Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Goodbye Summer

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Dale Smith
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Dale Smith

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MessageSujet: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 15:45

Goodbye Summer

with Anja Tchaïkovski

f(x) ♪ No more

Le stylo en l'air, je regardais les nuages noirs s'amonceler doucement au-dessus de DearDeath. Les jours ensoleillés de ces derniers mois semblaient déjà fuir pour laisser la place à une météo plus appropriée à l'endroit. Pluie, vent et peut être des catastrophes naturelles, tant qu'on y était ? Quelques minutes plus tard, il se mit à pleuvoir et je sentis quelque chose se relâcher en moi. J'étais soulagé que ça se mette à tomber. Je pus revenir à ma lettre. C'était la quatrième que j'écrivais à ma sœur depuis que j'étais arrivé ici. Il s'était passé pas mal de choses, avec Liam et deux autres détenus. Tout était consigné dans mon cahier. Je repris mon récit. Il fallait que je lui raconte comment j'avais réussi à soumettre cette fille.


Ce matin n'est pas rose, pour changer un peu. Gueule de bois, mal aux reins, mauvaise haleine... Heureusement que je peux dormir tout seul la plupart du temps et me bourrer la gueule en toute tranquillité. J'ai pas vraiment hâte du jour où je devrai faire une croix là dessus pour faire bonne impression à mon colocataire. J'imagine que d'ici là, je serai habitué à ce style de vie clean.

Je m'habille en ayant l'air d'un zombie, ne parvenant pas à me réjouir à la perspective du rendez vous d'aujourd'hui. Anja machinchose. La blonde à l'accent russe ou je ne sais quoi que j'ai eu le grand plaisir d'accueillir quelques jours plus tôt. Je dois vraiment dessoûler. Et pour ça, j'ai une méthode radicale. Je me rends d'un pas mal assuré jusqu'aux sanitaires et me fout sous l'eau glacée. Putain, c'est violent, mais ça marche. Cinq minutes plus tard, je suis d'attaque et je n'ai plus qu'à me brosser les dents pour que disparaisse les preuves de ma nuit de folie.

J'arrive dans mon bureau avec une tartine grillée et beurrée dans une main, mon attaché-case vide dans l'autre. Je laisse tous mes dossiers dans mon bureau, fermé à clef, mais j'ai remarqué que la serviette, ça fait très pro et ça rend mon personnage plus crédible et avenant. On fait toujours confiance à un mec en costard avec un attaché-case. Qui s'imaginerait que je me balade depuis le premier jour avec un poignard à double tranchant au mollet ?
Après avoir dit bonjour à la boniche de secrétaire dont j'oublie toujours le nom, je vais m'installer dans mon fauteuil. Il est luxueux, m'a valu une fortune, mais je ne regrette rien. Et là dessus, je m'endors. Et quoi ? J'ai bien le droit de rattraper mon retard de sommeil ! Ma patiente n'arrive que dans cinq minutes.

#Monsieur Smith... Monsieur Smith, tout va bien ? Monsieur Smith, j'arrive !#
« Quoi ? Nnn nan... Heu... Nan très chère. C'est bon, tout va bien. J'étais simplement perdu... dans mes pensées. »
#Votre patiente est là, docteur Smith.#
« Faites là entrer. »

Je vérifie rapidement que ma perruque brune est bien en place et rajuste la position de ma cravate. Aucun filet de bave séchée sur les lèvres, tout est bon. Je me précipite devant la porte et tends la main avec un sourire aimable. Une main virile et poilue serre la mienne. Moite aussi. Je la dégage dès que je peux et l'essuie sans me cacher sur ma veste.

« Votre présence ne sera pas nécessaire. Si j'ai un problème, je hurle. »

Le gardien hésite un moment, mais il n'a pas l'air d'avoir envie de rester. Je lui fais un sourire rassurant, ce qui le conforte dans son idée. Il me précise qu'il va attendre dans le couloir, juste à côté de la porte. Quand il s'écarte enfin, je peux accueillir Anja. Ma main est de nouveau aimablement tendue.

« Bienvenue. Prenez place et dites moi ce qui vous amène.»  
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 19:18

[Ce post est long, j'ai pas réussi à condenser u_u ]

Ce matin, j’ouvre les yeux sur le sommier du lit du dessus, le souffle court. Bon sang ça a recommencé. Je suis soulagée que ce soit aujourd’hui que je dois voir le psy. Je m’assieds sur mon matelas, les mains tremblantes et la peau pâle. Je passe une main sur mon visage poissé de sueur froide et sens ma peau brûlante réchauffer la paume glacée de ma main. Je l’essuie sur mon uniforme, qui n’allait de toute manière pas être lavé de sitôt, puisque personne ici n’avait le sens de l’hygiène envers les détenus, et secoue la tête pour chasser les mèches rebelles de mon front. Il n’est même pas encore sept heures du mat’ que déjà je suis debout et incapable de me rendormir sans rencontrer d’autres cauchemars.

Alors je me contente d’attendre, les paupières mi-closes et en bâillant régulièrement, que les grilles s’ouvrent. Malheureusement et exactement comme je m’y attendais, le manque de sommeil cumulé sur plusieurs jours fait que la fatigue m’épuise. Je me rendors rapidement, et me sens glisser en position allongée dans la semi-inconscience qui précède l’endormissement. Je replonge dans mon cauchemar presque immédiatement. C’est comme s’il avait été mis en pause et n’attendait plus que moi…


Victor est juste à côté de moi, comme au moment où j’avais secoué violemment la tête (dans mon rêve et dans la réalité) pour me tirer hors du sommeil. Ses mains sont posées sur mes épaules et son visage est tout proche du mien. J’essaie de lui échapper, de reculer loin de lui, mais un mur m’en empêche. Il libère une de ses mains et continue à me maintenir immobile avec son autre bras, qu’il pose en travers de ma gorge. De sa main libre, il sort une petite télécommande, que je reconnaîtrais entre mille. C’est toujours la même, quel que soit le rêve. J’essaie de le repousser, mais il m’en empêche, en me confiant le détonateur de force. J’ai à peine de le temps d’esquisser une moue terrorisée que l’explosion retentit. Loin. Mais pas assez pour ne pas foutre en l’air mes tympans. Je m’écroule, les mains pressées sur mes oreilles et la bouche ouverte sur un cri muet.

Quand je trouve le courage et la force de relever la tête et de contempler les dégâts, je découvre une silhouette encore debout. Je me rapproche en titubant, encore sonnée et à moitié sourde. J’avais déjà un problème d’oreille avant, mais là c’était bien pire. Je m’approche lentement, une main toujours collée à mon oreille fragile. Elle avait pris encore plus cher que l’autre, bizarrement, alors qu’elle aurait dû être… je sais pas moi… immunisée ? Il s’agit de la silhouette d’un gamin, plus petit que moi d’une trentaine de centimètres, qui regarde vers le lieu du sinistre. Je tente de l’appeler, mais mes mots s’étouffent dans ma gorge parcheminée par la poussière et la fumée. Je tousse, et sens l’odeur de la mort, partout. Je réessaie de parler, et le gamin se retourne enfin, réceptif à ma voix. Je découvre son visage, doux, qui me rappelle celui de Victor, excepté pour le nez et les yeux. Il a le premier comme mon frère et les seconds comme moi, comme ma mère. Je n’ose pas accepter ce que mon esprit veut me faire comprendre. Je n’accepterai pas que cet enfant soit Mikhail. Non. D’abord parce qu’il se trouve sur les lieux de l’explosion, et ensuite parce que je vois sa chair se consumer doucement, il est comme auréolé de flammes et son visage est marqué petit à petit par des brûlures atroces.


Cette fois je me réveille pour de bon, violemment. Je sursaute et glisse de mon lit. Pathétique, n’est-ce pas ? Les grilles sont ouvertes et au moment où je m’apprête à me lever pour sortir dans la cour et profiter de l’air matinal, un gardien qu’on pourrait qualifier de… velu ? se présente devant les barreaux. Il entre dans la cellule, sans paraître intimidé le moins du monde par le fait de se trouver de l’autre côté, par rapport à la barrière représentée par les barreaux. Il est assez massif pour que je ne me sente pas du tout en sécurité. Heureusement, s’il me regarde bizarrement, il s’en tient au seul regard et m’accompagne sans mot dire. Je sais où nous allons, pas besoin de demander, mais le trajet me paraît interminable, surtout dans ce silence.

Avant que j’aie trouvé le courage de parler, nous arrivons devant la porte du bureau des psys. Le gardien pousse la porte et nous entrons dans la pièce, face au bureau de la secrétaire.

-Oui ? Vous avez un rendez-vous ?

-En effet, Anja Tchaïkovski, matricule T0151, annonce le gardien, me montrant que si j’ignorais son nom, ce n’était pas son cas.

La secrétaire me jette un coup d’œil avant de vérifier l’agenda des psychologues.

-Monsieur Smith va vous recevoir.

Nous la suivons jusqu’à une porte où était accrochée une plaque métallique marquée du nom du psy. Le gardien passe premier et paraît surprendre Dale, s’ensuit un brève échange entre eux, qui ne m’intéresse que moyennement, étant encore hantée par mon cauchemar. L’homme finit par s’écarter et va patienter dans le couloir, me laissant seule avec le psy et mes réminiscences de cauchemar.

-Bienvenue. Prenez place et dites-moi ce qui vous amène.

Je jette un coup d’œil tout autour de nous, très vaguement intriguée par mon environnement, et la seule chose qui attire vraiment mon regard, c’est le majestueux fauteuil de Dale. Je laisse échapper un sifflement admiratif avant de m’approcher des fauteuils. Il y a même un canapé, mais il ne m’inspire pas confiance.  Allongée sur un canapé égale vulnérable. En plus, on a bien plus de force quand on se retrouve en position dominante, et bien que je ne craigne pas trop que Smith craque et devienne fou, j’aimais pas trop pour autant l’idée de me retrouver en difficulté potentielle. Je privilégie donc l’un des fauteuils. Une fois assise, je prends une grande inspiration pour me motiver. Je sais déjà qu’une fois lancée, tout sortira et que j’aurai du mal à m’arrêter, mais pour commencer, c’était une autre paire de manche. J’avais fait confiance à Loïc rapidement, plus que d’habitude, mais peut-être était-ce parce que lui aussi était détenu. Smith était un membre du personnel, psychologue qui plus est. Aaah, mais c’est son travail aussi, et c’est précisément la raison pour laquelle tu viens le voir, ma grande.

-C’est sympa ici, lâché-je finalement.

Je me mords la lèvre, ferme les yeux et me laisse envahir par mes souvenirs récents pour trouver la volonté de parler. Toujours les paupières closes, j’ouvre la bouche et commence.

-Vous savez déjà que l’un de mes chefs d’accusation était « terrorisme ». En réalité, je n’ai posé qu’une seule bombe, sous la contrainte, mais ça tout le monde s’en tape. N’empêche que malgré le fait que j’ai fait le choix de protéger ma famille contre la vie de dizaines d’autres gens, je… J’ai des regrets assez… Assez encombrants. J’ai eu une période entière où chaque nuit je rêvais du moment où j’appuyais sur le bouton du détonateur.

Je marque une pause, assez satisfaite de moi pour le moment. Je n’ai pas accéléré le rythme, je n’ai pas bafouillé et je n’ai pas simplement bloqué sur les mots. D’ailleurs, au fil des jours que je passais ici, je perfectionnais mon anglais, sans toutefois plus m’embarrasser de masquer mon accent. J’en étais plutôt fière moi, alors fuck ceux à qui ça plaît pas.

-J’ai été tranquille pendant plusieurs semaines, après, principalement pendant la période de deux ans qui…

Autant que possible, j’aimerais oublier l’histoire de… d’élimination des ennemis potentiels de mon fils. Ce n’était pas que j’en avais honte, au contraire, mais j’aimerais éviter que Smith soit trop volubile et parle aux mauvaises personnes de l’existence de mon fils et du carnage que j’avais perpétré.

-Bref, c’est revenu quand je suis arrivée ici. C’est… Je doute que vous, vous ayez vécu une chose pareille, parangon de vertu que vous êtes.

Ce n’est pas de l’ironie que je fais, mais pour travailler ici, il faut quand même être un peu timbré ou alors être atteint par une sorte de perversité morbide qui ne mène à rien de bon. En fait si, c’était un peu de l’ironie quand même, ou du cynisme. J’ai toujours du mal à faire la différence entre les deux.

-J’aimerais survivre le plus longtemps possible, éventuellement sortir un jour et retrouver mon fils, or, être en continuel manque de sommeil à cause de ces cauchemars me paraît justement ne pas être un bon moyen de survie.

Toujours l’ironie. D’ailleurs c’était fou le nombre de gens qui détestaient mon humour, avec un peu de malchance, Smith non plus n’appréciera pas !
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Dale Smith
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMar 2 Sep - 11:55

Elle fait son apparition. Anja est une jolie fille, pour quelqu'un qui vient des pays du nord. Elle n'a pas ta grâce, c'est certain, mais quand même. Disons que ce n'est pas le genre de personne que je m'attends à croiser dans le couloir des détenus d'une prison pareille. Je suis pourtant bien placé pour savoir que les apparences lisses cachent bien des choses la plupart du temps. Et les travers les plus horribles se déclarent tôt. Finalement, je ne suis pas si surpris de rencontrer un certain nombre de jeunes détenus, à peine majeurs. Tous cinglés. Est ce que j'ai ma place là dedans ? Bien sûr que non ! Je ne suis pas fou, j'aime juste la vie à fond.
La Russe jette un regard d'envie non dissimulée à mon fauteuil mais, hélas, c'est le mien et elle devra se contenter des sièges en cuir sans petit coussin moelleux. La différence n'est pas flagrante cependant, j'avais commandé des meubles tout neuf exprès. Mes patients devaient se sentir le mieux possible.
En m'installant, je pense à l'histoire de Sweeney Todd. Le barbier qui tuait ses clients. Comme lui, je dois bien en laisser quelques uns tranquilles si je veux continuer à exercer mes petits méfaits. Et Anja... Ne fait pas partie de ce bienheureux pourcentage.
Avec un sourire poli, je l'invite à me raconter ce qui la torture. Contrairement à mon dernier patient, elle ne se fait pas prier. Bien, nous avons déjà une première marque de confiance. Un petit pas pour le psy, un grand pas pour mon plaisir.

