il que j'ignorais ?
A côté de quoi étais-je passée ... ?
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeDim 23 Mar - 15:16


Je la sens se briser, se remettre en question. Elle se remet en question parce qu'elle sent combien je suis sur de moi. Elle sait combien je suis sérieux, combien j'ai besoin d'elle. Et pour ça, il faut qu'elle réagisse, qu'elle accepte mon offre. Elle sait qu'elle n'a pas le choix. Je ne peux que penser qu'elle va accepter. Il n'en a jamais été autrement, j'ai ce charme qui les empêche de s'éloigner.
Je sais bien qu'elle va accepter pourtant, parce que ma technique est infaillible. Parce que je suis le plus grand manipulateur que j'ai connu. Parce qu'elle réclame désespérément de quoi nourrir son besoin d'espoir. Elle ne peut pas dire non au bonheur, à la possibilité d'un meilleur lendemain. Elle ne peut pas se permettre ça parce qu'elle n'a pas d'autres sorties.
Non, bien sur que non, elle ne veut pas de mal à mon frère. Parce que c'est une femme bien, comme on attend d'une psy. Parce qu'elle ne voit pas pourquoi elle lui ferait du mal. Parce qu'elle n'a pas les même dimensions du monde que moi.
On voit l'hésitation des gens à leurs mains.  Les miennes sont croisées, solides et en place. Les siennes tremblent. Oh c'est presque imperceptible mais j'ai toujours eu une très bonne vue. Peut-être qu'elle a froid, peut-être qu'elle a peur mais en tout cas elle est fébrile, hésitante. Est-ce que je dois le croire ? Oui … Crois moi, aies confiance et je te mènerais à ta perte.
Sans ses yeux, je vois le changement, la réalisation. Elle se rend compte qu'elle est à ma merci et qu'elle va accepter. Bien sur, tout le monde passe par là avant l'acceptation totale.
Je pense un instant à caresser sa joue, sa peau si fragile, si fine. Pour qu'elle se sente en confiance. Mais je devine dans ses gestes qu'elle n'est pas encore prête à être touchée.
Plus je regarde son corps, plus je trouve que toute ce gâchis est dommage. Elle pourrait avoir de belles formes, un beau sourire. Elle pourrait être tellement plus que ce qu'elle est actuellement : l'ombre décharnée d'une belle femme. Même pas une femme au final. Elle ressemble plus à une enfant apeurée. Si je n'étais pas si pressé dans mes projets, j'aurais pu me prendre d'affection pour sa fragilité qui me rappelle celle d'Ulrick.
Alors qu'elle recouvre son corps de la couverture, je lui souris et saisis une mèche de cheveux bruns. Elle me rappelle tellement ma Ayame, sur la fin, quand je l'avais rendue folle. Je n'ai pas à fournir ce travail avec cette Ayame là.
Mon regard se pose sur ses cernes. Je ne peux que deviner qu'elle ne mène pas une vie facile. Au moins, je ne créé pas les ruines, je marche juste entre elles cette fois.
Elle semble s'éloigner de l'illumination, de mon but. Non, petite Ayame, reviens … Reviens vers moi, reviens à la raison. Tu ne peux pas t'arrêter là. Tu ne dois pas t'arrêter là. Toi et moi sommes liés maintenant, tu ne peux plus t'éloigner. Ou je te maintiendrais près de moi par la force de mes mots. Oh, je détesterais vraiment te voir abîmée mais tu ressembles déjà à un poupée cassée alors un peu plus un peu moins …
Mon battement de cœur s’accélère quand je l'entends me parler japonais. Elle a enfin cédé à la raison, elle est toute à moi. Oh, je ne veux pas d'elle réellement mais je dois la tenir à ma botte, pour mon grand projet.
Qu'est-ce que je sais de sa souffrance ? Oh cette question... Je l'attendais. Je n'ai même pas besoin de me renseigner pour la voir. J'ai déjà vu nombre de femmes comme elle.


