Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Cercle dans la laverie

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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeVen 4 Avr - 20:53

J’entendis un cri de douleur, quelques couloirs plus loin, et me raidis. Qui avait bien pu émettre un tel son ?! En fait, c’était plus un hurlement se finissant dans un gargouillis immonde. Je restai quelques secondes immobile, à me demander quoi faire. Allais-je voir ? Allais-je tenter le Diable ? Ou restais-je comme une gentille petite fille bien sage ? Mon cerveau était divisé : d’une part, mon instinct de survie (pourtant embryonnaire chez moi), qui me hurlait de fuir de fuir, et d’autre part, mon penchant pour la douleur, qui me poussai de l’avant. Et derrière ces deux voix contradictoires, mon cœur tentait d’en placer une. Je fis taire ma tête pour l’écouter. « J’ai pas envie de m’arrêter maintenant, moi ! Fais demi-tour et casse-toi ! » Okay… Pour avoir encore mal, je devais rester en vie. Alors je suivis son conseil et m’en retournai à ma cellule. Je sortais de la bibliothèque, que je commençais à affectionner. Tous ces bouquins en anglais allaient peut-être me permettre de me mettre au moins au niveau Bac… Pas que ça me tienne à cœur, mais… disons que je préférais me dire que ce séjour ici me serait profitable au sens intellectuel. Parce qu’au sens « physique », il y avait bien assez de bagarres pour que je m’endurcisse.

Je tournai au coin de l’intersection suivante et débouchai dans le couloir des cellules. Avec un pincement au cœur, je me rendis compte que je me sentais… pas chez moi… mais presque. J’étais bien ici. Vraiment. Certes, la bouffe était dégueulasse, certes, l’hygiène était déplorable, certes, les gardiens avaient le droit de tuer des détenus sans être inquiétés. M’enfin, je pouvais opposer un argument à chaque critique ! Basile se donnait à fond, et si les plats des détenus étaient moins travaillés que ceux du personnel, ça restait comestible ! Pour l’hygiène, je pouvais apporter ma propre expérience, quand j’avais sept ans. Il neigeait plus souvent qu’il ne pleuvait, au départ, et vu le froid qu’il faisait, il était hors de question que je me roule dans la poudreuse. Du coup, je devais attendre la pluie pour pouvoir prendre une vraie douche… Alors franchement, le fait que la flotte soit glacée ou que les serviettes aient probablement servi à frotter le sol m’était complètement égal… Et enfin, les gardiens ne me tueraient pas parce que dans leurs esprits dépravés et corrompus, je restais une proie potentielle. Il en allait de même avec toutes les femmes de la prison…

Entrant dans ma cellule, je bondis sur mon lit. Je manquai d’ailleurs de justesse de ne pas me gameller. Et merde ! J’allais devoir m’entraîner à nouveau pour conserver mes capacités. Je refusais de perdre le moindre centimètre de ma capacité de saut. Je fermai les yeux et poussai un profond soupir, allongée sur mon lit. Des bruits diffus me parvenaient toujours du couloir, des bruits qui ressemblaient à s’y méprendre à ceux que produisait une lame s’enfonçant dans un corps à intervalles réguliers.

Je rouvris les paupières et m’assis sur mon lit, en tailleur. Puis je remarquai que je n’étais pas seule. Seulement maintenant ?! Waw, elle était super discrète la p’tite. C’était la gamine aux cheveux blancs. Je tiquai en remarquant la couleur grise de son uniforme. Du gris ! Ah bordel, mais pourquoi elle et pas moi ? Ce orange était juste… dégueulasse ! Beaucoup trop voyant ! Du coup, en proie à une jalousie puérile, je m’appliquai à l’ignorer pendant que je me balançais d’avant en arrière au bord de mon lit. Je commençai également à fredonner la comptine que m’avait appris en jeu. C’était une variante d’une comptine anglaise vaguement déplacée, mais j’aimais beaucoup imaginer des mini-films des gens que je détestais avec. Quand je me passais la chanson dans la tête, je voyais des scène des traques, de poursuites, et enfin…

Un détenu jeta un coup d’œil dans la cellule, repéra immédiatement ma coloc’, et eut un mauvais sourire. Putain, mais personne n’était civilisé, ici ?! C’était censé être moi la gamine asociale, hostile et incapable de comprendre les règles de vie en société ! Je poussai un grognement dissuasif qui lui valut de me remarquer. Avec une grimace dépitée, il recula et s’en retourna d’où il venait. Je m’abstins de retenir le rire qui brûlait de jaillir de ma gorge. Quand il retentit, je braquai mon regard sur la jeune fille aux cheveux de vieille dame. C’était rudement joli ce blanc… Une couleur pure, immaculée… Comme la neige… C’était aussi la couleur du deuil en Chine, et celle du deuil d’un enfant mort. Ça pouvait être aussi la faute de la génétique, qui faisait blanchir les cheveux des gens avant l’heure. Mon rire passa de satisfait, à cause du départ du détenu, à un ricanement vaguement moqueur et amusé, à l’encontre de ma coloc’.

-Dis-moi, mais c’est que tu as beaucoup d’admirateurs !


C’était mesquin de ma part. Cette gamine n’avait sûrement pas choisi de se faire tourner autour par tous les tordus de cette prison. Elle était bien trop innocente pouvoir oser faire une chose pareille… Quoique… N’était-ce pas ma tactique de chasse, à moi aussi ? Je me faisais passer tantôt pour faible pour attirer des proies, tantôt pour indomptable, pour appâter un tout autre type de proies, bien plus alléchantes… Seulement, il m’arrivait souvent de laisser tomber les masques et de redevenir moi. Elle, ma coloc’… Elle ne changeait jamais. Ou alors, ce qui était tout à fait plausible aussi, je ne la voyais jamais dans ces moments-là. Je me perdis un instant dans le bleu de ses yeux, si profond. Des yeux d’enfant. Et contrairement à moi, j’étais sûre qu’elle conservait cet ethos tout le temps. Parce que ce que je voyais devant moi, là maintenant, c’était elle. Véritablement.
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Lady Alice
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeLun 14 Avr - 22:16

J'essayais de me concentrer sur tout ce qui c'était passer l'infirmerie. Mon délire... Monsieur Corbeau... Et...du vide. Je n'avais pas de souvenirs. Je ne savais pas vraiment ce qu'il avait fait ce jour-là. Lorsque je tentais de me souvenir de cette journée, ma vision et mes souvenirs se floutaient. Un Blocage ? Peut-être... Mon seul souvenir net est le moment où je cherchais l'infirmerie, qui était juste à côté..., pour aller voir comment allait Basile. J'ai l'impression qu'il me hait... quand je le vois c'est comme s'il m'évitait, me fuyait, voir m'ignorait. Il...est surement déçu de quelque chose...mais je ne sais pas de quoi...

"Il te prenait pour ta petite sœur Alice. Tu étais son alter égo en quelque sorte. Il m'a vu et en a déduit qu'il était...inutile ? Surement. Ce n'est qu'une hypothèse bien sûr. Mais peut-être pense-t-il autrement."

Oui...peut-être...une hypothèse...

"Ton résonnement est de plus en plus mature Alice. Grandirais-tu ?"

Non ! Je réfléchis... C'est important en plus ! Super important !! J'ai peur de perdre des gens en essayant de devenir forte... du coup...je ne sais pas si c'est vraiment utile de m'entrainer ou d'apprendre certaines choses...

"Alice. Tout est utile. Tout ce que tu peux apprendre dans la vie te servira au moins une fois. Alors ne change pas qui tu es. Reste toi-même."

Bien monsieur...
Je m'étendis sur mon lit. Perdue...j'étais perdue. Comme une brebis peut se perdre dans les montagnes. Comme un enfant peut se perdre dans les magasins. Comme un rêve se perdant dans la démence, et qui se termine en cauchemar.

Tiens ! Ma colocataire ! Elle a l'air de bien se porter. On m'a dit qu'elle était folle, mais...je ne vois pas ce qu'elle a de physiquement fou. A part qu'elle saute super haut je ne vois pas. En tout cas, elle est mon opposée niveau cheveux. Elle a les cheveux noirs et moi blanc. Elle n'a pas la même combinaison non plus. Ils lui ont donné le modèle homme ? Je vois souvent les femmes avec du gris et les garçons avec de l'orange. Surement, une question de sécurité pour limiter les pertes côté femmes.
D'ailleurs...elle a quel âge ? Elle ne ressemble pas trop à une femme... Enfin si mais pas à une femme. Elle ressemble à une...ado ? Femme ? Ado ?... Euh... ou alors elle n'est ni l'un ni l'autre ! Ou bien...elle est tout simplement elle.

-Dis-moi, mais c'est que tu as beaucoup d'admirateurs !

Des admirateurs ? C'est quoi ? Attendez...c'est composer de Admirat- qui ressemble à admiration...donc c'est en lien avec l'admiration ! Et -eur... Spectateur, présentateur, illustrateur...c'est une personne ! Donc une personne qui est en admiration ? Hm...surement ! De plus...je pense qu'elle l'a dit dans le sens de l'amour...donc...

- Pardonnez-moi madame, mais je ne pense pas en avoir plus que vous. Vous avez surement plus de succès que moi ! Et puis je suis déjà amoureuse ! Et vous vous l'êtes ?

Oups...cette question...c'est une des questions que monsieur corbeau m'a dit de ne pas dire comme cela ! Je vais me faire taper sur les doigts !! Ou peut-être pas ! Ma phrase était dans le contexte alors il ne me grondera pas. Enfin je crois...
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeDim 20 Avr - 18:57

Je manquai de m’étouffer avec ma propre salive, en déglutissant. What ?! Madame ?! Je venais de prendre un sacré coup de vieux... Mais-euh !

