Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Nulle saveur n'égale celle de la victoire.

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Clay William E. Allesbury
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Clay William E. Allesbury

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MessageSujet: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeVen 24 Jan - 22:52

Immonde vermine. Impie créature. Elle paierait chaque affront au point de m'en supplier. Ce jour avait pourtant particulièrement bien commencé. Certes, j'éprouvais quelques difficultés à comprendre comment elle avait pu m'échapper, lors de notre première rencontre. Néanmoins savais-je que cela ne se reproduirait pas. Jamais. Rien ne me résistait, C'était là l'une des règles de base qui permettait au monde de tourner, au soleil de se lever. Elle m'avait cédé le plus naturellement du monde, il ne pouvait en être autrement.
Après tant d'années, jamais plus elle ne nierait l'évidence. Elle ne pourrait que s'avouer ce qu'elle était : ma possession, mon objet, mon oeuvre. Jamais plus elle ne me tiendrait tête. Elle avait cédé entre mes mains. Et elle céderait encore, tant que je désirerais qu'il en soit ainsi. Le défi qu'elle m'avait lancé n'était pas digne d'être prit au sérieux ; jamais elle n'attenterait à sa vie. Pas tant que je veillerais. Elle n'était que mon ombre, ma jumelle, l'esclave de mes volontés. Mais mes plus fervents désirs étaient encore à accomplir,
my dear lady ... Tu hurlerais de peur, de douleur et de plaisir.

Mais il restait une ombre dans ce parfait tableau. Cet immonde rat, cette gardienne putride et nauséabonde. Elle avait osé m'agenouiller. Moi. Le maître de ce monde. Sa seigneurie, Sa magnificence, le joyau de cette terre corrompue. Elle avait osé abîmer ma divine enveloppe. Son coup avait manqué ma rotule de peu, et par là même, il aurait pu me handicaper à vie. Elle paierait cet acte. Pour chaque blessure qu'elle infligerait à mon magnifique corps, je lui briserais un os. Elle implorerait ma pitié. Cette vermine avait osé défigurer mon sublime corps. Elle le paierait obligatoirement, et cela ne saurait tarder. Par ailleurs, où pouvait bien être ce déchet ?
Allongé sur le lit inconfortable de l'infirmerie, je planifiais point par point ma vengeance.
Dear keeper. Ignorais-tu les nombreuses ressources qui s'offraient à ma grandeur ? Sans doute pourrais-je même utiliser mon miroir, mon ombre, afin de t'attirer. Tu me supplierais de t'épargner, misérable cloporte. Et si tu implorais ma clémence, peut-être accepterais-je de te laisser vivre. Non sans te faire subir quelques-unes des pires humiliations que je concoctais à ton attention.

La porte de la pièce s'ouvrit. L'infirmier tant attendu venait-il finalement changer l'immonde bandage qui entourait mon genou ? Quel manque de délicatesse était le sien. Faire attendre un être de ma stature pendant trente longues minutes était un crime qui ne pouvait rester impuni. Le dernier infirmier à avoir osé un tel affront voguait sur la barque du passeur. Mais celui qui franchit la porte ne fut pas l'homme tant attendu.

Elle. Cette impie vermine ! Toute la scène défile devant mon sublime regard. Je devais me lever, étrangler ce vermisseau. Mais ma possession, ma chère et tendre entra à sa suite. M'apporterais-tu là une espèce d'offrande,
dear keeper ? Un moyen presque acceptable de te faire pardonner le sacrilège dont tu t'étais rendue coupable ... Car ainsi, tu n'étais plus ma principale préoccupation. Je quittais ma couchette, rejetant ma magnifique chevelure en arrière. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire tandis que je me relevais. Lentement, je m'approchais de ma possession. Ma jumelle. Mes doigts divins glissèrent sur sa joue. Et ma voix, pure mélodie résonnante.

« Une offrande presque acceptable, dear keeper. »

Néanmoins, tu souffrirais. Tendrement, je dégageais une mèche brune et mes lèvres frôlèrent son oreille. Ma chère chose. Allais-tu pleurer, comme semblait l'indiquer tes yeux humides ? Au moins ta présence reléguait-elle au second plan celle de cette gardienne incivilisée. Il me semblait que tu me défiais encore. Il me faudrait régler ton cas avant de passer à celui de cette chère poupée. Ma main frôla ton cou, s'arrêtant sur le col de ta chemise.

« Tu n'a aucun droit d'échapper à mon regard, my fair lady. Ne te l'ais-je pas fais comprendre ? »

Je reculais de quelque pas. Certes, ma jambe était une source de souffrance. Mais nulle saveur n'égalait celle de la victoire. Mes yeux de glace croisèrent l'oeil unique de la gardienne. Venger Ayame, disais-tu ? Constate donc par toi-même la vérité, dear dolly. Ma chère et tendre m'obéirait. Elle ne vivait que parce que j'étais, se soumettant d'elle-même à mes désirs. Et toi, immonde vermisseau, tu ne bougeras pas. Le moindre geste de ta part signera le début de ton cauchemar.

« Obéis, my dear. »
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeSam 25 Jan - 14:11


"Je te suis. Mais j'espère que tu me raconteras un jour ce qui te rend si nerveuse et méfiante. Moi aussi, j'éprouve de l'inquiétude."

Un jour, peut-être. Si ce jour-là arrivait, il y avait fort à parier que je viderais tout mon sac en pleurant à chaudes larmes. Parce que si je devais tout lui raconter ... il n'y avait pas qu'Allesbury, malheureusement. Je savais pourquoi je m'accablais, au fond. Et j'avais plutôt de bonnes raisons.

"Et pour la fusillade, tu connais déjà une partie de l'histoire. Pour l'autre, tu devrais comprendre en arrivant à l'infirmerie. C'est l'une des rumeurs les plus répandues en ce moment"

Une rumeur ? Encore ... Il n'y avait que ça. Des rumeurs.Et je ne les avais pas écouté, ces derniers temps. Ç’avait été comme si mon corps était effacé, et que seul mon esprit tournait. A plein régime. Les rumeurs n'avaient donc pas été ma priorité absolue. Alors que nous descendions les escaliers, je me rendis compte qu'en fait ... Non. Je ne connais aucune partie de l'histoire.

"Tout ce que je sais, en fait, c'est qu'il y a eu une fusillade dans la cours. Je ne sais pas si tu l'a provoqué ou si tu y a participé, je ne sais pas non plus comment elle a débuté ..."

De toute façon, ce n'étais pas comme si c'était indispensable. Au moins, j'étais heureuse qu'elle aille à peu près bien, et qu'elle accepte de venir se faire soigner. Je faisais bien trop facilement confiance aux gens ... Et je suis désolée, ombrage, mais je me raccrochais à toi. Sûrement parce qu'à bien y réfléchir, tu étais la seule avec qui j'avais eu un semblant de discussion... normale. Ou presque. La seule aussi, quand j'y réfléchissais, à avoir vu ma cicatrice.
Peut-être qu'un jour, je te dirais tout. Mais là, maintenant ... je ne pouvais pas.

"Est-ce que je peux savoir comment tu t'es abîmé la main ?"

Si elle m'avait répondu, je n'entendis pas ses mots. Parce que quand je refermais la porte ... Mon visage se décomposa.
Il était là, seul. Pourquoi seul ?! Il était sensé être accompagné en toutes circonstances ! Aussitôt, je reculais d'un pas. Mais ... Je le vis s'approcher comme dans un rêve. Il boitait ? Qu'est-ce que ... Pourquoi ? Et ... Son sourire me fit froid dans le dos. Je baissais les yeux, incapable de soutenir son regard. J'aurais dû prendre mes jambes à mon cou, faire quelque chose, mais ... J'eus un sursaut quand ses doigts se posèrent sur ma joue.

"Une offrande presque acceptable, dear keeper. Presque."

Une offrande ? Qu'est-ce que tu t'imaginais, encore ? Qu'ombrage m'avait amené ici ? Non, au contraire ! Et ... Pourquoi une offrande ? Elle te haïssait ! Alors ...
Compréhension. Ton genou. C'était elle qui t'avait tiré dessus ? Mais ... comment est-ce qu'elle avait fait ? Tu ne pouvais pas ... Tu ne pouvais pas être blessé, mis à terre si facilement. Non, tu ne pouvais pas ! Ou alors ... Ou alors cela voudrait dire que ...
Un regard à la gardienne me suffit pour savoir. C'était bien elle qui t'avait blessé. Elle t'avait blessé, alors que je n'avais ... Je sentis ma gorge se nouer. Quelle idiote je faisais ! Je n'avais pas été capable ... j'aurais pu ... Et tes lèvres, près de mon oreille.
Pitié, laisse-moi ... Je t'en prie, Allesbury. Je t'en supplie. Tu en as assez fait. Je ne pourrais pas supporter plus. Je me mordis la lèvre inférieure, tâchant de ne pas faiblir. Si je le repoussais, il s'énerverait. J'avais envie de hurler. Je ne pouvais pas. Ombrage était à côté, et je ne voulais pas ... Elle ne devait pas savoir. Elle n'en avait pas besoin, et moi non plus. Et ... laisse-moi cette chemise. Elle me cache. C'est tout ce que je désire.

"Tu n'as aucun droit d'échapper à mon regard, my fair lady. Ne te l'ais-je pas fais comprendre ?"

Mais ... Et si je ne le faisais pas ? De toute façon, tu trouveras le moyen de me faire obéir. Et mes côtes me faisaient encore mal ... je ne voulais pas prendre ce risque, je ne voulais pas provoquer ta colère. Mais je ne peux pas ... Arrête avec cet ersatz de fierté, Aya. Ça fait longtemps que tu l'as perdue.
Je fermais ma main valide sur mon bras, essayant de planter mes ongles à travers le tissu. Non, non je ne pouvais pas ! Balivernes. Je le pouvais. Mais je ne voulais pas ... Je n'avais qu'un bustier, en dessous, parce que je ne possédais aucun T-shirt. Et je refusais de te laisser voir ... Je ne voulais pas non plus qu'Ombrage les voie. Les ecchymoses, aux endroits qu'il avait frappés. Et à ceux qu'il avait violemment touchés. La plus visible, la marque violacée autour de mon poignet, que j'avais moi-même griffée avant de comprendre.
Je reculais d'un pas, refusant d'un signe de tête.

"Obéis, my dear."

Sa voix avait changé de timbre. Elle était bien trop douce pour ne pas être menaçante.
D'un autre côté ... j'en avais assez. J'étais fatiguée de me battre à chacune de ses apparitions, alors qu'il finissait toujours par obtenir ce qu'il voulait. Que je lui résiste ou non, le résultat serait le même. Et puis ... j'avais passé un accord avec lui. Si je le rompais, il le ferait payer, et pas qu'à moi. Je ne voulais pas que d'autres paient pour mes erreurs. Et finalement ... il avait raison. Je m'étais conduite comme ...
Je sentais mes doigts trembler, fixais les yeux au sol sur les dalles froides. Je ne voulais pas croiser le regard du lord, et encore moins celui d'Ombrage. Omby ... Je suis désolée. Je devrais être plus forte. Je devrais lui résister. Mais je ne voulais pas que ça recommence. Je commençai tout juste à remonter la pente. Alors ... Je suis désolée ...
De ma main valide, je commençais à défaire le bouton. Il ne voulait pas que je me cache ... Et s'il ne le voulait pas, je ne pouvais pas le contredire. Plus maintenant. Parce qu'au fond, il avait raison. Je n'étais plus rien d'autre que son objet. Il avait réussi à m'avoir une fois. Rien ne l'empêcherait de recommencer.

"Pardonne-moi, je t'en prie."

Ma voix était à peine audible. Et mes yeux me brûlaient. Peut-être qu'Allesbury penserait que ces excuses lui étaient destinées. Pas du tout. Elles étaient pour Ombrage, et surtout ... pour moi. Je terminais d'ôter ma chemise, la serrant devant moi pour tenter de couvrir mes épaules. J'avais l'impression que j'allais pleurer. Je dus fermer les yeux. Je suis désolée, Ombrage, vraiment. Ne m'en veux pas. Je ... ne l'aime pas. Je déteste sentir sa peau, son contact. J'ai horreur de sentir son regard. Mais ... mon corps ... Même moi ...
Je me souvenais de ce mot, qu'il avait employé. 'Beloved'. Avec le recul, c'était effrayant. Mais sur le moment ... cela m'avait presque fait plaisir. Parce que ce surnom était bien moins ... plus ... je ne sais pas. J'avais eu l'impression, même une seule seconde ... d'un peu de considération, d'être humaine. Et cette fois, à nouveau ... j'étais une marionnette. Mais est-ce que j'étais folle ?
Au fond, peut-être pas. Je m'étais exécutée, il ne s'énerverait pas. Et je restais légèrement camouflée derrière ma chemise. Mais ... Est-ce que je pensais réellement que me plier à ses désirs arrangerais les choses ? Non. Mais si cela pouvait éviter de les envenimer ... Je prenais le risque.


Dernière édition par Ayame Shizuka le Sam 8 Fév - 4:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeLun 3 Fév - 19:24

Elle me répondit, mais je n'écoutais pas. Sa voix me parvenait certes, mais les mots qu'elle prononça, je ne le discernais pas, ou du moins, je ne cherchais pas à en comprendre le sens. Vide, je réfléchissais simplement. Comment le tuer ? Comment le tuer sans blesser Aya. Ma vengeance ne regarder que moi, même si elle me permettait Aya y participer indirectement. L'arme qu'elle m'avait procurée le tuerait. Point.

J'étais en premier, elle me suivait, comme si j'allais m'échapper pour ne pas soigner mes plaies. D'accord, mon épaule était dans un sale état, mais ce n'est pas grave. Si ? Non ? Et puis, si le fait de me rendre à l'infirmerie te déverrouillerait la parole sur le passé, je n'allais pas laisser passer cette chance. Je voulais t'aider, mais tu ne laisser pas entrevoir ta faille, ta tristesse. Pourquoi ? De quoi avais-tu tellement peur ? T'avait-on menacé au point que tu ne veuilles même plus me parler ? Ton regard anormal contredisait tes mots. Tu n'allais pas aussi bien que tu le prétendais. Tu portais quelque chose de lourd, sur le cœur et l'esprit. Comment se fait-il que tu sois si effrayer ? Te voir dans cet état...m'inquiéter. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Tu étais mal, mais tu refusais catégoriquement de te confier, et cela,...était...étrange. Tu étais l'une des seules à m'avoir fait parler de ce que je ressentais vraiment, ce que je vivais vraiment. Je devrais te montrer peut-être mon œil un jour, enfin, je ne le montre jamais vu que cela ne regarde personne. Bref...

"Est-ce que je peux savoir comment tu t'es abîmé la main ?"

Sa question s'évanouit dans le silence glacial de l'infirmerie. Elle entra à ma suite, mais, j'avais déjà le regard fixait sur le patient qui occupé l'espace avec son aura maléfique. Clay. Allesbury Clay Ernest William. Toujours là quand il ne faut pas. Elle qui rentrait à ma suite, semblait déstabilisée, perdue. Serait-ce lui le cauchemar qui la hante ? Non-impossible, nous avions reçu l'ordre de l'accompagner dans toutes les circonstances possibles, un peu comme un contrat de mariage. Où était les foutus gardiens ?