« Je sais tout de toi. Je sais tout de ton père si terrifiant, de cet homme qui t'humilie, de cette haine que tu as pour ta faiblesse. »

J'ai un sourire tendre, réconfortant, chaleureux. Je lis en toi comme dans un livre ouvert. Mon index passe sur les courbes de son visage, lentement, afin d'arriver à ses lèvres. J'ai une chance sur deux de bien tomber. Il est évident qu'Ayame a une crainte palpable du sexe masculin. Je ne peux pas lui en vouloir, la plupart des hommes sont des rustres.
Mon doigt caresse ses lèvres avec un lenteur torturante.


« Aies confiance, Ayame chan. Est-ce que je t'ai fait du mal jusqu'à présent ? »

Elle ne pouvait pas répondre oui à cette question, j'avais tout fait dans cette optique.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeLun 24 Mar - 17:09


Il saisit une mèche brune, encore humide. Je comprends de moins en moins ce qu'il cherche à faire ... Etablir une sorte d'intimité ? Sachant pertinemment qu'il aura gain de cause tant qu'il ne lève pas la main sur moi. La chaleur de son souffle, dans ma nuque. Je voudrais pouvoir l'ignorer, mais ...

"Je sais tout de toi."

Comment ? Non ! Non, c'est impossible. Menteur. Je veux bien qu'il ... qu'il parvienne à savoir ce que je ressens ! Parce que je sais pertinemment que je suis incapable de dissimuler quoi que ce soit. Mais ...

"Je sais tout de ton père si terrifiant ..."

Non. Non, stop !
Arrêt. Pause. Que mon esprit ait le temps de ... de comprendre.
Non, personne ne sais qui est mon père. Je suis la seule à le connaître réellement. Sa fierté, son honneur égoïste. Un homme droit, courageux, honnête. Un modèle ... Un homme qui ne tolère ni échec, ni manquement à l'honneur. Un homme qui sacrifierait sa propre famille, jusqu'à sa propre vie pour ses ambitions. Pour le bien de sa fierté, rien ne compte plus que les apparences. Et parce que ... mes apparences ne cadrent pas avec ce dont il a besoin. Je suis son échec. Je ne suis pas celle qu'il voudrait que je sois.
D'une main tremblante, je range une mèche de cheveux tombée devant mes yeux. Le regard dans le vide. Mon passif ne colle pas avec l'image de la famille respectable qu'il a toujours voulu donner. Avoir une fille volage et droguée, à quinze ans à peine, ne collait pas avec ses projets. Pas plus que de la voir mettre au monde un enfant. Je me souvins de ce matin où j'étais descendue au salon, prise d'un terrible pressentiment. Je me souvenais du regard de mon père. De ses mots. "Elle grandira bien. Heureusement, l'information n'a pas filtré. L'honneur est sauf."
Et je me souvenais de mon état, lorsque j'avais compris ce qu'impliquaient ces phrases.
La première fois que j'avais été brisée, réellement. C'était par mon père.
Dont la volonté implacable m'effraie.
Liam. Taisez-vous.

" ... de cet homme qui t'humilie ..."


Non. Vous ne pouvez pas savoir. C'est faux ! Ma main trop pâle redescend, se crispe sur mon épaule, plantant mes ongles dans ma chair. Tout est ... de ma faute. Parce que, pour noyer mon passé, j'avais fini par remplacer le speed par le sexe. Tout ce qui m'importait était l'oubli, la sérénité, le repos que ce dernier pouvait m'apporter. Tout simplement. Le Lord, lui, n'avait fait que graver des lettres dans ma peau. Il les avait gravé pour ... pour m'empêcher de continuer à collectionner les relations sans lendemain. Il avait utilisé mon seul moyen de me soulager, de fuir, comme un moyen de me détruire.
Au passage, il avait donné raison à Père. Il avait utilisé ... cette partie dépravée de moi, que j'avais mis tant d'années à apprendre à contrôler. Allesbury l'avait tournée à son avantage. Et il m'avait prouvé que ... Même en dénuant mon être de tout sentiment ... je n'étais toujours rien de plus qu'un objet. Une marionnette. Qui se plie aux ordres, aux volontés des autres, de gré ou de force. Même mon corps me trahissait. Trop faible pour refuser quoi que ce soit ...

