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 Semi-sweet return

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MessageSujet: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeDim 13 Juil - 23:17

. Semi Sweet Return .
~ rachel's song ~
B. Ducros – U. Gantley
Le soleil qui réchauffe ma peau me ferait presque me sentir mal. Je ne me suis jamais senti aussi mal sous le soleil du sud de la France. Généralement, ce soleil est du genre à me réconforter mais maintenant, il me donne presque la nausée. Je ne suis qu'un petit égoïste, c'est ce que je me répète depuis deux semaines. Parce que ça fait deux semaines que j'ai prit cette avion pour Paris sans prévenir personne, même pas Ulrick, même pas Luckas. Georges est le seul à savoir que je suis parti mais il sait juste que j'ai du partir en catastrophe. A cet instant, je pense qu'il était à des lieux de penser que je retournerais chez moi, surtout pour une durée aussi étendue.
Je laisse ma tasse remplie de chicorée à la table du jardin et je regarde à l'intérieur. Tante Jezabel est seule et elle parle au téléphone en souriant. De temps en temps, je la voix rire. Elle est si jolie avec ses rides au coin des yeux et sa silhouette élancée. Pompon est parti il y a deux jours, je suppose qu'elle doit lui parler. Je soupire et boit ma tasse rapidement avant d'ouvrir la porte fenêtre sans faire de bruit et de me diriger vers ma chambre. Elle n'est pas vraiment ma chambre, plus un lit accompagné de tout mon bordel mis ici vite fait. Il y a cette berceuse que ma mère avait acheté pour m'apaiser quand j'étais encore terrifié par le noir et ce bracelet qu'Emilie m'avait fait en ficelle de jardinage.
Je ravale un sanglot à grand peine et fixe mon téléphone posé sur ma table de chevet depuis que j'ai emménagé ici. Je devrais appeler Ulrick pour lui dire que je suis parti parce que ma mère est morte, que mon père m'a chassé, déshérité et a achevé tous mes rêves de diriger ce petit restaurant dans mon coin de paradis un jour, que je suis passé voir Emilie et que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, que j'ai prié à en faire saigner mes lèvres pour qu'elle se réveille, que je me sens seul, désespérément seul au monde, que j'ai eu des moments très dur et que je suis désolé de ne pas avoir pu appeler avant. Ma main s'avance doucement, lentement vers l'appareil que je n'ai pas rallumé après l'avoir éteint pour prendre l'avion. Mais elle s'arrête à quelques millimètres du téléphone et je serre le poing. Je ne suis pas prêt. Pas encore. Je vais attendre encore un ou deux jours pour être sûr.
Alors que j'allais prendre une douche avant d'aller au marché, Jezabel vient me voir et me dit qu'on a essayé d’appeler plusieurs fois de la part de mon lieu de travail. Mes yeux s'écarquillent et le temps qu'elle referme la porte je crois avoir loupé un ou deux battements de cœur. Je me sens mal, de plus en plus mal. Je ne peux plus reculer. Je dois me forcer. Alors je rallume mon téléphone et je secoue la tête doucement en constatant les nombreux appels et messages que j'ai reçu en deux semaines. Ignorant mes nombreuses notifications, j'appelle directement la directrice.

« Oh Basile, je suis ravi que vous ayez appelé. J'ai tenté plusieurs fois de vous joindre et votre père m'a donné le numéro de votre tante. Je sais que ces quelques mois chez nous ont été durs mais je vous assure que -
-Ma mère est morte, Ruth.
-Oh. Mes condoléances. Est-ce que vous comptez revenir ?
-Dans trois jours, le temps de régler quelques choses importantes. Je serais opérationnel vendredi.
-Bien. Je suis heureuse de l'entendre. A vendredi donc. »

Bêtement, j'ai failli souhaiter une bonne journée à McDaven mais seule la tonalité m'aurait répondu. La directrice n'a pas le temps pour des banalités. Je contemple une nouvelle fois mon téléphone et hésite à l'éteindre. Non, je dois appeler mon ami. Il le faut si je veux pouvoir me regarder dans une glace à nouveau. Je compose son numéro du bout des doigts et attends impatiemment qu'il décroche. Une fois que c'est fait, je lui annonce qui je suis et je déballe tout ce que j'ai sur le cœur, tout ce qui me travaille. Après avoir reprit ma respiration, je complète mon monologue par une phrase, juste un souffle. Mais je sais qu'il m'aura entendu.


« Et j'ai tellement d'autres choses à dire, tu me manques, Ulrick. »

Ma gorge se serre et, pour la première fois depuis un moment, je voudrais me laisser aller. Je me sens stupide d'avoir attendu aussi longtemps pour l’appeler. Je ne sais pas par où commencer alors je lui jette des informations aléatoires comme si cela pouvait me libérer de l’inexorable séance de pleurs qui nous attend à mon retour.


«  … et je me suis coupé les cheveux et fait tatoué le dos aussi. »


Jeudi soir. Je suis rompu, j'ai mal partout et j'ai envie d'un hamburger américain. Je suis passé chercher ma voiture chez Georges, je l'avais laissé là en partant. Il n'était pas là, il doit faire un service de nuit. Le soleil est déjà couché quand je me gare dans le petit parking de DearDeath . Je verrouille ma vieille 2CV et je rentre dans l'enceinte de l'établissement, présentant mon pass aux gardiens. Ils me reconnaissent à peine je crois et l'un d'entre eux me demande comment je vais. Il n'a droit qu'à une réponse évasive après laquelle je traverse la cour d'un pas morne et lent. Une fois arrivé au troisième étage. J'hésite devant ma porte puis frappe à celle d'Ulrick. Personne. Mais que font-ils tous ?! Je punaise une mot à sa porte lui indiquant de me retrouver à la salle de détente quand il pourra. Je l'attendrai. J
Comme je m'y attendais, la salle est vide à cette heure. Tout le monde dort, mange ou est sorti faire la fête maintenant. Tant mieux. Je me prépare un café que je sirote tranquillement, assis sur un vieux fauteuil défoncé. Est-ce que j'ai toujours ma place ici ?
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Ulrick Gantley
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeVen 1 Aoû - 13:06

Ma vie n'allait pas bien, c'était certain. Cette histoire avec Luckas n'était finalement pas résolue et mon manque de courage avait retenu mes pas jusqu'à sa chambre. Cette soirée l'autre fois aurait pu bien se terminer, mais je l'avais écourtée, préférant me précipiter au chevet de Liam, même bourré et en plein milieu de la nuit. Ce qui s'était passé ensuite dans la chambre de l'hôpital ne me laissait que des souvenirs flous, mais le sentiment que j'en avais était atrocement positif. Comment faire pour aller bien alors que rencontrer l'homme qui faisait battre mon cœur un peu trop fort était toujours si douloureux ? Alors que ce qui me faisait du bien était mal ? Il y avait de quoi péter un câble. La disparition soudaine de Basile avait rajouté à mon anxiété.
Mon ami était parti, semblait il, dans une inexplicable précipitation. Il n'avait même pas fait de valise. Et n'avait même pas emporté sa voiture. Au bout de deux jours sans le croiser, j'avais fini par mener ma petite enquête. En cuisine, personne ne l'avait vu depuis le dernier vendredi. La directrice n'avait aucune nouvelle. En sortant de son bureau après avoir tempêté de désespoir, complètement inutilement, j'avais décidé de prévenir la police pour qu'il soit déclaré disparu. Mais un large gardien aux cheveux décolorés m'avait intercepté, m'informant qu'il avait entendu mes cris. J'avais rougi et avait voulu m'en aller, mais il m'avait rattrapé avec une simple phrase : « Basile n'a pas disparu ».

