J'ai toujours détesté cette salle. Oh, je ne dis pas que je ne m'entretiens pas mais je répugne toujours à venir ici. Cette odeur de sueur, cette propension aux meurtres, tout ça. Et un autre meurtre. Au vu de la disposition, il pourrait être apparenté à l'autre. Qui s'obstine à tuer sans raison ? Encore un rapport pour bibi. La directrice soupire et me regarde en biais, comme si tout était de ma faute. Je ne suis ni le directeur, ni le chef des gardiens, moi. Tout ce que je fais c'est engager le personnel et accepter les détenus. Je n'y suis pour rien dans ce carnage. Heureusement, ce macchabée est moins dégoûtant que l'autre. A part ces yeux exorbités et ce masque de terreur figé sur son visage froid et rigide.

« Vous savez ce que vous avez à faire. »

Oh sa voix me hérisse. Je me tourne vers les gardiens qui ont découvert le corps.

« Établissez un périmètre et assurez vous que personne n'entre avant les détenus chargés de l'affaire. »

Qu'est-ce que j'ai fait au ciel … ?

- - - -

Rapport # 111316524
Armin Mead, responsable des relations publiques 
DearDeath Jail

Un deuxième cadavre a été retrouvé quatre jours après le premier, étranglé avec une haltère. On pense que c'est le même tueur. Son nez est bouché de suie. Ce corps est celui de Keith Whitmore, gardien depuis six ans à la prison de DearDeath.
Cheveux châtains, yeux verts, lunettes rectangulaires, un mètre quatre vingt neuf, quatre vingt quinze kilos, trente deux ans.
Divorcé et père d'une fille de sept ans. Père et mère morts dans un accident de voiture lorsqu'il était enfant. Élevé à l'orphelinat St Helena à Cambridge.
Encore une fois, la disposition de la pièce semble avoir été pensée par le meurtrier.

- - - -

« Une bible dis-tu? »

Qu'est-ce que ça fait là ? Est-ce que ce serait bien lui ? Mais non, il ne se mouille jamais pour un meurtre. Est-ce qu'il aurait hypnotisé quelqu'un ces temps ci ? Un cheveu bleu, oui ça lui ressemble mais je n'ai vu personne aux cheveux bleus dans les alentours. Il logerait au village ? Je ne comprends plus rien … Ah …

- - - -

Un deuxième meurtre a eu lieu. En salle de musculation, cette fois. La victime est encore un membre du personnel, mais aujourd'hui ce n'est pas un infirmier, mais un membre du corps armé de la prison. Un gardien donc, jamais adressé la parole. Je ne sais pas ce qu'il pensait de moi, surement comme les autres. Bref, là n'est pas la question. Tué d'une manière différente, crime différent. Malgré tout, l'hypothèse que ça soit le même meurtrier est à la limite de la confirmation. Enfin...je garde cette idée à l'état d'hypothèse. Ils sont peut-être deux, trois, quatre.. Tout un groupe à tuer.

Un autre détail attire mon attention. Un autre orphelin. Une coïncidence ou...? Pourtant, les deux orphelinats se trouvent dans deux pays séparés par un océan. Mais, deux meurtres, deux orphelins, deux membres du personnel. Il doit bien y avoir un rapport quelque part. Peut-être même avec la bible, ou plutôt l'Évangile dont l'aumônier m'a expliqué certaine base. Je ne savais pas encore comment considérer mon indice dans cette enquête. Un avertissement, le début d'une série de meurtre. Ou alors, l'enfance, c'est le début de la vie. On est orphelin au début de sa vie. Mais dans ces deux types d'orphelins, il y avait une évolution. Le premier n'avait jamais connu ses parents, le deuxième oui. Y a-t-il un rapport entre tout cela ?

Le commencement...Mais il faut bien que cette série de meurtres est une fin ? Il faut que j'arrive à comprendre la logique de se meurtrier. Pour seuls moyens, il me faut me rendre sur place. Il me semble que quelqu'un à pris une photo de la première scène de crime. J'espère que cela sera le cas pour la deuxième. Cela pourrait servir à comparer les deux meurtres et comprendre la fin du rapport de ce cher Armin.