-Vous avez sûrement plus de succès que moi ! Et puis je suis déjà amoureuse ! Et vous, vous l'êtes ?

Euh… J’avais déjà eu l’impression qu’elle était candide, mais à ce point… Moi ? Avoir plus de succès ? Encore eût-il fallu que je fasse attention aux gens autour de moi, pour ça. Et, aussi, encore eût-il fallu qu’on ne voie pas que ma muselière.

-« Déjà amoureuse », dis-tu ?

Waw. Ou elle avait été séparée de sa moitié au moment d’être enfermée, ou elle avait trouvé l’amour ici… Ce qui, en soi, était… bizarre. Je penchais d’ailleurs plus pour la première solution. Parce que si son copain se trouvait ici, à DearDeath, il y avait des chances qu’il fasse au moins le minimum pour protéger cette gamine. Je me giflai mentalement. Ecoute, Angie, elle doit avoir à peine moins que ton âge, tu n’es pas vraiment en droit de l’appeler « gamine ».

-Non, moi je ne le suis pas. J’attends de trouver le bon. Mais… J’ai des goûts, disons… particuliers.

Involontairement, je sentis mes lèvres s’étirer en un sourire malsain. C’était vraiment plus fort que moi, dès que j’en venais à parler de mon idéal masculin, des tas d’images pétillaient dans ma tête, et me faisaient sourire. Je fermais les yeux et me laissai emporter par mon esprit. Puis me revint en tête le début de sa tirade.

-Et, tu sais… J’ai pas l’âge d’être appelée « madame ». Et pis… J’suis pas mariée, non plus. Enfin, je viens de l’inclure dans le fait que je ne sois pas amoureuse, mais bon… De toutes manières, je ne crois pas au concept d'amour. Pour moi, ça n'existe pas.

Je laissai échapper un petit éclat de rire. Toujours accroupie sur le bord du lit, je recommençai à me balancer. Ce mouvement de balancier était souvent associé aux autistes. Pourtant… je ne me pense pas dans ce cas-là. Un mouvement avant-arrière était extrêmement apaisant, pourquoi le dénigrait-on autant ? Les yeux fermés, je me contentai un instant de fredonner le thème principal de Nausicaä, avant de rouvrir les paupières et de planter mon regard dans celui de ma jeune coloc’.

-Au fait, moi c’est Angélique. Et toi ? Parce que si on continue à partager la même cellule, y’a des chances qu’on doive discuter, et c’est plus simple si je connais ton nom.

Un gardien passa devant notre cellule, jeta un coup d’œil dedans pour vérifier qu’on ne causait pas de grabuge, et continua sa ronde en sifflotant. Rien que pour l’embêter, j’aurais bien aimé faire une connerie. Juste comme ça, sans autre motif que la volonté de faire une connerie toute bête. Je dus me battre contre moi-même pour m’empêcher de céder à ma pulsion. J’étais un être passionnel. Pas rationnel. Je privilégiais toujours les pulsions et la passion au détriment de la raison. Mais parfois, quand je n’étais pas la seule pour qui les retombées seraient nocives, la raison prenait le dessus. Je me félicitais d’ailleurs d’être capable de faire la distinction entre ces deux états que je pouvais endosser.

Je m’aperçus que j’avais un peu avancé sur le bord du lit et que j’allais bientôt tomber si je ne faisais pas machine arrière. J’ignorai l’avertissement de mon cerveau et me laissai choir. J’atterris par terre à quatre pattes, mais les mains d’abord. Le choc se répercuta le long de mes bras. La faible douleur qu’occasionna l’impact me tira un fin sourire. Puis un nouvel éclat de rire quand, en m’accroupissant, le message nerveux s’intensifia un peu. Cela titilla mon cerveau, l’impulsion nerveuse dut se planter de chemin, comme d’hab’, parce qu’au lieu de me faire savoir que ça faisait mal, elle déclencha un frisson de plaisir dans mes bras. Mon rire était discret, pas vraiment audible, mais pas non plus totalement indétectable. Je levai la tête vers la jeune fille aux cheveux blancs et lui sourit, comme pour lui signifier que mon comportement était tout à fait normal.

Merde. Muselière à la con. Pourquoi ? Pourquoi. Est-ce que. Quelqu’un. Avait eu. La putain de mauvaise idée. De me mettre cette connerie sur le visage ?! Je grondai, le regard soudain fou furieux. Tout mon corps frémissait d’indignation à l’idée que je sois encore entravée. Je serrai les poings et grognai plus fort encore. Puis la voix de la raison, comme à chaque fois que je n’étais pas seule et que je risquais de faire du mal aux autres, retentit sous mon crâne. Calme. Calme, Angie. Calme. Ma respiration obéit et mon cœur aussi, acceptant de retrouver un rythme plus… eh ben… calme. Je poussai un profond soupir, les yeux fermés, pour finir de me rasséréner. Puis me mis debout, pour venir m’appuyer contre le lit de ma coloc’, et la regarder d’un peu moins bas. Parce qu’en conjuguant ma taille pas bien conséquente et ma position au ras du sol, j’allais en venir à un torticolis rien qu’en lui parlant deux minutes…
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeLun 5 Mai - 12:28

- « Déjà amoureuse », dis-tu ?

- Euh...et bien oui déjà.

C'est si étrange d'être amoureuse ? Je sais que j'ai 16 ans, mais ce n'est pas la mort ! Quand j'étais à l'orphelinat, il y avait des couples. Et nous étions bien plus jeunes ! Mais attends... Peut-être qu'elle ne l'est pas et que ça la gêne ? Olala si c'est le cas, je l'ai peut-être blessée ! Olala olala...

- Non, moi je ne le suis pas. J'attends de trouver le bon. Mais... J'ai des goûts, disons... particuliers.

Oh non ! Je l'ai blessée, j'en suis sûre ! A moins que...je ne l'ai peut-être pas blessée ou euh...comment j'aurais pu ? Euh...euh...euh... Bref ! Des goûts particuliers ? C'est-à-dire...particuliers ? Particulier euh...du genre cheveux rouge et vert kaki avec des mèches jaunes fluo avec une tresse sur la tête en forme de palmier et un soutien-gorge par-dessus son t-shirt et une robe à l'envers en guise de pantalon avec des sandales et chaussettes ?

- Et, tu sais... J'ai pas l'âge d'être appelée « madame ». Et pis... J'suis pas mariée, non plus. Enfin, je viens de l'inclure dans le fait que je ne sois pas amoureuse, mais bon... De toutes manières, je ne crois pas au concept d'amour. Pour moi, ça n'existe pas.

Si elle savait...à l'orphelinat nous avions une maitresse qui était mariée sans être amoureuse. Elle pleurait parfois après notre cours du soir. L'amour c'est...aléatoire ? Il disait aimer sa femme, mais elle était partie... Pour lui l'amour non plus n'a plus existé. Ou du moins, il n'y croyait plus... Moi j'y crois, parce que j'aime tout le monde, sauf ceux qui font du mal à autrui.

"Oh tu ne l'aimeras pas alors."

Comment ça monsieur corbeau ?

"Si une personne est en prison, c'est qu'elle a fait du mal à autrui. Bien sûr certaines personnes sont accusées à tort et son emprisonnées à la place d'un autre. Mais ce qu'il faut que tu retiennes, c'est que dedans ou dehors, on rencontre au moins une fois des mauvaises personnes. Certains endroits sont plus concentrés en mauvaises personnes que d'autres. Comme ici."

Oh je comprends ! Mais...y a-t-il un lien avec les corbeaux de chacun ?

"Tu vois juste Alice. Les personnes les plus mauvaises ou tordues ont souvent un corbeau. Parfois, c'est juste un reflet d'une des facettes de la personne."

...Et toi ? Qu'es-tu ?

"Ni l'un, ni l'autre. Mais ça tu le verras plus tard."

Mais je veux sa...

- Au fait, moi c'est Angélique. Et toi ? Parce que si on continue à partager la même cellule, y'a des chances qu'on doive discuter, et c'est plus simple si je connais ton nom.

- Ah euh...oui ! Je m'appelle Alice mada...Mademoiselle ?...

Et pendant que je lui répondais, elle se rapprochait davantage du bord. Elle se balançait...se balançait... Purée elle me donne envie de faire pareil ! Mais est-ce que c'est prudent ? Elle me semble...imprudente...

"Comme toi."

Que...mais non ! Ce n'est pas vrai !

"De toute façon si tu essayes, tu vas tomber comme elle."

Tomber ? Mais elle n'est pas tombée. Comment pouvez-vous affirmer qu'elle va... Oh mon dieu, elle est tombée !!! Qu'est-ce que je dois faire ? Elle a mal ? Elle a pas mal ? Je dois lui venir en aide ? Elle a l'air de...RIGOLER ?! Son corbeau...il rigole aussi ?! Et depuis quand elle a un corbeau ??? C'est quoi ce bazar ?! Elle me fait peur là !!
Hein ? Et maintenant, elle grogne ? Je ne comprends vraiment plus rien...ou alors...

- C'est votre muselière qui vous gêne ? Je peux vous l'enlever vous savez. Quand j'étais petite, je crochetais souvent les serrures des portes. Cela ne doit pas être très compliqué. Cependant...je ne sais pas si j'ai le droit. D'ailleurs...pourquoi avez-vous une muselière ?

