Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Look at the way she shakin'

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Neil Cian
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MessageSujet: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 15 Mai - 0:13



En me contemplant dans le petit morceau de miroir, je ne peux que retenir un sourire amusé. Qui aurait pu croire qu'un jour j'oserai me vêtir ainsi ? C'était plutôt facile de trouver ce qu'il fallait. Suffisait d'aller à l'étage du personnel et de crocheter les portes en espérant que ce soit une chambre de femmes. En m'y prenant petit à petit, discrètement, j'y suis parvenu sans problème. Je sais à peu prêt quand passent les surveillants, donc il suffisait que je me cale sur leurs horaires. Un jeu d'enfant.
J'ai failli me faire choper, tout de même. J'étais entré dans la chambre du grand gardien allemand qui fait peur, et j'ai juste eu le temps de me planquer sous le lit avec qu'il n'entre à son tour. Il est à peine resté quelques minutes, mais c'était long. J'ai eu peur, je l'admets.

En repensant à tout ça, je finis de m'arranger, aussi coquettement que le ferait une fille. Le résultat est plutôt impressionnant, et je ne me pensais pas capable de réaliser un maquillage aussi réussit. À commencer par le fond de teint, pour camoufler mes vilaines traces de brûlures et mes profondes cernes. L'eye-liner, j'ai abandonné après me l'être enfoncé deux fois dans l'oeil. C'était juste impossible. Du coup, mascara, un peu de crayon pour 'approfondir mon regard sombre' et du rouge à lèvre bien rouge.
Dans l'une des chambres, j'ai même eu la chance de trouver des rajouts noirs. Rajouts qu'il m'a fallu dix minutes pour réussir à mettre. Je les ai attaché en une queue de cheval assez haute, et me suis brossé mes vrais cheveux de manière à ce que cela me fasse une frange.

Pour la tenue, une robe bleue pâle assez ample, cintrée à la taille par une ceinture noire. Un soutien-gorge rembourré aux mouchoirs et des ballerines trop petites qui d'ailleurs me démontent les pieds. C'est dans ces moments-là que je suis satisfait d'être imberbe. Vraiment.
En clair, je ressemble à une jeune bimbo filiforme, assez mignonne, il faut le dire. J'aurai jamais cru pouvoir me trouver belle un jour. C'est énorme.

Je sors de la laverie en jetant un rapide coup d'oeil autour de moi, et me dirige d'un pas assuré vers les escaliers. Pour le besoin du rôle, je me tiens droit, limité cambré, et prends bien soin d'accentuer les mimiques féminines. En réalité, je m'amuse comme un gosse. Et dire que cette idée m'est venue d'un seul coup, lorsqu'un détenu défoncé a cru que j'étais une fille et m'a demandé ce que je faisais là.
Dans une petite pochette, j'ai glissé la carte d'identité d'une certaines 'Noémie Lair', une brunette d'une vingtaine d'année à la peau blanche et aux yeux noirs qui bosse ici en tant qu'apprentie-cuisinière.

- Salut ma mignonne, tu t'es perdue ?

Je ne daigne même pas regarder qui a parlé, et me contente de regarder devant moi, continuant mon chemin. Merde. J'avais oublié que les filles avaient plus tendance à se faire interpeller.
Le type m'attrape brutalement par le poignet et me tire vers lui.

- Oh je te parle ! On t'as jamais appris la politesse ?
- Si tu me lâche pas de suite je t'arrache les couilles et t'étouffe avec.

Il écarquille les yeux, probablement choqué d'entendre de tel propos sortir de la bouche d'une femme si délicate.

- Mais c'est qu'elle est violente en plus! J'aime ça ! Eh, les mecs, regardez ce que j'ai trouvé !

Deux autres types déboulent de nul part et me reluquent de bas en haut en souriant d'un air pervers. Hey ! Je leur permets pas, c'est juste super rabaissant !
Alors qu'ils s'approchent de moi, j'ai une montée d'adrénaline et donne sans réfléchir un coup de pied dans l'entrejambe de l'un d'eux. Il s'écroule en hurlant d'agonie, et alors que j'allais faire de même les deux autres gigolos, je remarque un gardien, un peu plus loin. Je prends aussitôt ma voix la plus féminine et cristalline possible. Comme à la base, j'ai pas une voix super grave, ce n'est pas un exercice compliqué.

- Lâchez-moi, vous me faites mal ! Laissez-moi, au secours !

En espérant que ce garde ne soit pas un putain de pervers.
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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 15 Mai - 9:50


D'ordinaire, j'étais quelqu'un d'extrêmement discipliné, concentré dans mon travail, dévoué à cette tâche de huit à dix neuf heures, du lundi au vendredi. Et parfois, la nuit, quand j'étais de garde nocturne. Mais cette après midi, j'étais distrait. Etant cantonné à la surveillance du hall alors que la plupart des détenus se défoulaient dans la cour, je m'ennuyais. Les quelques résistants à l'appel du soleil de printemps ne dérangeaient personne à part eux mêmes, puisque le personnel évitait généralement cet endroit à ces heures à risque. Mes collègues étaient à des postes trop éloignés de moi pour que nous puissions échanger quelques mots. Mon esprit avait donc tout loisir de vagabonder et il choisit pour cela la liste de courses pour ce week end. J'avais décidé d'en foutre plein la vue à mon invité et avait scrupuleusement étudié, déjà, les prévisions météorologiques. Grand soleil pour tout le dimanche après midi. Le matin, quelques nuages, mais aucune précipitation. Ce serait parfait.

Avec cette distraction, je ne remarquai pas immédiatement que quelque chose se passait. Ce ne fut que lorsqu'une voix claire et plaintive parvint à mes oreilles que je me réveillai de mes spéculations alimentaires et tournai la tête en direction de l'origine du cri. Une femme était en train de se faire agresser par trois détenus. Et mes collègues ? Oh, ils n'étaient plus là. Sans doute avaient ils été appelés à une autre urgence. Peu m'importait, cela ne m'empêcherait pas d'agir.
J'accourus à la rescousse de la dame en quatrième vitesse. Quand j'arrivai à portée de poing du premier malfrat, j'avais déjà parfaitement analysé la situation. Trois détenus, l'un était plus faible et hésitant que les autres. Je m'en débarrassai en premier d'une simple torsion du bras. Un petit craquement suffit à me satisfaire et je le repoussai contre le mur, histoire de l'étourdir assez longtemps pour m'occuper de ses copains plus coriaces. Ces derniers, je les pris sans stratégie, juste dans l'ordre où ils m'arrivèrent dessus. J'évitai habilement un coup de poing et frappai un grand coup de matraque sur ses côtes, le déstabilisant assez pour lui couper le souffle avec mon poing, bien placé sous la cage thoracique. Je n'eus pas besoin de l'écarter, car son copain, plus costaud, l'écarta. Je dus reculer pour éviter qu'il ne m'attrape la tête avec ses grosses pattes velues et grimaçai. Oh ! Un vrai coriace, donc. Un hargneux, qui ne reculait devant rien. Je lisais la volonté de tuer dans ses yeux. Il devait avoir la peine maximale et aucun espoir d'arranger son cas pour agir de la sorte.
Nous nous regardâmes en chien de faïence un petit moment, moi en position de défense réglementaire, lui prêt à m'attaquer, un sourire mauvais sur le visage. Cette situation pouvait durer longtemps. Ou peut être pas. J'entendis un léger grognement sur ma droite qui m'indiqua que le premier détenu que je m'étais coltiné commençait à reprendre ses esprits. Je devais donc en finir rapidement. Je jetai un coup d’œil appuyé par dessus l'épaule du détenu, esquissant un sourire soulagé. L'homme se laissa prendre au piège et tourna la tête vers le prétendu collègue venu à ma rescousse. J'en profitai pour le plaquer au sol et le retourner sur le dos, avant de lui passer les bracelets. Le retournant une nouvelle fois, je l'apostrophai sur un ton un brin moqueur :

« Alors, G5436 ? On a envie de s'isoler un peu ? »

Des bruits de pas précipités me parvinrent alors que je me redressai en entraînant le détenu. Il n'essaya pas de résister, sans doute parce que la cavalerie de quatre gardiens était assez impressionnante pour qu'il se tienne en place.

« Vous arrivez après la guerre les mecs.
-Désolé, Georges, on a entendu des bruits suspects dans le placard à balais. Mais y'avait rien en fait.
-Embarquez moi ces trois vermines. »

J'avais failli prendre cher à cause d'un pauvre rat perdu dans un placard. Merveilleux.
Une fois que tout ce petit monde eut disparut, je me tournai vers la victime. Une fille en robe longue, avec de longs cheveux noirs noués en queue de cheval. Elle était maquillée à la va-vite et d'une façon qui ne la mettait pas vraiment en valeur.

« Qui êtes vous et qu'est ce que vous foutiez là ? »

Je n'aimais pas quand les femmes portaient des pantalons. Mais selon moi, ces mêmes femmes n'étaient pas censées travailler dans un tel endroit. Une tenue intelligente et efficace s'imposait donc. Pourquoi était elle vêtue comme si elle se rendait à un rendez vous champêtre ?
Je ne voulais pas l'agresser, mais mon ton avait été un peu rude. J'avais été rendu furieux par le combat et l'adrénaline qui courait encore dans mes veines m'empêchait de prendre les choses calmement.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 15 Mai - 21:53

Heureusement pour moi, le gentil gardien vole aussitôt à ma rescousse. Pendant qu'il se bat courageusement, et qu'il défonce la gueule des trois mecs, je reste en retrait, les bras ballants, sans savoir quoi faire. Je m'en vais, tranquillement ? Non, ce serait juste grillé. Dans les films, les filles restent à côté de la bagarre, trop choquées pour pouvoir faire quoique ce soit. Donc j'attends, rien de plus, comme si je patientais durant le chargement d'un jeu. Je dois tout de même reconnaître qu'il se débrouille bien. J'aimerai pas être à la place des trois mecs, sincèrement.
Quand une flopée de gardiens débarquent à leur tour, je me fais tout petit, baissant la tête et détournant le regard. Bon sang si je me fais choper maintenant … Heureusement, à par un qui me détaille avec insistance, un demi-sourire aux lèvres, ils ne font pas attention à moi et se focalisent sur les prisonniers préalablement mit hors service par le grand gardien aux cheveux blancs.

Je pensais qu'ils allaient tous gentiment s'en aller et me laisser faire ma vie sans poser de question, mais mon sauveur se tourne vers moi, l'air pas très sympathique, et me demande avec froideur qui je suis.
Un peu pris au dépourvu, je bafouille, et rassemble rapidement les informations sur la carte volée.

- Naomie euh … Noémie Lair. Je travaille ici depuis peu, j'allais sortir, pour aller à l'hôpital à cause de ma main fraîchement blessée. Merci de m'avoir aidé. C'est très … gentil. Désolé de vous avoir dérangé, je serai plus prudente la prochaine fois.

Je toussote un peu et fais demi-tour, gêné. Cet homme m'a l'air trop méfiant pour que je continue de minauder devant lui. Il n'a pas l'air d'être manipulable. Autant continuer seul pour l'instant.
Ce petit incident passé, je me reprends et passe à l'accueil, me peignant un faux air innocent-naïf sur la face, l'air con que les filles savent si bien faire. Je dois signer un laisser passer avant de pouvoir sortir, c'est tout ce que je sais. Après, j'improviserai. Je n'aime pas trop ça, mais ce plan a vraiment été monté sur un coup de tête. C'est beaucoup moins radical que la bombe, mais j'aurai au moins le mérite d'avoir du cran.
La secrétaire fait à peine attention à moi, même pour la signature, en me servant de ma main blessée comme excuse, elle ne relève pas. Elle me demande juste si j'ai un certificat de l'infirmerie, et je lui explique avec assurance qu'il arrivera dans la journée, ma main ayant été blessée très récemment. Du coup, je me retrouve rapidement dans la cour, où un gardien me rejoint histoire de me la faire traverser sans problème. C'est … si simple que ça ?
Quand je reconnais le garde, je me retiens de faire la moue. Isaac. Je ne pense pas qu'il puisse me reconnaître, mais par mesure préventive, je préfère rester discrète, et ne réponds à ses paroles futiles que par de grands sourires idiots et de petits hochements de tête. Il me parle de la vie ici, car en voyant l'attelle à ma main, il en déduit que je me suis fait attaquer, sans faire le rapprochement avec le vrai Neil. Wow. C'est super bizarre de dire ça. Dès que je serais sorti d'ici, je me faufilerai dans une maison et piquerai quelques fringues de mec.

L'excitation grimpe en moi à mesure que j'approche de la grande porte. J'évite pourtant de me réjouir trop vite, je sais bien que tout risque d'être trahi d'une seconde à l'autre.
Pourtant, quand les portes s'ouvrent sur moi, j'y crois vraiment. J'y suis. À l'instant où je serai de l'autre côté, où je serai assez loin pour pouvoir partir en courant sans me retourner, tout ira bien pour moi. Putain je serai libre ! J'espère seulement que la vraie Noémie Lair sortira tard de son boulot, histoire que j'ai une longueur d'avance.
C'est tellement beau que j'ai peur de me mettre à pleurer. Je ne réfléchis même pas aux détails qui auraient pu m'échapper. Je vais sortir, c'est tout ce qui importe.
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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeVen 16 Mai - 12:25


Je fixais la fille en attendant qu'elle me réponde, reprenant petit à petit mon souffle. Elle s'appelait Noémie Lair. Un nom qui n'était pas de chez nous. Peut être venait elle d'Europe. Je ne lui en tins pas rigueur, il y avait tellement d'autres choses sur lesquelles s'attarder. Mais je décidai de ne pas l'embêter plus que ça, elle était blessée, très certainement à cause d'un autre de ces sauvages de détenus et n'aspirait plus qu'à retrouver la chaleur de son foyer. Je la comprenais, mais tenais néanmoins à la mettre en garde. Ce que je n'eus pas le temps de faire car, dès que Noémie Lair eut ponctué sa phrase, elle tourna les talons et s'éloigna. Je la regardai partir pendant quelques secondes et haussai les épaules avant de retourner à mon poste.
Dos au mur, je sortis un mouchoir en tissu de ma poche et épongeai mon front. Cette petite bagarre m'avait recouvert de sueur. Ce n'était pas seulement à cause de l'effort. Il faisait chaud et cet uniforme n'était pas vraiment adapté aux hautes températures. Je ne connaissais pas vraiment le climat de cette partie des Etats Unis, mais j'eus le vague sentiment que j'allais souffrir dans quelques semaines.

