Pink ♪ Get the party started

Ce n'était qu'une petite salle de village que j'avais aménagé pendant toute la journée, mais je n'étais pas peu fier de mon travail, accompli en moins de quarante huit heures ! Il y avait des banderoles sur les murs, des ballons de baudruche de toutes les couleurs, une énorme photo de Basile au-dessus de l'estrade qui devait servir de scène et plusieurs grandes tables pas trop moisies, dont une recouverte d'un buffet froid à volonté avec boissons alcoolisées ou non. Dans un coin, il y avait une énorme sono et j'avais fait un choix très hétéroclite d'artistes musicaux pour animer la soirée. J'avais même prévu des jeux, si jamais on commençait à s'ennuyer.

Je jetai un coup d’œil à mon écran de téléphone portable. Dix huit heures. Les invités ne tarderaient pas. Je consultai rapidement ma liste. Nous devrions être vingt, mais je comptais sur deux ou trois absents et une dizaine d'invités surprise. Je m'attendais bien sûr à l'excuse traditionnelle. « C'est ma cousine, elle est arrivée ce matin, alors je l'ai invitée à venir. J'espère que ça ne te dérange pas. »

Je relus également mon discours et vérifiai une dernière fois tous les petits détails. Ensuite, j'affichai une feuille de papier sur la grande porte de la salle.


Voilà ! Maintenant, le héro de la fête !


Je sortis de la salle polyvalente de Rince-cul-les-Nouilles et enfourchai ma moto pour rejoindre la prison de DearDeath. Une fois à l'intérieur, je courus dans ma chambre pour changer de costume et mettre quelque chose de classe. Un noir que Basile m'avait offert, avec des petits détails très jolis. Ma cravate était satinée, mes bottines cirées et mon cache-oeil en cuir blanc était du plus bel effet. J'ébouriffai un peu mes cheveux pour leur donner du volume et saisi le paquet sur mon lit. J'avais choisi un papier cadeau bleu glacé avec un ruban un peu plus foncé. Je jetai à nouveau un coup d’œil à l'heure. Dix huit heures vingt neuf. Parfait. J'avais demandé à Basile d'être prêt à la demie.

J'allai alors toquer à la porte de sa chambre, espérant ne pas y trouver son colocataire qui, selon mes instructions, était déjà sur place. Mon cadeau était le premier qu'il aurait aujourd'hui (à moins que sa famille ait fait sa maline). Il s'agissait d'un casque de moto. C'était moi qui l'emmenait à la soirée. Une soirée dont il ne savait rien. Je lui avais juste demandé d'être élégant mais pas trop strict. Il devait s'imaginer que je l'emmenais au restaurant ou quelque chose de ce genre.

J'attendis devant le battant, m'ayant construit un beau sourire digne d'une publicité pour un dentifrice. Basile, aujourd'hui c'était TON jour.

Au départ, je ne voulais pas y aller. Les fêtes d'anniversaires ? Très peu pour moi. Je préfère largement les soirées en petit comité, la foule m'angoisse un peu, quand même.
Et puis, finalement, je avoir décidé de m'y rendre, au moins pour Basile.
Après mon service de la journée, je avoir fouillé pendant un long moment dans mon placard, à la recherche d'une tenue potable avant de tomber sur un jean blanc tout simple que j'enfile avec un t-shirt col en V noir et ma veste de costume noire également. Oui, je jamais avoir d'idée concernant les fringues.

Après avoir mis mes bottines en cuirs semblables à mes Rangers mais plus propres, un oubli d'importance me frappe de plein fouet, et un juron allemand m'échappe. Le cadeau putain ! Je pas lui avoir pris de cadeau ! Je déjà être en retard et je absolument pas savoir ce qui lui ferait plaisir, ni où je pourrais trouver quelque chose. Il pas y avoir de magasins, dans le coin, si ? Nan ?
Un dernier regard dans le miroir et petit réajustement des cheveux - pour une fois, je les laisse en vrac - je m'engouffre à l'extérieur en continuant de pester contre moi-même.

J'avise Georges du regard et le rejoins rapidement, passant devant les gens déjà présents en baissant la tête, intimidé. Tout le monde est parfaitement bien apprêté, ça rendre l'événement encore plus crédible.
J'échange quelques banalités avec mon collègue américain, évitant soigneusement de parler de notre aventure aux sous-sols, quand un visage que je connais quelque peu s'approche. Feilong, notre 'gardien en chef'. Etrange de le voir à l'extérieur de DearDeath et vêtu ainsi, lui qui d'habitude ne m'adresse la parole que pour me donner des ordres.
Je le suis docilement alors qu'il me demande de me parler en privé, m'attendant à devoir lui raconter ce que j'ai vécu dans la salle de test.

C'est pourquoi je me retrouve totalement désemparé quand il évoque ma relation avec Ulrick, et me contente de le fixer, la bouche entrouverte, cherchant mes mots. Je ne vais tout de même pas lui raconter ma vie ! Enfin, je crois ... Suis-je obligé de lui dire la vérité parce qu'il est mon supérieur ?

- Je ... commençai-je après quelques secondes, sentant le rouge me monter aux joues. Je voudrais savoir si cela est d'une grande importance de le savoir.