« Merci, » fais je en réponse à son compliment. « Vous voulez un peu de thé chinois ? »

J'aime boire du thé en compagnie de mes patients. Déjà parce que ça renforce l'image tranquille que je m'évertue à présenter aux gens. En plus, la chaleur du liquide endort leur méfiance. Pour finir, le lien qui peut se créer entre nous se trouve renforcer. Le thé est merveilleux. Personnellement, je préfère tout de même un bon soju, mais je vais m'abstenir pour aujourd'hui. J'ai toujours un reste de gueule de bois qui n'attend qu'une occasion pour me fendre le crâne d'une horrible douleur.

J'écoute ensuite ma patiente. Elle a besoin de parler, c'est évident. Je compte bien la laisser vider son sac le plus possible puis, quand elle sera assez soulagée et en confiance, nous commencerons la première piqûre. J'ai analysé son dossier plus en détails. Elle manipule les poisons. C'est un domaine que je touche moi même du bout des doigts, pour les plus communs. Mais je me contente d'acheter ce dont j'ai besoin à l'épicier du coin – je te l'accorde, c'est un épicier très spécial. Je dois donc être prudent. Si je joue trop avec le feu et mise sur son ignorance, elle pourrait simplement m'échapper. Si je lui injecte quelque chose, ça devra être en toute honnêteté. Les premières fois. Elle pourrait être immunisée contre certaines substances. C'est ce que moi, en tout cas, j'aurai fait si j'avais choisi cette voie. Mais les poisons sont tellement moins intéressants que les psychotropes et surtout, il est tellement plus chiant de travailler avec. Notre frère s'y connaît beaucoup mieux que moi, comme tu le sais.
Tandis qu'Anja déblatère sur ses petits problèmes – okay, énormes problèmes – je me remémore la liste des crimes qui lui sont attribués. A l'entendre, on peut difficilement croire qu'elle s'est rendue responsable de complots meurtriers. J'ai vu des mères de famille plus vindicatives qu'elle. Mais encore une fois, l'habit ne fait pas le Dragon. Je suis bien placé pour savoir qu'on peut tout à fait modifier sa personnalité pour atteindre ses objectifs. Cette fille essaie même de se déresponsabiliser, me racontant qu'elle a été forcée à cause de son fils. Au vu de la longueur de son casier, j'ai des doutes sur la véracité de ses propos. Mais Dale Smith ne peut pas remettre en question la parole de sa patiente, voyons ! Je hoche donc la tête avec gravité, les sourcils légèrement fléchis par une inquiétude feinte. J'essaie de me montrer compatissant, sans devoir tomber dans une révision de son procès.

Un petit sourire s'étale comme une confiture collante sur mon visage quand elle évoque ma vertu. Si elle savait... Techniquement, si nous échangions nos places, mon dossier serait bien plus épais. Sauf que tous mes délits ne sont pas reconnus par la Justice. Il faudrait donc un dossier que j'ai moi même constitué et... Ca n'arrivera jamais bien sûr.

« Oui je suis... Vertueux. »

Le mot « parangon » reste un mystère pour moi et je me promets de le noter dans un coin de ma tête pour en rechercher la signification plus tard. Je n'aime pas tellement l'idée qu'elle ait pu m'insulter sans que je le sache.
Quand elle a fini, je hoche doucement la tête. Genre « je t'ai compris petite ». Sauf que sur mon carnet de notes, il n'y a que des petits tourbillons et des petits dragons qui ressemblent à celui de mon tatouage.

« Je vois, mademoiselle... »

Son nom m'échappe, maudite migraine. Je termine ma phrase sur un point posé là à l'arrache et poursuis.

« Vous voulez retrouver votre fils, c'est tout à fait normal. Nous allons continuer nos séances alors. Je vais vous en programmer plusieurs. Quand quelqu'un veut autant s'en sortir que vous, je ne peux que l'encourager. Si je le pouvais (petit soupir) je ferai sortir d'ici tout le monde. »

S'ensuit mon blabla habituel sur l'encouragement, l'estime de soit et la volonté.

« Parlez moi plus en détails de vos cauchemars. Nous devons réussir à exorciser ce qui vous tracasse le plus. Vous devez alléger votre conscience. Vous savez, vous avez fait des choses répréhensibles, c'est certain. Mais vous êtes ici pour le payer. Ca ne sert à rien de vous punir vous mêmes. Vous ne pouvez pas vous le permettre. Parce que vous êtes une mère. Et si vous voulez être une bonne mère, vous devez mettre de côté vos regrets. »

Et en cours de route, je m'arrangerai pour la faire tomber dans mon monde. Celui où la conscience n'a pas voix au chapitre.
Pour le moment, Anja culpabilise. La culpabilité est souvent trop lourde pour qu'on la garde longtemps. Je le sais, j'en ai fait l'expérience très tôt. Mieux vaut s'en débarrasser le plus vite possible. Regarde moi ! Est ce que je ne me porte pas comme un charme ?

J'ai aussi d'autres plans la concernant. Elle a un fils. Cette donnée est plus que satisfaisante. Je peux la faire chanter. J'ai même le pouvoir de lui amener son fils. Le pouvoir de la faire libérer, de lui trouver une nouvelle identité. Il me suffit d'un coup de fil. Si j'étais altruiste... Non, oublie ça tout de suite.
Je me servirai d'elle sans aucun remord.
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMer 3 Sep - 16:38

Pendant que je lui expose la raison de ce rendez-vous, le psy se propose de m’offrir une tasse de thé. Du thé chinois. Pourquoi pas, après tout. Ce sera probablement la seule fois où j’aurai droit à autre chose que de l’eau dans cette prison. J’accepte en tentant de masquer ma joie. Je ne suis pas une très grande fan de thé, mais ça fait plaisir de pouvoir boire quelque chose d’autre. Il m’écoute avec attention, et ce faisant, je me sens horriblement mal à l’aise. J’ai l’impression d’être observée, ce qui est normal puisque Smith se trouve en face de moi et que son regard transperçant est braqué sur moi. Une fois que j’ai fini, et fermé la bouche avec dans l’idée de la garder close pendant longtemps, il laisse tranquille son carnet dans lequel il gribouillait des choses et prend la parole.

Ce qu’il me dit tout d’abord me remonte un peu le moral, avant que le souvenir de chacun de mes cauchemars me revienne et que mon visage reflète un profond désespoir. Malgré tout, un léger rire m’échappe quand il me dit vouloir aider tout le monde à sortir de prison. Je me calme rapidement, même si mes yeux brillent encore d’une lueur amusée. Naïf comme ça, c’en est presque adorable. Puis vient le moment que je redoutais, mais qui devait pourtant bien arriver à un moment. Je me sens pâlir brutalement et je baisse le regard tout en écoutant ce que le psy me raconte.

-Parlez moi plus en détails de vos cauchemars. Nous devons réussir à exorciser ce qui vous tracasse le plus. Vous devez alléger votre conscience. Vous savez, vous avez fait des choses répréhensibles, c'est certain. Mais vous êtes ici pour le payer. Ca ne sert à rien de vous punir vous mêmes. Vous ne pouvez pas vous le permettre. Parce que vous êtes une mère. Et si vous voulez être une bonne mère, vous devez mettre de côté vos regrets.

Oui, j’ai fait des choses répréhensibles, oui, je suis ici pour payer ma dette, mais jamais ça ne me semblera assez… J’ai comme un… un besoin de m’auto flageller, de me punir moi-même, car moi seule sais à quel point mes choix me pèsent. Je resserre mes bras autour de moi, les yeux toujours baissés, mais toutefois prête à réagir à la moindre alerte. Je pousse un long soupir, essayant de me replonger dans mon cauchemar. C’est difficile, parce que je n’en ai pas la moindre envie. Mais je refuse que ça continue, je refuse de continuer à m’épuiser, à ne plus dormir, et surtout, je refuse que mon besoin de parler détruise mes relations avec les autres. J’ai déjà manqué de foutre en l’air une conversation avec Loïc, je ne veux plus que ça recommence.

Gardant la tête baissée, je me mets à raconter. Le dernier cauchemar, comment le garçon que j’avais vu s’était embrasé, à quel point il ressemblait à mon propre fils. Puis je remonte un peu dans ma mémoire, me rappelant progressivement de chaque nuit blanche que j’ai subie par crainte de fermer les yeux et de replonger en enfer. Ma voix chevrote un peu, j’ai conscience d’avoir l’air pitoyable, mais je n’arrive pas à changer ça. J’essaie de me reprendre, de me changer les idées et me passe une main sur le visage d’un air fatigué.

-Je me souviens encore de la première fois où c’est arrivé…

Je plonge la main dans ma poche et attrape ma bague du bout des doigts. En caresser les contours me rassure, me rappelle que Victor mort, personne ne peut plus faire de mal à Mikhail. Personne dans son entourage proche en tout cas. Je laisse toutefois l’anneau caché dans ma poche, je n’ai pas envie de l’en sortir, même si Smith est au courant de son existence.

-C’était un an et sept mois après que j’ai tué Victor, le père de mon fils. J’étais en train de… mener à bien un projet, et… ça a influé sur sa réussite. Mon plan a foiré et j’ai été arrêtée. Résultat, il reste encore trois connards que j’ai pas eu le temps d’éliminer, lâché-je d’un air bravache.

Oui, j’ai abandonné l’idée de lui cacher la vérité. C’est plus simple et ça m’évite de me contredire, même si j’aurais préféré éviter de lui déballer tout si tôt. Je me lève de mon fauteuil, un peu mal à l’aise, et fait quelques pas dans la pièce. Ma fanfaronnade était ce qu’elle était, une simple fanfaronnade, et je savais que dès que quelqu’un soulèverait la question de savoir comment se portait mon fils maintenant qu’on m’avait jetée ici, je perdrai toute volonté de me battre. Il suffisait que quelqu’un le menace pour que je devienne à nouveau la mercenaire que l’on achète, et plus une personne à part entière. Et sa vie serait mon unique prix.

***

Demain, demain, j’irai trouver Oleg, et il mourrait. Demain soir, vers dix heures. Je ferme les yeux doucement, pensant à ce que je faisais, uniquement pour le bien de Mikhail.


Je suis seule, dans un espace noir, vide. J’essaie de parler, mais aucun son ne sort de ma bouche, je me contente de regarder tout autour de moi, intriguée et effrayée. Au loin, une faible lueur brille, vers laquelle je me dirige d’un pas lent. L’air est lourd et poisseux, j’ai l’impression d’évoluer dans de la mélasse, d’avancer au ralenti. Un pas après l’autre, je finis par atteindre la source de la lumière. Il s’agit une petite lampe de poche, posée à côté d’un boîtier. Quand je m’approche, ma main se lève toute seule et attrape le bidule. L’examinant, je me rends compte avec un temps de retard que mon pouce appuyait sur un bouton dissimulé. J’ouvre de grands yeux quand une lumière éblouissante m’aveugle.

***

-Et qu’elle me réveille. Je n’ai pas réussi à refermer l’œil du reste de la nuit. J’aurais dû attendre d’avoir récupéré, mais j’ai préféré aller vite et me précipiter à l’affrontement. J’ai échoué, Oleg m’a grillée avant même que j’arrive dans sa chambre, et quelques dizaines de secondes après mon irruption, j’ai été cernée par des flics et arrêtée. La suite, elle coule de source.

Je fais une petite pause avant de reprendre.

-Je sais que vous n’êtes pas médecin, et que les troubles du sommeil sont habituellement guéris par une bonne dose de somnifères, mais… Il se trouve que je suis assez résistante à tout ce qui peut endormir ma méfiance ou m’empoisonner. Du coup, je préfèrerais résoudre ce problème en désamorçant la source du problème, à défaut d’en combattre les symptômes.

Surtout que depuis le début, ces cauchemars prenaient de l'ampleur, se complexifiaient, me fatiguaient de plus en plus. Je n'avais pas envie qu'ils viennent même me harceler quand je ne dormais pas...
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMer 3 Sep - 17:52

Elle accepte mon thé et je nous sers deux gobelets bien fumants. Je pose le sien sur la petite table d'appoint qui jouxte l'accoudoir de son fauteuil et garde le mien dans l'une de mes mains. A l'aide de mon genou passé par dessus mon autre jambe, je cale mon carnet de notes et me prépare à griffonner sans vraiment faire attention à ce qu'elle me raconte.

Un peu plus tard, elle se lance véritablement. Son cauchemar. Je cesse de dessiner et relève la tête pour l'écouter plus attentivement. Ca ne ressemble pas à un rêve. On dirait plutôt un souvenir, modifié par le subconscient. Je me surprends moi même à penser de telles choses. J'ai finalement appris un peu de psychologie à force de potasser ici et là pour pouvoir jouer mon rôle correctement. C'est un peu mieux que la psychologie de drama à deux sous.
En plus, son histoire me fascine, sans doute plus que si j'avais vraiment été Dale Smith. Parce que je connais ce monde qu'elle dévoile, même à peine. Les moyens, les raisons de ses actes... Je ne les comprends que trop bien. Je me rends compte qu'Anja et moi avons plus de choses en commun que je ne l'avais d'abord pensé. Cela dit, j'userai d'elle quand même, sans aucun état d'âme. Mais cette information était très précieuse. Je devais me montrer plus prudent dans mes démarches aussi, bien que cela me donne plus d'opportunités par ailleurs. La mafia russe est difficile, mais il y a une connexion. En faisant jouer certaines relations, je pourrai peut être même frapper un gros coup. Finalement, ce ne serait pas tant pour mon objectif premier que pour rendre le voyage plus intéressant. J'aime jouer avec le feu, encore et encore. La vie n'aurait pas de saveur sans risque.