Alors que j'avais repris ma pause de travail, je ne pus m'empêcher de repenser à cette Noémie Lair. Je ressentais un malaise à son égard, comme si quelque chose clochait, qu'il y avait un détail illogique dans cette affaire. Je me repassai en boucle ce qu'elle avait dit, mais ne voyais pas en quoi le fait qu'elle soit blessée à la main était suspect. C'était possible, elle ne m'avait pas précisé quel était la nature de son travail ici, mais quel qu'il soit, il y avait toujours la possibilité de se blesser. Surtout si c'était en cuisine ou à l'infirmerie. Mais alors, pourquoi est ce que ça me chiffonnait tant, le cas de cette Naomie... Non, Noémie. Une seconde ! Elle aussi avait eu cette hésitation ! Mais qui se trompait sur son propre prénom ? Ca n'avait pas de sens !
Je pris une inspiration pour me calmer. Elle était troublée, ça n'avait rien à voir. Je devais la laisser tranquille. Il ne servait à rien d'être suspect pour tout et n'importe quoi. Pourquoi un membre du personnel mentirait sur son identité ? … Un membre du personnel n'aurait aucun intérêt à mentir, effectivement. … Non, il ne pouvait pas s'agir d'une détenue enfin. Je l'aurais reconnue, j'avais pris bien soin de mémoriser chaque visage. Et aucune détenue ne portait celui ci.

Troublé, je finis par craquer. Je voulais régler cette histoire une fois pour toutes, afin d'éviter que ça me hante pour le restant de mes jours. Je constaterai qu'elle était bien qui elle disait être, la laisserai partir le cœur léger et l'esprit serein. Voilà.
Je partis d'un bon pas vers la porte, où je l'avais vue se diriger, et la retrouvai dehors. Accompagnée d'un gardien, elle avait presque atteint le portail. Les yeux plissés à cause du soleil, je les rejoignis au petit trot. Quand je parvins jusqu'à eux, elle avait sorti sa carte d'identité. Le garde en poste à l'ouverture du grand portail y jeta à peine un coup d’œil et appuya sur le bouton. Les battants pivotèrent en grinçant. Je me tournai vers Noémie.

« Excusez moi, mademoiselle. Est ce que ça va aller ? Vous êtes blessée. Je peux vous ramener en voiture, si vous voulez. »

Je réussirai bien à convaincre Isaac de me couvrir pour mes heures de travail. Ce n'était pas dans mes habitudes et puis, j'avais vraiment un mauvais pressentiment. J'aurai été plus rassuré de pouvoir examiner le visage de cette femme, mais le soleil aveuglant m'en empêchait.

« Vous habitez au village, je suppose. »

Ca faisait une longue trotte à pieds. Elle avait certainement son propre véhicule mais était dans l'impossibilité de conduire à cause de sa blessure. Mais le trajet était déjà long en voiture, il aurait été cruel de la laisser s'en aller comme ça, sans même une bouteille d'eau. On ne savait jamais quels détraqués on pouvait rencontrer sur la route. En particulier celle ci.

La traînant doucement par le bras en direction du parking, j'enchaînai :

« J'habite là bas aussi, avec mes enfants. Vous êtes dans quelle rue ? Nous sommes peut être voisins sans le savoir ! »

Je me forçai à cacher mon malaise derrière un ton amical. Mes soupçons étaient très certainement infondés. Je ne voulais qu'elle se sente mal à cause de mon instinct de vétéran. Parfois, j'aurai aimé mettre mon alarme naturelle en veille. J'avais tendance à détecter des terroristes un peu partout. Mais cette fois, il ne s'agissait que d'une innocente employée de prison.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 17 Mai - 0:10

L'odeur de la liberté, vous la sentez ? Un parfum à la fois léger et pourtant bien présent, un peu fleuri, mais aussi sucré. Un vrai régal. Je le sens, actuellement. Souriant largement à Isaac, j'ai un mal fou à ne pas lui montrer mon majeur et me tirer en courant. Il faut encore que je garde mon identité secrète. Ce n'est pas très compliqué.
J'allais la passer, cette putain de porte. Le pas symbolique allait être fait. Mais il a fallut que le mec de tout à l'heure, mon sauveur, revienne à la charge.

J'ai une bouffée de panique quand il m'interpelle, persuadé que mon plan ait été découvert. Mais finalement, je me redétends, déglutissant et regardant autour de moi. Il voulait juste se montrer courtois avec moi. J'en suis très flatté. Par contre, l'histoire de me raccompagner, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. J'avais pensé y aller à pied, mais le village est peut-être plus loin que ce que je m'imaginais. Il n'y avait bien sûr pas de fenêtre dans la fourgonnette blindée dans laquelle je suis arrivée.

Attendez … j'ai dis que j'habitai au village, ou pas ? Je ne me rappelle plus, c'est plutôt handicapant. Pourquoi j'ai dis que je devais sortir ? Pour aller à l'hôpital, c'est vrai. Est-ce qu'au moins, il y a un hôpital, dans le coin ?

- C'est à dire que j'avais appelé un taxi et que du coup il est … wooh d'accord je vous suis alors.


L'homme me tire par le bras, et je me vénère pour ne pas avoir eu le réflexe de sursauter. Du coup, je préfère me laisser entraîner, ne voulant pas l'énerver. Si je le contrarie, il va vouloir en savoir plus sur moi, et j'ai peur de ne pas être assez au courant de ce qu'il y a autour de DearDeath pour être crédible.
Pourtant, alors que je le suis gentiment, je jette un coup d'oeil derrière moi. Les portes se referment, sans se poser de question, et une explosion de joie m’envahis. Putain qu'est-ce que c'est bon ! Je suis sorti, bordel ! Dehors, en dehors de la prison ! Je vois les arbres, il y a des arbres, tout autour, c'est magnifique. Je marche sur des graviers, et là, sur une branche, un superbe rouge-gorge nous observe distraitement. J'ai envie de pleurer tant c'est beau. C'est fou. Les choses futiles paraissent juste exceptionnelles, et j'ai même envie de tapoter l'épaule de musclor pour lui montrer la beauté du monde.

- Je suis logée à DearDeath,
répondis-je sans détacher mes yeux de ma contemplation. Je pensai que le taxi m'attendrais devant le bâtiment, mais apparemment, il n'est pas là. Peut-être m'attend-il au village.

À la limite, le gardien pourrait m'escorter jusqu'à là, et après, il me laissera sagement faire ma vie et il ira retrouver ses enfants.
Je toussote un petit peu, mon regard passant d'une voiture garée à l'autre. Rien que de voir de la technologie me fait du bien. J'ai juste la sensation de me réveiller d'un long cauchemar. Je ne sais pas si je vais parvenir à partir réellement. L'excitation qui me secoue de frisson est peut-être trop intense. Je ne suis pas encore sorti d'affaire, et j'ai peur de vraiment prendre mal le fait de me faire choper. Même si j'ai tout de même prévu
Instinctivement, ma main touche la petite pochette. J'étais sûr que le flingue qu'Ombrage m'a filé allez me servir un jour. Il a été simple, durant mon vol de vêtements, de trouver des balles.

On rejoint un 4X4 noir particulièrement bien entretenu. Je passe mes doigts dessus, savourant le contact de la carrosserie. Belle voiture. J'en aurai presque la larme à l'oeil. Ça fait des mois que je n'ai pas vu de véhicule. Que je n'ai pas vu la nature. Je vis ce moment comme une sorte de résurrection, et mon admiration sans borne doit être visible à trois kilomètres. Tant pis.

- Pourriez-vous m'emmener jusqu'au village ? Je ne vous dérangerez pas plus que ça. Vous n'avez qu'à me déposer où vous le souhaitez.

Je lui fais un petit sourire piteux, faussement gêné de lui demander ça. Il est tout de même vachement imposant, et il est clair qu'à côté de lui, j'ai l'air d'une pauvre femmelette sans défense. Dans un sens, tant mieux, si j'avais eu affaire à une vraie femme, elle aurait pu facilement douter. J'ai beau avoir des traits peu masculins – surtout maquillé -, il y a des signes qui ne trompe pas. J'ai tout de même les épaules larges, le dos et les bras musclés. Heureusement, c'est caché par l'ampleur de la robe. Mais une fille aurait de suite remarqué ces 'défauts'.
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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 17 Mai - 21:57


Je m'arrêtai en plein milieu du trajet, sur le bord de la route, et lâchai la pauvre femme. Bien sûr ! Elle avait dit se rendre à l'hôpital ! Quel imbécile je faisais ! Elle avait appelé un taxi, un taxi qui n'était pas là. Je poursuivis ma route en direction du parking, la jeune femme sur mes talons, mais sans plus l'enjoindre physiquement à me suivre. Elle le faisait très bien toute, la tête en l'air, comme si elle découvrait la beauté de la nature. Enfin, la beauté de la nature, aux alentours de DearDeath, n'était pas exactement transcendante. Elle avait probablement dû manquer de perdre la vie et cette blessure à la main était sans doute un faible prix à payer. Et moi, j'avais des soupçons hasardeux sur sa personne. Je m'en voulais assez.
J'appris qu'elle ne logeait pas au village, comme je l'avais d'abord cru, comme j'avais oublié qu'elle devait se rendre à l'hôpital dans l'immédiat. Elle vivait donc dans la prison elle même, comme beaucoup de personnel en fait. C'était bien dommage, surtout pour une frêle jeune femme comme elle. Mais je ne pouvais pas la forcer à prendre une maison au village, elle n'en avait d'ailleurs peut être pas les moyens. Au moins, j'allais l'emmener au village, où devait l'attendre le fameux taxi.
Lorsque nous arrivâmes devant le 4x4, que j'ouvris en appuyant sur un bouton de ma clef, Noémie me demanda d'elle même de l'emmener effectivement au village. Je tournai mon visage vers elle pour lui sourire le plus aimablement possible.

« Bien sûr. Ca ne me dérange absolument pas. Montez. »

Je lui tins la porte du passager avant, histoire qu'elle ne se fasse pas plus mal à la main. Une fois à l'intérieur, je fis claquer la portière sur elle, après m'être assuré que sa robe ne s'y coincerait pas. Une fois au volant, j'activai le moteur et fis reculer le véhicule, avant de le faire tourner pour me trouver face à la sortie du parking. Je me stoppai à quelques mètres de la ligne de STOP, hésitant. J'avais l'impression de ne pas faire assez. Bien sûr, en aucune façon je n'avais porté préjudice à cette jeune femme, je l'arrangeai même. Mais je me sentais coupable pour la suspicion dont j'avais fait preuve. Alors, je me contorsionnai pour sortir de ma poche mon téléphone portable et le tendis à la jeune femme.

« Appelez la compagnie de taxi pour annuler, je vais vous conduire moi même à l'hôpital. La ville la plus proche est à deux heures de route, vous n'êtes pas en sécurité. »

Si le chauffeur était un gros pervers, il aurait tout le loisir de profiter d'elle. Elle semblait faible, sans même parler de sa blessure. Sur cette portion de route, presque personne ne circulait.
Je démarrai et m'engageai sur la route, en direction de la ville.

« Au fait, avant que vous n'appeliez, comment vous êtes vous blessée ? Si ce n'est pas indiscret ! »

J'étais juste curieux. Je me demandais à quels dangers s'était exposée cette pauvre femme.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeDim 18 Mai - 22:25

Très serviable, et gentleman en plus de ça. Si j'avais été une vraie femme, j'aurai été flattée. Ou, gay, au choix. Je grimpe donc dans le beau véhicule, esquissant un sourire reconnaissant à mon chauffeur. Sans la peur d'être démasquée qui me tiraille l'estomac, j'aurai pleinement profité de la situation pour taper la causette, ou juste pour savourer le fait d'être en dehors du pénitencier. Mais non, je suis nerveux au plus haut point. Peut-être que si le plan avait été réfléchi à l'avance, j'aurai été plus détendu. Mais me dire qu'en plus de ça, cet homme pourrait me briser la nuque en un tour de bras, ça ne me rassure pas.

Le début du trajet se passa silencieusement. Mon regard demeure axé sur la route, comme si j'étais capable de me téléporter rien qu'en regardant un point au loin. Quand le gardien tend sa main vers moi, je me décale en sursautant, me cognant l'épaule à la portière et levant mon bras devant mon visage pour me protéger. Oh putain, ça y est je suis démasqué, il va me péter la gueule !
En ouvrant un œil, je vois un portable au bout de sa main, et ses paroles calment immédiatement ma panique grandissante. J'articule un 'oh' et saisis le téléphone.

En réalité, je ne sais pas si je dois me sentir rassuré. Ce mec est peut-être un peu trop bienveillant. Mon but était juste de sortir de la prison, hein. Maintenant, c'est bon, ça devrait aller. Et puis, après le cinéma que j'ai fais avec les trois détenus, je ne peux pas dire que je suis capable de me défendre contre les méchants.
Je me mords la lèvre avant de me rappeler que je porte du rouge à lèvre. Un coup d'oeil dans le rétro pour m'assurer que je ne m'en suis pas mis partout et petite moue satisfaite. Bon sang je suis en train de devenir une pimbêche.

Je tripote le portable, hésitant, et jette un regard au conducteur pendant qu'il me parle.

- Oh, une altercation avec un détenu, en cuisine. Ils ne devraient pas avoir le droit de bosser avec des couteaux. La plupart sont calmes, mais il y a toujours des rebelles. Et c'est toujours le personnel qui trinque, malheureusement. Bon … et bien j'appelle, alors.

J'insère un numéro que je connais bien, histoire de paraître plus crédible, et colle l'appareil à mon oreille après m'être éclaircis la gorge.

- Pizza-Yolo j'écoute ?
- Oui, bonjour, c'est mademoiselle Lair, j'appelle concernant notre rendez-vous. Nous étions censé ne retrouver prêt du pénitencier DearDeath.
- Euh … mademoiselle je crois que vous faites ...
- J'annule notre rendez-vous, désolé pour le dérangement.
- ... Ah ? Et bien, vous m'en voyez navré.
- Petit contretemps, oui. Bien sûr. Non, non. D'accord. Bonne journée à vous aussi.

Raccrochant, je me retiens de pousser un soupir de soulagement. Tout va bien. Je glisse le téléphone dans la poche de mon chauffeur attitré et le regarde un instant, avant de reporter mon attention sur la route. Il n'y a rien autour de nous excepté des arbres. L'idée que l'on s'arrête quelques minutes me vient en tête, mais je la balaie rapidement. Non, trop risqué. Peut-être connaît-il mieux le coin que moi, il me chopera en moins de deux. Le mieux serait que l'on aille à cet hôpital.

- Est-ce que vous savez nous sommes à combien de temps de l'hôpital ? La dernière fois, je m'étais endormi, du coup je ne suis plus trop sûr. Je suis navré de vous déranger, en tout cas. J’appellerai un ami arrivé sur place, comme ça je ne vous importunerez pas plus longtemps.

Je jette un coup d'oeil par la fenêtre. Le paysage qui s'étend devant nous me gonfle d'espoir et un sourire se dessine sur mon visage. Si j'avais été seul j'aurai pu hurler de joie.

- Au fait, comment vous appelez-vous ?

