Je ne savais pas bien quel était le but de cette révolte. Mais ça n'avait aucune importance, car le guide, lui savait. Liam Liam Gantley. Je souris alors qu'il nous donnait ses instructions, à Rose Eden et moi. Devant nous, c'était déjà un peu la débâcle et je frémissais d'excitation. Ma main serra plus fort celle de Rose Eden. Mes yeux ronds fixaient la cour en ébullition. Il y avait déjà du sang. Mes jambes étaient surchauffées. J'avais besoin d'y aller ! Besoin, besoin, besoin !

Le guide nous lâcha finalement et moi je lâchai la main de Rose Eden. Je courus de toute la force de mes petites jambes et sautai au visage du premier gardien venu. Je savais que ce n'était ni le « sale blond de mes deux », ni Caciope. Eux, il fallait les épargner. Et je me fichais bien d'en connaître la raison, le guide m'avait déjà prouvé à maintes reprises qu'il y avait toujours une bonne raison de faire ce qu'il faisait, ou ne faisait pas. Et puis, il restait encore beaucoup d'autres hommes à exterminer, à tester, à provoquer. Beaucoup d'autres chairs à arracher.
L'homme sous moi tenta de se libérer de mon emprise, mais j'enserrai fortement mes jambes autour de son cou et mes mains arrachaient ses cheveux châtains par poignées. Il hurlait fort. Je lui arrachai une oreille avec les dents et m'arrangeai pour le faire tomber en arrière. Peu avant qu'il ne touche le sol, je m'élançai sur le côté et quittai ses épaules en tordant mes jambes. Je perçus un « crac » au moment où je me réceptionnais sur les mains et roulai sur plusieurs mètres. Quand je me redressai et jetai un coup d’œil sur ma victime, je constatai sa mort. Et son cou formait un angle bizarre.

J'étais tout à ma contemplation, interdit devant l'inédit de la situation, quand un rugissement derrière moi m'alerta. Un gardien, la tête en sang, avait la ferme intention de me matraquer. Je me laissai tomber sur le côté et fis plusieurs roulades, jusqu'à heurter quelque chose de mou que j'embarquai avec moi dans ma course. Lorsque le tourbillon s'arrêta, je m'apprêtai à déchiqueter la gorge de la personne qui avait malencontreusement croisé ma route et sur laquelle j'étais à califourchon (coup de chance!). Mais je me stoppai au milieu de mon mouvement. Rose Eden.
Au lieu de foncer sur sa gorge, je visais sa bouche. Je l'embrassai à pleine bouche, galvanisé par le goût du sang encore présent sur ma langue et désireux de le partager avec elle.

Nous fûmes interrompus par un détenu. Il me faucha dans son vol plané et je me retrouvai à nouveau par terre. A nouveau couvert d'un nouveau sang. De poussière. Blessé moi même, ici et là. Je me redressai et léchai mes lèvres. Elle avaient un goût de terre.
J'observais le chaos, j'écoutais le chaos. Heureux. Satisfait. Et tout à fait prêt à repartir à l'assaut. Allons ! Qui serait le prochain ?

J'avais suivi mon marionnettiste sans poser de question. L'ordre était une révolution ? Aucun problème. J'obéirais, quitte à mourir. Je n'avais pas peur de la mort, je jouais avec elle. Tu veux que je tue, je sème la mort. Tu veux que je meure, je subis la mort. C'est aussi simple que ça. Enfin, l'ordre n'était pas de mourir, mais de tuer. Donc, j'éviterais de mourir. Ou peut-être pas, on verra. Enfin, avais-je le droit de ressentir quelque chose en tuant ? Le maitre ne me l'avait pas interdit.... Ressentir quelque chose... Enfin bref.

Le marionnettiste semblait plus heureux que d'habitude, voir hystérique. Ce n'était pas mon problème. Je devais juste me contenter d'obéir aux ordres. Tuer, tout le monde pour facilité la révolution. Tous les tuer sauf Caciope et Jason. Pourquoi ? Aucune idée, ce n'est pas à moi d'y réfléchir. Je me contente d'obéir. Simplement, pensée simplement. Quel était le but du maitre ? Aucune idée, mais pour qu'il y arrive, il fallait tuer. Abel, à côté de moi avait recu les mêmes ordres. Cette fois, il ne sera pas le seul à avoir du sang sur lui, physiquement bien sûr. Pas au sens de l'expression " avoir du sang sur les mains", on en a tous de toute manière. On provoque tous indirectement, involontairement ou non, des morts sur notre route. Enfin, je m'égare.

Arrivé dans la cours, Abel me broyait la main. Je sentais son excitation, sa soif de sang et de mort. Il voulait tuer. Lorsque Liam, le marionnettiste, nous lâcha dans la zone principale de la révolte, il s'éloigna. Une machine d'exécution état en marche. Il avait déjà du monde, beaucoup de monde. Est-ce que les gardiens allaient pouvoir gérer ? Bien sur que non. Le plan du marionnettiste était parfait. Ce sera le bordel pendant un moment, puis l'ordre sera à nouveaux établis...mais après une quantité de morts in considérable. La mort..J'allais de nouveau la semer..enfin..

