Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Angélique Loiseau

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AuteurMessage
Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

Date d'inscription : 23/02/2014

Mon personnage
Âge : 19 ans
Nationalité : Française
Fréquentations :

Angélique Loiseau Empty
MessageSujet: Angélique Loiseau   Angélique Loiseau Icon_minitimeDim 23 Fév - 1:41

Carte d'identité

Nom : Loiseau
Prénom : Angélique
Sexe : Féminin
Âge : 18ans
Origine : Française
 
Dossier Médical

Poids : 48 kg
Taille : 1,63 m

Aspect physique :

Je suis relativement petite, des cheveux courts en bataille et noirs. C’est plus facile de se battre comme ça, pas de prises sur la tête pour la proie qui se défend. Ah ! et mon atout préféré, mes yeux. Tout gris, tout doux, innocents… des yeux d’enfant, pas de tueur. Un très bel atout vous dis-je ! Vous devez sûrement vous en apercevoir au moment où je vous parle, monsieur, mais je déteste fixer quelqu’un qui ne m’intéresse pas. Les seules personnes que je regarde vraiment, ce sont mes proies, estimez-vous heureux. Bref, oui, le regard fuyant, j’observe ce qui se trouve autour de moi, je cherche les sorties, le nombre de gardes, enfin, tout ce qui peux s’avérer utile… Vous savez, comme par exemple, savoir si vous avez des toilettes ici. Non, je veux pas y aller, mais c’est toujours bien de savoir ce genre de choses, on peut y cacher des trucs. Oui, reprenons ma description, je m’égare, comme mon regard… Vous n’auriez pas un autre mot en « ar » ? Eh ! pas la peine de me frapper, c’est bon, je continue ! Mince et solide, robuste, je l’ai acquise à la dure ma force. Non, "je ne suis pas vantarde pour deux sous, je sais simplement ce que je vaux" disait un personnage de roman que j’aime beaucoup. Oui, j’aime me replier sur moi-même. Quand je m’accroupis, je suis mieux positionnée pour bondir sur les gens. Je crois bien que j’ai une meilleure détente sèche que vous. Oui, vraiment, pas la peine de me railler, je saute plus haut que ma taille, et sans élan. Pouvez-vous en dire autant cher monsieur ? Quoi la suite ? Ma description physique vous suffit pas ? OK ! OK, c’est bon !

Aspect psychologique/mental :

Vous dites que je suis une psychopathe ? C’est… pas gentil ! Meurtrière, là, d’accord, mais psychopathe, vous y allez un peu fort je trouve… Vous avez déjà essayé de faire rentrer dans le moule une gosse complètement perdue ? Quand je dis perdue, je dis bien perdue, abandonnée et retrouvée à dix ans. C’est pas facile de « socialiser » quelqu’un qui n’a jamais vécu au contact des autres. On m’a aussi dit que j’étais un peu maso sur les bords, mais je ne le crois pas. Je suis pas masochiste, juste, j’en n’ai rien à faire qu’on me batte. Au contraire, je trouve ça marrant, de voir le gens qui s’acharnent sur moi et être dégoûtés parce que je prends mon pied. J’aime beaucoup les oiseaux ! Et vous ? c’est joli un oiseau, ça bouge sa petite tête si vite. J’aime bien les imiter sur ce point-là. Quand j’essaie de les dessiner, je tente de rendre l’aspect fugitif de ce mouvement, mais le problème, c’est que je dessine vraiment comme un manche… C’est bien d’écouter de la musique aussi. Vous connaissez Beethoven ? bien sûr que vous connaissez, qui ne connaît pas, je vous le demande ! Un autre psy, comme vous, a diagnostiqué que seule la Sonate au Clair de Lune avait le don de me calmer. Je ne le crois pas, beaucoup d’autres choses ont ce don… Comme finir le travail commencé.
On me traite d’asociale aussi. Vous vous rendez compte ? Je suis pas asociale, pourquoi les gens sont-ils si expéditifs dans leurs jugements ? Non, je n’aime pas bien les gens, et alors, c’est pas pour autant que… Oui ?
Non, c’est pas parce que j’aime pas les gens que je leur fais du mal. Ils sont trop proches… et je déteste quand on essaie de me faire rentrer dans une catégorie ou de me faire intégrer de force des concepts en lesquels je ne crois pas. D’ailleurs, votre façon de faire me hérisse le poil. Non ! ne vous approchez pas, je déteste ça, allez-vous-en ! Bien, sage. Si vous aviez été trop prêt, rien à faire de la camisole et de la muselière, je vous aurais sauté dessus. Déjà que je le fait de pas pouvoir bouger mes bras me met dans une rage folle, que je peine à contrôler, si en plus vous aviez voulu me retenir, je crois que j’aurais craqué… On dit aussi que je suis… difficile dans mes maigres relations avec d’autres gens, c’est pas ma faute si j’aime leur dire des trucs vexants. De toutes manières, ces choses sont toujours vraies… enfin presque.
Ah, et puis je suis complètement dépendante de l’adrénaline. J’aime tout ce qui m’en procure, vol, bagarre, meurtre, mon propre passage à tabac, planquage, course-poursuite… Enfin, vous voyez, quoi ? non ?