"... de cette haine que tu as pour ta faiblesse."

Mes doigts relâchent ma peau, se crispent sur les rebords de la couverture. Besoin de ... de m'accrocher, à quelque chose. Pour m'aider à ... à faire face à cette nouvelle réalité. Je hais ... ma faiblesse ?
Oui ...
Je déteste que ... mes sentiments me rendent si faible. Je voudrais cesser d'être un pion, un jouet entre leurs mains, à tous ! Mon monde n'a ... rien. Je ne crois plus en toutes ces choses. La famille, l'amour, la religion. Ce ne sont que des chimères, inventées pour m'utiliser. Manipulée, par tous les hommes pour qui j'avais pu éprouver de l'affection. Qu'il s'agisse de mon père, de mon premier amour, ou de mes amis ...
Tous, n'avaient utilisés mes sentiments que pour leurs propres intérêts. Alors j'avais renoncé, réduit l'utilité masculine à mon besoin de fuite. Mais Allesbury avait ruiné cette façon de penser, en ... en me forçant à ... à réaliser que ça ne changeait rien ...

Comment Liam savait-il ? Comment ?! Et ... et son sourire, contrastant furieusement avec ma gorge qui se nouait. Avec ma respiration saccadée. Avec mes yeux, humides de larmes qui auraient peut-être pu couler ... s'il avait continué à parler. S'il avait continué à éveiller les souvenirs. Et plus que tout, à ... à m'apprendre. M'apprendre ce que je ressentais. Parce qu'il avait raison. Effroyablement, terriblement raison. Il ...savait.

Contact.
Son index, sur ma joue, me ramène au réel aussi sûrement que si j'étais tirée d'un mauvais rêve. Ma gorge se dénoue, de surprise mêlée d'appréhension. Ma respiration se suspend. Incapable de réagir, incapable de bouger, je dévisage le détenu. Et cette minuscule caresse, associée au souffle dans ma nuque, à mon état de nervosité ...
Non. Ne faites pas ça, Liam. Ne jouez pas avec moi ...
Je n'ai pas besoin de promesses que vous ne pourrez pas tenir. J'ai suffisamment de mal à ... à refouler tout ce qui m'envahit sans devoir, en plus, me mentir. Pourquoi 'me mentir' ? Mais c'est parce que c'est ce que je fais, toujours ! Je me mens, pour ne pas avoir à affronter ce que je suis. Je tente de me convaincre que son contact, ou son souffle sur ma peau ne m'est pas agréable. Qu'il n'y a rien de sensuel, rien de troublant dans sa façon de glisser son doigt sur mes lèvres. Même si je sens mon cœur s'accélérer, même si je sens une chaleur trop connue envahir mes membres tremblants. Je resserre mes jambes, ramène la couverture plus près de mon corps. Une tentative ridicule de me convaincre que je suis ... insensible à ces gestes. Une menteuse.
Je. Mens.

Je déteste me mentir, autant qu'aux autres. Alors mon regard se dérobe aux prunelles d'émeraudes, glissant comme sur une vitre trop polie. S'accroche à ses lèvres, à ses mots, alors que j'ai subitement envie de reculer, m'éloigner. Sauver ce qu'il reste à sauver, faire comme si je n'avais rien senti. Comme si je n'avais pas entendu. Sa phrase, sa question.

"Aies confiance, Ayame chan."

