Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez
 

 Le stagiaire ...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

Le stagiaire ... Empty
MessageSujet: Le stagiaire ...   Le stagiaire ... Icon_minitimeDim 22 Sep - 20:20


Le monde tourne, c'est tout. On peut s'accrocher et tourner avec, ou se lever pour protester et se faire éjecter.
Stephen King



Depuis quelques jours, j'avais les nerfs à fleurs de peau. Il y avait bien sûr eu l'incident avec Allesbury, et ma gorge continuait à me faire souffrir chaque fois que je parlais. Je me retrouvais contrainte de restreindre mon alimentation, étant incapable d'avaler quoi que ce soit de consistant. On aurait  dit une angine puissance mille, mais je savais que la vraie cause était les abrasions laissée par la tentative du Lord pour m'étrangler. D'après le médecin, il allait falloir attendre une bonne semaine avant une amélioration de ma gorge.
J'avais aussi récupéré un onguent cicatrisant à appliquer sur mes plaies, et je réfléchissais encore à la façon dont j'allais procéder ; chacun de mes mouvements tirait sur mon dos en me faisant un mal de chien, alors je ne me voyais pas jouer la contorsionniste.
Et tout ça, c'était sans compter que je n'avais plus de nouvelles de Winchester depuis. Assez logiquement, je m'inquiétait de son sort.

Pour tout arranger, la directrice m'avait annoncé le matin même que j'allais avoir un stagiaire. Une idée que j'aurais trouvée charmante, dans un autre contexte. Quand on aimait étudier la psychologie criminelle, Deardeath était une mine d'or, ça ne faisait aucun doute. Mais c'était aussi risqué. Surtout en ce moment.
Comprenez-moi bien : j'aurais été ravie de pouvoir échanger avec quelqu'un sur le sujet... s'il n'y avait pas eu ... Clay. Oui, je sais, je ramenais tout à lui. Simplement parce qu'il m'obsédait, mais pas dans le sens où on s'y attendrait ; ni pour sa psychologie de timbré, ni pour son physique plutôt remarquable, et encore moins pour raison sentimentale. Il m'effrayait. J'envisageais sérieusement l'hypothèse que quiconque m'approcherait serait en danger.

De fait, à l'annonce de la nouvelle, j'étais allé jusqu'au bureau de la directrice. Pour la première fois en deux ans de bons et loyaux services, j'avais protesté. McDaven avait été étonnée de m'entendre élever la voix, et c'était plutôt normal. Même moi, je m'étais étonnée, mais pas parce que je ne levais jamais la voix habituellement. Non, ce qui m'avait surprit, c'est que je ne pensais pas être capable de parler si fort avec une gorge en si mauvais état.
Évidemment, la directrice m'avait demandé la raison de mon affolement. En réalisant qu'elle n'était pas au courant de ce qui se passait entre le Lord et moi, j'avais vite fait machine arrière ; J'avais tenté de me justifier par n'importe quel moyen - autre qu'Allesbury.
Ce stagiaire était trop jeune. Oui, mais il n'avait que trois ans de moins que moi. Il n'était pas habitué au milieu. Oui, mais moi non plus, en arrivant. Était-il assez compétent ? Il avait un excellent dossier. Cet endroit était extrêmement dangereux. Oui, et alors ? J'étais toujours là, moi ...
Bref, j'avais brassé de l'air pendant un moment avant que McDaven n'enfonce le clou. Elle avait décrété que je n'avais pas d'inquiétude à avoir. Que pour une fois, elle avait tenu compte de mon  tempérament. Autrement dit, elle avait prit soin de choisir quelqu'un avec qui je ne risquais pas les "débordements professionnels". Comme si j'avais la tête à ça.
J'avais fini par m'excuser quand elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas les candidatures qui manquaient, et que si je ne pouvais pas être objective, alors je n'avais plus rien à faire ici.

Ne pas être objective. Très drôle.

En même temps, je remédiais habituellement à mes coups de blues en couchant avec le premier venu. Le problème ? Ce n'était pas vraiment l'ambiance du moment. D'abord, mon corps me faisait mal, et puis ... je ne me voyais pas expliquer l'inscription sur mon dos.
J'avais donc voulu mettre un peu de gaieté dans ma tenue, en espérant que cela m'aide à me sentir plus légère. Seulement, les plaies n'appréciaient pas du tout le frottement de mon bustier favori, et j'avais dû le retirer - comble de l’agacement. Cela ne semblait pas être grand-chose, mais pour moi, c'était encore une preuve que tout allait de travers.
Finalement, j'avais opté pour un simple décolleté, associé à des talons de dix centimètres et une jupe en velours. Comme d'habitude, le tout ne cachait pas grand-chose. Seule entorse auxdites "habitudes", le foulard que j'avais noué autour de mon cou. Il cachait les ecchymoses laissées par Allesbury.