J'en avais même oublié les politesses d'usages.
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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeLun 19 Mai - 13:35


Lorsque je lui tendis mon téléphone portable, Noémie s'affola, se cognant contre l'habitacle. Pris de pitié, je fis une petite moue triste. La pauvre, ce qui lui était arrivé devait vraiment l'avoir mise sur les nerfs. Elle était sûrement traumatisée. Plus doucement, j'insistai dans mon geste pour lui donner le téléphone. Rassurée, elle le saisit. Je redémarrai alors et empruntai la route, en direction de Portland.
Noémie m'apprit qu'elle avait été blessée en cuisine. Elle était donc employée là bas. La pauvre... J'eus une petite pensée pour Basile. Il saurait sans doute m'en dire plus si je lui demandais.

« Oui, c'est vraiment moche. Vous devriez songer à changer d'endroit. Une prison de haute sécurité n'est sans doute pas le meilleur choix pour une jeune femme telle que vous. »

Je me retenais de lui balancer tout ce que je pensais. Elle était déjà très visiblement en état de choc, je n'allait pas en rajouter une couche en me montrant agressif.
Alors qu'elle appelait la compagnie de taxis, je vérifiai par réflexe que personne ne nous suivait ou n'était en embuscade. Je savais très bien qu'il n'y avait absolument aucune raison pour l'un ou l'autre, mais je savais aussi que je ne me sentirai pas bien tant que je ne serai pas certain d'être tranquille. Noémie garda le silence jusqu'à ce que je me détendis. Nous arrivions au premier carrefour et aucune voiture en vue dans mon rétroviseur depuis que nous avions quitté DearDeath.

« Il y a deux heures jusqu'à l'hôpital de Portland. Moins si la route est dégagée. Mais je crois savoir qu'il y a des travaux à la sortie de la route vingt six. »

Il espérait qu'elle ne souffrait pas trop ou qu'on lui avait donné des calmants à l'infirmerie.

« Et ne vous inquiétez pas pour moi, je peux rester avec vous autant de temps que nécessaire. J'appellerai la prison une fois sur place. Il est hors de question que je laisse quelqu'un comme vous seul, à la merci du premier cinglé venu. »

Un nouveau silence s'imposa, un silence que j'aurai aimé combler, mais sans savoir comment. Je n'étais pas très à l'aise pour faire la conversation avec les femmes. Finalement, ce fut Noémie qui se chargea de briser la glace.

« Je m'appelle Georges. Georges Isaac Joe. »

J'eus un sourire en coin. J'étais toujours très fier de mon nom.
Nous arrivâmes au carrefour nous permettant d'emprunter la vingt six. Jetant un coup d’œil dans mon rétroviseur, je vis une voiture, au loin. Elle semblait rouler bien trop vite et je fronçai les sourcils. Encore un fou !
Je pris à gauche et surveillai mon rétro. Je voulais voir comment ce cinglé allait passer le carrefour.

Tout en gardant un œil sur la route et l'autre sur le rétroviseur, je tendis le bras devant Noémie pour ouvrir la boîte à gants. Quelques CD étaient empilés. Il y avait du rock, un peu de hardrock, de la pop électro et un album des Beach Boys.

« Mettez ce qui vous plaît. »

J'avais l'impression que nous ne serions pas exactement des grands bavards, alors autant occuper l'espace sonore.
Je me tendis soudain quand je remarquai que le fou du volant était derrière nous. Bon sang... Non, il ne pouvait pas nous suivre.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeLun 19 Mai - 21:41



Je me renfrogne de plus en plus. Okay, donc ce mec n'est vraiment pas prêt de me lâcher. À l'entendre on pourrait croire que tout les individus me veulent du mal. C'est assez pénible. Genre quelqu'un va m'agresser dans un hôpital. J'aurai mieux fais de me débrouiller seul, tout à l'heure avec les trois types. Ce gardien ne m'avais même pas vu, c'est moi qui ai voulu faire mon malin et voir si mon accoutrement était crédible.

Du coup, je retiens un soupir d'agacement. J'en ai un petit peu marre, déjà. Ce Georges -puisque c'est son nom-, s'immisce un peu trop dans ma vie, et ça ne me plaît pas trop. Manquerait plus qu'il se prenne d'affection pour moi et qu'il veuille garder contact par la suite.
J'appuie mon coude contre la portière et pose mon menton sur ma main. J'ai oublié à quel point la voiture m'épuisait, et m'ennuyait. De plus, angoissé comme je le suis actuellement, c'est pire. Je suis persuadé que le gardien me tend un piège.

Je ne sursaute pas quand il tend le bras devant moi, cette fois. Hochant simplement la tête, je fouine un peu à l'intérieur de la boîte à gants à la recherche du bonheur. Pas mal, ce qu'il écoute. Glissant un album de Red Hot dans le lecteur, je me sens un peu moins tendu que tout à l'heure. La musique a un effet apaisant sur moi.

Par contre, à côté de moi, il semble au contraire se crisper. Quoi, il n'aime pas les Red Hot ? Je lui jette un regard interrogateur. Il jette des coups d'oeil dans le rétro. En me retournant, je constate qu'une voiture nous suit, d'assez prêt, et mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines.
La vitre est teintée, du coup impossible de distinguer le conducteur. J'ai peur, d'un coup. Ce véhicule est là pour moi, c'est sûr. On a grillé que je m'étais enfuie, que je ne suis pas la vraie Noémie. Putain je suis dans la merde ! Qu'est-ce que je fais ? Je sais pas quoi faire !

J'ouvre ma fenêtre, glisse mon bras à l'extérieur et fais discrètement le signe de la folie à la voiture, avant de la montrer montrer du doigt, et de lever mon pouce en signe d'approbation. Si son but était de nous suivre sans se faire remarquer, c'est un peu loupé, et je lui fais bien comprendre. Mais je ne pensais pas que sa réaction serait de tourner directement à la prochaine sortie, en faisant grincer ses pneus. Ah ouais, réaction excessive tout de même, hein. Donc oui, il nous suivait. C'est carrément flippant. J'espère juste que Georges n'a rien vu.

- Sinon … ça fait longtemps que vous bossez à DearDeath ? En tant que gardien, en plus, ça ne doit pas être facile tout les jours. Vous devez avoir des techniques de pro pour ne pas sombrer. J'ai beau travailler ici depuis peu, j'ai vu des collègues qui pétaient carrément un câble. Il faut beaucoup de courage.

--

Il y a pas mal de monde dans la salle d'attente. Ça m'arrange assez. Assis à côté de Georges, je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe de reconnaissance pour lui. Après tout, il m'a aidé. Peut-être est-il un peu collant, mais un homme comme lui, je pense, se doit de venir en aide à une femme comme moi. Je suppose que ça doit être inné chez les gros bras comme lui.
Je me tourne un peu vers lui, le détaillant un peu. C'est marrant, malgré si on passe outre ses cheveux blancs, il n'a pas l'air si vieux que ça.
Mon regard descend jusqu'à ses biceps, et je me retiens de faire une grimace. Bon sang. Faut vraiment pas que je me loupe. Il serait carrément capable de m'écraser la tête entre ses deux paumes. C'est possible d'être aussi musclé que ça ? C'est limite complexant, hein, moi qui était fier de ma corpulence.

- Merci de m'être venu en aide. Je ne sais pas comment j'aurai fais sans vous. Quand j'ai appelé la compagnie de taxi, le type n'avait même pas l'air au courant de notre rendez-vous. Vous êtes vraiment tombé à pic. Si vous avez d'autre chose à faire, ne vous embêtez pas pour moi, je vais probablement appeler un ami qui viendra me chercher à ma sortie.

Je lui souris et me reconcentre sur la petite grand-mère installée en face de nous accompagnée probablement de sa petite-fille, une fille d'une vingtaine d'année aux cheveux châtains. Les deux ont l'air très complices. Je déteste tout ce qui touche la famille.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeMar 20 Mai - 13:41


Alors que j'étais presque entièrement focalisé sur la voiture qui se rapprochait de nous à toute allure, j'entendis les premières notes d'une chanson que je ne connaissais pas. Quand le chanteur commença à s'exprimer, je compris qu'il s'agissait de l'album qu'on m'avait offert à mon dernier anniversaire (merci les enfants) et que je n'avais écouté qu'une fois, d'une oreille distraite. Je trouvais ce groupe (tout du moins cet album) ennuyeux. J'aurai préféré, disons, ACDC. Mais j'avais bien autre chose à faire que de me concentrer sur la musique. J'allais semer cette voiture sans effrayant Noémie.

« Juste quelques mois, fis je en réponse à la question de la jeune femme. J'ai de l'expérience dans des domaines autrement plus traumatisants. J'ai fait le SWAT, vous voyez. Et j'ai été détective privé pendant un temps. Je ne me laisserai pas avoir par les petites piques enfantines de tous ces malfrats de bas étage. »

J'étais plus intéressé par les gros terroristes qui pouvaient éventuellement échouer à DearDeath. Ceux là, je leur ferai la vie. Pour le moment, je n'en avais découvert aucun, à part ce roux qui avait engendré la révolte des prisonniers. Mais celui là, sans que j'arrive à comprendre pourquoi, m'échappait toujours. Je ne le voyais jamais durant mes heures de service.

Heureusement pour moi, la route vingt six était toute proche. Je m'y engouffrai de justesse entre deux voitures, doublai celle de devant et fonçai jusqu'à dépasser une dizaine de véhicules. Je me plaçai ensuite devant un gros camion. Après quelques minutes, je vérifiai que nous n'étions plus suivis. Ma petite manœuvre semblait avoir fonctionné. Je souris, fier de moi. Je n'avais donc pas perdu mes réflexes du SWAT.

- -

Après presque deux heures de route, je me garai sur le parking de l'hôpital sud de Portland. J'accompagnai Noémie jusqu'à l'accueil, puis dans la salle d'attente. La dame au comptoir de l'entrée nous avait assuré que ce ne serait pas long et que ma femme ne souffrirait pas longtemps. J'avais fait la grimace mais avais préféré ne pas rentrer dans les explications longues et inutiles.
Au bout d'un moment, je sentis le regard de Noémie se poser sur moi et baissai la tête vers elle. Elle ne semblait vraiment pas bien. Son visage était comme... Trop fatigué. Elle devait travailler dur tous les jours. Elle me remercia bien gentiment et je lui souris en retour.

« Ce n'est rien. Inutile d'embêter votre ami. Je suis sûr que le docteur n'en aura pas pour longtemps, je peux attendre. Je vous reconduirai à la prison. Et si vous devez rester plus longtemps, ce n'est pas grave. Je transmettrai de vos nouvelles là bas. »

Je me souvins alors que je devais passer un coup de fil au bureau des gardiens et m'arranger pour être remplacé. Ca faisait déjà deux heures que j'avais disparu et j'espérais qu'Isaac avait pris sur lui de combler le vide que je laissais. Je trouverai bien un moyen de lui rendre la pareille plus tard.

« Je reviens. Je dois passer un coup de fil. »

Je sortis sur le parking et allai m'adosser à ma voiture, dont la carrosserie était doucement réchauffée par le soleil. J'allais composer le numéro du bureau quand je vis la voiture au conducteur fou se garer – très mal – à quelques places de celle où j'étais. Je ramassai mon téléphone et me mis en état d'alerte. J'allai affronter ce type et... Isaac ?
Accompagné d'un autre gardien que je n'identifiai pas tout de suite, mon collègue se précipita sur moi dès qu'il me vit, l'air affolé et extrêmement pressé. Il fouilla les alentours et se jeta presque sur les vitres de ma voiture avant de m'adresser le moindre mot. Je compris alors soudain.

« Oh putain de merde ! »
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeMar 20 Mai - 20:40


Mon sourire devient un petit peu plus faux lorsqu'il me dit que finalement, il va rester avec moi jusqu'à ce que je sorte. Bordel mais je ne vais jamais pouvoir me débarrasser de lui.

- Vous êtes vraiment très prévenant.

Un petit soupir m'échappe et je détaille un peu plus les visages des patients présents. Un infirmier traverse la salle en nous saluant tous brièvement, attrape un dossier qui traînait sur le comptoir de la secrétaire et s'éloigne de nouveau d'un pas rapide. Il faudrait que je songe à faire quelque chose pour ne pas rester coincé dans cet engrenage.

Alors que j'ouvre la bouche pour prévenir GI que je me rends aux toilettes, il se lève de lui-même et sort de la salle en prétextant devoir passer un coup de fil. Je le suis des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement de ma vue et à cet instant, je saute sur mes jambes et me dirige vers l'endroit où l'infirmier est passé un peu plus tôt. La secrétaire m'arrête au passage, et je lui annonce que c'est très important, et que j'en ai pour quelques minutes. Elle n'insiste pas plus, probablement interpellée  par l'air pressé auquel je lui ai répondu. Il faut que j'agisse vite.

Mes pas raisonnent dans le couloir, et je finis vite par retrouver le mec de tout à l'heure. Il se déplace maintenant calmement, ses doigts pianotant sur son téléphone portable.
Je retire mes chaussures et les ramassent, les glissant dans mon sac, avant de courir vers lui. Il fait à peu prêt ma taille, un peu plus grand, tout de même. Avant même qu'il n'ait le temps de réagir, j'ai enroulé mon bras autour de sa gorge et lui susurre à l'oreille que s'il fait quoique ce soit, il est mort.

Après lui avoir demandé, on se retrouve tout les deux dans une petite réserve, et alors qu'il me demande de le relâcher, je sors le flingue de ma sacoche, le pointant vers lui, et lui ordonne de se déshabiller.

- Pardon ? Mais, mademoiselle je ...
- A poil j'ai dis, où je te fais un trou dans la tête !

Quelques millième de secondes plus tard, le voilà en caleçon, et toujours en le menaçant de mon arme, je retire mes rajouts, fais glisser la robe à mes pieds, retire le soutif sous les yeux ébahi de l'infirmier. Son regard m'insupporte. J'attrape le stylo plume accroché à la blouse et lui plante dans la gorge avec toute la brutalité du monde. Je finis de m'habiller en ignorant ses hoquets et ses gémissements de douleur, et à l'aide d'une lingette, me retire le rouge à lèvre et le maquillage des yeux. Le fond de teint, je garde, on ne sait jamais. Une fois sûr que tout est en ordre, je coince mon flingue dans mon nouveau jeans et replace le t-shirt gris en place par-dessus, avant de remettre la blouse blanche en place, la laissant ouverte. Je me sens un peu serré dans le t-shirt après avoir porté pendant des mois un uniforme légèrement trop grand. Petit gabarie, que voulez-vous. Je déplace le corps du type et le coince entre deux étagères, le camouflant sous mon ancienne robe. Niveau cachette on a vu mieux.