Je marquai une courte pause sans lui laisser le temps d'en placer une:

- Auquel cas, oui, il s'est passé quelque chose entre lui et moi.

Il pas besoin d'en savoir plus.
Je saluai Matt avec un sourire franc, ravi de voir qu'il être ici.

- D'autres questions, chef ? demandai-je sans émotion.

Je gardai le visage neutre du mec qui attend l'autorisation pour prendre congé. Ce pas être que je pas l'aimer, mais je me méfiais un peu de lui.

Pour, je dirais la première fois de ma vie, j'avais quitté ma cargaison de cadavre tout fraichement arrivé pour quelqu'un de vivant. Vous vous rendez compte du crime que cela représente pour moi ? Et je n'avais pas fait que prendre de l'avance, j'avais complètement pris mon après-midi pour lui. Mon coloc' ! Ouai ouai, ce petit pleurnichard blondinet et qui a bon goût. Bon goût dans le sens décoratif, pas dans le sens viande humaine. Je préfère préciser au cas où.

C'est un jour assez spécial. Son anniversaire, et en plus ! Je suis invité ! Et pour cela, je devais lui trouver un cadeau digne de ce nom. Il avait quand même accepté le fossoyeur de Deardeath en colocation à temps partiel. Vous imaginez ? Beaucoup m'ont fui, lui non. Enfin un peu au début ! Mais bon revenons en à nos pelles.
Aujourd'hui, j'avais retiré le masque. Assez rare ! Et c'est moi qui vous le dis. Je me dépêche, vite à la douche ! Je prends mes affaires les plus élégantes et les enfiles rapidement. Un simple jean noir, des bottines imitation Rangers noir et un tee-shirt rouge. Il manque quelque chose... Dans la salle de bains, je m'ébouriffe les cheveux et pour une fois, retire mes lentilles rouges. Mes yeux sont bleus à l'origine. Vous aviez cru quoi ? Que j'étais un vampire ? Laissez-moi rire ! J'enroule mon foulard à tête de mort au tour de mon cou, le laissant légèrement dépasser pour cacher mon menton et mes lèvres. J'attrape ma veste élégante noire et cours dans les couloirs. Je ne dois pas rater mon taxi !

Une fois dans la voiture jaune dégueulasse, je suis rassuré. Un coup d'œil à mon téléphone m'indique que je suis dans les temps. Un peu de musiques pour passer le temps. J'observe le ciel à travers la vitre sale du véhicule et réfléchis. J'espère vraiment que mes cadeaux feront plaisir à toque blonde. Sinon, j'aurais fait tout ce chemin pour rien. Et puis, pour une fois que je laisse Pupuce à la morgue ! J'espère vraiment que ça vaut le coup !
Je descends et ordonne au taxi de m'attendre, lui donnant un petit supplément. Je me dépêche, il y avait plus de monde que prévu sur la route, je vais finir par être en retard, et je ne dois pas être en retard ! Pas aujourd'hui !

Allez Go ! Go ! Go ! But de la mission : Récupérer les cadeaux de mon coloc. J'entre dans le refuge et m'avance d'un pas avancé vers la gérante des lieux. Heureusement, je l'avais eu au téléphone le jour d'avant, et j'avais pu discuter tranquillement avec elle des caractéristiques de mon cadeau. Elle me conduit vers les heureux élus de son cœur. À moi de choisir maintenant... Cinq petits chatons se battent près de leur mère. Je n'ai que quelque minutes pour faire mon choix. Heureusement que cette gentille dame m'a aidé. Les vivants ont du bon finalement...
Lui ! Je prends le chaton dans mes bras. De grands yeux bleu, une fourrure blanche et douce. Et cette petite tache noire sur l'œil ! Oui ! Je suis sûr que c'était lui ! La madame contente qu'un de ses petits pensionnaires trouve un maître, m'avait fournis tout le matériel nécessaire pour l'entretien de l'animal. Je la remerciai chaleureusement, lui donnai l'argent qu'elle méritait et après avoir mis le petit bout de chou dans sa cage, je remontai en vitesse dans le taxi! Direction la salle des fêtes de Rince-cul-les nouilles !

Plus le temps passait, plus j'étais stressé d'arrivé en retard. Enfin ! Je payais le chauffeur pour sa course folle, pris mes affaires et cadeaux et m'approchai à grand pas de la porte d'entrée. Je me rhabillais correctement, histoire d'être présentable et rentrai. Tout le monde était déjà. J'étais le dernier.
Je trouvais un endroit tranquille pour mon cadeau fragile. Juste à temps ! Toque blonde n'allais pas tarder à arriver.