Je rentre dans la pièce, après avoir fait vérifier mon identité. Aucun des détenus enquêteur n'est encore présent. Je ne m'attarde pas sur le corps, quelqu'un d'autre le feras. Je cherche en premier un symbole qu'aurait pu écrire le meurtrier. D'ailleurs, pourquoi mettre de la suie dans son nez ? L'étouffement totalement ? C'est aussi quelque chose à réfléchir. Je lève les yeux au plafond, par simple réflexe et je rentre dans la petite salle du fond, celle qui sert à stocker le matériel et qui sert aussi de vestiaire par la même occasion à certains membres du personnel. Comment on allume la lumière ici ?

OMBRAGE SADWOOD, félicitations, vous avez trouvé un indice.

Au plafond, en lettre de sang, le meurtrier a formé un autre cercle. Cela semble être sa signature.

Pour information, l'interrupteur est sur votre gauche. De rien.

Depuis le meurtre sur lequel j'avais enquêté, si on peut appeler « enquêter » le fait de fouiller une pièce, je n'avais pas quitté ma cellule. Personne ne l'avait quittée, sa cellule. Les gardiens étaient sur le qui-vive et l'autre jour, un mec qui avait osé cracher à la gueule de l'un d'eux s'était pris une balle en pleine tête. Ouais, c'était violent. Je refrénais mes ardeurs. Même moi je n'étais pas si inconscient.
Le Guide ne m'aidait pas beaucoup. Quand je lui avais parlé de la bible retrouvée par la fille aux cheveux multicolores et avec un œil en moins (comme ce bâtard d'Ulrick), il s'était contenté de répéter ma question. Avec beaucoup plus d'élégance, quand même, parce qu'il était le Guide. Comme il semblait de mauvaise humeur, je n'avais pas poussé le bouchon et devais donc me contenter de ce fil bleu. Je l'avais retourné dans tous les sens, cherchant à savoir si oui ou non il venait d'une perruque. Et puis, j'avais scruté les gens qui passaient devant ma cellule ces derniers jours. Mais rien, pas de cheveu bleu à part la fille borgne.

Cette fille n'avait pas non plus vraiment répondu à sa question. Pourquoi les gens ne pouvaient jamais répondre simplement par « oui » ou « non ». Je n'avais pas vraiment tout compris à ce qu'elle m'avait dit sur le coup et il m'avait fallu près de vingt quatre heures pour traduire.
Elle ne disait pas qu'elle n'était pas le coupable, mais pas le contraire non plus. En fait, quand j'y repensais, elle ne semblait pas bien sûre d'elle. Comme si ça ne la gênait pas trop de découvrir après coup qu'elle était le tueur. Mais elle devait bien le savoir, non ? … Je posai mon regard sur Monsieur Gantley, plongé dans une profonde réflexion. Hum... Mais là encore, une impasse. Il n'était pas le responsable, pourquoi me l'aurait il caché sinon ? Et personne d'autre n'avait ses pouvoirs incroyables qui lui permettaient de faire croire des choses à des gens.
Je plongeai ma tête dans mes mains, me tirant les cheveux. Ce cheveu me faisait des nœuds au cerveau ! Ce qui était assez drôle, de la part d'un cheval, heu, d'un cheveu. Je finis par remettre l'indice dans ma poche. Je n'arriverai à rien sans un nouvel indice. Et pour qu'il y ait un nouvel indice...


On me fis sortir au bout de quatre jours. Un autre meurtre, un autre indice ! Cette fois, les réjouissances se passent dans la salle de musculation. Je n'y ai jamais mis les pieds qu'une seule fois, pour repartir aussitôt après. Rien ne valait une course à l'extérieur.
Comme pour l'autre fois, je me rapprochai du cadavre, les pieds chaussés de plastique et les mains gantées. Avec ma nouvelle perspective, je vois la fille borgne dans une pièce adjacente. Elle enquête vraiment dessus alors ! Mais Neil Cian est absent, lui. Bon. Tant mieux, j'en ai marre de me retenir.