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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:51

Ma coloc’ s’appelait Alice, donc. C’est un joli nom. Doux et paisible. Je me souvenais d’un dessin animé que j’avais vu, quand je vivais avec Anne. C’était « Alice au Pays des Merveilles ». Je ne m’en rappelais pas toute l’histoire, mais quelques scènes me revenaient en tête. Je levai la tête vers elle, tout en me relevant pour éviter le torticolis, et remarquai qu’elle avait l’air troublé. Elle est mignonne cette petite. Qu’est-ce qui lui a valu d’être jetée ici comme une malpropre ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire ? Bah ! Ça ne me regarde pas, et de toutes manières, peut-être qu’elle ne veut pas en parler. Ce serait indiscret de ma part de lui demander, surtout dès notre première discussion.

Allons bon. C’était moi qui avait suscité cette réaction ? Je ne lui ai pas fait peur quand même ? Non, ce n’est pas possible, sinon ça doit vouloir dire qu’elle va avoir du mal à dormir dans la même pièce que moi. Un nouveau sourire étrange naquit sur mes lèvres, bien cachées. Il y avait vraiment des fois où je me félicitais pour cette muselière, même si ça ne durait jamais bien longtemps. Je jetai un coup d’œil dans le couloir quand j’entendis des voix. Ce n’étaient que deux gardiens qui faisaient leur ronde. Waah, ils avaient resserré les horaires, le dernier n’était passé qu’il y a cinq minutes ! Puis la jeune Alice reprit la parole d’une petite voix :

-C'est votre muselière qui vous gêne ? Je peux vous l'enlever vous savez. Quand j'étais petite, je crochetais souvent les serrures des portes. Cela ne doit pas être très compliqué. Cependant… je ne sais pas si j'ai le droit. D'ailleurs… Pourquoi avez-vous une muselière ?

Je hochai la tête à sa première question pendant qu’elle continuait de me parler Puis mon regard s’éclaira quand je songeai qu’elle avait peut-être les compétence requise pour me retirer ce machin en cuir. Je vissai mon regard dans le sien, y nichant toute la force de persuasion dont je disposais. D’habitude, mon apparence me servait pour amadouer les plus âgés que moi, mais j’espérais que cette fois aussi ça marcherait. J’allais parler, mais elle me coupa dans mon élan. Je me rembrunit et détournai le regard. Fuck l’idée de l’amadouer. Si je lui avouais toute la vérité, je pouvais être certaine qu’elle ne voudrait même plus me regarder. Je détestais mentir, chose que je trouvais inutile tant il était simple de dire la vérité… Mais là… Je me mordis la lèvre et hésitai. Puis une idée lumineuse me vint. J’avais beau ne pas aimer mentir, je n’étais pas obligée de le faire. Je pouvais simplement omettre certains éléments. Bon, d’accord, c’est une forme de mensonge, le mensonge par omission, m’enfin… C’est pour la bonne cause.

-Quand on m’a arrêtée, j’ai essayé de me manger un poignet pour me débarrasser des menottes. C’est pour m’empêcher de recommencer qu’on me l’a mise. Voilà.

Et toc. Comme ça, je disais la raison… l’une des raisons qui m’avaient valu la muselière, sans mentionner pourquoi on m’avait enfermée. Pour le coup, j’étais relativement fière de moi.

-Tu es sûre de pouvoir la retirer ? Parce que si les prochains gardiens te voient avant que tu aies terminé, tu risques gros.  Je veux bien essayer de les ralentir, mais s’ils sont deux, ou trois, je crains de vite être submergée. En soit, c’est pas si terrible, je vais juste en prendre la gueule, m’enfin… C’est pas grave. Toi par contre, ça me ferait chier s’ils te frappaient. Donc sois sûre de ton coup, d’acc ?

Elle devait probablement être en train de revenir sur sa position, mais voilà, je l’avais dit, je détestais mentir, même lorsque ça servait mes intérêts. Je voulais bien omettre certains éléments de ma vie, mais « oublier » d’informer ma coloc’ des risques qu’elle encourait, ça, je m’y refusais. A ma façon, j’étais honnête. Je la laissai réfléchir aux différentes implications, ce qu’elle pouvait recevoir comme punition, si j’en valais la peine, et m’éloignai de son lit. Me tournai vers le mien. Je tombai accroupie et fixai le rebord. Puis je délivrai l’impulsion et bondis. Je manquai ma cible d’un dixième de centimètre et retombai sur les fesses. Aïeuh… Cette fois, je ne ris pas. J’étais frustrée. Frustrée parce que je n’arrivais plus à sauter aussi haut. Je grognai un coup et réessayai. Encore foiré. Cette fois, je grondai plus fort. Bordel, mais ça fait chier !

Du coup, je restai assise par terre. Je préférais recommencer quand il n’y aurait personne. Je ne tenais pas à ce que quelqu’un d’autre voie mes échecs répétés… Ça me mettait déjà assez en rogne de pas arriver à faire mon mètre soixante-dix habituel, je ne tenais franchement pas à ce qu’il y ait des témoins. Je serrai les poings et imprimai dans mes paumes quatre marques en forme de demi-lunes. Je forçai jusqu’à ce que ma peau soit prêt de se déchirer, et je m’arrêtai à la limite. Puisque j’avais ma muselière, je ne voyais pas l’utilité de me faire saigner, surtout si c’était pour regarder, impuissante, mon sang couler, sans pouvoir le lécher. Je serrai les dents et grondai un peu, par principe. Puis me retournai vers Alice, et levai la tête vers elle, vu que j’étais encore au sol. As-tu pris ta décision, fille en blanc ?



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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeMar 20 Mai - 22:33

-Tu es sûre de pouvoir la retirer ? - J'ai des trombones ! - Parce que si les prochains gardiens te voient avant que tu aies terminé, tu risques gros. - M'en fiche ! Je ne veux pas qu'une personne soit attachée comme si elle était un mauvais toutou ! - Je veux bien essayer de les ralentir, mais s'ils sont deux, ou trois, je crains de vite être submergée. - Et ben s'ils tentent quoi que ce soit je leur donnerais un coup de tête ! - En soit, c'est pas si terrible, je vais juste en prendre la gueule, m'enfin... C'est pas grave. - Comment ça ce n'est pas grave ?! Mais si !! Je ne veux pas qu'elle soit blessée ! - Toi par contre, ça me ferait chier s'ils te frappaient. Donc sois sûre de ton coup, d'acc ?

Même si je me prends une raclée, je ne veux pas qu'une personne soit traitée comme un animal ! C'est hors de question !

"Hmmm...à ta place, je réfléchirais un peu plus. Elle a bien dit qu'elle a des relations...étranges. Non ?"

Même elle n'est pas un chien !

"Certes, mais elle a été violente. Elle s'est mordue toute seule. Cette fille est un danger et pour elle et pour les autres aussi je suppose. A en jugée par son corbeau...cette fille est surement masochiste et déséquilibrée d'esprit."

...C'est quoi masochiste ?

"..."

...Euh...Monsieur corbeau ? Pourquoi vous faites cette tête ? Elle est bizarre ma question ? Dois-je la poser autrement ? Je suis censée savoir la signification de ce mot ?

"Hum...non non. Mais je ne vais pas te dire cela de suite. Mieux vaut garder ton innocence le plus longtemps possible. Peut-être au fur et à mesure. Garde juste en tête que cette fille, Angélique, n'est pas si angélique qu'elle le montre. Et qu'elle ne te dit pas tout. Loin de là."

...Si vous le dites monsieur ! Vous avez toujours dit la vérité ! Alors je vous crois. Cependant...vous ne m'avez toujours pas dit ce que je dois faire monsieur. Dois-je la libérer du coup ?

"Quel est ton point de vue personnel Alice ?"

Je veux voir son vrai sourire !

"Bien. Alors je ne te retiendrais pas. Mais je reste à côté."

« D'accord ! »

Je commençais à prendre mes trombones, les tordants pour former des baguettes de traviole. Je les enfilais ensuite dans la serrure, trafiquant, tournant, décalant, pour au final réussir à ouvrir cette muselière. « Et voilà ! » m'exclamais-je en lui retirant cette immonde...truc ? Puis, je lui souris, espérant qu'elle sourirait aussi. J'aimerais beaucoup voir le sien !
Tiens ? Des bruits de pas ?
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeJeu 22 Mai - 20:22

Petite Alice affichait une mine résolue qui me plut tout de suite. Elle allait le tenter. J’allais être libre ! Enfin… peut-être. Elle sortit des trombones de ses poches et les bidouilla de façon à se fabriquer des sortes de crochets. Elle les introduisit dans le cadenas et commença. Son premier trombone caressait les gorges de la serrure pendant que le deuxième poussait l’autre élément dont le nom m’échappait. Des pignons… ? Quelque chose comme ça, me semblait-il.

Soudain, un claquement retentit dans le silence. Mon cœur accéléra, manqua un battement, et accéléra encore. La muselière tomba sur le sol, ses boucles émettant un tintement métallique en touchant terre. Ma respiration s’emballa et très vite, un rire irrépressible se mit à secouer violemment mes épaules. Libre, enfin ! Je me tournai vers ma coloc’ et lui renvoyai un sourire un peu fou. Elle paraissait contente de m’avoir délivrée, et moi, j’étais absolument ravie. Mon sourire s’étendait d’une oreille à l’autre sans se ternir le moins du monde quand j’entendis des pas. Toujours radieuse, je me tournai vers la porte de notre cellule pour guetter l’arrivée de la nouvelle ronde de gardiens. Ils passèrent devant notre cellule sans nous jeter un regard. Du moins jusqu’à ce que l’un d’eux entende un éclat de rire plus fort. Il jeta un coup d’œil à l’intérieur et nous vit, petite Alice avec des crochets de fortune, et moi sans muselière. Ses yeux s’écarquillèrent tandis qu’il portait la main à son arme de service et prévenait son coéquipier. Ils entrèrent dans la pièce avec moult précautions. Ben ouais. On était que deux, on était des filles, ils étaient deux, ils étaient des mecs, mais ils faisaient super attention. Cela me tira un nouveau sourire.