Je prends le temps avant de répondre à Anja. De toute évidence, elle s'est vraiment faite piéger. Ou alors son cerveau malade invente une histoire qui l'arrange. Sauf qu'elle n'a pas l'air malade. Pas à ce point là en tout cas.
Quant aux somnifères... Encore un point commun. Avant d'y être vraiment, on n'imagine pas à quel point la pharmacie est remplie. Entre le matériel nécessaire aux soins physiques et les cachets anti-dépresseurs... Plus l'accoutumance aux drogues festives, dont je suis moi même un fervent consommateur !

« Ne vous en faites, je suis accrédité à vous aider pour ce genre de choses. »

En vérité, je ne sais pas si je le suis vraiment. Mais j'ai ce qu'il faut. Je me lève et me rends à bureau, où je pose mon carnet et mon thé. Dans un tiroir fermé à clefs, il y a mes petites substances personnelles, pour le plaisir. Et avec, un calmant très puissant. Celui que j'utilise quand j'ai besoin de forcer mon sommeil. Depuis que je suis ici, je ne l'ai plus consommé. Il faut dire que les opérations de répression se font rares...
Je saisis la boîte de cachets et rejoins Anja pour la lui tendre.

« Un avant de dormir. Faites attention, c'est excessivement puissant, même pour quelqu'un... d'accoutumé. Si vous sentez qu'une de vos compagnes de cellule vous veut du mal, ce n'est sans doute pas une bonne idée. »

Je ne lui précise pas qu'une triple dose a de fortes chances de s'avérer létale. Tant pis pour elle si elle fait une connerie mais je pense de toute façon qu'elle aura reconnu le produit, si elle est aussi experte que je le crois. Et si elle veut tuer quelqu'un et bien... C'est la vie ! Je ne suis pas responsable. Si, sans doute un peu. Mais savoir qu'il y aura peut être des morts par overdose dans les prochains jours me ravie. J'aurai un peu l'impression d'avoir un disciple à moi.
Je ne m'inquiète pas de l'étiquette imprimée sur le boîtier en plastique coloré. Mon nom, celui de la famille et du médecin, tout est écrit en coréen. Il faudrait déjà qu'elle sache lire les caractères avant de traduire. Et comme son accès à internet est plus que limité, je n'ai pas de souci à me faire.

Je retourne m'asseoir et croise les jambes. Carnet et thé sont restés sur le bureau mais je ne ressens plus le besoin de me distraire.

« On devrait pouvoir arriver à quelque chose en parlant régulièrement. Mais il faut venir, quand je vous le dirai. Deux fois par semaine, ce serait bien. »

Je rajuste un peu ma position pour être plus confortable. Quand j'y pense, l'idée de désamorcer la source du problème, comme elle l'a dit, est plutôt drôle. Pour une terroriste.

« Parlons un peu de ce Oleg. Qu'est ce qu'il représente pour vous, métaphoriquement ? Est ce qu'il est plus important que d'autres ? Comment le situez vous dans l'ordre de vos sources de problèmes les plus importantes ? »

Pendant qu'elle parle, je réfléchis à autre chose. Victor est, si j'ai bien tout suivi, l'enfoiré responsable de son emprisonnement. Elle l'a tué mais il était aussi le père de son enfant, qu'elle chéri apparemment plus que tout autre. Je pourrai très bien remonter la trace de ce Victor et donc retrouver l'enfant. Je ne sais pas encore de ce que je vais faire de tout ça mais je suis persuadé d'une chose : bientôt, j'organiserai un petit voyage.
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeJeu 4 Sep - 11:24

Smith nous sert à tous deux un gobelet de thé brûlant. J’en bois une gorgée, curieuse de savoir quel goût il avait. C’était doux et chaud, et j’avais l’impression qu’il caressait le fond de ma gorge, comme une cuillère de miel. Il me rassure, ou du moins essaie de me rassurer sur sa capacité à gérer le problème. Je lui fait plus ou moins confiance, mais je n’ai pas le choix si je veux que mes cauchemars cessent. Quand il se lève, je recule d’un pas, un peu intimidée. J’ai encore peur, et c’est une chose qu’il faudra modifier, notamment au cours des séances avec lui. Il se dirige vers son bureau, où il récupère une petite boîte qui n’est pas sans me rappeler la forme d’un certain détonateur. Quand il me la tend, j’hésite à m’en saisir : a-t-il réellement le droit de me donner des trucs comme ça sans ordonnance ? Bah, après tout, tant que je ne parle pas, il ne risque rien, et quel intérêt aurais-je à le faire ? Lui aussi a un moyen de me faire du mal. Ma bague est soudain plus lourde dans ma poche et je n’ose pas y jeter un coup d’œil.

-Un avant de dormir. Faites attention, c'est excessivement puissant, même pour quelqu'un… d'accoutumé.

A ce point-là ? Au point qu’il me le précise ? J’espère que c’est aussi violent qu’il le dit, je ne veux plus faire ces cauchemars… Ne pas l’utiliser si quelqu’un m’en veut. Au cas où on profiterait de mon sommeil pour me tuer, hein ? Moui, m’enfin ma coloc’ ne me paraît pas bien dangereuse pour moi. Elle est à peine plus âgée que Mikhail, ça me perturbe. Il y a beaucoup de gosses, ici, tous hors-la-loi avant même de savoir de quoi est et sera faite la vie. Je regarde un peu mieux l’étiquette et ricane en constatant mon échec à lire les inscriptions. Des hiéroglyphes, pour moi, un alphabet compréhensible pour lui. Tenait-il là sa vengeance pour ma remarque sur sa vertu ? Oh, ce n’avait pas été bien méchant, et cette douce revanche n’étais en elle-même pas bien méchante non plus.

Je pense une seconde à tricher, à garder quelques comprimés pour un usage plus… illégal et létal. Après tout, je n’ai qu’une dose de poison, et si ce truc est si puissant que Smith me le dit, il devrait pouvoir remplacer ma bague, à la longue. Le truc, c’est que j’aimerais bien que mes cauchemars restent sages dans leur coin, à jamais. Alors je décide de ne garder ces cachets pour donner la mort que dans un ultime recours. En plus, c’est carrément moins facile à administrer à quelqu’un… Fallait réussir à lui faire avaler, et c’est pas facile quand on est au pied du mur… « Oui, aurais-tu l’extrême obligeance d’avaler ces cachets ? Oui, ça te tueras, mais c’est pas grave tu sais, c’est pas dangereux ! » Mas oui, bien sûr ! Et les Américains chérissent les gens comme moi…

Je suis le psy, qui va se rasseoir sur son fauteuil à lui, et en fais autant, gardant la petite boîte sur mes genoux. Contrairement à lui, je suis bien d’avis de finir mon thé jusqu’à la dernière goutte. C’est pas tous les jours que j’en aurais, alors j’en profite. J’enroule mes mains autour du gobelet, savourant sa chaleur autant que le goût du breuvage. Hochant la tête à sa proposition de se voir deux fois par semaine, je bois une autre gorgée de thé et manque de m’étouffer avec quand  Smith me pose une question à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Parler d’Oleg ?

-Qu'est ce qu'il représente pour vous, métaphoriquement ? Est ce qu'il est plus important que d'autres ? Comment le situez-vous dans l'ordre de vos sources de problèmes les plus importantes ?

Je me tais un instant, incapable de trouver une réponse immédiate. Je profite d’un instant de silence pour avaler une autre gorgée de thé.

-C’est l’une des recrues que Victor a fait monter en grade malgré leur manque d’expérience. Il gagné en influence et en pouvoir en très peu de temps, mais ce n’était pas pour autant le plus haut placé. J’aurais aimé le tuer, lui et les deux derniers « lieutenants » dont disposait Victor, pour qu’aucun ne s’en prenne à mon fils en représailles pour avoir tué leur chef.

Je repose le gobelet calmement avant de serrer les poings. Je me retiens de me lever et de tenter de m’enfuir, simplement pour finir le travail et faire en sorte que Mikhail vive en paix et que personne vienne lui faire chier. La pire chose que j’imaginais, c’était de recevoir un jour une lettre avec une vidéo qui me montrait comment mes ennemis avaient tué mon fils, pour me faire du mal à moi. Je serais probablement devenue folle si j’avais reçu un truc comme ça…

-Pour le moment, il se situe à égalité avec les deux autres au niveau du danger potentiel qu’il représente. J’ai peur, vraiment, qu’il se mette en tête de se servir de mon fils pour m’atteindre.

Une froide détermination investit ma voix quand je reprends la parole.

-Et j’ai beau savoir que ce que je vais dire pourrait me valoir quelques années supplémentaires, c’est avec joie que je m’évaderai pour leur faire la peau. Et tant pis si on me rattrape tant que j’aurais terminé ça.

Dans ma tête défilent des images vertigineuses de corps agonisant, tressautant, qui me retournent à moitié l’estomac. L’autre moitié de mon ressenti ? Une joie morbide et profonde, un sadisme marqué à l’égard de ces gens.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeVen 5 Sep - 13:56

BlockB ♪ Nillili mambo

Je l'observe alors qu'elle s'accroche au gobelet de thé. Elle a vraiment l'air d'y tenir ou en tout cas de tenir à boire le breuvage. J'ai un demi-sourire pendant une seconde. Je ne savais pas que mes petites astuces pouvaient fonctionner à ce point là. Anja Tchaikovski est extrêmement réceptive et donc manipulable.

Lorsqu'elle me parle du fameux Oleg, je plisse légèrement mes yeux sombres. Elle en fait d'abord une description extrêmement terre à terre, contrairement à ce que je lui ai demandé. Mais je ne la coupe pas. Dale Smith respecte la parole de ses patients. Quant à moi, obtenir quelques informations supplémentaires ne peut pas me faire de mal. Ce qu'elle me décrit me conforte en tout cas dans l'impression que j'avais eu jusque là. Oui, c'est un véritable système mafieux organisé dont elle parle. A priori, je n'aurai aucun mal à entrer en contact avec le clan de ce Victor. J'ai déjà deux noms pour moi, sans parler de l'existence de son fils. A mon avis, ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle me balance son prénom et nous avons tout notre temps pour ça. Si je ne l'obtiens pas aujourd'hui, je l'aurai dans les prochains jours, ou semaines. Et si elle ne crache pas le morceau, je pense n'avoir aucune difficulté à obtenir l'information en faisant jouer mes relations. J'espère simplement que les Russes ne me poseront pas de difficulté. J'ignore comment on traite avec ces gens là, n'ayant jamais dû avoir affaire à eux.

Après cette introduction, elle passe à ce qui intéressait Dale Smith en premier lieu. L'impact de cette homme sur son mental. Mais c'est plutôt court. Elle a du mal à se détacher de lui en tant que personne et reste ancré dans son passé criminel. Elle ne se sent pas en sécurité ici, surtout elle a peur pour son mioche. Elle a raison et ça m'arrange. Ce sera d'autant plus facile pour moi de jouer avec ses sentiments pour arriver à mes fins.
Ma tête se balance doucement d'avant en arrière avec l'air d'avoir une compassion infinie pour son cas.

« Je comprends, mademoiselle. Il faut que vous éliminiez la source de ces problèmes si vous voulez vous en sortir. Dans votre tête, bien entendu. »

J'ai pris le temps de lancer ma dernière phrase, pour que l'idée de tuer ses ennemis puisse faire un bout de chemin dans ses idées. De toute évidence, avec sa dernière révélation, c'était déjà joué d'avance. Déterminée, elle m'annonce tout de go qu'elle veut mettre un terme à la vie de ces fils de chien qui lui ont pourri la vie. Je ne peux que l'appuyer dans ses choix, j'aurai fait la même chose. En fait, je fais même actuellement la même chose. Encore que... Je privilégie la vengeance à la protection. Après tout, tu es déjà morte. Je ne peux plus rien faire pour te sauver. Je peux juste honorer ta mémoire.

« C'est tout à votre honneur, même si c'est impossible. Je ne dirai rien. Et je prierai pour votre fils. »

Genre. C'est possible, même si les moyens à déployer seraient colossaux. Je ne prierai pas non plus. En revanche, je ne dirai rien. En tout cas, pas au personnel de DearDeath. Pour ce qui est du clan par contre...
Un plan se forme déjà doucement dans ma tête. Je n'ai pas encore les finitions mais les grosses pièces se mettent d'elles mêmes en place. Les intérêts de chaque élément se montreront très bientôt, je le sais. Je vais devoir cogiter seul une fois que cette séance sera terminée.

« Bien. Etablissons une thérapie. Pour vos insomnies, prenez un cachet avant de dormir, sauf la veille de nos séances. Ensemble nous tâcherons de vous débarrasser de vos angoisses. Nous parlerons de votre passé, de vos inquiétudes au sujet de votre fils, des rancœurs que vous nourrissez à l'encontre de vos anciens... collègues. »

Remuons le couteau dans la plaie. Ce n'est pas dans mon intérêt qu'elle baisse les bras et oublie ses ennemis. J'ai bien l'intention d'appuyer sur ce qui fait mal, à l'avenir. Pour qu'elle soit le plus remonté possible et me serve violemment. Elle ne me semble pas être quelqu'un de très belliqueux de nature, juste très en colère à cause de son passé. Si je joue bien mes cartes, je pourrai la transformer en instrument de mort. Oh, une seconde ! Est ce que ce n'est pas ce qu'a fait d'elle ce Victor ? La vie peut être tellement cruelle.

« Désirez vous parler d'autre chose ou retourner dans votre cellule ? »

On ne va pas trop forcer dès la première séance, tout de même. Je ne voudrais pas qu'elle pète un plomb immédiatement, elle pourrait s'en prendre au gentil Dale Smith.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeLun 8 Sep - 17:00

Smith établit que nous devrons nous voir deux fois par semaine et me précise que je devrai prendre un cachet chaque soir avant de dormir (toujours sauf si ma coloc’ m’en veut), sauf les veilles de rendez-vous. J’en déduis que je dois avoir l’esprit clair à ces moments-là. Un peu comme le fait d’être à jeun pour certains tests médicaux. Quand il m’expose le contenu de ces futures séances, j’ai comme une torsion qui se forme juste sous mon estomac et l’amertume que je ressent envers ces « collègues » me laisse un sale goût sur la lange. Au moment où il me laisse le choix entre rester avec lui pour continuer à parler ou retourner dans ma cage, j’hésite un instant. Qu’avais-je d’autre à dire ? Rien, n’est-ce pas ?

