Carte d'identité

Nom : Raven
Prénom : Blanche, Catherine, Laura
Sexe : Féminin
Age : 17 ans, née le 11 mai.
Origine : Française



Dossier Médical

Poids : 51 kg
Taille : 1,66 m

Aspect physique : Pourquoi Blanche ? Très bonne question ... Vous allez rire. Ma mère a le sens de l'humour, voyez-vous. J'ai la peau d'un blanc laiteux, des yeux d'un bleu profond, des cheveux d'ébène ... Non, rien ne vous vient ? Blanche-Neige, faut revoir vos classiques ! C'est sur cette base que mon prénom a été choisi. Et celui de mon frère a été décidé pour rester dans le même thème.
Bref, ça ne vous dit pas tout, ça. Mes cheveux sont longs jusqu'à mi-jambes, et non, ce n'est pas une plaisanterie. Je ne les ai jamais coupés. En partie par flemme, en partie parce que je n'en vois pas l'utilité. Et finalement, parce que mon frère ne le faisait pas non plus. D'une certaine façon, ils me cachent, et j'aime ça. Je suppose qu'en prison, je vais devoir les attacher si je ne veux pas qu'on me passe un coup de rasoir. Mes ongles portent encore quelques traces de vernis noir. Un oiseau, plus précisément un inséparable, est tatoué à l'intérieur de mon poignet droit. Ma frange ? Je crois que le terme "en vrac", tombant à moitié sur mes yeux, la décrit bien. Je devrais sûrement la recouper de temps en temps. J'ai peut-être l'air assez menue, comme ça, mais il ne faut pas s'y fier. Je me suis suffisamment battue pour être capable de me défendre, et je n'ai aucun respect pour le combat à la loyale.

Aspect psychologique/mental : Ce que vous voulez, c'est qualités, défauts, ce genre de truc ? Nan ? Ok, alors, allons-y. Des qualités, j'en ai pas des masses. Enfin, je pense être protectrice, courageuse, et bonne comédienne. Ah oui, et puis je suis très intuitive, aussi. Niveau défaut ? Le revers de la médaille. Avec ma protection va ma possessivité, avec mon courage ma jalousie. Avec mon talent de comédienne, va mon arrogance. Je peux être violente, aussi, je le reconnais.
Ce que j'aimais par-dessus tout, c'était être avec mon frère. Pourtant je pouvais jamais l'embrasser. Curieux, hein ? J'avais l'impression de m'embrasser moi-même. C'est trop bizarre. Ma plus grande peur, c'est de ne pas supporter d'être éloigné de lui. Ah, et puis j'aime manger, aussi. Faut le reconnaître, niveau bouffe, je suis pas difficile. Ah oui, c'est vraiment un atout, ici ?



Dossier Judiciaire

Casier : Conduite sans permis, je dis pas. par contre, j'ai été reconnue coupable d'avoir sciemment provoqué un accident de voiture qui a tué sept personnes. Ils voulaient que je sois coupable, de toute façon, alors à partir de là ...

Matricule : B2652



Histoire

"Tu devrais pas, Blanche ! C'est pas notre faute !
-C'est pas comme ça que ça marche, Inno'. Si j'avais tenu mon rôle, on n'en serait pas là ..."

Je caressais doucement les cheveux de mon frère, lui souriant tendrement. Les sirènes rouges et bleues perçaient la nuit. Dans un claquement sourd, les armes s'étaient braquées sur nous. Je m'étais alors relevée, lentement, calmement, les mains sur la tête. Mon frère était encore par terre, il semblait ... Perdu. Ses yeux bleus croisèrent les miens, et je hochais la tête. Pour lui signifier que ça allait aller, pour moi. Un sourire aux lèvres, je redressais le menton à l'intention de l'officier principal. Un nouveau dans la police, sûrement. Son arme tremblait.

"Vous devriez arrêtez de trembler, m'sieur. Il y a eu un accident, et alors ? Tout ça pour quelques sacs à viande !"

Sans aucun ménagement, les menottes se refermèrent violemment sur mes poignets. Mon frère fut relevé de force. Il avait les larmes aux yeux. Trébuchants sur les verres ensanglantés des pare-brises, nous fument conduit dans deux voitures de fonctions différentes. J'adressais un dernier sourire rassurant à mon frère, qui me semblait toujours sur le point de pleurer.
Lorsque la portière se referma, je m'autorisais à m'avouer ce que je ressentais. J'étais morte de peur.
Mais une seule chose comptait pour moi. Innocent, se prénommait mon frère. Drôle de hasard, hein ? N'empêche qu'innocent, il devrait le rester. Et moi, Blanche, je serais leur bête noire.