On dirait clairement que je suis stressé, ou nerveux, mais comparé à tout à l'heure, je suis parfaitement serein. Je crois qu'en réalité, c'est la présence du gardien qui me faisait flipper. Il me regardait par moment de manière très appuyée, et à ces instants, je me disais que j'étais fichu, tout simplement. Mais je suis parvenu à le décoller de moi, et ça c'est tout de même fantastique. Et puis, maintenant que je suis de nouveau moi-même, je me sens beaucoup mieux. J'ai confiance.

En sortant discrètement, je me mets une claque mentale pour ma stupidité. J'aurai dû lui demander où s'il y a d'autres sorties, ailleurs. Tant pis, il va falloir que je me débrouille seul. Je pourrai repasser gentiment devant Georges, mais j'ai un peu peur qu'il me reconnaisse tout de même malgré le changement physique.
Alors au lieu de retourner dans la salle d'attente, je m'enfonce dans les couloirs, grimpant les escaliers pour rejoindre l'étage. Avec un peu de chance, il me suffira de le traverser pour rejoindre d'autres marches qui mèneront à une autre sortie. Je ne peux qu'espérer avoir de la chance.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeMer 21 Mai - 13:04


Je venais de comprendre, alors même qu'Isaac n'avait pas ouvert la bouche pour, semblait il me hurler dessus, que Noémie n'était pas qui elle voulait bien le faire croire. Son visage... A bien y réfléchir, il me disait vraiment quelque chose et je savais pourquoi. Il ne s'agissait pas de celui d'une détenue mais bien d'un. Un homme, qui s'était habilement déguisé en femme. Cette possibilité ne m'avait même pas effleuré l'esprit ! Je pestai contre moi même intérieurement et fis signe à mon collègue de se la fermer d'un geste de la main.

« Ca va, j'ai compris. L1233, je le remets. Allons y ! Avec un peu de chance, il est toujours là où je l'ai laissé. »

La possibilité pour que je retrouve la fausse Noémie tranquillement assise dans la salle d'attente était quasi nulle mais je comptais sur le fait que L1233 soit véritablement blessé à la main. Bien entendu, quand nous déboulâmes dans la salle au pas de course et en uniforme, apeurant plusieurs malades, plus de Noémie. Cet enflure avait dû attendre une telle opportunité depuis le début. J'aurai dû me méfier, elle n'arrêtait pas de me dire de la laisser quelque part. Mon instinct premier avait raison et dorénavant, je l'écouterai toujours.
J'étais tenté de désespérer, mais ce n'était pas vraiment dans ma nature. Je fonçai à l'accueil et demandai aussitôt si la femme avait vue passer une femme correspondant à la description que je lui fis. Après une dizaine de secondes d'attente qui me parurent une éternité, elle me répondit par l'affirmative et m'indiqua une direction du doigt. Mes collègues et moi nous précipitâmes dans le couloir, pour nous retrouver dans un cul-de-sac avec une porte destinée au personnel uniquement. Je testai la poignée mais la porte était fermée à clef. L1233 n'avait donc pas pu passer par là.
Alors que nous cherchions un indice supplémentaire, Isaac m'expliqua comment ils avaient su aussi rapidement pour « Noémie ». La véritable employée s'était manifestée immédiatement, sans le vouloir, blessée par un détenu en cuisine. Quelle ironie ! C'était exactement l'histoire que m'avait balancée L1233, à ceci prêt que la femme avait été blessée au visage et non à la main. Isaac ayant été parmi ceux qui avaient stoppé le détenu au couteau, il n'avait pas été difficile pour lui, à partir de là, de faire le lien avec la Noémie Lair partie juste un peu plus tôt.

« Je pensais que vous étiez juste un cinglé qui me suivait, » avouais je.

Isaac soupira et secoua la tête avec mépris. De toute évidence, cette aventure allait me valoir un peu plus qu'une heure de remplacement. L'homme ne m'aimait pas vraiment. Et je ne pouvais pas lui en vouloir, à sa place j'aurai probablement réagit encore plus difficilement.
Notre autre collègue cria alors, interrompant notre échange peu harmonieux. Du sang coulait par dessous une porte. Je me précipitai et ouvrit le battant. Une rivière rouge nous guidait jusqu'à un corps. Ce dernier était à demi masqué par la robe de Noémie Lair, dénudé.
Je m'accroupis pour examiner la blessure. Un stylo plume était enfoncé dans sa gorge, au niveau de la jugulaire. Le cadavre avait glissé sur le côté, permettant de leur dévoiler l'indice peu ragoûtant qui leur avait permis de le retrouver.

« Okay, il ne devrait pas être difficile à retrouver. Il n'y a rien pour se laver ici, il devrait avoir du sang sur lui. Vous deux, vous gardez les sorties. Moi je vais explorer l'hôpital. »

Isaac s'avança alors, l'air renfrogné.

« Ah ouais ? Attends, tu nous fous dans la merde et en plus on devrait te laisser diriger les opérations ? »

Je me relevai, essayant de paraître plus imposant que d'habitude. Je me sentais déjà assez coupable pour la bourde que j'avais faite, il était inutile de perdre du temps là dessus. J'aurai pu me soumettre à Isaac mais je savais, tout comme lui d'ailleurs, quelle était la meilleure solution pour retrouver L1233 le plus rapidement possible.

« Exactement. C'est ma connerie, alors je vais la réparer. Je te rappelle que j'ai plus d'autorité que toi dans cette prison et...
-On est à deux heures de la prison, mec ! Et sans moi, cette putain de Neil Cian serait déjà très loin dans la nature !
-Tu sais parfaitement que j'ai plus de compétences que toi pour diriger une opération pareille. Alors laisse moi faire au lieu de nous faire perdre du temps ! Si ça se trouve, à l'heure qu'il est, il est en train de filer par l'entrée principale ! »

Isaac et moi nous affrontâmes du regard pendant encore une quinzaine de secondes. Il capitula et me lança un talkie-walkie.

« Je communiquerai avec Fleming via téléphone. Grouille toi de nous le retrouver. »

Je courus alors jusque dans le couloir principal. Mes collègues se placèrent immédiatement de façon à avoir vue sur toutes les sorties, le parking et les alentours immédiats. J'étais à la recherche du moindre petit indice, mais je ne savais pas quoi chercher. J'ignorais comment était habillé l'homme que L1233 avait assassiné. On ne pouvait pas dire que la prison avait réussi son pari. La rédemption serait pour une autre fois.
J'avertis un responsable de la sécurité de l'hôpital de la présence du cadavre, lui expliquait très brièvement la situation et lui recommandai d'appeler la police. L'homme se retira aussitôt, l'air un brin affolé. Apparemment, ce genre de choses ne se déroulait pas souvent dans le coin.
Alors que j'hésitais sur la première salle à fouiller, j'entendis une petite fille avec une minerve dire à sa mère :

« J'ai vu un infirmier avec du sang sur les doigts !
-C'est normal, ma chérie, il a dû soigner quelqu'un qui saignait beaucoup. Je suis sûre que tout va bien maintenant. »

C'était un détail anodin, en apparence. Mais il y avait des chances pour que ce soit aussi L1233. Je devais saisir ma chance au vol. Je me précipitai sur l'enfant et, m'en voulant un peu de la brutaliser sous les yeux de son effarée de mère, lui saisit les épaules pour lui demander tout de go :

« Où est parti cet infirmier ? Montre moi, vite ! »

L'enfant me montra l'escalier du doigt. Je souris. Je le tenais. Il était coincé.
Je montai les marches quatre à quatre, me promettant que si jamais je recroisais la petite fille une fois toute cette histoire terminée, je lui paierai une sucette.
A mi-chemin du premier étage, je brandis ma radio et la portai à mes lèvres.

« Il est à l'étage. Je monte. Tenez vos positions et restez vigilants.
-Reçu, Joe, »me répondit la voix d'Isaac.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeMer 21 Mai - 19:18

J'ouvre une porte au hasard et m'engouffre à l'intérieur, me ruant sur la fenêtre sans faire attention au grand-père qui m'observe de son lit. Pour l'instant, il n'y a rien d'alarmant, mais je préfère prendre le maximum de précaution.

- Monsieur, excusez-moi, j'ai très mal à la tête, les cachets ne font pas effets ...

Je me tourne, détaillant le papy avec de grands yeux étonnés, avant de me rappeler que je porte une blouse d'infirmier. Farfouillant dans les poches, je finis par trouver une petite boîte de médicaments que je dépose au creux de ses mains tremblotantes sans regarder de quoi il s'agit. Je n'ai pas le temps de m'occuper gentiment de personnes âgées. Si je n'avais pas été en cavale, j'en aurai pris soin comme s'il était mon grand-père.

- Prenez-en deux, vous vous sentirez mieux après ça.

Je lui souris et retourne à la porte, l'ouvrant précautionneusement et regardant le couloir de gauche à droite. Voir des murs et un carrelage blanc et aussi propre me fait bizarre, mais ce n'est pas spécialement le moment de découvrir la décoration.
Me faisant tout petit, je sors et traverse l'allée, les mains dans les poches car j'ai commis une erreur en butant cet infirmier. J'aurai dû me laver les mains.
Mon cœur bat maintenant à cent à l'heure. Georges a dû retourner dans la salle d'attente et découvrir mon absence, et ainsi faire le lien avec la prison, et ainsi faire le lien avec beaucoup de choses incohérentes.
Le couloir touche finalement à sa fin, et c'est avec soulagement que je remarque un autre escalier qui mène probablement à une autre sortie. J'hésite à m'y engager, finalement. Où me chercha-t-on en premier ? Dans l'enceinte de l'hôpital, ou directement dans la nature ? En fait, je pense que tout dépend à quelle heure ils réagissent. S'ils se sont rendu compte maintenant de mon évasion, ils peuvent supposer que je me trouve toujours ici. Mais si des renforts sont arrivés, ils peuvent avoir commencé à fouiller les environs. Dans tout les cas, si je veux parvenir à m'échapper, il va falloir que je me la joue au centimètre prêt. Bordel mais qu'est-ce que je peux faire ?!

Une bouffée de panique me fait reculer. Non, il ne faut pas que je sorte. Des voitures de police vont arriver d'une minute à l'autre, j'en suis sûr. Il faut que … que … je fasse en sorte qu'ils passent à côté de moi sans me voir. Oui, voilà. Je pourrai prendre la place d'un patient, me glisser dans un lit, revêtir l'une de ses blouses affreuses et attendre que tout se calme. Ça peut marcher, mais c'est beaucoup trop risqué. Ils savent à quoi je ressemblent, ils ne feront pas la même erreur deux fois. Et si c'est Georges qui me retrouve, et bien …

A travers le tissu des vêtements, je touche instinctivement le flingue. Je vais faire demi-tour, oui. Retourner par la salle d'attente, et sortir par là. Non. C'est stupide. Mais j'ai vraiment l'impression de m'être déjà fait choper avant même que le moment arrive.
Je continue d'avancer dans le sens inverse, longeant le mur, retenant mon souffle, à l'affût du moindre bruit. Une silhouette se dessine, de l'autre côté du couloir, et j'ai juste le temps d'apercevoir un éclat de cheveux blancs avant de m'engouffrer dans la première chambre qui me tombe sous la main.

- Oh ! Vous m'avez fait peur, vous êtes entré comme si vous étiez poursuivi !


Adossé à la porte, je détaille rapidement la jeune femme installée sur son lit. Elle a le bras bandé, et diverses contusions sur le visage.

- Accident de voiture ?
- Oui. Je ne vous ai encore jamais vu, ici. Vous êtes nouveau?
- Pas du tout.

Je m'avance rapidement vers elle, alerté par les bruits à l'extérieur, et retire le flingue de sa place avant de le placer contre sa tempe. La brunette a un hoquet de surprise, et je la fais aussitôt taire en plaquant ma main gauche contre sa bouche. Le geste est un peu douloureux, mais je n'ai pas le choix. Je pourrai être un peu plus sympa, et la menacer est sûrement inutile, mais la peur commence réellement à m'embrouiller les esprits, et quand j'ai peur, je ne réfléchis plus. Ou mes réflexions sont plus embrouillées.

- Tu ne m'as pas vu, okay ? Sinon je t'explose la cervelle.

Ma main tremble, et j'ai beaucoup de mal à bien tenir l'arme du côté droit. C'est vrai, j'avais oublié ce petit désagrément. Si ce Georges se retrouve devant moi, je ne pourrai compter que sur mon air menaçant.
La jeune femme hoche précipitamment la tête et des larmes se mettent à rouler sur ses joues. Mince, mon but n'était pas de le faire pleurer. Faisant une petite moue, je m'écarte un peu d'elle et lui essuie le visage avec tendresse.

- Tout va bien se passer, la rassurai-je avec un sourire. Ne fais juste pas de connerie.

Je me cale derrière la porte prêt à tirer si nécessaire. La patiente s'est calmée, mais elle reste très choquée. J'aurai dû agir de la manière douce.
Si Georges entre à cet instant, à par le tuer, que puis-je faire ? Je remarque un fauteuil roulant, dans le coin de la chambre. Traversant la pièce, je l'attrape et le cale devant la porte, assez éloignée pour que celle-ci puisse s'ouvrir mais assez proche pour qu'à l'ouverture, je le fasse rouler vers lui, et ainsi le faire tomber. Enfin, je suppose que ça le fera tomber. Je travaille sur l'effet de surprise, et sur la chance, toujours.

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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeMer 21 Mai - 22:02


Une fois parvenu au premier étage, je me trouvai de nouveau devant un épineux problème. Cet hôpital comptait pas moins de quatre étages en tout, sans compter le rez de chaussée, comme c'était indiqué sur le plan d'incendie sur lequel je venais de jeter un coup d’œil. Le couloir était désert, ce qui était à la fois une chance et un désagrément. Un désagrément, parce que je ne pourrai pas me renseigner sur le passage d'un infirmier avec la description de L1233. Une chance, parce que je pouvais garder mon arme à feu en main.
Je restai un moment au bout du couloir, réfléchissant rapidement à mes options. Le détenu pouvait être monté. Il y avait deux escaliers par lesquels il pouvait passer pour redescendre. Je ne pouvais pas vraiment surveiller tout le couloir, à cause des portes qui jalonnaient le passage. Mais au moins, s'il redescendait, il devrait se confronter à Fleming ou Isaac et je serai immédiatement averti par radio. Le mieux à faire était sans doute de checker toutes les chambres, un étage après l'autre.