Miryo ♪ Party Rock

Ca faisait une bonne minute que j'attendais devant la porte de la chambre de Basile, tendu comme un slip du Gros Bobo, mes zygomatiques souffrant de plus en plus avec mon sourire forcé et ce casque enrubanné qui pesait de plus en plus lourd entre mes mains. Je commençais à perdre espoir, je me dis qu'il était peut être dans la salle de bain, ou endormi ! Il avait peut être eu une journée stressante aux cuisines... Bien sûr, il ne pouvait pas simplement avoir oublié, Basile n'était pas comme ça.
Alors que je tournai la tête pour inspecter le couloir, des fois que je verrai mon ami arriver en catastrophe, j'eus une vision horrifique. Ce mec en jogging avait des goûts absolument affreux ! Okay, même s'il s'agissait juste de courir, ce n'était pas une raison pour arborer des couleurs aussi... Laides et surtout aveuglantes ! Ce type était... C'était Basile !
Je reforgeais aussitôt mon sourire, essayant de ne pas lui sauter à la gorge pour lui demander une explication immédiate au sujet de sa tenue. Le cuisinier s'arrêta devant moi et bafouilla des excuses à mon encontre. Mon sourire s'évanouit aussitôt devant la triste vérité : il avait vraiment oublié.

Quelques instants plus tard, assis sur une chaise avec mon paquet sur les genoux, je reçus de la part de Basile une explication on ne pouvait plus valable pour son oublié. J'étais incroyablement choqué d'apprendre tout ça sur sa sœur et avais du mal à ne pas lui en vouloir pour avoir chamboulé mes plans. J'avais essayé de tout maîtriser pour une fois, même les imprévus. Sauf que celui ci était vraiment imprévisible !
Je lâchai un petit soupir et sourit largement à Basile, masquant ma déception personnelle. Ce n'était pas gentil, il avait retrouvé sa sœur et visiblement, ne se sentait plus de joie. Je ne pouvais pas le faire redescendre de son petit nuage, encore moins aujourd'hui.
A la place, je me levai et m'approchai assez pour lui tapoter affectueusement l'épaule, mon cadeau en équilibre sur la paume d'une main. Le pauvre avait lâché les vannes. Il me quitta avec un sourire à faire se fendre les pierres, en direction des douches. Je restai ainsi seul dans sa chambre, debout, mon cadeau toujours en ma possession. Bon sang... Quelqu'un m'avait finalement devancé ! Je levai les yeux au plafond et fronçai les sourcils avec une petite moue.

« Dis donc Dieu, ça t'amuse tant que ça ? »


Basile revint une petite demi heure plus tard, joliment apprêté. Je ne pus m'empêcher de rougir légèrement et de penser qu'il était vraiment sexy ainsi vêtu. Haut en couleurs, comme toujours, mais de façon beaucoup plus artistique que pour son jogging. Depuis qu'il s'était musclé d'avantage, mes yeux se posaient de façon beaucoup plus soutenue sur lui. Je clignai des yeux pour chasser Basile de cette zone de mon cerveau, où trônait désormais le beau Xiao, et me rapprochai de mon ami, un joyeux sourire sur les lèvres.

« Oh, un petit coin sympa dans le village d'à côté. Prends ça, tu en auras besoin. »

Je lui lance le paquet en espérant qu'il l'attrape et surtout, que le contenu lui plaise.


Je garai ma moto à côté d'une rutilante Ferrari et descendis du véhicule en ôtant mon propre casque. Mon dos et mes bras étaient glacés, je n'avais pas voulu mettre de cuir par dessus mon costume. Mais ça en valait la peine. Je secouai mes cheveux libérés et jetai un coup d'oeil à Basile. Pourvu qu'il n'ait pas vomi dans son casque en cours de route. J'avais pris soin de rouler à une vitesse modérée, le combo « passager-nuit-petite route à virages » n'étant jamais bon pour la santé.

« Allons y. »

Je fis en sorte que Basile n'ait pas le temps de me poser la moindre question avant de pénétrer dans la salle des fêtes. Elle était remplie d'invités (c'était une petite salle) et la musique terminait de remplir l'espace. Je souris avec satisfaction en constatant que presque tout le monde était là. Mes yeux se posèrent avec excitation sur Xiao, puis avec un pincement au cœur sur Luckas, près de lui. Pourquoi étaient ils ensemble ? Parlaient ils de moi ?! Bien sûr que non, c'était une idée complètement stupide. Je n'étais pas égoïste au point de me croire le centre du monde. Même si l'idée qu'ils se battaient pour moi m'enchantait plutôt, il était certain qu'ils se parlaient parce qu'ils faisaient le même boulot. Le grand gardien aux cheveux blancs et à l'air sévère, celui là même qui m'avait déjà sauvé les fesses plusieurs fois, n'était pas très loin non plus.

Je posai mon casque de moto sur une petite table près de l'entrée et m'avançai dans la salle, traînant Basile par le bras. Mon sourire était étiré au maximum tandis que je contemplais ma réussite.

« Alors, ça te plaît ? »

Putain, il avait intérêt à dire « oui ».

Mes sourcils se haussèrent quand je croisai le regard bleu d'un type que je n'avais jamais vu, même si sa tête me disait vaguement quelque chose. Il avait l'air plutôt apathique, même s'il restait mignon et bien fringué. Certes pas aussi bien que Xiao, qui avait vraiment la classe dans du lin. Bien que Luckas aussi soit très sexy, ce genre de t-shirt le mettait vraiment en valeur, en particulier avec cette veste et... Ooooh ! Stop !

Je me tournai face à Basile, autant pour contempler sa réaction que pour détacher mon regard salace de ces multiples tentations.