Dossier Judiciaire

Casier :

Meurtres, oui, avec un « s », dont un d’un flic, trafic d’armes blanches au lycée, attaque sans raison d’un épicier (ça c’est ce qu’ils disent), coups et blessures, entrée par effraction

Matricule : S1207

Histoire

Premier souvenir, le plus lointain possible…
Mes parents me souriaient, ravis. Je venais de prononcer mon premier mot. Leur air béat me contamina et je me mis à rire avec eux tandis que mon père me prenait dans ses bras.

Bond en avant dans le temps…
J’étais au parc, avec ma mère et d’autres enfants. Je m’amusais bien, je courais et sautais partout, riant aux éclats. Je devais avoir aux alentours de quatre ou cinq ans. Alors que je m’éloignais un peu des autres pour récupérer un ballon qui avait roulé loin du groupe, une femme s’était approchée de moi et m’avait prise dans ses bras, comme aimait à le faire mon papa. Je voulais redescendre, retrouver ma maman, et le lui dis. Elle me sourit et me dit :

-Maintenant, ta maman, c’est moi. D’accord ? Allez, viens, on rentre à la maison.

Je me laissai faire. Je n’allais pas me débattre contre ma maman, si ? Au fil du temps, j’appris à connaître cette nouvelle maman. Elle m’aimait beaucoup et ne cessait de me dire qu’elle m’aimerait toujours. Puis elle rencontra un monsieur. Et lui, il était pas gentil. Quand je les dérangeais, maman et lui, il me giflait et m’enfermait dans ma chambre. Je devais attendre que maman revienne pour me consoler. Puis un jour, maman me dit qu’on allait se promener. J’étais toute contente parce que je n’allais pas voir le monsieur qu’elle me demandait d’appeler papa, et j’enfilai mon manteau et mes gants pour éviter d’avoir froid. Maman et moi partîmes en direction de la forêt près de chez nous, main dans la main. Une fois que nous nous fûmes enfoncées suffisamment loin dedans, maman s’arrêta et me proposa de jouer à cache-cache, avec pour consigne l’interdiction de quitter la forêt.