Je ... ne peux pas. Je le voudrais. Je voudrais fermer les yeux, profiter de ce contact, cette chaleur. Oublier dans quelle position je me trouve, autant physiquement que mentalement. Au bord du précipice. Vous n'êtes qu'un homme comme les autres, Liam. Vous me manipulez, et finirez par me briser.

"Est-ce que je t'ai fait du mal jusqu'à présent ?"

Quoi ? Mais non ! Non ...
Je ne sais pas si je suis capable de rougir. Je ne sais pas si cela m'est jamais arrivé. Mais ce que je sais, c'est que j'ai l'impression d'avoir le visage en feu. Et pour cette raison, je n'ose même pas le dévisager lorsque je réponds. D'une voix faible, rendue rauque par tout ce que j'essaie de cacher, de renflouer.

"Non. Pas du tout."

Je n'ose même pas imaginer ... à quel point je dois vous sembler ridicule. Naïve et influençable. Mais je suis perdue. Ma vie ... me dépasse. Et même si je ne suis rien de plus qu'un pion dans votre jeu ... Vous semblez savoir, Liam. Alors ... Dites-moi, je vous en prie. Je n'en peux plus d'attendre, de me confronter à moi-même. J'ai besoin d'avoir ... un but. Dites-moi ...
Que dois-je faire ?

"Qu'est-ce que vous attendez de moi ?"

Un souffle, presque une supplication. Je parlerais à votre frère. Tant que vous le désirerez.
Je me ... fierais à vous. Si c'est ce que vous souhaitez.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeMer 26 Mar - 19:33


Mon sourire ne pourrait être plus bienveillant, sauf s'il était réel peut-être . Je ne suis même pas sur qu'un sourire réel arriverait à la cheville du mien. Si tant est qu'un sourire peu avoir une cheville.
Mon doigt quitte ses lèvres pour venir taquiner son menton. Je ne dois pas la brusquer mais associer une note sensuelle à ma présence ne peut que m'être bénéfique. Elle n'est pas encore tout à fait à ma merci. Il descend ensuite le long de son cou fin et pâle et est à la limite de s'infiltrer sous les draps. Mais non. Sa maigreur me dégoûte toujours autant . Si j'avais en entonnoir sous la main...
Il me semble que j'ai touché un point sensible. Elle semble tout à fait atteinte par mes mots. Je sais l'effet qu'ils lui font. Ma voix rauque pénètre dans ses oreilles tel une succession de vagues rassurantes. Je sais tout des filles comme elle, elle est bien loin d'être unique. Mon doigt remonte sur son oreille alors que mon souffle chaud caresse toujours sa joue. Je n'imagine pas qu'elle puisse m'échapper à présent.
Mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir. Il faut qu'elle croit encore et toujours que je ne suis qu'une présence rassurante, que je ne lui voudrais jamais de mal, que je serais toujours là si elle est dans un mauvais pas. Je ne la sauverais pas, mais ça ne peut pas m'empêcher de lui donner un bon conseil pour l'avenir. Je souris. Je ne peux pas me permettre de la laisser partir.
Je sais qu'il y a de fortes chances qu'elle ait été tourmentée par de nombreux hommes par le passé. Je ne dois surtout pas lui rappeler ces hommes. Je dois me montrer protecteur, toujours fière d'elle.
Ma main passe à présent dans ses cheveux. Ses cheveux sont la seule chose que j'aime bien chez elle.
Elle semble perdue dans ses pensées. J'aimerais bien la secouer pour la ramener avec moi mais je ne dois pas la brusquer. Un peu de patience, Liam. Tu pourras bientôt voir son âme se consumer de désespoir, quand tu n'auras plus besoin d'elle. Calme toi et observe la se torturer les méninges dans une lutte déjà perdue. J'écarte ma main de ses cheveux assez rapidement. Le contact des cheveux mouillés me répugne un peu.
Mon doigt revient caresser l'arête de son menton trop fin. Ah si seulement elle avait eu deux petits kilos de plus. Et puis, je ne peux résister à me rapprocher un peu, à lui faire sentir mon souffle jusque dans son cou.
Mes doigts prennent son menton doucement, dirigeant son regard vers moi. Regarde moi.
Je lui souris, toujours rassurant. Elle est à deux doigts de se prosterner à mes pieds pour me supplier de lui donner une raison de vivre. Ah, dire que je n'ai même pas eu besoin de mes dés. Les psys sont vraiment les cibles les plus faciles. Je ne peux pas dire que je l'ai eu comme si j'étais un débutant mais elle m'est quand même tombé dans les bras plus rapidement que ce que j'avais prévu.
Ses doigts refermés sur la couverture m'arrachent un soupir de contentement. Elle essaye de se raccrocher à la réalité alors que je m'infiltre doucement dans sa tête. Alors que je la possède, peu à peu.
Je pousse la couverture jusque sous son menton. Elle doit dormir pour ne pas trop réfléchir, pour m'obéir.
Elle rougit, a honte. C'est bon pour moi. C'est une marque de respect. Elle a honte que je doive essayer de la persuader. Le fait qu'elle me doit le respect total et l'obéissance la plus stricte est enfin entré dans sa tête.
Je chuchote mes mots à son oreille, comme un poison qui se distille lentement.

