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 Look at the way she shakin'

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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeDim 25 Mai - 22:25


Nous arrivâmes à rejoindre Isaac sans encombre. Bien, il avait donc décidé de se tenir tranquille. A moins qu'il ait prévu de me foutre un coup dans le tibia une fois dehors pour se barrer en courant. Il aurait à peu près quinze secondes avant qu'un flic lui tire une balle dans la tête. Et là, plus de Neil Cian. Plus d'emmerdes. Une vie en moins.
En nous voyant approcher, Isaac se redressa, sur ses gardes, comme il devait normalement l'être en présence d'une personne dangereuse dont il était responsable. Sa clope alla s'écraser sur le bitume du parking et il s'excusa pour mon épaule.

« Ca va, c'était pas ta faute. Tu as fait du bon boulot. »

Je lui tapotai l'épaule pour le rassurer. J'étais sincère mais j'avais aussi une autre idée derrière la tête, alors je ne voulais pas me le mettre dans le collimateur. Il devait assurer pendant encore deux heures.

« On va ramener L1233 à la maison. Avant que les flics l'emmènent on sait pas où pour faire on sait pas quoi. Vire moi ce guignol en costume bleu et prends sa place. Je vais à l'arrière avec notre rat. »

Mon ton était léger, moqueur, mais mon regard lourd de sous entendus. Isaac avait compris et il souriait. Il semblait trop content de blouser les policiers. J'ignorais pourquoi, il avait peut être un passif difficile avec eux ou bien il ne les aimait juste pas, par principe. De toute façon, je n'en avais rien à foutre, du moment qu'il faisait ce que j'attendais de lui.
Fleming, au loin, croisa mon regard. Il me fit comprendre par gestes qu'il ne savait pas quoi faire, qu'il ne pigeait rien à la manœuvre. Je lui désignai la voiture par laquelle il était arrivé avec Isaac. Un signe de tête de sa part pour confirmer qu'il avait reçu l'ordre et je me détournai de lui. Pour pousser Neil à l'intérieur du fourgon. Isaac c'était installé au volant, je refermai la porte avec mon bras non blessé et m'assis en face de L1233. Le moteur démarra et le véhicule s'éloigna.

Comme je n'avais rien à faire d'autre, je me mis à observer Neil. De toute façon, il était trop occupé à se lamenter sur son sort pour remarquer la direction de mon regard. Enfin, il me semblait qu'il se lamentait, intérieurement. Il en avait tous les signes physiques et dans tous les cas, il ne semblait vraiment pas dans son assiette. Il en avait subi pas mal aussi, physiquement. Ca ne devait pas aider à se sentir bien dans sa tête.
Il brisa de lui même le silence de la cabine arrière – Isaac ne se privait pas de country à la radio – en me demandant pourquoi je faisais tout ça pour lui. Je gardais le silence pendant deux longues minutes. Pas parce que je ne savais pas quoi dire, mais parce que ça me surprenait qu'il me pose cette question.
Je me penchai en avant, au dessus de mes cuisses, mon bras gauche en appui sur l'une d'elles.

« C'est pas évident ? »

Non, ça ne l'était pas, apparemment. Je fis la grimace, dégoûté par une telle éducation.

« D'abord, parce que c'est mon job. Je t'ai laissé filer, j'en suis responsable, je dois te ramener au bercail, sain et sauf. Ensuite... Personne ne mérite de mourir aussi jeune que toi. Enfin si, y'a sûrement quelques terroristes dans la monde, surtout dans certains pays, qui mériteraient la chaise ou l'injection. Mais pas toi. Toi tu es un citoyen américain perturbé. Tu as besoin d'être recadré. C'est à ça que sert la prison. Maintenant, si tu fais pas d'effort, tu reverras jamais la civilisation. Ou tu mourras prématurément. »

Je pris une pause pour me redresser.