Je fonçai me cacher et attendis. Quand la nuit tomba, maman ne m’avait toujours pas trouvée. J’étais fière de moi, ma cachette était parfaite. Mais quand les bruits nocturnes commencèrent à se faire entendre, et que maman ne m’appelait pas pour me dire que j’avais gagné, je commençai à avoir peur. Bien emmitouflée dans mon épais manteau, je sortis de ma cachette, les jambes lourdes. J’étais perdue. Je ne me souvenais plus par où nous étions entrées et je ne retrouvais pas le chemin. En plus, dans le noir, je trébuchais sur tout ce qu’il m’était possible d’imaginer : un ballon, ma maman, un chien méchant, une branche…

Je me mis à pleurer. Bruyamment. Ce n’était plus amusant, j’étais toute seule, dans le noir, avec une peur horrible qui me broyait le cœur. Je me roulai en boule et fermai les paupières. Ma maman s’était peut-être perdue elle aussi, et peut-être qu’elle me cherchait en fait. Je sanglotai et pleurai pendant de longues heures, le nez rougi par le froid. Puis je m’endormis profondément, épuisée.

Le lendemain, rien n’avait changé. Si ce n’était qu’il avait neigé. J’étais couverte d’une fine couche blanche et poudreuse. Je me levai brutalement, frigorifiée. En claquant des dents, je me remis à marcher alors que la température remontait progressivement à mesure que le soleil grimpait dans l’azur du ciel.
Et les jours suivants, je fis la même chose, jusqu’à ce que je meure littéralement de faim. Ce n’est qu’à ce moment-là que je commençai à chercher quelque chose à me mettre sous la dent. Je savais qu’il ne fallait pas toucher aux champignons et m’en gardais bien. En revanche, je savais, du haut de mes six ans et demi, que les écureuils faisait des réserves pour l’hiver. D’abord, je me mis en tête de chercher dans les troncs d’arbres et réussis à trouver quelques noisettes, rien de bien folichon, mais tout de même de quoi me sustenter. Je dévorai les petits fruits sans penser aux conséquences pour l’écureuil, vu qu’il perdait systématiquement la moitié de ses réserves.

Je survécus ainsi difficilement à l’hiver qui s’achevait, mais y parvins. Quand le printemps revint, je connaissais presque le morceau de forêt comme ma poche. Le problème, c’était qu’au sol, il y avait des animaux qui ne m’appréciaient pas forcément. Alors, un jour, je décidai de tenter de me construire un abri en hauteur. Ce fut un échec. Et même plusieurs échecs. Tant pis, je me débrouillai quand même pour que les bêbêtes du sol ne viennent pas me grignoter les oreilles la nuit.

Et le temps passa.

Souvenir récent…

-Eh, Paul, regarde par là ! Ce serait pas une gamine ?

-Ma parole, si ! Mais qu’est-ce qu’elle fout là ? Viens, faut l’aider, elle doit mourir de froid.

Qu’est-ce qu’il se passe ? Qui sont ces créatures ? N’approchez pas… N’approchez pas ! Je grognai, mais elles s’en fichaient. Je me recroquevillai contre mon tronc d’arbre. Dans le pire des cas, si jamais elles ne s’éloignaient pas, je pouvais toujours me battre. Mes ongles étaient longs et durcis par l’habitude. Elles n’avaient aucune chance. L’une d’elle était tout près maintenant, elle tendit les bras vers moi, j’ai peur. Non… je n’ai pas peur, la chasse est excitante, et quand je me défendrai, elle commencera. C’était un mâle, son gabarit me le prouvait. De même que la force de ses bras, à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Je commençai immédiatement à me débattre et à gronder.

-Hola, on se calme ! Paul, aide-moi ! Aaarg !

Je venais de le griffer violemment au cou, lui arrachant quelques lambeaux de peau ensanglantés. Il me lâcha et j’en profitai pour me jeter sur l’autre. Il s’attendait à ce que je m’enfuie, alors il avait esquissé un pas en avant. Ce fut ce qui le perdit. Il n’eut pas le temps de reculer ou de m’éviter, je bondis sur lui, le griffant au visage. Il porta sa main à son œil, presque lacéré. Voyant une ouverture définitive, je fis volte-face et m’enfuis en courant. En chemin, je sautai sur une branche basse et m’élevai de quelques mètres à la force des jambes.