Celui de droite, aux cheveux châtains et à l’air sérieux, s’approchai encore plus prudemment que son collègue. L’autre, lui, devait être nouveau, parce qu’il avait l’air à la fois excité et apeuré. Cela me stimula, réveilla mes instincts prédateurs. Je me ramassai, à moitié accroupie, et me préparai à bondir sur le premier qui serait trop près. Mon rire se tarit rapidement, remplacé par un « rouge, noir » apaisant qui me maintenait en alerte. Je laissai échapper un son qui ressemblait vaguement à un ronronnement. Le petit nouveau fit un pas supplémentaire, qui fit que mon attention se porta sur lui. Soudain soucieuse de petite Alice -oui, je crois que je vais l’appeler comment ça, maintenant-, je m’assurai qu’elle était bien cachée derrière moi.

-Ne bouge pas, petite Alice. Tout va bien se passer.

Un grand sourire carnassier étirait mes lèvres, que je cachais à ma coloc’. Il ne s’agissait pas de la perturber trop. Surtout qu’il était hors de question que ces gardiens m’affublent à nouveau de ma muselière, ce qui incluait que j’allais faire des dégâts. Le nouveau s’approcha encore d’un pas tandis que son coéquipier plus expérimenté lui parlait. Pour mieux me concentrer lors d’une traque, j’avais tendance à déconnecter la zone de mon cerveau qui gérait la parole. Du coup, je ne comprenais plus un traître mot de ce qu’ils se racontaient, et si petite Alice s’était mis en tête de me parler, je ne l’aurais pas comprise. Il paraissait  qu’elle avait des sortes de troubles mentaux de temps en temps, j’entendais des rumeurs à propos d’un genre de médium bizarre. A mes yeux, elle n’était qu’une enfant apeurée, mais si elle partait en live pendant la bataille, je ne pourrais pas grand chose pour elle.

Je m’accroupis  puis bondis immédiatement après, de façon à pouvoir décocher une droite au premier gardien. Il s’écroula, sonné. Pas le temps de l’achever, avec son pote à côté, mais faudra se magner dès que le deuxième aura été mis hors combat. Il tendait la mais vers sa radio. Appeler des renforts. Judicieux, mais inutile.. Je me ruai en avant et saisis sa main avant qu’il ait appuyé sur le bouton pour émettre. Il essaya de me repousser, mais je m’accrochais à lui comme une tique à un chien. Et vous savez ce que font les tiques ? Elles mordent et sucent le sang de leur hôte et proie. Je plantai mes dents dans la chair tendre de son bras et serrai les mâchoires. Je n’avais pas la puissance nécessaire pour lui casser l’os, mais j’avais ouvert suffisamment profondément pour qu’il me lâche et abandonne le combat. Je m’emparai du bras de ma coloc’, la poussai devant moi pour la protéger de possibles coups de feu et courus droit devant moi.

A un moment, un coup de feu retentit. Je baissai la tête par réflexe. Ah ! Ils s’étaient enfin décidés à tirer ! Il y en eut encore deux ou trois, puis je vis se dessiner un virage dans lequel je poussai petite Alice. Le virage en question était en réalité l’embrasure d’une porte. Je regardai tout autour de nous et compris enfin où nous étions. La laverie, avec ses machines à laver et ses bouteilles d’assouplissant rose vomitif. Je m’adossai contre le mur, le souffle court. Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas offert une telle dose d’adrénaline… Putain, ce que c’était bon ! Et puis, comme j’étais prévisible pour ce type de réaction post-combat, je me laissai aller à un puissant fou rire.

Entre deux vagues d’hilarité, et quand l’excitation fut un peu retombée, je me tournai vers petite Alice, et pensai à réactiver la zone « parole » de mon cerveau. Oui, c’est étrange de dire ça, mais tant pis.

-Ça va ? T’es pas blessée ?

Je léchai mes lèvres encore maculées de sang, essuyai ce qui restait avec ma manche, et poussai un long soupir. Je croyais pour ma part n’avoir pas été blessée. Enfin, peut-être que si, ça me brûlait un peu au mollet. Je baissai les yeux sur celui-ci et découvris une éraflure rouge. Une balle avait dû me frôler, et avait un peu cramé l’uniforme, mais sans plus. Heureusement pour le tireur, il m’avait loupée. Si jamais il avait abîmé ma jambe, si précieuse pour la course et le saut, je l’aurais tué. Très lentement, quand bien même j’avais horreur des cris. La blessure commençait à me picoter, ravivant mon rire. Ce genre de douleur, tenace mais pas trop forte, je l’aimais bien. Je dirais même plus : ce n’est pas loin d’être ma préférée.
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeVen 6 Juin - 0:13

Wouah ! Elle a le même sourire que son corbeau ! On dirait deux jumeaux avec les mêmes actions et les mêmes mouvements et les mêmes émotions ! Tout pareil ! ...J'avoue qu'elle fait un peu peur...mais je la trouve gentille ! Et elle a l'air tellement joyeuse sans cette horrible muselière !
Oho...des gardes nous ont vus ! Vous pensez qu'ils sont heureux eux aussi monsieur Corbeau ?

"Oh loin de là Alice..."

Ah bon ? Pourquoi ça ? Ils ne sont pas méchants pourtant...si ?

-Ne bouge pas, petite Alice. Tout va bien se passer.

Hein ? Mais bien sûr que tout va bien se passer ! Pourquoi ça se passerait mal ? Et puis, c'est quoi qui va se passer ? Va pas y avoir un truc grave hein ? Et puis pourquoi ça serait grave ? C'est quoi grave ? Dans le sens aigu ? Dans le sens une voix grave ? Un look grave moche ? Une goyave qui cloche ? Une papaye en caboche ? Caboche ? Tête ? Neurones ? Nerfs ? Déclic ? Reflex ? ET BOUM !

"...euh...Alice ?"

Oui monsieur Corbeaaaaaau ? Beau ! Joli ! Doux ! Coussin ! Peluche ! Doudou ! ET BOUM ! Situation explosive !!!

"Bon...Vu la situation..."

Hé !!!! Mais je ne vois plus rien !!!!!

"C'est pour ton bien Alice...tiens regarde cet épisode."

Oh oui !! UN EPIDODE !
Chouette ! C'est celui de la course poursuite !! C'est là où le personnage principal bondit sur un de ses adversaires et le ratatine avec une grosse patate ! Puis le second méchant qui essaye de l'attaquer ! Mais le gentil est trop fort pour lui et GNAC ! Le gentil mord le méchant pour lui faire lâcher son arme ! Et ça marche ! C'est alors que le gentil essaye de s'évader avant que son adversaire conscient reprenne les choses en main. Mais PAN ! Un coup de feu !! Olala...olala...est-ce qu'il se l'ai pris ?! Il l'a esquivé ! Comme dans Matrix !!! Le héros réussit à prendre une voiture, mais le méchant le suit ! C'est la course poursuite ! Et pan ! Pan ! Et Vroum ! Le gentil prend un virage ! Les pneus crissent ! Oh non !!! IL VA SE LOUPER !!!!! Je veux pas voir ça !!! ... ... ... Il a réussi son viraaage !!!! Et le méchant ne le suit plus !
C'était une super fin ça monsieur Corbeau !

"Moui c'est vrai. Même si elle a était un peu exagérée...mais si tu as aimé c'est l'essentiel. Tu en voudras un autre ? Une autre fois par contre."

- Ça va ? T'es pas blessée ?
- Oh super !

....................oups...j'ai parlé à voix haute ! Mais qu'elle idiote ! Euh...euh...euh...euh...aller Alice ! Rattrape la situation ! Enfin rattraper...oui et non, puisque j'ai répondu inconsciemment à sa première question.

- Ah et euh...non non je ne suis pas blessée !

Pourquoi je le serais d'ailleurs ? Hé mais...ils sont où les gardes ? On est plus en cellule ? Pourquoi on est à la laverie ? Il c'est passer un truc ?

"Ne t'en fait pas Alice. Tout est sous contrôle."

Hein ! Mais...mais...mais...

"Pas de mais Alice. Ne t'en fais pas. Cette jeune fille veille sur toi, moi aussi, et plein d'autre monde aussi."

...Ce n'est pas ça le souci...Je veux juste savoir s'il c'est passer quelque chose...ça fait peuUUR !!

- Oh mon dieu vous êtes blessée ! Faut que vous alliez à l'infirmerie ! Ou à un endroit pour vous soigner...enfin quelque chose !!!

Et voilà que je commençais à paniquer. Je ne supportais pas l'idée de voir une amie blessée. J'avais toujours peur de perdre un être qui m'est cher....Bon d'accord, là, j'exagérais un peu...mais quand même !!
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Angélique Loiseau
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeSam 7 Juin - 20:26

Non, pas blessée. Ouf… Tout va bien alors. Je laissai échapper un long soupir pendant que petite Alice s’excitait toute seule. Mais c’est pas graaaave ! C’est rien, regarde ! Je me redressai et fis quelques pas en boitillant vers une pile de linge propre. Je m’emparai d’une combinaison grise, sur laquelle je louchai un peu, envieuse. Puis je parai au plus pressé et en déchirai une longue bande de tissu.

-C’est rien, petite Alice, c’est rien. Regarde, c’est déjà guéri. Faut pas s’inquiéter pour si peu, voyons… Sinon tu vas galérer ici. D’ailleurs, si c’est pas indiscret, tu es ici depuis longtemps ?