Je m'accroupis à côté du corps et remarque tout de suite plusieurs choses. D'abord, c'était un gardien. Il devait vraiment mériter de crever ! Encore un bon à rien. Finalement, le Guide était peut être derrière tout ça... Ensuite, il y avait cette marque sur sa gorge. Rouge, longiligne. On avait dû l'étrangler avec un truc. Encore une fois, je me dis que le meurtrier n'était pas super. Au moins, cette fois, il avait été efficace, mais il aurait pu être encore plus rapide.
La troisième chose que je remarquai me fit frémir d'horreur et ma bouche s'ouvrit dans une moue désespérée. Il avait de la suie dans le nez ! Des larmes se mirent à dévaler sur mes joues quand je compris la folie de ce tueur ! Non, ça ne pouvait pas être Monsieur Gantley ! Monsieur Gantley n'aurait jamais fait une chose pareille ! Il n'aurait pas tué le Père Noël !

Mes sanglots calmés, j'avais retrouvé une nouvelle vitalité. J'étais déterminé à retrouver le mec qui avait osé s'en prendre au Père Noël. Oh, ça oui ! D'abord, fouiller le corps.
Contrairement à la dernière fois, je passai d'abord au peigne fin les alentours du cadavre, à quatre pattes, tâtonnant sur le sol. Et puis, je fouillai les poches de l'uniforme de gardien. Quand même, je n'aurai jamais imaginé que le Père Noël puisse être en réalité un gardien de DearDeath, ou le contraire. Peut être qu'il était venu faire la liste de ceux qui méritaient des cadeaux cette année. Pauvre Père Noël !

ABEL BONE, félicitations, vous avez trouvé deux indices.

A coté du corps se trouve une Bible dont il reste une seule page faisant partie de l'évangile de St Marc dont une phrase est entourée du sang de la victime « Il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas. »

Dans la poche droite du pantalon de la victime se trouve une liste de détenus:

NEIL CIAN, félicitations, vous avez trouvé un indice.

Une haltère est jetée dans un coin et recouverte de chaux, comme si on avait voulu cacher du sang ou des empreintes.

Encore une lettre de sang. Encore un cercle. Quel était le lien ? Un zéro ou un "o"? Ou alors il tenter de former un mot un nous donnant des lettres au hasard. Ou encore, c'est une simple signature non réfléchie, car le meurtrier est peut-être quelqu'un n'a pas autant de réflexion pour commettre une série de crimes. Oui, une série. Car si, nous ne trouvons pas le meurtrier à la fin de cette recherche, un autre meurtre aura lieu. J'en suis certaine.

Attendez une minute. En lettre de sang ? Je ressors de la petite pièce obscure pour observer de loin le cadavre ou était déjà agenouillé le petit détenu aux cheveux blancs qui m'avait parlé la dernière fois. D'ailleurs, Gantley lui avait-il fourni des informations supplémentaires ? Au vu de son dossier, je pense que sa réflexion sur cette affaire peut nous être utile. Enfin, je me trompe peut-être. Et si c'était lui le meurtrier... Alors, ce gamin serait complice. Je ne sais pas.. Comme je le pensais, le cadavre n'a aucune trace de sang. Comment le meurtrier avait-il tracé ses lettres ? À la peinture rouge, ou avec son propre sang... Ou il y a un autre cadavre dans cette affaire ?

Alors que Neil entre dans un vacarme assourdissant, je reste à contempler l'écriture du plafond. Et si ce n'était pas du sang ? Et si ce n'était pas une lettre ? Ni même un chiffre ? Alors qu'est-ce que cela peut-être ? Un symbole ancien ? Un cercle... Deux crimes, deux cercles. Cette signature me torture l'esprit. Pourquoi ? Peut-être que je cherche trop, je vois trop de complications là où c'est simple..je... Réfléchis Ombrage, réfléchis. Qu'est-ce que cela peut bien représenter. Et puis, est-ce vraiment du sang ? Je regarde autour de moi et cherche une chaise. Je la place ensuite au-dessous de ma trouvaille et monte dessus. Je regarde la signature de plus près. C'est bien du sang... Mais d'où vient-il ? Ce cadavre n'a aucune plaie... Le meurtrier aurait fait lui-même couler son sang ? Une blessure... Il doit être blessé !

Je redescends et range la chaise à la place où je l'ai prise. Je retourne dans la petite salle, cherchant l'interrupteur. Je finis par tomber dessus et la lumière fut. Enfin, je me mis à fouiller la pièce, espérant trouvée quelque chose d'utile à ma recherche de coupable. Je me demande pourquoi je me démenais autant pour une série de meurtres. Je n'étais même pas payé en heures supplémentaires.