Un gardien me fixe, ou plutôt me vise avec son flingue. Tu oserais tirer sur une mignonne fille qui n'a rien fait de mal ? Comédienne. Je lui fis ma tête d'ange, vous savez, les yeux qui vous permettent d'avoir pitié, qui vous font baisser votre garde, et puis....qui vous tue. Le sang coulait... Enfin. Manipulation des sentiments, des émotions. Ne jamais faire confiance à un être comme moi. Vous n'aviez pas lu mon dossier ? C'est dommage. Je lui avais fauché son arme. Non pas l'arme à feu, elle est chargée à blanc. Non, le couteau qu'il avait caché dans sa ceinture.

Prête à attaquer de nouveau, je me fis embarquer par un boulet vivant. Ridicule n'est-ce pas ? Enfin pas tant que ça. J'étais coincé sous Abel, et avant que je m'en rende compte, il avait déjà ses lèvres sur les miennes. Il avait lui aussi tuer, et il me faisait partager le sang de sa première victime par l'intermédiaire de se baiser. Imaginez la scène, au milieu d'un carnage, deux personnes s'embrassent. Pas très romantique ? Pas besoins de romance, le chaos, c'est mieux. Finalement, il fut expulsé par un détenu volant. Ça existe ça ? Une nouvelle race peut-être. Je me relevai et récupérai ma nouvelle arme. Abel était un peu plus loin, prêt à attaquer.

Un gardien en pleine rage fonça sur moi, je dirais... Pour me tuer. Oui, même plus de l'immobilisation. Du meurtre, une soif de sang. Aha ! Tellement drôle. Je l'évitai, l'envoyant directement sur Abel. Grâce à cela, je pus prendre quelques minutes pour admirer le spectacle. Carnage, sang, cadavre. Tellement longtemps que je n'avais pas apprécié une telle vue ! Génial. Mes yeux se tournèrent vers la guillotine vivante. Le garde avait disparu. Où ? Aucune idée. Je vérifiais que personne ne m'attaquer et je me rapprochai de la créature aux cheveux clairs.

"Ça te dit un concours ? Celui qui en tue le plus ?"

Pour une fois, je souris. Un sourire sincère, voir... Peut-être un peu trop psychopathe pour mon visage. Enfin, pas grave. J'ai le droit de me laisser passer mes sentiments de temps en temps. Surtout quand la mort est en route...J'aime bien tuer.

Dir en Grey ♫ Reiketsu Nariseba

J'étais toujours à ma pleine contemplation du chaos quand une ombre me recouvrit. Je tournai la tête juste à temps pour voir un gardien trébucher sur moi. Je tombai dos au sol et lui m'écrasa comme le sac à patates qu'il était. Le souffle qui était dans mes poumons jaillit d'un coup et j'eus le plus grand mal à reprendre une goulée d'oxygène. Heureusement, mon boulet personnel était plus sonné que moi. Il ne semblait pas bien gros comme ça mais pour quelqu'un de ma stature, il pesait vraiment son poids.
Sans plus hésiter, je m'attaquai à sa gorge. Il y avait tellement de jouissances dont je pouvais profiter en cet instant que je ne prenais pas le temps pour réfléchir à un peu de variation dans la tuerie. La carotide, c'était bien. Le sang m'aspergea généreusement le visage et j'ouvris la bouche pour en goûter un peu. Tellement ferrugineux. Ce sale goût de sang... Mais dans de telles circonstances, il me semblait meilleur que le plus délicieux des nectars.
L'homme mourut sur moi, plus rapidement que je m'y étais attendu. J'avais vraiment arraché la chair au bon endroit... Je ne l'avais même pas vu agonisé. Au prix de beaucoup d'efforts, je réussis à m'extirper de sous son cadavre, après avoir inutilement tenté de repousser le corps sur le côté. Je me redressai, couvert de sang, plus particulièrement au niveau de la tête. Au dessus de mon front, mes cheveux étaient poisseux et sanguinolents, mon visage tâché, ma bouche dégoulinante. Et au milieu du carnage ambiant, Rose Eden arriva. Je la regardai approcher, les bras ballants. J'étais un peu calmé à présent, la fougue qui m'avait échauffé les muscles lorsque nous avions quitté nos cellules s'était apaisée. Toutefois, j'étais toujours prêt à massacrer sans relâche. La fatigue était encore très loin.

Je saisis les mains de Rose Eden dans les miennes lorsqu'elle fut assez proche et la regardai tandis qu'elle me proposait un intéressant petit concours. Mes yeux s'écarquillèrent et je sentis l'excitation remonter en flèche. OH OUIII ! Et puis, son sourire... Il ne faisait qu'augmenter ma joie. Nous allions faire un jeu. J'adorais les jeux ! Surtout avec des gens que j'aimais bien.

Et donc, le concours commença. Au début, ce ne fut qu'une longue – mais pas morne – suite de cadavres, de victimes, toutes plus sanguinolentes que les autres. Je les comptais, sauf que j'étais très souvent distrait alors je perdais souvent le compte. Au moment où je tournai sur moi même à la recherche de Rose Eden, pour voir où elle en était, je croyais en avoir abattu cinq. Mais je n'étais vraiment pas sûr de moi. Les corps étalés autour de moi laissaient suggérer que j'étais venu à bout de beaucoup plus. Comment savoir s'ils étaient morts de ma main ?
Quand je vis Rose Eden, ce fut magnifique. Je ne l'avais jamais vue comme ça. Dans l'action. Elle semblait complètement différente. En fait, elle me ressemblait beaucoup plus comme ça. Je tiquai lorsqu'un gardien s'approcha d'elle par derrière, alors qu'elle s'occupait de l'un de ses collègues. Elle ne l'avait pas vu ? J'attendis, je ne voulais pas l'interrompre. … Mais il était si près maintenant. Et il avait un couteau dans la main. Je... Je ne pouvais pas laisser faire ça ! Je ne le voulais pas et en plus, Monsieur Gantley serait tellement fâché !