Mais ma réflexion fut de trop. Il s'approcha d'elle, alors qu'elle reculait vivement, l'empêchant de continuer son périple à reculons. Il boitait, et cette simple action me fit comprendre la raison de sa présence en ses lieux. Tu voudrais pour tes soins quotidiens ? Alors comme cela, j'aurais amoché sa seigneurie plus gravement que prévu ? En espérant que tu boites jusqu'au jour où je t'achèverais. Un plaisir immense monta en moi, tu avais peut-être souffert. J'avais peut-être atteint ton estime et ton égo surdimensionné, n'est-ce pas, Narcissique ? Mais, je n'avais pas le temps de me réjouir, il souriait. Un sourire annonciateur de souffrances perverses et démoniaques. Un sourire qui m'énerve tant...

Ta voix, insupportable, et ta main sur Ayame. Si tu es la cause de ses malheurs, tu...souffriras. Mais c'est déjà prévu ma seigneurie. Il faut toujours devancer les désirs d'un Dieu, n'est-ce pas ?

"Une offrande presque acceptable, dear keeper. Presque."

Une offrande ? Mais que croyais-tu mon ami ? Dear killer, je n'étais pas ici pour te donner les plaisirs que tu affectionnes. Donc cette femme, Ayame Shizuka, n'était pas ici pour toi. Elle n'est pas un objet, encore moins une offrande pour me faire pardonner. Je suis fière de ta blessure au genou. Elle t'a touché dans ton égoïsme et la blessure physique est devenue mentale.

Mes yeux croisèrent se d'Ayame. Elle était apeurée, au bord des larmes. C'était donc lui, ton cauchemar, ta bête noire. C'est lui qui l'avait créé, il transformait tes rêves en tourment, il te hantait. Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Il t'a menacé pour que tu ne dises rien ? Un traumatisme telle, que tu n'arrives à placer aucun mot sur l'expérience que tu as vécu ou alors, tu ne me fais pas assez confiance pour me le dire. La dernière possibilité était plus que probable. La possibilité première. Le seul possible. Tu étais forte, courageuse. Je suis sur que tu avais surmonté le traumatisme. Maintenant dit-moi ce qu'il t'a fait.

Il rapprocha sa tête de la sienne, et ses mains se dirigèrent vers les boutons de son décolleté de chemise. Ne la touche pas. Ma main frôla le cadeau si précieux que l'on m'avait offert auparavant. Il murmura, trop loin pour que je puisse discerner ses mots. Que veux-tu lui faire Allesbury ? Ma présence, tu sembles l'avoir oublié, complètement absorbé par l'aura féminine de Shizuka. Elle semblait tremblée, si petite à côté de lui. Aller défends-toi ! Non, tu ne faisais rien. Rien, zéro, nada. Je retire, tu essayes de t'échapper, mais un seul pas ne suffis pas. IL haussa la voix, comme dans un élan de colère à peine voilée. Tes pupilles me défient et me narguent. Arrête ça !

"Obéis, my dear."

Pourquoi elle t'obéirait ? Elle n'est pas ton jouet ! Personne ne l'est ! Tu hallucines Allesbury. Ton monde est complètement factice. Irréel. Je cherchais en vain le regard de la brunette, mais il fuyait. Le mien, comme celui de son obsession. Elle tremblait, maintenant, je le voyais distinctement. Mais, ce fut la suite qui me choqua et m'empêcha de réagir comme j'aurais voulu le faire. La libérer de cette pression abominable. Tu commençais à défaire ton chemisier, de toi-même, lui obéissant comme une vulgaire marionnette. Ayame ! Pourquoi ? Reprend toi Es-tu droguée ? Cette mine atroce que tu faisais, au bord des larmes, de la crise. Tu murmuras, dans une petite respiration saccadée. Aucun mot ne fut prononcé assez fort et avec articulations pour que j'en comprenne le sens, mais ce que je voyais, c'était une femme soumise à un homme dont la folie n'était plus à prouver et dont l'égo dépasser le poids d'une baleine bleu. Je ne te comprenais pas enfin si, je comprenais pourquoi, quand j'étais arrivé à la salle de détente, tu avais focalisé la conversation sur mon cas et mes souffrances et cela expliqué ta mine éteinte et complètement bouleversée. Tu t'étais découverte, essayant de me cacher une vérité qui sautait aux yeux. Il t'avait fait du mal. Ta peau violacée, tes réactions face à lui. Tout indiqué qu'il t'avait fait quelque chose de grave, très grave. Est-ce lui aussi, qui t'avais brisé la main avec tant de violences ?

Sans était trop, il me fallait réagir. Je ne pouvais pas assister à ce spectacle sans rien faire. Allesbury était un être odieux, maléfique et simplement...pervers. J'avais lu et relu son dossier. Je n'avais pas aperçu cette lumière, cette innocence qui existe chez la plus part des criminels. Personne ne peut être entièrement blanc ou noir. Il y a forcément une nuance. Et chez lui, je ne l'avais pas trouvé. En quelques secondes, je séparais les deux humains, m'interposant dans l'illusion de l'un et le cauchemar de l'autre. J'en avais marre. Je fis reculer Ayame, cherchant toujours ses pupilles violine fuyantes.

"Ayame, tu me dois des explications. Je n'ai que des indices, mais tu ne peux me tromper. Je sais qu'il t'a fait queque chose. Dit le moi."

Un instant, un court silence. Mon attention se focalisa sur le démon, l'objet de ma hantise. Clay Ernest William Allesbury. Ma haine était puissante, oppressante, mais je la maitrisais, gardant mon calme. Mon oeil fixait pourtant ceux de l'homme macabre. Je déversais ma colère en lui. Il n'était pas Dieu, et encore moi le maitre de cette humaine. Par réflexe, j'avais sortis mon flingue, le plaquant sous la machoire du détenu obsessionel.

"Le jeu est terminé. Où sont tes gardiens ? Qu'as, tu fais d'eux ? Au moindre faux mouvement, je tire. Tu as intérêt à être sage."

Je ne pus m'empêcher de frapper dans son genou souffrant, le faisant reculer légèrement, mais sans défère le point de mon arme de sa mâchoire inférieure.
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Clay William E. Allesbury

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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMar 4 Fév - 21:50

Si faible, si fragile, my dear lady. Avais-tu oublié que tes larmes ridicules ne m'atteignaient pas ? Elles me lassaient. Elles n'étaient qu'une preuve criante de ta faiblesse.
Jamais je n'étais parti, ma tendre chose. Jamais je ne t'avais quittée. Oserais-tu prétendre que tu avais oublié notre rencontre, pendant mes longues années d'absence ? Ose le dire ... Quelle hilarité pourrait être mienne, à cette pensée. Jamais tu n'aurais été capable de m'oublier, n'est-il pas ? Après tout, n'étais-je pas la perfection ? Tu étais mienne, comme tu l'avais toujours été. Nous n'étions qu'un, ma chère, ma tendre chose. Miroir l'un de l'autre. Savais-tu seulement quelle joie était mienne, depuis que tu m'avais cédé ? Je me sentais si ... Bien. Le monde était redevenu monde. Délicatement, mes doigts vinrent cueillir le menton de mon amour, relevèrent fermement son visage vers le mien. Mon sourire s'étendit démesurément. Ta crainte est digne un tel délice,
my dear. Je pus enfin plonger mon regard dans la couleur si désirée de tes yeux d'améthyste.

Observe donc,
dear keeper. Vois comme elle tremble sous mon contact. Un tremblement de peur, certes, mais que je savais destiné à camoufler ses véritables sentiments à mon égard. Vois à quel point tu as tort, dolly. Tu n'a rien à venger. Mon genou avait payé pour ton épaule, et tes os paieraient pour ma jambe. Mais pour le moment, tu n'avais aucune raison de tirer. Te défiant du regard, je rejetais calmement ma sublime chevelure derrière mon épaule. Cesse ton errance, guerrière solitaire. Devient valkyrie digne de ce nom, soumise au Dieu. Admets- donc ma supériorité, my dear doll. Accepte la foi et diminue ton châtiment. Peut-être alors auras-tu la vie sauve.

Elle recula. Ma chère, ma misérable chose. Quelle distance tentais-tu d'ajouter ? Une petite dizaine de centimètres ? Pitoyable. Ne voyais-tu pas que le mur te coupait toute retraite ? Renonce donc, une fois de plus. Obéis-moi. Soumets-toi à ton Dieu. Sans quoi, tu le sais pertinemment ... Notre accord n'aura plus lieu d'être. Et ce misérable cafard blanchâtre que tu avais pris sous ton aile souffrirait.


« Obéis, my dear. »


Les secondes s'égrenèrent. Méfie-toi, dear princess. Notre accord ne tient qu'à un fil. Sais-tu qui je suis ? Ce dont je suis capable ? Bien sûr, puisque tu es mon autre, mon miroir. Tu sais que si je ne pouvais les tuer, ils souffriraient atrocement. Tous. Cette gamine dont tu t'étais entichée, cette gardienne pour qui tu semblais avoir de l'affection. Ils hurleraient de douleur en expiant tes péchés.
Et enfin, tes doigts s'affairèrent sur ton chemisier tandis que tu murmurais des excuses. Sage décision, my fair lady. Admets tes fautes, repent-en. Avais-je seulement envisagé que tu te rebellerais ? Nenni. Tu n'étais que trop captive, trop pour de telles preuves de courage stupide et borné. Ce devait être la surprise, ou bien la joie. Au plus profond de ton âme, sous les méandres inavoué de ta conscience, tu étais soulagée de me retrouver. L'humain est un être stupide. Son besoin d'habitude pousse le vice jusqu'à s'enliser avec délice dans son malheur familier.

Je la reconnus avec satisfaction, cette douce chaleur dans mon bas-ventre tandis que tu te dévoilais à mon regard. De ton propre chef, toujours docile. Bientôt, un claquement de doigts suffirait à te faire comprendre. Tu t'exécuterais, sans la moindre protestation. Diaboliquement belle, délicieusement soumise. Si vile et si pure à la fois, ma chose. Je t'aime, le sais-tu ? Un amour dévorant, une passion ardente et douloureuse. Cela dit, je devais garder le contrôle. Je ne pouvais pas me laisser aller en de telles circonstances. Maîtrisons-nous un peu. Nous ne sommes pas seuls, après tout. N'est-ce pas,
dear keeper ?

Quand mes pupilles de glace croisèrent son œil de saphir, une vive satisfaction déforma les traits sublimes de mon visage. Pourquoi cette moue scandalisée,
dear dolly ? Étais-tu surprise de voir ma possession se soumettre à mes volontés ? Ouvre l'œil, vois par toi-même ce que tous refusent d'admettre. Elle m'avait dans la peau. Elle était Mienne, Mon ombre. C'était un fait inéluctable. Chacune de ses inspirations était l'œuvre de Ma volonté.
T'opposerais-tu à notre passion par dépit ? Tu ne pouvais croire que je t'avais dit la vérité, car cela rendrait vains tes pitoyables efforts. Ma chère, ma tendre créature s'était également bercée de l'illusion qu'elle n'était pas la marionnette d'un jeu divin. J'avais brisé ces infantiles illusions. Je l'avais maintenu au bord du gouffre, prisonnière et esclave de ma volonté. Elle savait désormais que j'avais le pouvoir de la faire hurler. Hurler de peur, de douleur ou de plaisir, selon Ma volonté. Elle M'appartenait. Ma chose.
Ma chère, ma très chère gardienne. Crois-tu qu'elle te laissera croiser son regard ? Elle n'osera jamais t'avouer ce qu'elle-même réalise peu à peu. Elle n'était que le pâle reflet de mes divines volontés. Tu avais beau t'être placée entre nous, tu ne pouvais la sauver. Il n'y avais pas de place pour une tierce personne dans notre sombre romance.


« Ayame, tu me dois des explications. Je n'ai que des indices, mais tu ne peux me tromper. Je sais qu'il t'a fait quelque chose. Dis-le-moi. »

Un large sourire étira mes sublimes lèvres. Je détaillais une nouvelle fois la gardienne, comme on observe un tableau pour estimer son prix. Elle était si fade, si commune. Une poupée de chiffon. Pourtant, j'étais presque certain qu'en faisant quelques efforts, elle pourrait devenir mignonne. Elle n'arriverait certes pas à la cheville de ma possession, mais elle serait alors plus digne d'intérêt. Ainsi souhaites-tu des explications, gardienne ? Je t'en ai pourtant donné.


« Dear dolly. Elle ne vit que parce que je suis, t'en souviens-tu ? En outre, je n'ai fait que lui procurer plus de plaisir qu'elle n'en a jamais éprouvé. »

Peut-être exagérais-je légèrement la taille de mon exploit. Néanmoins, elle ne pouvait le nier. Elle avait aimé sentir mes divines mains sur sa peau, explorant les recoins les plus intimes de son corps. Elle m'aurait même supplié de la faire basculer, ne pouvant que s'avouer le désir brûlant que je lui inspirais. Elle avait basculé du côté obscur et toi, chère gardienne, tu n'aura pu l'en empêcher. Car l'ombre souhaite toujours détruire ce qui est pur, n'est-il pas ?

Comprends-tu,
dear keeper ? J'aurais pu éviter l'arme que tu plaquais sous ma mâchoire, mais me contentais de l'attendre en souriant. Si attendrissante, my doll. Tu me semblais furieuse, suffisamment pour perdre le contrôle le plus facilement du monde. Ce que je vois dans ton œil, est-ce de la haine ? Question qui ne souffre nulle réponse, bien évidemment. Tu me hais, dear dolly, et cela m'amuse. Tu ne représentes qu'une vague gêne pour ma seigneurie, aussi deviens-tu divertissante. Une espèce de bouffon du roi.

« Le jeu est terminé. Où sont tes gardiens ? Qu'as-tu fais d'eux ? Au moindre faux mouvement, je tire. Tu as intérêt à être sage. »

Crois-tu en être capable, chère gardienne ? Crois-tu pouvoir ... tuer un Dieu ? L'être suprême en ce monde corrompu ? Vaine promesse ! Tu pourrais achever cette enveloppe, mais je renaîtrais sous une nouvelle apparence. J'étais un phœnix, dear keeper. Mon esprit était plus de mille fois supérieur au tien. Et toi, tu n'étais rien. Tout comme ces deux gardiens qui avaient absolument tenu à m'accompagner. Ils avaient refusés de se soumettre à mes volontés. Il avait donc fallu que je les force à prendre congé. Je pris un vague instant pour me demander si celui qui n'avait plus d'yeux aurait continué à hurler, si je ne l'avais plongé dans le silence.

« J'ai dû les congédier à la laverie. Ils en ont ... Perdu la tête. »

Lorsqu'elle plaça un coup dans mon genou, mon sourire changea de nature pour devenir plus malsain, et je reculai légèrement. Frappe donc,
dear guard. Frappe tant que tu le souhaites, mais soit bien consciente que je te rendrais chacun de tes coups. Je possède une arme bien plus efficace que la tienne. Vivante, touchant directement ton cœur.
N'est-ce pas,
my dear princess ? Regarde-moi ... Cesse ton appréhension ridicule, et vient calmer cette gardienne.
C'est un ordre.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMer 5 Fév - 21:44


Je sentis qu'il s'éloignait. Non, qu'Ombrage l'éloignait. Le poids qui m'était tombé dessus ne s'allégea pas, mais, Omby ... Merci. J'ignore si tu sais exactement ce qui s'est passé. Cela m'étonnerait. Peut-être que tu te doutes de la vérité, je ne sais pas. Moi, je ne peux pas te le dire. Je n'ose pas. J'ai peur du regard que tu pourrais porter sur moi. J'ai honte, tellement honte ...