J’enroulai la bande de tissu sur ma brûlure, après avoir relevé ma jambe de pantalon. Je fis un nœud ni trop serré ni trop lâche et rabattis mon vêtement dessus. Ça brûlait un peu, mais c’était largement supportable. Je frottai mes jambes l’une contre l’autre et m’assis sur une machine à laver qui fonctionnait. Que faire maintenant ? J’avais attaqué un gardien, et l’avais également un peu mutilé. Certes, il ne serait pas manchot ou gravement estropié, m’enfin… Il allait mettre un peu de temps à cicatriser. Je fis claquer ma langue conte mon palais, goûtant les derniers arômes de sang qui me restaient dans la bouche. Quand nous étions entrés, ma coloc’ avait eu l’air un peu déstabilisée. Est-ce qu’elle s’était au moins aperçue que nous avions changé de pièce ? Elle avait semblé dans un état second, même si dans le feu de l’action, j’y avais pas vraiment fait gaffe. Je posai mes mains derrière moi et m’appuyai dessus, la tête penchée en arrière.

-Moi, j’suis arrivée il y a quelques semaines, il me semble. Y a des gens qui notent le nombre de jours qu’ils ont déjà passé en taule, moi pas. Je trouve ça inutile. Même si c’est pratique pour avoir une certaine notion du temps.

Dans le couloir, des bruits de pas retentirent. Oh non… Me dites pas que l’autre gardien s’est déjà relevé ! Il a pas le droit de venir me faire chier si tôt après la fin de la bagarre… Je lâchai un soupir mi-plaintif mi-agacé et me levai d’un bond. Quand mes pieds touchèrent le sol, ma jambe blessée frémit un peu, m’envoya toute une série d’ondes de douleur. Je jetai un coup d’œil dehors et rentrai la tête aussi sec. Me laissai glisser le long du mur avec un grognement de dépit. Je n’avais plus qu’à prier pour qu’il ne m’ait pas vue… Il ne me faisait pas peur, mais… disons que… Si. En fait, il m’effrayait un peu. Pas beaucoup, mais juste ce qu’il fallait pour, d’ordinaire, beaucoup me plaire. Aujourd’hui, j’étais en compagnie de ma coloc’, qui avait au bas mot trois ou quatre ans de moins que moi. Je ne pouvais pas me permettre de faire une erreur, de provoquer la personne qui arrivait peut-être. Surtout pas.

-Alice, c’est la merde. Un type arrive. Je le connais, il est pas vraiment un modèle de sympathie et de respect. Cache-toi derrière une pile de linge si tu tiens à… Comment dire… D’abord ta vie. Ensuite, un peu moins vital, mais plutôt important aux yeux des gens, à…

J’eus un instant de silence. Meeerde, comment on dit ça en anglais ? Oh, pis zut. Elle comprendra peut-être. Ou pas. Tant pis, ça n’a pas d’importance. Je retournai la tête vers la sortie et surpris le regard de Michelin. Oups. Je me remis sur pied et m’éloignai le plus possible d’Alice. Sans savoir si elle avait obéi et s’était cachée, ou si elle avait préféré faire face avec moi, j’attendis que ma proie entre dans la laverie. L’homme était si massif qu’il faisait trembler le sol quand il marchait, et si volumineux qu’il eut un peu de mal à passer dans l’encadrement de la porte.

-Tiens, salut ! Ça faisait longtemps qu’on s’était pas vus ! Tu vas bien depuis le temps ? Ton bras, tout ça, tout ça…

Il m’adressa un sourire mauvais, un peu tordu, et remonta la manche du bras que j’avais mordu. Je pus admirer mon œuvre. Comme chez les victimes de requins, la trace de la morsure restait profondément encrée. Il manquait une partie de la peau censée être intacte. En fait, ça faisait un léger creux sur son bras.

-Ah ouais… D’accord. Ben, en même temps tu l’avais cherché.

Il me retourna une baffe monstrueuse qui résonna fort dans la laverie, même si elle ne parvint pas à couvrir le boucan que faisaient les machines à laver. Okay, il veut la jouer comme ça ? Je vais jouer aussi, alors. Je me laissai tomber par terre, faisant mine d’être vaincue. Et… d’un autre côté, c’était pas tout à fait faux. Sa claque m’avait fait fichtrement mal à la joue.

Quelque chose bougea au fond de la pièce, et je me pris à espérer que ce soit une diversion d’un autre détenu, ou d’un chat, ou même d’un rat. En revanche, je souhaitais de tout cœur qu’Alice s’était bien cachée. Rien qu’à voir la différence de gabarit entre Michelin et elle, j’en vins à frissonner et me mis à grogner toute seule. Ma proie, qui d’ailleurs s’apparentait plus à un prédateur, me saisit par le col de mon T-shirt et me releva d’une seule main. Il n’était peut-être pas aussi impressionnant que le Gros Bobo, qu’il m’arrivait rarement de croiser, mais sa taille et sa carrure faisaient de lui l’un des mecs les plus mastocs que j’avais jamais vus.

-Tu m’as privé de mon bras pendant trois putain de semaines, espèce de petite chieuse. Et encore, je suis trop poli.

Je levai les mains en l’air de chaque côté de ma tête. Okay, là, c’était un peu plus la merde. Qu’il me cogne, d’accord, mais je refusais qu’il fasse quoi que ce soit d’autre. Et vu comme c’était parti…

-Tu voudrais pas trouver un meilleur endroit pour ça ? Non ? C’est la laverie, ici, il y a beaucoup de passages…

-Tu m’auras pas deux fois de la même façon, pétasse. Cette fois, on fait à ma manière.

Glurps. Oui, « glurps ». J’aimerais vous y voir, vous ! C’est franchement plus amusant, là. Même si d’habitude, j’avais plutôt tendance à aimer avoir peur en plus d’avoir mal. Je ne tenais pourtant absolument pas à ce que Michelin… approfondisse nos relations. Hors de question, même. Je remuai un peu et essayai de lui coller un coup de pied. Raté. Petite Alice, si jamais il te venait à l’idée de contredire ce que je t’ai demandé de faire il y a quelques instants, ce serait cool que ce soit maintenant, tu vois…
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeMar 24 Juin - 1:42

Mon arrivée ici ? C'est vrai ça...depuis quand je suis là ? Je me souviens des marteaux et des serpents...de grande sœur Ayame mais...je ne sais plus quel jour je suis arrivée ici. Peut-être y a trois mois ? Y a six mois ? Un an ?
En fait...quel jour on est aujourd'hui ? Est-ce qu'on a changé d'année ? Ça veut dire que j'ai dix-sept ans maintenant ? Ou peut-être pas... sur les papiers y avait écrit que j'étais née le jour de Halloween. C'est le jour qui fait peur non ? Le jour où nous sommes tous déguisé en monstre, sorcière, ou citrouille. Et le jour où on a le droit d'aller sonner chez les gens pour leur demander des bonbons !
Après...c'est aussi le jour où les gens m'oublient un peu... Bah oui. Pour eux, je suis une sorcière...alors bon...ma date d'anniversaire elle est bien pour ça.

Qu'y a-t-il Mademoiselle Angélique ? Me cacher ? Pourquoi ? Dans quel but ? A quoi ? Je ne comprends pas...

Le grand monsieur entra dans la salle. Je me cachais furtivement et observais, comme on me l'avait demandé. Enfin c'est ça, non ? Je veux dire...elle veut...se débrouiller seule ? Me protéger ? En fait...je crois...que j'ai pas bien compris. Je crois même que...j'ai peur ?
Qu'est-ce qu'il fait ?... Non...Mademoiselle Angie...

Le semi-ordre bloquait ma pensée. Je ne savais pas si je devais intervenir ou pas. Et aussi...je suis une Lady... Une Lady n'attaque pas...elle se défend... Et on ne m'a jamais dit si attaquer un méchant qui attaque les autres c'est défendre ou attaquer... C'est défendre la victime, mais c'est attaquer le méchant...

"Si tu devais choisir Alice, pour ta défense, que dirais-tu ?"

...
Je fixais la morsure sur le bras du géant et me ruais dessus. Pour une fois, je me comportais comme un animal. Mordant à pleine dent. Remuant le bras pour qu'il lâche une de mes seules amies. Je sentais qu'on me tirait les cheveux, qu'on me frappait à la tête, tout ça pour me faire lâcher ? Je n'en avais pas envie. Mais à la fin, je finis par lâcher. Des injures j'entendais. Une injure je répondis.

- Je t'emmerde.

Tel un chat, je le griffais au visage, ratant les yeux. Oui j'avais eu le temps de faire pousser mes ongles en prison. Monsieur Corbeau disait que cela allait me servir. Il n'avait pas tort. Ma griffure et mon mordant l'avaient perturbé un instant, mais je savais que cela n'allait pas durer. C'est vrai qu'à deux contre un ça passe. Mais pas face à un géant. Oui, j'avais peur. Mais j'en ai rien à carrer. J'ai bien l'intention de le foutre dans une machine à laver ce dégueulasse. Seulement pour ça, je vais avoir besoin d'aide chère coloc'.
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeMer 25 Juin - 19:18

La main de Michelin refermée sur mon col m’oppressait. Ma respiration haletante me déplaisait, également, parce qu’elle était signe de peur. Je détestais montrer que j’avais peur, ou alors, seulement à l’Elu. Je tentai à nouveau de me défaire de l’étreinte du détenu, mais sa force bien supérieure à la mienne m’en empêchait. Vous savez ce que c’est le pire dans tout ça ? C’est que je n’ai pas plus peur que ça pour moi, mais pour ma coloc’… Jamais je n’avais autant accordé d’attention à quelqu’un d’autre que moi. Je ne suis pas égoïste, non… mais… Je me préoccupe plus de moi que des autres. A choisir entre sauver ma vie, et la mettre en danger pour sauver celle d’un autre, je préfère sauver ma vie. Mais cette fois, c’est différent, allez savoir pourquoi. M’enfin bref.