« Je veux que tu lui parles. Que tu utilises tout ton art pour lui voler quelques paroles, par ci par là. N'essaye pas de le faire boire, il supporte très bien l'ivresse. »

Je me relève, tout en gardant ma voix douce.

« Ah et, dans dix jours, débrouille toi pour être loin. »

J'ai prévu une petite surprise pour DearDeath ce jour là.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeJeu 27 Mar - 19:47


Je ne supportais plus tout ça. Comment pouvait-il en savoir autant ? Et pourquoi cédais-je si facilement ? Question stupide ... Je ne me sentais plus que comme un objet totalement inutile. Liam était le premier, depuis ce qui me semblait être une éternité ... à me parler comme à un être humain, ou à faire semblant de se soucier de mes émotions. Et s'il savait ce que je pouvais ressentir, éprouver ... Alors, ma logique approximative concluait qu'il éviterait plus facilement de me briser. Ou au contraire, qu'il en profiterait pour me détruire. Mais si c'était ce qu'il voulait, il l'aurait déjà fait, non ... ?
Non, il ferait comme les autres. Il se servirait de moi, puis me détruirait. Déstabiliser son adversaire, utiliser ses émotions ... des classiques de la manipulation. Je ne suis qu'une poupée, trop facile à utiliser.
Non, c'est faux ! Si ... S'il voulait me détruire ... Alors pourquoi tant de douceur dans ses gestes, dans ses mots ? Pourquoi tant de calme ?! Pourtant, mon premier réflexe avait été de vouloir le fuir. C'était donc forcément qu'il était dangereux, violent ? Non ?
Non ... ?

Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais plus. Son contact, sa voix me déstabilisent profondément. Je suis trop occupée à essayer de résoudre mes interrogations. Je... Je ne sais plus quoi faire. Entre mes émotions qui bataillent, la tension dans mon corps, le frisson que provoque son souffle sur mon cou ... Lorsqu'il saisit mon menton, me pousse à le regarder ...
Je renonce. A quoi bon me tourmenter ? Quand je prends les décisions moi-même, elles ne font que me conduire dans le mur ! Je ne sais plus ce que je dois faire. Je ne sais plus où j'en suis. Mais Liam, lui, semble savoir. Et après tout, je n'ai plus rien à perdre. Alors autant l'écouter, me plier à ses volontés.