"Ayame, tu me dois des explications. Je n'ai que des indices, mais tu ne peux me tromper. Je sais qu'il t'a fait quelque chose. Dis-le-moi."

Sa phrase me poussa à ouvrir les yeux, mais je n'osais pas croiser son regard. Parce que ... j'avais peur d'y voir ... Je ne sais pas. Du rejet, du dégoût, cette infime nuance de reproche qui apparaissait dans ta voix. Je ne voulais déjà pas que tu les voies ... Ces marques. Je sais ce que tu veux, je sais ce que je te dois. Je sais que je dois t'expliquer, mais ... J'ouvris la bouche, cherchant quelque chose à répondre. Mais aucun son ne franchis mes lèvres.
Parce que je savais que tout était de ma faute. Je savais que si je devais te parler de cela, il me faudrait aussi te parler du reste ... pour t'expliquer ... Pourquoi j'avais agi ainsi. Je voudrais tellement te le dire, tout t'avouer, crois-moi. Mais c'est mieux ainsi, je t'assure. Trop de douleurs, trop de souvenirs. A quoi est-ce que ça mènerait, si je t'en parlait ? J'avais peur ... de te salir, de te souiller toi aussi. De te porter malchance, peut-être, puisque tous ceux à qui je tenais semblaient finir par le payer. Peut-être aussi, que tu allais faire comme tout ceux dont j'avais toujours été proche. Me juger, alors que je me jugeais déjà assez durement moi-même. Ou bien, je te ferais pitié. Et je ne le voulais pas non plus ...
Mais je ne pouvais pas t'expliquer, n'importe comment. Je ne pouvais pas parce que ... Je sentais que si je dénouais ma gorge, même juste pour dire un mot, je ne parviendrais plus à retenir mes larmes. Et je ne pouvais pas pleurer, pas face à lui. Parce que je savais qu'il utiliserait la moindre intonation comme une arme à retourner contre moi.
Et encore une fois, il alla jusqu'à utiliser mon silence ...

"Ne te l'ais-je pas expliqué, dear keeper ? Elle ne vit que parce que je suis. En outre, je n'ai fait que lui procurer plus de plaisir qu'elle n'en a jamais éprouvé."


Non ! Non ... Non, je ne suis pas toi, Allesbury ! Je ne suis pas ce double que tu veux voir, je ... J'avais mal au crâne à force de retenir mes larmes. Je ne suis pas toi, pas plus que je suis à toi. Ça t'amuse, hein ?! Bien sûr que ça t'amuse... Tu l'as fait exprès, me marquer, à l'extérieur comme à l'intérieur. Imprimer ta marque sur moi, en moi... Tu as peur que je t'oublie, c'est ça ? Mais comment je pourrais, après tout ce que tu m'as fait ?!
Et tout ce que tu me feras encore, sans doute. Parce que ... J'ai passé un pacte avec le diable, tout simplement, sans même m'en rendre compte. Et ... Et il n'avait pas entièrement tort. J'avais ... Non. Pas moi. Mon corps avait aimé ce qu'il avait fait. A cette pensée, je me mordis violemment la lèvre inférieure. Je n'étais qu'une idiote, une sombre idiote. Mon corps avait aimé ce qu'il avait fait, alors que ... alors que moi, je me haïssais.
J'avais rivés les yeux sur les dalles de pierres, à côté de moi, sans voir le sol. Je ne devais pas craquer, pas pleurer. D'autant que ... la dernière phrase d'Ombrage. "Dis-le moi".C'était ... presque un ordre. Et elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais j'en avais assez ... J'en avais assez de ne faire qu'obéir, toujours. Obéir à mon père, obéir à McDaven, obéir à Allesbury ... Certains avaient peut-être une âme de marionnette, mais pas moi. J'agissais comme un pantin, oui, depuis longtemps. Alors qu'au fond, j'aurais toujours aimé être autre chose. Mais je n'avais pas non plus l'âme du marionnettiste ...

"Le jeu est terminé. Où sont tes gardiens ? Qu'as-tu fais d'eux ? Au moindre faux mouvement, je tire. Tu as intérêt à être sage."

Je ne prêtais qu'à moitié attention à ce qu'elle disait. Je ne voulais plus les regarder. Ni l'un, ni l'autre. Je ne me sentais pas d'affronter le regard d'Allesbury, qui me demanderait de faire des choses que je ne désirais pas. Je ne me sentais pas non plus d'affronter celui d'Ombrage, qui exigerait des réponses que je n'étais pas sûre de pouvoir lui donner.
Seule une phrase me percuta ...

"Perdu la tête."


Aussitôt, comme par automatisme, mon regard croisa une nouvelle fois celui d'Allesbury. Il n'avait pas ... osé, tout de même ? Pas des gardiens ? Si, il avait osé. Pire encore, je connaissais ces yeux. Il attendait quelque chose de moi. Il voulait que je ... calme Ombrage. Il voulait que je fasse en sorte qu'elle éloigne son arme, il voulait que je ... déçoive, ou trahisse Sadwood. Une deuxième fois en moins de dix minutes. Je ne pouvais pas ! Je veux dire, je le pouvais, mais je n'en avais ni la volonté ni la force. Parce qu'alors, il aurait l'avantage, il pourrait s'en prendre à elle. Mais si je ne lui obéissais pas ... c'est à Alice, qu'il s'en prendrait.
Je ne pouvais pas ! Je ...


Non ... Non, il y avait une autre solution. Tant pis. Je laissais définitivement tomber ma chemise. Ce n'était pas ma nudité qui me dérangeait. C'était la visibilité des ecchymoses. Et de toute façon, maintenant ... Ombrage les avait vu. Continuer à les cacher serait inutile. Je posais ma main gauche sur l'épaule de la gardienne, m'interposant entre l'anglais et elle. Fermait ma main libre sur le canon de l'arme, comme pour lui indiquer de la baisser. Et en prenant mon courage à deux mains, je réussis à croiser son regard. J'espérais qu'elle verrait dans le mien tout ce que j'aurais voulu lui dire ... Ne m'en veux pas, Ombrage. Je t'en supplie. Je ne le défends pas pour le plaisir. Je ne peux pas rompre l'accord foireux que j'ai passé avec lui, c'est tout. Pas encore, en tout cas. Je t'expliquerais tout, promis. Mais je ne peux pas, pas tout de suite. Ma voix n'était pas tout à fait un murmure, mais elle n'était pas non plus totalement nette.

"S'il te plaît, Ombrage ... Baisses ça. Je te promets que t'expliquerai. Je sais que tu meures d'envie de tirer, et ..."

... et je comprends. Sincèrement.

Mais pour le moment, je ne peux pas arranger les choses sans mettre quelqu'un en danger. Alors je vais juste essayer de ne pas les envenimer. Je sais que c'est difficile à comprendre, Omby. Mais si je lui obéis ... C'est parce que c'est le seul moyen de l'apaiser. D'éviter de faire des blessés.
Sans lever la main du pistolet, je relâchais l'épaule de la gardienne. Tentais de regarder le Lord. Ses yeux étaient toujours les mêmes ... Froids, arrogants. Mais teintés de satisfaction.
Je lui obéissais, comme la bonne marionnette que j'étais. Cette perspective aurait pu m'effrayer, il y a un certain temps. Mais lors de notre dernière rencontre ... J'avais totalement craqué. A cet instant, il avait eu peur, comme s'il craignait que je devienne réellement folle. Il s'était alors adouci à un point que je n'aurais jamais cru possible. Et cela m'avait permis de comprendre une chose ...
Je suis ton obsession, Allesbury. Tu ne peux pas me tuer, parce que tu as besoin de moi pour que ton illusion survive. Pour cette même raison, que tu le veuilles ou non, tu es obligé de te soucier de mon état, de ma personne.

"Je vous en prie, milord ... Je voulais juste qu'Ombrage se fasse soigner, et je crois que vous avez besoin de soins aussi. Je ne veux pas de blessé. Faites-moi cette faveur, s'il vous plait."

J'espérais avoir mis assez de formes à ma requête. Et d'après l'expression que prit son visage, je compris qu'il accepterait de m'écouter. Si Ombrage baissait son arme. Je me tournais une nouvelle fois vers cette dernière, rabattant une mèche châtain tombée sur mon visage. Ma gorge était nouée, et ma voix enrouée devait clairement le laisser paraître.

"Ombrage ..."

Je t'en supplie, essaie de comprendre. Je veux juste que tu te fasses soigner. Et après, si tu acceptes ...
On pourra remonter. Et je pourrais tout t'expliquer. Je t'en supplie, fais-le ...
Fais-moi confiance. C'est peut-être difficile à croire, mais je sais ce que je fais.
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeLun 10 Fév - 13:39

Perdue la tête ? Tu avais osé les tués n'est-ce pas ? Prendre la vie de quelqu'un ne te gêner en aucun point tant que cela t'accorde tes désirs, tes plaisirs. Je détestais les gardiens et pourtant, j'aurais peut-être dû me réjouir de leurs morts, mais non. Rien. Seulement de la haine. Juste de la haine. Je voulais tirer, qu'on en finisse, maintenant, tout de suite. Mais pourtant, ce n'était pas l'heure. Mon cœur me le criait. Ce n'était pas maintenant qu'il devait mourir, il n'avait pas assez souffert. Mais comment le faire souffrir ? Hein ?! Comment !

La main d'Ayame se posa sur le canon de l'arme et l'autre sur mon épaule. Que voulais-tu que je fasse ? Tu oses prendre sa défense ? Face à moi ! Enlève ta main. Mon but n'est pas de te blesser, en aucun cas. Je veux juste qu'il souffre. Toi, tu devrais savoir. Alors dis-le-moi. C'est à toi que ce narcissique, c'est le plus ouvert, pour toi qu'il a le plus d'affection. Tu devrais avoir aperçu un début de faiblesse. Non ? Tu ne crois pas..

Ses yeux croisèrent les miens. Et je pus y lire le véritable but de ses intentions. Pourquoi me suis-je énervé contre elle ? Car je le hai? Car je ne veux pas que les gens s'interposent dans ma vengeance ? Je ne veux impliquer personne. Et surtout pas toi. Tu es ma première amie et surement l'une des dernières. Je crèverais ici. Je le sais, mais avant, je voudrais le tuer. Avant ma mort, ce sera la sienne. Pourtant je n'arrive pas à comprendre le véritable but de tes intentions. Pourquoi le défends-tu? Ton regard me supplie de baisser mon arme, tu essayes de faire passer un message, mais je n'arrive pas à le décryter. Pourquoi ? Laisse-moi tiré Ayame, juste une fois, une seule fois. Retire ta mains, je ne veux pas te blesser. Une promesse ? Tes yeux sont remplis d'une conviction, néanmoins triste, que je ne comprends pas. Et ta voix traduit implicitement ce que tu veux que je fasse. Un murmure, non. Légèrement plus net..

"S'il te plaît, Ombrage ... Baisses ça. Je te promets que t'expliquerai. Je sais que tu meures d'envie de tirer, et ..."

Que je meurs d'envi de tirer ? Je n'en meure pas encore, mais oui, je veux tirer. Absolument. Pourquoi me retiens-tu ? Je ne te comprends pas, plus. Tu me promets de m'expliquer ? Mais quoi ? M'expliquer quoi ? Pourquoi tu fais tout ça ? Pourquoi il te fait souffrir ? Oui, je voudrais savoir. Mais tu ne parles pas. Dois-je croire ta promesse ? Croire...encore un terme que tu t'attribuais Clay. Croire, prier. Tout en rapport avec "le dieu incontesté de se monde".

Ses yeux quittèrent les miens pour aller affronter ceux de l'anglais. J'assistais là à un combat de regards. Tu la faisais obéir sans paroles, assassin. Tu payerais. Largement. Elle n'était pas un jouet, un objet, une marionnette. Comme tout le monde ici. Tu as l'air de croire que le monde t'appartient. Tout n'est qu'un illusion. Et elle repose exclusivement sur Shizuka. C'est cela ? Oui, c'est pour ça que tu l'as marqué. C'est pour ça que tu lui fais mal, sans jamais la tuer. Tu as besoin d'elle. Et si jamais elle disparaissait...

"Je vous en prie, milord ... Je voulais juste qu'Ombrage se fasse soigner, et je crois que vous avez besoin de soins aussi. Je ne veux pas de blessé. Faites-moi cette faveur, s'il vous plait."

Qu'il te fasse une faveur ? Cela m'étonnerait, mais si j'avais vu juste. Tu écouterais peut-être Ayame. Je n'ai pas besoin de soins, mais comme tu insistes, j'avais accepté de descendre à l'infirmerie. Je n'aurais jamais du. Cela m'avait valu cette confrontation avec ce cauchemar vivant. Pourquoi ? Car j'avais voulu t'écouter. Lui, par contre, c'est sur qu'il avait besoins de soins. Boiterait-il à vie ? Et par-delà la mort ?

Je ne savais pas quoi faire. Je tremblais, j'hésitais. Devrais-je baisser ce flingue ? C'est pourtant une chance de le tuer maintenant. Mais je ne voulais pas le tuer, seulement le faire souffrir. Et la meilleure manière de te faire souffrir. C'était de s'attaquer à elle. Mais comment ? Je ne voulais pas la blesser. Je ne sais pas...

"Ombrage ..."

Sa voix n'était plus qu'un souffle rauque, grinçant. Un fond de peur, malgrès tes belles paroles, tu était terrorrisé à l'idée de lui obéir. Tu ne voulais, mais tu le faisais à contre-cœur. J'hésitais encore à baisser cette fichue arme. Et puis ? Pourquoi voulait-il que je la baisse ? S'il était Dieu, il n'avait rien à craindre du simple flingue d'une mortelle amnésique. Hors, si tu ordonner à Ayame de me convaincre à me désarmer et me calmer, c'est que tu avais peur au fond de toi. Tu ne t'en rendais même pas compte. Je t'effraie, mais tu te confortes dans l'idée que tu es dieu. Tu crèveras, comme tout le monde.

D'un mouvement vif sans aucune préventions, j'attrapais Ayame, enroulant mon bras autour de sa gorge et changeant mon arme de direction, passait de Clay, à la tempe d'Ayame. Mon but n'était pas de te blesser Aya. Juste de tester la réaction de mon adversaire. Je fis en sorte que mon bras ne l'étrangle pas plus que nécessaire. Une demi-comédie. Dans un murmure, pour que seul "ma victime" l'entende.

"Je ne vais pas te blesser Aya, fais-moi confiance. Ne panique pas, mais surtout ne le montre pas."

Je voulais juste savoir si j'avais visé juste. Si c'était elle le point central de ton illusion faussée de la vérité. Redescend sur terre Dieu. Ma haine est grande, et je cherche à te faire souffrir et tout les moyens sont bon pour arrivé à mes fins. J'étais sur le point de tirer sans pourtant en avoir l'intention. Je n'avais aucune hésitations dans ce que je faisais et mon œil, arrogant, fixait ceux d'Allesbury. Comment vas-tu réagir Humain ?
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeLun 10 Fév - 20:15

[Cette fois je m'incline ! Chapeau bas, tu m'as bluffé.]