Alors que je commençais à me dire que j’allais y passer, un éclair blanc fusa sur Michelin et s’accrocha à lui comme une ventouse. Je mis un peu de temps à reconnaître Alice. Bigre, elle déchire, comme ça… je restai un instant à la regarder se battre contre Michelin, qui voulait lui faire lâcher prise. Il beuglait comme un furieux, de douleur et de colère. Petite Alice avait eu l’idée géniale de mordre sur la cicatrice, ce qui rouvrit l’ancienne blessure. Le détenu secoua son bras, frappa ma coloc’, sans réussir à la faire lâcher. Il finit par me balancer dans un coin pour pouvoir se débattre avec ses deux mains, tout en injuriant copieusement la jeune Alice. J’eus la chance d’atterrir dans une pile de linge, juste à côté du coin d’une machine à laver. Vraiment, beaucoup de chance. J’ouvris de grands yeux sur certains jurons particulièrement colorés qu’il me faudrait retenir.

-Je t’emmerde.

Là, je m’arrêtai net dans ma tentative de me relever. De… De quoi ? Alice qui dit ça ? Certes, je ne l’ai rencontrée qu’aujourd’hui, m’enfin… Je dormais dans la même pièce, et je savais à peu près de quelle façon elle parlait. Et là, ben… C’était une sacrée nouveauté. Le ton froid qu’elle avait me donna des frissons qui parcoururent mon échine avec délice. Un éclat de rire tout à fait satisfait secoua mes épaules tandis que je finissais de me relever. Juste à temps pour voir petite Alice griffer violemment Michelin au visage. Je me mordis les lèvres de satisfaction, absolument heureuse de voir que cette petite fille (rien à foutre qu’elle ait presque mon âge et qu’elle ne soit pas exactement l’archétype d’une petite fille) savait se défendre seule. Puis quand le détenu porta la main au visage, pour constater de l’étendue des dégâts, un souvenir me revint.

---------------------------------

Je me jetai sur Anne et la griffai sauvagement au visage. Elle recula brutalement, horriblement surprise. Sa joue était en sang, je l’avais sérieusement blessée, et avais presque touché l’os de sa pommette. Elle avait le regard vide tandis que les deux flics me maîtrisaient en me plaquant au sol. Ma muselière sur le nez, le visage à moitié écrasé par terre et les bras coincés sous moi. L’un des deux policiers me releva et fit repasser mes poignets dans mon dos.

-J’vous avais dit qu’elle était tarée ! Bordel mais voilà !

Il me secoua violemment tandis que son collègue plus expérimenté me regardait avec mépris. Je grondai, pour la forme, et me débattis un peu. Celui qui tenait mes poignets fermement dans mon dos, en plus des menottes, me tira les bras de façon à me faire mal. Il ne m’aimait vraiment pas, lui, pas même le moindre petit bout d’ombre de sentiment de pitié. Que dalle. Mes bras me lancèrent douloureusement quand il tira et mon visage se tordit en une grimace de douleur, cependant rapidement remplacée par un gigantesque sourire et un rire assorti. Je me coulai contre lui et me mis à ronronner, les yeux clos et toujours le sourire aux lèvres. Il me repoussa et me menaça de me faire mal à nouveau si je recommençais. Je me mordis la lèvre inférieure et souris sous ma muselière.

-Oh, le grand méchant policier va me tirer dessus ? lui susurrai-je, tout à fait provocatrice.

Il rougit violemment de colère et me retourna une gifle retentissante. Le silence tomba sur le couloir qui menait vers les différentes salles de procès. Pendant ce temps, Anne gardait sa main plaquée sur sa joue, toujours abasourdie par mes actes. Un fin filet de sang ruisselait entre ses doigts et tachait ses vêtements.

---------------------------------

-Cette fois c’est assez. Ta pote et toi vous allez me le payer.

Je me concentrai, fis attention à la moindre variation dans sa physionomie, surveillai chacun de ses mouvements, et m’accroupis au sol. A nouveau, petit défaut (au goût des autres) que j’avais presque réussi à corriger (toujours selon les autres), mon regard extrêmement fuyant me servir de salut. Je remarquai une machine à laver qui avait presque fini de tourner. Encore une ou deux minutes, d’après ce qu’elle indiquait. Il s’agissait de maîtriser Michelin, maintenant, même seulement deux minutes. C’était vachement long en fait deux minutes… Surtout avec lui. Quelles étaient nos options ? Là, dans l’immédiat, et sans muselière, je pouvais tenter de le mordre et de lui arracher suffisamment de chair pour qu’il nous foute la paix, du moins jusqu’à ce qu’on l’ait tué. Alors je bondis. Non pas directement sur lui comme il s’y attendait quand il m’avait vue tomber par terre, mais d’abord sur le plateau d’une des machines à laver avant de lui sauter dessus, pour de vrai cette fois. J’atterris sur son épaule, pas exactement devant lui et plantai mes dents dans son cou. Pas assez fort pour l’égorger et le tuer, mais assez pour le distraire.

J’ignorais si petite Alice aurait la même idée que moi, mais il me semblait que ce serait assez amusant de réussir à fourrer Michelin dans le tambour d’une machine. Je lâchai prise sur son cou quand il commença à me hurler de douleur dans les oreilles. Je plaquai mes mains contre elles pour me protéger un minimum. Sa main se referma sur mes cheveux et me tira en arrière. Il écumait de rage, un abondant flot de sang s’écoulant de sa gorge. Mine de rien, j’avais mordu plutôt fort… Il posa sa main contre la plaie en forme de demi-lune et endigua un peu le flux de sang. Une intense fierté me submergea pendant que je me frottai la tête avec une grimace de douleur. Je me relevai et jetai un coup d’œil à petite Alice, qui avait toujours l’air d’être dans une phase d’insensibilité et de Némésis. Enfin, Némésis… Disons qu’elle était l’opposé d’elle-même. Je m’approchai d’elle pendant que Michelin s’efforçait de contenir sa douleur.

-Alice, je sais pas si tu as eu l’idée, mais au cas où, je le dis. Essaie de l’assommer, le temps qu’on le coince dans une machine. Attention !

J’attrapai Alice par les épaules et plongeai pour éviter le coup de poing de Michelin. Nous atterrîmes sur le béton et je m’égratignai un peu le coude. Je me redressai et me jetai à nouveau sur notre proie pour continuer à l’affaiblir et laisser le temps à ma coloc’ de virer le contenu d’une machine ou de chercher de quoi défoncer sa gueule au détenu.



[Pour le passage du flashback, il y a ce qui a précédé dans le RP avec Blanche, à la bibliothèque Very Happy]


Dernière édition par Angélique Loiseau le Sam 2 Aoû - 12:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeJeu 31 Juil - 23:32

Le voir souffrir me dérangeais. Je n'aime pas voir les gens souffrir, même s'ils le méritent. Cependant, cela ne me gêne pas. Le nombre de fois où j'ai souffert, le nombre de fois où j'ai hurlé et où, en retour, je n'ai eu que des moqueries. Pourquoi moi ? Pourquoi pas. Une seule différence peut vous écarter des autres. Et là, la gentillesse ne vous sert à rien. Les autres vous écrasent. Vous ne pouvez plus rien faire à part fuir. Me battre vous dites ? A cinq ans, vous pensez à vous battre ? Et à sept ? A dix ? Pensez-vous à vous battre lorsque vous avez un caractère pacifique ? Pensez-vous à vous battre quand tout le monde dit que c'est de votre faute ?

---

Courir. Ne pas s'arrêter. Cours. Plus vite. Sème-les. Vite. Encore un peu.
Cache-toi. Ne bouge plus. Cache ta respiration. Prie.

Je faisais juste mes devoirs...Je ne dérangeais personne... Alors pourquoi ?...Pourquoi ils sont venus avec un couteau ?... Pourquoi ils ont fait voler mes affaires dans ma chambre ?... Pourquoi ils disaient que je devais mourir ?... Qu'est-ce que j'ai fait ?... Pourquoi moi ?...

« Alice...tu devrais arrêter de te cacher sorcière. A moins que tu ne veuille avoir le meurtre de ce chiot sur la conscience ! »


Je ne pouvais pas rester cachée. Je refusais que ce chiot souffre à ma place. Déjà que les professeurs disaient que je leur causais trop de soucis, je ne voulais pas que quelqu'un d'autre, même si ce n'est pas un humain, souffre par ma faute. Alors je suis sortie, et ils m'ont attrapée. Rabaissée, les bras tordus dans le dos.

« Tu es une idiote Alice ! Tu es sortie pour ce chiot ?! HAHAHAHA ! Puisque tu voulais que ce chiot vive ! »

C'est là, ou vous sentez vos agissements inutiles. Là, où vous perdez espoir. Là où vous voyez la personne que vous auriez pu sauver se faire éventrer devant vous. Et ici, le chiot. Le sang atteignait mon visage. Je ne savais plus quoi faire. Mes jambes ne me répondaient plus, mes mains non plus. Non. Plus rien ne répondais. Pas même moi. Je sentis le sol froid sur mes genoux, en plus du sang qui avait giclé. Le mien ne tarda pas non plus à gicler. Les bras écartés, je me taisais. Autre chose de froid, la lame. La lame d'un couteau qui vous entaille le dos et votre tête tenue par les cheveux pour éviter de vous débattre trop. Me débattre ? Pour quoi faire ? A quoi je sers ? Qui je suis ? Où je vais ?