La respiration haletante, j’attendis que les deux mâles aient disparu dans les fourrés. Pfff ! Quels amateurs ! Incapables de suivre une piste. Je restai pourtant cachée dans mon arbre, un peu effrayée à l’idée qu’ils me retrouvent tout de même. Puis, épuisée par mon cœur qui battait la chamade, je m’assoupis, dans les branches.

Quand je m’éveillai, je ne savais pas où je me trouvais. Enfin, si, je voyais tout à fait ce qui se trouvait autour de moi, mais je n’avais pas la moindre idée de ce dont il s’agissait. J’étais allongée sur un truc tout dur. Je me redressai et me retrouvai assise sur un sorte de tronc plat et moelleux. Mais blanc, pas marron. Je déglutis et détaillai rapidement mon environnement. Des murs blanc, un sol blanc, d’autres créatures. Il étirèrent leurs lèvres pour m’adresser des mimiques pleines de crocs. Je reculai. Même si je me savais capable de me battre, ils étaient trop nombreux. Je descendis prestement de mon tronc moelleux et allai me terrer dans un coin de l’endroit. Une seule porte de sortie. Derrière les créatures. Il y avait l’une de celles qui m’avaient attaquée la nuit dernière, et plusieurs autres, que je n’avais jamais vues. Et cette fois, vu leur apparence, je penchais plutôt pour des femelles.

Ce ne fut qu’à cet instant que je fis le rapprochement entre leur physique et le mien. J’avais déjà vu mon reflet de bien nombreuses fois dans des flaques d’eau, et je savais à quoi je ressemblais. L’une des créatures se tourna vers celle qui m’avait attaquée et échangea quelques sons avec elle. Avec lui, le mâle. Je me méfiai, elle ne faisait rien pour se protéger, et pourtant lui n’essayait pas de lui faire du mal. Puis une autre créature s’approcha doucement de moi. Je ne me sentais pas en danger, sa démarche n’était pas agressive, elle commença à produire des sons avec sa bouche, que je me mis à écouter très attentivement. Je voulais mettre en garde cette femelle du danger que représentait l’autre mâle.

Je fronçai les sourcils et m’accroupis. J’étais mieux dans cette position, et en cas de danger immédiat, je pourrai plus facilement bondir hors d’atteinte. Elle me glissa ces sons pendant ce qui me sembla être une éternité, mais mon attention ne faiblit jamais. Je voulais comprendre ce qu’elle me disait, vraiment. Au bout d’un moment pourtant, elle dut juger que je n’arriverai jamais à lui répondre, parce qu’elle se leva. Je sautai sur mes pieds et plantai mon regard dans le sien : air suppliant. Elle me répondit par une douce caresse sur le sommet de la tête, se retourna vers les siens et échangea quelques sons, à nouveau. Je tendis l’oreille pour les comprendre, en vain. Puis elle se rassit à côté de moi, qui m’accroupis à nouveau.

Elle recommença à enchaîner les sons. Et si je saisissais quels étaient ces sons, le tout était de les mettre en relation les uns avec les autres. Je me concentrai et écoutai plus attentivement. La semaine qui suivit ne fut qu’une succession de rencontres avec cette femelle. Et puis enfin, un jour, elle changea de technique. Elle se désigna du doigt et dit :

-Anne.

Je compris immédiatement cette fois, et quand elle me désigna du doigt, je réfléchissais déjà pour me souvenir de mon nom à moi. C’était bien un nom qu’elle me demandait, je le savais. Alors qu’elle allait recommencer à parler, à se montrer du doigt, puis à nouveau moi, je l’interrompis. Je savais que je savais comment je m’appelais, je n’arrivais simplement pas à trouver.

Anne se leva et alla chercher de quoi manger, comme elle le faisait tous les jours à la même heure. Pendant ce temps, je fouillai ma mémoire. Quand elle revint, mon visage rayonnait. Je fis le même geste qu’elle et articulai avec difficultés :

-Angélique.