Mais tandis que je me dirigeais vers le portail, mes angoisses me reprirent.
L'espace d'un instant, j'avais tout de même songé à appeler moi-même les parents de .. Comment, déjà ? Tanaka. Haru Tanaka. Ne serait-ce que pour les prévenir de rappeler leur fils au plus vite. Étant donné les circonstances, il y avait bien trop de risques ...
Cette idée me retraversa l'esprit, mais de façon bien plus persistante. Jamais – jamais – je ne m'étais sentie si coupable en franchissant la grille. Je savais que je ne devais pas discuter les ordres. C'était mon devoir. Et par mon éducation, je savais que l'initiative était un délit grave dans le monde du travail. Du moins au Japon. Et d'ailleurs …
Je n'étais pas au Japon.

Appuyée sur le mur, à l'entrée, je me résignais. Je savais que McDaven m'avait engagée en partie pour autre chose que mon statut de psychologue. Elle m'avait surtout engagée pour avoir un soutient politique en la personne de mon père, et parce qu'elle n'ignorait pas que de mon côté, je savais quand il était bon de se taire.
Mais le mutisme a des limites.
Sans la moindre hésitation, je sortis mon portable. Je devais appeler Père. Il allait me tuer : je savais qu'il était en visite diplomatique, mais j'avais vraiment besoin de son aide … L'ambassadeur Shizuka faisait toujours meilleur effet que sa fille auprès de Ruth McDaven, et j'avais l'intuition qu'il fallait absolument que j'arrête cette folie.

Un stagiaire à Deardeath ! Un stagiaire psychologue à Deardeath, avec Allesbury dans les parages !

Je commençais juste à taper le numéro professionnel de Père quand un crissement sur les graviers du chemin me fit relever  la tête. Un taxi légèrement rouillé venait de s'arrêter devant la grille, sous les pins. Et quand je vis une tête blonde en sortir, je refermais le battant de mon téléphone avec un claquement sec.
Trop tard.

J'avais joué, j'avais perdu. Je m'efforçais alors d'afficher un sourire, consciente que je devais cesser de me mettre sur la défensive. Puisque n'importe comment, ce stagiaire se retrouvait dans un endroit guidé par la mort, autant essayer de rendre son séjour agréable... je n'avais plus qu'à me montrer détendue et sympathique. Détendue, mais bien sûr ...
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Haru W. Tanaka
Stagiaire psy
Stagiaire psy
Haru W. Tanaka

Date d'inscription : 31/08/2012

Mon personnage
Âge : 19 ans
Nationalité : Japonaise
Fréquentations :

Le stagiaire ... Empty
MessageSujet: Re: Le stagiaire ...   Le stagiaire ... Icon_minitimeSam 19 Oct - 14:36



Finalement, la bataille d'oreillers a pris fin. Ce qui n'est pas très surprenant étant donner que toutes les bonnes choses ont une fin, mais juste pour cette fois, j'aurais bien voulus qu'elle dure un peu plus longtemps. Suffisamment longtemps pour que mon père oublie cette histoire de stage et le taxi qui devait m'y conduire, suffisamment longtemps pour que le chauffeur du taxi réalise sa destination et refuse d'y aller. Enfin, en admettant que la bataille dure plus longtemps et que mon père oublie, je suis certain que ma mère va téléphoner dans peu de temps pour vérifier si tout se passe bien, donc la bataille se serait forcément terminée avant, ou presque, l'arrivée du taxi et si le chauffeur de ce dernier refusait d'y aller ma mère aurait trouvé une solution pour que je puisse me rendre à mon lieu de stage. On dirait bien que je suis obligé d'aller me faire trucider par des prisonniers dans la meilleure prison, au moins je me ferais trucider par des détenus... Classe ou stylé, enfin dans le genre des criminels quoi. Donc pas si classe que ça finalement. Il me reste tout de même un peu de temps avant que le taxi ne soit là, du coup, je m'occupe consciencieusement de faire souffrir Damien. Je rappel que c'est un imbécile fan de sport et qu'il pratique actuellement le karaté et d'autres sports dans le genre, je n'ai jamais compris où il trouvait le temps de faire tout ça, de ce fait, c'est moi qui me retrouve encore une fois dans une position désagréablement douloureuse. Vraiment, ne plus le voir va me manquer, je vais devoir lui trouver mille et une torture à mon retour. Si j'en reviens vivant et entier. Ha, d'après le klaxonne le taxi de l'enfer vient d'arriver. Damien me libère et me donne mon sac avec un grand sourire du genre "je suis triste, mais tu ne le sais pas puisque je souris." Sachant qu'il n'aime pas les au revoir et encore moins qu'on lui fasse remarquer que son sourire n'est absolument pas crédible, je me contente de sourire largement et de lui coller une petite peluche customisée dans les mains.