J’avale alors la dernière gorgée du gobelet de thé qu’il m’a offert, froide maintenant, jette le récipient en plastique mou dans la corbeille et remercie le psy. Tenant la boîte de cachet serrée contre moi, je quitte son cabinet en lui souriant une dernière fois. J’ai beau ruminer de sombres pensées concernant mes ex-partenaires mercenaires, ceux qui ne sont pas concernés ne méritent pas d’être des victimes collatérales de ma colère. Je repasse devant la secrétaire sans la saluer, et ignore le gardien qui se remet à me suivre pour m’accompagner jusqu’à ma cellule : j’étais déjà plongée dans mes souvenirs. Revoir le psy après qu’il m’a accueillie le jour de mon arrivée a ravivé dans ma mémoire la première fois que j’ai vu le sang couler pour de bon. Accompagnée de mon premier mort.

***

-A qui tu dois de l’argent ?

-Cette information te regarde pas, c’est pas important… s’il vous plaît…

Victor lève à nouveau la main et cette fois je n’ai pas le temps de détourner la tête qu’il l’abat et frappe la cible, lui fracassant l’arcade sourcilière. Je me mords la lèvre, compatissant à la douleur de cet homme. Victor pointe finalement le canon de son arme sur le front du type et, le regard déterminé, repose sa question. Je me précipite vers lui pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

Il n’a pas le temps d’appuyer sur la détente de son arme, le type parle à toute allure, les yeux clos par la peur qui lui rongeait le ventre. D’ailleurs, une odeur âcre monte à nos narines et nous constatons que sa terreur a poussé sa vessie dans ses derniers retranchements et qu’elle n’a pas tenu le coup. Je m’écarte de Victor et de la cible, un peu écœurée.

-C’est votre père ! déballe l’homme terrorisé.

Victor suspend son bras en l’air, abasourdi.

-A qui… ?

-A votre père, monsieur.

-Et pourquoi mon père nous enverrait pour régler ce problème s’il savait que le mauvais payeur lui devait de l’argent à lui ? Notre employeur ne paiera jamais n’est-ce pas ? Simplement parce qu’il n’y a pas d’employeur, c’est mon père seul qui a décidé de nous mettre sur cette mission !

L’homme hoche frénétiquement la tête en geignant. L’odeur de sa peur mêlée à celle de son urine rend l’atmosphère de son appartement complètement irrespirable. Et Victor qui n’a pas l’air de s’en soucier, seulement habité par une rage sourde envers son père.

-Et combien tu lui devais ?

-Près de cinq millions de roubles*, monsieur…

Victor et moi ouvrons de grands yeux : c’est une sacrée somme et il n’est pas étonnant que Stepan ait voulu qu’on aille lui rappeler qui était le chef. Je m’accroche au bras de mon partenaire et tente, en vain, de le convaincre de partir. On a rempli notre part du marché, à lui maintenant de faire la sienne, payer Stepan.

-Hors de question. Ce type a essayé d’entuber mon père, et bien que nous ne soyons pas en très bons termes, je ne le tolère pas. Il n’y a que moi qui en aie le droit, tu m’entends ! En plus… Il a vu nos visages.

-Il connaît aussi ton père, et il s’en est toujours très bien sorti ! S’il te plaît…

Il dégage son bras, que je tenais toujours serré entre mes mains pour tenter de le ramener à la raison. Il pointe à nouveau le canon de son flingue sur le front de notre cible devenue proie. Impuissante. J’hésite une fraction de seconde de trop, à me demander s’il allait vraiment le tuer ou non. Je réalise que j’avais trop espéré et pas assez agi quand le coup de feu me fait sursauter (bondir à vrai dire). Je me retiens fort de vomir quand je découvre l’horrible spectacle qui s’étend (c’est le cas de le dire) devant mes yeux. L’homme, dont j’ignore encore le nom aujourd'hui, n’a plus de boîte crânienne, seulement un cratère bouillonnant et sanglant. Je plaque ma main contre ma bouche et suis surprise de sentir un liquide chaud maculer mon visage. Je retire ma main couverte de quelques gouttes de sang qui auront giclé jusqu’à moi quand Victor lui a fait sauté la tête.

Je ne peux m’empêcher de reculer précipitamment en retenant de toutes mes forces le cri qui monte en moi. On était simplement censés lui faire peur ! Pas le tuer ! Pas le tuer… Victor s’approche lentement de moi avec un torchon humide et essuie mon visage avec douceur. Il est encore plus couvert de sang que moi, il en a dans les cheveux et au coin de la bouche, sur ses vêtements et sur le visage.

-Il va falloir nettoyer tout ça, m’entends-je dire d’une voix atone.

Quelques minutes plus tard, Victor occupait la salle de bain  pendant que je restais assise dans la cuisine, incapable de détacher mon regard du visage mort, inexpressif et couvert de sang de la cible. Une cible, oui… c’est parfait maintenant comme nom. Le bruit de l’eau qui coule dans la salle de bain couvre le bruit que fait la porte d’entrée en s’ouvrant. Quand le cri de la copine du mort retentit dans la cuisine où j’étais prostrée, je me réveille et dégaine mon arme. Le reste s’est déroulé trop vite pour que j’aie le temps de réaliser qu’elle était morte à son tour. Victor déboule dans la cuisine à son tour et doit reculer quand je lui tire dessus, encore en état de choc et les nerfs à fleur de peau. Ma respiration est erratique et mes mains tremblent autour de ma crosse de l’arme. Victor me rejoint à pas lents, incertain quant à ce que j’allais faire s’il bougeait trop vite. Il récupère mon flingue une fois qu’il est assez près de moi et l’éloigne. Puis, conscient qu’il ne restait plus beaucoup de temps avant que des flics arrivent (déjà qu’ils étaient un peu en retard), il file trouver des vêtements propres pour lui et pour moi que nous enfilons avant de disparaître.

A peine deux minutes après que nous avons vidé les lieux et récupéré autant que possible les indices prouvant notre passage, deux voitures de patrouille débarquent et investissent l’immeuble. Victor me serre contre lui sur tout le trajet de retour, et si des gens avaient fait attention à nous et pas au déploiement de force dont ils étaient témoins, beaucoup auraient remarqué mon regard vide et les rares traces de sang qui avaient échappé au nettoyage éclair que j’avais subi.

***

Je retrouve conscience de mon environnement quelques mètres avant de monter les escaliers menant au couloir des détenus. Je grimpe les marches d’un pas fatigué, ne voulant plus qu’une chose jusqu’à la fin de la journée : paresser sur mon lit. J’ai sommeil, et je préfère utiliser les cachets donnés par Smith la nuit, pour les périodes où je dors longtemps, pas pour une vulgaire sieste. Je m’allonge sur ma couchette et ferme les yeux, avant de me rappeler qu’il valait mieux que je cache mes médocs. On ne sait jamais, quelqu’un pourrait avoir l’idée de vouloir m’empoisonner avec, même si j’étais immunisée à pas mal de choses. Et, à vrai dire, j’aimais pas des masses le regard du gardien. Non, les idées reçues ne sont pas fausses, les américains n’aiment vraiment pas les terroristes, et la façon dont son regard fait des allers-retours entre les cachets et moi, je suppose qu’il aurait bien envie de tous mes les faire gober.

Le soir venu, je suis presque pressée d’essayer mon nouveau stratagème pour dormir tranquille. J’avale un cachet et m’endors rapidement. Et pour la première fois depuis un moment, je ne me réveille pas en sursaut au milieu de la nuit, la sensation d’avoir appuyé sur un bouton explosif imprimée dans mon cervau.

Le jour venu de la séance suivante, je rejoins le bureau de Smith d’un pas léger, je n’ai plus rêvé depuis plusieurs nuits et rien ne pourrait obscurcir ma journée. Même pas les manières de rustre d’un détenu enfermé derrière les barreaux de sa cellule qui me demande si je suce. Après lui avoir répliqué d’un ton enjoué que « non, merci », je continue à suivre mon chemin jusqu’au bureau des psys. Reçue par Smith, ma première réaction est d’avoir envie de le prendre dans mes bras. Mes dernières nuits ont été si calmes que je me sentais revivre. Je me contente d’un plus sobre :

-Merci.

Dans leur ensemble, les autres séances se sont bien passées, jusqu’au jour où les cachets ont commencé à perdre de leur efficacité…



* 5 000 000 de roubles = environ 100 000 euros
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMer 10 Sep - 22:13

f(x) ♪ danger

vidéo bonus facultative pour comprendre le début du post mais c'est long à tout regarder

Je suis médusé. Ce type est tout bonnement incroyable. Je ne sais pas s'il est paranoïaque ou juste un gros con avec un ego aussi étendu que l'Amérique du nord, mais il en tient une couche. Ce monsieur, ancien rappeur français (bien qu'il soutienne être toujours au sommet de sa gloire), vouait ses textes à la haine de l'école, du collège... Il incitait les jeunes prépubères ou à peine duvetés de se rebeller contre le système scolaire et de flinguer leurs professeurs, pour faire une magnifique carrière artistique. Tous. Il faut être cinglé... Un jour, il a tout bonnement pété un câble et a incendié un complexe scolaire à l'aide d'un lance-missiles... Heureusement pour la population, ce jour était férié et aucun membre du personnel ou étudiant n'a été victime de cet attentat. S'était ensuivi divers affaires du même acabit et la justice française avait fini par capituler et l'envoyer ici. Aujourd'hui, c'était à Dale Smith de le remettre sur le droit chemin. Peine perdue.
Ce monsieur de trente ans passés n'avait cessé de m'insulter tout au long de notre séance, me comparant à sa vieille conseillère d'orientation acariâtre (« grosse tepu ») et affirmant que je voulais le détourner de la création. Un malade, te dis je !

Après dix minutes de conversation presque à sens unique, Black M (ou Maurice Lenoir d'après sa carte d'identité) se jette sur moi et tente de m'abattre une statuette en jade sur la tête. Comme je tiens tout particulièrement à ce dragon là, je le lui arrache des mains après un coup de tête dans le nez et me relève. Mais ce type est coriace et me rattrape par les chevilles de mon pantalon pour me faire tomber à terre. Manque de bol, je me prends les pieds dans le tapis persan et m'étale comme une crêpe Suzette sur le parquet. Là, il tente de m'étrangler. Ses yeux agrandis par la folie me fixent comme s'ils allaient me manger, ouvrant grand leurs pupilles. C'est effrayant, mais j'en ai vu d'autres. Je me dégage juste assez pour hurler à l'aide et le gardien Sadwood intervient pour lui mettre une raclée et le reconduire à sa cellule. Je me relève et lui assure que tout va bien, mais elle a l'air de s'en foutre royalement. Au temps pour moi, j'aurais dû me contenter de le faire saigner.

Il m'a quand même occasionné quelques bleus et ma tenue est toute sens dessus dessous. Je suis en train de me remettre d'aplomb, la cravate de travers et le nœud presque défait, quand Anja Tchaïkoski fait son apparition. Je stoppe ma remise en beauté et pose un regard interloqué sur elle. Apparemment, Mindy n'a pas jugé bon de la retenir quelques minutes, à moins qu'elle n'ait pas eut le temps. La gardienne n'a pas daigné refermé la porte derrière elle.
Mais ma surprise est complète quand Anja me remercie. Comme ça, sans préambule et sans suite. D'un geste de la main, je l'invite à prendre place où elle le désire et me racle la gorge.

« Toutes mes excuses pour la tenue, je viens de me faire brutaliser par un détenu. Ce sont les risques du métier je suppose. »

Je lui offre du thé, comme la dernière fois, mais au goût différent. Il s'agit d'un thé noir légèrement plus fort. J'y ajoute un petit sablé au citron et m'installe dans mon fauteuil, avec mon carnet et mon stylo à encre violette.

« Alors... Comment se passe votre traitement ? »

Si elle m'a remercié, c'est sans doute pour les cachets. Pourtant, elle ne me semble pas beaucoup plus reposé, même si elle a l'air moins morose que le jour de son arrivée. Il est possible qu'elle se soit juste accoutumée à l'endroit.

« Où en est votre consommation ? »

J'avais fait un petit tour à l'infirmerie quelques jours plus tôt pour renouveler mes stocks. Je suis persuadé que les médecins ne s'apercevront d'absolument rien.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeJeu 11 Sep - 20:46

Smith se trouve être dans une tenue déplorable, la cravate de travers et sa veste mal fichue. Manifestement, j’ai loupé quelque chose. Quelque chose qu’il s’empresse de m’expliquer comme pour se justifier. Un détenu vient de l’agresser et d’être emmené par la gardienne que nous avons croisée et à laquelle je n’ai prêté aucune attention. Les risques du métier… oui, probablement, mais bon, c’est quand même lui qui a proposé sa candidature. D’ailleurs, était-ce pour prouver quelque chose à quelqu’un, que ce soit lui ou un autre ? Faut être malade pour venir ici de son plein gré. Malade, ou sacrément sadique. Un certain nombre de gardiens ne travaillaient ici que pour satisfaire leurs pulsions de violence sur des rebuts de la société. D’autres, très rares, se battaient pour maintenir un semblant de Justice et d’humanité. Des grands mots, tout ça, hein ? Mais allez, résumons le propre de l’Homme en quelques phrases. Il est simple de dire que tout le monde se bat pour la paix, pour un monde tranquille dans lequel élever des enfants, pour qu’ils ne voient pas les horreurs du passé.