"Pour vivre. A rien, puisque tu n'es pas un objet. Tu es un ange, et tu vas aller au paradis."

Le paradis ?... Qu'est-ce que c'est ?... Et un ange ?... C'est quoi un ange ?...

---

Je reprenais légèrement mes esprits. Je suis assez grande pour me battre. Alors je vais agir. Tenter de l'assommer, tu dis ? Il suffit de frapper au bon endroit. Regarde.
Je me préparais et attendais qu'il s'approche petit à petit de la machine à laver. C'est ça appuie toi sur le rebord et ne bouge plus. Je m'avançais doucement. Il s'apprêtait à me frapper, mais mon coup le calma rapidement. Droit dans les couilles. Tu glisses par terre, j'ouvre la machine à laver. Tu tentes de te relever, je te ferme le clapet de la machine au nez. Tu te décales, mais laisse tes doigts, je te les coince. Tu dois avoir mal. Non ? Va y tente de te relever. Je t'attends. Deuxième coup à la figure. Là, tu tombes raide, et tu ne montres plus aucun signe de conscience, et je te domine. Ce n'est pas une scène irréaliste. Il suffit juste de réfléchir, et d'agir au bon moment. Si vous paniquez, tout peut aller très vite, et pas forcément en votre faveur.

Michelin, c'est ça ? Ta tombe...non pas besoin de cercueil. Juste d'un bocal. Je pense que le fossoyeur aura moins de travail avec toi. Par contre, il en mettra du temps avant de te décoller du tambour de la machine à laver.
Je fixais Angélique.

« Tu voulais que je tente de l'assommer, c'est ça ? »
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeDim 3 Aoû - 18:34

Je lâchai Michelin dont la poigne commençait à me faire beaucoup souffrir et reculai un peu. Juste à temps pour voir Alice se dresser devant lui. Oulà, quelque chose avait changé dans ses yeux. Ils étaient froids, bien plus que tout à l’heure, où déjà elle m’impressionnait en répliquant une injure à l’égard du gigantesque détenu. Un très long frisson glissa le long de mon dos, me donna la chair de poule. La façon dont elle le mit K.O fit pétiller mon regard, et à mesure que Michelin s’inclinait devant elle, le rire que je tâchais de retenir de toutes mes forces finit par se faire entendre.

A la fin, Michelin était étendu sur le sol, inerte, et je regardais Alice d’un œil tout nouveau. Certes, déjà auparavant je la tenais en haute estime pour réussir à survivre ici, mais maintenant, cette estime atteignait des sommets. Quelque part pourtant, une partie de moi râlait. Je n’avais besoin de l’aide de personne pour zigouiller Michelin. C’était idiot, puisque preuve était faite que j’avais failli être vaincue et que j’en étais arrivée, en mon for intérieur, à appeler petite Alice à l’aide. Ma coloc’ me fixait avec un regard de tueuse assez flippant, sachant que quelques minutes auparavant elle balbutiait et se gênait pour un rien. Bipolaire à ce point, c’est vraiment problématique. J’espère au moins qu’elle se souvient de ce qu’elle fait quand elle change de phase, sinon, en plus d’être problématique, ça doit être chiant…

-Tu voulais que je tente de l’assommer, c’est ça ?

Je frissonnai et laissai mes lèvres dessiner un sourire profondément joyeux. Joyeux, mais malveillant à la fois. Un truc étrange difficile à décrire. Je me sentais toute bizarre… J’avais beau préférer les hommes (c’était un truc instinctif, parce que physiquement ils étaient plus puissants que les femmes), si Alice pouvait me cogner comme ça, je crois que je serais capable de faire une exception. Je secouai la tête pour chasser mes pensées et me reportai sur la scène présente. Enfin… J’essayai. Parce que le ton et les paroles de ma coloc’ me hérissaient la nuque et m’empêchaient de me concentrer.

-Euh… Ben… C’est très bien comme ça aussi.

Au sol, Michelin geignit un peu avant de sombrer plus profondément dans l’inconscience. Je n’étais pas sadique par nature, mais lui faire du mal à lui ne me dérangeait pas plus que ça. La façon dont elle l’avait expédié au pays des songes m’avait complètement fascinée, et les marques rouges des coups qu’elle avait administrés commençant tout juste à s’effacer, je me penchai pour les observer de plus près. Attraction morbide, fascination morbide, certes. Mais c’était pas tous les jours qu’on pouvait examiner un type de son gabarit sans risquer sa peau, et encore moins souvent qu’on les trouvait hors d’état de nuire. Découvrant une fine coupure sur l’arête de son nez, je m’approchai et passai mon doigt sur la seule goutte de sang qui y perlait, puis portai mon index à mon bouche pour le suçoter. Pas de doute, il avait un sale goût. Un comme je n’en n’avais goûté qu’une fois et que je n’avais pas été pressée de retrouver. Je grimaçai. La dernière fois, où je lui avais enlevé un bout de bras, je n’avais pas pris le temps de savourer son sang qui pourtant emplissait ma bouche, trop pressée de lui fausser compagnie.

Je me sentais complètement écrasée, pour une fois. Pas la moindre envie de me rebeller et de provoquer les gens, juste de me taire et de me soumettre. Comment j’allais faire ensuite ? Allais-je la considérer comme un Maître ? Ou continuerais-je à la regarder comme la Alice que j’avais connue avant cet incident ? Trop de questions, et pas la moindre réponse en perspective. Ce n’était pas que je manque de courage pour en venir à parler, mais mes réactions étaient trop imprévisibles. Je ne savais pas comment faire. En fait, j’étais perdue. Dans un premier temps j’avais voulu éclater de rire et devenir l’espèce de psychopathe que tout le monde m’accusait d’être. Puis j’avais réfléchi cinq secondes et je m’étais dit que ce n’était même pas envisageable.

Je baissai les yeux, pris une profonde inspiration et me lançai.

-Je l’enferme moi-même, ou à toi l’honneur ? chuchotai-je.

Bon sang ! Je me giflai mentalement et repris un peu plus fort, et plus assurée également :

-Tu veux le mettre dedans ou je m’en charge ?
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Lady Alice
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeVen 5 Sep - 0:43

Mes mains se crispent sans que je sache vraiment pourquoi. Serait-ce le mot honneur qui produit cela ? L'honneur. L'honneur...
Un flash furtif me revenait. Mais quoi ? Qu'est-ce que je pouvais voir dans mon inconscient ? Et puis merde ! Rien à foutre !

Rien à foutre ? Est-ce que j'en avais vraiment rien à foutre ? Est-ce que mettre cet homme méritais vraiment ?... Mais putain bien sûr qu'il le mérite ! Un violeur de merde comme tous les autres ! Il doit crever ! Il le doit, il le doit, il le doit !
Mon regard s'intensifia. La haine me parcourait, incontrôlable et puissante. Ce personnage immonde va crever pour de bon.

- Viens m'aider.

Cela ne va pas être une mince affaire seule. Mais à deux, ça pourra le faire. Ça le fera. Il le faut. Je veux le voir en morceau, en bouillie, en pâté visqueux dégueulasse, n'importe comment, mais mort.
Avec L'aide d'Angélique, je mis Michelin dans la machine à laver. Ce gros poids allait enfin être propre...ou non. Il ne le sera jamais. Toujours sale de ses crimes. Sale de son propre sang souillé par le monstre qu'il est. C'est ça, un monstre. Un monstre comme cette personne qui se disait mon père. Un lâche comme cette personne qui se disait ma mère et qui me laissait agoniser et qui empirer mon état. Je les déteste tous. Tous autant qu'ils sont !

Je réglais la machine au max puis posai ma main sur le bouton « Start » de la machine à laver. Puis...un sifflement sourd dans ma tête.

...arrêtez...arrêtez-moi...quelqu'un...Noah...

C'est quoi ça ?...C'est moi ? Non. Moi je suis là, personne n'est moi. Moi...je suis moi...pas de monsieur corbeau...pas d'Alice ! RIEN !
Je mis la machine à laver en marche. Au bout de quelques minutes, l'eau de teinta de rouge. Et se rouge devenais de plus en plus écarlate. Un sifflement plus fort retentit.

Arrête ça ! Je ne suis pas ta fille ! Je ne suis pas Alice ! Je suis moi ! Moi moi MOI !

Un écran noir...juste un écran noir...et monsieur corbeau au-dessus de moi. Il avait...une forme différente...plus humaine ? Qui êtes-vous ?... Vous n'êtes pas monsieur corbeau...laissez-moi...

" Chut...calme...si tu ne veux plus me considérer comme monsieur corbeau cela m'est égal... je viens juste t'annoncer que tu es parfaite maintenant... Mon petit ange... "

Parfaite ?...Comment ç...
Première image : le rouge. Deuxième image : un crime.

" Tu le vois ? C'est ton œuvre Alice ! Et elle est largement plus belle que les miennes ! La tienne est parfaite PARFAITE ! "

Non...j'ai jamais fait ça...vous mentez...ce n'était pas moi...ce n'était pas moi !

" Il est vrai que je t'ai un peu trop gardée en mode furie...mais se fut un plaisir d'avoir fusionner avec toi un si long instant ! Je n'oublierais jamais cet instant ! "

Fusionner ?... Quel instant ?...

" Tu te souviens de ton choix ? Aider ton amie ou rester là sans rien faire ? Tu as choisi de l'aider...je t'ai accordé mon aide. En échange...je me suis permis un petit quelque chose... Le sens-tu ? Remarque...tu étais endormie... "

Je n'ai pas pu me retenir. Je suis tombée a genoux et j'ai vomit...encore faudrait-il que j'ai quelque chose dans l'estomac. Le tout me brulait la gorge. Cette Douleur, cette sensation. Ça recommençait. Et comme Papa...monsieur corbeau était devenu fou.