Jamais. Il n'est pas de joie sans déchirement, pas d"amour sans possession, pas de jouissance sans domination. Alors jamais. Jamais tu ne me la prendra, immonde vermine, gardienne impie que tu étais ! Putride créature, aberration de la nature.

Je portais un nom qui ne me raccrochais à aucun parent, me rappelant pas de l'étreinte dans laquelle j'étais né. J'avais toujours tout possédé, comme une piètre tentative de compenser un amour inexistant. Sur le pays de mon adolescence, je n'avais été successivement qu'un homme, un maître. Pour arriver enfin à cet ultime titre : un Dieu.
Je suis un Dieu.
Ils me prétendent tous narcissique ou cruel. Ils l'ont toujours dit. Leur jalousie blasphématoire fait que je les méprise, profondément. Je valais mieux que ces pâles insectes. Un Dieu est immortel. Il survit aussi bien sous la flamme hautaine du Soleil que dans la froideur vicieuse de l'ombre. Essayez de me tuer, vous n'en serez que salis. Essayez de m'écraser, je me relèverai. Toujours. Toujours plus magnifique, puissant et incontrôlable.
Pourquoi ?
Car je vous suis supérieur.

Je n'avais survécu pendant cinq interminables années, ne m'étais battu contre le Soleil, la nuit, et contre la vie et la faim, et mon propre esprit, pour la cesser d'aimer aujourd'hui. Il n'y a qu'une chose qui tient l'âme. Qui la tient debout au milieu d'une terre cendreuse, stérile, hostile. Une lumière, dans le champ de bataille. Un éclat, sur le sol couverts de sang, d'os et de tripes.
L'amour.
Peu importait que je l'aie créé de toutes pièces. Peu importais qu'elle ne me le rende convenablement. Je l'avais créé, de mes mains. La création d'un Dieu. C'était la réalité, c'était ce qui existais. Un sol, des murs, un toit. L'édifice intérieur que je m'étais construit. Qui empêcherais une âme de sombrer.

My fair, my dear lady … Le comprendras-tu un jour ? Demain, ou dans dix ans. Dans cette prison, ou ailleurs. Dans la fureur ou dans les larmes. Tu es mon ombre, mon aimée, la lumière dans le champs de bataille. Certes, je me prends parfois à rêver que ton amour égale le mien. Je sais bien sûr que tu ne le pourras jamais. Personne, ne le pourra jamais. Mon vide est trop profond. Trop brûlant, pour toi et pour les autres. Pour ceux qui l'ont créé, ce vide. Je veux aimer sans pouvoir l'être.
Laisse-moi te donner. Te donner ces choses qui me rongent, et qui me tiennent en vie. Il me vient à l'idée que cette haine amoureuse, cet amour haineux sont nécessaires à ma satisfaction. Lorsque plus rien ne s'y opposera, Mon monde n'en sera que fade.
Et bien.

Qu'il en soit ainsi.

Mais je ne tolérerais pas ta disparition. Voix plus glacée que les montages du grand nord, élève-toi. Laisse planer le châtiment le plus terrible sur cette impie créature qui te fais face, osant menacer ce qui t'es le plus cher. Osant défier un Dieu.


« Ne me laisse pas, Ayame. C'est un ordre. »

Je prononce si rarement ton nom, my dear princess. Il est trop précieux. Il ne faut pas abuser ce qui est beau, au risque cruel de l'abîmer. Un détail qui échappais totalement à cette gardienne. Comme toutes les autres, elle osait prononcer son nom sans la moindre admiration. Un blasphème.
Je commençais à souffrir du manque d'air. Mais j'espérais qu'elle, ma chère et tendre, respirait convenablement. J'étais le seul, l'unique propriétaire de ce droit inaliénable qu'était celui de porter mes mains à sa gorge. Je voulais tout, hormis le fait que le mal ne s'abatte sur elle. La perdre serait me perdre. Elle est la flamme au loin, le sang dans mes veines. La promesse d'un sens. L'Amour Unique, brûlant et douloureux, mes forces et mes faiblesses.


« Tu n'es pas digne de poser tes immondes mains sur elle, vermine. »

Qui est-elle, pour oser commettre un tel sacrilège ? Porter la main sur une possession divine, un objet sacré ? Elle n'était qu'une misérable gardienne, une vaniteuse enflure de gardienne. La veux-tu pour toi seule ? Souhaite-tu la défendre ? Mais de quoi, putride poupée ?! Elle était entre de bonnes mains lorsqu'elle se trouvait avec moi. Elle n'était jamais en sécurité qu'avec Ma divinité. Et cette putain du Diable, cette porte-matraque imbécile, que croyait-elle avoir le droit de faire ?! Elle était à moi. La mienne.
Je maîtrisais les tremblements qui imperceptiblement, agitaient mes mains au dessin parfait. Pourrais-je intervenir ? Non. Pas sans te mettre en danger, ma chère et tendre ...

Débats-toi, fais en sorte qu'elle te relâche.
Ne me laisse pas.

Doucement, une sorte de sifflement menaçant franchis mes lèvres parfaites. Je découvris mes crocs, penchant le visage de côté. Mon visage s'épanouit en un rire violent et rauque. Il me prit aux tripes, mais je ne la lâchais pas. Hystérie. Tel un dément, un démon s'arrachant les poumons de joie. Ridicule, mon cher, absolument ridicule. Que M'avait-elle dit ? Qu'elle souhaitait venger Ma chose, Ma possession ?
Elle ne pouvait donc la tuer. Ce serait là un absurde non-sens.

Oui, c'est cela. Tu es le Dieu incontesté. Le Maître de ce monde.
Tu l'as toujours été.
Tu ne peux être tué par de telles bassesses.
Un coin de ma bouche s'étira lentement, rictus moqueur sur un visage parfaitement sculpté.


« Bien, my dear dolly. Et si tu l'achevais ? »
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMar 11 Fév - 20:13

Je lâche un gémissement, autant de douleur que de désespoir. Il m'a trouvée, attrapée. Et par la gorge, comme s'il n'avait déjà pas suffisamment tenté de m'étrangler. Mue par un instinct de survie désespéré, je tente un geste vain pour fuir, m'arracher à son emprise. Peine perdue. Pas assez rapide. Son bras va serrer ma gorge, je vais replonger dans un abîme de cauchemar où tous les choix qui me seront donnés n'en seront pas. Je me sens incapable de bouger, incapable de parler. Juste de pleurer, et de le supplier du regard, tandis que je plante mes yeux brillants de larmes dans ses prunelles de glace. Lâche-moi, je t'en prie, lâche-moi...
Mais il ne m'écoute pas, bien évidemment, bien au contraire. Son visage vient se nicher dans mon cou, là, tout contre ma peau, tout contre mes veines qui palpitent. J'ai peur, j'ai terriblement peur, j'ai horriblement peur. Et je dois faire un réel effort pour ne pas hurler comme une démente lorsque je sens son souffle chaud, brûlant même dans mon cou. Je ne sais pas ce qu'il fait, je ne sais pas ce qu'il va faire, me mordre, hurler, me frapper. Et ...
Je sursaute, déglutis péniblement en sentant le désagréable contact du métal froid sur ma peau.

"Je ne vais pas te blesser Aya, fais-moi confiance. Ne panique pas, mais surtout ne le montre pas."

Quoi ? Ombrage ? J'inspire brutalement quand je réalise ce qui arrive, les larmes aux yeux... et craque. Des larmes viennent ruisseler sur mes joues. Je deviens ... folle ? Au point de ... le voir partout ? Je me sens ... trop captive, trop effrayée pour lui résister. Et ...
Et je suis désolée, Ombrage. Désolée. Vraiment, terriblement désolée. L'espace d'un instant, j'ai cru ...j'ai cru que c'était encore lui. Qui me menaçait, qui cherchait à m'effrayer, à me hanter. Parce que ... Parce que je n'en peux plus. Parce que je suis devenue trop craintive pour cet endroit, assimilant le moindre geste brusque à sa violence.
Parce que j'ai l'impression que quoi que je fasse, où que j'aille, il sera toujours là. Que je passerais ma vie à attendre sa prochaine visite. Et une chose n'arrange pas cette impression. Une seule ...

Parce que j'ai ... couché ... avec lui. Je ne peux même pas dire que je ne le voulais pas, que je le hais pour cela. Parce que tout est de ma faute, uniquement de ma faute. Et cette simple idée, ce simple souvenir tient pour moi du cauchemar éveillé. Pourquoi ?! J'ai ... choisi de le laisser faire ... alors pourquoi est-ce que j'en culpabilise ?! Pourquoi est-ce que j'en rêve, et que je me réveille trempée de sueur et de larmes ? Pourquoi est-ce que je déteste l'idée ... d'y avoir prit du plaisir ...
Parce que je ne voulais pas. Une fois, juste une fois, j'aurais souhaité sa violence. J'aurais souhaité qu'il me fasse mal. Parce que le choix qu'il m'a laissé ... Subir ... ou causer la mort d'une enfant. Un choix que je ne pouvais pas faire, il le savait bien.
Parce qu'il sait, maintenant. Il sait que j'attendrais ses visites avec angoisse, sans savoir s'il m'infligera douleur ou ... plaisir. Et cette dernière idée est la pire de toute.

J'en ai assez. Je n'en peux plus. De subir, d'encaisser sans rien dire. Arrêtez. Tous, arrêtez ça. Je n'en peux plus. Je ne suis pas une marionnette, un pion dans votre jeu de haine ! Je n'ai rien à faire à la place d'obsession, je ne suis pas une simple poupée, à manipuler uniquement pour faire souffrir l'adversaire. Je l'ai ... trop été. Je n'ai jamais été une dominante. Toujours dominée, écrasée.
Je ferme les yeux, les épaules secouées de sanglots. J'en ai assez, vraiment. Je n'en peux plus.

"Arrêtez ..."

Dernier sursaut de détermination, je suppose. Mes yeux croisent à nouveau ceux du Lord ... et ce que j'y vois me surprend autant qu'il m'effraie, à tel point que je m'empresse de les détourner. Son regard, son visage ... Plus de froid ou de condescendance. De l'inquiétude, et de la colère. Et pourtant ... pourtant il reste immobile. Je crois. Ma vue est brouillée par les larmes ne me laisse que supposer qu'il est immobile, comme une statue.

"Ne me laisse pas, Ayame. C'est un ordre."

Quoi ... ? Comment ... ?
Hoquet de surprise, qui l'espace d'un instant, interromps les larmes qui roulent sur mes joues.
Ayame ? Est-ce qu'il vient de prononcer ... Mon prénom ?
Pourquoi ?! Je ne suis rien, pour lui ! Mon nom n'a aucune signification, dans sa bouche ! Je ne suis rien ... Uniquement sa chose, son objet, son pantin. Alors pourquoi est-ce que je ne peux pas te laisser ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas partir ?!
Parce que ... Parce que pour toi, je ne suis rien. Et je suis tout. Je suis fatiguée, tellement fatiguée. J'en ai assez. Assez de pleurer, de me battre contre mes angoisses, contre mes souvenirs. Tous ces souvenirs que tu as fait remonter à la surface, Allesbury. Impitoyablement, comme pour m'accabler d'avantage. Assez de te voir dès que je ferme les yeux, de regarder constamment par-dessus mon épaule. J'avais enfin trouvé la solution. La pire de toute, mis la plus sûre ... pour ma vie, pour ma survie. Pour celle de ceux qui m'étaient chers. T'obéir, aveuglément, sans rien tenter contre ta personne.

"Tu n'es pas digne de poser tes immondes mains sur elle, vermine."

J'ai l'impression de ne plus rien entendre. Je ne sais même plus si je dois réagir. A quoi, de toute manière ? Je ne suis qu'un pion, oui. Un pion dans leur jeu. Pourquoi m'effrayer un peu plus, Ombrage ? Tu ne t'en rends sans doute pas compte, mais j'ai du mal, bien du mal à faire la part des choses. J'ai beau savoir que c'est toi, là, dans mon dos ... Je ne supporte plus cette situation. Sentir cet embout froid sur ma tempe me glace, m'effraie. J'ai le sentiment que je vais mourir, d'un instant à l'autre, comme si ce n'était pas ton bras qui tenait la crosse. Et pourtant ... pourtant je ne bouge pas. Parce que je sais que c'est toi, que je t'ai déjà empêché de tirer. Que si je persiste à te contredire ... J'ai peur de te vexer, de te perdre. Et je ne veux pas.
Pourquoi ?! Pourquoi tout doit-il se passer ainsi, toujours ? Pourquoi tout doit-il mal tourner quand j'entre en jeu ? Tout ce que j'avais voulu, c'était essayer manger avec une amie, de discuter calmement. Me changer les idées.
Et soudain ... Un rire. Dément, que je connais trop bien pour ne pas en avoir peur. Mes larmes roulent de plus belle lorsque la voix du Lord s'éteint, retrouve un timbre normal. Pour une simple question, effrayante.

"Et si tu l'achevais ?"

Non ! Non, Allesbury, ne ...
Non ... qu'est-ce qui me prend ? Est-ce que je panique, est-ce que je m'inquiète, est-ce que ma gorge est nouée au point que craigne qu'Ombrage ne t'écoute ? Au point de te supplier de m'aider, d'un simple regard ? Non ... Non, je sais qu'elle ne tirera pas. Je le sais. Et pourtant, cette simple autorisation que tu donnes m'effraie.
Pourquoi ? Comment es-tu arrivé, si facilement, à te glisser dans ma tête, dans mon âme ? A me convaincre que tout n'es fait que pour m'accabler ...
Comment ?
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeVen 21 Fév - 23:31

[désolé pour cette réponse tardive]

Il ne bouge pas. Pétrifié. Complètement surpris, je pense. Tu ne t'attendais pas à ça n'est-ce pas ? Tu me penser faible. Si faible que je n'aurais pas fini par découvrir avec autant d'indices voyants qu'Ayame était la clé de ton délire obsessionnel. Tu m'avais sous-estimé, et j'allais te le prouver. Tous les moyens étaient possible, surtout pour une vengeance. Mais j'attendrais encore. Ce n'est pas l'heure de ta mort, juste l'heure de la souffrance. Tu ne crains pas la souffrance physique, ou du moins, tu fais semblant de ne pas la craindre. La plus forte, c'est celle que l'on peut infliger à ta tête, ta manière de pensée détruite, anéantis.

Ses yeux ne sont plus dirigés vers moi. Mais plutôt vers la personne qui me sert de victime. Shizuka Ayame, ma colocataire et ma première amie. Peut-être ma dernière ? Possible. Notre jeu est mortellement amusant. Sois, je meurs, sois, tu meurs. Au choix Clay. Ou alors, peut-être qu'un troisième Player s'intègrera dans cette danse macabre. Ou encore, peut-être que nous mourrons tous les deux, s'entretuer est une solution pour qu'un de nous ne sois perdant...ni même gagnant. Chacun est égaux devant la mort, c'est une vérité, terrible mais véridict.