Alors je me précipitai à la course, pour franchir le plus rapidement possible la distance qui me séparait de l'homme. Je sautais par dessus les corps, parfois enchevêtrés, gardiens et prisonniers mêlés. Un dernier saut me propulsa sur le bras armé de la menace et je poussai un cri de rage en même temps. Je sentis une articulation céder sous l'impact de ma poigne alors que j’entraînais l'homme au sol. J'atterris à quatre pattes et me jetai, toutes dents dehors, sur la main qui avait failli tuer Rose Eden. Je lui fis lâcher prise et me saisis du couteau en crachant un peu de salive. J'avais la bouche trop pleine, ça commençait à devenir désagréablement pâteux. Mon arme alla se ficher droit dans l’œil de l'homme, jusqu'à la garde. Il cessa de gigoter quelques secondes après.
Une fois certain qu'il était bien mort, je me tournai vers Rose Eden. Dans la nuit encore tombante, elle était si jolie, avec tout ce sang.

« Fais attention ! Tu ne dois pas mourir ! Au fait, j'en ai tué... Hum... Sept. »

Je repartis ensuite pour poursuivre le concours, à toutes jambes. Oui, j'avais un peu inventé pour les chiffres mais c'était ce qui me semblait le plus proche de la réalité. J'aurai du plus me concentrer pour compter les victimes.

Il avait saisi mes mains pendant que je parlais. Depuis que le sourire s'était incrusté sur mon visage, il ne le quittait plus. Abel accepta avec plaisir ma proposition. Tuer le rendais...joyeux? Oui, c'est cela, joyeux. Mais le voir comme ça me rendait heureuse. Enfin..pouvait-on dire heureuse pour me décrire? Oui, enfin non. Mais le ressentis que j'en avais été semblable à la joie humain, mais pas forcement pour les mêmes raisons. Moi, je suis...joyeuse..parce qu'il tue. Et que cela lui fait plaisir. Je sais, cela peut paraitre étrange. Mais... non... Ça ne l'est pas pour moi.

Le concours commença. Tuer, agonie, souffrance, verser du sang. Il continue toujours d'arrivé, toujours plus. Pourquoi l'homme ne recule pas face au danger ? Au plus profond de ses gènes, le suicide y est ancré ? Je ne comprends pas. Une chanson me vient en tête.
"Un cadavre, deux cadavres, trois cadavres. Le sang te recouvre et tu te colores de rouge.
Un cadavre, deux cadavres, trois cadavres. Toujours plus de sang qui coule. Continuez
Un cadavre, deux cadavres, trois cadavres. Et cette fois, c'est toi qui te fais tuer."
Je tuai pour tuer. Je me rappelle encore de ses conversations avec les psychologues. Pourquoi as-tu tué ? Que trouves-tu dans le meurtre ? Car, on m'en a donné l'ordre. Je tue parce qu'on me le demande. Je fais souffrir si on me le demande. Je fais ce qu'on me demande. Pourquoi est-ce que je ne réfléchis pas par moi-même ? Car cela à failli me couter la vie.

Ma tenue commence peu à peu à se tacher de rouge, à combien j'en suis ? Je ne sais plus, six ? Cinq ? J'ai arrêté de compter. Enfin, je trouver bien quoi dire. Je donnerais un nombre à peu près exacte. Et puis, le plus important ce n'est pas de gagner, c'est de tuer pour faire plaisir au marionnettiste. D'ailleurs, ou est-il? Il a disparu après le lancement de la bataille. Enfin, ce n'est pas important. Il doit être occupé à son but premier. Tiens, celui-là semble me résistait. Un autre derrière moi. Comment je vais gérer cette situation ? Je vois la main derrière mot qui se rapproche de plus en plus, et avec elle une mort assurée, voir... Agonisante.

Soudain, la main disparait. Je me concentre alors sur mon adversaire. Un coup ici, un coup-là. Je le regarde, lui fais les yeux doux. Il hésite, je souris et lui tranche la gorge. Un rire me prend aux tripes. Enfin un rire, plus un ricanement. Je me retourne et vois Abel à califourchon sur mon ancien adversaire. La main en sang et l'œil crevé par son propre couteau. Il eut quelque spasmes puis plus rien. Un espace de calme dans le chaos. Les gardiens hésitaient-ils à nous attaquer ? Abel se tourna vers moi une fois sa victime achevée. La gueule et les mains couvertes de sang. Enfin, il était couvert de sang de la tête au pied. Il me fit une remarque qui me fit sourire. Non, je ne comptais pas mourir pour l'instant. Sept morts ? Euh... À combien, j'en suis ? Puis il repartit poursuivre son carnage. Bon très bien à qui le tour ?