Je sortis de là, et me dirigeai vers le détenu australien. J'avais besoin de savoir si Liam lui avait répondu.

"Est-ce que Liam t'a répondu ?"

Je suis victorieux ! Mes yeux tombent sur une bible, un peu cachée dans l'ombre d'un banc de musculation. Je reconnais la nature du bouquin à la petite croix gravée dans le cuir sur la première de couverture. Monsieur Gantley en a une du même genre. … Et si c'était la même. J'ai une boule au ventre en pensant de nouveau que ça peut être la sienne. J'ai d'ailleurs une furieuse envie de retourner en courant dans ma cellule pour fouiller ses affaires et vérifier qu'il a toujours la sienne, intacte. Comme le livre me paraît vraiment léger, même pour sa petite taille, je l'ouvre. Il n'y a qu'une seule page, qui tient par miracle à la colle de la tranche. Toutes les autres ont été arrachées. Putain, celui qui a fait ça est vraiment un acharné. Un cercle marron-rouge entoure une phrase. Je stoppe un peu sur la nature de « l'encre », persuadé que c'est du sang. Je renifle et hoche la tête. C'est bien du sang. La phrase dit : il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas. Assis sur mes talons, je la relis plusieurs fois. Oui... Ca me semble être une évidence. Il y a plein de gens que je ne connais pas ici. Mais non, ça doit vouloir dire autre chose. Je fais la moue et continue mon investigation, décidant de repousser la réflexion à plus tard.
Je met la main sur un papier, trouvé dans la poche du cadavre. Je le déplie et trouve une liste de noms. Ces noms me font blêmir et m'arrachent un sale frisson dans le dos. Putain. Qui a écrit ça ? La victime ou le tueur ? Mal à l'aise, je glisse le papier dans la bible et fourre le tout à l'intérieur de ma combinaison. Comme le cheveu, je préfère cacher ces indices aux gardiens qui nous surveillent. Je ne veux pas qu'on me les enlève ou qu'on remonte jusqu'à Monsieur Gantley. Au pire, si je découvre que c'est le Guide le coupable et que je veux lui éviter des ennuis, je pourrai faire accuser cette fille. … Mais non, le Guide me l'aurait dit. Et puis, le Père Noël quoi ! Non.

Avant de me redresser, j'entends une voix que je déteste déjà sans vraiment connaître son propriétaire. Je me hérisse et évite de le regarder, alors que je l'entends se rapprocher de moi. Je dois me contrôler, je ne peux pas provoquer une bagarre, ce serait débile. Pourquoi ? Parce que j'ai ma muselière et que je ne peux pas gagner. A quoi bon se lancer dans un combat qu'on va perdre ? Et puis, je dois innocenter Monsieur Gantley, faire sa fête au tueur du Père Noël et mériter ma dinde de fin d'année. Pas question de me voir décharger de l'affaire à cause de ce sale type que le Guide n'aime pas et donc moi aussi.
Je me relève et vois alors la fille se diriger vers moi. Et se planter devant moi. Je lève un peu la tête pour regarder son visage, avec son œil masqué. Sa mèche bleue me nargue. Et puis, j'ai une idée soudaine. Je la laisse quand même parler avant de la mettre en application.

« Heu... Il a dit « une bible, dis tu ? » Et j'en ai trouvé une autre ! »

Je lui montre la page unique que j'ai trouvé, en cachant la liste. Peut être qu'elle pourra me donner des réponses.
Après avoir ramassé la Bible, je tends le bras et arrache un de ses cheveux bleus avant de m'enfuir avec dans une autre partie de la salle de musculation. Je le glisse dans mon autre poche pour pas le confondre avec celui que j'ai trouvé sur le premier cadavre. Je comparerai les deux une fois de retour en cellule.

Je remarque que Neil Cian n'est pas très loin de moi et recule, grognant un peu. Je ne veux plus qu'il m'approche, sinon je ne répondrai plus de rien. Comme je suis à côté, j'inspecte le grand mur du fond, là où est accrochée une vieille horloge en mauvais état. Il y a peut être une trace du passage du tueur du Père Noël.

OMBRAGE SADWOOD, bravo vous avez trouvé deux indices.