Pourtant voyez ! Voyez par vous-mêmes ! Les guerres au nom d’idéaux, les génocides, les meurtres. Les bombes, la guerre contre le terrorisme qui continue encore et toujours, qui s’éternise. Les viols et pillages, le sexisme si profondément ancré dans toutes les civilisations que les lois visant à le défaire se heurtent au mur des traditions. Regardez en Amérique du Sud comme les femmes sont enfermées dans leur rôle de soumises, regardez comme certains hommes traitent encore leurs femmes ! Les réfugiés politiques qui fuient les dictatures, les réfugiés religieux, qui fuient les exterminations et les rafles dans leurs propres pays sous prétexte que des illuminés refusent leur présence sur le territoire parce que leur dieu n’est pas le même. Je ne dis pas que je suis hors de tout ça, non. Je sais bien que, à ma façon, moi aussi j’appartiens à ce monde de violence et d’horreur. Je suis humaine. Et les humains sont ainsi faits qu’ils détruisent tout ce qu’ils touchent. La violence et « l’humanité » prennent nos populations de plus en plus tôt. Les délinquants sont de plus en plus jeunes, à se faire leur place au milieu des vieux dominants. On a beau dire ce qu’on veut, l’Homme reste un animal, et son système hiérarchique se rapproche plus de celui des bêtes dans le domaine du crime. Le plus fort vainc, le plus fort reste en vie, le plus fort fait sa loi.

Maintenant voyez les fleurs, roses pures qui se frayent un chemin ardu parmi les ronces. Les associations qui aident les démunis, les riches donneurs excentriques, quelques religieux au grand cœur. Voilà bien tout ce qui me venait à l’esprit quand je cherchais les bons côtés de l’humanité. Certes, il existait d’autres choses foncièrement bonnes et généreuses, mais ce n’étaient que des gouttes de peinture blanche dans une mare de peinture noire. Vous devez vous dire, en conséquence, que je suis d’un cynisme parfois trop prononcé. Laissez-moi vous citer Jérôme Garcin : « L'Histoire nous a appris que la vertu ne peut rien contre le vice et que, pour triompher des cyniques, il s'agit d'être plus cynique encore. » Alors voilà, je suis cynique parce que c’est ainsi que je me défends et que je défends ce que j’aime.

L’amertume que je ressens pour ces gens, qui se disent humains, qui veulent abréger les souffrances d’un prisonnier torturé pour être « plus humains »… L’Humanité n’a plus rien à voir avec la pitié, simplement l’égoïsme, l’individualisme et la loi du plus fort. Une telle désillusion, alors que ma journée s’annonçait si bien… Bah, pas grave, j’ai l’habitude. J’attrape la tasse de thé, qui semble plus fort et corsé que la dernière fois, à laquelle Smith a rajouté un sablé au citron. Je prends place en face de lui, sur le même fauteuil qu’il y a trois jours, et le temps de boire une gorgée de thé avant de répondre à sa question sur mon traitement.

-Comme vous me l’avez demandé. Un cachet le soir, et j’ai évité d’en prendre un hier.

Cela ne fait que quelques nuits que j’ai recommencé à bien dormir, alors j’arbore encore quelques signes de fatigue, probablement encore des cernes, mais je me sentais intérieurement dans une forme éblouissante. Malgré ma petite réflexion sur la notion d’ « humanité », qui était une habitude chez moi, j’étais heureuse. Enfin, j’ai pas l’habitude de penser précisément à ce sujet, mais plutôt de « cynismer » pas mal de choses.

-Où en est votre consommation ?

Je trouve ça un peu con comme question, mais je me passe de commentaire. Il ne faudrait pas froisser le psy, non ? Ce serait trop con qu’il me fasse la gueule alors qu’il est le seul à avoir bien voulu m’aider à me soigner…

-J’en ai consommé deux, le troisième sera pour ce soir, normalement.

J’oublie volontairement mon idée d’en garder secrètement deux ou trois pour un usage différent, au cas où. Cet homme a beau avoir l’air un peu plus… un peu différent des types parfaitement intègres qui se seraient assurés de ne me donner ma dose qu’au moment où je devais la prendre, je ne voulais pas prendre le risque qu’il me dénonce. Il commençait à avoir une influence un peu trop étendue sur mes faits et gestes, et ça ne me plaît que très moyennement. Je repense à Feliks, que j’ai croisé rapidement, avant-hier, et décidé d’aborder le sujet.

-Est-ce que vous auriez une idée de comment… régler un problème avec un ancien collègue ? Il y en a plusieurs ici, quatre ou cinq, je crois, et j’étais assez proche de l’un d’entre eux.

Dit comme ça, on pourrait croire que cette… proximité est allée jusqu’à l’intimité, mais c’était faux. Feliks avait été mon meilleur ami et confident, mais pour le moment, Smith n’était pas obligé de le savoir, simplement qu’il y avait un risque de différend brutal et d’affrontement entre nous.

-C’était l’ami d’enfance de Victor, qui m’a épaulée et aidée à supporter les… violences quand il était saoul et que Mikhail se trouvait à la maison. Il ignore, je crois, que j’ai tué son ami et du coup s’il l’apprend, j’ai peur qu’il veuille se venger. Même s’il a toujours été avec moi dans les moments difficiles.


Dernière édition par Anja Tchaïkovski le Dim 21 Sep - 20:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeDim 14 Sep - 16:36

Je fus ravi, absolument, d'entendre qu'Anja, ma nouvelle et chère protégée, mon petit pion, l'atout dans ma manche, mon cinquième as, mon dé pipé... Bref, Anja prenait ses doses tout à fait normalement. Dans d'autres circonstances, j'aurai espéré qu'elle fasse n'importe quoi avec et foute sa santé en l'air, juste pour que je puisse rigoler un bon coup, mais j'avais besoin d'elle. Je voulais qu'elle soit opérationnelle, qu'elle puisse compter sur moi et surtout que son esprit ne soit plus trop distrait par ses insomnies. Je devais avoir un contrôle total sur elle, même si je n'avais pas encore décidé pour quoi faire. Et aujourd'hui, j'allais faire un petit test. Un test d'hypnose. Anja m'offrit d'elle même une opportunité coulée d'or.

Voilà qu'elle me demandait des conseils, à moi le psy coincé, pour se débarrasser de quelqu'un. La réponse m'apparut immédiatement, c'était l'évidence même. On pouvait s'y prendre de différentes manières, mais la finalité était toujours la même. Il fallait qu'il y ait un cadavre. Mais bien sûr, Dale Smith ne pouvait pas nourrir de telles idées.

« Hum... Je pense que vous devez régler vos problèmes de façon sereine. Ce monsieur n'est certainement pas un monstre et tout être humain a à cœur de réagir avec intelligence et logique. Parlez lui, simplement. Exprimez vos sentiments, expliquez vos actes. Je suis certain que tout se passera bien. Et puis il y a beaucoup de gardiens ici. Leur travail consiste aussi à vous protéger les uns des autres. »

Je me faisais vomir, mais contenais la bile dans mon estomac. Tout allait bien se passer. J'allais faire en sorte de sauver la vie de mon jouet.

« Bien. Comme vous avez bien suivi votre traitement, nous allons pouvoir tester quelque chose de plus efficace et durable que les cachets. »

Je me levai et allai chercher ma boîte à seringue. Elle était belle, en cuir noir et fonctionnelle. Je choisis un calmant assez puissant et m'approchai d'Anja. Découvrant son bras, je plantai doucement l'aiguille sous la peau sans lui demander son avis. J'avais un sourire au charme niais et imparable pour la convaincre de se laisser faire.
Une fois le produit injecté, je ramassai ma seringue et remis ma cravate bien en place. Un, deux, trois...

« Voilà, vous devriez vous sentir mieux. »

Je me mis en face d'elle et captai son regard. D'abord, quelques tests moteurs.

« Lève le bras gauche. Arrête de respirer. Bouge ton nez. Respire. »

Ces tests s'avérèrent assez concluants pour que je puisse passer aux choses sérieuses. Ma voix susurra mes ordres.

« Réduis en poudre trois cachets et mets les dans l'assiette de celui que tu crains. Il doit mourir. C'est une règle absolue. Tu ne peux pas le laisser en vie. Oh et... Réduis tes cauchemars. Tu ne vas pas pleurer sur ton passé et ton fils toute ta vie. »

Voilà qui devrait améliorer un peu son sommeil. Il fallait tout de même que mes séances fonctionnent un minimum si je voulais la garder sous ma coupe.
Je me redressai, coupant le contact visuel. J'avais encore un peu de temps devant moi et me mis à déambuler en rond dans mon bureau.

« Mikhail hein ? Son fils a un nom... Voilà qui pourrait m'être utile. »

Je pris note sur mon carnet et entourai plusieurs fois le nom en coréen. La meilleure façon de ne pas se faire griller dans ce pays d'incultes analphabètes.
Je fis ensuite sciemment tomber un petit buste en bronze terriblement laid de Freud (le modèle n'était pas non plus un exemple de flatterie envers la nature). Il fit un bruit assez fort sur le parquet pour réveiller Anja.

« Oups, désolé. Bon, ça devrait aller mieux, maintenant. Bien sûr, il faudra faire des piqûres à chaque séance, mais vous finirez par ne plus en avoir besoin. Je vous ai hypnotisée pour qu'ils cessent. Vous verrez, il y aura du changement. »

Je me fis bienveillant et m'assis tout en délicatesse dans mon fauteuil. Je me sentais de bonne humeur. Une bagarre, bientôt un test d'hypnose, des informations utiles... Oui, c'était une bonne journée.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeDim 21 Sep - 20:21

Enfin de l’aide pour désamorcer cette situation explosive, qui durait depuis un bon moment ! Enfin quelqu’un avec qui partager mon sentiment de peur. Smith me paraît un peu dépassé par la situation, d’un autre côté, il m’a l’air un peu jeune. Mais sa technique est classique d’un psy : parler. Logique, n’importe qui d’un peu sensé vous dira que la violence n’est pas une solution, qu’il vaut mieux régler tous ses problèmes par la diplomatie et la discussion. En soi, ce n’est pas une idée trop mauvaise, seulement, face à Feliks, je nourris quelques doutes quant à l’efficacité de la méthode parlote. Je hoche la tête à la fin de sa tirade, essayant de me convaincre qu’il a raison, et en essayant aussi de me dire que Feliks va m’écouter cinq secondes après que je lui aurai dit que j’ai tué Victor.

-Bien. Comme vous avez bien suivi votre traitement, nous allons pouvoir tester quelque chose de plus efficace et durable que les cachets.

Oui, c’est vrai qu’au départ je suis là pour venir à bout de mes cauchemars. Smith se lève de son fauteuil, et je me surprends à me raidir quand la différence de taille se fait sentir. Lui debout et moi assise, je me sens profondément inférieure et j’ai horreur de ça. J’ai horreur de ça parce que ça me rappelle de mauvais souvenirs. Des mauvais souvenirs en rapport à la taille de Victor et de ses accès de violence. Smith se dirige vers son bureau, et en ramène une seringue remplie d’un liquide inconnu qui ne m’inspire rien. Mais bon, j’essaie de me rassurer en me disant qu’il est psy, du bon côté des barreaux, qu’il ne va pas essayer de me tuer, mais quelque part au fond de moi, j’ai encore peur. Quand il me plante la seringue dans le bras, je sursaute un peu et grimace. La façon dont il me regarde, avec ce sourire si désarmant, m’empêche de protester. Il retire ensuite sa seringue et c’est avec une légère inquiétude que je regarde l’endroit où il a piqué, me demandant si elle était stérilisée, son aiguille…

-Voilà, vous devriez vous sentir mieux.

En effet, malgré la légère crainte de choper une infection, qui m’empêcherait de retrouver Mikhail, j’ai l’impression d’être soulagée d’un poids sur mes épaules, d’être plus insouciante. Smith se place en face de moi, et par réflexe, je cherche son regard, pour y guetter la moindre velléité d’agression ou de violence.

-Lève le bras gauche. Arrête de respirer. Bouge ton nez. Respire.

J’obéis. Tout simplement. A chacun des ordres, l’un après l’autre. D’ailleurs, mon poignet claqua un peu quand j’ai levé mon bras. C’est étrange, même si je ne voyais pas l’intérêt d’exécuter chacune de ces actions, je me suis pliée aux ordres. Sans y être obligée non plus, quand bien même une espèce d’impulsion bizarre me mettait sur la voie de façon assez appuyée. Puis la nature des ordres devient assez pointue et déplacée dans ce contexte pour que je tique.

-Réduis en poudre trois cachets et mets-les dans l'assiette de celui que tu crains. Il doit mourir. C'est une règle absolue. Tu ne peux pas le laisser en vie. Oh et... Réduis tes cauchemars. Tu ne vas pas pleurer sur ton passé et ton fils toute ta vie.

Un tutoiement, déjà, qui me perturbe un peu. Ensuite, l’ordre de mort. Et finalement, la désinvolture avec laquelle il parle de mes nuits et de Mikhail. Pendant que je m’interroge sur le bien fondé de ces ordres, il rompt le contact visuel, me laissant dans le flou. J’ai l’impression qu’il me lâchait dans le vide, alors que l’instant auparavant, le magnétisme de son regard me tenait en équilibre.

Tuer Feliks ? C’est une idée viable… enfin… mortelle. Mais… tuer Feliks, implique de me retrouver sans le moindre soutien, mais également d’un ennemi potentiel, dans le cas où il m’en aurait voulu à mort. Est-ce que j’aurai seulement le courage de l’empoisonner, lui qui m’a empêchée plus d’une fois de servir de punching ball ? J’ai un haut-le-cœur qui me donne franchement envie de vomir rien qu’à l’idée de voir cet ami, ce véritable ami, s’effondrer, terrassé par le somnifère de Smith. Pourtant, si je ne le fais pas, qui sait s’il ne tentera pas de venger son ami d’enfance. Il ignore que c’est Victor qui l’a fait envoyer ici, toutefois, peut-être pourrais-je arriver à lui dire sans qu’il m’étrangle de ses mains. Et dans le pire des cas, si je n’arrive pas à le tuer avant qu’il s’en prenne à moi, toujours dans l’hypothèse qu’il le fasse, j’ai encore ma bague, avec laquelle je pourrai aisément renverser la situation. En plus, puisque je l’ai déjà utilisée une fois, je sais précisément en combien de temps il succombera, ce qui me permet de prévoir la vitesse de l’action dans le cas où je serais désavantagée.