Le sourire qu’elle m’adressa, que je n’interprétais plus comme une menace pleine de crocs, me fit chaud au cœur. Et à partir de ce premier mot, ma vie recommença. Je suivis des cours de langue chaque jour de longues heures durant, avec Anne le plus souvent, mais parfois avec d’autres. J’eus droit à un cursus scolaire adapté, et à une vie bien rangée. J’allais à l’école, avais même quelques amis, mais quelque chose me manquait.

Un jour, alors que j’avais une quinzaine d’années, au collège, j’avais voulu m’acheter un croissant à l’épicerie la plus proche et c’était là que j’avais craqué vraiment pour la première fois. L’épicier m’avait annoncé qu’il n’avait pas de monnaie à me rendre, que la caisse était vide, qu’il s’était fait voler la veille et que le clients n’étaient pas revenus. Alors qu’il me demandait aimablement de quitter sa boutique et qu’il me paierait la prochaine fois que je viendrai, je me mis à gronder. Il ne se doutait de rien et j’essayai de me rappeler des couleurs que portait Anne le jour où j’avais parlé. Du bleu… du bleu et du blanc, oui, c’était ça !

Par précaution, je m’accroupis et commençai à me balancer d’avant en arrière en psalmodiant le nom des couleurs l’un après l’autre, de façon rythmée :

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc..

L’épicier continua à me demander de sortir, sans même s’apercevoir de ce qui se passait. Le mots virèrent petit à petit à la couleur de mes pensées…

-Roouuge, noir, roouuge, noir, roouuge, noir…

Il s’en fichait complètement et continuait son monologue. Le rythme s’accéléra sans que je puisse faire quoi que ce soit.

-Roujnoirroujnoirroujnoir…

Je redressai la tête, et c’est le regard fou que je bondis sur ma proie. L’épicier recula brutalement tandis que ma mâchoire se refermait violemment sur sa clavicule. Il réussit, grâce à son avantage de taille et de poids à me repousser et à appeler la police. Finalement, j’ai passé la nuit au poste, avec une première tache rouge sang sur mon casier judiciaire.

Deux ans plus tard, à mon entrée au lycée, la nécessité de me retrouver collée à des gens pressés d’aller au self fut une rude épreuve pour moi. Dès que quelqu’un me bousculait pour passer plus vite, mon sang se mettait à bouillonner dans mes veines et je grondais instinctivement. Si certains eurent l’air surpris, d’autres s’en foutaient carrément. Un jour, une fille me renversa presque en se ruant vers le self, elle se retourna en me demandant de faire attention à où j’allais, parce que je venais d’en face d’elle. Là, ce fut plus fort que moi je m’accroupis et commençai à psalmodier mes couleurs, sans passer par le bleu et le blanc.

-Roouuge, noir, roouuge, noir, roouuge, noir…

La fille se détourna et reprit son chemin. Mon sang se calma et je pus descendre d’un degré, revenir au bleu et au blanc. Ce fut la seule fois où je manquai d’attaquer un autre élève. Ne croyez pas que c’est parce que c’est la seule fois que j’ai manqué mon coup que les autres fois j’ai échoué aussi. La fois suivante, j’étais en train de vendre un couteau à cran d’arrêt à un camarade de classe qui voulait pouvoir se défendre contre des voyous de son quartier. Une fois que je lui ai donné la lame, il a proprement refusé de me donner l’argent. Il m’avait menacé avec le couteau que je venait de lui donner, du coup. Accroupie.