Tes larmes sont abondantes, je ne comprends pas. Peut-être joues-tu la comédie, mais tes larmes m'ont l'air tellement réelles. Malgré mon avertissement, tu as peur de moi. De ce que je peux faire. Tu dois connaitre surement une partie de ma psychologie que j'ai oubliée. Oublié...Je voudrais me souvenir, mais je ne serais surement plus la même. Ces les erreurs du passé qui nous permettent de ne pas commettre celle du futur. Peut-être que je fais une faute. Je ne sais pas. Je ne peux pas me référer à mon passé. Pas comme beaucoup de gens que je vois, moi, je n'ai que l'instinct et le peu de souvenirs qui me reviennent parfois. Du plus banal, ou plus violent.

Sa voix. Froide, glacial même. Mais il y a quelque chose en plus. De l'inquiétude peut-être ? Tu n'es plus aussi sûr de toi. Je suis désolé Ayame, désolé de te faire souffrir. Tellement désolé. Je ne pourrais jamais me faire pardonner, je ne pourrais pas m'exprimer sur mon état actuellement, sur mes actions actuelles. Ne m'en veux pas, je t'en pris.

"Ne me laisse pas, Ayame. C'est un ordre. "

Quelque chose d'assez inhabituel. Ayame. Tu avais dit son nom, cela me surprenait. Les seules fois où je t'avais surpris entrain de parler d'elle, tu n'avais jamais évoqué son nom. Après, je me trompe peut-être. Je ne connais pas assez, ma victime sera plus adepte à réagir. Le reste de la phrase me surprend également. Tu as peur n'est-ce pas ? Très bien camouflé, mais tu as peur. Peur de la perdre. D'être seul que ta passion. La perdre elle signifie perdre entièrement ton être. Alors j'avais réussi à trouver le point sensible. Et je m'en servirais à mon avantage. Je t'éliminerais.

Pardonne-moi Ayame, pour le passé, le présent et le futur. Je ne te considère pas un objet, une marionnette utile pour ma vengeance. Mais je ne me contrôle pas, pas quand je peux faire souffrir l'humain aliéner par sa folie mystique. Tu ne bougeais toujours pas. Immobile telle une statue. À jamais ? Quel dommage se serait. Tu ne souffrirais pas assez. Largement pas assez. Mais suis-je capable de te porter toutes les souffrances que tu mérites ? Suis-je capable de faire souffrir Ayame pour te faire souffrir ? La réponse à la dernière question était évidente. Non, je n'en n'était pas capable, absolument pas capable. Mais comment faire ?

"Tu n'es pas digne de poser tes immondes mains sur elle, vermine."

Indigne ? Moi ? Personne n'est digne de quoi que soit Clay. Personne n'est indigne de faire quelque chose. La question de dignité est dans la tête, dans le mental. Seulement ici, pas ailleurs. C'est à l'être de décider s'il est digne de commettre un meurtre, d'être une personne de bien, enfin plein d'exemple. L'honneur, la dignité. Ce ne sont que des valeurs personnelles, tu n'as donc pas à donner ton avis dessus.

Trembles-tu Ayame ? N'est pas peur, je te l'ai dit. Je ne te tuerais pas, jamais. Je n'en n'ai pas la force, pas le courage. Ou du moins, pas maintenant. Pas tant que ma mémoire ne sera pas revenu, et je pense que même si elle revient, je ne tuerai pas. Car, je n'aurais pas oublié, rien, de tout ce que tu auras pu faire pour m'aider.

Un rictus. Non, un rire. Mauvais, malsain. Tu étais nerveux Clay ? Tu ne contrôlais plus tes réactions. Dans un sens, cela me faisait peur, car je ne pouvais pas prévoir tes réactions. Une autre blessure était donc à prévoir. Mais je ne voulais pas me blesser, pas devant Ayame. Elle ne me le pardonnerait pas. Pourquoi je réfléchis a ça?

Un silence. Son rire s'est calmé. À la place, un sourire pervers. Que vas-tu dire encore ?

"Bien, my dear dolly. Et si tu l'achevais ?"

Mon cœur rata un battement. L'achever ? Maintenant ? Sur l'heure ? Mais je ne pouvais pas. Impossible. J'avais promis de ne jamais abattre mon arme sur une innocente personne. Comment faire ? Que faire ? Un instant, la panique me gagna. Je ne savais pas comment réagir à ce défi. Achevais Ayame ? Mais... Tu me demandais l'impossible. Et pourtant, c'est moi qui lui avais suggéré l'idée. L'idée de la mort. C'est donc ainsi que tu le prenais. Tu étais pret à briser l'illusion qui t'entourait? Bien, qu'il en soit ainsi.

Utiliser le mensonge, l'artifice pour faire croire. Une technique utilisée au théâtre par les mises en scène, par les magiciens et leurs tours de magie. Une règle simple. Détourner l'attention de la personne impliqué. Un moment d'inattention, un clignement de signe. Mon arme été prête à tirer. Maintenant, les détails. Comment faire croire à la mort d'Ayame? Du faux sang. Ma plaie. Un cadavre, la rendre inconsciente. Désolé, vraiment désolé. Et surtout, le jeu d'acteur.

"Ah oui, c'est vrai. Mais où avais-je la tête ?"

Inattention. Je tire, une autre balle vient se loger dans son magnifique corps, cette fois dans la cuisse. Assomer Ayame a l'arrière de la tête. Tire un autre coup, dans le vide. Rester près d'elle et étalait quelques gouttes de sang. Cela ne suffirait pas. Tant pis. En espérant que la colère lui fasse oublier les détails. Pendant quelque instant au moins. Je me relève, le regard impassible. Une main sur ma plaie à l'épaule.

"C'est cela que tu voulais ? La mort de ton illusion ?"
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMar 25 Fév - 2:11

[Je me remets tout doux aux rps, alors ça risque de pas être le top du top. Quand je pratique plus, je rouille.]



Elle a osé, une fois encore. Elle a osé blesser Mon corps, MA divine enveloppe. Et le coup m'a forcé à poser genou à terre. Pourtant à travers ma magnifique chevelure, tombée devant mon visage, une unique chose me frappe.
Elle. Étendue, quelques tâches ensanglantées sur le visage.

« C'est cela que tu voulais ? La mort de ton illusion ? »

Immonde créature ! Je te rayerais de la surface de la terre.

Et je bondis, luttant contre ma douleur. Je frappais, hurlant tel un halluciné, un démon, en proie à un désespoir qui n'ose dire son nom. Frappant comme cela me vient, sans même tenter de réfléchir. Tant et si bien que je finis par tomber, l'entraînant dans ma chute. Arrivant finalement à prendre l'avantage. Assis sur son maigre corps, les mains sur sa gorge. Et je serre. Lentement.
Tu as osé porter la main sur un objet divin ... Tu as osé détruire ce qui m'appartiens. Tu mérites la mort. Ton teint, plus clair que le mien, ton visage plus creux, plus dur, carré. Une bouche trop grande, des cheveux trop longs, couvrant un œil inexistant. Une aberration de la nature, une créature sans nom. Je devrais te torturer, te violer, te trancher la langue, crever ton unique œil en exigeant que tu rampes à mes pieds ...
Mais une chose m'en empêche. Ses yeux. Ceux de ma chère et tendre, qui me fixaient, réclamant mon aide à travers ses larmes. Car j'ai vu ces yeux, ce regard, je sais que je dois l'aider. Alors je me relève, empoignant ta chevelure pour te forcer à faire même. Ton crâne heurte le mur, ton bras émet un craquement tandis que je déchaîne une rage sans nom sur ton corps.
Un gémissement, à peine audible.
Mon regard se porte sur elle, sur son corps inerte. Alors je te relâche, laissant ta pitoyable carcasse heurter le sol. Tu es une vermine, tu paieras ton affront. Je te torturerais, t'entendrais me supplier de t'achever. J'en fais le serment solennel. Néanmoins, ta vile existence n'est pas ma priorité. J'ai perdu ma rage contre toi. Car il n'y a qu'elle. Elle seule compte. La lumière dans les ténèbres.

Dans un geste désespéré, j'ignorais ma douleur et m'agenouillais. Mes yeux se levèrent, vers un ciel que je ne voyais pas, tenant son corps inerte entre mes bras trop durs. Si frêle, ma chère possession, si fragile. Mon esprit se vidait, tandis que je dégageais quelques mèches de ce visage tant aimé, et tant haï à la fois. My fair, my dear lady ... Étais-tu ... Morte ?
Non, tu ne le pouvais. Ta vie m'appartenait. De même que t'appartenais, tu étais à moi, ton souffle était le mien. Tu ne pouvais mourir. J'avais peur, au point de sentir un tremblement m'agiter. Je ne parvenais pourtant à me mouvoir.
Je ne savais que faire.
Devrais-je abandonner, fermer les yeux ? Cesser de respirer, mourir à mon tour ? J'avais froid, un frisson glacé interrompu par la déchirure de mon genou. Mais plus que tout, la douleur perçait mon âme.
J'avais peur. Pour la première fois, un Dieu était effrayé. Le timbre de ma voix, ordinairement si suave, était brisé. Étais-tu si importante à mes yeux, mon aimée ?
Sans nul doute.


« Je t'interdis de me laisser seul. Pas tout seul. »

Ma poitrine se soulevait à vide. Je tentais d'inspirer, serrant ce corps si désiré contre le mien, mais rien ne venait. Je m'épuisais à vouloir remplir mes poumons de cet air qui se refusait à moi.... Lui aussi. Mon front se couvrait de sueur. Damnation, pourquoi respirer devait-il être si difficile ? A dire vrai, peut-être serait-ce moins fatiguant d'arrêter de soulever ma poitrine pour inspirer.
Essayons. Arrêtons de respirer, laissons filer les secondes. Reposantes.
Mes poumons se vidèrent, progressivement. Mon diaphragme s'abaissait, doucement. Puis tout se stabilisa. Mes yeux se fermèrent, et la mémoire me frappa aussi sûrement que le souffle me quittait.

Les souvenirs.
L'Angleterre. Le brouillard insensible de l'automne. Ce grand manoir, si vide de la moindre chaleur. Le plaisir malsain de voir ma cadette hurler à chacune de mes apparitions, sa gouvernante tentant éternellement de la protéger. Sans le moindre succès.
Et puis ce bal, qui bouleversa ma vie. Il s'agissait de faire acte de présence, de paraître distingué et ordinaire au milieu de tant d'immondices de l'humanité. Une magnifique réception, organisée dans la plus grande salle du manoir. Bien que les convives furent en majorité anglais, il me souvient de russes, d'arabe, de grec, et d'autres langues dont je n'avais retenu le nom.

Finalement, elle était apparue. Lumière dans l'obscurité, souriante et innocente. Avec ce petit détail, la plaçant au-dessus des vermines qui formaient son espèce. Un détail à peine perceptible, que je cherchais encore à définir. Et cette rose. Cette rose rouge, passée à son délicat poignet. Incarnation de l'espoir et de l'amour. Incarnation de ce que je n'avais point.
Hors de question. Je ne pouvais la laisser partir. Elle me semblait si innocente, si désorientée au milieu de ces aristocrates au regard hautain. Je m'étais approchée d'elle, revêtant mon plus beau sourire, tendant une main élégamment gantée. Lui demandant simplement de m'accorder une danse. Ses yeux d'améthyste m'avaient isolé du bruit, du monde, de ce vide immense qui se creusait en moi. Sa voix, douce et mélodieuse, pourvue d'un accent à peine perceptible. Son rire, cristallin. Son sourire, innocent. Elle était la perfection. MA perfection.
Dans les jours qui suivirent, j'avais tout tenté pour retenir son attention. Ne réussissant qu'à obtenir d'elle quelques sourires intimidés et gestes anodins. Jusqu'à ce soir funeste ...

J'avais observé le ciel, depuis le balcon sur lequel donnait ma chambre. Le soleil était funeste, rouge comme le sang. Reflet du délicieux vin que je sirotais, songeant à cet amour douloureux que tu me refusais. Et je t'avais aperçue. Là, dans l'un des recoins les moins accessibles du jardin. Caressant l'épaule de l'un de nos domestiques, te croyant à l'abri du moindre regard. Glissant une main dans ses cheveux, posant tes lèvres sur les siennes.
Créature aussi parfaite que corrompue. Traîtresse, rendue coupable du pire péché. Je ne pouvais tolérer un tel affront. Mes mains s'étaient mises à trembler, le verre se brisant sous la pression de mes doigts. Pendant de longues minutes, j'avais dévisagé ma main blessée, mon corps abîmé. Oh, rage. Désespoir infini qu'était le mien. Le sang coulait le long de mon bras, de même que l'eau salée coulait le long de mon visage.

Une seule solution, évidente, se présenta à moi. Je ne te laisserais pas m'échapper. Tu étais mienne. Ma lueur dans la nuit. Cette nuit sanglante où j'attendis patiemment de voir ce domestique, au détour d'un couloir. J'avais saisi son bras, violemment. Ses yeux s'étaient écarquillés de terreur devant ma lame. Son sang avait tâché le sol, et mon précieux costume. A l'endroit même où tu avais osé l'embrasser, cette vermine fut retrouvée morte.

S'il existe de mauvaises romances, tu es l'une de leurs instigatrices. Tu m'avais jeté un sort, obnubilant la moindre de mes pensées. J'aurais bien sûr pu te faire prisonnière, t'enfermer dans un endroit que nul ne connaîtrais. Mais j'en voulais plus. Tu devais souffrir de ce que tu m'infligeais.

Une journée de conversation et de promenade, décelant la moindre de tes failles. Quelques compliments, sourires complices et un verbe délicat. Rien de plus ne me fût nécessaire. Sur cette même terrasse où j'avais découvert ta trahison, je t'invitais à déjeuner en ma compagnie. Te laissant goûter à ce vin tout particulier, préparé à ton unique attention. Tu ne pouvais le refuser, trop strictement élevée pour te le permettre. Et dès ta première gorgée, tu avais réagi. Te levant, indiquant être plus qu'étourdie. Je m'étais approché de toi, tendant les bras pour te recueillir au moment même où tu basculais.
Poupée inerte, pâle, peinant à garder les yeux ouverts et à respirer. Je m'étais agenouillé, te tenant serrée contre mon buste. Comme aujourd'hui. Mes lèvres avaient rencontrées les tiennes, et je t'avais murmuré une phrase. Une seule ...

You're mine.
T'aimais-je, ma tendre chose ? Sans nul doute. Obsédais-tu la moindre de mes pensées, au point de me faire souffrir, de me sentir vivant, de me sentir moi ? Tout autant.

Certes, je suis un Dieu.
Sauf que moi, je suis conscient que tu es ma faiblesse.
Sauf que moi, je vis. Je suis conscient que toi seule peut me faire mourir.


« Réveille-toi. »


Je passais un doigt tendre sur ce visage tant aimé, et tant haï à la fois. Ma gorge se nouait. Sa tête, posée contre mon torse. Mon corps, courbé sur le sien, la serrant désespérément dans mes bras. Un Dieu déchu, pleurant tel un enfant. Ma langue couvrit mes lèvres, amassant cette amertume salée. Par pitié. Ne me laisse pas, mon amour. Je ne te demande qu'une chose. Sois-là. Existe, pour me regarder. Sans quoi je serais seul, perdu.

« Je n'ai jamais voulu te faire de mal. »

Mais mon joyau restait froid, absent sous mes doigts fébriles. Je me penchais à nouveau, déposais en sanglotant un baiser plein de douceur sur son front insensible.
Est-ce ma faute, si les griffes avec lesquelles je suis né sont trop longues ? Si je ne comprends pas les insectes, la vermine qui grouille au ras de cette terre putride et inhospitalière ? Leurs sentiments, et leurs scrupules ?