Non, Basile n'avait pas disparu. Il avait reçu un mystérieux coup de téléphone alors qu'il était en week end chez monsieur Joe – le gardien – et était parti sans une explication. Au moins, personne ne l'avait agressé. Enfin, peut être que si, mais ce n'était pas ce qui avait causé sa disparition au moins. J'allai donc informer MacDaven à ce sujet et elle entreprit d'appeler Basile. Mais il y avait peu de chances qu'elle ait plus de succès que moi.
A partir de ce moment, je passai plusieurs heures par jour à tenter de le joindre, lui laisser des messages vocaux et des textos. Sans aucune réponse, jamais. Après une semaine et demi, je décidai de laisser tomber.

Basile me manquait et je m'inquiétais pour lui, mais j'avais aussi ma propre vie à mener. J'essayai de trouver du réconfort auprès de Luckas, mais je ne trouvai que Keila dans sa chambre. Et elle n'avait pas le temps de s'occuper de moi, je le compris assez vite quand elle se mit à tergiverser à tort et à travers au sujet d'un discours scientifique. Après ça, je n'osai tout simplement plus rejoindre la porte de mon gardien préféré. Je m'étais dit que c'était le destin qui nous empêchait de nous rejoindre, je ne le croisais même pas dans le reste du pénitencier.
Je voulus aller voir Neil. Cela faisait longtemps et nous n'étions pas vraiment proches, mais plus qu'avec beaucoup d'autres. Je ne réussis pas à lui mettre la main dessus et finis par abdiquer en faveur de Liam. Cachés dans la laverie, nous restâmes longtemps enlacés, moi pleurant sur l'épaule de mon grand frère. Mais je me refusai catégoriquement à faire quoique ce soit de plus. J'étais bouleversé et ne voulais pas risquer de le blesser une nouvelle fois. J'avais aussi sans doute envie d'avoir un frère normal.

Finalement, je me reportai sur la dernière source de bonheur éphémère que je savais pouvoir m'octroyer. J'appelai un service bien particulier et quelques heures plus tard, j'accueillis devant l'hôtel du village un jeune homme vêtu légèrement. Le prix pour une nuit n'était pas élevé, contrairement à celui des services du beau brun. Il était probablement d'origine russe et son histoire ne devait pas être jolie. J'encourageais ça. C'était mal. Je m'en repentis sous les coups de fouet et autres violences bienfaisantes.

Je fus réveillé par la sonnerie électro de mon téléphone portable. Je bondis presque sur mes pieds pour fouiller mon pantalon et sortir l'appareil d'une des poches. Quand je répondis, ce fut avec une voix pâteuse et après m'être mollement écroulé sur le lit. A mes côtés ne restait qu'un drap chiffonné. Je n'avais pas payé pour la compagnie nocturne.
La voix de Basile résonna à mon oreille. En la reconnaissant, j'écarquillai les yeux et sentis ma bouche se dessécher. J'étais envahi d'émotions contradictoire. Il y avait la joie et le soulagement de savoir qu'il était en vie, mais j'étais aussi en colère et ennuyé. Il ne m'appelait que maintenant et alors que je souhaitais juste dormir.

« Basile... Je suis content de t'entendre, vieux. »

Il m'apprit que sa mère était morte et beaucoup d'autres choses inutiles et auxquelles je ne prêtai pas attention. J'étais toujours en train de digérer la première information.
A la fin et après un silence que je ne réussis pas à remplir, il m'avoua s'être fait couper les cheveux et tatouer. Je lâchai une exclamation admirative. Il devait avoir de l'allure, c'était certain.

« J'ai hâte de te voir. Quand est ce que tu rentres ? »

Trois jours. Trois petits jours. Ca aurait dû suffire à me retenir.


Les prochaines soixante douze heures avaient été dominées par mon excitation. Je préparai la tenue que je porterai pour le retour de Basile, ce que je pourrai lui dire, la façon dont je cacherai mes propres problèmes pour un temps et les activités avec lesquelles je pourrai le distraire. Tout se passa extrêmement bien jusqu'au jour J.
Nous étions jeudi. Le soleil commençait à baisser doucement à l'horizon. L'avion de Basile était arrivé aux Etats Unis depuis une demi-heure. Je l'attendais dans le hall d'entrée, maîtrisant mal mon impatience. Je souriais même. Quand elle passa la porte.
Ce n'était pas Giulia, mais elle lui ressemblait fortement. A son uniforme, je reconnus une gardienne. Elle était accompagnée de Luckas, qui ne m'avait pas vu. Je me précipitai dans un coin d'ombre pour les observer. La femme souriait et déblatérait sans cesse, tentant sans doute de distraire l'Allemand, qui ne semblait pas plus heureux que ça. Mon cœur se serra et la jalousie monta. Je n'avais pas de raison. De toute évidence, il se fichait d'elle. Mais si ça avait été Giulia à sa place ? Est ce qu'il aurait réagit de la même manière. Il m'avait annoncé l'avoir quittée mais ils avaient un fort passé. Est ce que sa présence ne ferait pas retomber Luckas dans ses bras.

La déprime s'empara à nouveau de moi. Je me sentais sombrer. Dès que le couple eut disparu, je me précipitai dehors. Je pris une direction au hasard et me retrouvai dans le cimetière. Cimetière... La mère de Basile... Je devais être là pour mon ami. J'avais mis un des beaux costumes qu'il m'avait offerts pour l'occasion.
Une odeur de fumée m'intrigua et je me dirigeai vers la forêt. Cette partie n'était pas gardée, ce qui était étrange. Je sautai par dessus la clôture de barbelés, prenant soin de ne pas déchirer mes vêtements, puis suivis l'odeur.