En allant au lac, ce soir-là, j'avais eu un mauvais pressentiment. Pourtant, je n'avais rien dit. Mon frère adorait le lac, il adorait être avec moi. Je voulais le voir sourire. Alors je n'avais rien dit, non. Mais en arrivant sur place, avant le parking ... Un accident avait eu lieu. Cinq voitures, emboîtées les unes dans les autres. Je fut forcée de freiner brusquement. À peine notre voiture était-elle arrivée que le flic avait ouvert la porte. Oui, notre voiture. Celle de ma mère, que je lui empruntais occasionnellement. Pas le permis, et alors ? Ça veut pas dire que je sais pas conduire ... Mais ce flic avait attrapé la chemise de mon frère, côté passager ...
Ne jamais violenter mon frère devant moi. Jamais. Le dernier lui avait déchiré légèrement l'oreille en lui arrachant sa boucle. Je lui avais cassé le nez et le tibia. La loi du Talion ne s'applique pas, pas quand mon frère est en jeu.
Est-ce que le flic l'avait senti ? Peut-être. J'avais à peine fait un pas en dehors de la voiture que son flingue était braqué sur moi. Je m'étais contenté de le fusiller du regard, tout en articulant lentement, calmement, que s'il avait quelque chose à régler, c'était avec moi qu'il fallait le voir. Il avait eu l'air surprit. Oui, il est le garçon, je suis la fille. Oui, il a quelques centimètres de plus que moi. Oui, nous sommes jumeaux. Dans chaque paire, il y a un dominant ... Et non, ce n'est pas Innocent dans la nôtre. Loin de là. C'est moi. Moi celle qui nous défend, celle qui nous protège, celle qui dit tout ce qu'il y a à dire. Mon frère, lui, est bien trop sensible. Alors que quiconque me voit ne voit que froideur.
Sans que je comprenne réellement, le flic était allé faire quelque chose dans la voiture. J'aurais peut-être dû m'en occuper, mais le fait que son arme soit plus braquée sur moi me laissait le temps d'aller voir mon frère. Il avait toujours été ma priorité. Il s'était effondré, effrayé. Je suis simplement revenue vers lui, mais je ne crois pas qu'il ait entendu ce que je lui aie dit. Notre voiture alla, sans que je sache réellement comment, s'encastrer dans l'un des véhicules accidentés. Le bruit avait couvert ma voix, pendant que je lui demandais comment il se sentait.
Le temps que je me retourne, pour comprendre d'où venait ce vacarme, l'arme était de nouveau sur nous. Le flic avait trouvé le moyen de faire encastrer notre voiture dans les autres pendant que je m'étais agenouillée près d'Inno'.

"Blanche ... C'est un flic, pourtant ! Qu'est-ce qu'il fait ?!
-Tais-toi. Il a sûrement quelque chose à couvrir."

Je l'avais amené contre ma poitrine, caressant ses cheveux aussi noirs que les miens. La seule différence ? Ils étaient attachés alors que les miens me tombaient librement jusqu'à mi-jambes. Et le flic avait parlé.

"Je vais appeler les collègues ! Que les choses soient claires ... Vous avez provoqué ce carnage, Ok ?!"

Je sentais mon frère trembler contre moi. Mais c'était une rage sourde qui bouillait dans mes veines. Je savais déjà que quoi que je dise, nous serions coupables si les poulets en avaient décidé ainsi. Je les connaissais assez pour en être sûre. Et finalement ... Pourquoi aurions-nous dû être deux responsables ? Notre ADN était dans la voiture, oui. Le sien. Le mien. Le nôtre. Jumeaux jusque dans le sang. Alors, finalement ...

Le procès avait été un fiasco, à tel point qu'il avait pris sept jours. Les déclarations se contredisaient mutuellement, les faits n'étaient pas très clairs. Avocat commis d'office, auquel je n'avais pratiquement pas parlé. L'affaire était délicate, parce qu'elle impliquait plus ou moins le fils du 'courageux officier de police' qui avait arrêté la 'meurtrière' que j'étais. Cinq voitures. Sept morts. Vu mes antécédents de violence, il y avait pas grand-chose à dire. Je crois. Je n'ai écouté qu'à moitié.
Innocent avait hésité très longtemps, à la barre. Mais mon sourire avait suffi à le convaincre. Mets-moi tout sur le dos, frérot. C'est le seul moyen pour que tu t'en sorte, maman peut pas rester seule. Innocent tu es, innocent tu dois rester. On voulait m'accuser ? Ok. Pourvu que leurs soupçons s'éloignent de mon frère, je leur ait donné du grain à moudre. Dans toutes mes déclarations.
Et la condamnation tomba. Dix ans, avec le bénéfice du doute, le manque de preuves et le fait que je sois mineure. Parce que j'avais pas avoué, faut pas déconner ! Non, j'avais juste mis en place un rôle. Et finalement ... je l'avais tenu jusqu'au bout. Le rôle froid, dédaigneux et insensible qu'ils voulaient que je joue. Même en voyant ma mère pleurer, hurler que je n'étais pas comme ça ... Je n'avais pas flanché. Je leur avais donné du grand spectacle !
J'ai pris dix ans, donc. A 'Chère Mort'. Une prison américaine, c'est bien ma veine. Moi qui aligne à peine deux mots d'anglais. Pourquoi là-bas ? Peut-être pour l'exemple. Ou pour les familles. Ou pas. Je m'en fiche, j'ai pas tout écouté. Je regardais Innocent. Je lui souriais, pour lui faire comprendre qu'il avait pris la bonne décision.

Dix ans. C'est pas si long ... Ça nous en fera vingt-sept. Si je sors. Je me suis fait une promesse, cela dit. Si quoi que ce soit arrive à Inno' pendant que je suis derrière les barreaux ... je retrouverais ce 'flic au courage exemplaire qui lui a permis d'arrêter à lui seul une meurtrière'. Et il paiera chaque instant que je n'ai pas passé près de mon jumeau.
Et si je mourais ici ? Si je ne sortais pas ? Tant pis. Dans ce cas, je n'aurais qu'un souhait. Dans ma prochaine vie, j'aimerais renaître avec lui. Mon frère, ma moitié, mon protégé.