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 Joyeux anniversaire, Angélique...

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Angélique Loiseau
S1207 - Tueuse
Angélique Loiseau

Date d'inscription : 23/02/2014

Mon personnage
Âge : 19 ans
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Joyeux anniversaire, Angélique... Empty
MessageSujet: Joyeux anniversaire, Angélique...   Joyeux anniversaire, Angélique... Icon_minitimeMar 26 Aoû - 14:55

Le soir venu, je restai éveillée, me forçant à garder les yeux ouverts. Cette nuit, j’allais avoir dix-neuf ans. Pas énorme, direz-vous, mais à mes yeux, c’était mon premier anniversaire ailleurs que chez moi. J’étais un peu mélancolique, mais un peu excitée aussi. Ici les gens cognaient avant de parler, et ça me plaisait. J’étais pas trop mal ici, même si certains… aspects de l’emprisonnement me dérangeaient. Bon, je pouvais pas choisir, non plus. Je poussai un long soupir, attendant  que les gardiens referment les portes de nos cellules pour la nuit.

-Faites de beaux rêves, bande de rebuts.

Je m’autorisai un large sourire, caché sous ma muselière, qu’on avait trouvé le moyen de me remettre après la dernière fois que je l’avais égarée. Je le connaissais ce gardien, un mec qui trouvait que le plus bel aspect de son job consistait à se délecter du droit qu’il avait d’ouvrir et fermer nos portes de sorties. La fois où j’avais essayé de m’introduire dans les cuisines pour y piquer un couteau, il m’en avait empêchée. Pourtant, chose très étrange, il ne m’avait pas dénoncée, se contentant de me ramener dans ma cellule, puis de m’y enfermer. Le sourire sur ses lèvres quand il a tourné la clef dans la serrure, me condamnant à passer le reste de la journée enfermée… C’en avait presque été excitant. Bon, il m’avait enfermée et vu que j’étais un peu claustrophobe sur les bords et surtout en intérieur (haha), ça m’avait pas plu des masses. Mais d’un autre côté, me retrouver dominée par quelqu’un qui savait me dominer était extrêmement grisant. Dommage que lui, son seul trip soit de nous enfermer… Bah !

Je me retournai sur mon lit, cherchant une position confortable pour attendre au calme. Je ne voulais pas spécialement partager ce moment avec mes coloc’, c’était encore trop… privé pour que je m’y résolve. C’était quand même mon anniversaire, quelque chose qui me concernait moi, et uniquement moi. D’un autre côté, c’était pas exactement mon vrai anniversaire. Je sais pas quel jour je suis née, de quelle année, quel mois, à quelle heure. Que dalle ! Quand Anne m’a « adoptée », j’avais aux alentours de dix ans, mais peut-être étais-je plus jeune ou plus âgée, c’est pour ça que ce que je qualifie d’anniversaire n’était en fait que le jour où on m’a retrouvée.

J’aurais bien aimé savoir, pourtant, mais bon. En même temps c’était pas bien important, si ? La longueur de ma vie ne sera pas changée par mon ignorance, alors qu’est-ce que j’en avais à cirer d’être née un ou deux ans avant ou après ce qu’on pense ? Le temps avançait, la soirée progressait, tout le monde se retrouvait dans sa cellule, les récalcitrants étaient maîtrisés. Je m’allongeai à plat ventre sur ma couchette, soupirant en silence. Je ne voulais pas réveiller les autres, je voulais attendre qu’elles dorment toutes, pour pouvoir chantonner tout doucement, fêtant seule mes dix-neuf ans.

Une heure après, quand je fus presque assurée que je ne risquais pas de faire chier les autres, je me redressai sur mes coudes, descendis avec la discrétion d’une panthère de mon lit, et m’accroupis dans la poussière. Je laissai un sourire étirer les commissures de mes lèvres en pensant à la scène du premier film Harry Potter, où il dessine sur le sol un gâteau d’anniversaire. C’était à peu près ça que je comptais faire, à ça près que je dessinais vraiment comme un manche et que je préférai inscrire dans la poussière un 1 et un 9 côte à côte. Pas question de souffler sur mon 19 cependant, je trouvais ça complètement idiot. Je me contentai de rester devant, à le regarder fixement, un peu nostalgique.

Je me souvenais de la première fois que j’avais fêté mon anniversaire, avec Anne. Je devais faire un effort de mémoire, ça remontait à longtemps, mais certains éléments m’avaient marquée dans mon âme. Le sourire de celle que j’étais arrivée à considérer comme ma mère, la joie que nous ressentions, elle, moi, et quelques uns de ses collègues. Quelques éclats de rire me revenaient en mémoire, des visages joyeux et des mots amicaux.

Je soupirai doucement, un léger sourire aux lèvres, puis m’assis devant mon 19, réfléchissant à ce qu’était devenue mon existence entre mon dernier anniversaire et celui-ci. Je m’étais fait choper, et pis c’est tout. C’était encore avant que ma vie avait pris un tournant. D’abord une fois à mes six ans (toujours le même problème de précision de mon âge), puis une fois au collège. Environ quinze ans, je crois. L’année du premier sang. Je me souvenais encore de l’expression effarée de l’épicier quand je l’avais attaqué, ah ! C’était marrant ! Je renversai la tête en arrière et songeai au flic que j’avais étouffé. Avec le recul, je trouvai que ç’avait été une mort sale, douloureuse. J’en arrivais presque à plaindre cet homme. Je retins un éclat de rire, toujours soucieuse de laisser les autres dormir en paix.

Dans le couloir, j’entendis les bruits de pas d’un gardien qui faisait sa ronde. L’ignorant, je m’allongeai sur le dos, genoux relevés, les coudes posés au sol mais les mains posées sur le ventre. Dix-neuf. Dix-neuf, c’est pas encore vingt, c’est pas encore un cinquième de siècle, mais à mes yeux, c’est déjà toute ma vie. Voilà que j’en arrivais à débiter des âneries, des banalités sans nom. Je soupirai et dodelinai de la tête et chuchotant tout doucement :

-Bleeuu, blanc, bleeuu, blanc, bleeuu, blanc…

Ça faisait une éternité que je n’y avais plus eu recours, et ça m’avait manqué, un peu. D’accord, peut-être beaucoup. C’était toute une partie de moi, quand bien même elle me rappelait Anne, que j’avais pourtant essayé de virer de ma mémoire. Pas que je ne voulais plus d’elle, seulement… Eh merde, j’en sais rien, foutez-moi la paix ! Je me laissai porter par le rythme des mots, enfermée dans mon monde. Peut-être avais-je haussé le ton, peut-être que je me répétais ma litanie dans ma tête, peut-être que je m’étais simplement endormie. En tous cas, j’étais dans mon monde, et probablement pour un moment.

Je finis toutefois par ouvrir les yeux, attentive à mon environnement, et fixai le 19 inscrit dans la poussière.

-Joyeux anniversaire, Angélique, me dis-je à moi-même.
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Joyeux anniversaire, Angélique...

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