- je sais que tu n'es pas franchement peluche, mais tu as l'obligation de t'occuper correctement d'Akira et surtout : de terminer le chapeau que j'étais entrain de lui faire ainsi qu'une veste rouge et noir. Hum, tu devrais trouver ça quelque part sur ou dans mon bureau. Amuse toi bien Damienouchet.

Avant qu'il ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, je sors de la maison en agitant la main qui tient un mouchoir blanc. Ouais, je sais c'est ridicule, mais c'est le but de la manœuvre. Le chauffeur me prend mon sac et le met dans le coffre pendant que je vais m'installer à l'arrière, je craignais pour le confort vu l'allure du taxi, mais ça peut aller. Il n'y a pas de trous partout, les ceintures de sécurités sont vivantes, la vitre qui se trouve de mon côté s'ouvre et se ferme et en plus elle est suffisamment propre pour que je puisse voir l'extérieur. Que demander de plus ? Ne pas y aller, peut-être oui. La voiture démarre plutôt rapidement, visiblement le chauffeur est pressé d'arriver... ou de rentrer chez lui peut-être. Je leur fais un dernier signe de main avant qu'ils ne rentrent tous dans la maison et que le taxi quitte l'allée pour rejoindre la route. Je soupire ennuyé et commence à compter les arbres et les voitures, j'aime bien la route mais je n'ai jamais sut quoi faire pour ne pas m'ennuyer pendant un trajet. Enfin quand je suis seul, parce qu'avec Damien c'est une autre histoire. En farfouillant dans mes poches je trouve un stylo bleu pailleté, je ne savais même pas qu'il était dans ma poche, mais au moins je vais pouvoir m'occuper quelques secondes voir deux minutes entière si tout se passe bien. Dans un premier temps je commencer à le faire tourner, puis je me met à dessiner sur ma main, ouais ça fait plutôt enfantin, mais quand on ne possède pas de feuille on doit bien se débrouiller.

D'une certaine façon je suis plutôt pressé d'arriver et de commencer le stage, même si une prison c'est plutôt flippant, les détenus doivent être relativement intéressant et il y a des chances que faire mon stage là-bas m'apprenne plus de choses, plus rapidement, que dans un cabinet ou tout autre lieux ayant un psychologue, psychiatre ou psychothérapeute. D'ailleurs je me demande qui va être mon maitre de stage, homme ou femme, plutôt du genre cool ou un stressé de la vie qui va m'en faire baver et faire déteindre son stresse sur moi ? Ou alors c'est une personne plutôt je m'en foutiste et il va absolument rien faire et je vais m'ennuyer admirablement pendant mon stage ? A moins qu'il ne décide de me coller ses consultations. Mouais, je ne vois pas un criminel en puissance prendre la peine d'aller dans le bureau d'un psychologue de lui-même. Sauf s'il s'ennuie et que parler à un psychologue lui permette de passer le temps, ou qu'il est envie de faire le brave petit criminel repenti, ou alors... ou alors quoi ? Franchement au lieu de penser à tout ça je ferais mieux de dormir et d'arrêter de penser consciemment, ça ne va pas faire passer le temps plus vite de penser. Par contre dormir il y a des chances que je ne me rende pas compte du temps de trajet. Enfin une bonne idée ! Rapidement je sors mon baladeur de ma poche et place les écouteur dans mes oreilles, je préfère m'endormir avec ma musique que celle mise parle chauffeur de taxi, c'est fou comme sa musique est ennuyante. Le pauvre, il ne doit pas connaitre de musique bien. Entre la musique et le bercement de la voiture, il est plutôt facile de s'endormir.