Je sursaute à nouveau quand un bruit de chute me sort de ma torpeur, imprimant doucement les ordres dans ma conscience. Smith me présente des excuses qui me paraissent inappropriées, c’est pas sa faute si un truc tombe, si ? Puis il m’informe du caractère répétitif des piqûres dont j’allais faire l’objet. Je grimace un peu, pas très fan de l’idée d’être piquée deux fois par semaine. Bon, heureusement, selon ses dires, je n’en aurai pas besoin pendant une éternité non plus. Probablement à cause d’une certain accoutumance ou de la fin des cauchemars. Par contre, je me renfrogne quand j’apprends ce qu’il a fait. J’ai horreur des gens qui perdent le contrôle d’eux-mêmes, que ce soit volontairement ou pas, et le fait qu’il m’ait hypnotisée n’est pas vraiment pour me plaire. En revanche, je ne sais pas si c’est juste à la force de conviction de sa voix qu’il l’a fait, ou si sa satanée piqûre y a contribué. Parce que si c’est le cas, il peut être bien sûr que jamais plus je ne le laisserai m’injecter des machins dans le bras.

Je jette un coup d’œil au pli de mon coude, et frotte doucement le point de l’injection, tandis que je fixe Smith avec un mélange de méfiance et de reconnaissance. Au moins jusqu’à présent, ses méthodes ont porté leurs fruits. Alors je ne peux pas le case immédiatement dans la case des connards sans scrupules. Mais si jamais il m’hypnotise à nouveau sans mon consentement, ça va chier des bulles carrées. Les souvenirs des soirées où Victor revenait complètement saoul à la maison et où je devais m’assurer très attentivement qu’il ne ferait pas trop de bruit et ne réveillerait pas Mikha étaient encore bien trop frais dans ma mémoire. Je crois même qu’il me reste une cicatrice du jour où il m’a cassé une bouteille dessus… Elle est assez petite, pas plus d’un centimètre de long, mais sur le coup, je me rappelle que je me suis retenue si fort de crier que j’ai fait un trou dans ma lèvre en la mordant. Il ne fallait pas que notre… mon fils m’entende et vienne voir ce qu’il se passait.

Hors de question donc qu’il recommence ses petites expériences sur mon esprit. Ce dont je lui fais part immédiatement.

-J’ai horreur des gens qui perdent le contrôle. Vous pourriez éviter de m’hypnotiser à nouveau, je vous prie ?

Et si mon ton était courtois, mes yeux le regardaient sans aménité. Même ma façon d’articuler était contradictoire de ma politesse, elle était hachée et les muscles de ma mâchoire inférieure, tendus. Vraiment, je déteste quand on est infichu de se tenir. D’accord, je comprends que certains veuillent se saouler jusqu’à la mort, mais au moins, qu’ils fassent ça en étant sûrs de ne porter préjudice à personne…

-Et sinon… J’essaierai de régler ce problème avec Feliks.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeLun 22 Sep - 14:31

Tout était parfait. Un peu trop sans doute. Il était temps que les difficultés se présentent. Honnêtement, je pensais qu'elles viendraient de Liam. Pas de mon propre pion. Mais même le plus obéissant des clébards avait ses petits moments d'égarement.

Alors que je rangeais la seringue usagée dans une boîte prévue à cette effet, la voix d'Anja s'éleva dans le bureau. Elle était différente de d'habitude. Froide, déterminée. En colère. Je tournai lentement la tête dans sa direction et rencontrai son regard. Il était dur. Je l'avais blessée, énervée. Je me redressai et fis un pas vers elle, prenant une expression contrite. Elle était contrariée que je l'ai hypnotisée à l'improviste. Bien sûr, elle était intelligente. J'avais fait une erreur, je dois bien l'admettre. Mais cette erreur allait me servir. Car aucun homme n'est parfait, pas même Dale Smith. Oui, voilà qui nourrissait mon personnage à la perfection, finalement.

« Je suis profondément désolé, » fis je d'une voix plus grave qu'à l'ordinaire. « Je ne recommencerai plus, je vous le promets. »

Je détournai le regard vers le plafond – oh une toile chaleur ! - et passai ma main dans mes cheveux, nerveusement. Du moins, en apparence. Bien sûr, tout cela n'était qu'un jeu d'acteur plus ou moins réussi. Mais Dale Smith est un type théâtrale depuis le début, alors ça ne jurait pas vraiment dans le personnage. Je crois que c'est pour cette raison que beaucoup de gens font confiance à Dale Smith. Il est prévisible, comme un héros secondaire de série télévisée. Cela rassure les gens et aide à la confession. Et c'est sans doute pour la même raison qu'Anja s'était ainsi mise en colère. Elle avait fait confiance à un mec prévisible en tous points qui s'était soudain montré en décalage avec ses actes précédents. Je devais rattraper le coup. Proprement.

« Vraiment, je ne sais plus où me mettre. Je me suis laissé emporté par mon enthousiasme, ça me paraissait une idée tellement... excellente. Je voulais à tout prix vous aider. »

Je lui lançai un regard empli de remords et lui offrit un deuxième sablé au citron pour m'excuser.
Elle m'annonça ensuite vouloir régler bientôt le problème Feliks et j'eus un sourire en coin. Il le serait définitivement si mon hypnose avait fonctionné. Ce dont je n'étais pas certain.

« Bien. Je compte sur vous dans ce cas. Vous me ferez un rapport à notre prochain rendez vous. »

Un coup d'oeil à l'horloge m'indiqua qu'il était déjà temps pour nous de nous quitter. L'hypnose avait été plus longue que prévue. Je frappai doucement dans mes mains et rejoignis la porte, pour la tenir ouverte.

« Prenez rendez vous avec ma secrétaire. Et passez de bonnes nuits d'ici là. »

Le gardien était là pour récupérer ma petite protégée, pour laquelle je n'en finissais pas d'avoir des sourires compatissants. Bientôt, bientôt, je saurai s'il m'était possible de l'utiliser pleinement dans mes plans.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMer 8 Oct - 16:40

Au moins il s’est bien rendu compte que son hypnose m’avait pas plue. Bien, au moins un bon point pour lui. J’ai envie de passer l’éponge, d’accepter ses excuses, et de retrouver le sourire que j’ai perdu. Il dit vouloir m’aider, je ne peux pas simplement faire une croix sur son assistance. Il est le seul à avoir effacé mes cauchemars. Le seul ! J’accepte de bon cœur le sablé qu’il m’offre, probablement pour se rattraper, et en croque un morceau. Le goût acide du citron est atténué par la douceur du sucre de la pâte sablée. Quand il me congédie en me demandant de lui dire comment se serait soldé le problème avec Feliks, j’avale le dernier morceau de gâteau, adresse un psy un signe de tête cordial et quitte son bureau.

Le gardien chargé de me ramener à ma cellule effleure mon dos de sa main massive pour me guider. Il est à peine plus grand que moi, mais sacrément trapu. Il a un regard pénétrant et amical, quoiqu’un peu sévère parfois. Il me raccompagne à ma cellule, qu’il referme derrière moi. Mes colocataires y sont elles aussi, en train d’attendre la prochaine ouverture, probablement. Toutes les deux des enfants. L’une d’elle doit avoir à peine l’âge de Mikhail, c’est perturbant. En prenant garde à ne pas leur mettre la puce à l’oreille, je récupère les médocs cachés dans la taie de mon oreiller, et en guettant la moindre réaction des autres, je commence à réduire en poudre trois cachets. C’est un ordre latent, en quelque sorte, qui plane au-dessus de ma tête sans que j’arrive à comprendre d’où il vient. Je sors ma bague de ma poche pour écraser avec le métal de l’anneau les cachets de médocs. Un bruit dans le couloir me fait sursauter. Je pâlis et planque vite fait la poudre de médoc derrière moi en attendant que les deux gardiens qui font leur ronde dégagent. Dès que plus personne n’a fait attention à moi, je me suis remise à écraser mes cachets. Je me retrouve rapidement avec une petite pincée de poudre blanche qui pouvait facilement passer pour de la drogue. Je me pose un instant la question de savoir si Feliks était accro. Je doute de la façon dont je pourrais lui faire ingérer les médocs…

Le soir, à l’heure du repas, je tiens dans le creux de ma main la petite dose de poudre meurtrière. J’ai mal à la tête, comme si quelque chose en moi voulait m’empêcher de faire ça. Je balaye l’idée d’un revers de pensée et entre dans le réfectoire à la suite d’un groupe de détenus. Je repère au fond du réfectoire Feliks attablé avec deux amis. Aucun des deux n’est un de nos anciens collègues, ce qui me rassure. Parce que du coup, il ne pourra pas appeler à l’aide et trouver du secours chez des ex-mercenaires, peut-être encore fidèles à Victor. Je m’assieds à sa droite, à califourchon sur ma chaise. Dans mon poing fermé, il y a la poudre de somnifère.

-Salut.

Il tourne la tête vers moi et me regarde d’un air complètement interloqué. Il reste un instant bouche bée avant de me prendre par les épaules et de me serrer dans ses bras. Si je m’y attendais… Je le laisse faire tout en sentant peser sur mon esprit que je devais tout de suite abandonner l’idée de le tuer. Ses deux amis, assis avec lui à table, nous regardent étrangement. Visiblement ils ne s’attendaient pas à ce que leur codétenu soit si sentimental. Je lui rends son étreinte d’une main en souriant avant de m’écarter.

-Je suis désolé que tu te sois retrouvée ici, Anja, me dit-il en russe, excluant les deux autres de la conversation.

-Moi aussi. J’ai… plusieurs choses à t’avouer.

Quelque part en moi reste l’idée qu’il comprendra. Quelque part en moi, j’ose encore espérer que son amitié pour Victor ne tiendra pas le coup de mes révélations.

-Mikhail va bien ? Tu l’as laissé chez tes parents ?

Toujours gentil, malgré son passé criminel. Je comprendrais qu’on l’accuse de beaucoup de choses, mais pas d’insensibilité. Je hoche la tête : oui, Mikha est avec mes parents, et mon frère, aussi. Je baisse les yeux, sentant une baisse de température colossale se répandre dans tout mon corps en partant de ma tête.

-Feliks… Tu sais comment tu t’es retrouvé ici ?

Il pousse un long soupir. Puis il m’adresse un pauvre sourire, un air triste peint sur le visage. Je crois qu’il sait. Il sait que c’est la faute de son meilleur ami. C’est moche. Victor était vraiment un salaud.

-C’est Victor, hein ?

Je hoche la tête à nouveau, un peu embarrassée.

-Ouais… Je m’en doutais un peu. J’ai essayé de mettre mes affaires en ordre, je le voyais venir gros comme une maison, avec ses machinations. Et visiblement… J’avais raison. C’était ça, ce que tu voulais me dire ?

-Oui, mais il y a autre chose…

Je me mords la lèvre et prends une grande inspiration. Me prépare à fuir si nécessaire ou à lui faire avaler de force le somnifère. Feliks pose sa main sur mon épaule pour me rassurer, ce qui, au contraire, me fait peur.

-Il est mort.

Il se raidit et je sens ses doigts former une serre autour de mon épaule. Mon cœur accélère et je dois me faire violence pour ne pas partir en courant. Puis il se calme et me lâche. Je suis si soulagée que je crois que je vais m’évanouir. Comment ça c’est exagéré ? Non. C’est mon ami, je ne veux pas qu’il veuille me tuer.

-C’est toi qui… ?

-Oui. Après qu’il m’a demandé de faire péter une bombe et voulu me faire tuer. Je l’ai empoisonné il y a un peu plus de deux ans.

Il fuit mon regard. Je ne pense pas qu’il acceptera de me parler à nouveau avant un moment. Dans ma tête, quelque chose me pousse à le prendre dans mes bras, de façon à ce qu’il ne voie pas la poudre blanche que je répandrais dans sa soupe. J’hésite. Je ne sais pas s’il me laisserait faire, et en plus… Je n’ai pas envie de le tuer. L’ordre me l’indique pourtant. C’est douloureux. Comme un étau qui se resserrerait autour de mes tempes. Je baisse la tête, lui adresse une tape amicale sur l’épaule et me lève, sans avoir mangé. Je n’ai plus faim.

Je m’éloigne de quelques pas, ma tête me fait souffrir, comme si une présence étrangère essayait de me faire faire quelque chose contre ma volonté. Ouvrant mon poing, je regarde d’un air coupable la poudre blanche. Il y en a assez pour remplir une petite cuillère, peut-être même un peu plus. Elle pourrait si facilement être prise pour de la drogue… J’ai pas envie de me faire choper avec ça dans la main, et risquer de rallonger ma peine. Alors que j’allais m’apprêter à faire demi-tour et abandonner toute velléité de résistance à cette chose dans ma tête, pour aller mélanger le somnifère à la soupe de Feliks, un gardien remarque la couleur singulière de ce que je tiens à la main. Il s’arrête à mon niveau et hausse un sourcil accusateur. Je le fixe d’un regard vide, sans comprendre pourquoi il récupère la poudre. Il n’a pas l’air de vouloir me punir pour ce… trafic, dirais-je. En fait, il a l’air content de s’être trouvé une dose de ce qu’il pense être de la drogue gratuitement.

Je fronce les sourcils, mécontente. Comment j’allais expliquer mon échec à tuer Feliks, moi ? En disant qu’on m’avait piqué le médoc ? J’ouvre la bouche pour protester, mais le gardien me fait taire d’un regard. « T’as de la chance que je te dénonce pas. Ferme-la et il t’arrivera rien ». Puis il fait demi-tour, me laissant les bras ballants au milieu du passage.