Je finis par découvrir deux détenus fort musclés en train de tenter de mettre le feu à la forêt. Mais ils n'obtenais jamais que de la fumée. A leurs pieds, assommés, gisaient les deux gardiens chargés de ce secteur. Pourquoi ne pas s'enfuir ? Il y avait une surveillance plus importante un peu plus loin, surtout depuis cette histoire d'exercice des gardiens.
Sans y avoir réfléchi avant, je m'avançai vers eux :

« Qu'est ce que vous foutez ici ? »

Panique générale. Je n'étais pas de taille à lutter contre eux mais il me suffit de me mettre en position de boxe pour leur faire peur. Ils s'enfoncèrent dans la forêt en m'invectivant. Je me précipitai sur les gardiens afin de vérifier leur état de santé. Ca ne semblait pas trop grave mais je devais aller chercher du secours. Me relevant pour sortir mon téléphone et appeler l'infirmerie, je marchai sur une petite branche qui craqua sous mon poids. Je baissai les yeux et découvris une minuscule flamme sous elle. Quelques feuilles avaient pris, finalement.
Happé par la lueur dansante de la flamme, je lâchai mon téléphone et me plongeai dans les souvenirs désagréables de ces derniers jours. Je sentis quelque chose se briser en moi. Je portai la main à la poche intérieure de ma veste et saisit le paquet de cigarettes qui s'y trouvait. Puis je réalisai que ça ne suffirait jamais. Alors je saisis la branche et lui fit toucher la flamme. Il y avait peu de chances pour qu'elle prenne, mais je réussis pourtant. J'inclinai la branche pour qu'elle prenne plus et la jetai dans le bois, entre les arbres. Et me mis à fixer la forêt. Est ce que le feu allait bientôt en jaillir ?
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeSam 2 Aoû - 17:17


Est-ce qu'Ulrick va me détester ? Il n'a pas eu l'air de vraiment m'en vouloir quand je lui ai téléphoné mais il a eu du temps pour réfléchir au fait que je sois parti sans même l'avertir, que je l'ai abandonné en pleine crise de Luckas et que je n'ai pas eu la présence d'esprit de rallumer mon portable en descendant de l'avion. Oh, sans doute que j'y ai pensé mais que je n'ai pas voulu affronter les appels manqués et les textos. Je ne voulais pas affronter ceux que j'ai laissé derrière moi.
De toute façon, j'avais besoin d'être loin d'eux. Tous les problèmes de mes amis commencent à me ronger et je me sens de plus en plus mal quand je les vois. Je les identifie à leurs soucis – Luckas et sa fiancée, Ulrick et ses histoires de cœur, Neil et sa paranoïa envahissante – et je ne les vois plus comme des personnes. C'est triste à dire mais c'est affreusement vrai.
Est-ce que je suis trop égoïste à vouloir un peu penser à moi ? Je me mords la lèvre et j'attends encore dans la salle de détente. Je ne sais pas franchement ce que j'attends d'Ulrick mais rien que le voir pourrait me réconforter de la peine permanente que je ressens en ce moment. J'ai besoin d'un ami, d'un vrai en ce moment. J'ai presque un haut le cœur quand la porte s'ouvre sur une autre personne qu'Ulrick.
C'est Muni, une gardienne qui vient d'Amérique du Sud je crois. Elle est très gentille et quand elle me voit, elle me demande comment je vais, parce qu'elle ne m'a pas vu depuis un moment. Après un moment de silence, je souris faiblement et explique que je suis parti en vacances un moment sans m'étendre sur le sujet ou lui expliquer quoique ce soit. Après avoir échangé quelques banalités, je lui demande si elle sait où se trouve Ulrick et elle m'annonce qu'elle l'a vu se diriger vers la forêt.
Je me lève alors, un peu hésitant quant au fait de savoir ce qu'Ulrick est allé faire dans la forêt. Entre ce que j'ai lu de lui dans le dossier de l'autre jour et le ressenti que j'ai quand je le fréquente, je ne sais plus quoi penser de mon ami. Est-ce qu'il aurait viré de bord et serait devenu un criminel du temps où je suis parti ? Oh c'est sûrement juste pour se ressourcer qu'il est allé près de la verdure … n'est-ce pas ?
Je déglutis et remercie Mani de son service avant de m'en aller en coup de vent. Au passage, je reprends le mot laissé sur la porte d'Ulrick histoire de ne pas embrouiller les choses s'il revient avant moi. Je prends une veste dans ma chambre et je me rends à l'orée de la forêt et là je me sens comme un con. En fait, je ne sais pas du tout où il est et la forêt est putain de grande.
Soudain, une fumée noirâtre entre dans mon champ de vision et commence me piquer les yeux. Aussitôt, je tire mon mouchoir en soie de ma poche et le place devant ma bouche et mon nez. Je retire mes lunettes pour éviter la buée. Je vois un peu moins bien de près mais c'est sans doute mieux que des lunettes pleines de buées si je dois cavaler avec le feu aux fesses, littéralement. Du regard, je cherche une forme familière mais je ne repère pas Ulrick. S'il est parti, je m’enfoncerait dans l'incendie pour rien mais s'il est toujours là dedans, je dois aller le chercher, il est peut-être évanoui à cause de la fumée. Je dois prendre le risque.
Je prie pour qu'il tombe un déluge pour éteindre ce feu de forêt puis je m'enfonce dans la forêt en espérant trouver mon ami aussi vite que possible. En suivant le sens de la fumée, je tombe sur Ulrick qui semble pétrifié devant l'épicentre des flammes. Je le prends par la main et tousse un peu avant de réussir à formuler une phrase.


« Qu'est-ce que tu fais ? Il faut partir ! »

Je déglutis largement en remarquant les gardiens à terre.Il n'aurait quand même pas … Oh non Ulrick.... Je prends un des gardiens et le traîne par un bras faisant signe à mon ami de faire de même avec l'autre. Soudain, un orage éclate au dessus de nos têtes comme c'est souvent le cas avec les incendies de forêt . La pluie plaque mes cheveux et mes vêtements à ma peau mais l'instant de soulagement est de courte durée.
Vue l'ampleur de l'incendie d'origine, un simple orage ne suffira pas. Nous devons nous en aller et vite. Comme Ulrick ne semble pas vouloir bouger, je lui assène une claque magistrale qui lui fait faire trois fois le tour de son slip sans toucher l'élastique.


« Ulrick ne m'oblige pas à recommencer. Prends le deuxième gardien et suis moi. »

Je prends mon gardien en sac à patates et je nous éloigne du feu le plus possible, toujours droit devant écartant les branchages trempés et les évitant les feuilles qui me fouettent le visage de temps à autres. Et puis je me repose le dos contre un arbre quand mon mal de dos se précise trop. Sans faire attention à Ulrick, je saisis mon gardien par le col et le claque plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il émerge. Je dois hurler pour me faire entendre par dessus le vent assourdissant qui secoue les arbres et le tonnerre qui gronde, tout proche de nous.

« Vous pouvez marcher ? »

L'autre hoche la tête et je vais un peu plus loin chercher Ulrick qui semble avoir du mal avec son gardien. Je le décharge de son fardeau et le traîne par le bras en suivant le premier gardien. Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas s'occuper de mes problèmes pour une fois ?
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 15:27

Un choc me fit reprendre mes esprits. Entre le moment où j'ai vu une langue orangée jaillir du bois et celui ci, il y avait un grand noir dans ma mémoire. Je battis plusieurs fois des paupières pour chasser le trouble qui fausse ma vue, puis je finis par comprendre que ça ne venait pas de moi. Un écran de fumée m'enveloppait. Sans trop savoir comment, je m'étais enfoncé entre les arbres. Les deux gardiens étaient allongés derrière moi, une pluie torrentielle s'abattait sur la forêt en flammes et... Basile se tenait devant moi. Ma joue gauche me picotait et je devinai, à son expression furibonde, que c'était mon ami qui en était la cause. Qu'est ce que j'avais fait bon sang ?
Basile partit et je pris quelques secondes pour balayer l'incendie du regard. Je me remplis d'effroi. J'étais vraiment à l'origine de tout ça ? Mais qu'étais je devenu ?