« Et ça je ne le permettrai pas. »

Un cahot de la route me fit légèrement chanceler sur mon banc. J'espérais que personne ne nous rattraperai avant que nous ayons franchi les grilles de la prison. Je ne supporterai pas d'assumer toutes mes conneries du jour pour qu'au final, elles n'aient servi à rien.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeDim 25 Mai - 23:25

Je finis par oser lever la tête pour affronter son regard, attendant une réponse à ma question. Je dois avoir une bonne tête de taré, tiens. Si j'avais eu les mains libres j'aurai apprécié ramener mes cheveux en arrière, car ils me collent à la peau à cause de la transpiration et des larmes. Il est loin le temps où Neil souriait tout le temps et lançait des blagues pas drôles à tout bout de champs.
Sans détacher mon regard de celui de Georges, j'appuie ma tête contre le rebord, secouant la tête à sa question. Il a l'air réellement surpris que je ne sois pas capable de déduire la réponse à mon interrogation. Je ne suis pas brillant, hein. Mon nom signifie peut-être 'lumière' mais ce n'est pas pour autant que j'en possède l'éclat.

Il me dit que je ne mérite pas de mourir. Que j'ai simplement besoin d'être recadré. Sur le cul, je le regarde longuement. Il est bien la première personne qui pense que je ne mérite pas la mort. Je n'arrive pas à savoir s'il est sincère. Le ton qu'il prend est solennel, digne d'un grand film américain. On dirait qu'il surjoue chacune de ses réactions, c'est perturbant.

Il vient de m'expliquer, pourtant, je ne comprends toujours pas. Ses argument ne sont pas réellement valables, et je me demande s'il sait ce que j'ai fais pour penser ça de moi. Il était pourtant là tout le long de mon évasion, du début à la fin, il a tout vu, et ça n'a pas l'air de le perturber. J'ai juste l'impression qu'il me voit comme un enfant qui aurait volé un paquet de bonbons au supermarché.

M’affaissant un peu plus sur moi-même, je fais la moue. Cet homme est vraiment incompréhensible. Y'a vraiment des personnes que je n'arrive pas à saisir, comme Basile. Ils paraissent trop gentils pour être honnêtes. Enfin, dans le cas du cuisinier, ça devient carrément maladif. Il est gentil et naïf. Quand à Georges, il est gentil, naïf, mais si on fait quelque chose de mauvais, il nous défonce notre gueule. Ma joue s'en souviendra toute sa vie.

- Oui mais ça t'apporte rien de faire ça, remarquai-je après un silence. Au contraire. Si les flics débarquent, c'est vous qui êtes dans la merde. Moi, j'ai plus rien à perdre, mais toi ? Ton acte peut passer pour de la complicité. Du début à la fin.

Je ne sais pas ce que je veux qu'il comprenne, ce qui serait stupide, c'est qu'il soit d'accord avec moi et que du coup, il me livre à la police sans plus de questionnement. Mais s'il est aussi intelligent qu'il n'en a l'air, il devrait être conscient de tout ça. Et franchement, ça m'embêterait qu'il se fasse choper par ma faute. Parce qu'il s'est déjà assez impliqué dans ma cause alors qu'il ne me connaît même pas.
Du bout du pied, je fais bouger un caillou qui s'est infiltré dans le fourgon, et me mords la lèvre, relevant la tête vers lui.

- Tu dois avoir un enfant pour t'occuper de moi ainsi. Si tu avais été seul, tu n'en aurais que faire que je meurs. Ou alors, un petit frère ou une petite sœur de mon âge. Tu l'imagine à ma place, non ?


Ça ne part jamais d'un vrai bon sentiment. Il se déculpabilise simplement en se disant qu'ainsi, il reste juste avec tout le monde, sans préférence.
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Georges I. Joe
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Mai - 14:49


Mes paroles eurent pour effet de faire fondre Neil, qui s'affaissa sur lui même comme s'il était soudain soumis à une chaleur excessive. Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre sa réaction. Il faisait une de ses têtes... Quoi, il n'était pas content ? Alors qu'il aurait dû sauter de joie en apprenant que quelqu'un se souciait un tantinet de lui. Pourtant, tout ce qu'il trouva à me dire, au lieu de me remercier, ce fut des doutes. Il essayait de me faire changer d'avis alors ? Quoi ? Il voulait me prouver que je n'étais aussi bon seigneur qu'il paraissait ? La colère grimpa en moi. Non, je n'avais aucun intérêt. Isaac non plus. En effet, nous allions payer pour lui.
Le silence s'installa, je ruminais mes pensées, ses paroles. De la complicité, hein ? Pauvre type. Il aimait vraiment s'enfoncer dans sa propre merde.