Ne sachant pas trop où il vouloir en venir, je le laisse parler, et à la fin de sa phrase, qu'il me plante là, je comprendre, et un violent sentiment de rage me tord aussitôt le ventre. Je demeure stoïque, le fixant intensément, jusqu'à ce qu'une tête blonde s'infiltre dans mon champs de vision.
Je me sentir rougir sous son baiser amical et lui gratifie d'un petit sourire quand il s'excuse de ne pas avoir été là, jusqu'au moment où il me parle de sa mère décédée. Pardon ? Il s'excuse d'avoir été absent pour la mort de l'un de ses parents ?

- Oh mais non ! C'est moi qui suis désolé de pas avoir été là pour toi ! Je avoir été égoïste, Basile, pardon ...

Je le prendre rapidement dans mes bras, et il touche du doigt le sujet d'Ulrick. Je hausse les épaules et fuis un instant le regard de mon ami, un peu honteux qu'il s'intéresse autant à moi alors que je ne même pas être au courant de ce qui lui arrive, à lui.

- Pas très loin. Je plus avoir Giulia, je plus avoir Ulrick. Et toi, alors ? Tu avoir quelqu'un en vue ?

Mes yeux se plantent soudainement sur une scène derrière Basile qui me fige immédiatement sur place. Les muscles de mon corps se crispent, mon visage change d'expression, et si mes pupilles avaient été des lasers, la salle aurait tout simplement flambée.
Xiao et Ulrick. Ulrick et Xiao. Si Basile me parle actuellement, sa voix ne m'atteint même pas. La vision du gardien et du bibliothécaire en train de s'embrasser a pris toute la place dans mon être, imprégnant chacun de mes sens comme s'ils avaient été effacé et remplacé, et pour la première fois depuis un long moment, un désir de violence me traverse de part en part.

Pourtant, je ne bouge pas d'un cil, me contentant de fixer Xiao de mon regard le plus noir possible, une seule phrase passant en boucle dans ma tête : 'Lâches-le.'

Et comme si ça être calculé, ils s'approchent, Xiao arborant un sourire fier, un sourire mauvais que j'aimerais lui faire ravaler sur le champs.
Lâches-le.

Je jamais avoir été quelqu'un de très expressif concernant les humeurs joyeuses comme le bonheur ou l'amusement. Mais avec la colère, la tristesse et la déception, je devenir l'homme le plus expressif au monde. Et si quelqu'un est doué pour faire comprendre à une personne qu'elle a commis une erreur sans avoir à parler, ça bien être moi.
Lâches-le.

Mon regard se plante dans celui d'Ulrick, un regard dur et froid, peut-être pour lui dire de faire quelque chose, de ne pas se laisser faire ainsi. Et même s'il ne m'appartient pas et qu'il fait sa vie comme bon lui semble, je refuse d'admettre que Xiao est autorisé à poser ses sales mains sur lui.
Je bous d'envie de me jeter à la gorge de ce mec. Je bous d'envie de lui hurler de retirer son bras d'Ulrick. Au lieu de cela, je reste silencieux, d'un silence de plomb, lourd et qui en dit beaucoup, mes yeux passant successivement de ces deux hommes qui n'ont pas l'air de comprendre ce qu'ils sont en train de faire. Oui, je être jaloux. D'une jalousie pire que maladive.

Lâches-le.
Lâches-le.
Lâches-le.

[Aaron s'étant désisté, je reprends l'ordre des tours. Conformément au petit règlement délivré par MP, il peut répondre au moment où il le voudra.]


vamps ♫ trouble

Il adorait ! Je ne me sentais plus de joie, je n'avais pas trimé pendant toute une journée pour rien. Après tout, même s'il était désormais de manière tout à fait officielle mon meilleur ami, je ne connaissais pas grand chose des goûts de Basile. J'ignorais s'il était du genre à préférer les grands événements ou les petits comités festifs. Je m'étais rangé du côté du grand événement parce qu'il le méritait, tout simplement.
Quand il alla saluer l'inconnu aux yeux bleus, je n'en revins pas. Il s'agissait donc du fameux Aaron, le fossoyeur ! Je ne l'avais jamais côtoyé, simplement vu de loin. Par contre, j'avais énormément entendu parler de lui, au travers de rumeurs principalement. Et bien, il ne me semblait pas si terrible que cela.

Basile alla faire la tournée des saluts, ce qui lui prendrait pas mal de temps. Je commençai alors à me diriger vers le buffet, histoire de satisfaire mon estomac qui s'était retenu pendant de longues heures. J'avais particulièrement envie de ces toasts à la bière et aux champignons...
Mais un corps musclé accompagné d'une délicieuse odeur me barra la route. Xiao... Je ne pus m'empêcher de sourire bêtement en posant mon œil sur son visage, il était vraiment beau et attirant. J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais il s'en empara à l'aide de la sienne. Mon corps se cambra sous la pression de ses mains et je posai timidement mes mains sur les épaules de l'homme, rougissant en pensant à toutes les autres personnes présentes. Pourtant, je répondis à son baiser, si passionné, pressant. Lorsqu'il me relâcha, mes jambes me semblaient être du coton, légèrement flageolantes. Il m'avait même mordillé la lèvre, ce qui m'excita bien plus que je ne l'aurai voulu. J'espérais juste que cette légère envolée nerveuse ne soit pas visible.
Je fixais Xiao tandis qu'il m'avouait ses pensées et me mis à rougir beaucoup plus violemment, en arborant un sourire large (et niais). Quand il me murmura quelque chose à l'oreille, je perdis toutefois son sourire, pour me sentir plus que gêné et m'en trouvai plus excité aussi. Oh, merde... Ca allait se voir là, ou en tout cas, lui allait le sentir !