Je fis volte face et rencontrai le corps inanimé de l'un des gardiens assommés. Le saisissant par les aisselles, je tâchai de le traîner derrière moi. Mais mes chaussures n'agrippaient absolument rien. Pire, les semelles glissaient sur le sol boueux. Je tombai plusieurs fois, me recouvrant de terre détrempée et de feuilles recroquevillés. J'allai être dans un bel état en sortant de cet enfer.
La présence de la fumée était de plus en plus inquiétante. Je toussais maintenant et mes yeux me piquaient affreusement. Je commençais aussi à avoir beaucoup trop chaud. Heureusement, Basile vint à ma rescousse. Je vis l'autre gardien sur pieds. Tous les trois, nous réussîmes finalement à extirper le quatrième homme, toujours inconscient, de la forêt en flammes. Le gardien sur pieds appela sur sa radio pour signaler le sinistre et je me laissai tomber au sol, la tête entre les mains. Ce qui me peinait le plus était l'état dans lequel j'avais mis mon beau costume.

Je relevai la tête et croisai le regard de Basile. Je pris alors la mesure de ma connerie, pleinement. J'éclatai en larmes et me relevai, titubai jusqu'au Français et me jetai dans ses bras, pour le serrer contre moi le plus fort possible. Peu m'importait que nous soyons sales. Je hoquetai mes piètres excuses :

« Pardon, Basile, pardon... Je suis tellement mauvais. »

Je sanglotai encore un peu sur son épaule, puis me redressai pour lui faire face.

« Je ne recommencerai plus, je te le jure. »

Le gardien vint me trouver et me remercia de les avoir sauvés de ces deux détenus qui avaient tenté de s'enfuir. Il pensait retrouver leurs corps calcinés dans la forêt, à cause de leur propre connerie. Il dit ne pas comprendre pourquoi ils s'étaient eux mêmes tendu un tel piège, mais que les prisonniers d'ici n'avaient de toute façon pas toute leur tête.


Basile et moi n'avions ensuite pas trop eut le choix. On nous força à rentrer à l'intérieur du bâtiment, puis à nous reposer dans nos quartiers. Machinalement, nous montâmes donc jusqu'au deuxième étage, réservé au personnel. J'avais envie d'un bon bain.
J'ouvris la porte de ma chambre et retirai ma veste, que je jetai négligemment sur mon lit. Elle était malheureusement foutue.

« Je vais me doucher, fis je en commençant à déboutonner ma chemise, sans complexer à cause de la porte ouverte. Tu... Tu veux venir ? »

Je rougis un peu et restai de dos pour Basile. Il pouvait bien prendre mon invitation comme il voulait. En tout cas, nous avions besoin de nous laver. Ensuite, nous pourrions parler. De tout, absolument tout, ce que mon ami voudrait.
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 18:16


Je frissonne doucement, tout ce que je voulais c'était prendre un thé ou un café et … parler, me livrer, me sentir bien. Au lieu de ça, j'ai gagné une tenue de foutue, de la boue dans mes cheveux et une foulure à la cheville gauche. Plus que tout, je voudrais être tranquille et me lover contre quelqu'un qui me comprendrait vraiment, au coin d'un feu. Huh, comme si c’était possible. Personne n'a envie de m'écouter.
Je ne veux même plus penser à ça. Juste … me laver, me coucher et ne plus penser à rien, dormir jusqu'à demain. Je sais faire semblant d'être heureux, je dois juste me réhabituer à cet air vicié et ces murs froids qui pénètrent mon âme et me rendent si … fade. Je dois bien m'y habituer puisque je n'ai plus le choix. DearDeath est le seul emploi que je pourrais jamais avoir, mon père m'a déshérité et je n'ai plus nulle part où aller.
Un peu mélancolique et un peu agacé, j'obéis aux gardiens et je rentre avec Ulrick à l'intérieur du pénitencier. Peu importe maintenant si je voulais sortir ou pas, je n'ai plus le choix. Confinement obligatoire, pour le bien de tous. Comme si j'en avais quelque chose à foutre. Je m'en fiche de tout maintenant. En jetant un regard peiné à Ulrick, je constate qu'il va bien. Son costume moins mais cela n'importe pas. Plus rien n'importe à mes yeux. Ni ses pleurs, ni mes états d'âmes.

L'eau chaude coule sur mes membres endoloris par l'effort. Je n'ai pas fait de sport depuis la fois où j'ai failli mourir d'asphyxie chez Georges et je crois que j'ai un peu trop bien mangé chez ma tante, pour compenser la perte émotionnelle. Je ne sais pas pourquoi ni comment je me suis retrouvé dans le même compartiment de douche qu'Ulrick. Toujours est-il que je lui frictionne les cheveux avec douceur sans avoir honte pour une fois de ma nudité. C'est étrange.


« Ne fais plus de bêtises comme ça, Ulrick … Je ne veux pas te perdre aussi. »

Mes mains quittent ses cheveux pour venir savonner son dos et j'embrasse doucement une épaule mouillée sans même en avoir honte. Avec Ulrick j'ai le sentiment de ne pas devoir me retenir.

« Hey Ulrick, dans trois jours c'est mon anniversaire. Tu voudras qu'on aille quelque part ? Juste toi et moi. »

Sans ambiguïté. Mais Ulrick est le seul ami dont je sois assez proche pour le voir à mon anniversaire. Luckas est un ami dont la valeur est sans limite à mes yeux mais je ne sais pas si je suis prêt à lui reparler après cette soirée désastreuse au bar. Pompon a promit de venir dans une semaine pour m'apporter ''le meilleur cadeau du monde'' mais il est à Londres pour un reportage en ce moment. Quant à Alice, je la crains réellement depuis la révolte. Je ne sais pas qui elle est.
Sans y penser, je réfléchis à cette soirée et raconte à Ulrick ce que m'a dit Pompon sur ma possible non-virginité et ses absences de réponse par la suite.
Je le rince ensuite et sourit. Ulrick est beau, même sans son cache œil et avec ses cheveux tout plaqués. Lui et moi somme si différents.
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeDim 17 Aoû - 17:52

Nous ne fîmes aucun commentaire sur la sirène des pompiers qui envahirent notre espace sonore au moment où nous rentrâmes tous les deux dans la salle de bain commune. J'étais nu et les joues rosies, Basile dans mon dos. Je lui étais soumis. J'avais échoué dans mon rôle d'ami et devais me racheter. Tendu, j'appréciai avec soulagement la sensation de l'eau chaude sur mon visage et mes épaules. Basile avait en main le pommeau de douche. C'était une chose un peu extraordinaire. Le bout des doigts sur le carrelage glissant de la paroi, je fixais les mini chutes d'eau qui dégoulinaient de mes cheveux détrempés. Je sentais la présence nue de mon ami dans mon dos, ses légers mouvements nécessaires pour se mouiller qui faisaient des courants d'air. La peau tendue sur ma colonne vertébrale était parcourue de fourmillements. Pourtant, j'étais calme et pas du tout excité. Mais il aurait fallu d'une étincelle pour me faire chavirer. Aussi, dès que le froid dispensé par le shampoing atterrit sur le sommet de mon crâne, je me sentis raidir. J'espérai que Basile ne le remarquerait pas. Ou peut être le contraire ? Je ne savais pas vraiment ce que je voulais.