« Non, je ne voulais pas. Non. Non. »

Une brûlure, au creux de ma paume. La gifle était partie toute seule, ultime réaction face à son silence. Le reste vint naturellement. Saisissant ses épaules, secouant son corps inerte. Hurlant, pleurant, murmurant, suppliant, ordonnant. Toujours sur la partition de cette doucereuse litanie.
Ne me laisse pas.

Je frappe ses doigts brisés. Une simple bagatelle, en comparaison des coups qu'elle a déjà encaissés. Et soudain, la réponse me paraît, évidente. Une froide sensation de malaise me noue la gorge. Ai-je voulu inconsciemment, ai-je voulu le frapper, lui ? Oui, je le hais. J'abhorre tout ce que ce misérable serviteur pouvait bien représenter. Pour moi, il n'avait pas même d'âme. Si ce n'était celle de la rancœur, de la haine, du pêché. Etait-il celui que je souhaitais châtier, à travers elle ?
Qui sait ? Et de toute façon, qu'importe ?

Le résultat est là.
C'est tout ce qui compte. Je sais qu'elle vit, je prends conscience de mon soulagement. Je frissonne.
Ma respiration redevient hachée, douloureuse. Elle est là, éveillée, stupéfaite de voir mon visage humide des larmes qu'elle a fait couler. Mes mains trouvent naturellement le chemin d'une gorge trop connue. La sienne. La mienne, puisqu'elle est là. Elle m'appartient.


« Je t'interdis de recommencer cela, ma chose. You're mine. Ta vie m'appartient. »

Je t'interdis de sombrer à nouveau devant moi. Et je sais que tu le sais. Parce que te vois suffoquer, chercher de l'air, une expression ébahie et paniquée sur le visage. Et je relâche ta gorge, mes mains viennent entourer tes épaules pour te serrer contre mon corps. Ma bien-aimée.
Ne me quitte pas.
Regarde-moi.
Appartiens-moi.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMer 26 Fév - 16:44


Ultime effort. Je relevais une dernière fois mes prunelles vers les siennes, pour lui lancer un regard suppliant, murmurant ces mots d'une voix presque inaudible, haletante :

"Laisse-moi, s'il... s'il te plait. Lâche-moi ..."

Et ... un premier coup de feu. Qui m'effraya. Je n'en pouvais plus, arrêtez tout ça ! J'en avais assez de cette violence, de cette haine ! Ombrage ... je n'avais pas envie de te perdre, de te vexer. Mais est-ce que tu allais seulement me laisser le choix ?! J'en avais assez ...
En venant ici, je voulais ... Aider. C'était pour cela que je faisais ce métier. Mais, pourquoi est-ce que chaque fois que je tentais d'être douce, compréhensive, je finissais par le payer ? Pourquoi ... ? J'en avais assez ...
Stop.
Et comme en réponse à cette demande muette ... un choc. L'arrière de mon crâne ne fut douloureux que quelques secondes. Mes yeux se fermèrent, mon corps s'effondra, cessant sa lutte silencieuse entre les bras de la gardienne. Mon souffle se fit plus régulier, presque inexistant, faible. J'en avais assez. De cette peur, cette tension. N'en pouvais plus... Je, ne... laissez-moi. Stop...


Une gifle, en plein visage. Un juron, des cris. Décidément, c'était ma journée. Encore une claque. Je me sentais secouée. Une certaine note de panique, de désarroi pointais dans une voix ... une voix que je connaissais, mais que je n'arrivais pas à identifier. A comprendre ce qu'elle disait. Mon esprit s'était définitivement envolé, du moins, pour l'instant. Et mon corps restais obstinément inerte, mes yeux, définitivement clos.

Un coup sur mes doigts déjà douloureux. Aussitôt, tout revint, brusquement. J'ouvris les yeux, entourée d'une chaleur rassurante. Mais le confort ne dura pas très longtemps. Je n'étais pas dans ma chambre. Le sol étais froid. Pourquoi ? Et ... cet étau qui me retenait. Des bras, un corps chaud et invitant. Ma tête était appuyée à une poitrine d'homme. Le temps de me raccrocher au réel, je reconnu cette odeur. Ce parfum dont j'avais essayé de me débarrasser, vainement, en frottant ma peau comme ne forcenée ... Allesbury.

Aussitôt, je poussais un cri. Dans une lamentable tentative pour me mettre hors de portée, je reculais sur un, voir deux mètres. Mes doigts douloureux m'arrêtèrent presque aussitôt, et je grimaçais de douleur. Ses mains se tendirent vers ma gorge. Dans un ultime réflexe de protection, je ramenais mes genoux contre ma poitrine, les entourant de mes bras, tremblante. Comme pour le défier d'approcher. Et c'est là que je m'en aperçu ...
Il ... pleurais ? Comment ? Il ne pouvait pas, il ne pouvait pas ! Ce n'était pas possible ... Il ne pouvait pas pleurer ! Il n'avait pas ... cette capacité. Si ? Si ... Est-ce que c'était à cause de moi ? La douleur ne lui faisait presque aucun effet. Ça ne pouvait pas être son genou ... Alors ...

Mais je n'eus même pas le temps d'y réfléchir. Ses mains se refermèrent sur mon cou. Je suffoquais, je cherchais l'air qui refusait d'entrer dans mes poumons. Et ... et rien. Je me crispais encore plus que je ne l'étais déjà, contractant mes muscles en essayant de m'éloigner de son étreinte brutale, féroce et sauvage. Je ne comprenais pas. Plus. Il m'étranglais, puis me serrais dans ses bras ?! Et ... Pourquoi tu réfléchis, Aya ?!
Il s'agit de Clay. Clay William Ernest Allesbury. Un homme dépourvu de logique, dont la folie n'est plus à prouver. Et ... Et mes larmes coulèrent de plus belle. Pourquoi est-ce qu'il agissait comme ça ? J'aimerais tellement ... Comprendre. Pour que tout arrête de me tomber dessus, comme ça, sans prévenir. Ne pas savoir ce qu'il pensait me fatiguait. Ne pas savoir ce qu'il voulait me terrorisais. Et ...
Mes yeux croisèrent une silhouette, allongée.

Ombrage ! Je devais aller vers elle, l'aider.
Aussitôt, mes ongles s'enfoncèrent cruellement dans la chair du Lord, qui grogna de mécontentement. Ils descendirent vers le bas, griffant et lacérant ses omoplates. Je tentais de me débattre, sans le moindre mot. Parce que je savais que parler ne servirait à rien. Je n'étais pas en état de me plier à son jeu ... Mais je n'arrivais pas à bouger, à me défaire ses bras. Pas assez forte ...
Je n'avais jamais été forte, que ce soit mentalement ou physiquement. Allesbury avait plus de force brute, il était plus lourd, possèdait moins de scrupules. Alors ... J'arrêtais de me débattre, et je laissais des larmes silencieuses baigner mon visage.

Je ne savais plus où j'en étais. Cette douleur, au niveau du crâne. Je compris qu'Ombrage m'avait assommée, qu'elle s'est servie de l'arme que je lui avais donnée ... En avait-elle besoin ? Non ... J'aurais pu calmer la situation, tout aurait pu s'arranger. Et je doutais, à présent. Parce que je ne comprenais pas ...
Mes larmes redoublèrent tandis que j'essayais, vainement, d'analyser ce qui m'envahissait. Je me sentais ... trahie.

Pourquoi ?! Parce qu'elle m'avait effrayée, parce qu'elle avait tiré alors que ce n'était pas indispensable ? Non ... C'était autre chose, de plus profond. Peut-être parce que ... J'avais le sentiment qu'elle était la seule personne à qui j'aurais pu parler de ce qui s'était passé ... A qui j'aurais pu le dire ... quelques mots, de bêtes mots qui résumaient à eux seuls toutes mes pensées. 'Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à vivre.' J'aurais peut-être même pu lui dire ... A quel point je m'en voulais. D'avoir aimé ce ... qu'Allesbury ... m'avait fait. Comme une putain. Une putain que l'on prend, que l'on baise avant de la jeter, puis de revenir la prendre, et ainsi de suite. Cette impression que mon propre corps peinait à m'appartenir. Horrible...

Et ... je ne savais plus si je pouvais. Parce que j'aurais beau essayer, je ne pourrais pas supporter de craindre, à chaque seconde, qu'elle m'utilise pour atteindre Clay. Je m'étais déjà suffisamment sentie ... Mourir. Comme si je n'étais qu'un objet, dénué d'humanité. Je refusais d'être un instrument de vengeance, un instrument de souffrance. Je ne le supporterais pas. Je n'avais qu'une envie ... Partir.

Les laisser là, sur place, tous les deux. Qu'ils s'entre-déchirent sans moi, puisque leur haine stupide était tout ce qui semblait compter à leurs yeux ! Même moi ... Même moi, qui aurais du être la première à haïr le Lord, je n'y parvenais pas. De toute façon, comment je l'aurais pu ? Que je le veuille ou non, il faisait ... partie de moi. Et je ne haïssais pas non plus Ombrage, même si elle avait braqué une arme sur ma tempe, m'avait assommée ...
Tout ce que je ressentais ... Une impression d'injustice, de trahison.

Ma main se crispa sur la chemise du Lord ... Pourquoi ? Aucune idée ...
Peut-être parce que je me sentais suffisamment à bout comme ça. Je voulais avoir l'impression que quelqu'un tentait de m'écouter, de me remonter le moral. Et après tout, dans quels autres bras que ceux d'Allesbury aurais-je pu me blottir ? Aucun. Lui, au moins, était habitué à me voir sangloter ... Même si cet acte le faisait rire, même si ma douleur l'amusait. Il m'avait vu pleurer, agoniser, gémir, renoncer à n'importe quoi sous le coup de la terreur ... Je n'avais plus aucune crédibilité à perdre auprès de lui.
Rien à perdre, non ...
Puisqu'il n'y avait plus rien à me prendre.

Ce qu'Ombrage pourrait penser, en m'observant me blottir contre celui que j'aurais dû détester ? Aucune idée. En réalité, peu m'importait ... J'en avais assez de me préoccuper de ce qu'elle penserait, de ses blessures. En cet instant, les miennes me faisaient trop souffrir. J'étais la seule à être en pleine possession de toutes mes capacités physiques. Mais je savais aussi que je ne faisais pas le poids, psychologiquement parlant. Je n'étais ... qu'une loque. Et j'avais peur.
Qu'elle se remette à le défier, à tirer. Que lui revienne la frapper. Qu'elle se serve à nouveau de moi pour l'atteindre, et que lui décide qu'il de s'en venger sur moi. Je ne savais pas ce qui pouvait se passer, comment ces deux fous qui m'accompagnaient pourraient réagir. Et par-dessus tout, je n'étais pas en état d'y réfléchir ... Au moins, si je restais agrippée au Lord, il y avait peu de chance qu'elle lui tire dessus. De même que lui ne risquait pas de se débarrasser de moi pour l'étrangler.

Je me sentais ... morte. Désemparée, vide. Un vide immense s'était installé en moi. Comme si je n'étais pas là, comme si mon esprit se situait à des lieux de mon corps. Je tournais la tête, mes yeux croisèrent ceux de la gardienne. Son arme s'était égarée, à quelques mètres d'elle. L'avait-elle perdue dans la lutte ?
Peu importait.
Sans aucune raison, à peine un réflexe, je repoussais calmement les bras d'Allesbury. Me relevait. Ramassais cette arme. Est-ce que ma voix avait encore quelque chose d'humain, de vivant ? Je n'en étais même pas sûre.

"Avec un peu d'imagination, je suis sûre que vous pouvez nous déshumaniser tous les trois ... Non ? Entretuez-vous ... puisque c'est tout ce qui compte."

Cruels, mes mots ? Sûrement. Mais c'était cette cruauté que je ressentais, dans ma chair, dans mon sang, depuis de nombreuses années. Et en cet instant, je ne ressentais plus rien ... Plus rien. Ni pour Ombrage, ni pour Allesbury, ni pour moi-même. Cette cruauté qui continuait de me torturer, faisant couler mes larmes, me fatiguant, me tuant. Elle m'avait trop fait mal. Au point que je ressente le besoin de l'occulter, totalement. De ne rien ressentir. Elle avait disparu, m'avait changée en un vide immense et dénué d'espoir.
Un fantôme.

"Allez-y, faites ce que vous voulez. Et peu importe ce que je peux ressentir. Ça n'a jamais été important, de toute manière."

Et je restais là, fixant le sol sans le voir. L'arme serrée contre ma poitrine, ma main blessée douloureusement crispée sur mon bras intact. Pourquoi est-ce que je m'obstinais ? Au fond de mon esprit, je savais que cet instant de vide, d'ignorance totale, n'était qu'un court répit. Ma conscience finirait par revenir, rattacher mon esprit à mon corps, reprendre ses droits. Et alors, cette fatigue, cet épuisement constant se rappelleraient à mes souvenirs.

Ces derniers jours avaient été un calvaire. Si je mourais... Tout serait terminé. Tout. Terminée, la souffrance, terminée la peur, terminée la terreur. Terminées les instants à trembler, à pleurer, tout simplement parce que je revoyais ... tout ça. En rêve. En cauchemar. Je serais enfin en paix. Le calme, le repos éternel. Y avait-il une vie après la mort ? Qu'est-ce qui m'attendais, là-bas, si jamais je venais à ne plus jamais me réveiller ? Y avait-il seulement un au-delà ?
Je ne savais pas... Si je mourais, je le saurais. Je n'avais qu'un geste à faire ... un seul.

Si je devais le faire, si je devais me tuer ... autant le faire maintenant. Profiter de ce vide, cette absence d'idée et de conscience. Dans mon état normal, je serais incapable de presser une détente. Pourquoi ?
Ce serait tellement plus simple ...
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Ombrage Sadwood
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMar 4 Mar - 16:56

Il s'était jeté sur moi, comme une furie en colère. Il frappait, frappait encore. Mais j'ignorais la douleur. J'étais dans un état tel que ses coups ne m'atteignaient pas. Je l'avais blessé... Blessé... Une première victoire pour moi. J'ai enfin découvert ta faiblesse : Ayame. Elle était ta faiblesse, comme elle était ta force. Une envie de rire me prit aux tripes, mais il fut arrêté par deux mains sur ma gorge. L'air ne passait plus. Mais, je m'en foutais. Je l'avais trouvé ta faiblesse... Trouvé, enfin. Mon esprit était totalement déconnecté de la réalité. Tuer...j'avais enfin trouvé un moyen de le tuer. Quand nous étions-nous retrouver au sol. Ses mains continuaient de serrer mon cou, bloquant le peu d'air que j'arrivais encore à aspirer. Son regard, ses yeux. Tant de haines, de colère. Tu ressentais enfin ce que je ressentais à ton égard ? Des envies de meurtres peut-être ? Une envie farouche de me tuer là ? D'invoquer la souffrance dont tu étais capable. Aller ! Vas y qu'est-ce que tu attends ? Tue, moi ! Arrache mon cœur ! Détruit mes veines ! Un nouveau rire au creux mon ventre, mais il ne pouvais s'échapper, les mains de l'obsessionel Anglais bloquer le chemin de mes poumons à ma bouche.