« Ho... C'est bête... On va faire en sorte que ça ne se reproduise plus alors... »

Quelle audace, mon Dieu ! Je ne me reconnaissais plus ! Je me mordillai la lèvre, la tête baissée. Voyons, faire ça à l'anniversaire de Basile, c'était si mal ! … Mais c'était aussi pour ça que c'était aussi bon et excitant.

« Avec toutes ces personnes, il fait chaud... »

Je mentais, mais je ne voyais pas d'autre solution pour cacher mon problème. Je retirai ma veste et la tins devant moi, masquant mon entrejambe. Quand il passa son bras autour de ma taille, j'espérais pouvoir le guider jusqu'au buffet, mais il m'entraîna vers Basile pour lui offrir ses vœux. Sa main, dans la poche de mon pantalon, me fait frémir de plaisir. Et si, une fois que tout le monde était torché, nous disparaissions sous l'une des tables... Non, non, non !
En pleine félicité, je croisai le regard de Luckas, et toute joie s'envola. A la place, mon cœur se serra douloureusement et mon excitation retomba d'un coup. Son regard... Il avait l'air tellement haineux. Je ne pus le soutenir plus d'une seconde et détournai le visage, malheureux. Je lui avais fait du mal, je m'en rendais bien compte. Bien entendu qu'il me haïssait. Mais nous n'allions pas régler nos comptes ici, pas à l'anniversaire de Basile. Et puis, j'avais moi même invité Xiao, je ne pouvais pas le laisser tout seul.


Quelques minutes plus tard, la vraie fête avait commencé. Je m'étais réfugié dans l'alcool, mais comme presque tout le monde avait fait de même, personne ne s'en était aperçu. J'avais même dansé au milieu des petits fours sans que ça choque qui que ce soit, pour autant que j'en sache.
Une coupe de champagne à la main, je me rendis alors compte que le buffet avait été quasiment éradiqué. Bien. Il était temps pour la suite.

Légèrement éméché, je zigzaguai jusqu'au petit podium où m'attendait un micro. Je passai d'abord du temps à attirer l'attention de tous les invités, puis entamai mon petit discours, en essayant de m'en souvenir et de faire des phrases qui voulaient dire quelque chose. J'aurai dû l'écrire, bordel...

« Bonsoir et bienvenue tout le monde ! Ce soir, si y'en a qui savent pas, c'est l'anniversaire de Basile ! OUAIIIS ! TOUT LE MONDE APPLAUDIT BASILE ! … Bon... Certains me connaissent mais pour les autres, je me présente. Je suis Ulrick, l'ami de Basile. Putain, je sais pas si je mérite ce gars, mais en tout cas, c'est vraiment un type formidable. Quand on est parti de la prison, tous les détenus lui avaient fait une banderole. Ouais, tout le monde aime Basile. Et c'est pas pour rien. Mais voilà, Basile il a pas beaucoup de chance. Je vais pas raconter de trucs tristes pour pas tuer l'ambiance, mais Basile il a besoin d'amour. Alors donnez en lui un maximum ! Parce qu'il mérite bien ça, au moins. Alors j'espère que vous avez fait des efforts pour les cadeaux, parce qu'on va voir ça tout de suite ! Basile, vas y ! Ouvre les paquets ! »

Ma bouteille d'alcool l'attendait, soigneusement emballé dans un papier cadeau doré. Mais tandis que tout le monde s'affairait autour des paquets et poussait Basile à montrer le moindre de ses présents, je disparus dans la cuisine de la salle. Dans la pièce réfrigérée m'attendait une véritable pièce montée multicolore, avec plusieurs parfums et des tas de petites décorations rigolotes. Sur le dessus des lettres de sucre formaient « BASILE ». Je m'emparai de mon briquet et commençai à allumer les vingt sept bougies.

Je fis rouler le petit chariot contenant le gâteau et une pile d'assiette à desserts, avec les fourchettes appropriées, jusque dans la salle. Dès que les premiers invités se rendirent compte de ce qui se passait, la chanson de « Joyeux Anniversaire » couvrit largement la musique diffusée par hauts parleurs.
J'étais heureux, cette fête était une vraie réussite.