Je commençai mon manège, ouvrant brutalement les portes pour me mettre aussitôt en position de tir. Je dérangeais les patients, mais il en allait de vies humaines. Ce cinglé n'avait pas hésité à tuer un homme pour réussir à s'enfuir, je doutais qu'il ait des scrupules à recommencer par la suite. Il me fallait le dénicher, le plus vite possible. De préférence avant que la police ne débarque avec les sirènes. Les flics risquaient de nous mettre à l'écart en plus d'affoler L1233. Je comptais encore un peu sur le fait qu'il ignorait que je le poursuivais.
Des éclats de voix féminines me firent me précipiter contre une porte. La femme gémissait : « Non, s'il vous plaît, non... Laissez moi partir, je vous en supplie... » Ca ressemblait bien aux actes d'un criminel comme ma cible. D'un coup de pied, j'ouvris la porte, le canon de mon arme en avant, prêt à lui tirer dessus. Non, je n'aurai aucun scrupule à lui loger une balle où que ce soit. Il avait tué durant sa fuite.
Dans la chambre, je ne trouvai qu'un vieux à moitié endormi devant sa télévision. Là d'où provenaient les cris. Il ne me capta même pas. Je refermai la porte, dépité. J'étais désespéré de le trouver à l'aide de cette méthode, mais ne voyais vraiment pas de quelle autre manière m'y prendre. Ce serait beaucoup plus simple si on lui avait installé une puce GPS sous la peau.

Je reparti dans le couloir avec beaucoup moins d'énergie, jusqu'à ce qu'un cri, qui ne pouvait être qu'humain, m'alerte, droit devant moi. Un infirmier, devant la chambre ouverte d'un patient.

« MAIS QU'EST CE QUI SE PASSE ICI ? »

Une femme hurla. Un vrai cri de terreur cette fois. Je me précipitai alors qu'un fauteuil roulant bousculait l'infirmier. J'étais déjà trop proche de lui et il me tomba dessus. J'entendis une détonation alors que, emporté par l'homme et le fauteuil, je m'écrasai au sol. Heureusement, au début de ma chute, j'avais réussi à enclencher la sécurité de mon arme, évitant probablement à l'un d'entre nous d'être inutilement blessé.
Désolé pour l'infirmier, je le repoussai brutalement pour me remettre debout et me plaquai contre le mur, juste à côté de la porte. L'arme au point, à nouveau prête à tirer, je me penchai rapidement pour jeter un coup d’œil à l'intérieur. Avant d'avertir Isaac, je devais savoir s'il était toujours coincé dans la chambre ou s'il allait faire un coup de folie, comme se jeter par la fenêtre.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 22 Mai - 0:59


Ma respiration saccadée me fait mal à la tête, et la panique de la jeune femme me gagne peu à peu. Je n'ai pas envie de retourner en prison, c'est pourtant simple à comprendre, non ? Être enfermé ne fait que me rendre encore plus fou que je ne le suis déjà, et à cause de ça, je sais parfaitement que je n'ai plus de destin, que ma vie ne sera pas longue ni très joyeuse. Et pour ça, je suis dégoûté. Je pourrais même en pleurer. Pourquoi les gens font toujours tout pour me gâcher mon bonheur ? Je veux juste être libre, pouvoir me mettre à courir comme un taré sans que dans la seconde qui suive, snipers et mitraillettes soient braqués sur moi par crainte d'une attaque soudaine.

- Comment tu t'appelles ?

Elle relève un instant ses yeux sombres, mais lorsqu'elle croise mon regard, elle rebaisse immédiatement la tête, se recroquevillant sur elle-même. Elle m'annonce d'une voix cassée qu'elle se nomme Éva. Puis, après une autre question de ma part, j'apprends qu'elle a vingt ans, et qu'elle est en fac de psycho.

- Tu devrais être donc capable de gérer une situation comme celle-ci, non ? Au moins dans ta tête. Ou alors, c'est que tu es une très mauvaise étudiante.

La poignée de la porte s'abaisse soudainement, et je lève automatiquement mon arme. Quand une voix inconnue s'élève, tonitruante, mon sang ne fait qu'un tour et je sors de derrière le battant, sans regarder l'infirmier qui se tient de l'autre côté, et envoie le fauteuil roulant, de toutes mes forces. Mon doigt ripe à cet instant et une balle se loge dans le mur du couloir, et alors que j'allais m'éjecter en dehors de la chambre et prendre mes jambes à mon cou, j'aperçois Georges. Mon réflexe est de claquer violemment la porte, la fermer à clé, et rejoindre Éva, qui pleure franchement, maintenant.

- Tu as crié, ça m'a fait peur.
- Pardon … Je suis désolé, ne me tuez pas je vous en prie ...

Des mèches de cheveux sont collées à son visage trempé de larmes. J'attrape son menton de ma main droite après avoir glissé l'arme dans ma poche, et lui dégage la peau de l'autre, la détaillant intensément. Elle n'est pas spécialement jolie, mais ainsi effrayée, elle est juste splendide. J'en suis fasciné, je pourrais rester des heures à la contempler pleurer et me supplier.

- Oh, tu es trop mignonne.

Elle fuit mon regard alors que je relève son visage pour qu'elle me regarde dans les yeux. Je me sens responsable de cette jeune femme, et ça me gonfle de fierté. C'est tellement jouissif de me dire que je peux faire ce que je veux d'elle.
Un petit sourire aux lèvres, je m'approche de la porte, dégainant de nouveau le flingue.

- Geooorges ? Une jeune femme est présente, avec moi, qui suis armé. Nous sommes donc en situation de prise d'otage, n'est-ce pas ?

Je laisse planer un petit silence, histoire qu'il imprègne bien chaque mot que je suis en train, et que je vais dire. Inconsciemment, je me remets à marcher dans la chambre, à la recherche de n'importe quoi qui pourrait m'être utile pour me défendre, ou pour créer un piège, ou n'importe quoi. Car il est clair qu'actuellement, je suis plutôt dans la merde.

- Si tu me fais peur, si tu fais quelque chose de travers ou me déranges un peu trop, je serai malheureusement contraint de tuer Éva. Ce n'est pas ce que tu souhaites, je suppose ?

Après un regard par la fenêtre, j'évalue mentalement mes chances de survie suite à une chute de ces … six mètres, et elles seraient visiblement assez réduites. Je pourrai me laisser glisser, me rattraper à la fenêtre du dessous et finalement atterrir au sol puisque j'ai toujours été bon en escalade, mais ça fait bien trop longtemps que je n'ai pas pratiqué, et j'ai peur de me louper. Ce serait trop bête de mourir comme ça.
Agacé, je fais volte-face et jette un regard glacial à Éva, comme si elle était la cause de toutes mes emmerdes.

- Lève-toi.

Elle m'angoisse à chouiner comme ça ! En plus de cela, elle galère à se dépêtrer de ses couvertures.

- Magne-toi putain !
- Désolé, désolé !

Finalement debout, je lui retire ses électrodes, lui assurant qu'elle n'en a pas besoin alors qu'elle continue de s'apitoyer sur elle-même, se plaignant qu'elle a perdu son frère dans cet accident de voiture et qu'elle est fragile psychologiquement, que je devrais avoir pitié d'elle et qu'elle est malheureuse. Exaspéré, je hausse le ton alors que le flingue est pointé vers elle. Georges doit très probablement m'entendre, mais je m'en moque un peu, en fait. Je ne sais pas comment je peux me sortir de ce pétrin, alors je m'énerve. Et c'est cette patiente qui en fait les frais.

- Putain mais je m'en fous de ton frère ! Moi aussi j'ai perdu le mien, j'en fais pas tout un fromage, alors tu vas me faire le plaisir d'arrêter de geindre et prendre ton courage à deux mains, okay ? Tu fais honte ! Ton frère aurait honte de te voir comme ça !

Tout comme le mien aurait honte de voir où j'ai fini. Putain mais qu'est-ce que je peux faire pour sortir de là ...
Je défais le verrou de la porte, et attrape délicatement Éva par la taille, gardant l'arme à feu posée contre sa tempe. Bouclier humain. Je déteste faire ça, mais je n'en ai pas le choix.

- Georges, tu sais ce qu'on va faire ? Tu vas ouvrir la porte, gentiment, calmement. Oublie pas que je suis avec cette jeune femme, et que je suis immensément nerveux. Ensuite, tu vas poser ce que tu tiens à tes pieds, et l'envoyer vers moi. Et pour finir, tu lève tes mains, okay ?

Bien sûr, il y a à peu près quatre-vingt-dix-neuf pour cent de chances que des renforts débarquent, mais j'aurai au moins gagné du temps.
Mon souffle fait bouger une mèche des cheveux de mon otage, et j'adoucie ma voix
pour qu'elle seule puisse m'entendre.

- Tout va bien se passer. Ce sont eux, les criminels. Si tu te fais tirer dessus, aujourd'hui, ce ne sera pas par moi. Tu en as ma parole.


Dernière édition par Neil Cian le Ven 23 Mai - 15:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 22 Mai - 15:01


Nos regards se croisèrent, juste un instant. Je me réfugiai immédiatement derrière le mur, pour éviter de me prendre une balle en pleine tête. La seconde d'après, L1233 me claquait la porte au nez. Bon, au moins, il ne tenterait pas de sortie suicidaire. Je n'entendais plus rien dans la chambre, à part quelques sanglots étouffés. Il y avait quelqu'un avec lui dans cette chambre, mais cette personne était en vie au moins. Je saisis ma radio et, d'une voix contenue pour ne pas être entendu du détenu, parlai à Isaac.

« J'ai retrouvé L1233. Il s'est enfermé dans une chambre, au premier étage. La chambre 105. Il y a quelqu'un avec lui, il est armé d'un flingue. Il a déjà tiré une balle, je ne sais pas s'il y a d'autres personnes, si quelqu'un est blessé ou mort. Que le plus rapide de vous deux reste en bas, à surveiller la fenêtre. L'autre doit me rejoindre. Et sans crier, il n'est pas encore au courant que vous êtes là. »

Je reçus la confirmation d'Isaac et rangeai mon talkie-walkie. Aussitôt après, j'entendis la voix du détenu à travers la porte. Il s'adressa à moi et d'après le ton employé, il semblait plutôt content. Il me confirma être armé et en compagnie d'une jeune femme. Il avait tout à fait raison, il s'agissait d'une situation de prise d'otage. Il ne s'agissait pas de ma première mais il y avait une différence essentielle. Aucun sniper avec la permission de tuer ne se tenait prêt à lui tirer une balle dans la tête depuis un toit. De toute façon, d'après les lois en vigueur dans cet état, je n'avais aucun droit d'attenter à la vie du détenu. Mon rôle était de le garder en prison. Quand les flics arriveraient, je n'aurai pas d'autre choix que de les laisser faire. Je devais pourtant essayer de stopper tout ça avant. J'étais formé pour ce genre de situation ! Je ne pouvais pas laisser de simples flics foutre tout en l'air. Et sans même parler de ça, je ne pouvais pas juste attendre tranquillement, en me tournant les pouces, que les forces de l'ordre rappliquent.
Avant de lui répondre, je tentai de me souvenir du nom de L1233. Il fallait qu'il percute tout de suite, pour ne pas risquer de l'énerver. S'il avait seul, il était certain que j'aurai tout fait pour le mettre à bout. Mais là, je devais juste détourner son attention de l'otage et le garder à peu près calme. Je me souvins alors qu'Isaac l'avait appelé « cette putain de Neil Cian ». Neil. Voilà l'information qu'il me fallait.

« Tu as tout à fait raison Neil. Et tu sais comme moi que pour débloquer ça, il faut qu'on soit tous les deux raisonnables. Mais c'est toi qui a l'otage, c'est sur toi que reposent les plus grandes responsabilités. Tu sais comme moi qu'il est inutile de faire du mal à cette fille. Si elle meurt, tu es cuit. »

J'espérais avoir rallongé l'espérance de vie de l'otage.

« Bien sûr que non, Neil. On va tous collaborer et tout le monde va s'en sortir vivant. »

Le silence. Je vis Isaac débouler du fond du couloir. Il me rejoignis et me demanda des nouvelles en chuchotant. Je lui répondis de la même manière et lui ordonnai de se mettre de l'autre côté de la porte. Nous pourrions peut être prendre L1233 par surprise. Isaac prépara son flingue.
Toute l'opération se déroulait sous les yeux ébahis de l'infirmier, qui n'osait pas bouger. Je lui demandai de descendre calmement et de ne surtout pas sortir du bâtiment, que la police était déjà en chemin.
Un cri nous fit sursauter, Isaac et moi. Neil hurlait. Mon cœur se serra, ma gorge se noua et je me tendis. J'avais terriblement peur d'entendre une détonation. D'apprendre la mort de l'otage. Mais ça n'arriva pas. Il y eut à nouveau un moment de silence, puis j'entendis le verrou de la porte s'enclencher. Il avait ouvert.

« D'accord, Neil. Je vais faire ce que tu me demandes. Je vais ouvrir la porte, poser mon arme au sol et la faire glisser dans ta direction. »

J'avais répété pour l'apaiser, pour rentrer dans son jeu. Je retirai d'abord le chargeur de mon flingue et le confiai à Isaac. Puis, je me mis face à la porte. Je n'avais aucune protection pare-balles. Dans le SWAT, on ne m'aurait pas laissé y aller. Mais je n'avais pas vraiment le choix. Je ne risquerai pas la vie d'une femme pour ma propre sécurité.

« J'ouvre la porte Neil. »

J'actionnai doucement la poignée et repoussai le battant d'un petit geste. Il alla cogner doucement contre le mur, dévoilant L1233 qui se protégeait avec le corps de son otage. Cette image me révulsait, mais je ravalai mes sentiments. Mes mains étaient déjà en l'air et je tenais mon flingue avec le minimum de doigts, pour être le moins menaçant possible.

« Je pose mon arme au sol. »

Lentement, je m'accroupis, sans quitter le détenu des yeux. Quand mon flingue eut touché terre, je le poussai pour le faire glisser vers Cian. Puis, je me redressai, toujours en douceur, les mains en l'air. Comme j'étais dans l'encadrement de la porte, Isaac ne pouvait pas intervenir. Je vais me débrouiller pour faire tourner Neil dans l'autre sens.

Je fis un demi-pas à l'intérieur de la chambre, pour me rapprocher de lui.

« Fais pas de connerie, Neil. Tu ne peux pas te permettre d'avoir encore du sang sur les mains. J'ai retrouvé le cadavre de l'infirmier dans le placard, tu sais. La police va arriver. Le mieux pour toi, c'est de me suivre jusqu'à la prison. Là, tu ne fais qu'aggraver ton cas. On finira pas te prendre Neil, même si tu t'échappes maintenant, on te retrouvera. Et tu finiras avec l'injection létale. Si tu te rends maintenant, de ton plein gré, je ferai en sorte que ça n'arrive pas. Et si tu veux, on améliorera tes conditions d'emprisonnement. On pourra faire des balades en forêt, tous les deux, okay ? »

Je fis un autre pas, légèrement décalé sur le côté. J'espérais vraiment qu'il capitulerait avant l'arrivée des flics. Quelque part, je n'avais pas tort. Si Neil retournait en prison avant que les flics le choppent, la Justice aurait moins de pouvoir sur lui. Sinon, ce serait petite prison locale, nouveau jugement et certainement condamnation à mort. Dans l'état actuel des choses, il n’écoperait sans doute que de quelques années supplémentaires. Avec un bon comportement, il pourrait toujours sortir avant.
Au fond, je pensais qu'il méritait déjà la mort. Mais je n'allais pas le lui avouer. Ce que je voulais, tout de suite, c'était sauver la vie de cette femme.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeJeu 22 Mai - 20:08


Je ne saurai dire si la situation m'amuse ou me fait littéralement péter un câble. Probablement les deux, mélangés. Le mots que Georges m'a dit un peu plus tôt me fait repassent dans ma tête, me faisant psychoter alors que je garde mes yeux rivés sur la porte. Il veut collaborer, bien sûr. Je connais ce genre de scène, et ne suis pas assez stupide pour me laisser avoir. À partir de l'instant où je baisserai la garde, il me sautera dessus, sans hésiter à trahir tout contrat préalablement élaboré.
La voix du gardien s'élève, et je recule légèrement, prêt à tirer. Par chance, Éva s'est calmée, se contentant de trembler et de s'agripper à mon bras qui la maintient par la taille.