Je ne dis rien, jusqu'à ce qu'il reprenne lui même la parole. Pour se mettre à faire des suppositions sur les raisons qui me poussaient à lui venir en aide. Mais je ne commettrai pas l'erreur de lui en apprendre plus sur ma vie. Je n'oubliais pas qu'il était un détenu et ne lui fournirai aucune arme dont il pourrait se servir contre moi.

« Et même si c'était le cas, est ce que ça changerait quelque chose ? Nos choix sont dictés par ce que l'on nous enseigne, notre morale et nos expériences. Est ce que ça fait de moi quelqu'un de moins bon si j'agis bien parce qu'il m'est arrivé une certaine chose ? Je ne crois pas, au contraire, j'agis en toute connaissance de cause et non par un principe creux. Tu n'as pas à me juger et à décider que si je n'ai pas vécu certaines choses, cela fait de moi quelqu'un d'horrible. A l'âge de cinq ans je n'en aurai pas rien eu à foutre que tu meurs. Et tu sais quoi, kid ? Aucune personne censée ne s'en fout. Médite là dessus. »

Je toquai à la vitre qui nous séparait des sièges avant.

« Hey, Isaac. Fais demi tour. On va le donner aux flics finalement. »

Pendant que mon collègue négociait un demi-tour sur la route, heureusement vide de monde, je croisai les bras et défiai Neil du regard. Oui, je l'avais fait. Oui, c'était en train de se passer. Il avait joué avec ma patience et avait décidé de ne pas accepter mes actes pour ce qu'ils étaient. Il refusait de croire que je puisse me faire du souci pour lui.
Le truc, c'était que ma compassion tenait à un fil. Après tout, il ne représentait rien pour moi, pas concrètement. Et je n'irai pas foutre ma vie en l'air pour un meurtrier qui refusait tout bonnement la rédemption.
Je ne l'obligerai pas à accepter mon aide. Il était temps que Neil Cian assume ses choix.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Mai - 20:40

Je fais un peu teinter mes menottes, fixant Georges d'un air vide. Ma question peut paraître froide, voir arrogante, alors que le but n'est absolument pas celui-là. En fait, il n'y en a pas. Après l'éclat d'émotions de tout à l'heure, j'ai la sensation de ne plus rien ressentir. Je suis juste sceptique sur le fait que quelqu'un puisse agir de manière foncièrement gentille. Rien que le mot me paraît hypocrite.

Finalement, mon gardien attitré daigne me répondre et j'écoute attentivement, gravant de ses mots dans ma petite tête. Ce qu'il dit se défend plutôt bien, mais je ne cautionne pas vraiment cette façon de penser. L'homme agit toujours d'abord en son propre intérêt, et pour les autres, après, s'il en reste bien sûr.

- J'ai jamais dis que t'étais horrible, bougonnai-je, en manque d'argument.

Et il affirme ne pas en avoir rien à foutre que je meurs, et une fois de plus, je demeure perplexe. Si aucune personne censée ne se fiche de ça, alors je suis complètement taré, mais ça n'est plus vraiment un scoop.
Je déteste la manière qu'il a de me parler, je me sens automatiquement diminué, et ce n'est pas que parce qu'il m'appelle 'kid'. C'est toujours mieux que 'le mioche'.

Quand il toque à la vitre, je détourne la tête, contemplant les deux portes blindées, avant d'écarquiller les yeux quand ce qu'il demande à Isaac me parvient aux oreilles. Pardon ? Il ne va pas changer d'avis du tout au tout, quand même, si ?
Le voilà qui s'installe et me fixe, fier de lui. Je lui jette en retour le regard le plus noir dont que je suis capable alors que le conducteur fait demi-tour. Il ne va pas oser. Il n'a pas fait tout ça pour me livrer aux flics par simple provocation. C'est juste ridicule.