Basile cassa mon excitation en me reprochant mon attitude de tout à l'heure. Mes joues s'empourprèrent de honte et je redressai la nuque. Je devais être plus résolu.

« Je te promets que ça n'arrivera plus jamais. Basile, je le jure. »

Il n'avait pas oublié de mentionner « toi aussi ». Bien sûr. J'étais un si mauvais ami que je lui infligeais mes propres petits problèmes alors même qu'il venait de perdre sa mère. Il avait besoin de parler, de se confier, d'être écouté. Enfin je le supposais. Je ne pouvais pas savoir. En tout cas, il avait le droit d'avoir tout ce qu'il désirait.
Ses mains avaient passé du temps à faire mousser le shampoing dans mes cheveux et je crus que Basile allait s'arrêter là. Mais ses doigts glissèrent dans mon dos et ce dernier se raidit sous le contact, pourtant doux. Mon entrejambe se réanima et je me mordis la langue pour faire taire mon désir. Un baiser sur mon épaule me fit longuement soupirer. Je m'attendais à ce qu'il glisse ses mains sur mon ventre pour venir ensuite masser ma raideur, de plus en plus imposante. J'avais tellement de scénario porno en tête ! Mais encore une fois, il cassa l'ambiance. Cette fois, ce fut plus joyeux.
Je me retournai à demi, pour le regarder du coin de l’œil tout en lui cachant toujours mon excitation. Son anniversaire ? Je ne devais pas manquer le coche !

« C'est vrai ? Basile, je vais m'occuper de tout, d'accord ? Tu vas voir, tu vas passer le meilleur anniversaire de toute ta vie ! »

Je me rendis compte trop tard de la connerie que je venais de dire, mais essayai de ne pas montrer mon changement d'humeur sur mon visage. Avec un peu de chance, il ne verrait ça que pour ce que c'était : une maladresse issue d'une volonté bienveillante.

Finalement, nous conversâmes naturellement, là, sous la douche. Il fut question de son cousin Pompon, avec lequel j'avais passé une soirée au succès mitigé. Son cousin avec lequel il aurait peut être couché. Je plaignis beaucoup Basile sur l'instant. Il ne savait même pas s'il était encore étranger aux choses du sexe et si ce n'était pas le cas, de quelle façon. Je trouvais son cousin bien cruel, lui qui m'avait pourtant semblé très sympathique.
Pendant que mon ami me rinçait, je réfléchissais. Comment l'aider ? Je ne voulais pas le laisser dans un tel désarroi. Finalement, la seule solution que je réussis à trouver fut bien digne de moi. Je lui fis brusquement face, lui permettant de contempler toute la splendeur de ma virilité. Le visage rougi, je plantai mon œil dans les siens, mal à l'aise à cause de l'absence de mon cache-oeil.

« Si tu veux, on peut se fixer sur la question. Je veux bien le faire avec toi. En toute amitié. Au moins, tu seras sûr. »
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeVen 22 Aoû - 22:03

~ mother ~

Rien de ce que mon ami ne pourrait me dire en ce moment ne pourrait me déstabiliser. S'il m'avouait être tombé amoureux d'une crevette verte en tutu, je ne ferai qu'hocher la tête sans bien y réfléchir. Je ne suis pas vraiment dans mon état normal, oh ça non. Dans mon état normal, jamais je n'aurais pu me mettre nu devant lui et tranquillement me laver et le shampooiner amicalement. Jamais. Ah, le temps est bien loin où je refusais pudiquement d'embrasser une fille parce que je ne voulais pas brusquer les choses.
Bien sûr, je ne me vois pas coucher avec Ulrick. Jamais. Et c'est bien pour ça que je peux me montrer devant lui toutes tâches visibles et un début de barbe blonde affleurant ma peau. Je n'ai pas prit soin de moi depuis l'enterrement il y a une semaine et demi. Je voulais être beau pour maman, qu'elle ne se fasse pas de souci en me voyant. Alors j'ai prit une douche, je me suis rasé, fait beau, j'ai caché mes tâches et j'ai bien prit soin de m'entraîner à sourire. Ce n'est que quand Pompon a garé sa Ferrari devant le cimeterre que j'ai comprit que ma mère était morte et qu'elle ne s’inquiéterait plus jamais pour moi.
Quand je regarde Ulrick, une jalousie pernicieuse s'insinue en moi. Il a encore toute sa famille. Ses parents, même s'ils ne l'aiment pas trop et son frère même s'il est un peu dangereux. Et il se plaint sans arrêt alors qu'il peut appeler sa mère au milieu de la nuit et lui dire qu'il l'aime. Il peut aller voir son frère et lui faire un câlin. J'ai été voir Emi mais je n'ai pas pu la toucher tellement elle était entourée de tubes. Si jolie, malgré ses cheveux si peu nombreux et sa pâleur maladive. Ma pauvre petite sœur. Si elle se réveille un jour, je la protégerai. Je quitterai DearDeath et je me débrouillerai pour la faire vivre dans un milieu sain... Loin de tous ceux qui pourraient lui vouloir du mal. J'ai déjà assez fauté, assez accusé les autres. Si elle me revient, je jure de devenir un bon grand frère, un homme exemplaire.
Mes mains tremblent un peu. Je ne suis pas encore sûr de ce que je veux faire avec ce qui vient de se passer. Est-ce que je dois oublier ? Faire de ce souvenir du passé à ranger dans un coin ? Je sais pas et je suis pas sûr de vraiment vouloir prendre une décision maintenant. Pour le moment je vais juste me relaxer et me laisser porter. Et sans doute dormir. Demain j'irais m'excuser chez Georges et essayer d'éviter le regard de Junior. Je ne sais toujours pas ce que je vais faire à propos de ça aussi. Ma vie est un bordel sans nom.
Des flashs de l'enterrement de maman me reviennent en tête et je sens les larmes me monter aux yeux une nouvelle fois. Un peu triste, un peu morose, un peu joyeux d'être revenu. Alors quand Ulrick me dit que je vais passer le meilleur anniversaire de ma vie, je souris doucement et je détourne les yeux. Oh, je n'ai jamais vraiment beaucoup aimé mon anniversaire. Il est tombé par malchance le même jour que celui de mon père et bien sûr, il n'aurait jamais supporté de se faire voler la vedette. Alors j'avais une place de ciné offerte pour aller m'éclater avec mes copains pendant qu'ils faisaient un vrai anniversaire pour lui à la maison. Maman n'aimait pas les conflits et elle n'avait d'yeux que pour mon père. Parfois, je me demande si elle m'a un jour aimé ou si elle n'aimait en moi que le pâle reflet de mon père.
Et puis je suis de plus en plus triste. J'ai besoin de réconfort et j'ai besoin d'affection. Quand Ulrick parle de nouveau, je sens quelques larmes couler sur mon visage. Heureusement, Ulrick ne peut pas le voir sous la douche. Souriant, je secoue doucement la tête.