Sans surprise, le regard d'Ulrick ne parvint pas à soutenir le mien. Quand à Xiao, il me fallut beaucoup de self-control pour ne pas devenir agressif. Je savais que j'avais tort, d'être si jaloux, après tout, je n'avoir aucun droit sur Ulrick.
Je sentir une pression sur mon bras à laquelle je ne réagis pas de suite, avant de finalement me laisser entraîner par Basile. Il avait sûrement dû remarquer, lui aussi, mon regard. Tout le monde avait dû le remarquer.
Une fois dehors, je remarquai les yeux brillants de larme de mon ami et en fus quelque peu choqué. Il me fit alors la morale, me rappelant une fois de plus qu'entre Ulrick et moi, c'était terminé. J'étais déboussolé de le voir ainsi touché, comme si je lui avais fais du mal, à lui, personnellement, et en fus frappé au cœur, me sentant d'un seul coup pitoyable.

Je répondis à son étreinte avec autant de passion que lui, bégayant des excuses minables, secoué par l'émotion. Ulrick ne voulait pas de moi, et je m'en rendais malade, en oubliant ceux qui tenaient vraiment à moi. J'avais été égoïste envers Basile, il avait eu besoin de soutien, et je n'avais même pas été présent.

- Pardon, Basile, je suis désolé … dis-je encore.

Pendant le discours d'Ulrick, je ne pouvoir m'empêcher de regarder Xiao d'un sale œil, les bras croisés. Ouais, Ulrick était adorable, je l'avoir déjà remarqué. Il pas avoir perdu de temps pour me remplacer, en tout cas. En fait, je n'avoir été qu'un homme parmi un autre, à rajouter sur sa liste. Au fond, la seule chose que je regrettais être d'avoir quitté Giulia pour un mec qui se moquait de moi.

Je décidai subitement de faire un trait sur lui. Alors que subsistait encore un espoir jusqu'à ce jour, je rangeai cette idée dans un tiroir, au fond de mon crâne. Très bien s'il était heureux. J'allais profiter de mes amis, de Basile, que je avoir trop négligé avec mes histoires.
Malgré tout, je avoir un petit sourire tout le long de la soirée en voyant tout le mal que le bibliothécaire s'être donné pour faire plaisir à Basile. C'était une belle soirée, oui, et je ne pouvais nier être heureux d'être là.
Et quand Basile m'incita à le rejoindre avec Ulrick, je me sentir intimidé d'être devant toutes ces paires d'yeux, et je me sentis un peu rougir. Très vite, je soufflai les bougies, ému de voir que mon tienne ainsi à moi, avant de m'éclipser et me fondre dans la foule afin de me faire oublier.

Mais une envie me pris aux tripes quand je vis, encore, Xiao collé à Ulrick. Sans réfléchir, j'allais vers mon ancien amant et le pris très tendrement dans mes bras, me gorgeant de son parfum. Aucune mauvaise intention dans mon geste, une simple étreinte affective, voir même fraternelle. Je m'écartai de lui, gardant mes mains sur ses épaules.

- T'as géré, Ulrick, le félicitai-je. Tu as dû avoir beaucoup de mal à tout mettre en place.

Je me perdis, l'espace d'une seconde et bien contre mon grès, dans l'or pétillant de son œil, avant de me reprendre et d'esquisser un sourire peu convaincant.

- Beaucoup de bonheur, avec Feilong.

Et comme je pas vouloir gâcher l'ambiance ni m'approprier Ulrick, je le laissai là et rejoignis Matt qui me faisait des signes depuis tout à l'heure. Au passage, je regardai mon cadeau trônant fièrement en haut d'une pile et me mordis la lèvre. Juste avant de venir, je être passé dans un petit magasin, et j'ai trouvé une petite sculpture en or de grenouille. Grenouille, France. Grenouille, cuisine. Je avoir craqué de suite. Le pire, c'était qu'elle était très jolie. J'espérai que ma tentative d'humour allait bien passer, et qu'au passage Basile allait apprécier, tant qu'à faire.

EXID ♫ Every Night

J'étais très heureux de mon gâteau. Il était grand, il était beau, il ne pouvait qu'être bon et il était pour Basile. Pourtant, sans que j'en comprenne immédiatement la raison, il alla chercher Luckas pour le ramener devant la pièce montée et saisit nos mains. Oh ! Alors c'était de ça dont il s'agissait ? C'était vraiment une jolie coutume. Je ne rechignai donc pas à faire ce qu'il voulait, autant pour la symbolique que l'amusement généré par l'acte en lui même. Et puis, j'espérais aussi que tout ça se réaliserait. Pas seulement pour Basile. La présence de Luckas, aussi près, me faisait me sentir bizarre. Mon rythme cardiaque s'était accéléré, j'avais senti mes joues rosir et mes mains devenir bêtement moites. J'avais eu du mal à détacher mon regard de l'Allemand, intimidé comme un collégien, et n'avait dû souffler que trois bougies tellement j'avais été distrait.