-Roujnoirroujnoirroujnoirroujnoir…

Il essaya de me planter avec le couteau. En fait d’essayer, il y parvint, et c’est une lame de cinq centimètres fichée dans l’épaule que je me relevai pour mordre sauvagement mon agresseur. Je retirai le couteau et le lui calai sous la gorge. Juste avant de faire glisser le fil sur sa peau, je grognai un rire sauvage. La douleur, indomptable, me brûlait l’épaule, puis se transforma en une sensation si agréable que je me pris à sourire. Quand je m’écartai de ma proie, la souffrance n’était plus qu’un doux souvenir. Je m’aperçus que j’étais barbouillée de sang. Dans un sursaut de lucidité, je chargeai difficilement mon premier cadavre sur mon épaule. Je le portai sur quelques mètres puis le jetai négligemment dans une benne à ordure du lycée. J’attendis sagement, bien cachée, que la nuit tombe et que le lycée soit fermé pour me glisser à l’intérieur. Je me dirigeai vers les toilettes et me débarbouillai rapidement. Malheureusement, je ne pus rien faire pour mon blouson complètement imprégné de sang. Je le bazardai dans la cuvette et tirai la chasse. Rien à faire que ça passe pas par les canalisations, au moins, toute trace de mon ADN ou de trucs qui m’incrimineraient aurait disparu.

Mon premier meurtre. Je ne me sentais pas mal, comme j’aurais pu m’y attendre. Non, je me sentais très bien, peut-être à cause de la résistance que j’avais opposée. J’aime me défendre et me démener. Et je continuai sur ma lancée. Quelques mois plus tard, quelqu’un qui m’était inconnu avait voulu s’approcher un peu trop de moi et je l’avais attaqué. Cet abruti avait eu la mauvaise idée de me pousser dans une ruelle sombre, là où personne ne le verrait mourir. Un coup de dents dans la gorge et trois coups de couteau plus tard, il était étendu sur le sol rougissant. Mort. Deux meurtres. Je camouflai le corps presque aussi efficacement que le premier. Le goût du sang me plaisait de plus en plus et j’avais presque hâte de le sentir à nouveau. J’eus le droit d’y goûter à nouveau le jour où j’ai tué un flic. Il m’avait prise sur le fait alors que je vendais un autre couteau à un type louche encapuchonné. Le flic nous mit en joue, le type louche partit en courant, prit un balle dans le mollet, et moi, je tombai accroupie.

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc…

Le flic s’approcha de moi et entreprit de me passer les menottes, il me dit quelque chose auquel je ne fis pas attention.

-Roujnoirroujnoirroujnoirroujnoir…

Quand le verrou claqua autour de mes poignets, je compris que je détestais le fait d’être enfermée. Je me mis à trembler, ce que l’homme prit pour de la peur. Sauf que ça n’en était pas. Le « rouge, noir » devint un borborygme incompréhensible. Le flic finit par s’inquiéter de sa victime, qui gémissait un peu plus loin. Ma respiration s’accéléra, je détestais vraiment avoir les mains liées, et encore plus dans le dos. Je me balançai d’avant en arrière sans parvenir à me calmer, il fallait qu’on m’enlève ces menottes.

Le flic s’agenouilla auprès du type auquel je vendais le couteau et s’assura qu’il allait bien en dépit de sa blessure, avant de le menotter lui aussi. Je profitai de l’instant d’inattention pour bondir sur le dos du flic. Même les mains liées, je suis dangereuse. Je le mordis profondément au cou, jusqu’à ce que son sang emplisse ma bouche. Un gémissement de plaisir m’échappa. Donner la mort, jouer avec une proie, sauter, traquer, voilà mes activités préférées. Il s’affaissa dans un bruit mou, par-dessus le corps de mon acheteur. Je savais que je serais arrêtée, d’autant plus que cette fois, j’avais tué un policier. Je l’entendais peiner pour respirer, et voyais bien qu’il n’en avait plus pour longtemps. Je pris mon élan et sautai sur place, sur son dos. Cela vida tout l’air de ses poumons et il toussa. Pendant un temps qui me parut très long, le flic essaya de retrouver son souffle, en vain, il finit par cesser de se débattre et mourut enfin.