Doucement, la porte s'ouvre, et Georges apparaît à mon champs de vision, les mains levées, comme je l'ai ordonné. Il sait parfaitement que s'il merde, c'est elle qui va en pâtir. Et peut-être lui aussi, si j'arrive à viser.
Je suis persuadé qu'une crasse est en train de se préparer, c'est pourquoi je ne détache pas mon regard de celui du gardien alors qu'il envoie son arme vers moi. D'une pression sur son épaule, j'oblige mon otage à la ramasser, et lui prend aussitôt des mains pour la glisser dans ma poche. Il n'est pas impossible qu'il possède d'autres jouets comme celui-là sur lui.

Quand il s'avance dans la chambre, je recule encore, me décalant sur le côté afin d'avoir une vue sur lui et sur la porte. Éva recommence à me supplier un peu, et je lui souffle un 'shhhh' au creux de l'oreille.

On atteint le stade des négociations. Dans les films, le tueur se fait toujours avoir à cet instant, car il se laisse embobiner par ces belles-paroles et ces menaces camouflées sous des promesses. Je ne suis pas dupe.
Je hausse les épaules quand il me parle de l'infirmier mort, et me mords les lèvres en fronçant les sourcils, boudeur. De toute manière, ma vie est déjà fichue, et ce n'est pas un scoop. Ce n'est pas quelques années de moins ou de plus en taule qui changeront quelque chose.

J'éclate subitement de rire suite à sa proposition, et me déplace encore sur le côté, sans me soucier du corps d’Éva qui se crispe en m'entendant rigoler.

- Des balades en forêt ! DearDeath n'accepterait jamais, et même si c'était le cas, comment ça se passerait, hein ? Ouuuuais, énorme. Je serai menotté et chaque geste sera surveillé, la grande éclate ! Assis.

Je désigne du menton le fauteuil prêt de la fenêtre et attends qu'il s'exécute, m'approchant peu à peu de la sortie.

- T'as déjà imaginé avoir une vie totalement différente que celle que t'as ? T'as déjà pensé à toutes les opportunités que t'offre ta putain d'existence ? Je suis sûr que oui, à qui ça n'est jamais arrivé ? Éva, peut-être ?

Voyant qu'elle ne répond pas, je cris subitement son nom, pressant un peu plus l'arme contre sa tempe. Elle sursaute et un cri lui échappe, mais je ne desserre pas mon étreinte pour autant. Elle m'énerve. Lui aussi, m'énerve. Tout le monde me sort par les yeux, ici.

- Oh, tu m'écoutes ? Et toi, là, tu m'écoutes, aussi ? Vous croyez que j'ai que ça à foutre, de papoter avec vous ? Vous fermez votre gueule, où je vous bute, comme le gentil infirmier, okay ?

Je prends une grande inspiration pour réguler ma nervosité grandissante. J'en ai carrément mal au cœur et ai l'impression que ma tête va exploser.

- Bon, on va se détendre, hein. Vous me faites avoir des spasmes. Je disais donc, les opportunités, la vie. Bien sûr que vous en avez. Et bien … moi, je n'en ai aucune. Je n'arrive même plus à m'imaginer un autre futur, même dans ma tête, c'est impossible, car tout se rapporte toujours à cette putain de prison. Brave vie, n'est-ce pas ?

Je ma cale juste à côté de la sortie et retire rapidement la blouse blanche, la jetant sur le côté, sans cesser de menacer les deux personnes, avant de m'appuyer contre le mur. Je ne suis pas prêt de capituler. Il peut toujours rêver, je ne m'abaisserais pas à ça. Je vaux bien plus.
Mon attention reste focalisée sur Georges. Cet homme me fait vraiment flipper. Je devrai le tuer maintenant. À vrai dire, je ne comprends pas pourquoi je n'agis pas. Je suis comme tétanisé, mon doigt est figé sur la détente, prêt à appuyer, mais non. Je sais que je ne dois pas, pas pour l'instant. Car il a raison. Si ce n'est pas lui qui m'arrête, ce sera encore pire. Mais jamais je ne lui ferai l'honneur de me rendre.

- Si je te rends Éva, qu'est-ce que tu vas faire ? Il y a d'autres personnes, ici ?
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeVen 23 Mai - 20:04


Mon petit manège ne fonctionnait pas. L1233 ne voulait pas se laisser dépasser, il me suivait, mais sans jamais perdre de vue la porte. Je sentis une goutte de sueur dévaler ma tempe quand il éclata de rire, alors que je venais de lui parler de balades en forêt. Il n'avait pas tort, ça ne serait pas la joie, si jamais ça s'était vraiment produit. Maintenant, il était clair et net que non. Il ne coopérait absolument pas. S'il avait consenti à se ranger à la raison, j'aurai probablement fait des pieds et des mains pour égayer son quotidien en prison mais là... Mon rapport signifierait clairement que la sécurité devait être renforcée dans son cas. Il ne sortirait probablement plus autant qu'avant. Sa vie allait devenir encore plus morne et ennuyeuse. C'était certes dommage, lui qui courait après la liberté. Il aurait tout foiré. Mais je ne voyais pas d'autre fin possible à cette histoire. Quel que soit le nombre de victimes, que j'y passe ou non, L1233 finirait ses jours en prison.

Comme il me l'avait ordonné, j'allais pour m'asseoir, marchant à reculons vers le fauteuil désigné. Mais je me figeai en cours de route, après un sursaut. Pourquoi ? Parce qu'il s'était mis à crier après la fille. Les muscles de mes jambes se bandèrent, mes bras s'abaissèrent légèrement. Je faillis commettre l'erreur de lui sauter dessus pour défendre l'otage, ce qui n'aurait eu pour seul résultat que de la faire tuer.
Il commença à nous menacer, perdant ses moyens. Je plaçai mes mains devant moi, paumes en avant, dans un geste d'apaisement.

« C'est bon, Neil, je vais m'asseoir. »

Je suais à grosses gouttes maintenant. De la sueur froide. Lentement, je posai mes fesses au bord du fauteuil. Mes yeux ne quittaient pas le canon du flingue. Je devais saisir une opportunité, la première qui passait. Sinon, cette fille mourrait. Et je ne pouvais tout simplement pas le permettre.
Je laissai Neil baratiner à propos de la vie, les mains en l'air, concentré sur son arme. Mon cœur battait à cent à l'heure et j'avais énormément de mal à réguler ma respiration. Je m'étais trouvé dans nombre de situations pires que celles ci. Mais alors, j'avais un équipement, une équipe et un plan. Là, je me sentais nu et vulnérable, comme un bébé. Et je m'en voulais, je m'en voulais tellement de ne pas l'avoir reconnu plus tôt. J'aurai pu le poursuivre dans les bois, nous n'aurions mis personne d'autre en danger. Cette culpabilité parasitait mon esprit et j'avais du mal à réfléchir à une solution.

L1233 bougea. Il se plaça à côté de la porte et retira sa blouse. Pourquoi ? Certainement pour être plus à l'aise. C'était mauvais signe. Il avait certainement quelque chose en tête. Le flingue était essentiellement pointé sur moi. J'aurai dû considérer ça comme une chance de sauver la fille, mais si je me prenais une balle avant de l'atteindre... Si, il y avait Isaac. Je savais qu'il réagirait au premier coup de feu. Et peut être qu'il n'hésiterait pas à tuer Neil. Ce mec avait du cran, du moins il me semblait. On ne pouvait pas dire que je le connaissais.

« Il n'y a personne d'autre que moi, Neil. Jusqu'à ce que la police arrive. Voilà ce que je te propose. Tu laisses la fille s'en aller et tu me prends en otage à sa place. Ensuite, on sort tous les deux de cet hôpital, tu m'utilises pour te tirer. Je ne veux pas d'autre blessé. »

Je faillis réitérer mon offre de se rendre tout de suite, mais me mordis la langue avant de lancer l'idée. Isaac m'avait forcément entendu, j'avais parlé d'une voix claire et forte dans cette intention. Quand Neil sortirait avec moi, j'espérais que mon collègue n'hésiterait pas. Quitte à me faire du mal. Il me détestait, ça ne devrait pas être difficile. Et puis, il devait supposer que j'encaissais bien. Quelques jours de repos forcé ne me dérangerait pas plus que ça. Même si je m'ennuierai certainement au bout d'une dizaine d'heures passées au lit.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 24 Mai - 0:08



Ma tête est comme dans un étau. C'est simple, j'ai la sensation de m'être enfilé barrette de shit sur barrette de shit, comme je faisais pendant un moment, à la mort de mon frère. Oh, je ne l'ai pas fais longtemps, juste assez pour bien connaître les effets d'un bad trip et ne plus du tout avoir envie de recommencer. Et bien, à cet instant, les sensations que je ressens sont similaires. Vision qui diminue, beaucoup moins conscient de ce qui m'entoure, bouche pâteuse, sifflement intempestif dans les oreilles et j'en passe.
Il me faut un temps fou avant que les paroles de Georges me montent au cerveau et que je puisse les comprendre. Sa proposition est foireuse. L'utiliser, lui, pour me tirer ? Je sais pertinemment que si je m'approche assez de lui, il est capable de me briser la main d'une torsion de petit doigt, arme ou pas arme. Ce mec est un grand malade, son self-control peut en témoigner. Personnellement, je suis mal, au plus haut point, car je n'ai jamais vécu de situation similaire. Je me suis toujours arrangé pour partir avant l'arrivée des flics ou de n'importe, et le seul souvenir qui se rapproche un temps soit peu du scénario d'aujourd'hui date de ma première arrestation en prison pour mineur. Sauf que c'était une course-poursuite en voiture, et que je n'avais pas le permis.

Je secoue la tête, ce qui a pour effet de me faire voir trente-six chandelles, et je papillonne des paupières pour retrouver une vision adéquat.

- Non, ça ne fonctionne pas comme ça, avec moi. Je te fais pas confiance, t'es qu'un traître, comme tout les autres. Tu mérite pas plus que tout ceux que j'ai buté, et Éva non plus.

Mes doigts s'engourdissent de plus en plus, et je sais que ce n'est pas bon. Un bad trip sans avoir fumé ? C'est juste impossible, ça doit simplement être le stress qui me fait cet effet.

- Tu sais ce que je vais faire, Georges ? Je vais te laisser là dedans, et je vais partir avec elle. Si tu ne fais pas de connerie avant que j'arrive en bas, je la laisse en vie. Sinon, une belle balle, en plein dans sa tête. Suis-je clair ? Tu m'as compris, Éva ? On reste … sage. Parfaitement serein.


Je passe la porte à reculons, le flingue dans la direction du gardien, à l'affût du moindre geste suspect. Mon idée est de repousser mon otage et prendre mes jambes à mon coup, mais elle est légèrement modifiée lorsque quelqu'un me tape le bras pour me désarmer et qu'il m'assène un violent coup de poing dans le nez qui me fait tituber en arrière. Mon arme à feu vole, mais je ne lâche pas Éva pour autant. Pauvre petite chose qui endure tout ce que je subis. J'aurai presque pitié d'elle. La douleur m'irradie la tête, m'enveloppant un instant dans une torpeur douloureuse, et lorsque je relève les yeux, je constate qu'Isaac est l'auteur de mon attaque. Son flingue est proche de moi, visant le centre de mon front, et j'ai la sensation que le métal me touche la peau, me brûlant alors qu'il ne me frôle même pas.

- Relâche-là, Neil. T'es niqué de toute manière.

Je réfléchis à toute allure, le cœur battant à cent à l'heure et la bouche entrouverte. Non, non, non, non, non, je ne peux pas me rendre comme ça ! Ça ne peut pas se terminer ainsi, pas comme un putain de débutant de merde !
Du sang me coule dans la bouche. J'ai l'impression que mon nez a éclaté sur le coup, et l'intensité du choc me donne encore plus le tournis que tout à l'heure.

Ainsi désarmé, je me sens totalement nul, et ce n'est pas le regard victorieux et fier de ce putain de gardien indien qui peut me prouver le contraire.
Mais alors que j'allai finalement obtempérer, car de toute manière, je n'ai plus aucun échappatoire, l'image d'Isaac se modifie, et je fronce les sourcils en voyant son visage fondre comme de la cire de bougie. J'ai un mouvement de recul, effrayé devant ses paupières qui s'effritent et ses yeux qui ressortent de leur orbite pour atterrir à ses pieds.

- Je n'hésiterai pas à tirer, alors arrête de suite ton cinéma. Tu sais très bien que ça ne fonctionne pas de toute manière.

Dans un ultime geste de désespoir, je pousse brutalement la jeune femme sur lui, et une détonation suivit d'un cri me fait prendre mes jambes à mon cou, dans la direction opposée. Essuyant le sang qui me dégouline dessus, je grimpe les marches quatre à quatre, agrippé à la rambarde car j'ai l'impression de ne plus rien voir. Des espèces de tâches noires dansent devant mes yeux, prenant de plus en plus d'ampleur, et alors que je parviens au premier palier, les escaliers se mettent doucement à onduler, devant moi. La barre de fer que je maintiens fermement se dématérialise entre mes doigts, et je tombe à genoux, incapable de discerner le vrai du faux. Ce n'est vraiment pas le moment de péter un câble. J'ai encore une chance de partir, oui. J'en suis capable.