« Ne sois pas stupide, je vais pas coucher avec mon meilleur ami. C'est déjà assez traumatisant de penser que j'ai pu le faire avec mon cousin. »

Après ça, je me sèche avant de passer une serviette autour des épaules d'Ulrick et de lui sécher les cheveux comme je peux. Mon cœur se serre et je ne peux pas m'empêcher de l'attirer à moi avant de l'embrasser comme je peux. Je suis un peu échaudé et je n'hésite pas à venir caresser sa langue avec la mienne, passant une main encore tremblante dans ses cheveux. Ensuite, je m'éloigne et je le regarde comme un enfant apeuré avant de rire, un peu nerveux et de m'en aller m'habiller.
Une fois en dehors de la salle de bain, je souris.


« On fait quoi maintenant ? »

… Ouais, je fais quoi maintenant ? Je l'attire dans ma chambre et le plaque à la porte une fois que je l'ai refermé derrière lui.

« Okay, on va coucher ensemble. »

Arrête moi. S'il te plait.
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeMer 27 Aoû - 19:18

La réponse de Basile fit s'évanouir le faible sourire que j'avais réussi à marquer sur mon visage. Elle m'avait déçu mais m'avait aussi fait l'effet d'une douche froide à l'importance capitale. Avec le recul, je me rendis compte à quel point idée était stupide. Bien sûr, coucher avec son meilleur ami, comme ça, pour une raison aussi... Une seconde !
Je redressai la tête, un sourire plus franc sur les lèvres.

« Alors je suis ton meilleur ami ? Pour de vrai ? Waoh... Je vais essayer d'en être digne alors. Parce que toi aussi t'es mon meilleur ami. Désolé pour ma proposition. T'as raison, c'était complètement con. »

Je me mis à rire de bon cœur alors que nous finissions de nous rincer. Mon excitation avait totalement disparu. Et finalement, je me sentais beaucoup mieux comme ça. Basile était mon meilleur ami, ce qui était vraiment génial. Vraiment, vraiment. Aucune ambiguïté ne pouvait se glisser entre nous. Et puis, je devais arrêter de chercher des aventures sexuelles, je n'avais pas besoin de ça pour exister. Je devrais sans doute arrêter de me définir comme un homo.
Quand Basile me sécha les épaules et les cheveux, je ne vis pas de sous entendu sexuel. Je ne me dis pas qu'il essayait de me draguer. On était entre potes, c'était juste un signe d'affection tout à fait innocent. Et quand il m'attira contre lui, j'écartai aussitôt les bras pour confirmer notre étreinte affectueuse, dans une amitié platonique. Quand il m'embrassa avec une maladresse touchante... Je ne réussis pas à trouver d'excuse. Il était vraiment en train de presser nos lèvres les unes contre les autres et de caresser sa langue avec la sienne. Il était dur – dans ses actes, pas entre les jambes – et avait plus l'air de vouloir s'oublier dans un baiser que de le faire juste parce qu'il m'appréciait et qu'il en avait envie. N'importe qui aurait sans doute fait l'affaire. Je le savais. J'étais sans doute le plus à même de décrypter ce genre de comportement, ayant moi même usé et abusé de cette méthode de nombreuses fois. Et jusqu'à récemment en plus.
Pourtant, je ne le repoussai pas. Je ne l'encourageai pas non plus, en partie parce que je fondais à la moindre provocation charnelle, en partie parce qu'il tremblait et que j'avais peur de le briser intérieurement en le repoussant. Je le laissai se rendre compte de sa connerie tout seul. Visiblement honteux, il se détacha de moi et s'habilla, sans se soucier du fait que sa peau était encore bien humide. Je lui laissai du temps seul dans le couloir, ne me pressant pas d'enfiler moi même des vêtements propres.

Une fois dans le couloir, je retrouvai un Basile beaucoup plus guilleret, qui semblait avoir mis de côté ses problèmes sentimentaux et ses hésitations récentes. Enfin, je le croyais. Mais même moi, je pouvais me tromper. Surtout moi, en fait. J'étais un si mauvais juge de la nature humaine. Liam ne me l'avait il pas signalé une fois ou deux ?
Basile m'emmena de force dans sa chambre, sans qu'il eut à trop insisté. Inquiet pour lui et chamboulé par notre nouveau statut de meilleurs amis, je le suivis sans faire d'histoire. Je ne voulais pas tout faire capoter en refusant de faire ce qu'il voulait.
Mon dos heurta brutalement la porte avec un bruit un peu inquiétant, sans que je m'en soucie plus que ça. Basile était tout proche de moi et il me fixait avec un regard de prédateur qui fit monter en moi une vague d'excitation. Je me mordis la lèvre, puis la langue quand il accepta de coucher avec moi.

Que faire ? Basile le voulait il vraiment ? Bien sûr, sinon il ne m'aurait pas dit ça aussi franchement ! Mais moi, est ce que je le voulais ? Est ce que ça n'allait pas détruire notre amitié ? D'un autre côté, si je refusais, il pouvait m'en vouloir et me rejeter définitivement. Mon cerveau du bas se dressa pour faire entendre sa voix. La majorité l'emportait toujours, non ? Je fondis sur Basile, enroulant mes bras autour de son cou et collant ma bouche à la sienne. Avec mon corps, je le repoussai en direction de son lit – ou de son colocataire, mais quelle importance ? - puis l'obligeai à s'allonger sur la couette. Mon genou se glissa entre ses cuisses et massa doucement son entrejambe alors que mes doigts fouillaient ses cheveux blonds, soyeux et mouillés. J'allai chercher sa langue avec la mienne, jouant avec, pressant mes lèvres contre sa bouche avec sensualité. Je ne voyais pas de meilleur moyen d'exciter un homme que d'y aller avec passion. Basile n'était pas sûr de lui, je le savais. Je ne devais pas lui laisser le temps de réfléchir.
Mon autre main se glissa sous sa chemise et je caressai sa peau fraîchement propre, remontant doucement tandis que ma langue allait chercher les lignes de sa mâchoire. Mes dents mordillèrent son menton alors que maintenant, toute ma cuisse se pressait entre les jambes de Basile. Il avait un peu de barbe, c'était... sexy.
Je me redressai sur les bras, le contemplant, un sourire aux lèvres. Quelques boutons de sa chemise avait cédé sous la pression de mes gestes précipités, dévoilant ici et là des tâches, qui s'étendaient jusqu'à son visage. Il avait l'air négligé par rapport à d'habitude. Au naturel il était vraiment plus esthétique.