Ma première envie est de céder à ma bouffée de panique et de le supplier de ne pas faire ça. Au lieu de ça, je soutiens son regard, me redressant un peu, dignement, et me mords les lèvres. Il veut quoi ? Que je lui lèche les bottes ? Franchement, le choix est dégueulasse : aller chez les poulets, ou retourner à DearDeath ? Le pire est évidemment la première option, car je suis conscient que je risque d'être condamné à mort, alors qu'au pénitencier, je vais juste moisir en cellule jusqu'à la fin de mes jours. C'est un peu comme choisir entre un sachet de brownies et un paquet de bonbons qui piquent. Mais du côté pas cool de la chose.

En me passant la langue sur mes lèvres, je sens un goût un peu métallique sur ma langue et me rends compte que je saigne encore du nez. Je renifle un peu avant de m'essuyer sur mon t-shirt, mon attention tout de même focalisée sur Georges. Il va bien finir par se résigner de toute manière, pas d'inquiétude.
Mais au fur et à mesure que le véhicule avance, je doute de plus en plus, et ma jambe remue nerveusement alors que mon nez continue de pisser le sang, pourrissant une bonne fois pour toute le vêtement volé. Peut-être que finalement, Georges va oser aller au bout de sa provocation. Et si je continue de faire le fier, je ne donne pas cher de ma peau.

Au loin, des sirènes de police me parviennent, et j'ai la désagréable impression qu'elles sont là pour se foutre de moi. Putain. Je hais ce genre de situation où je n'ai pas d'autre choix que de m'aplatir, de ramper devant quelqu'un.

- Okay, okay ! C'est bon, j'ai compris, t'as raison sur toute la ligne. Fais-moi retourner à DearDeath.

Autant que me rendre ainsi est loin de me faire plaisir, mais au moins, je connais cette prison, et je peux toujours monter d'autres plans pour me tirer, plus tard. Quand mon séjour en salle d'isolement, ou pire, sera terminé.
Ce putain de gardien me fait tourner en bourrique, c'est absolument énervant, même si c'est à peine le prix à payer pour l'avoir trompé du début à la fin.

Un léger grondement de colère m'échappe et je me laisse glisser de la banquette pour me retrouver par terre, les jambes ramenées contre mon torse. Bordel si j'avais pu je lui aurais fais ravaler sa belle gueule d'américain. Bon, au moins, comme ça, mon coup de déprime a disparu aussi vite qu'il est arrivé. Faut bien relativiser.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Mai - 21:14


Neil me répliqua qu'il n'avait jamais dit que j'étais quelqu'un d'horrible. Non, en effet. Mais c'était ce qu'il sous-entendait. Que si on avait pas de raison de vouloir sauver la vie de quelqu'un, alors on en avait pas envie. Ce qui faisait du « on » en question, selon moi, quelqu'un d'horrible. Mais je ne pris pas la peine de le lui expliquer. J'avais fini par comprendre que L1233 était enfermé dans une logique non évolutive, non soumise à l'environnement extérieure. J'avais déjà croisé des cas comme le sien quand je bossais au SWAT. Les experts du profilage utilisaient souvent des termes comme ça pour décrire les cibles à abattre. Je n'aimais pas trop ces types à l'époque, je me disais qu'ils nous laissaient tout le sale boulot alors qu'ils se contentaient de babiller sur la psychologie d'un homme qu'ils ne connaissaient pas. Aujourd'hui, je me rendais compte que j'avais sans doute eut tort de penser ainsi. Mais j'étais jeune à l'époque, je me soulevais contre tout et tout le monde. Je doutais d'absolument tout ce qui m'entourait. Mes seuls repères étaient les ordres qu'on me donnait et les procédures imprimées dans ma tête.