Le lendemain, je me réveille avec un horrible mal de tête. J’ai dormi comme une pierre, sans faire le moindre cauchemar, grâce aux cachets de Smith, mais ce matin… L’horreur. J’ai l’impression que des éléphants jouent à la corde à sauter sous mon crâne. Je reste allongée deux heures environ, incapable de me lever. J’ai faim, j’ai soif et j’ai envie d’une douche, mais je suis pas foutue de me lever. Aaaah, fait chier…

Encore une heure après, pas d’amélioration flagrante, mais un boucan de tous les diables m’empêche de dormir. Je me résigne à lever pour voir de quoi il retourne. A l’étage du dessous, des gardiens affolés et des infirmiers gravitent autour d’une civière. Mais qu’eeeeest-ce qui se passe ? Grimaçant de douleur, je descends lentement les escaliers pour m’approcher de la scène. Immédiatement, des types comme des armoires à glace m’en empêchent. Je comprends qu’il y a un mort. Ou au moins un blessé grave, parmi le personnel. Bah, rien à cirer, je veux juste qu’ils fassent moins de bruit… Je les dépasse sans un regard pour le mec sur sa civière. Faut que j’aille prendre le prochain rendez-vous chez le psy. Je passe l’attroupement et me dirige d’un pas traînant jusqu’au bureau des psychologues. Je discute avec la secrétaire d’un prochain rendez-vous, qui aura lieu dans deux jours. Génial, ça me laisse le temps de me débarrasser de mon mal de tête.

La remerciant, je retourne dans ma cellule pour m’étaler sur ma couchette. Faut que je dorme. Ce doit être le seul moyen de faire passer cette horreur. Je m’effondre face contre l’oreiller et essaie de m’assoupir. Impossible. En râlant, je me résous à simplement attendre. En fait, je sais ce qui m’empêche de dormir. C’est un sentiment d’inaccompli. Y’a un truc que j’ai pas fait et que j’aurais dû faire. J’aurais dû tuer Feliks. C’est étrange, je ne réagis même pas en évoquant cette possibilité… J’enfouis mon visage dans l’oreiller, me meurtrissant un peu la joue sur le coin de la plaquette de médocs cachée dans la taie. Et j’essaie de dormir.


Le jour du rendez-vous avec Smith, je me sens un peu mieux. J’ai rarement eu si mal à la tête, et ça me surprend, mais quelque part, je sais que ça ne durera pas trop. Il suffit juste que je fasse ce qu’on m’a demandé. En me levant, je croise la ronde de deux gardiens qui discutent de la mort d’un de leurs collègues, il y a deux jours. Celui que j’ai vu sur la civière ? Oh, ben c’est con pour lui. Bah quoi ? Je vais pas m’émouvoir de la mort d’un  mec qui aurait pu me faire du mal, potentiellement. En me tenant les tempes de mes deux mains, je préviens la secrétaire que je suis arrivée pour le rendez-vous et vais m’asseoir sur une des chaises qui attendent que des gens s’en servent.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeSam 11 Oct - 11:04

dir en grey ♪ the domestic fucker family

L'incident eut lieu dès le lendemain matin. Lorsque j'entendis parler de mort par overdose, ni une ni deux, mon intelligence fit la connexion avec l'ordre de mission donnée à Anja. Cette petite était plus efficace qu'un militaire sur-entraîné. « Ordonne et j'obéirai » devraient être sa devise.
Pas encore lavé, j'enfilai une grosse écharpe et des gants qui traînaient sur mon lit afin de pouvoir constater mon succès de mes propres yeux. Je m'en foutais bien que quelqu'un me trouve bizarre à sortir comme ça de ma chambre, de toute façon personne ne ferait vraiment attention à moi.
L'agitation prenait sa source au rez de chaussée, apparemment. Je descendis donc d'un étage et me tins accoudé à la rambarde de l'escalier qui reliait le couloir des détenus et le rez de chaussée. Une civière... Je n'avais aucun doute sur l'identité de la victime, il ne pouvait s'agir que de Feliks. Anja avait rempli son devoir, j'en étais fier. De moi aussi, j'étais fier. Après tout, sans moi, rien de tout cela n'aurait pu...

Mes yeux s'écarquillèrent lorsque je reconnus l'uniforme de la personne allongée. Il ne pouvait pas s'agir de Feliks, puisque Feliks était un détenu et que cet homme, emporté à l'extérieur de la prison, était de toute évidence un gardien. Mon poing se serra de colère et de déception sur la rambarde en fer et je dus serrer les mâchoires pour m'empêcher de hurler de frustration. Tout semblait pourtant si bien se dérouler ! Qu'est ce qui avait cloché ? Pourquoi avait elle changé de victime ? Etait ce volontaire ? Accidentel ? Ce gardien avait il voulu lui faire du mal ? J'avais vraiment hâte qu'elle reprenne un rendez vous afin d'éclaircir toute cette affaire.


Deux jours plus tard, je devais revoir Anja. Je m'étais fait un peu plus beau que d'habitude, enjoué à l'idée de connaître le fin mot de l'histoire. Ma cravate était d'un gris souris satiné du plus bel effet et ma chemise était décorée de fines rayures argentées. Comment mettre un petit grain de folie dans le quotidien de l'ennuyeux Dale Smith...

Il était presque midi lorsque l'interphone grésilla, avant de porter la voix de Mindy jusqu'à moi.

#Monsieur Smith, mademoiselle Tchaïkovski est arrivée.#
« Merci Mindy, j'ai presque fini avec mon patient. Dites lui que je suis à elle dans cinq minutes. »

Je rejetai mon cahier de mots croisés sur mon bureau, dépliai mes jambes étendues sur le bureau et jetai un coup d’œil audit patient. Un détenu, avec le regard plongé dans le vide. Ou plutôt, dans la faille d'une roche à cristaux. Je poussai un petit soupir de satisfaction. Cette méthode de mise en pause était diablement efficace. Cela faisait presque une heure que l'homme était dans cette position, me permettant de me distraire en attendant l'arrivée d'Anja.
Je dissimulai mes mots croisés dans un tiroir de mon bureau et rejoignis le patient. Il me suffit de passer ma main devant ses yeux pour rompre l'hypnose. Il papillonna des paupières et leva vers moi un regard un peu éberlué, mais agréable. En toute honnêteté, si je n'avais pas eu besoin de lui, je l'aurai probablement utilisé pour mon plaisir personnel. Il faut croire que j'ai un faible pour les gens du nord.

« A la prochaine fois, Feliks. »

Je lui serrai vigoureusement la main et le laissai partir, éventuellement toucher deux mots à Anja dans le couloir si l'envie lui en prenait, puis interpellai ma prochaine patiente.

« Mademoiselle, c'est à vous. »

Oui, j'étais un salaud de la pire espèce. Mais il fallait bien que j'arrive à mes fins, non ?
J'accueillis Anja avec un thé et des sablés au citron, que j'étais en train de préparer lorsqu'elle entra dans le cabinet. Je glissai la tasse de Feliks dans l'armoire. Heureusement que j'avais une bonne réserve, je devais parfois en servir cinq ou six dans la même journée.

« J'ose espérer que vous avez régler les comptes avec Feliks, c'est un jeune homme charmant. »

Surtout depuis que je l'avais hypnotisé sans retenu pour qu'il m'adore, comme son meilleur ami.
Tout d'abord, je voulais la version officielle d'Anja. Et ensuite, je la remettrais en état d'hypnose pour dénouer enfin cette histoire de victime manquée. De Feliks, je n'avais pu obtenir aucune information valable.
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeDim 12 Oct - 20:16

Les yeux fermés, je m’efforce de combattre la douleur qui se refuse à me laisser tranquille. Bon sang, pourquoi est-ce que, ancré en moi, il y a cette volonté de tuer Feliks ? Il m’a rien fait ! Il m’a toujours aidée, il m’a défendue, et il y a deux jours, il aurait pu me tuer quand je lui ai dévoilé mon lourd secret, mais il n’en a rien fait ! C’est un putain de brave type, et moi… Moi, je veux le tuer, sans même savoir pourquoi… La secrétaire de Smith lui fait savoir que je suis arrivée, et quelques secondes plus tard, la porte de son bureau s’ouvre. Je jette un coup d’œil machinal au détenu qui sort et me fige.

-Feliks ?

Il tourne la tête vers moi et me sourit. Il a l’air vaguement simplet, comme s’il venait de se réveiller. Il me passe devant, toujours en souriant et rejoint un gardien qui le raccompagne à se cellule. Il ne m’a même pas parlé. Et puis qu’est-ce qu’il foutait là ?! Smith l’a pris en charge ? Juste après que je lui ai parlé de mon collègue et ami ? C’est louche. Smith m’appelle, mais je ne réagis pas tout de suite, trop abasourdie par ce qui vient de se passer. Je me lève toutefois plutôt rapidement, étant donné ma stupéfaction, et entre dans son bureau, un mauvais pressentiment me comprimant le cœur. Je le regarde froidement pendant qu’il finit de préparer du thé et ses fameux sablés, avant d’aller m’installer sur un fauteuil, raide comme un piquet. D’abord l’hypnose, et ensuite ça.

Quand il me parle de Feliks, je sens que je pince les lèvres et le fixe avec plus encore d’animosité. J’hésite franchement sur l’attitude à avoir. Tant qu’il n’essaie pas ouvertement de me faire du mal ou de me manipuler pour me forcer à commettre un acte qui irait à l’encontre de mon intérêt, je peux tolérer certains écarts, mais faut pas déconner, non plus. Je relève les yeux vers lui et, toujours raidie dans l’éventualité d’un affrontement avec lui. J’ai toujours ma bague dans ma poche, et dans le cas où il prévoirait à nouveau de se servir de moi comme il l’avait fait auparavant, je n’aurais qu’à le griffer avec. Il serait mort en quelques secondes, et je n’aurais qu’à sortir d’un pas rageur, comme s’il m’avait blessée, et me cacher bien soigneusement, éventuellement dans un placard, ne sortir que la nuit et bien me protéger. D’autant plus que je n’aurais plus de poison…

-Régler mes comptes ? Vous l’avez fait exprès ? C’était votre plan depuis le début ?

Je fais soudain le lien entre tous les petits éléments qui me perturbaient et n’avaient aucun sens entre eux. Entre Feliks ici et la poudre dans ma main que m’avait volé le gardien, maintenant mort.

-Si vous vouliez le faire tuer, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi vous l’avez fait venir ici ?

Je prends garde de parler assez doucement pour qu’on ne nous entende pas de l’extérieur. Parce que je sais ce que c’est de manigancer des choses aux dépens des autres, en le leur cachant, aussi. Je me doute qu’il ne veut pas qu’on apprenne ses petits méfaits. Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres : j’ai un moyen de pression sur lui, si tant est qu’il ne me le fait pas oublier… Quelque chose d’autre suscite mon amusement, c’est le fait qu’il qualifie Feliks de jeune homme, alors qu’il doit facilement avoir entre quinze et vingt ans de plus que lui. Plus vingt que quinze, d’ailleurs il me semble. Je croise les bras, signe international de rejet ou de non volonté de compréhension, les jambes, et incline la tête sur le côté en faisant la moue.

-Vous vous rendez compte que du coup vous êtes à l’origine de la mort d’un gardien ? Et que si on fait le lien avec moi, ça pourrait remonter jusqu’à vous ? Je suis quasiment certaine qu’au moins un de ses collègues l’a vu me faucher les médocs en poudre.

Je me tais un instant avant de reprendre, plus sombre encore.

-Et puis quel intérêt vous aviez à me faire tuer Feliks ? Eviter qu’il ne me tue ?

Je le lâche du regard et soupire bruyamment. Il me rappelle un peu Mikhail parfois. Notamment lorsqu’il a fait quelque chose qui me déplaît ou que je juge stupide. Comme, maintenant, le fait qu’il ait voulu assassiner l’un de mes seuls amis. C’était probablement son idée de départ, m’isoler, me formater dans l’idée que j’étais seule, que mes seuls alliés étaient lui et ses foutus sablés ! Je me prends la tête entre les mains, décroise mes jambes et pose mes coudes sur mes cuisses. La douleur est toujours là, diffuse, mais terriblement présente, encore.

-Comment vous pouvez faire ça ?

Je lâche ma tête et le regarde dans les yeux, ces yeux noirs. Les yeux sont les fenêtres de l’âme. Une phrase répétée tellement de fois dans tellement de bouche qu’elle en perd son sens. Sauf aujourd’hui. Il doit avoir une âme vraiment noire, lui.

-Comment vous avez pu me demander une chose pareille ? C’est mon ami, qui me protégeait d’un compagnon violent, et vous vouliez que je l’assassine ?! C’est moi qui devrais être à votre place et vous à la mienne.

Malgré l’envie persistante de me lever et de lui coller une gifle puis de quitter son bureau à jamais, je reste assise, tremblante de colère contenue. Il lui suffirait, du haut de son statut de membre du personnel soignant, psychologue, de me déclarer folle à lier pour que tout ce que j’aie à raconter soit pris pour des élucubrations. Et ce serait mauvais pour Mikhail. Alors je prie intérieurement pour qu’il n’en fasse rien, qu’il ne me dénonce pas. Eventuellement qu’il me garde sous sa coupe, si ça lui faisait plaisir, mais qu’il ne parle pas de mes doutes. Quitte à ce que je continue à faire des choses qui ne me plaisent pas et vont à l’encontre de ma volonté, du moment que j’ai toujours mon mot à dire, même s’il est inutile. Je ne veux juste pas qu’il me demande à nouveau de tuer Feliks.

Eclat de lucidité, parole.

-Gardez Feliks. Gardez-le, et je me tais.

OK, on dirait du chantage. Mais bon, j’en ai tellement l’habitude…

-Vous pourriez très bien m’hypnotiser à nouveau, je le sais. C’est pour ça que je vous le demande en tant que patiente de psy. Comme… Comme un concession. Vous acceptez quelque chose en échange d’une contrepartie.

Je souris un instant, amusée et moqueuse à la fois.

-C’est pas si terrible, vous savez, on s’y fait.

***

-Anja, va m’acheter d’autre whiskey chez Renkov.

Victor n’est pas encore complètement saoul. J’en profite.

-Tu me promets une chose ?

-Hum ?

-Feliks peut manger à la maison ce soir ?

-Hum… D’accord. Active, maintenant.