Je me sens quasiment apaisée quand il me pousse à m'allonger. Le fait de ne plus sentir ses doigts sur ma peau, quoique frustrant, est presque un soulagement. Je n'ai plus à lutter contre moi-même. Je n'ai jamais eu une santé de fer, de toute façon, et mon attitude n'arrange pas les choses. Ni suffisamment nourri, ni suffisamment reposé, mon corps accepte volontiers de se plier à l'autorité. La fatigue accumulée ces dernières semaines me retombe sur les épaules, et je n'essaie même pas d'y résister. Docile, manipulable.
Une poupée de chiffon ne ferait pas mieux que moi.
Lorsque Gantley réajuste la couverture, comme on borderait un enfant, je prends conscience que mon épuisement est surtout mental. Si bien que je n'essaie plus de penser. Mon esprit se calme peu à peu, se vide de toute questions ou protestations. Même lorsque Liam rétablit un semblant de contact, murmurant à mon oreille, je ne me donne plus la peine de renflouer ce que je ressens. Je laisse la chaleur m'envahir, sa voix me bercer, et ma respiration s'accentuer. Je me contente simplement de crisper les doigts sur le drap, de détourner le regard pour ne pas avoir à me sentir prise en faute. Je fuis, comme d'ordinaire. Et j'écoute.

Parler à son frère, sans le faire boire. Si je veux éviter le même fiasco qu'avec Basile, il vaudra mieux le faire un jour où je serais reposée, concentrée. Puis il se lève, et même si mes yeux sont sur le point de se fermer ...
Sa phrase me surprend.

"Débrouille-toi pour être loin."

Je ne saurais pas ... expliquer l'élan qui s'empare de mes muscles, à cet instant. Je me redresse et tends la main, prête à le rattraper par la manche de son uniforme. J'ai un mauvais pressentiment, comme si cette phrase était porteuse de menace. Comme si je devais empêcher quelque chose, ou ...
Je m'arrête dans mon geste, réalisant enfin à quel point mes pensées sont ridicules, et ramène le bras contre mon corps. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de chercher le regard du détenu, comme pour obtenir une réponse à ma question muette. Même si elle est calme, plus douce qu'elle ne l'a été depuis des semaines, je ne parviens pas à refouler la note d'inquiétude dans ma voix.

"Pourquoi ?"


Une question que je regrette aussitôt. Mes lèvres entrouvertes se ferment. Je baisse le visage, rive les yeux sur le matelas comme une enfant prise en faute. Après tout, c'est sans doute ce que je suis pour Liam. Une enfant. Il avait sûrement autre chose à faire que de calmer les angoisses irrationnelles d'une pauvre folle, ou de répondre à ses questions sans queue ni tête. S'il m'avait poussé à m'allonger, c'était sûrement parce qu'il savait que j'étais épuisée. Il pensait que je devrais dormir. De même qu'il pensait que je devrais parler à son frère, que je devais mieux me nourrir. Ou qu'il pensait que dans dix jours, je devrais être ailleurs. Loin ... Je n'avais pas à lui demander ses raisons. Quel droit avais-je de remettre en doute ses décisions ?

Je pris le parti de murmurer des excuses, même si je n'étais pas sûre qu'il les entendrait. Lentement, je me rallongeais sur mon lit et fermais les yeux, ramenant de nouveau la couverture sur moi. Je n'avais pas à faire preuve de curiosité. Si je renonçais à savoir, Liam ignorerait certainement mes paroles. Il en faisait déjà suffisamment, en acceptant de m'indiquer ce que je devais faire. Alors, la moindre des choses que je pouvais tenter en retour, c'était de ne pas le décevoir. Espérer ne pas commettre d'impair ...

Parce que, mêmes si mes émotions faisaient de moi quelqu'un de facile à manipuler ... elles me rendaient surtout maladroite.
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MessageSujet: Re: SPICE OF LIFE   SPICE OF LIFE Icon_minitimeVen 28 Mar - 16:48

Petite Ayame chan dans son lit
Est toute affaiblie,
Blessée,
Brisée,
Elle ne peut plus se relever,
Que si elle a quelqu'un sur qui s'appuyer.