Xiao vint alors me voir et je me sentis coupable d'avoir éprouvé autant d'intérêt pour un coup d'un soir. Luckas n'était que mon ami, il n'avait couché avec moi qu'à cause de l'alcool et n'avait certainement aucune idée des sentiments que pouvaient avoir pour lui. Il avait une fiancée, ce baiser qu'il m'avait donné après notre dispute, dans cette ruelle... Ne signifiait rien, absolument rien, il était juste un peu paumé. J'étais certain que depuis notre soirée au bar, avec le cousin de Basile, il s'était rabiboché avec sa petite amie.
Toutes ces pensées s'envolèrent beaucoup trop facilement sous le tendre baiser de Xiao. Au moins lui m'avait emmené au restaurant avant de me foutre dans son lit. L'anniversaire de Basile était en quelque sorte notre second rendez vous et il m'avait immédiatement témoigné de son intérêt pour moi, très clairement. Si nous couchions ensemble cette nuit, ce serait parce qu'il avait envie de moi, pas parce qu'il se serait enfilé une girafe de bière. Voilà qui était beaucoup plus rassurant, n'est ce pas ? Basile serait fier de moi, j'en étais certain, dès que je lui aurai raconté tout ça.

« Ah ? C'est très gentil, Xiao. Je suis content que tu t'amuses. »

Je lui tendis une part de gâteau, au praliné et non au chocolat. J'avais toujours trouvé ce parfum plus sophistiqué, ce qui lui allait bien. Etant donné qu'il ne fit aucune moue en le voyant, j'en conclus qu'il était plutôt content du choix. Carton plein pour Ulrick Gantley !

Alors que le Hongkongais venait tout juste de s'éloigner, une autre stature, un autre parfum, le remplacèrent. Luckas était plus large, et il sentait plus fort aussi. Mais j'aimais ça au moins tout autant. Et ne sus plus où me mettre en croisant son regard. Cela ne dura pas longtemps puisqu'il m'enlaça, de façon absolument pas intime, contrairement à ce que j'aurai aimé. Il ne m'avait pas laissé le choix de fuir ou non et maintenant, la tête posée sur son épaule, sa chevelure contre mon oreille, je lançai des regards alarmés autour de moi, ne me décidant pas à verrouiller mon œil sur qui que ce soit. Fébrilement, mes doigts se posèrent avec légèreté dans le dos de Luckas. Je réprimais à fond mes envies, qui me commandaient de me serrer contre lui, voir de l'embrasser à pleine bouche. Mais je ne devais pas oublier notre passé, il avait été bien trop intense et dangereux pour que je me risque à recommencer. Si je devais me réveiller dans les bras de quelqu'un demain matin, cela devait être ceux de Xiao. Je ne voulais pas faire connaître à quelqu'un la même trahison que j'avais subie.
Nous nous séparâmes et il garda ses mains sur mes épaules, m'empêchant à nouveau de fuir. Ses yeux clairs se plantèrent dans les miens et il me félicita pour la fête.

« M-Merci. »

Est ce que nous étions réellement en train d'avoir une conversation tout à fait normale, sans animosité ? Sans regards blessés ? Oui ! Nous avions avancé d'un pas vers l'amitié, c'était fabuleux !
Quand il me souhaita du bonheur avec Xiao, mon sourire s'évanouit un peu, pour devenir crispé. Et lorsqu'il s'en alla, je me sentis minable. Fabuleux, vraiment ? Non, c'était plutôt affligeant.

Je servis encore quelques personnes puis me décidai à porter une part au chocolat à Aaron le fossoyeur, qui semblait un peu trop solitaire pour une fête comme ça. Je saisis au vol un verre de bière et lui tendis le tout.

« Tout va bien, Aaron ? Vous ne vous ennuyez pas trop ? C'est gentil d'être venu en tout cas. Venez, allez donner votre cadeau à Basile. »

Depuis le début de la soirée, j'étais assez solitaire. Comme à mon habitude et puis ce genre d’événement n'étais pas trop mon fort..Même si j'avais fait un effort pour venir à celle-ci. Elle n'en restait pas moins amusante! Je suis sûr que si Pupuce avait été là, on aurait bien rigoler!

Personne ne m'avait reconnu, ou presque avant que Toque blonde s'exclame de ma présence ne me reconnaissant qu'au dernier moment. C'est vrai que je ne porte jamais ce genre de tenue au quotidien...Mais je n'allais pas me ramener à son anniversaire débraillé et avec cette délicate odeur de sang. Car oui, j'avais salis mon sweet préféré  avec le doux liquide rouge d'un de mes mortels patients.
Ensuite, il y avait eu cette drôle de tension amoureuse dans l'air. Pendant un instant, je crus qu'un mort allait apparaître! Mais non, tout c'était très bien passé! Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas eu de blessé physiquement. Peut être mentalement, mais c'est pas vraiment mon problème. Isolé dans mon coin, isolé des vivants...Même en société, j'arrive à être seul! Incroyable! Il faudrait vraiment que j'arrive me sociabilisé.
Deux, trois verres d'alcool, quelques petits fours et tout allait pour le mieux. J'avais reconnu quelques collègues bossant dans la médecine aux sous sol à mi temps, puis d'autre ne travaillant qu'à l'étage comme Wag, qui me salua brièvement étant déjà en conversation avec d'autres que je ne connaissais pas.