Je me mets en route rapidement après avoir jeté un épais manteau sur mes épaules. Il caille dehors, on est en hiver. Je ferme la porte derrière moi, le sourire aux lèvres : j’ai réussi à tirer quelque chose de lui…

***

Je fixe le psy d’un regard pénétrant, censé lui donner l’impression d’être sondé, comme passé aux rayons X. C’était ce regard qu’avait Stepan à mon égard, et il m’avait toujours fascinée. C’est pourquoi j’avais pris soin d’apprendre à faire le même.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeVen 17 Oct - 16:02

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Le ton d'Anja n'était absolument pas celui auquel je m'attendais. Je faillis en faire tomber mon assiette de petits sablés avant de l'avoir posée sur le guéridon. Elle semblait réellement en colère, comme lorsqu'elle s'était rendue compte que je l'avais hypnotisée. J'aurai dû effacer ce souvenir de sa mémoire. Alors je l'écoutai, tout de même, sans rien dire, parce que j'étais curieux de savoir jusqu'où sa pensée était allée.
Mon plan depuis le début ? Pas vraiment, c'était elle qui m'avait donné l'idée après tout, avec sa peur que le fameux Feliks en vienne à la tuer. Et maintenant, voilà qu'elle me reprochait de lui avoir sauvé la vie.
Tuer un gardien ne m'importait absolument pas. Moi ? Tuer quelqu'un ? Et après ? Ce n'était pas comme si c'était la première fois que j'étais à l'origine d'une chose pareille.
Anja émit ensuite l'hypothèse que j'avais organisé ce petit attentat contre son amie pour la protéger. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise. Je ne pensais vraiment pas qu'elle aurait compris que je puisse lui trouver un intérêt si grand que je veuille la protéger. Je pris une posture similaire à la sienne, bien que plus détendue. J'étais ainsi à l'aise, appuyé contre mon bureau, à l'écouter monologuer. Cette fille était impressionnante, beaucoup plus intelligente que je ne l'avais d'abord jugée. Et elle me posait un sacré challenge, finalement.
Finalement, elle tenta de me faire peur, avec son histoire de « on peut remonter jusqu'à vous ». Mais je savais pertinemment qu'il me suffisait d'évoquer un vol pour que ça passe tout seul. Elle essaya aussi de me faire culpabiliser, passer pour un monstre immoral. Oui, j'étais sans doute un monstre immoral pour la plupart des gens et les monstres de ce genre ne culpabilisaient pas.
Enfin, elle opta pour le marchandage. Nous y voilà. Elle voulait traiter avec le diable. Sans que j'ai eu besoin de faire quoi que ce soit, elle me proposa un marché largement acceptable. Et puis, si je le voulais, je pouvais toujours l'hypnotiser de nouveau. En la prenant par surprise, ça ne devait pas être bien difficile.

Cette solution, ainsi que celle de jouer l'innocent, me passèrent par la tête. Pour cette dernière, j'avais vite compris que c'était inutile étant donné l'ampleur de ce qu'elle avait compris. Pour l'autre, j'avais déjà amorcé un mouvement vers l'endroit où je cachais mes seringues, quand j'eus une nouvelle idée. Je n'étais pas obligé de tout lui déballer, ni même de répondre à ses questions, mais nous pouvions engager une relation moins faussée par mon identité de couverture. Il suffisait que je dose bien mes paroles et mes révélations.

Me tournant de nouveau vers Anja, je m'avançai vers elle, puis m'assis souplement dans mon fauteuil, prenant une pose confortable.

« Bien. Je crois que nous devons parler sérieusement. »

Je pris le temps de quelques respirations pour mettre mes idées en ordre.

« Inutile de me regarder de la sorte, j'ai vécu des années avec quelqu'un de bien pire que vous, mademoiselle Tchaïkovski. Si j'ai fait cette chose dont vous m'accusez, je l'ai fait à un degré bien moindre que celui que vous imaginez. Je ne suis pas, comme vous semblez le croire, le mal incarné. Je ne vous ai pas hypnotisée pour que vous tuiez votre ami. J'ai simplement insufflé dans votre esprit l'idée que si vous étiez en danger, vous pourriez vous servir de cette arme contre vos ennemis. Si j'en crois votre dossier, ce domaine est l'une de vos spécialités. C'est vous qui avez créé cette situation, mademoiselle. Et ce n'est pas bien difficile à comprendre. Une empoisonneuse armée, le sentiment d'insécurité – car vous m'avez vous même parlé de votre peur de mourir de la main de votre ancien ami – et l'instinct de survie... C'est tout. Non, je n'ai pas tué ce gardien, c'est vous, uniquement de vous. Je ne vous ai obligée à rien. »

Je marquais une petite pause pour prendre une gorgée de ma propre tasse de thé.

« Cela dit, j'ai ma part de responsabilité, vous avez raison, quelque part. J'ai certainement dû renforcer ce sentiment d'insécurité et votre combativité. Si j'ai demandé à voir Feliks, c'est également pour corriger tout cela. J'ai pensé qu'en l'analysant lui, je pourrai vous aider mieux. Voyez le comme un allié et nos séances un bonus pour votre propre personne.
Je vous serai bien entendu gré de ne pas divulguer mes petites erreurs autour de vous, sinon je ne serai plus en mesure de vous aider. … Et je veux bien accepter votre proposition. »

Je n'en dit pas plus pour le moment. J'allais faire de Feliks et Anja mon couple d'exécuteurs. Ils seraient magnifiques. Ah ça, Liam ne l'avait pas ! … Oh... merde.

Je décidai de laisser tomber l'explication du meurtre raté. Je ne voulais pas raviver ses soupçons. Plus tard, peut être, si l'occasion se présentait. Mais ça n'avait plus vraiment d'importance était donné que j'avais un plan de secours.

« Parlez moi de votre relation avec Feliks. Lui avez vous parlé ? Avez vous recollé les morceaux ? Avez vous encore peur de lui ? »

Une petite séance avec lui avait suffi pour m'apprendre qu'il n'avait jamais eu l'intention de lui faire le moindre mal. Peut être même éprouvait il des sentiments amoureux, ou même juste tendres, pour elle. Peut être.


[on devrait arrêter le rp après cette séance là sinon ça risque de ne plus coller avec la suite =3]
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeMar 28 Oct - 0:48

Enfin des réponses. Je laisse échapper un soupir mi-soulagé, mi-angoissé. Il pouvait encore me mentir, même si je n’avais juste plus envie de me méfier. Je relève la tête vers lui, en le dévisageant d’un air fatigué ; je suis curieuse de savoir ce qu’il va me dire.

Ce qu’il m’annonce ne me surprend pas outre mesure, s’il n’avait pas vécu avec quelqu’un de pire que moi, comme il me le dit, je ne vois pas comment il aurait pu m’ordonner de tuer Feliks. Malgré tout ce qu’il m’a dit, sur ma culpabilité, que c’est le simple climat s’insécurité qui m’a poussée à l’attaquer, j’ai du mal à me dire que j’ai imaginé tout ça… Bon, au moins sait-il que je suis armée et spécialisée dans le domaine de l’empoisonnement, peut-être cela l’empêchera de me contraindre à nouveau à faire des choses pareilles. En revanche, il a raison sur un point. C’est ma faute si le gardien est mort, si sa famille reçoit un message, une lettre porteuse de malheur. J’aurais pu lui reprendre les cachets, ou au moins le prévenir que ce n’était pas ce à quoi il s’attendait.

Pour me détendre un peu, et montrer une attitude positive, je prends un sablé sur le plateau posé sur le guéridon et en croque un morceau. En face, assis dans une attitude bien plus détendue que moi, Smith sirote son thé. Son ton posé me stresse, j’ai l’impression qu’il prépare quelque chose. Je ferme les yeux, lasse de me débattre contre les esprits tortueux de cette prison… Si même le personnel se met à échafauder des plans compliqués, où allons-nous ?

Pourtant, il avoue être un peu responsable de ce qui s’était passé. Plutôt, oui, c’était lui qui m’avait armée… Bon, certes, j’avais quand même ma bague, en dernier recours, mais je préférais ne m’en servir vraiment que dans le cas spécifique de la dernière chance. Smith m’explique ensuite qu’il voulait voir Feliks pour l’analyser, lui. Analyser Feliks ? Pour quoi faire ? Il ne sait rien de mes cauchemars, qui sont arrivés longtemps après qu’il a été incarcéré, comment Smith pensait retirer des informations venant de lui ? Je suis sincèrement intriguée par la question… Et, bien évidemment, il est hors de question que je le balance, il a bien assez de moyens de pression sur moi. A sa dernière phrase en revanche, je laisse échapper un soupir de soulagement et un sourire se dessine sur mes lèvres. Il n’est plus question de tuer Feliks, alors ? Merveilleux… Merveilleux…

-Bien entendu. Je garde votre erreur pour moi, vous gardez mon secret pour vous. C’est donnant-donnant.

Je ne ressentais pas vraiment le poids du meurtre du gardien sur mes épaules, après tout, c’est sa faute aussi. S’il n’avait pas voulu me piquer la poudre, il serait pas mort, na ! Puéril ? Oui. Mais réaliste. Et puis j’ai déjà bien assez de culpabilité sur les épaules pour qu’un mec accro m’en rajoute en mourant. Je balaie l’image du type de mon esprit, pour me concentrer sur les paroles du psy.

-Parlez moi de votre relation avec Feliks. Lui avez-vous parlé ? Avez-vous recollé les morceaux ? Avez-vous encore peur de lui ?

Je hoche la tête et passe mon indexe dans la anse de la tasse de thé qu’il m’avait préparée. Je porte le breuvage à mes lèvres et me laisse envahir par la sensation de douce chaleur qui se dégage du thé. Comment s’annonce ma relation avec Feliks, maintenant que je lui ai parlé et qu’il semblerait qu’il ne me veuille plus de mal ? Je me mordille la lèvre en savourant le goût subtil du thé, tout en fixant le vide, juste au-dessus de l’épaule de Smith. Finalement, je relève la tête et le dévisage.

-Oui, je lui ai parlé. Je lui ai expliqué, tout simplement, ce qui s’était passé, ce qui m’a poussée à assassiner Victor, les circonstances, tout ça tout ça…

C’est étrange, je ne ressens presque plus de gêne, à parler ainsi, si librement, d’un meurtre de sang froid, commis qui plus est sous les yeux d’un enfant. Je me surprends à sourire légèrement, réellement soulagée que le problème avec Feliks soit réglé. J’en suis presque reconnaissante au psy de m’avoir poussée à aller lui parler. Presque. Faut pas oublier cette histoire de cachets.

-Il n’a pas eu l’air très enchanté de mes paroles, vous vous en doutez… A vrai dire, oui, j’ai eu peur. Je ne sais pas trop comment il réagira la prochaine fois que nous nous verrons, alors je ne peux pas encore m’avancer. J’espère que ce ne sera pas trop tendu.

A ces mots, je m’autorise un sourire un peu plus large, quoique moins assuré. J’essaie de masquer une très légère crainte ; ce n’est pas que je craigne encore Feliks, plus maintenant, mais… Je crains de devoir lui faire du mal, éventuellement le tuer si jamais nous n’arrivons pas à nous réconcilier.

-Et non. Non, je ne le crains plus. Du moins… Plus autant qu’avant de lui avoir parlé. En cela, je vous remercie.

Ces mots m’écorchent presque la bouche, pourtant, ils sont vrais. Sans la suggestion de son hypnose, j’aurais continué à fuir Feliks, et probablement que jamais nous ne serions sortis de cette histoire. Je porte une nouvelle fois la tasse à mes lèvres, et avale une autre gorgée de thé. Ce liquide est vraiment rassurant, c’en est presque inquiétant. Je finis ma tasse, la pose sur le guéridon à côté du fauteuil, et me rencogne contre le dossier en poussant un soupir détendu. C’est étrange comme formule, mais en gros, je me sens mieux depuis que j’ai vidé mon sac, plus détendue. Et, plus étrange encore, je continue à faire confiance au psy. Contre toute attente, en dépit des coups pendables qu’il m’a faits lors de notre dernière rencontre et entre celle-là et celle de maintenant. Etrange. Mon regard s’égare un peu sur le visage de Smith, tandis que je réfléchis vaguement à ce qui me pousse à continuer à placer ma confiance en lui. Sans trouver la moindre piste.
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MessageSujet: Re: Goodbye Summer   Goodbye Summer Icon_minitimeJeu 30 Oct - 16:48

Notre contrat était donc scellé. Etrangement, je me faisais l'effet d'un beau Diable corrupteur et cela me plaisait. N'en avais je après tout pas toutes les caractéristiques ? La sexualité débridée, la beauté outrageante, le franc parler et l'honnêteté que seul le Malin pouvait se targuer de posséder. Et Anja, dans tout cela, quel rôle jouait elle ? Celui de la pauvre victime ? Mais pouvait on vraiment appeler cela une victime ? A en croire ses propres paroles, je n'avais fait que l'aider à aller mieux. Qu'elle serve mes propres plans n'était qu'un paiement juste et il était plus qu'inutile qu'elle soit au courant de la façon dont elle me remboursait.

« Bien. Je vois que nos séances se montrent donc positives. Nous avançons. »

Je lui souris gentiment, à la « Dale Smith », puis la regardai s'enfoncer dans son fauteuil après avoir terminé son thé. Elle était en confiance. Tout mon plan fonctionnait à merveille.
J'hésitai à utiliser une drogue, juste pour la tester. Mais elle était toute neuve sur le marché et je préférais utiliser un cobaye inutile, au cas où il y aurait des effets secondaires fortement indésirables.

A la place, je lui fis une séance d'hypnose relaxante, en l'ayant prévenue et après lui avoir injecté un tranquillisant, toujours en lui notifiant ce que je faisais. Je voulais qu'elle ait pleinement confiance en moi, parce que la suite de mes projets allait être extrêmement stressante et délicate.
Je la rassurai sur Feliks, d'abord. Sur moi. Sur son avenir. Sur son sommeil. Et puis, l'heure s'écoula, tranquillement.

J'interrompis alors l'hypnose et me levai de mon fauteuil. Ma secrétaire venait de m'informer de l'arrivée de mon nouveau patient.

« Mademoiselle, nous en avons terminé pour aujourd'hui. J'ose espérer que tout cela vous aura été utile. »

Lui souriant de toutes mes belles dents, je lui serrai la main pour la saluer et l'invitai à sortir, sans pour autant déjà lui ouvrir la porte.

« Quelque chose d'autre à me demander avant que nous nous quittions ? »
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