Je me rendit compte que dans le feu de l’action, je m’étais blessée avec le couteau que je voulais vendre. Blessée sérieusement. Le sang dégouttait de ma cuisse, où était fichée la lame. Je serrai les dents, le sourire aux lèvres, puis retirai brutalement le couteau pour égorger mon acheteur. Il me regarda avec regard stupéfait, d’autant plus que j’avais réussi l’exploit de le planter avec ma bouche, mes mains étant immobilisées dans mon dos.

Le coéquipier du flic que j’avais abattu finit par débouler, de l’autre côté de la rue, son flingue à la main. Il nous tenait en joue. Enfin vu que les autres sont morts, il me tenait moi en joue. Ce devait être un tableau assez peu ragoûtant, parce que dès qu’il prit conscience de ce qui s’était passé, il se détourna un instant pour rendre tripes et boyaux. Puis il se re concentra et me regarda. J’avais le visage barbouillé de sang chaud et le regard d’une gosse de trois ans. Une gosse de trois ans avec un couteau ensanglanté entre les dents.

Il s’approcha avec prudence, sans faire de geste brusque. Mais quand il fut trop près (à trois mètres seulement), je me remis à gronder et mon regard fut celui d’une bête. Il s’arrêta immédiatement d’avancer. Il leva les mains doucement puis continua à avancer. Deux mètres… Un mètre cinquante… Je bondis, à cette distance, il n’avait aucune chance de m’échapper. Pourtant, il y parvint. Il me dévia habilement, me faisant tomber lourdement au sol, et avant que j’aie pu me relever, il m’assomma, d’un coup de crosse sec à l’arrière du crâne.

Je rouvris les yeux dans une salle d’interrogatoire, attachée à une chaise. Menottée. Et chevillée. Tiens, ça se dit, ça ? Quand on a aussi les chevilles attachées ? Je me mis à gronder et à montrer les dents, en regardant tout autour de moi. J’étais face au fameux miroir que tout le monde connaissait grâce aux séries télé. Derrière devaient sûrement m’observer quelques flics. De même, il devaient se demander pourquoi j’avais fait ce que j’avais fait. Je détestais vraiment être pieds et poings liés. Je me mis à trembler, je voulais bouger, courir et sauter, extérioriser. Mais je ne pouvais pas. Je grognai à nouveau, plus fort cette fois, puis me souvins de quelque chose. Certains animaux, les renards par exemple, préféraient se ronger une patte plutôt que de rester bloqué dans un piège. Pourquoi ne pas faire pareil ? Ce n’est qu’une main après tout, ce n’est pas vital. Je posai mon regard sur mon poignet et frémis d’avance. L’idée que quelqu’un me fasse du mal m’était égale, l’idée d’avoir mal m’était égale. L’idée de me faire du mal me révulsait. Mais je devais sortir, et comme une bête traquée, je dois envisager toutes les solutions qui ont une chance de fonctionner.

Alors je retroussai les lèvres sur mes dents et commençai tout d’abord à mordiller mon poignet pour insensibiliser les nerfs, les saturer d’informations avant que commence la véritable boucherie. Quand quelques lambeaux de peau parvinrent à ma langue, accompagnés de deux ou trois gouttes de sang, je sus que j’avais réussi à entamer les premières défenses. Mon cœur se mit à battre plus vite et je redoublai d’effort pour me concentrai sur ma tâche. Là, mes nerfs chauffaient, ça faisait mal. D’un autre côté, c’était normal, puisque je venais mordre vraiment dans la chair. Ce fut plus fort que moi, je lâchai mon poignet et gémis. Ma main droite se mit à trembler de façon incontrôlée, toute seule. Quelques larmes roulèrent sur mes joues et brouillèrent ma vue. Je me penchai à nouveau sur la plaie et m’apprêtai à mordre encore. Mais je m’arrêtai avant, incapable d’aller plus loin.