" A quoi penses-tu ? Ce n'est pas grave de tuer quelqu'un "

- ARRETEZ ! JE N'AI TUÉ PERSONNE !

" Pourtant c'est fait...grâce à moi Alice tu es parfaite tu te rends compte ?! Grâce à moi tu as tué ! Tu as connu ce doux plaisir ! "

- JE N'AI TUER PERSONNE !!!

Mes ongles se plantèrent un peu plus dans mon cuir chevelu, et du sang commençait à couler le long de mes doigts. Panique stress angoisse. Je n'arrivais plus à réfléchir posément. Je ne me souvenais pas avoir tuer...et pourtant...je me souviens d'avoir senti de la haine... Mais ce n'était ni moi...ni monsieur corbeau... « Fusionner »...c'était nous...mélangés...un hybride...une chimère...un monstre...
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MessageSujet: Re: Cercle dans la laverie   Cercle dans la laverie Icon_minitimeMar 9 Sep - 17:47

Alice et moi réussîmes finalement à coincer le corps imposant de Michelin dans l’une des machines à laver de la prison. Elle referma la porte de la machine et je m’écartai, dans un semblant de crainte. Oui, c’était ça, de la crainte. Une crainte mesurée et bien inférieure à une vraie peur, mais une crainte qui couvait, là, cachée entre deux éclats de sentiments. Pendant qu’elle réglait le programme, je regardais Michelin, engoncé dans cette boîte cylindrique en métal. Dans quelques secondes, ils serait mort, et moi, j’aurais perdu une chance de me trouver un maître. Je m’accroupis devant la vitre déformante de la porte. Très vite, le mouvement circulaire m’apaisa, en même temps que mon regard suivait un point tournoyant derrière le plastique qui me séparait de Michelin.

Alice restait stoïque à côté de moi, à fixer un point devant elle, sans le moindre intérêt pour sa victime. La nôtre. Mourir noyé de la sorte me semble un sort horrible. Je me sentais soudainement terriblement bien, consumée par l’adrénaline qui courait dans mes veines. J’avais envie de pleurer et de rire à la fois. Pleurer parce que, quelque part, j’aimais beaucoup Michelin, qui arrivait à m’effrayer, me sentir petite et fragile comme de la porcelaine. Rire parce que j’avais gagné, j’avais montré que je n’étais pas encore dressée. Accroupie devant la machine à laver, je me contentais de contempler le Cercle dans la Laverie.

A côté de moi, Alice se mit à trembler, d’abord si doucement que je ne m’en rendis pas compte tout de suite, puis de plus en plus violemment, comme si elle luttait contre elle-même. Elle finit par tomber à genoux et à vomir ce qu’elle avait sur l’estomac. Pas grand chose, surtout de la bile. Je la soutiens, tout en me maintenant loin de la flaque malodorante. C’est de voir le corps de Michelin dans cet état qui la chamboule autant ? En effet, c’est pas très ragoûtant, y a du sang partout dans l’eau de la machine, dû à la blessure que nous lui avions infligée au bras en le mordant tour à tour. On entendait un bruit étouffé, comme un hurlement de terreur et de douleur à la fois. Probablement Michelin qui essayait de se faire entendre, vu qu’il était en train de mourir à petit feu… euh, à petite eau ! Ah, je suis hilarante, n’est-ce pas ? Non, plus sérieusement, il fallait vraiment que je songe à arrêter mes jeux de mots à la con.

-Calme-toi, Alice, calme-toi… Tout va bien…

Je frottai son dos énergiquement, dans l’espoir de lui rendre sa lucidité. Elle avait les yeux fous et tremblait de tous ses membres. Je sursautai et m’écartai d’elle d’un bond quand elle me hurla dans les oreilles.

-ARRÊTEZ ! JE N’AI TUE PERSONNE !

Elle secouait la tête et paraissait enfermée dans son monde, rien qu’à elle. Je n’osais pas m’approcher trop, de peur qu’elle ne s’en prenne à moi. Elle m’avait l’air d’être redevenue la petite Alice fragile et timide, un peu volubile que j’avais rencontrée dans noter cellule. La Alice qui me vouvoyait par politesse là où nous étions d’âges si proches. A ceci près que là, eh ben… Elle était vachement plus paniquée.

-JE N’AI TUE PERSONNE !

La tête entre les mains, elle se crispait sur son cuir chevelu au point de s’en faire saigner, probablement, les ongles plantés dans sa chair. Quelques perles de sang confirmèrent ma pensée et je me précipitai sur elle pour lui attraper les poignets. Je détestais et adorais ça la fois, quand on me le faisait, et je savais ce qu’on pouvait ressentir quand on nous tenait de la sorte. Je m’arrangeai pour planter mon regard dans le sien, essayer de la sortir de sa crise. Visiblement, quelque chose l’avait poussée à commettre ce meurtre, et son moi conscient se refusait à croire que son moi sub/inconscient avait tué. Tout un problème de psychologie, et j’étais pas douée pour ça.

-Alice… Alice, regarde-moi.

J’hésitais à la gifler. Parfois, un coup aidait à reprendre pied, parfois, il nous faisait sombrer, au contraire. J’avais conscience de ne pas être exactement un modèle de santé mentale, je savais aussi qu’il m’était extrêmement simple de péter un câble et de rire toute seule dans mon coin, à me balancer d’avant en arrière, jusqu’à ce que je m’endorme, épuisée. Ou de me battre jusqu’à la mort simplement pour rire, ce qui n’était pas tout à fait un exemple à suivre. J’étais donc plus à même que d’autres de savoir où se situe la limite entre ce qu’on qualifie communément de folie et le bon côté, celui qui ne nous pousse pas à commettre des actes qui nous excluent de la société.

Je me surprenais à penser de façon si claire à ce que je trouvais ordinairement niais dans la bouche des psys et autres spécialistes… C’était… Dépaysant, dirons-nous. Pendant que j’essayais de la raisonner, de la faire arrêter ses protestations, j’entendais des bruits de pas précipités. Les deux gardiens que nous avions laissés derrière nous avaient dû finir par se relever, panser leurs blessures, sommaires au demeurant, et alerter des renforts. Je secouai Alice une dernière fois, espérant qu’elle allait reprendre conscience de son environnement avant l’arrivée des gardiens. Inutile. Elle restait prostrée dans son angoisse. Alors je pris une décision. La première décision altruiste de toute ma vie, et probablement la seule.

Je me plantai devant les quatre gardiens, la mine résolue, et me peignis un air satisfait sur le visage. Je devais leur faire croire que c’était moi et moi seule qui avais tué Michelin. Pas Alice. Le premier qui entra, celui que j’avais blessé en le mordant, et en me voyant, grogna une insulte à mon égard avant de me retourner une claque retentissante. Je reculai de quelques pas pendant que deux autres gardiens se chargeaient de me menotter et de me remettre ma muselière. Je grognai et me débattis, donnant des coups de pieds dans tous les sens tout en sentant leurs mains me maintenir immobile, bien plus forts que moi qu’ils étaient. Le premier gardien s’approcha d’Alice et l’empoigna par le bras, avec dans l’idée qu’elle avait participé au meurtre.

-Laisse-la tranquille. On ne touche pas à mes proies, lançai-je.

Et mon cœur saignait à ces mots. Je ne la considérais absolument pas comme une cible, mais si je voulais que le gardien l’exclue des gens à punir pour la mort de Michelin, je devais en passer par là. Il se tourna vers moi, ses doigts toujours refermés brutalement autour du bras d’Alice. Je grondai sous ma muselière, profondément enragée. Je devais paraître hors de moi, leur faire croire qu’ils venaient de m’empêcher de commettre un double homicide afin qu’ils laissent ma coloc’ tranquille. D’ailleurs, ça fonctionna. Le gardien qui s’occupait d’Alice la regarda et constata qu’elle n’était pas dans son assiette. Probablement qu’il allait l’envoyer à l’infirmerie, et moi… Moi j’allais probablement écoper de plusieurs jours en isolement, d’un rallongement de ma peine et de nombreuses brimades.

Pourtant, j’étais apaisée. Pour la première fois de ma vie, j’avais fait une vraie bonne action, j’avais été altruiste, j’avais laissé de côté mon bien-être personnel pour laisser passer d’abord celui de quelqu’un d’autre. Je ne devais toutefois toujours pas me laisser aller à ma satisfaction, il fallait que les trois derniers gardiens pensent encore que je voulais la tuer. Je grognai et me jetai en avant, me pris une autre gifle, puis un coup de genou. Sonnée, je me contentai de me laisser entraîner jusqu’à la salle d’isolement. Elle était différente de celle où j’avais rencontré Luckas, et donc vide de lampe à pile. Envahie par une soudaine peur, je psalmodiai mon rouge et mon noir en me débattant comme une furie, insensible aux coups qui me pleuvaient dessus pour me calmer.

Et je me retrouvai à nouveau jetée comme un sac dans la pièce vide et froide. L’un des gardes, au sourire narquois, fier de sa supériorité, attacha mes poignets avec les menottes déjà fixées au mur de la salle. Celle-ci aussi était capitonnée, quand bien même elle soit différente de la première. Quelque part, j’enrageais, et ailleurs, tout au fond de moi, j’étais heureuse. J’étais tout le temps en train de ressentir des couples antithétiques. Toujours. Dans ce qui me plaisait tout comme dans ce qui me déplaisait.

Toujours.
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