Personne n'osait m'approchait. C'est moi qui aller chercher les gardiens. J'avais simplement regardé un de ses lâches qu'il s'était enfui. Poursuivis, puis égorgé. J'aime bien égorgé les gens. La nuit tombait, et la bataille continue. Les gardiens s'épuisaient. Nous étions en train de gagner. Quelqu'un avait...Eventré un des membres du personnel et en guise d'œuvre d'art, avait étalé ses organes vitaux en forme de fleur autour de lui. Magnifique.

Je cherchais Abel, je le trouvai enfin, en combat face à plusieurs gardiens qui tente vainement de le neutraliser. Dommage les gars. En manque d'adversaire, je partis lui volait quelques-uns des siens. Tellement de sang. J'ai l'impression de revivre.

Maximum the hormone ♫ Bu-ikikaesu!!

L'effet de surprise était passé. Les gardiens commençaient à reprendre leurs esprits, à s'organiser. Moi, j'étais toujours jouasse alors, je ne faisais pas vraiment attention à ces détails. Du moins, jusqu'à ce que je me retrouve soudain encerclé par pas moins de cinq hommes en uniforme. D'après leurs visages, ils étaient prêts à en découdre, sans retenue.
Le combat commença. Je ne devais ma survie là dedans qu'à ma fougue. Je glissais facilement entre leurs mains empressées, évitais les coups grâce au hasard et à ma capacité à ne jamais rester au même endroit. Mais bien sûr, je m'épuisais. Moins vite que mes adversaires, mais j'avais plus de combat dans les pattes et j'étais tout seul. Ils commençaient à réussir à me porter des petits coups, me toucher, m'attraper. Je réussissais toujours à me dégager, mais le jeu ne m'amusait plus tellement. Je sentais ma fin arriver. Heureusement, Rose Eden vola à mon secours ! C'était tellement plus drôle à deux !
Ahanant, je repris du poil de la bête quand Rose Eden se démena contre le groupe de gardiens. Ces derniers n'en menaient pas large et ça me faisait bien rire. Plein d'une nouvelle énergie, je bondis en direction du gardien le plus costaud du lot. Une lueur meurtrière et sauvage donnait à mes yeux une couleur étrange, j'avais hâte de le faire souffrir celui là. Il avait réussi à me donner un coup de matraque sur l'épaule. J'allais me venger !
L'homme m'accueillit avec un coup de poing remarquablement bien placé. J'eus l'impression que ma joue se décollait de mon visage en emportant ma bouche. Je finis au sol, à plat ventre, sonné. J'avais beau y mettre toute ma volonté, je ne réussissais pas à rétablir ma vision, trop floue. Je crachai du sang, plusieurs fois, sans savoir si le mien en faisait partie. En tout cas, j'avais atrocement mal, tout mon visage était engourdi. C'était pire que la fois où Monsieur Gantley m'avait arraché des dents.

Je me sentis soulevé par le col puis traîné, sur le dos et les fesses. Et à nouveau soulevé. Et plaqué contre quelque chose de dur. Un mur sans doute. En face de moi, qui ne voyait plus bien du tout, je reconnus la version floutée du gardien costaud. Je vis son bras se lever, s'étirer vers l'arrière, son poing dirigé vers ma figure. Et il frappa. Encore. Et encore. Je ne comptai même pas les coups.

« Alors, sale petite raclure de merde, toujours aussi pressé de nous tuer ? HEIN ? REPONDS ! »

Je ne pouvais pas répondre mais si j'avais pu, j'aurai dit « oui » sans aucune hésitation. Le gardien me relâcha et je tombai comme une chiffe molle à terre. J'avais l'impression de saigner par tous les orifices de mon visage, y compris les pores. La vérité ne devait pas en être bien loin.
A nouveau, je me fis traîner. Jusqu'à la cage à poule de la cour de récréation. Il me jeta en plein milieu et m'abandonna là, après m'avoir craché dessus.
Je restai immobile. Que penserait Monsieur Gantley quand il me verrait dans cet état ? Que penserait Rose Eden ? Je n'allais plus pouvoir l'embrasser. Ca serait beaucoup trop douloureux.

Je commençais sincèrement à fatiguer. Cela faisait un moment que je n'avais pas tué à ce point, et je dois dire que je me suis légèrement rouillé. Mickaël ne serait pas content si... Ne pense plus à Mickaël, il est mort. Désormais, tu obéis aux ordres de Liam, ce nouveau marionnettiste au talent considérable.

Les gardiens qui attaquaient Abel étaient largement plus organisés que les autres. Les tuer devenait, de plus en plus compliqué. Au moins, les retenir le plus longtemps possible. Je sentais que la fatigue commencer à se faire ressentir à travers mes mouvements. J'étais moi efficace dans mes attaques. Et même, je me pris deux trois coups qui n'arrangèrent pas forcement les choses. Abel éloigna l'un des gardiens, l'un des plus costaud. Je restais avec les autres, me démenant tant bien que mal pour en tuer un. Un dernier au moins. "Tuez le plus de gardiens possible". C'était l'ordre du maitre. Pas forcement de gagner cette révolte. Mais peut-être le savait-il depuis le début, peut-être, voulait-il simplement affaiblir les forces ennemies pour mieux frapper ensuite. Je ne sais pas, mais l'objectif ici n'était pas de gagner, mais de tuer.