Derrière le miroir, quelqu’un s’aperçut de quelque chose parce que trois flics paniqués entrèrent dans la salle d’interrogatoire et me ceinturèrent. L’un d’eux tint mon poignet hors de portée de mes dents et deux autres entreprirent de m’enfoncer une seringue dans le bras gauche. Je me débattis comme un beau diable, en vain. Ils étaient plus grands, plus forts, et plus nombreux que moi. Tant pis, j’aimais me démener, même en vain, même si je me faisais tabasser. Je trouvais cela amusant. Un éclat de rire s’échappa de ma gorge tandis que la pointe de la seringue s’enfonçait dans mon bras. Quelques secondes plus tard, une vague de ouate m’envahit et je ne pus plus lutter, quand bien même que je le souhaitais de toutes mes forces. Et une nouvelle fois, je sombrai dans un état dérivé de l’inconscience.

Pour la dernière fois où je retrouvai la pleine possession de mes pensées, j’étais telle que je serai pour la suite directe de mon existence. Muselée et camisolée. Ouais, ça fait tache sur le CV de votre vie. Je clignai des paupières et secouai la tête. Je grimaçai douloureusement, comme si j’avais bu ou que je me réveillais après une soirée bien arrosée. Comment ça c’est la même chose ? M’enfin bref… Cette fois, si j’étais emprisonnée dans moi-même, je n’étais pas attachée à la chaise et en profitai pour me lever. Je repoussai tant bien que mal la chaise, qui grinça copieusement et allai me recroqueviller dans un coin de la pièce. De là, j’avais une vue panoramique sur tout ce qui se déroulait à l’intérieur et quand un flic entra pour me demander la raison pour laquelle j’avais tué, je me contentai de grogner.

Comme je ne répondais à aucune de leurs questions, ils appelèrent un avocat commis d’office et se débrouillèrent pour que l’affaire soir réglée rapidement et sans tache sur leur CV à eux. Anne avait l’air absolument effondré quand elle reçut la lettre qui lui annonçait mes faits, ou plutôt, méfaits. En la croisant dans le couloir qui me menait face au juge, sa mine ne me poussa qu’à une chose en dépit de toute l’affection que je portais à celle que je considérais comme la personne qui m’était la plus proche. Je lui sautai dessus. Et pas pour lui faire un câlin, vous vous en doutez. Non, je l’ai griffée sauvagement, puisque l’on m’avait seulement menottée pour l’occasion, mais qu’on m’avait laissé la muselière. Mes gardiens me tirèrent vivement en arrière et me plaquèrent au sol pour m’empêcher de nuire à nouveau. Je grondai et donnai des coups de reins pour me dégager, en vain. En face moi, Anne gardait sa main contre sa joue, juste sous son œil, là où j’avais frappé. Un fin ruisselet de sang coula entre ses doigts et son regard se teinta de désespoir. J’étais sûre et certaine qu’elle se jugeait responsable de mon revirement. Avec elle, j’avais toujours été une personne adorable, et le fait de me découvrir pour la première fois telle que j’étais vraiment devait lui faire un sacré choc. Je lui adressai un sourire dérangeant agrémenté de mon regard de gosse. Avec ça, elle s’apercevrait peut-être de l’erreur que ç’avait été de me recueillir… Puis, comme les gardiens qui me retenaient m’assénèrent une gifle pour me calmer, je me mis à rire du même rire fou qui me secouait quand on me frappait.

Après un procès expédié en quatrième vitesse, où l’on m’accusa de tous les maux, à raison d’ailleurs, je fus amenée ici, dans votre bureau. C’est bon, vous êtes content ? Je vous ai bien raconté ma vie, vous allez me laisser partir maintenant, parce que je m’ennuie, là ! Eh, je vous ai dit que me frapper ne changeait rien, alors pourquoi vous le faites quand même ?
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Abel Bone
B3883 - Tueur en série
Abel Bone

Date d'inscription : 02/02/2014

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MessageSujet: Re: Angélique Loiseau   Angélique Loiseau Icon_minitimeDim 23 Fév - 14:16

Quelle histoire fascinante ! *^*

Copine de muselière, tape m'en cinq ! o/
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Angélique Loiseau

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