Soudain, tu me relâches. Tu as peur ? Tu n'oses pas me tuer, c'est ça ? Lâche, tu es lâche. Faible, complètement faible. Dévoré par un rêve inaccessible. Tu crèveras sans même avoir pu l'atteindre. Il m'attrape par les cheveux, je recommence à avoir la sensation d'être dans un corps. Je sens les douleurs laissait par les précédents coups, la brulure sur mon cou et maintenant la douleur de mon crâne. Je me relève, obligée par la force. Je n'aime pas ça, tu ne sais que soumettre. Tu auras beau me torturer, je ne céderais jamais. Jamais !

Mes pensées s'arrêtèrent net. Couper par le flux de souffrance qui parvenait de mon bras. La douleur à ma tête pour la rencontre avec le mur n'état rien à côté. Le connard ! Mon bras ! Gémissement ridicule. Ignorer la douleur, ignorer... Mon corps tomba inerte sur le sol quand tu me lâchas. Je ne bougeais pas, le déchirement qui parcourait mes nerfs était intense. Un bras cassé possible ? Fracture externe ? Du sang ? J'en avais l'impression. Je me vengerais, encore, pour toutes les blessures que tu m'auras causées. Un rire monta au travers ma gorge. Je ne le maitrisais pas. Lugubre, glauque. Je riais de mon propre sort. Faible, pour une fois, c'était moi qui étais en position de faiblesse. Mais tu n'avais pas soumis mon âme ! Loin de là. Je continuais de rire ironiquement. Peut-être que j'étais folle après tout ? Oui, j'étais peut-être complètement atteinte de cette folie vengeresse.

Je me redressais, m'appuyant sur le bras encore intact de la folie de Clay. Mon dos contre le mur, mes yeux étaient braqués sur eux. La voix du narcissique n'était plus celle du début. Rauque, je dirais même tremblante. Tu avais peur ? Tu te prenais pour un Dieu ? Le dieu des trouillards, poule mouillée. Nouveau rire. Assez discret, mais toujours aussi... Morbide. Je n'étais pas franchement dans mon état normal. Non, tu crois ? Tu rigoles sur ton propre sort je te rappelle, idiote. Depuis quand je me parle à moi-même ? Évitons un dédoublement de personnalité, cela sera déjà une avancé majeur dans l'histoire. Bref, ou en étais-je ? Ah oui, je suis censé souffrir. Mais je ne sentais rien. Est-ce normal ? Non, mais tu n'es pas normal Ombrage. Meurtrière, meurtrière. OH ! On se calme là-dedans ! Je n'ai tué personne. Enfin si, mon père. Mais mon père ça compte-pas! C'était un salopard d'abord ! Un violeur ivre ! Violeur ou voleur ? C'est quoi la différence déjà ?

Reprenant mon sérieux, je regardais la scène devant moi. Clay était noyé sous les larmes. Avec dans ses bras Ayame, toujours inconsciente. Attends ! Des larmes... Des larmes ?! L'avais-je brisé à se point ? Un dieu ? Tu es sûr Clay William Ernest Allesbury ? Il continua de supplier le corps inerte de la femme entre ses bras avec sa voix toujours aussi tremblante. J'aurais voulu dire suppliante, mais cela serait me répéter. Finalement, tu cédas. Tu la frappas. Quant à moi, je ne bougeais pas. Je ne pouvais pas bougeais. La douleur qui parcourait mon corps était trop intense... Mais agréable. Comme l'adrénaline. Ton hurlement, exquis. Tu l'appelais, lui ordonnant de revenir. Et c'était moi, qui avais plongé Ayame au pays des songes.

En suivant, le cri d'Ayame. Je ne bougeais toujours pas. Une sorte de folie me rongeait de l'intérieur à moins que cela soit la souffrance. Les deux étaient enlacées, sous mes yeux. Ayame ne tenta rien pour le repousser. Je mis ça sur le compte de la surprise. Qui pouvait prédire que quelqu'un qui vous étrangle, allait, quelque secondes plus tard, vous serez contre lui dans une étreinte brutale. Une étoile brillante sur la joue d'Aya, pleurait-elle ? Pourquoi ? Lorsque ses yeux croisèrent mon corps, inerte, inanimé, elle réagit. Enfin, il me semble. La scène me paraissait, de plus en plus floue. Mon esprit retournait peu à peu dans la réalité, et la douleur m'atteignit au cœur plus que jamais. J'avais mal, terriblement mal..Pendant quelque instant, tu t'étais battu, mais maintenant plus rien. Tu ne bougeais plus, ressentant contre ce lord. Non, Trahison ! Comme as-tu pu... Tu ne l'aimes pas impossible ! Tu es hypnotisée Ayame ! Tu ne pourrais pas faire ça, pas après ce que j'ai vu, devant moi !

Chute. Toute l'utopie qui état en moi disparu. Me re voici dans le monde réel. Et toi, tu te réfugies contre lui ?! Lui ?! Ce Vaurien !? Celui qui t'as Blessé ? Tu me trahis. Mes yeux croisèrent les siens. Je pris peur. Vide, complètement vide. Pire que ceux de la jeune détenue canadienne. Sans vie. Ayame ! Réagi bon sang ! La terreur, qu'allait-elle faire, elle n'était pas elle-même. Ayame ! Reviens ! Des larmes coulèrent. Des larmes parmi le sang. Elle repoussa Clay calmement, se leva et ramassa l'arme. Je la suivais des yeux, terrifiée. Sa voix résonna, glaciale, inhumaine, cruelle. Une cruauté que je n'aurais jamais crue chez toi.

"Avec un peu d'imagination, je suis sûre que vous pouvez nous déshumaniser tous les trois ... Non ? Entretuez-vous ... Puisque c'est tout ce qui compte."

Entretuer ? Oui, c'est ce que je, nous étions en train de faire. Comme des bêtes, des animaux sans foi ni lois. La vérité de me tomba dessus, alourdissait encore plus la souffrance que je subissais actuellement. Ma vue se trouble, le son qui me parvient n'est que bourdonnement. Il fallait bien que ça arrive, je suis humaine. Je défaille, pourtant, je sens que je ne devrais pas. Ayame... Pardonne-moi... Des larmes coulent, je résiste autant que je peux, faisant sonner ma voix faiblarde.

"Empêche-la... De se tuer..."

J'avais le souvenir de l'arme entre ses mains, son regard. Vide, complètement dénuder de tout sentiment. Elle en était capable. Et je ne voulais pas qu'elle se suicide. Un sanglot, loin de mon rire d'il y a quelques minutes . Je ne voulais pas non, pas à cause de moi. Pardonne-moi... Pardonne-moi Ayame, de m'être servis de toi.
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeMer 5 Mar - 20:40

[Les filles, j'adore RP avec vous Twisted Evil ]


Ma chère, ma tendre chose. Je ne peux te laisser me fuir. N'es-tu pas trop déboussolée pour une telle tentative ? Je ne sais ce que tu pourrais t'infliger, si je te relâchais maintenant. Il était hors de question que je te laisse te faire du mal. Cette impie gardienne t'avait-elle effrayé ? Sans nul doute. Cependant, elle payait son acte. Tu étais auprès de moi, n'était-ce pas l'essentiel ? Tu vivais, présente. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire alors que je caressais tendrement ton dos. Tu renonçais une fois de plus à ta liberté, te lovant dans mes bras. Pauvre, pauvre petite chose brisée. Aperçois-tu enfin la vérité ? Tu es mienne. Mon ombre, la lumière en ce monde obscur.
Je n'avais point apprécié tes griffures, te pardonnant néanmoins cet élan de violence. N'avais-tu pas frôlé la mort,
my dear ? Aussi mon soulagement surpassait-il tes erreurs. Ma chère, mon tendre objet, mon précieux joyau. Je la pressais contre mon torse, emplissant mes poumons de son parfum. Profitant de la courbe de ses seins à travers le tissu, offerte à mon regard. Son souffle chaud et haletant se répercutant contre ma gorge, auteur de délicieux frissons. Nul doute à présent que tu vis, respire. Par là même, ma bien-aimée, tu redonnes corps à ma destinée. Comprends-tu ce lien qui nous unit, my dear lady ? Tu ne peux vivre sans Mon existence, de même que cette dernière perd son sens sans ta présence. Tes bras entourant ma taille et tes mains tremblantes, s'agrippant à ma peau. Que cette image pourrait être touchante, si les larmes n'inondaient ton visage. Néanmoins me dois-je de comprendre ta réaction, my fair lady. À l'aube de tes angoisses se situait ta crainte, à son crépuscule tes larmes. Il en avait toujours été ainsi. Les mots de réconforts que je murmurais à ton oreille avaient-ils un quelconque effet ? Ton corps persistait à trembler sous tes sanglots, ton désespoir transparaissant dans cette façon de t'agripper à ma chemise.

Allons,
dear keeper ? T'étonnes-tu de la réaction de ma bien-aimée ? Laisse-moi donc remédier à ta perplexité.
Elle n'était que trop fière, incapable de s'avouer notre ardente passion. Il m'avait fallu patience et persévérance, afin d'anéantir ses résistances. Malgré toute la détermination dont elle avait fait preuve, elle n'avait pu s'empêcher d'apprécier mes attentions. Grâce à son insolence, le fondement même de son raisonnement avait été anéanti.
Il lui avait fallu se réfugier auprès de nouvelles illusions. Elle n'était qu'une créature sensible, abhorrant la violence. Avait-elle espéré que toi,
my dear dolly, lui apporterait compréhension et calme ? Sans nul doute. Hors, tu te trouvais être celle qui avait pressé la gâchette, déclenchée les premières effusions de sang. En te plaçant comme instigatrice de violence, dear keeper, tu avais brisé les espoirs qu'elle nourrissait à ton égard. Par ton impulsivité, tu faisais de moi l'unique être auprès duquel elle trouverait un semblant de sécurité. Elle n'ignorait pas qu'il lui suffisait de se soumettre à mes volontés pour s'attirer ma clémence.
Ainsi prétendais-tu vouloir la sauver de mon étreinte,
my dear doll. Pourtant, tu ne faisais que raffermir ma prise sur son esprit. Peu à peu, elle s'avouerait la véracité de mes dires.

Ma tendre, ma douce princesse. Si faible, si craintive. Dois-je te laisser partir, à présent ? Tu me sembles bien plus calme que lors de ta première tentative. Soit, je te concède cette possibilité. Sache toutefois que ton regard dénué de sentiments me contrarie,
my dear, de même que ta façon de ramasser cette arme. Ton visage, tel celui des sculptures du manoir Allesbury, était dénué d'expression. Tu ne témoignais pas la moindre réaction au divin contact de ma peau sur ton épaule dénudée. Même cette impie gardienne, perdant son sang goutte par goutte, litres par litres, semblait se soucier de ton sort. Ton esprit était-il brisé ? Une telle perte ne me serait pas tolérable. J'étais l'unique propriétaire de ce droit qu'était celui de t'anéantir+. Je ne m'étais pas battu durant cinq longues années, n'avait pas teinté mes mains de sang pour te laisser m'échapper aujourd'hui.

« Ça n'a jamais été important, de toute manière. »


Ma chère et tendre pensait-elle sincèrement pouvoir mettre sa menace à exécution ? Il me semblait pourtant lui avoir interdit d'envisager la mort. Que devrais-je faire pour qu'elle comprenne enfin qui était son maître ? Son entêtement commençait à effriter ma patience. Elle ne pouvait s'opposer à Mes volontés. La volonté d'un Dieu, identique à celle qui permettait au monde de tourner et au soleil de se lever. Mes bras encerclèrent sa taille. Lentement, mes divines lèvres vinrent se glisser au plus près de son oreille.

« Relâche ce jouet. Tu n'oseras pas tirer. »

Me tiendrais-tu tête, ma chose ? C'est là ce que me semble indiquer ton immobilité. Enfer et damnation. Comment devais-je te prouver que tu ne pouvais me résister ? Tu connaissais ma colère, et ce que provoquerait ton impie désobéissance. Douleur et agonie, humiliation et honte. Deviendrais-tu téméraire, my fair lady ? Non, tu es trop captive pour de telles preuves de courage insensé. En réalité, penses-tu ne plus rien avoir à perdre ? Je sais comment te convaincre du contraire, ma princesse. Toutefois, ton comportement commence à me contrarier. Cela s'entend parfaitement au son de ma voix.

« Quelle déception, my dear. Vas-tu tirer, me laissant dans l'obligation de rompre notre accord ? Laisserais-tu cette enfant blanchâtre payer ton acte ? Quel égoïsme peut être le tien. »

Échec et mat, ma tendre chose. Mes doigts vinrent, lentement, défaire ceux que tu maintenais crispés sur la crosse. Ne t'ai-je pas fait comprendre que si tu disparaissais, cette fillette me devrait ce que tu me refusais impudemment ? Tu ne pourrais supporter l'idée de la laisser souffrir, n'est-il pas ? Car ainsi, personne ne résiste à la colère d'un Dieu.
L'expression suppliante de son visage me le confirma. Ses lèvres s'entrouvrirent, comme pour laisser place à une protestation muette. Son délicieux regard d'améthyste s'emplissait d'un succulent mélange d'angoisse et de douleur.


« Tu es mienne, my fair lady. J'exige de l'entendre de ta bouche. »

Et peut-être ferais-je montre de mon extraordinaire clémence, te laissant venir en aide à cette misérable gardienne. Auparavant, je voulais entendre ces mots. Et tu les entendrais aussi, dear keeper, à travers ta douleur. Nul ne s'oppose aux désirs d'un Dieu.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeVen 7 Mar - 17:34


"Se tuer ... n'oseras pas ..."

Leurs mots me parvenaient, mais ... Ils n'avaient aucun sens. Entendre Ombrage pleurer, la voir blessée ... sentir le contact d'Allesbury, bien trop près de moi ... J'aurais dû réagir, être effrayée. Lorsqu'il passa son bras sur mes côtes, là où ses coups avaient rendu ma peau violacée ... J'aurais aussi du sentir la douleur. Mais ... Rien ne venait. Ni émotions, ni sensations. Il y avait juste ... Ces tâches sanglantes, quelque part dans mon champ de vision. L'éclat froid du métal, sous mes doigts. Les miens ... vraiment ? C'était comme si ... Comme si je n'étais pas là. Pas dans ce corps. Une enveloppe vide.

Ce vide, cette absence de tout ... Une simple question de survie. Au fond, je m'étais ... déjà tuée. Reconstruire, redevenir. J'essayais, vraiment. Mais je n'étais plus moi. Trop de peurs, de craintes, de ... manipulations. Vide. Un simple gouffre, sans volonté propre, juste un instinct d'obéissance ... Une tentative ridicule pour me protéger.

Si je tirais. Si je pointais ce canon sur ma poitrine. Qu'est-ce qui se passerait ? Est-ce qu'une enveloppe vide pouvait mourir ... ? Est-ce qu'il y avait un paradis, ou même un Enfer ? Ou bien était-ce ... vide, une fois de plus ? Au fond ... peu importait. Quoi que je fasse, ça n'aurait aucune espèce d'importance. Rien à perdre, ni à gagner. Aucun impact. Aucune conséquence. Aucun ... sens ?