« Tu es beau. »

Je repartis ensuite à l'assaut de sa bouche, me frottant à lui en gémissant pour l'exciter toujours plus. Je voulais le sentir en moi, qu'il me prenne violemment et... Est ce que je voulais vraiment faire ça ? Avec Basile ? Est ce que je ne sautais pas plutôt sur l'occasion, encore une fois ?
Je me souvins comment Basile et moi avions soudain rit dans les douches quand je lui avais proposé de coucher avec lui. Je me souvins du soulagement qui m'avait saisi. Comme si un poids immense m'avait enfin foutu la paix. Et je m'interrompis.

Je m'en voulais de laisser Basile comme ça – comme ma bite – mais je ne pouvais pas faire ça. C'était mal et surtout parfaitement ridicule. Qu'est ce que ça changerait qu'il sache avec certitude ne plus être puceau. Ce n'était pas la finalité du sexe. Okay, la finalité de base était la reproduction et entre deux hommes, c'était un peu râpé. Mais Basile était un romantique. Il croyait encore aux conneries de l'amour véritable et sincère. C'était beau. Je ne voulais pas qu'il perde ça.
Je m'assis sur le bord du lit, tournant le dos à mon ami mais prêt à le regarder en face dès qu'il en aurait trouvé le courage.

« Je veux être ton meilleur ami et un meilleur ami ne coucherait pas avec toi. Il t'aiderait à trouver la personne qu'il faut pour ça. Tu as des nouvelles de Rourke ? »
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeMer 27 Aoû - 23:43

- too far -

Cette situation me rappelle vaguement un téléfilm que j'ai vu à la télé récemment où le mec trompait sa copine avec la meilleure amie de celle ci alors qu'il avait techniquement rompu avec sa copine. Bon, après ça, la copine avait attendu sa meilleure ami au coin d'une rue pour le fracasser le crâne contre un kiosque automatique à journaux. J'espère que Luckas ne va pas essayer de me tuer parce que de un, je le prendrais super mal vu tout le mal que j'ai eu à essayer de les réunir et de deux, ça m'arrangerait pas franchement de mourir. Parce que je tiens à la vie et que je suis franchement jeune. J'ai même pas encore vingt sept ans.
C'est vrai merde, on était censés être un putain de trio et voilà ce qu'on fait maintenant. Je veux pas vraiment coucher avec Ulrick mais rien ne semble aller en ce moment. Alice, Neil, ma mère, mon père et même Pompon. Je suis rendu au point même où mon corps me lâche. Je ne peux plus me regarder dans un miroir au naturel sans détourner le regard. Ces marques, je les aurai à vie. Je devrai trouver quelqu'un qui acceptera ça de moi. Ça me donne envie de pleurer. Tout ça à cause de cette putain de bombe. Si seulement, on pouvait retourner en arrière. Je donnerais n'importe quoi pour ne pas sauver Neil, ne pas en tomber amoureux. Ce mec ne m'a rien apporté de bon au final. Juste un amour à sens unique sans aucune légitimité, des doutes, des remords et un sentiment de danger permanent. Je sens son regard sur moi à chaque fois que je le vois.
Et voilà que j'ai des papillons dans le ventre et que je ne sais pas comment les interpréter. Je me sens tellement con, vraiment … J'ai envie que mon ami me frappe, me mette au sol et me dise d'arrêter mes conneries, que tout n'est pas perdu. Que c'est ma mère qui est morte, pas moi. J'ai envie qu'il me dise des choses évidentes et qu'il me réconforte. J'ai tellement envie que lui et moi nous pelotonnions quelque part … Je ne sais plus ce que je veux.
Je ne peux pourtant pas enlever mes mains de son corps, de sa peau délicate. On sent vraiment qu'il est du genre à prendre soin de lui et qu'il ne peut pas passer un jour sans s'appliquer du lait de corps. J'aime le corps d'Ulrick, je l'ai toujours aimé mais comme une chose artistique et jamais dans ce sens. Est-ce que je suis définitivement tordu pour me forcer à faire un truc dont je n'ai clairement pas envie … ? Je crois que je dois être un peu maso.
Pourtant je le sais, je sais que rien ne devrait me pousser à faire ça. J'ai toujours été plutôt à l'aise avec ma virginité ou avec les relations amicales distantes ou pas que j'ai pu avoir. Alors pourquoi est-ce que je veux faire ça ? Je ne me l'explique pas non plus mais je sais que si je pouvais je me bafferais, juste là maintenant. Je regarde Ulrick, le regard embué par la chaleur de mon corps, et je ne peux m'empêcher de penser qu'il est trop beau pour être ici ou pour sortir avec Luckas. Mes yeux ne le quittent pas, sans doute parce que j'ai peur d'agir à nouveau.
Je sais qu'Ulrick cherche un réconfort en moi alors, c'est un peu équitable non ? Ah … Je me donne vraiment envie de vomir. La nausée monte en moi au fur et à mesure qu'il m'embrasse et me déshabille avec sa passion toute singulière. Non, personne n'est comme lui, il est vraiment unique. Dans ma terreur mêlée de dégoût, je réussis à sourire. Mais c'est pire qu'une soirée disco dans mes entrailles, remuées et serrées par l'émotion.


« Ulrick ... »

La vérité c'est que c'est une vraie peine de cœur que je ressens. Je ne suis pas seulement transporté par la peine d'avoir perdu ma mère, toute ma vie et mon héritage. Non, je suis aussi envahit par la rage et la tristesse. Alors quand Ulrick me repousse et me demande des nouvelles de Rourke, j'éclate en larmes.

« Il … il est dans le coma.  Il a eu un accident de voiture à cause de moi.»

Après avoir raccroché d'avec Ulrick la dernière fois, j'ai écouté mes trop nombreux messages. L'un d'eux était de James dont la voix indiquait qu'il était plutôt pas mal émêché.

« Hey, Basile … hm … je voudrais pas t'avoir fait fuir, je te croise plus dans les couloirs. Je voulais juste te dire que j'ai bien comprit ta réponse et que- »

La suite du message n'était que fracas retentissant et cris d'horreur. Combien de fois je lui ai dit de ne pas conduire en étant au téléphone et encore moins après avoir bu ? C'est ma faute, c'est ma faute. Entre deux vagues de pleurs, je raconte à Ulrick tout ce que je sais sur cette histoire. Je n'ai aucune excuse.

« Si seulement je l'avais rappelé … »

Savoir qu'un homme va peut-être mourir à cause de moi est une douleur insoutenable.
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeVen 29 Aoû - 20:59

Royal Pirates ♪ Fly to you

J'étais bouleversé, inquiet, je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne savais pas comment réagir. Pour la première fois de ma vie, quelqu'un plaçait ses états d'âme entre mes mains, pour que je le réconforte. Basile me rejoignit, en larmes. J'hésitai à le prendre contre moi. Et je ne le fis pas, pas tout de suite. Rourke, James Rourke, le meilleur gardien au monde parce qu'il s'intéressait à Basile, était dans le coma. J'ouvris la bouche dans une moue d'horreur. Quelqu'un pouvait il vraiment être aussi malchanceux en amour ? Alors je le pris dans mes bras, lui tapotant doucement l'épaule et retenant à grand peine mes larmes, alors qu'il me détaillait ce qui s'était passé. Bien sûr, il n'avait pas eut le temps d'aller le voir, puisqu'il rentrait tout juste de France. Je devais faire quelque chose. C'était absolument nécessaire. Pauvre Basile...