Ce n'est qu'une fois que je me rends compte à quel point elle a l'air brisée, faible, en ruine. Elle est pareille à une enfant qui a besoin d'être soutenue par quelqu'un. Et je compte bien être cette personne. Je vais la remettre sur pied, la soutenir dans toute ma générosité et elle n'aura plus que moi à qui se fier. Exit son père, exit son homme torturant, exit sa probable colocataire compatissante. Ne vois plus que moi, Ayame chan, tu ne dois plus voir que moi. Ne plus penser que par moi, ne plus parler que pour moi. Tu m'appartiens à présent, petite poupée de porcelaine.
Passant ma main dans mes cheveux, je remets ma mèche verte en place, bien sur le devant. Mes cheveux roux sont tout ébouriffés par le frottement du matelas. Je souris cependant. Je ne suis plus aussi superficiel qu'au temps du lycée. Je sais que je suis charmant en toutes circonstances.
La vue de mon uniforme ne fait que me rappeler cruellement à la réalité des choses. Le compte à rebours, la mort prochaine... je dois me dépêcher.
Elle semble glisser vers l'obéissance la plus totale. C'est bon pour moi, moins pour elle. Elle ne sait peut-être pas qu'elle aura tout le mal du monde à se tirer de cette contemplation qu'elle a peu à peu pour moi. Je l'ai eu, sans mes dés. Je commence à me demander si je ne suis pas plus doué sans eux. Plus convaincant. Les gens se braquent moins quand ils ne voient pas des dés surgir dans leur champ de vision. Juste moi, mon sourire et ma douce voix rauque.
Bien sur, quand elle se rendra compte qu'elle ne compte en rien pour moi, une fois que je ne la traiterais plus si doucement, elle sera saisie d'horreur. Elle sera pleine de remords. ''Je n'aurais pas du accepter. Je n'aurais pas du me plier à lui.'' Mais il sera déjà trop tard petite Ayame.
Je ne peux pas m'empêcher de la trouver délicieusement fragile. Sa fragilité me rappelle tellement celle d'Ulrick.
Elle porte néanmoins un certain intérêt à ce que je dis. Souriant, je regarde par la fenêtre. La nuit est pleinement installée maintenant. Où est Ulrick ? Est-ce qu'il se réchauffe contre le corps d'un homme ou est-ce qu'il a froid ? Je l'imagine très bien remonter la couverture sur ses épaules dans un semi-sommeil et se recroqueviller en boule comme il le fait toujours quand la fraicheur l'hiver s'infiltre dans ses os.
Elle se redresse néanmoins alors que je suis sur le point de partir. Une révolte ? Non, elle n'oserait pas. Elle n'oserait jamais me désobéir, même si elle n'en a pas encore confiance. Je prends sa main, laissée contre son corps et me penche un peu, la rallongeant confortablement.

« Parce qu'il risque d'y avoir du grabuge et que je ne veux pas que tu sois blessée. J'ai entendu dire qu'un détenu préparait un sale coup. »

Mes yeux se plongent dans les siens et je prends le regard d'un père confiant, fier.

« Ne t'excuse pas … Et maintenant dors. Tu auras sûrement une dure journée demain. »

Je me relève complètement et m'avance vers la porte, épuisé. Ce petit exercice me demande toujours autant de concentration. Je prends la poignée de porte et lui accorde un sourire avant d'actionner l'interrupteur pour plonger la pièce dans le noir. La lune éclairant encore mon visage, je sors et ferme la porte, comme pour ne pas réveiller un enfant qui dort.
Une fois dans le couloir, je commande à Caciope de me reconduire dans ma cellule. J'ai fait ce que je voulais, en espérant qu'elle obéisse convenablement.


Petite Ayame chan dans son lit
S'est toute adoucie.
La ruse a marché,
Elle se croit en sécurité.
Prise au piège dans la toile de l'araignée,
Elle ne pourra plus jamais se retrouver.
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