Le bibliothécaire tenta un discours plus ou moins convainquant sur la personne du nom de Basile. Je suivis le mouvement et applaudit. Mon coloc' en avait de la chance! Vraiment..Et puis j'espère que mon cadeau comblera une petite partie de "ce manque d'amour", même si dans ma tête je pense savoir de quoi parle notre cher borgne. Beaucoup des invités pressèrent Basile d'ouvrir les paquets qui trônaient dans un coin de la pièce. Le mien était à l'écart, près de mes affaires. La fragilité du colis m'obligeait à en prendre soins. Je m'approche doucement de la petite cage et observe les deux grands yeux bleus qui me fixent. Il allait bien...Ne t’inquiète pas petit chat, je te donnerais bientôt à ton maître. Je passai mon doigt entre les barreaux de la cage pour venir caresser sous le menton de l'animal. Un petit ronronnement accompagna mon geste.
Je retournai m’asseoir, observant le petit manège se déroulant un peu plus loin. Gâteau et Cadeaux.  Toque blonde souffla les bougies avec ses deux amis proches. Ses yeux brillaient de joie..Enfin je suppose.

Un peu plus tard, Le borgne vint m'apporter une jolie part de gâteau et un bon verre de bière. Puis me questionna sur l'ambiance festive qui régnait autour de nous.

"Merci beaucoup, vous pouvez me tutoyer, je suis pas quelqu'un de très accroché aux formalités.  Basile à de la chance d'avoir des amis comme vous! Très bonne fête, je suis juste pas tellement habitué à ce genre d'ambiance"

Je pris le gâteau et le posai à ma place pour ensuite saisir le verre et me lever pour m'approcher de Basile, après avoir remercié une seconde fois Mister Gantley. Quand je m'approchai de mon coloc', il venait de raccrocher son téléphone. Quelque chose de grave? Je ne pense pas, il souriait.

"Hey Toque Blonde! Enfin Basile, je t'ai moi aussi apporter un cadeau, seulement, j'aimerais évité de le déplacer de trop."

Je lui saisis la main et l'emmena vers la cage. Je n'avais pas vraiment l'habitude d'offrir ce genre de cadeaux. Mais je faisais un effort...Les vivants n'ont pas les mêmes gouts que les morts.

"Tu m'avais parler d'un chat, et comme je ne l'ai pas revu depuis..."

[Xiao passe son tour.]

C'est beaucoup vingt sept ans. Et j'ai vingt-sept ans ce soir. Enfin, aujourd'hui. C'est vraiment très important pour moi de célébrer ça mais il est vrai que je n'imaginais pas quelque chose d'aussi monumental. En plus, la personne que j'aime est avec un autre, collé serré, la personne qui a des vues sur moi est dans le coma et celle sur qui j'ai des vues n'est pas présente. En d'autres termes, je suis la star de la fête mais je me sens terriblement seul.
En fait, je ne me sens pas plus seul que quand j'étais entouré de famille. Je n'ai jamais eu vraiment d'anniversaire heureux.
Et je me suis planté en pensant que celui là le serait. J'ai cru pendant un moment que tout serait parfait, qu'on irait dîner dans un restaurant et qu'on s'amuserait avant de rentrer et de boire un dernier verre. Entre amis. Mais il a tout voulu faire en grand. Oh ça me fait plus de cadeaux c'est sûr mais le seul cadeau dont j'avais besoin c'était un peu de tranquillité et d'amitié. J'aime tous ces gens mais je n'avais pas envie de les voir.
Je soupire en me disant que je deviens égoïste et que je ne devrais pas penser comme ça. En fait, je me sens vraiment minable. Comme un jeune idiot qui ne sait pas où est sa place. Je ne sais pas où est ma place. Peut-être que je devrais rester en France avec elle. Avec ma sœur. Je déglutis et embrasse tendrement sur la joue plusieurs personnes qui m'offrent leur cadeau. Hm, je me sens vraiment passablement minable.
Tout tourne dans ma tête. Luckas et Ulrick. Ulrick et cet homme. Je souris quand le médecin m'offre une spatule en or massif et imite un rire presque réaliste en tout point. Et tout cas, tout le monde tombe dans le panneau et le chef des gardiens m'offre à son tour son cadeau. La plus belle boite à thé que je n'ai jamais vu. C'est au tour d'Aaron qui me conduit à une petite cage ou je trouve un petit chat adorable.
Une chape de béton tombe sur mon cœur. Comment est-ce que je pourrais diable m'occuper d'une petite chose aussi fragile alors que je ne suis même pas capable de m'occuper de moi même. Je souris néanmoins, un peu crispé et prends Aaron dans mes bras.

« C'était une idée fabuleuse. Merci beaucoup ! »

Je souris aux invités et glisse à mon ami que je sors prendre l'air. Une fois que je suis seul dehors, je marche jusqu'à la place de l'église et ferme les yeux, un peu désorienté. Quand j'ai reprit ma respiration, je me saisis de mon paquet de cigarettes et j'en sors une, les mains tremblantes. Je vrais apprécier le travail qu'a fait Ulrick, pourtant …

Une demi-heure plus tard, je suis toujours là, à fumer quand une Cadillac se gare. En sort Pompon, habillé de manière tout à fait pas conventionnelle. Nous discutons de tout et de rien avant qu'il ne m'embrasse. Son copain l'a largué, on est en peine tous les deux. Alors je lui rends son baiser et je me fous complètement des pas que j'entends au loin. Des pas qui se dirigent vers nous. Je m'abandonne complètement. Je ne peux plus faire ça.