« Tu n'y es pour rien, Basile. Tu n'y es pour rien. Personne n'est responsable de ce qui s'est passé. »

C'étaient des paroles en l'air. Bien sûr que Basile était responsable. Responsable de ne pas avoir été clair avec Rourke. Mais Rourke était coupable d'avoir voulu noyer son chagrin dans l'alcool et assez stupide pour prendre le volant. Je me sentais coupable aussi, de ne pas avoir fait juste un petit plus pour les réunir plus rapidement. La mère de Basile avait aussi sa part de responsabilité. Finalement, trop de monde était impliqué. C'était la vie. On ne pouvait pas prévoir à l'avance les conséquences de nos actes.

« Shhh... »

Je plaquai sa tête dans le creux de mon épaule et lui caressait les cheveux. Liam faisait ça avec moi quand j'avais du chagrin et ça m'apaisait toujours. J'espérais que ça marchait aussi entre amis.
Lorsqu'il se fut un peu calmé, je reculai, le tenant par les épaules. Me forçant à sourire un peu, je lui dis d'un ton qui se voulait ferme mais gentil :

« Nous irons lui rendre visite demain. Tu pourras t'excuser. Même s'il ne t'entend pas, il sentira sûrement ta présence. »

De cette façon, il ferait quelque chose pour Rourke. Peut être que lui parler directement apaiserait un peu sa peine. Si nous avions de la chance, le gardien se réveillerait pendant que nous serions là. Je priais pour que ça se passe, parce que j'étais moi même attristé d'apprendre le sort de Rourke. C'était un chouette type, à ce qu'il m'avait paru. Il devait vraiment aimer Basile pour faire un truc aussi con parce qu'il croyait avoir été repoussé. C'était assez adorable, même si ça restait débile. Je ne manquerai pas de lui faire la leçon. On ne faisait pas souffrir mon meilleur ami impunément.

« Allez, viens. Tu as besoin de te reposer de tout ça. »

Je lui retirai sa chemise et son pantalon, sans aucune sensualité dans mes mouvements, puis lui intimai d'un geste brusque de rentrer sous les draps.

« Go. Tu dois dormir et être en forme demain. »

Je me couchai par dessus les draps, dans le dos de Basile, et plaçai mon bras autour de lui. Je voulais vraiment qu'il arrête d'être triste, parce que ça me rendait triste aussi. C'était sûrement ça qu'on appelait « empathie ».
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MessageSujet: Re: Semi-sweet return   Semi-sweet return Icon_minitimeLun 1 Sep - 14:25

Les larmes coulent à flot et je me sens tellement stupide. Oui, stupide d'avoir cru ne serait-ce qu'une seconde que coucher avec Ulrick puisse me soulager du fardeau qui pèse sur mes épaules. Aucune chance que je puisse oublier Rourke un jour et encore moins qu'il sorte magiquement du coma. Je n'ai aucune espoir quant à sa rémission et c'est bien ça le pire. Je ne sers à rien, littéralement à rien. Je ne peux rien faire pour l'aider à part pleurer, encore et toujours.
Mes larmes me semblent comme acides et je suis presque heureux de ça. Si seulement ma peine pouvait me faire du mal, au moins un peu. Si seulement je pouvais donner quelque chose pour qu'il revienne … ? Pourquoi est-ce que je ne lui ai pas téléphoné ? Pourquoi est-ce que j'ai été si imprudent ? Je ne savais pas ce que je voulais lui répondre mais je ne voulais certainement pas … ça …
Quand Ulrick me dit que je n'y suis pour rien, je passe mes mains dans mes cheveux, essayant de ne pas mes les arracher. Cette situation est horrible. Comme si ça ne suffisait pas … Comme si la peine que la mort de ma mère et le rejet de ma famille m'avait causé n'était pas assez importante. Je ne sais pas ce que j'ai fait dans une vie antérieure mais tout ce que je demande c'est le pardon. Laissez moi tranquille, juste tranquille. Je ne veux plus vivre ça. J'ai même pensé au suicide mais je ne peux pas laisser mes nombreux amis derrière moi. Je ne peux pas me faire autant de mal.
Je me retrouve contre Ulrick et les larmes ne font que s'intensifier. Qu'est-ce qui pourrait être pire que ça ? Il me console parce que je pleure à cause d'un crime que j'ai commit. Je suis un criminel autant que n'importe quel détenu dans cette prison. Si James meurt, je ne me le pardonnerai jamais. Comment est-ce que je pourrais ? Ma vie ne rime plus à rien sans lui. Je ne me rendais pas compte à quel point il me manquait.
Il était là tout au long de ma journée à DearDeath. Quand je me levais, il attendait devant ma porte. Quand je servais les plats au réfectoire, il était là à me remercier. Quand je prenais une pause après le déjeuner, il allait dehors avec moi. Il ne fumait pas mais il disait aimer l'odeur de mes cigarettes. Quand je finissait mon service, souvent tard, on prenait un verre ensemble et quand j'allais me coucher, il me suivait jusqu'à ma chambre. Je croyais juste qu'il m'aimait beaucoup. Mais maintenant, je ne sais plus quoi penser.
Lui rendre visite ? Mais je ne saurais même pas quoi lui dire ! Je ne sais plus départager mes sentiments à l'heure actuelle. J'aime Neil mais comment ? Je n'ai aucun désir envers lui et son obstination a toujours me repousser me tue. Junior m'a embrassé mais on a dix ans de différence et puis je ne le connais pas bien. Ce n'est pas comme si on avait des milliers de choses en commun. Pompon pense que je suis amoureux d'Ulrick et il n'a peut-être pas tort.
La vérité me frappe comme un fouet acéré et je hoquette doucement contre l'épaule de mon ami. Tout se recoupe. J'aime être avec lui et il est la seule personne au monde dont je trouve le corps vraiment beau. Quand on parle, j'ai toujours envie de le serrer contre moi et je me suis dit de nombreuses fois que nous ferions un beau couple. Je suis … amoureux de mon meilleur ami. Quel trahison ! Je suis une personne horrible.
Quand il me déshabille, une lueur de terreur envahit mon regard. Est-ce qu'il a lu dans mes pensées ? Non … il veut juste me faire aller au lit. Je recule doucement et je me glisse sous les draps sans un mot. Quand je le sens dans mon dos, je frémis doucement et je déglutis. Il ne doit jamais savoir. Jamais. Ou ma perte pourrait être totale. Un frisson de plus parcourt mon dos et je soupire.


« Bonne nuit... »


Mes yeux se ferment et rapidement, je fais semblant de dormir pour profiter de son souffle sur ma nuque. Je suis une personne horrible.

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