Le sifflement s'intensifie, si fort et si insupportable que, la mâchoire crispée et les muscles tendus, je plaque mes mains sur ma tête dans l'idée de calmer le bruit incessant. Plus rien d'autre n'a d'importance que cette douleur qui me fait trembler comme un fou, même mon évasion me semble ridicule et inutile à côté de ça. Stupidement, je pense même que je vais mourir, sur le champs, sans préavis ni rien. J'aurai dû tuer Georges. Et Éva aussi, puisque de toute manière, ce n'est pas actuellement que je vais parvenir à me barrer. Je suis trop gentil.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 24 Mai - 12:26


Neil refusa mon offre. Je réprimai un juron et serrai les lèvres. Foutredieu, ce petit délinquant était intelligent. Ses propos m'apparaissaient de plus en plus décousus, il avait l'air de péter un câble. Ca pouvait tourner en ma faveur, mais il y avait également d'énormes risques que ça tue l'otage. Je n'aimais pas quand la folie s'emparait comme ça du méchant, il en devenait d'autant plus imprévisible et incontrôlable, on ne pouvait pas le raisonner.
Il décida finalement d'appliquer le plan que je lui avais proposé, mais avec la fille. Je fis la grimace, persuadé d'avoir provoqué la perte de l'otage. Et je n'avais pas le choix, je devais rester sur mon fauteuil, les mains en l'air, pendant qu'il reculait en me menaçant de son flingue. Isaac, songeais je avec force. Pourvu qu'Isaac fasse la bonne chose. Qu'il réagisse vite et efficacement.

Je me sentis à la fois soulagé et tendu quand mon collègue frappa le bras de Neil, lui faisant lâcher son arme. Je bondis de mon fauteuil et me précipitai sur l'arme à feu, la pointant sur L1233. Il ne semblait pas m'avoir remarqué, son regard était rivé sur Isaac. Un regard imprégné d'une terreur que je ne m'expliquais pas. Il semblait vraiment horrifié par ce qu'il voyait, à savoir l'autre gardien. Mais on ne pouvait pas dire qu'il était affreux. En fait, il me rappelait un enfant devant un monstre qu'il ne s'attendait pas à voir surgir.
Ce que j'aurai dû prévoir se passa, il repoussa l'otage et s'enfuit. Sauf que mon état interloqué m'avait fait hésiter, j'avais commencé à réfléchir à ce qui pouvait arriver au détenu. Grossière erreur. En entendant la détonation, qui ne venait pas de mon arme, j'arrêtai de respirer et fixai immédiatement la fille. Pas de sang. Isaac. Rien non plus. Par contre, ce dernier me fixait, horrifié à son tour. Mais ce n'était pas la même expression que L1233. Isaac semblait honteux et désolé. Pour moi. Pourquoi ?
Je pris soudain conscience d'une fulgurante douleur au niveau de l'épaule droite. J'y portai ma main gauche et sentit une substance humide sur ma veste de gardien. Je n'eus pas besoin de baisser la tête pour comprendre. Il m'avait touché. Et merde ! Et pendant ce temps, Neil se barrait.
Je jetai un coup d’œil à Isaac, qui semblait sur le point de perdre tous ses moyens. Autant que j'y aille moi même, ce n'était pas une balle sous la clavicule qui allait m'arrêter. J'avais toujours mes jambes pour courir, elles se portaient à merveille.

« Reste avec elle ! » lançai je avant de partir à la poursuite de L1233.

Je le rattrapai rapidement, au milieu de l'escalier menant à l'étage supérieur. Il était agenouillé au sol, la tête entre les mains. Le pointant de son propre flingue, je remontai prudemment jusqu'à me retrouver au dessus de lui. Sans cesser de le menacer, je clamai :

« Hey, kid. C'est fini, maintenant. Calme toi. »

J'aurai pu lui passer les menottes, mais je ne voulais pas qu'il devienne soudain fou furieux. Il ne semblait vraiment pas dans son assiette. Est ce que, comme l'avait supposé Isaac, il jouait la comédie ? Parce qu'à moi, ça me semblait bien réel. La preuve : le voir comme ça me provoquait des frissons.
Un cri me fit légèrement sursauter et lever la tête vers l'escalier qui s'étendait au dessus de moi. Une infirmière fixait Neil, les mains sur la bouche. Elle semblait plus outrée qu'effrayée et me jeta un regard méfiant. Oh... Le flingue. Si elle savait entre les mains de qui il était quelques minutes plus tôt...

« Je suis gardien de prison, madame, ne craignez rien. Cet homme est un détenu en cavale...
-Je me fiche de ça ! Regardez le ! Il a besoin de soins immédiats ! Il est en plein crise ! »

En pleine crise ? En pleine crise de quoi ? Je n'en savais rien, mais je laissai l'infirmière lui administrer ce qu'elle appela un sédatif dans le cou. Quelques secondes plus tard, Neil semblait plus détendu. J'osai même abaisser le canon de mon arme avant de lui enfiler les menottes. J'entendais les sirènes de la police, en bas. Ils arrivaient après la guerre.


L'arrestation de Neil s'était produite une heure plus tôt, mais j'avais l'impression que des jours avaient passé. L'ambiance n'était plus du tout la même. Tout était paisible, on entendait même les petits oiseaux chanter, là, dehors, sous le soleil printanier. J'étais assis à la tête d'un lit d'hôpital, un bandage autour du torse et de mon épaule blessée. Un docteur avait eu vite fait d'extraire la balle.
Quant à Neil, on l'avait assez drogué pour l'endormir un temps. Il était étendu dans un lit à côté du mien, menotté au cadre en plastique. Ce n'était pas très utile, selon moi, mais les flics ne me faisaient pas confiance pour le surveiller assez bien. Ils avaient même placé des hommes devant la porte.
Pour ma part, j'avais refusé de laisser L1233 seul pendant qu'Isaac me raccompagnerait au village. Alors lui et Fleming était forcés d'attendre aussi. Mais je m'en foutais. Ce que j'avais vu, aujourd'hui, me laissait perplexe. Et puis, j'avais une question essentielle à poser au détenu.

Je plaçai une chaise à son chevet et attendit qu'il ouvre enfin les yeux. Dès qu'il présenta les premiers signes de réveil, je le secouai pour accélérer les choses. Lorsque je fus certain qu'il voyait un minimum, je lui présentai le flingue, déchargé, qu'il avait utilisé pour me menacer.

« Qui t'a donné ça ? »

J'avais immédiatement reconnu le modèle pour avoir le même. Comme tous les gardiens de DearDeath.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 24 Mai - 19:10


Je l'ai entendu parler, Georges. Mais sa phrase m'est apparue sans queue ni tête, et si je n'étais pas dans cet état, j'aurai juste éclaté de rire. 'Hey, pipe. Salsifis, tes parents. Carotte froide.' En fait, sur le moment, ce qu'il m'a dit m'a parut totalement logique et adapté à la situation, alors que pas vraiment, si on y réfléchit.
Un cri raisonne, intensifiant encore plus le sifflement, et mes doigts se crispent dans mes cheveux alors que mes yeux ne captent plus rien du tout. Aveugle. Je lève la tête lorsque j'entends quelqu'un s'approcher de moi, mais ne distingue qu'une ombre menaçante qui brandit quelque chose dans ma direction. Inutilement, je recule le buste, me cognant contre le mur, et tente de repousser l'ennemi comme je peux avant qu'une douleur aiguë me prenne à la gorge. Un petit cri de douleur m'échappe, le sifflement diminue pour se transformer en bourdonnement et ma vision s'éclaire de petits éclats de lumière. La peur qui me comprime l'estomac s'estompe doucement, et mes muscles se détendent, laissant place à une sorte de sérénité, pas désagréable, mais que je sais pas naturelle. Dans quelques millièmes de secondes, je vais m'endormir, et je n'en ai absolument pas envie. Du coup, je me raccroche à la seule chose que je peux attraper : le bras de la silhouette sombre. Mais ce n'est visiblement pas suffisante car lorsque mes yeux sont de nouveau en état de marche, je ne suis plus sur le palier d'un escalier, mais dans une chambre d'hôpital semblable à celle d’Éva.

La lumière est beaucoup trop vive. Le calme beaucoup trop entêtant. Je gigote un peu, cherchant à porter ma main à mon visage pour me couvrir les yeux mais un tintement de chaîne me prouve gentiment que je suis attaché. Je m'énerve quelque peu sur les menottes et tire dessus, les yeux toujours fermés. J'ai mal au nez, la douleur se répercute contre mon front où elle tape par à coups.
Un contact me fait sursauter et en ouvrant finalement les paupières, le visage de Georges penché sur moi me fait monter une bouffée de panique. J'essaie ridiculement de reculer, jusqu'à m'asseoir, le bras droit toujours attaché, et détaille l'arme que le gardien tend devant moi. Il veut me tuer, c'est ça ? Ou alors, il veut que ce soit moi qui le tue, peut-être ? Dans tout les cas, les mots qui sortent de ma bouche m'étonnent moi-même pour leur incohérence.

- J'avais pas … fais de dessins, pour lui …

Je me mords la lèvre et tends le bras pour saisir le flingue. De toute manière, je sais très bien qu'il est déchargé, Georges n'est pas assez stupide pour le laisser ainsi. J'ai juste envie de toucher le métal et imaginer ce qu'il se serait passé si je l'avais tué.
D'ailleurs, pourquoi est-il là ? C'est un interrogatoire en avant-première, avant de me ramener à DearDeath ? Il n'y a personne d'autre dans la pièce, je ne sais pas où est Isaac, ni Eva, ni personne. Peut-être qu'en fait, tout ce qu'il s'est passé n'était qu'un rêve. Un rêve où je me serai pris quelque chose dans la face, ce qui expliquerait ma douleur au nez.
Relevant les yeux pour affronter le regard du gardien, je garde un instant le silence, encore épuisé par ce qu'on m'a filé pour me shooter. Il veut une réponse, apparemment. Pourquoi lui ferai-je l'honneur de lui dire ? Cela ne va pas me faire sortir, ce serait juste une satisfaction de balancer Ombrage et ainsi me venger de ce qu'elle m'a fait.

- Comment va Éva ? Et toi, ça va ? Tu t'es fais tirer dessus par Isaac, c'est ça ? Comme quoi, le danger ne vient pas toujours de là où on le pense.

Je lui rends l'arme et me touche doucement le nez, retenant une grimace. Je ne pense pas qu'il soit cassé, mais bien amoché, par contre, c'est certain. C'est vrai que mon visage n'est pas assez dans un sale état, un peu plus, c'est toujours agréable.

- Qui te dis que je n'ai pas trouvé l'arme tout seul ? Et d'abord, qu'est-ce que ça va m'apporter, que tu sache comment je me la suis procurée ?

Je marque une petite pause, où je ne détache pas mes yeux des siens. Leur couleur azur, glacial, n'est pas désagréable à regarder, bien que l'air dur pourrait être un peu intimidant, il faut l'admettre.
Du coup, je me mets à penser aux conséquences de mon évasion.

- Qu'est-ce qui m'attend ? Demandai-je sans émotion.

Après tout, mon avenir repose entre ses mains, à lui. Il peut m'enfoncer dans ma merde, où tenter de limiter les dégâts même si je doute que ce soit ce qu'il a imaginé. Je l'ai mené en bourrique du début à la fin, sans remord, il doit se sentir légèrement trahi. Non, je ne suis pas Noémie Lair. J'aurai bien aimé, en fait, car elle n'est pas détenue, elle, au moins.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeSam 24 Mai - 23:25


Neil se réveilla avec certaines difficultés, en se débattant contre moi et les menottes qui le retenaient au lit. Mais je passai outre mon humanité ce coup ci. J'avais besoin d'une réponse le plus vite, car j'ignorais si j'allais avoir bientôt une occasion de lui reposer la question. Et je devais obtenir l'information rapidement.
Quand il parla enfin, ce fut pour marmonner un truc sans queue ni tête. En tout cas, sa phrase n'avait aucune signification pour moi. Je ne savais même pas à quoi elle faisait référence. Je laissai tomber et gardai l'arme dans son champ de vision. Peut être finirait il par cracher ce que je voulais savoir. Neil voulu s'emparer du flingue et je le laissai faire. Il était beaucoup trop faible pour s'en servir comme d'une arme. Et puis, il semblait encore nager en plein trip. C'était bien ma veine. A tous les coups, il allait continuer à délirer. Finalement, j'aurai dû m'en aller avec les autres, retourner à DearDeath faire un rapport préliminaire à la directrice, qu'elle me donne mon congé de rétablissement. Après tout, je n'avais aucune raison de me mêler de tout. … Presque aucune. A part le fait de vouloir un monde plus juste pour les enfants. De favoriser encore et toujours la Justice dans ce pays, quel que soit mon activité professionnelle. J'avais depuis longtemps compris que je ne pourrai jamais éradiquer la criminalité sur cette Terre. Mais je pouvais au moins aider à la comprimer entre quatre murs blindés.

Neil, après avoir admiré l'arme à feu, me sortit de ma rêverie en me demandant des nouvelles. J'eus un regain d'espoir. Avait il des remords ? Mais sa dernière phrase me ramena à la réalité. Je perdis le peu de douceur que j'avais pu afficher sur mon visage. Ce petit enfoiré ne méritait aucune miséricorde, ni de ma part, ni de personne. Je ne pris même pas la peine de chercher une réponse spirituelle à lui balancer et gardai bouche close. Je saisis simplement l'arme quand il me le tendit et le balançai sur le lit que j'avais occupé un peu plus tôt, là où gisait encore ma chemise et ma veste, ainsi que mes armes.
Il continua à essayer de ma balader. Il voulait savoir pourquoi ça m'intéressait. L1233 m'exaspérait de plus en plus. Je n'avais pas à lui répondre. Pourquoi ne comprenait il pas où se situait son intérêt ? J'avais l'impression qu'il avait passé sa vie drogué. Peut être était ce le cas après tout, je n'en savais rien. J'ignorais même ce qui lui avait valu ce séjour à DearDeath. Ce qui me surprenait le plus était mon obstination à vouloir le récupérer derrière cette couche de mauvaiseté.

« Je veux le savoir, c'est tout. Je n'ai pas besoin de me justifier devant toi. »

Sa question suivante était légitime, au moins. Elle aurait dû me redonner espoir. L'espoir qu'il retrouvait un semblant de raison. Pourtant, elle arrivait au moment où j'étais déjà à bout. Il aurait pu raconter n'importe quoi, j'aurai probablement eut la même réaction.
Je me levai, brandis mon bras et lui collai un revers de main dans le visage. La claque résonna dans la chambre et je crains un instant lui avoir brisé le cou. Mais non, je n'étais pas encore un surhomme. Neil devait juste être sonné.

« Qu'est ce qui va t'arriver à ton avis ? hurlai-je, hystérique. Tu as tellement dépassé les bornes que si on t'exécutait demain, je ne serai même pas surpris ! Tu as organisé ton évasion, Neil ! Avec une arme de service ! Tu as tué un homme. J'aurai pu encore t'aider si tu avais un tant soit peu coopéré, mais jusqu'au bout tu t'entêtes ! Alors ? Tu penses qu'il va t'arriver quoi, hein ?! »

Un des flics surgit alors dans la chambre, me jaugeant sévèrement du regard, la main sur la crosse de son uzi. Je trouvai qu'il était légèrement trop armé.

« Veuillez sortir, monsieur. Nous prenons la relève.
-J'ai le droit de me rhabiller ? » aboyai-je.