Le temps passa. A la fois lentement et trop rapidement. La route défilait sous nos pieds, je devinais l'asphalte noir strié de jaune. Et Neil ne se décidait pas. Mon cœur battait trop vite et je devais lutter fortement contre ma nervosité, ne pas montrer dans quel état intérieur je me trouvais. Je regardais Neil, je voyais son sang couler. Mais je ne faisais rien, je ne disais rien. Parce qu'il ne voulait pas que je l'aide. Sans doute avait on toujours pris toutes les décisions à sa place, sans jamais lui laisser le choix. Il avait eut tout, tout cuit dans le bec. Ca, c'était bien. Mais aucune prise sur sa propre vie, son destin. Ca, c'était beaucoup moins bien. Alors il avait sombré dans la drogue et avait fini par tuer. Peut être sous l'influence de certaines substances, peut être juste dans un accès de rage, un ras le bol. Pour avoir enfin le contrôle sur quelque chose. Et puis, on lui avait enlevé ça en le foutant en tôle, en contrôlant chacune des heures de sa vie, tous les jours, tout le temps. C'était ainsi que je m'imaginais être la vie de Neil Cian.
Il était un oisillon et quelqu'un devait le pousser du nid. Soit il s'écraserait au sol comme une merde, soit il s'élèverait, un peu. Juste un peu, mais ce serait déjà ça.

Nous entendions les sirènes de police. Pourquoi ? Je ne pouvais pas voir au dehors mais j'espérais que nous n'étions pas proches de l'hôpital, parce que sinon, ça voudrait dire qu'ils nous recherchaient. Merde alors...
En tout cas, Neil se réveilla à ce son. Il me donna raison et me demanda de le faire retourner à DearDeath. Je ne pus m'empêcher de sourire, satisfait et un peu heureux aussi, pour lui. Je tapotai à nouveau sur la vitre.

« Hey, le kid veut retourner à DearDeath finalement.
-'Tain les mecs, c'est la dernière fois j'espère. J'en ai ras le cul. En plus y'a des flics partout, je sais pas pourquoi. Je vais devoir faire le tour. »

Il continua donc tout droit au lieu de refaire son demi-tour serré en plein milieu de la route. Au premier croisement, je sentis le fourgon tourner à gauche. Bien. Nous allions de nouveau en direction de DearDeath. Pour de bon, cette fois, je l'espérais.

Lorsque nous cessâmes d'entendre les sirènes des voitures de police, je me levai de mon banc, à moitié penché, et m'approchai de Neil. De ma poche, je sortis un mouchoir en tissu, à motif écossai, et lui essuyai le nez. Il ne supportait peut être pas le calmant que lui avait administré l'infirmière... Ah, non. J'avais oublié qu'Isaac n'y avait pas été de main morte, et moi non plus d'ailleurs. Tout ça avait dû secouer ses sinus, au pauvre garçon.


Le fourgon entra dans la cour de DearDeath environ deux heures de country plus tard. Moi qui aimais jusque là en écouter de temps à autre, j'allais faire ceinture pendant de longs mois. Isaac aimait un peu trop ça, ou alors il n'avait pas su comment changer de station.
Nous amenâmes Neil dans sa cellule et je tins à faire partie de l'escorte. Jusqu'au bout. Quand il fut à l'intérieur, avec un uniforme de rechange dans ses mains libérées, je lui tendis mon mouchoir, celui qui était plein de son sang.

« Garde le. Et pense à le laver la prochaine fois que tu feras la lessive. »

Je fis volte face et au bout de trois pas, lui fis un signe de la main par dessus mon épaule, sans me retourner.

« A plus tard, kid. »

Je descendis les marches rapidement, en direction du bureau des gardiens. Après un salut rapide pour mes collègues, qui louchèrent un peu sur la tâche de sang qui maculait ma chemise au niveau de mon épaule, je fonçai sans m'arrêter sur le casier des formulaires vides. J'en pris plusieurs. J'allai avoir pas mal de paperasse.
En me retournant, je vis remarquai que Sadwood était dans la pièce. Je marquai un temps d'arrêt, hésitant. Elle n'avait pas remarqué ma présence. … Non, plus tard, décidai je. Pour le moment, je n'avais pas les idées claires.

Je sortis de la pièce pour me rendre au bureau de la directrice. J'allais douiller sévère.
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MessageSujet: Re: Look at the way she shakin'   Look at the way she shakin' - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Mai - 17:45

Le voici, fier d'être parvenu à me faire capituler. Et moi, je continue de faire la gueule, parce que je déteste m'avouer vaincu. Enfin, aujourd'hui, je n'ai pas eu le choix. Georges a fait preuve d'un chantage totalement odieux. L'essentiel est tout de même que la voiture fait demi-tour, et intérieurement, je soupire de soulagement. Voilà. Ce n'était pas si compliqué que ça, finalement.