Si je me suis réveillé c'est uniquement la faute du chauffeur, il a arrêté le moteur de la voiture et s'est mit à brailler que je devais me réveiller et payer la course. Sérieux, pourquoi mon père ne l'a pas fait ? Ça m'aurais éviter de chercher pendant quinze décennie mon sac, sac que l'agréable chauffeur à mit dans le coffre d'ailleurs. D'une voix endormit je m'empresse de le lui faire remarquer, puis je ferme les yeux et pose ma tête contre la portière. Nouveau braillement du chauffeur super aimable, il me faut un peu de temps avant de le déchiffrer, mais je finis par comprendre que je peux aller le chercher moi-même mon sac, après tout il n'est pas ma bonne. Sans déconner, si jamais j'ai une bonne je m'arrangerais pour qu'elle soit plus jolie et surtout plus agréable que lui. Au final je sors de la voiture et me dirige vers le coffre pour en sortir mon sac, pour ensuite sortir mon porte-feuille de mon sac, puis l'argent de mon porte-feuille qui se trouvait dans mon sac. Argent que monsieur le chauffeur de taxi s'empresse de prendre et de fourrer dans une pochette avant de constater en pestant qu'il doit me rendre la monnaie, je n'y peux rien si j'ai que des billets ! Il finit par me donner ce qu'il me doit, je lui offre mon plus beau sourire hypocrite et lui annonce qu'il est le chauffeur de taxi le plus aimable que je connaisse et que je serais absolument ravi que ça soit lui qui revienne chercher ce qu'il reste de moi à la fin de mon stage.

Amusé je m'éloigne de la voiture pour le laisser s'éloigner sans m'écraser, c'est marrant comme j'ai l'impression d'oublier quelque chose. Ha ! Le chapeau ! Je laisse tomber mon sac sur le sol et court après le taxi en faisant de grand geste pour que cet imbécile et désagréable chauffeur comprenne le message, message que j'ignore moi-même mais bon. Fort heureusement pour moi il s'arrête tout en klaxonnant impatiemment, genre je suis trop aveugle pour voir qu'il ne roule plus. J'ouvre la portière, farfouille un peu dans la voiture et en ressors avec mon chapeau noir entouré d'une bande violette sur laquelle prône une couronne. Tout en faisant demi-tour pour rejoindre le portail je l'époussette exagérément et le pose sur ma tête avec un grand sourire presque soulagé. Hum,je n'avais même pas remarqué le comité d'accueil, réduis certes, mais au moins je ne me retrouvais pas seul devant une grille relativement repoussante. Ben oui, c'est la grille d'une prison tout de même. De retour vers mon sac je l'attrape et adresse un signe de main joyeux à la jeune femme, qui doit tout simplement avoir une estime d'elle énorme pour s'habiller de façon aussi aguicheuse, m'enfin c'est problème pas le mien.

- Ohayo ! Je suis...Flûte, ma mère à donné quel prénom exactement ? Le japonais c'est mon "véritable" prénom, mais étant donné qu'elle est américaine et que le stage n'est pas au japon il y a de quoi s'interroger. Je suis le stagiaire en psychologie. C'est nettement plus simple comme ça. C'est cool qu'une personne soit là, parce qu'en faite je ne sais absolument pas où je dois me rendre et ce que je dois faire. Bon enfin si, je sais que je dois me rendre dans la prison, mais c'est tout. Vous n'avez pas froid comme ça ? Enfin j'dis ça, j'dis rien, ça ne me regarde pas spécialement en faite.
Revenir en haut Aller en bas
Ayame Shizuka
Psychologue
Psychologue
Ayame Shizuka

Date d'inscription : 13/07/2012

Mon personnage
Âge : 23
Nationalité : Américano - Japonaise
Fréquentations :

Le stagiaire ... Empty
MessageSujet: Re: Le stagiaire ...   Le stagiaire ... Icon_minitimeDim 20 Oct - 3:55


Wilhem. Haru Wilhem Tanaka.
A mesure que je me calmais, le peu que je savais de lui me revint en mémoire.
Quand il fût  face à moi, je m'inclinais légèrement en guise de salutation. Oui, les vieilles habitudes ont la peau dure.

"Je suis Shizuka Ayame, la psychologue de la prison. Je serais votre ... tutrice ? Appelez-moi Ayame."