Je réussis à blesser grièvement un gardien au niveau du ventre, avant que l'un des ses collègues ne m'attrape le bras par derrière, me faisant lâché mon arme improvisée et m'immobilisant au passage. Je pus assister à la remarquable immobilisation d'Abel. Le gardien qu'il avait pris à part, l'avait tout simplement saigné. Pas à mort bien sur, mais en voir les ecchymoses et le sang qui coulait de son visage, il n'avait pas dû être gentil tout plein. Je tentai de me débattre, mais le gardien me tenait toujours le bras à l'arrière de mon dos, et à chacun de mes mouvements, il resserrait sa prise, accentuant la douleur que je ressentais déjà. Au final, je me laissais faire. Enfin....je me laissais faire le temps de trouver une solution. Je crois que le gardien me parler, mais je ne l'écoutais pas. L'un de ses collègues était encore autours... Peut-être quand manipulant les émotions...

Je relevais la tête, sanglotant. Je pris une voix douce. Les larmes commencèrent à couler de mes yeux..

"S'il vous plait...Monsieur...j'ai rien fait..Il m'a manipulé.."

J'avais parlé en français, essayant d'être encore plus pathétique. Je ne reçus comme réaction d'un coup dans la tête, m'assommant à moitié et un avertissement suivis d'une insulte. Connard ! Tu me le payerais...Je me vengerais et tu auras mal..très mal à ton petit cœur. Lâchais moi. Je continuais donc de me débattre, mais ma taille et ma force ne jouer pas en ma faveur. Dommage... Est-ce que j'allais finir en salle d'isolement ? Avec tout le monde qu'y avait..quoique, beaucoup été mort. J'ai encore un ordre à accomplir. Et il me semble avoir aperçu l'intéressé entre deux combats. Ou alors, j'avais peut-être rêvé. Ils me passèrent leur immonde bracelet de fer. Trop serrer, cela frotter contre ma peau au niveau des poignets.

De nouveau prisonnière, je repris mon attitude glacial, une marionnette. Je regardais un instant la cour. Beaucoup de morts et de sang. Un carnage sans nom. Le calme après la tempête. On me laissa assises près de ce qui emprisonner Abel. Il y avait comme un gardien qui gardait le nombre de détenu capturé. La vie aller reprendre son cours normal, mais peut-être avec quelques meurtres en plus. Un sourire apparu sur mon visage, mais se volatilisa bien vite. Mes yeux se tournèrent vers Abel. J'étais moins blessé que lui, ils n'y étaient vraiment pas allés de main morte avec lui.

ANGEL TRIP ♫

Je sentis plus que je ne vis quelque chose tomber à côté de moi. Je relevai la tête et reconnu les cheveux de Rose Eden. Je tentai de me relever, mais une entrave m'en empêcha. Quand je l'eus identifiée, mes yeux luisirent de folie. Il m'avait menotté à l'une des barres ! Je me traînai donc le plus près possible de ma compagne, ce qui me laissa finalement de quoi poser ma tête sur ses genoux. Ma position était complètement inconfortable, mais j'avais dormi dans des situations bien pires.
Du sang coula sur la tenue de Rose Eden. Ca ne m'attrista pas, ça ne m'affola pas. Je n'en avais rien à faire. Et je savais qu'elle non plus, n'en aurait rien à faire de toute façon. Et puis ses cuisses étaient confortables. En tout cas elles me le semblaient, surtout en comparaison du sol dur sur lequel étaient posées mes fesses.

« Tu es floue. »

C'était vrai. Rose Eden était floue. Comme le reste du monde d'ailleurs. Et j'avais les lèvres craquelées par la sécheresse, ou les coups. Mes ongles étaient maculés de terre et de sang. Je remontai un genou et enroulai ma jambe autour d'une barre au dessus de moi.

« Tu crois que Monsieur Gantley sera content ? »

Après nous, nous avions tué beaucoup de gens. Beaucoup, beaucoup. Enfin, je pensais.

« J'en ai eu au moins dix ! Et toi, combien en as tu tué ? »

Maintenant que nous étions au calme, je voulais savoir quel était le résultat du concours de « tuer les gardiens ». Bien sûr, quand je parlais de calme, j'étais extrêmement subjectif. Car autour de nous, c'était encore un joli chaos dont le son était absolument délectable. Mais nous, Rose Eden et moi, nous étions bel et bien tranquilles. Dans la nuit étoilée. Ah non, c'était un avion et les réverbères. Oh, pas grave. La nuit était quand même étoilée, quelque part. Ca me rappelait des choses...

« Azarielle. »

Je soupirai et me redressai. Non. Mauvais souvenir, mauvais. Je n'aurai pas dû dire ça. Rose Eden était là maintenant. Et elle n'avait rien à voir avec l'autre, qui me revenait de temps en temps dans la tête.
Je tordis mon bras en arrière pour pouvoir la toucher, du bout des doigts. Et avec une voix pleine d'assurance, qui se voulait implacable, je lançai :

« Maintenant, on est ensemble, d'accord ? »

Abel avait posé sa tête sur mes genoux. Attitude qui me faisait repenser au passé...Non! TU n'as plus à y penser. C'est un ordre du marionnettiste. Mickaël est mort. Il n'est plus. Disparu de la surface de la terre, éliminer par son propre pantin. Et maintenant, mort de mon esprit. On dit que l'on meurt deux fois. La première fois physiquement, quand notre cœur cesse de fonctionner. Et la deuxième fois quand on montre notre photo à quelqu'un et qu'il demande qui on est. L'apothéose de la psychologie. Maintenant la question est, notre esprit ressentit-il cette deuxième mort? J'aimerais bien le savoir. Peut-être que les gens morts aujourd'hui sont totalement mort, peut-être que leur nom, leur visage sera complètement oublié, qu'ils sont complètement oubliés.