Quand Georges se penche sur moi, je recule vivement la tête, me cognant contre la banquette. C'est un truc de fou, avec lui, je suis encore plus sur mes gardes qu'avec d'autres personnes. J'ai toujours l'impression qu'il va tenter de m'arracher la tête ou qu'il va m'en retourner une de nouveau.
Mais une fois de plus, je suis surpris par son geste, et reste donc à le dévisager pendant qu'il m'essuie le sang. Je ne le comprends pas. Pourquoi se montre-t-il si attentionné ? Il n'est vraiment pas obligé de faire ça, mais il le fait. C'est limite … touchant. Ça m'agace de devoir les reconnaître, mais oui, je suis touché par le geste.

Le reste du trajet se passe silencieusement. Je n'ose plus le regarder dans les yeux. Je n'ai pas l'habitude d'avoir affaire à des personnes capables d'agir sans intérêt. À par Georges, je ne connais que Basile. Et encore, je ne suis même pas sûr qu'il agisse réellement sans arrière-pensées.
Je songe à tout ça alors qu'on me ramène en cellule, et mon cœur se sers lorsque je croise des visages de détenus familiers. J'ai envie de pleurer. Mon évasion a encore foiré, et me voici de nouveau enfermé. Retour à la case départ.
Putain, j'ai l'impression de jouer à un jeu vidéo et de perdre toujours au moment critique, avant de pouvoir sauvegarder, et donc de devoir tout recommencer depuis le début. Sauf que c'est encore plus frustrant que dans les jeux.

On me détache les mains, et je me masse immédiatement les poignées endoloris avant de recevoir un uniforme. Un léger soupir m'échappe, lourd de désespoir. En levant la tête, je découvre Georges, qui n'est pas encore parti.
Je saisis le mouchoir, par réflexe, et jette un regard au gardien, sceptique. Que veut-il que j'en fasse ? Que je le garde en souvenir ? Que je le remercie pour son offrande ? Pas le temps de le questionner, il s'éloigne déjà, me saluant de la main, sans un regard, me laissant seul avec mes regrets, et mon mouchoir plein de sang.

Je n'ai pas envie de remettre l'uniforme. Pour l'instant, je suis bien, en jeans et t-shirt, ça me donne la sensation d'être encore un minimum libre.
Me laissant glisser contre le mur pour me retrouver par terre, je prends ma tête entre mes mains, désespéré. Je n'arriverai jamais à sortir. Y'aura toujours quelqu'un pour tout faire foirer.

- Hey, mec, t'en fais une tête, t'en as trop pris ?

Me redressant, je reconnais Kenjo, le grand black aux longues dreads que j'ai déjà vu. On a discuté, tout les deux, plusieurs fois. Et je crois que c'est l'un des seuls détenus pour lequel je porte un minimum d’intérêt. Je ne peux pas dire que je le porte dans mon cœur, mais ça s'en rapproche. Disons que s'il venait à mourir, je crois que ça ne m'embêterait un chouia.

- J'ai rien pris du tout. Je me sens pas bien.
- T'as voulu te tirer, encore.

Je hausse les épaules. Il s'assoit à côté de moi et fouille dans sa poche.

- Tu sais, mec, ça fait un moment qu'on se connaît, et tu sais que je t'apprécie. Non, vraiment, je t'apprécie. Et ça me fait chier de te voir comme ça.

Sans faire attention aux gardes qui peuvent débouler d'une seconde à l'autre, il coince une clope entre ses lèvres et l'allume, pas du tout méfiant. Après une longue inspiration, la fumée s'échappe, épaisse, et l'odeur me fait un peu tourner la tête. Kenjo tend sa cigarette dans ma direction alors que je repense à ce qu'il m'est arrivé. Il y a quelques heures, j'étais libre.

- Tiens, prends-ça. Tu te sentiras mieux.
- C'est quoi ?
- Prends.

Épuisé, je saisis la clope entre mon pouce et mon index. L'odeur me renvoie quatre ans plus tôt, et je tire dessus sans plus réfléchir. Ça ne peux pas me faire de mal, tant qu'aucun surveillant ne nous tombe dessus.

-END-

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