Honnêtement, j'avais hésité sur le mot à employer. Il m'arrivait encore de me tromper dans mon vocabulaire, et 'tutrice' ne faisait pas partie des mots que j'employais tous les quatre matins. Et puis il me semblait étrange, comme déplacé dans ma bouche. Bien sûr, officiellement, j'étais sensée le prendre plus ou moins en charge. Mais la notion de tutorat introduisait quelque chose de hiérarchique, ce que je n'appréciais pas du tout. Je n'étais pas du genre autoritaire, et je mettais toujours en œuvre des trésors de précautions pour éviter les conflits. Je n'avais absolument aucune envie de passer pour une garce qui lui filerait le sale boulot. Après tout, j'avais moi aussi été stagiaire.
Et puis, évidemment, un homme collectionnant les femmes était un séducteur. Quand la situation était inversée, on avait affaire à une salope. Pour résumer. J'avais donc déjà une réputation peu flatteuse auprès de certains gardiens, et n'avait aucune envie de l'étendre à mes confrères. D'où mes nombreuses tentatives pour esquiver les différends.

Mais les phrases d'Haru me firent sourire : Beaucoup de mots.
Bavard et jovial, à première vue. Ca me changeait, et tant mieux ! Entre les gardiens railleurs - et rancuniers, pour la plupart -, les prisonniers taciturnes et les supérieurs cinglants, quelqu'un d'un peu plus gai ne pouvait que faire une bonne impression, dans un lieu pareil. Même si de fait, cela semblait étrangement déplacé.
Cette pensée m'aida même à me détendre. Cool, oui ; c'était cool qu'une personne soit là, et pas que pour lui.
Un mauvais génie semblait vouloir me jouer des tours, ces derniers temps, et si je pouvais déléguer un peu de travail ... Les admissions, par exemple. Malgré les apparences, il s'agissait d'une tâche importante. Et éviter de rester seule dans le bureau ? On ne savait jamais.

Son chapeau attira particulièrement mon attention et me fit sourire. Un couronne le surplombait, détail assez peu banal. Un original ? Tant mieux. C'était attendrissant, quelque part.
Et puis, au pays, la parole était d'argent et le silence d'or. Être bavard était donc assez rare, au moins autant que les cheveux blonds, les yeux bleus ou ... violets, à bien y réfléchir. Oui, j'étais mal placée pour parler : à part ma petite taille et mon respect maladif de l'étiquette, je n'avais rien hérité de mon père. ... Mais peut-être la famille Tanaka était-elle simplement moins traditionaliste et exigeante que le "clan" Shizuka. Ce dernier ne pouvait plus vraiment être considéré comme une famille, à bien y réfléchir. Pas seulement parce que nous étions trop nombreux. La politique déformait sans gêne l'affection pour la changer en un cortège d'apparences.

Et, en plus de ne pas avoir l'air trop coincé ... peut-être Haru se révélerait-il suffisamment original pour échapper à Allesbury. A cette idée, je réussi même à sourire franchement, pour la première fois depuis plusieurs jours.

"Je peux vous faire visiter le bâtiment quand vous le voudrez. Généralement, les détenus ne viennent pas me voir à moins d'être convoqués. Mais vous souhaitez peut-être voir votre chambre ? Et je comprends votre étonnement quant à ma tenue, mais les bons moments sont assez rares ; faites-vous plaisir tant que vous le voulez. "

Et porter ces vêtements me faisait plaisir. Excepté mon foulard, bien sûr. Je m'humidifiais les lèvres, hésitante. Devais-je le mettre en garde tout de suite ? Bon ... un Tanaka avertit en valait sans doute deux. Et puis comme ça, au pire, il ferait attention. Au mieux, il rappellerait un taxi.
Je fis un effort colossal pour parler aussi professionnellement que calmement, mais ma voix était un peu trop rauque pour être tout à fait neutre. Pour moi qui ne savait pas mentir, visez la crédibilité.

"Avant que nous entrions, je dois tout de même vous signaler qu'un narcissique obsessionnel est dans les murs. Je le ... soupçonne aussi d'être sadique. (Pour être honnête, ce n'était même plus un soupçon.) Je suis malheureusement son obsession. Il y a un risque qu'il vous prenne pour cible, alors essayez de ne pas rester seul trop longtemps."

Et cette idée me fit penser qu'après tout, je pourrait peut-être demander  à ce stagiaire de m'aider à appliquer cet onguent cicatrisant de malheur. Au moins, comme ça, je serais sûr qu'il prendrais conscience des risques. D'une pierre deux coups.
Revenir en haut Aller en bas
https://deardeath.forumactif.fr
Contenu sponsorisé




Le stagiaire ... Empty
MessageSujet: Re: Le stagiaire ...   Le stagiaire ... Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Le stagiaire ...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Deardeath Jail ::  :: Extérieur :: L'Entrée :: RP's terminés-