Ton sang coule Abel, mais tu n'as pas l'air inquiet. Tu es dans un sale état. Je m'inquiète peu pour mon uniforme, il est déjà taché du sang de mes victimes du jour. Même si cela m'embête de voir le tien couler. Tu es fort Abel, mais prends soin de toi. Cela serait dommage que tu disparaisses vite, je me languirais de toi. Je suis floue ? Il faut dire que vu l'état de ton visage...ta vue doit avoir du mal à faire une mise au point nette. Je tuerais ce gardien si on m'y autorise. Je te vengerais, comme tu m'as vengé. Si monsieur Gantley ? Le marionnettiste. Je ne sais pas, nous avions obéi aux ordres. Nous avions tué comme il le désirait. Après, je ne peux pas deviner les émotions du marionnettiste. Peut-être que comme moi, il les contrôle. Mais que contrairement à moi, il sait les utiliser à la perfection. Un masque tellement réaliste qu'on ne sait pas s'il joue, ou s'il ne joue pas. Qui est-il ? Que pense-t-il ? Un masque parfait.

Combien j'en ai tué ? J'ai perdu le décompte dans ma folie meurtrière. Dix ? Dix gêneurs en moi. Dix vengeances accomplies. Dix de perdue, un de retrouver. Moins de gardiens, moins de détenus. Plus de calme et de silence, moins de gros lourdauds de première. Je ne suis pas humaine, je ne suis pas là pour assouvir vos besoins primaires les mecs. Et puis, ce n'est pas vous que j'aime, c'est Abel. Lui, il est diffèrent de vous. Complètement. Bref, ou en étais-je ? Le sujet de départ... Combien j'en ai tué ? Un peu moins d'une dizaine, il me semble.

La nuit était tombée. Et les derniers détenus étaient entrain d'être maitrisé. Nous avions encore du temps avoir de voir la sanction tombée. Salle d'isolement ? De torture ? Sous-sol ? Et puis, j'ai aussi ma mission première. Le frère du marionnettiste et son œil. Quand allais-je pouvoir récupérer ce qu'il m'avait demandé ? Bientôt, ou du moins, je l'espère. Abel prononça un nom qui m'était inconnu. Enfin, je ne pense que cela me regarde. Sa vie d'avant n'est pas la mienne. Il se redressa comme fuyant quelque chose. Mais quoi ? Ces souvenirs ? Je ne sais pas, pourquoi j'y réfléchis, je l'ai dit, ça ne me regarde pas. Je ne connais l'Abel de Deardeath jail, pas l'Abel du passé. Et peut-être que j'aurais la chance de connaitre Abel du futur. Enfin...L'avenir..une chose imprévisible, aux mille possibilité.

Ensemble ? Je me demande s'il attendait vraiment une réponse ? Sa voix avait était...directive. Sans appel. On était ensemble point. Une réponse négative et il m'aurait tué. Mais dans le cas présent, j'étais du même avis que lui. On était ensemble. Mais jusqu'à quand ? Je ne sais pas, je verrais quand le moment arrivera.

"Oui, on est ensemble. Combien j'en ai tué ? Je ne sais plus, j'ai perdu le compte à force de tué. Une dizaine, un peu moins."

Mon nez se mit à saigner. Ce n'est pas le sang qui me gêne, mais la sensation. Je cherchai en vain de quoi m'enlever le sang qui coulait. Au final, je ne trouvais que ma manche de ma combi, déjà complètement taché. Enfin...c'est déjà mieux que rien.

"C'est confortable comme ça ?"

J'essayais de bouger de ma place, mais bon, les mains bloquées dans le dos, c'est un peu compliqué.

Rose Eden ne me répondait pas. Mais ce n'était pas grave, elle n'avait pas besoin de parler. Pas autant que moi. En plus seul Monsieur Gantley savait si Monsieur Gantley était content.
Quand enfin elle me parla, je tiquai. Sa voix était différente de d'habitude. Est ce que c'était à cause de tout ça ? Peu importait. Elle était toujours jolie et mystérieuse, même si elle avait pris des coups dans la figure et que ses cheveux étaient sales, même si elle avait plein de tâches de sang, celui des autres.
Mon cœur bondit de joie quand elle dit que nous étions ensemble, effectivement. Et puis elle passa à un autre sujet. Je me souvins que je lui avais posé la question tout à l'heure, mais j'avais un peu oublié, à cause d'Azarielle. Son visage étai flou dans ma tête, comme celui de Rose Eden devant mes yeux, mais plus imprécis encore. De toute façon, je ne voulais pas vraiment me souvenir d'elle.
Alors elle en avait tué dix aussi ? Mince alors, nous étions à égalité.
Je la sentis gesticuler et me tordis le cou pour comprendre pourquoi. Elle coulait du nez ! Du sang. J'ouvris la bouche dans une exclamation muette. Oh non ! Est ce qu'elle allait mourir ? Non, bien sûr que non. Monsieur Gantley ne pouvait pas choisir quelqu'un de faible pour l'assister. Quand même, j'avais très envie de l'aider, même si je ne savais pas comment. Finalement, Rose Eden s'essuya avec sa manche et je me sentis soulagé de ne plus voir son sang couler.