Le policier haussa les épaules et referma la porte sur lui. Furieux, j'enfilai ma chemise, n'accrochant que trois boutons, à peu près au milieu. Je posai ma veste sur mon bras après avoir rattaché mes armes à ma ceinture, récupérai le flingue de Neil et me dirigeai vers la sortie. Je me tournai néanmoins vers L1233, une dernière fois.

« Tu es certain que tu n'as rien à me dire ? »

J'avais la main sur la poignée et le toisai sans laisser passer une once de sympathie. C'était sa dernière chance.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeDim 25 Mai - 0:16


Je l'ai senti arriver, pourtant, mais je n'ai rien fais pour l'éviter. J'aurai peut-être dû, car la gifle me retourne la tête, et j'en oublie même ma douleur au nez. C'est simple, si je n'avais pas été attaché, je serai carrément tombé du lit.
J'ai l'impression que mon cerveau a fait un salto à l'intérieur de mon crâne et quand les lucioles qui papillonnent devant mes yeux daignent enfin disparaître, je pose un regard outré sur Georges, mais ne dis rien, car il me hurle tout bonnement dessus, si bien que j'en ai peur. Et c'est bien la première fois que je panique lorsque quelqu'un me fait la morale, même de cette manière. Je ne serai même pas étonné de le voir se jeter sur moi et m'étrangler à mains nues, ou m'étouffer avec l'oreiller, ou encore me coller une balle dans la tête. J'avais raison, ce mec est un taré.

Pourtant, ce qu'il me dit ne me fait pas réagir et je continue de le regarder, hébété. Finalement, j'ai peut-être abusé, oui. Mais je pensais qu'une fois qu'on avait atteint le fond, on ne pouvait que remonter. Il s'avère qu'en mon cas, je creuse histoire de sombrer encore plus. Et ça, Georges me l'a bien fait comprendre.
Je me mords les lèvres et baisse la tête. Je me sens honteux qu'il me crit ainsi dessus, comme un père engueulerait son adolescent à la suite d'une grosse connerie. Honteux, et humilié. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison. Sur toute la ligne. Je pourrai tout de même surenchérir en trouvant des arguments merdiques comme je sais si bien le faire, mais quelque chose me dit qu'il ne faut même pas que j'essaie. J'ai dépassé les bornes, c'est tout.

L'arrivée du flic casse complètement le monologue du gardien, et ce dernier lui répond avec agressivité. La vue du policier me donne envie de me jeter à sa gorge et de lui arracher la jugulaire avec les dents. Je déteste ces mecs, ils s'y croient tellement rien que parce qu'ils portent l'uniforme. J'ai beaucoup plus de respect pour des mecs comme Georges que pour eux.

Je reste un instant silencieux, ravalant mon envie de bouder ou de lui jeter une phrase cinglante à la figure, et alors qu'il allait me quitter, je prends conscience de ce qu'il veut vraiment, et ce n'est absolument pas mon malheur. Enfin, je crois.
M'éjectant de mon lit, j'oublie que je suis attaché et suis donc arrêté par les chaînes alors que je me dépêtre pour le rejoindre.

- Attends !

Mes jambes sont comme dans du coton et je ne serai pas étonné qu'elle se dérobe sous moi, mais je tiens bon, tirant pour me rapprocher de Georges. Je risque de m'en reprendre une si je suis trop prêt, donc je m'arrête à une distance raisonnable.

- C'est une gardienne qui m'a filé l'arme, elle me l'a donné dès mon arrivée, par provocation. Elle n'était pas chargée, et Ombrage n'avait pas pensé que je serai capable de trouver ce qu'il faut pour m'en servir. J'ai tout trouvé en m'infiltrant dans les chambres, au deuxième étage, en bidouillant les serrures avec deux pinces à cheveux et un peu de patience. Je pensais pas que j'aurai besoin de tuer quelqu'un, pour moi, c'était affaire de discrétion, et puis … et puis t'es arrivé et … et y'a tout qu'est parti en couille.

J'ai tout balancé sans respirer, et sans que je ne m'en rende compte, je tombe à genoux, à ses pieds, et éclate en larme, si bien que je ne vois plus rien. Probablement les nerfs qui retombent, la déception d'avoir encore loupé mon coup, mes successions de crises et le fait d'avoir réalisé d'avoir foutu ma vie en l'air. Les chaînes glissent sur le côté du lit, ce qui me permets de porter ma main à mon visage pour cacher le pauvre minable que je suis.
Cela fait quatre ans que je n'ai pas versé la moindre petite larme, et me voici en train de sangloter comme un gamin aux pieds du mec qui vient de me foutre la gifle du siècle. J'aurai préféré que ça n'arrive pas, je viens de perdre le peu de crédibilité qu'il me restait.

- J'ai pas dessiné son portrait avant ...
balbutiai-je en me calmant quelque peu.

Oui, je n'ai pas vraiment eu le temps. Cet infirmier. Il faut toujours que je dessine mes victimes avant de les tuer, pour moi, pour avoir un repère. C'est stupide, mais j'en ai besoin, et bien sûr, je ne savais pas que ne pas le faire me ferai cet effet-là. Je ne sais même pas à quoi ressemble ce putain de mec, il me sera donc impossible de le refaire de mémoire. J'ai agis comme un con.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeDim 25 Mai - 12:39


J'avais déjà tourné la tête, me sentant stupide d'essayer encore quoi que ce soit avec ce type. Il était évident qu'il n'avait plus toute sa tête. Il aurait probablement plus mérité sa place dans un asile que dans une prison, mais ce n'était pas à moi d'en juger. Et ce n'était certainement pas mon rôle de le réparer. Je n'en avais ni le droit, ni les compétences.
Un raffut aussi soudain qu'inattendu m'empêcha d'appuyer finalement sur la poignée de la porte. Neil était descendu de son lit et s'acharnait à tirer sur ses menottes. Le lit finit par céder malgré l'évidente faiblesse du détenu. Je restai tétanisé devant les trésors de puissance qu'un être humain était capable de déployer quand, comme Neil, il estimait que quelque chose d'extrêmement important était en jeu.

« Attend ! »

Sa voix me fit reprendre le contrôle de mon corps. Je méritais vraiment une bonne journée de repos, pour avoir autant d'absences. Je laissai glisser ma main de la poignée et fis un pas vers lui, cherchant à le calmer. Du sang coulait de son poignet, forcément.
Alors, Neil me balança tout. Qui lui avait donné le flingue, pourquoi, ce qu'il comptait faire en sortant d'ici. Je blêmis en comprenant que j'avais beaucoup plus foiré que ce que j'avais pensé. Sans moi, il n'y aurait peut être pas eu de morts. Oh, je ne pensais pas L1233 capable de se retenir bien longtemps, à en juger par son tempérament et le seul fait qu'il était incarcéré à DearDeath. Mais nous aurions peut être réussi à ne pas faire de victime. Dans le cas présent, il y avait un mort et une traumatisée.
Et il se mit à pleurer, le visage dans ses mains. Cette image me brisa le cœur, mais je ne me laissai pas attendrir pour autant. Je n'oubliais pas qui il était et ce qu'il avait fait. J'avais beau avoir ma part de responsabilités, ce n'était pas moi qui avait enfoncé ce stylo plume dans la gorge d'un pauvre infirmier.
Il bégaya encore ce truc à propos de dessiner son portrait. Le portrait de qui ? Je compris qu'il devait s'agir de l'infirmier mort. Ca semblait vraiment le perturber. Enfin, je n'allais pas l'emmener à la morgue pour lui permettre d'accomplir son petit rituel morbide. Hors de question d'encourager le moindre élan criminel.

« Calme toi, Neil. »

J'avais pris ma voix la plus autoritaire. Ca l'aiderait peut être à effectivement se calmer. On ne savait jamais, il y avait des choses comme ça.
Je fouillai dans la chambre à la recherche d'alcool et de compresses puis le détachai. Rapidement et sans cesser de le surveiller attentivement, je bandai le poignet de Neil.

« Arrête de te faire du mal. Ca ne t'attirera aucune sympathie, juste de la pitié. »

Je lui mis en suite les menottes aux deux mains, les reliant dans son dos. Je me souvins qu'on lui avait apporté des vêtements propres, bien pliés au pied de son lit. Bon, maintenant ils gisaient en boule au sol. De toute façon, il devrait revêtir la combinaison réglementaire une fois de retour à DearDeath et celui à qui il les avait volés n'en avait plus vraiment besoin.

« On retourne au bercail. Et t'as intérêt à te tenir à carreaux. Sinon je te laisse tout assumer seul. »

Malgré ma sévérité, je n'étais plus en colère. Au fond de moi, j'étais même plutôt content, satisfait. Je voulais croire que j'avais réussi, même un peu, à remettre Neil en direction du droit chemin. Oh, il n'y était pas encore, sur le droit chemin, loin s'en fallait. Mais il suivait le panneau doré.

Le tenant fermement par le bras, je le conduisis dans le couloir.

« Ma directrice me demande de le ramener à la prison. Sur ordre de votre chef. Foutez moi la paix. »

D'un pas rapide, j'entraînai Neil vers l'escalier et la sortie, là où nous attendait un fourgon de police. D'après ce que j'avais compris du peu qu'Isaac et moi avions été informés, il était fort probable que Neil ait été envoyé dans une autre prison, temporaire. Et ça, ça sentait mauvais. Genre l'exécution. J'étais décidé à faire en sorte que ça n'arrive pas.
Après que nous ayons dévalé une volée de marches, je lui murmurai sur un ton qui ne tolérait aucune réclamation.

« Je te jure que si tu tentes quoi que ce soit je t'arrache la tête moi même. Boucle la juste et tiens toi tranquille. Je suis probablement en train de te sauver la vie. Alors si tu veux crever, c'est le moment de me le dire. »

J'avais prévu d'entraîner Isaac avec moi dans le fourgon. Il conduirait et je surveillerai L1233. Fleming ramènerait la voiture avec laquelle ils étaient venus. Nous irions directement à DearDeath. Neil serait protégé. Il serait déjà derrière des barreaux, quel intérêt de l'emmener ailleurs. On l'oublierait peut être. On oublierait qu'il méritait la mort.
Je ne pensais pas qu'il méritait le moindre pardon mais... Mais merde ! Il était si jeune. On pouvait le retenir. On pouvait en faire quelque chose. J'étais persuadé qu'avec beaucoup de travail, il pouvait finir par retourner vivre parmi les hommes. Parce que merde ! Il ne devait pas avoir plus de vingt ans ! Et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Junior. A ce que je ferai si c'était lui qui portait le matricule L1233.
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Neil Cian
L1233 - Tueur en série
Neil Cian

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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' Icon_minitimeDim 25 Mai - 18:03


Je garde la tête entre mes mains alors que Georges m'intime de me calmer. Putain mais comment je peux me calmer, ça fait quatre ans que j'ai pas pleuré ! Il est marrant, lui, et c'est pas en prenant une voix de soprano que ça arrangera la chose.
Il s'avance dans la chambre et se met à fouiller un peu partout pendant que je continue de sangloter comme un pauvre gosse. Bien que la crise soit passée, je suis incapable de faire cesser de couler les larmes, c'est comme si la tuyauterie avait éclaté.

Quand je sens le contact du gardien qui me détache du lit, je me crispe et me rends compte que je me suis tout de même fait assez mal en tirant. Levant la tête, je m'arrête de pleurer en comprenant qu'il est en train de me soigner, sans grande douceur mais tout de même en train de me soigner. Pourquoi fait-il ça ? Pourquoi se donne-t-il du mal ? Il me dit qu'agir ainsi me rend pitoyable, et je détourne la tête à cette remarque, vexé. Comme si je le faisais exprès. Et puis, de toute manière, je ne recherche aucune sympathie, de la part de personne. Je suis seul, j'ai toujours été seul, depuis la mort de mon frère, donc la sympathie, je n'en ai que faire.
Je n'ai même pas envie de me débattre lorsqu'il me menotte et me fait me lever, me contentant de fixer le sol. Je frotte mes joues encore trempées de larmes sur sur mon t-shirt, ignorant sa remarque. De toute manière, au point où j'en suis, je ne peux plus faire grand chose pour m'enfoncer encore plus. Il suffirait que je me mette à chanter ou à rire pour qu'on me tue sur le champs, et même si ça réglerait bien des problèmes, j'admets ne pas avoir spécialement envie de mourir. Même si le fait d'avoir encore loupé mon évasion est absolument insupportable.

S'il ne me tenait pas fermement par le bras, je serais tombé de nouveau tant mes jambes sont flageolantes. En fait je crois qu'il ne se rend même pas compte que sans lui, je n'avancerais même pas. Même quand on passe devant les flics, je ne lève pas la tête alors que je sens pourtant leur regard lourd de reproche posé sur moi. Georges impose aussitôt son autorité, décrétant qu'il me ramène à DearDeath, et les deux types ne répondent rien du tout. Je devais partir avec eux, pourtant, non ?

Dans l'escalier, ce que me chuchote le gardien me fait un effet bizarre, et je lève la tête pour le regarder, interloqué. Ce n'est pas tant par sa menace, mais par le fait qu'il affirme être en train de me sauver la vie. Je ne dis rien et me contente de secouer mollement la tête alors qu'il m'entraîne au fourgon. Non, pas de connerie pour cette fois. J'en ai assez fais pour aujourd'hui.
À l'extérieur, Isaac nous attendait, les bras croisés et la clope au bec. Il paraît en colère, lui aussi, mais ne laisse rien paraître. Quand il nous aperçoit, il écrase sa cigarette et s'approche, les yeux rivés sur l'épaule de Georges :

- Alors, ça va ? Je suis désolé, j'ai été surpris, je pensais pas qu'il aurait le culot de faire ça. On l'embarque, du coup ?

Une fois à l'intérieur, je demeure encore une fois silencieux, étrangement honteux. Tout à l'heure, ça pouvait se comprendre, j'étais quand même à moitié sur le bottes de Georges et si j'avais voulu le supplier de rester avec moi, je l'aurais fais sans hésitation. Du coup, maintenant, j'ai peur d'affronter son regard, alors je préfère ne rien dire, exprimant secrètement une profonde gratitude envers lui.
Je déglutis et ignore le picotement sur ma joue, probablement dû à la claque qu'il m'a asséner plus tôt. Avec les marques de brûlures, en dessous, j'ai d'autant plus mal, mais tant pis. Je l'admets que je l'ai bien mérité, celle-là.

J'ai envie de lui poser pleins de questions, savoir pourquoi il se fait autant de mal pour moi, pourquoi il n'a pas laissé les flics m'emmener et d'autres encore, mais je n'ouvre pas la bouche. J'ai peur de me remettre à pleurer, ou de m'en reprendre une. Je n'ai jamais été autant silencieux, je crois, et intérieurement, mes sentiments n'ont jamais été aussi variés, aussi mélangés.

- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ?


Il faut que je sache. Il doit bien avoir une raison concrète, genre de l'argent en moins sur le salaire à chaque détenu évadé ou une connerie de ce genre.
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