Si ... Je n'avais plus besoin de le nier ... Je ne m'appartenais plus. Si je tirais ... Est-ce que je pourrais être à moi ? Et plus ... pas à lui ? Même s'il était ... le seul à me connaître. Deviner mes réactions, mes pensées. Le seul à m'anticiper, à me manipuler ... A me hanter. Il était en fait ... Le loup. Le prédateur le plus destructeur que je connaisse. Est-ce qu'il pouvait être surpassé ? Dans la perversion, le narcissisme, la destruction ? Ou est-ce qu'il avait ... raison, tout simplement ... ? Un Dieu, un dieu de douleur.

Et cette impatience, dans sa voix. Je la savais dangereuse, et pourtant ... je n'écoutais toujours pas.
Il ne pouvait pas me tuer. Me détruire, me briser, tant qu'il le voulait. Mais me tuer ne lui étais pas possible. Pas après tout le mal qu'il s'était donné pour m'achever sans m’exécuter. Pas après tout le mal qu'il se donnait pour me convaincre qu'il était mon pire cauchemar ... et mon seul allié. Pas après tout le mal qu'il se donnait pour ... Obséder mes pensées.

Une obsession, oui ... Je devais mettre fin à tout ça, avant de devenir aussi folle que lui. Avant de devenir son miroir, son ombre. J'étais déjà sa possession, son objet. Et c'était déjà beaucoup trop.
Finalement ... la solution était simple. Elle avait toujours été là, sous mes yeux. Je n'avais juste pas osé, ou pas voulu la voir. Manque de courage, ou de détermination. Il me suffisait d'un simple geste ... braquer l'arme sur mon thorax, à cet endroit ...

"Cette enfant blanchâtre ..."

Cette mention, qui sonnait si désagréablement dans sa bouche ...
Mon geste fut stoppé. Mes yeux papillonnèrent un instant, pendant que ses mots se frayait un chemin jusqu'à la partie intacte de mon esprit. J'avais la sensation, la conviction qu'il fallait que .... Que je comprenne.

Alice ... Je devais sembler ridicule. Je n'avais vu cette fillette qu'une fois, une seule ... Mais, il avait suffi de très peu. J'avais ressenti ... Cette envie de veiller sur elle. Ce sentiment que si cela signifiait que je devais en mourir, je le ferais sans hésiter.
J'avais d'abord cru que sa ressemblance avec Rika jouait, avant de comprendre qu'il n'y avait pas de ressemblances. Que c'était autre chose. Totalement autre chose ... Chaque jour, je m'étais demandé comment elle allait, j'espérais qu'elle soit ... heureuse, un minimum, dans cet endroit si sombre. Plusieurs fois, j'avais souhaité partir à sa recherche, la revoir. Lorsque j'étais allée en ville, juste avant qu'Allesbury ne vienne ... faire ce qu'il avait à faire. J'avais ramené quelque chose à l'attention de la fillette ...

Et puis ... pendant ... tout ça. Le ... Lord ... avait prononcé son nom. Il m'avait demandé s'il devait la faire souffrir ... Et finalement, il avait proposé, à l'inverse ... de la protéger. J'avais cédé. Pourtant, je savais que la protection d'un sadique narcissique n'était que toute relative. N'importe comment, il ne pourrait pas la protéger en permanence ...

Alors pourquoi avoir accepté ? Parce que ... parce que je savais qu'il n'hésiterait pas. Qu'il la ... frapperait. Tenterais peut-être même de la violer, la tuer. A moins de me promettre de la défendre. Depuis, je n'avais plus oser approcher, ni même mentionner le nom d'Alice. J'avais la certitude que la moindre de mes entrevues avec elle servirait au Lord ... il suffisait à ce dernier d'intercepter quelques bribes, d'éventuelles rumeurs. Et je ne voulais pas qu'elle soit ... un instrument entre ses mains dégénérées.

"Quel égoïsme peut être le tien."

Arrêtes ... Allesbury, arrêtes. Secouant négativement la tête, je baissais les yeux. Me mordis la lèvre, en sentant ton souffle chaud dans mon oreille. Oui, j'ai oublié, juste un instant ... J'ai oublié ta promesse. J'ai oublié que tu la ferais souffrir si j t'échappais. Était-ce ... égoïste ?
Oui ...

Pourquoi, Clay ? Pourquoi tu ne me laissais pas partir ?! Je voulais ... Quitter ce monde, ou cet endroit. Mais ... Tu ne voulais pas. Et tu savais que je n'avais ... aucune idée de la façon de me protéger de toi. De comment te résister. Non seulement, tu t'amusais de cette situation ... Mais tu savais très bien où appuyer pour me faire céder ...

Et tes doigts, qui venaient lentement défaire les miens. Non ... Je ne pouvais pas te laisser prendre cette arme. Tu étais déjà suffisamment dangereux avec un couteau. Fermement, je récupérais le pistolet.
Et le lançais précipitamment près d'Ombrage. Près de son ... Sang ...

Non ... Qu'est-ce que j'ai fait, mon Dieu ? Son bras ... il est dans un état ...
Je voulus me précipiter vers elle, gémissant de douleur en sentant la main d'Allesbury se refermer brutalement sur mon poignet déjà douloureux. Et ... Ses yeux. Je baissais aussitôt les miens, incapable de soutenir ses pupilles de glace. Un loup ... Celui des contes, qui parvenait à dévorer un agneau sans rencontrer la moindre résistance. Qui faisait baisser le regard au reste de la meute, sans même un hurlement.

"Tu es mienne, my fair lady. J'exige de l'entendre de ta bouche."

N ... non. Je ne pouvais pas. Je voulais être ... à moi. Tu me forçais à avouer ce contre quoi j'essayais désespérément de lutter. Ce que tu faisais, en cet instant ...
J'étais déjà montée sur l'échafaud. Tu m'avais lié les pieds, avais passé la corde à mon cou. Et tu exigeais que j'actionne la trappe ... Je ne relevais pas les yeux, pas un instant. Les mots restaient bloqués dans ma gorge. Et pourtant ... Sa poigne me faisait mal. Je jetais un regard à Ombrage, espérant qu'elle ne m'entendrait pas obéir. Mais si je ne le lui disait pas ... il ne me laisserait pas partir. Je le savais.
Ma voix était à peine audible. Un murmure.

"... A vous."

Voilà, c'est dit. Une nouvelle fois, je tentais de me dégager en me débattant ... jusqu'à ce que les doigts de sa main libre enserrent douloureusement mon menton. Me forçant à le dévisager. Je sentais les larmes me remonter aux yeux. Ombrage était blessée ... je devais l'aider ... Appeler une ambulance ... le peu d'équipement médical de la prison ne suffirait pas. Mais ...

"J'attends quelque chose de plus audible."

Non ! Non ... Ce serait renoncer à lutter. Et ... et c'est ce qu'il voulait. Finalement, les larmes m'échappèrent à nouveau. Je ne supportais pas de devoir lui dire ce qu'il savait déjà ... je ne supportais pas de devoir soutenir son regard glacial, impitoyable, alors même que je me condamnais d'une voix enrouée, plus forte.

"Je suis ... à vous."

Et enfin, ses mains me relâchèrent. Il ne m'en fallut pas plus pour lui tourner le dos, me précipiter vers Ombrage. Rappelle-toi, Aya ... Rappelle-toi ... Le téléphone, dans la poche de mon jean. Pour une fois qu'il me servirait à autre chose qu'à essuyer les réprimandes de mon père ... Dans la précipitation, je commençais par presser les touches du 119 ... Avant de refermer le clapet du téléphone avec un claquement sec. Pas ce numéro, merde ! Saleté de vieux réflexe de ...
Non ! Aya, ne panique pas ... respire ... Respire. Il faut que tu te souviennes. États-Unis, États-Unis ... anglais ... le numéro d'urgence ... 911.

Les secondes filaient, une interminable attente. Le téléphone coincé entre mon oreille et mon épaule, fouillant désespérément les placards à la recherche d'un linge propre. Les larmes roulaient sur mes joues, pendant que je me maudissais. Je n'étais qu'une idiote, une sombre idiote. A cause de moi, de mon entêtement, de mes excès ... Ombrage pouvait perdre son bras, ou ... ou pire. Tout ce serait tellement mieux passé pour elle, si ... Si je n'avais pas été là. Et ce fichu téléphone, qui continuait à m'afficher 'connexion' !
Et tant de sang ... Tout ce que je pouvais faire, c'était recouvrir la plaie de cette taie d'oreiller propre que je venais de trouver. Mais je ne savais même pas si Ombrage pouvait comprendre les excuses que je bredouillais, que j'essayais de murmurer ... je mélangeais japonais, anglais, et même espagnol ... Tout était flou. Dans ma tête, comme pour ma vue brouillée par les larmes.

Est-ce qu'Allesbury était encore dans la salle ? Oui ... Il s'était rallongé sur son lit, comme si de rien n'était, une lueur malsaine dans le regard. Voir Ombrage souffrir l'amusait ? Aucun doute là-dessus ... Mais tout ce qui m'importais, vraiment, c'était ce sang qu'elle perdait. A cause de moi. Je respirais, du mieux que je le pouvais. J'essayais de me calmer. Et enfin, à l'autre bout du fil ... une voix. De l'anglais...
De l'anglais, oui. C'est pas le moment de flancher, Aya.
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MessageSujet: Re: Nulle saveur n'égale celle de la victoire.   Nulle saveur n'égale celle de la victoire. Icon_minitimeDim 16 Mar - 17:45

Le pardon. Un geste, un mot. Me l'accordes-tu Ayame ? Peut-être pas. Mais je m'excuse, je m'excuse, mais tu n'entends pas. Pourquoi ? Car aucun mot ne sort d'entre mes lèvres. Ma gorge, enfin mes cordes vocales refusent de vibraient, permettant à ma voix de s'éléver. Non, elles refusaient catégoriquement. Mais alors, comment puis je m'excuser? Comment demander son pardon. Comment ?!

Mes oreilles sifflent, ma voix est éteinte, la douleur m'envahit, les larmes coulent, et le sang aussi. Pourquoi j'ai peur ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne sais pas... Enfin si, j'ai l'impression de savoir. De revivre quelque chose de passé. Mais je ne connais pas mon passé. Pourquoi ! Pourquoi l'ai je oublié? Aidez-moi...Je ne veux pas mourir...j'en ai marre de cette souffrance perpétuelle. Les formes devant moi sont flou... Et je crois entendre des mots. Puis un bourdonnement, plus grave, à proximité de moi. Qu'est-ce qui se passe ? Allesbury... Ayame...

Qu'est-ce que le pardon ? On l'entend souvent, mais comprenons-nous ce simple mot ? Accorder son pardon ? Est-ce une faute, une erreur ? À qui devons-nous le donner, comme le demander ? Je ne sais pas... Pourtant, des phrases me reviennent en tête. Je ne lis jamais pourtant...Où les ai-je entendues? "C'est à votre regard que tout amour commence. Vous écriviez : douleur, un ange lut : pardon." Douleur....douleur... Alors serait-ce ton pardon Allesbury? La souffrance...une forme de pardon. Et toi Ayame, comment pardonneras-tu mes erreurs ? On les ignorant ou dans la douleur. Mais l'homme n'a-t-il pa dit : "Dans le pardon de la femme, il y a de la vertu ; mais dans celui de l'homme, il y a du vice." Alors cette douleur que tu me fais subir, cette souffrance insupportable. Physique, comme mentale, était-il un pardon ? Ayame, elle, me l'accordera-t-elle ?

Quelque chose, mais oreilles siffles. J'ai mal...mal..encore et toujours. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Et pourtant..il me semble entendre quelque chose. Une voix tremblante, celle d'une femme. Celle aux yeux violets et la longue chevelure brune ondulée. Ayame Shizuka. "Je suis à vous". Mais a qui dis-tu cela ? À cet homme, cet anglais au regard de glace tranchant. A cet obsessionnel, ce narcissique. Pourquoi ? Ne plonge pas dans cette folie dans laquelle il t'amène. Je sais où la mienne m'a amené. Ici, a deardeath. De quoi ? Mais de quoi je parle ? Enfin, a quoi je pense ? Mes erreurs ? Quelles erreurs ?...j'ai oublié..

Quelqu'un est près de moi, penché. Ayame...J'aimerais tellement pouvoir bredouiller des excuses. Mais peut-être que mes excuses ne serviront pas, car ton pardon, tu me l'as peut-être déjà accordé ? Non, oui ? Une question sans réponse, car les mots ne sortent toujours pas. Un clapet qui se referme avec violence, faisant vibrer mes tympans à la limite de l'explosion. Enfin, je pense. Que se passe-t-il encore ? Les formes floues bougent. L'un disparait de mon champ de vision et la plus proche de moi se relève et s'agite, comme si elle cherchait quelque chose. Elle revient finalement. Et un poids, voir un picotement se fi ressentir sur mon bras blessé. Celui que je ne voulais plus bouger à cause des éclairs de douleur qui traversait mes nerfs.

Sa voix, elle parlait, mais pas à moi. À qui ? Blessure, sang... Mon nom ? Deardeath jail? Oui, elle appelle pour moi..mais je vais bien. Je vais même très bien... À part, cette douleur qui me traverse de partout. Cette douleur, la même qu'autrefois, que ce jour... Cet accident. Oui, ça me revient. Petit à petit. Cette douleur. Cette souffrance..

Non, je n'ai pas mal. C'est faux. Totalement faux. Faux, juste faux. Alors pourquoi je n'arrive pas à me lever ? Et ses pas que j'entends autour de moi. Ma vue qui s'embrouille encore plus. Non...je ne suis pas blessé. Je ne peux pas... Je ne veux pas... Si je quitte Deardeath, je serai à nouveaux enfermer dans cette prison. Je ne veux pas ! Lâchez moi ! Pourquoi j'ai plus de forces... Pourquoi je ne sens plus rien... Ayame, aide moi. Je t'en pris. C'est cela ton pardon ? Me renvoyer d'où je viens ! Ayame...

Une sirène... Comme ce jour. Cet accident, ou je fuyais, je conduisais trop vite. Mais sinon, il allait me tuer... Et je ne devais pas me faire tuer. Sinon, il me blesserait encore. Je ne voulais plus de cicatrices dans mon dos. Je n'en voulais plus... Et je percutai une autre voiture. Ma tête en sang, mon bras légèrement fissuré. Ce n'était pas la première fois que celui si se brisait. C'est pour cela que Clay n'avait pas eu de mal à le fracturer, encore une fois. Ayame, je ne veux pas retourner à l'hôpital... Peut-être qu'il reviendra... Son visage me hante...


---------------------------------------------Quelques jours plus tard----------------------------------------


Les médecins n'ont pas estimais le besoin de me garder plus longtemps. Je devais reprendre le travail au plus vite. Et surtout, je pense, retourner en prison. Je leur faisais peur. Pourquoi ? Je suis amnésique. Et puis, je n'ai pas tué... Enfin, je crois. Enfin si, mais ce n'est pas une raison valable pour avoir peur.

Me re voici, Deardeath jail. J'ai une attelle au bras Clay. La prochaine fois, tu souffriras encore plus. Tu as ma parole. Ayame, comment vas-tu ? Il me semble que tu es venu me voir une fois. Mais, mes souvenirs sont flous. M'accordes-tu ton pardon ? Ou mes erreurs seront à jamais le gouffre qui empêche notre amitié ?

Aussi longtemps qu'on médite sa vengeance, on garde sa blessure ouverte.

juste pour le fun du proverbe:
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