Après quoi, elle me demanda si c'était confortable. Qu'est ce qui était confortable ? Je suivis son geste. Ah, moi ? Non. Vraiment pas. Alors je secouai la tête vigoureusement, avec une petite moue boudeuse sous ma muslière.

« J'aimerai être libre... »

Forcément. Qui ne le voudrait pas. Rose Eden se rapprocha de moi, mais ce n'était pas facile pour elle non, car ce méchant gardien qui l'avait amenée ici lui avait lié les mains dans le dos. C'était vraiment une manie de nous entraver. Quoi ? Ils avaient si peur que ça de nous ? C'étaient pourtant eux les types armés.
J'allais me réinstaller sur les genoux de Rose Eden quand un mec attira mon attention. Ma vue s'était un peu rétablie et je focalisai dessus. Il n'était pas en uniforme, ni de gardien, ni de détenus. Je ne l'avais jamais vu de ma vie mais il marchait avec une forte détermination vers l'entrée du bâtiment, traversant la cour comme si rien ni personne ne pouvait le blesser. Je cherchai longtemps pourquoi il m'attirait. La texture de ses cheveux me rappelait quelque chose, son nez aussi. Et la forme de ses yeux. Oui... Il me rappelait Monsieur Gantley, mais en différent sur pleins d'autres choses. Et puis, il tourna légèrement la tête et je vis son cache-oeil. Je me souvins alors qu'une fois, j'avais surpris Monsieur Gantley qui parlait à sa poupée. Elle avait un cache œil bizarre, au même endroit. Et il avait dit quelque chose comme « mon frère adoré, tu me manques, où es tu ? »
Je pointai l'homme de l'index.

« Hey, c'est pas le frère de Monsieur Gantley ? »

Être libre ? Oui, moi aussi. Mais..si je réfléchis quelque minute, qu'est-ce que la liberté? Une vie sans contrainte, sans maitre, sans ordre. La véritable liberté était celle-ci. Une simple utopie impossible à atteindre. Du moins, dans le monde d'aujourd'hui. Car la société actuelle avait une autre vision de la liberté. Faire ce que l'on souhaite, mais aussi ce que l'on doit sans empiéter la liberté des autres. Ne pas tuer, ne pas énervé, ne pas...Il y a beaucoup d'interdiction dans cette liberté. Et il y a la liberté que nous voyons-nous. La mienne est une vie... Une vie ? Oui, je reste vivante, mais pas forcement humaine. Donc, une vie qui n'est supportable que lorsque j'ai trouvé un marionnettiste digne de ce nom. Avant, c'était Mickaël ? Mais qui est-ce déjà ? Et aujourd'hui, c'est Liam. Liam. Tout simplement. Je connais rien de lui, ni son passé, ni son futur. Ni ce qu'il est réellement, ce qu'il ressent. Il manipule tout, sentiments, pensés et bien plus. Je ne m'intéresse pas à son ancienne vie. Je sais juste que je dois lui obéir. À n'importe quel prix. Et puis, très récemment, à cette liberté s'est ajouté cet instrument d'exécution, cette guillotine vivante. Abel. Lui, je ne le connais pas. Mais je l'aime. Que se passerait-il si Liam me demander de le tuer? Je ne sais pas. Et inversement? Je ne sais pas non plus. Seul l'avenir nous le dira.

Un homme, grand, traversa la cours. Je le fixais. Il avait un air commun avec Liam. Il avait beau dégager quelque chose de complètement différent, plusieurs détails était identique aux deux hommes. Lorsqu'il tourna la tête, je le vis. Mon ordre. C'était lui la cible de mon maitre. Vers lui que je devrai aller pour récupérer la chose dont m'avait parler Liam. Son cache œil, coté droit. Il avait quelque chose a l'intérieur. Nous nous verrons bientôt ma cible. Bientôt, quand toute cette histoire sera terminée. Abel le pointa du doigt. Il l'avait donc vu, malgré sa vision défaillante due aux nombreux coups de l'autre, ma prochaine proie. J'irais demander au maitre si j'ai le droit de le tuer.

Son frère? C'était donc son frère...La curiosité me piqua. Qui y avait-il dans cette orbite? Un œil de verre ? Surement pas..Quoique.. Tout est possible. Ce bientôt serait de plus en plus proche. Mais je n'avais pas le droit de lui faire du mal. C'est normal, je comprends maintenant. C'est le frère du marionnettiste. C'est bizarre, il ne dégage pas du tout la même puissance. Aucun talent de contrôle, rien. Sont-ils vraiment frère? Pourtant, certain détails physique ne trompent pas. Ils sont de la même famille. Peut-être frère adoptif d'un lointain parent éloigné. Enfin, cela ne me regarde pas. J'avais juste un ordre, et il en était la cible. Avant qu'il ne disparaisse, je continuai de le détailler, pour avoir son image en tête lors de notre futur rencontre.

"C'est aussi ma futur cible. Mais je n'ai pas le droit de le blesser. Je dois simplement récupérer un objet pour le maitre. Je ne savais pas qu'il était frère."

Il n'avait pas semblait gêner par le chaos environnant, et puis contrairement à Liam, il n'était pas détenu. Enfin, passons. Il était ma prochaine rencontre de prévus. Je ne retournerais pas voir le maitre avant d'avoir obéi. Promesse au néant. Un gardien se rapprocha de nous. La révolte s'éteignait et les derniers prisonniers encore non contrôler fuir vers l'intérieur du bâtiment. Le gardien en question jurant en français.

"Saleté de rouquin! Il nous a bien foutus dans la merde ! Et bordel! Où est Faszler!"

Rouquin? Liam? Je me permis de lui répondre le regardant avec toute la froideur dont j'étais capable. On n'énerve pas une marionnette, mon cher gardien. Ou tu verras ton sang coulait avec les autres.

"Ne parle pas mal de Liam, ou tu es mort"
"Pourquoi? T'es amoureuse fillette?"

Mon français n'était pas franchement au point dans les insultes. Je repris donc mon anglais habituel. Il allait payer. Je n'étais pas amoureuse, c'était mon maitre. Mon regard ne le lâchait pas. Glacial. Tu avais signé ton contrat d'arrêt de mort. Il n'avait ni les capacités de maitriser une marionnette, ni le charisme de Liam. Et il se permettait de le critiquer. Cela me mettait en rogne, mais je restais impassible, gardant cette expression inexpressive, vide.

"Tous taré ici! Je vais me casser d'ici, mais avant cela, c'est la cellule d'isolement pour vous deux. Cela vous apprendra à tuer, et toi jeune fille, à mal parler à tes supérieurs"

Il s'était exprimé en anglais, histoire que tout le monde l'entende. Si tu crois me faire réagir, tu te trompes. Et ensuite, tu ne m'es en aucun cas supérieur. Ah si, dans la hiérarchie. Mais je ne la respecte pas. Je respecte seulement celle de mon marionnettiste. C'est lui, qui décidera de ton sort. Deux gardiens me soulevèrent, de même pour Abel. Et nous emmenâmes à l'intérieur du bâtiment. J'admirais une dernière fois la lune. Dommage qu'elle ne soit pas rouge sang.

Tu es l'amour naissant~ ♫

Rose Eden le connaissait ! Elle avait une mission, confiée par Monsieur Gantley, a effectuer avec lui. Le frère du Guide ? Mais pourquoi ? Est ce qu'il méritait de mourir ? Non, Rose Eden venait de dire que personne ne devait lui faire de mal. Comme avec Caciope et les autres. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais Monsieur Gantley avait ses raisons. Il était trop intelligent pour que je comprenne sa façon de penser.

Un gardien s'approcha alors de nous. Il parla dans une langue que je ne comprenais pas, mais ça ne semblait pas être le cas de Rose Eden, qui s'énerva contre lui. Même si je ne savais pas pour quelle raison, ça suffit à me faire réagir. Je me redressai en position assise, surveillant méchamment le gardien. Je brûlais d'envie que quelqu'un, ou quelque chose, me libère. Je lui sauterai à la gorge et le punirai pour avoir osé s'en prendre à Rose Eden !
Dans sa réponse, je compris Liam. Elle parlait du Guide. Et lui répondit. Je compris un mot : « amoureuse ». Aussitôt, je bondis en avant, grognant. NON ! Rose Eden était à moi, rien qu'à moi ! Elle n'était pas amoureuse de Liam ! Ma poitrine me chauffait, comme si j'avais avalé un fer chauffé à blanc. Je voulais tuer ! N'importe qui, je voulais juste me défouler !

Le gardien dit à nouveau quelque chose puis, à l'aide d'un de ses collègues, me détacha de la cage à poules. L'un d'eux me maintint au sol pendant que l'autre me détachait de la barre pour relier mes mains entre elles. J'eus beau me débattre, l'adrénaline ne vint pas à bout de l'épuisement physique dont j'étais victime. Je dus m'avouer vaincu et fut traîné jusqu'à l'intérieur du bâtiment.

C'était un beau chaos, dans le hall de la prison. Mais les gardiens l'avaient finalement emporté. J'étais tout de même satisfait de voir tout le sang qui avait éclaboussé les murs et les quelques cadavres qui n'avaient pas encore été dégagés.
Je fus hissé sur une épaule solide et ne cherchai pas à me débattre. A quoi bon ? Si j'en faisais trop, j'allais être traîné dans les escaliers et j'aurai mal au dos. De toute façon, j'étais trop fatigué.

« Y'a trop de monde putain... Va falloir trouver d'autres punitions. Bon allez, on les fout dans celle là et on avisera plus tard. »

Rose Eden et moi fûmes jetés, encore menottés, dans l'une des cellules d'isolement. Elle était déjà occupé par d'autres détenus bien amochés. Plus ou moins dans le même état que nous en fait. Ils devaient aussi avoir une grosse envie de pioncer, si j'en jugeais par leurs mines.
J'allais me caler dans un coin libre et attendis que Rose Eden vienne près de moi pour me pelotonner contre elle. Elle était à moi...

"Rien qu'à moi..."

Je fermai les yeux et m'endormis rapidement. J'espérais que Monsieur Gantley serait content du résultat de la révolte. D'ailleurs, où était il, Monsieur Gantley ?