Tous les miroirs des vestiaires ont été cassés.
Un évier est rempli d'eau pleine de sang. Apparemment quelque chose bouche le fond.

ABEL BONE, bravo, vous avez trouvé un indice.

Sur le mur du fond. Une barre tracée avec du sang. Peut-être un 1, peut-être un I majuscule ou un L minuscule.

La lumière s'allume, je me mets alors à fouiller la salle. Mon regard fut attiré par des éclats de verre au sol. Je m'accroupis et en pris un dans ma main. Dans le petit morceau de verre poli, je peux apercevoir mon reflet. Je m'observe quelques instants, perplexes. Le tueur, si c'est bien le tueur, à fracasser le miroir qui se trouvait ici. Je me relève, laissant tomber le morceau de miroir sur le sol. Je me retourne et porte mon attention sur un autre miroir brisé. L'auteur n'aimait vraiment pas son reflet, ou alors il avait une très forte de colère. Craignait-il que le miroir photographie son image ? Ça n'a aucun sens... Enfin, moi-même j'avais brisé l'un des miroirs avec toute l'imbécilité dont j'étais capable en frappant dedans. Je mettais bien abimé la main, mais depuis cela avait cicatrisé.

Je m'avance alors vers l'un des éviers ou une eau rougeâtre semble stagné. Du sang, ou du moins, une eau mélangée à du sang. C'est vraiment dégueulasse. Mais au moins cela répond à ma question, comment le tueur avait obtenu du sang pour tracer le cercle au plafond. Sois, il s'était blessé et avait nettoyé rapidement sa plaie...Mais pourquoi n'avait-il pas vidé l'eau ? Le meurtrier laisser beaucoup trop d'indices. Sois il était nouveau dans le domaine du crime, sois il tentait une manœuvre pour nous mettre sur la voix de quelques chose, sois il tentait de nous amener sur une fausse vérité. Je devais en parler à quelqu'un d'expérimenté. Mais d'abord, parlons à l'Australien.

Il répondit à ma question bizarrement. Il avait simplement répété sa question.. Puis, il me montra une nouvelle bible avec une nouvelle phrase entourée de sang. " Il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas. ". Deux bibles, deux phrases. Il devait y avoir un lien. Deux symboles identiques... Bientôt trois ? Alors que j'étais en pleine réflexion, le détenu rangea la bible et attrape l'un de mes cheveux. Je ne compris pas de suite. Puis enfin sa question de l'autre jour me revint en tête. Il avait trouvé un cheveu bleu.. Il me croyait vraiment coupable ?

Deux bibles, deux symboles, des miroirs, du sang. Il doit y avoir un lien. Il y a forcement un lien. Deux orphelins. Que tentait de dire le tueur ? Et pourquoi laissait-il autant d'indices derrière lui ? Cela n'avait aucun sens. Un manipulateur ? Je ne comprends pas... Essayons de nous mettre dans la tête du tueur. J'attire de l'attention, je cause deux meurtres. Je signe, je laisse des marques voyantes sur les lieux de mon crime...Pourquoi? Je n'arrive pas à comprendre... Mon regarde tombe alors sur Neil, a quatre pattes sur le sol, puis qui se relève près du cadavre. J'hésite... Mon cœur bat fort. Mes yeux atterrissent sur sa main. Et si j'étais le tueur ? Et si c'était moi ? Depuis quelques jours, depuis le jour de notre dispute, j'ai des trous de mémoire pas possibles. Après tout, tout m'accuse. Les miroirs brisés, je déteste mon reflet, le cercle peut très bien être un O, comme le début du nom de que je porte, le cheveu bleu...Et je ne me souviens de rien.. J'espère ne pas être accusé à tort.

Je prends alors mon courage à deux mains, et m'approche de lui. Je le fixe, je suis mal à l'aise...Je lui ai fait mal, et s'il ne veut pas répondre à mes questions.. Je le comprendrais. Mais, il n'y a que lui qui pourrait me répondre. Il est le seul tueur en série avec qui j'arrive à parler. Enfin, il était le seul... Maintenant peut-être que je ne peux plus parler à personne. Mais essayons ! C'est le meilleur moyen pour savoir !

"Neil...salut..je..j'ai quelques questions à te poser. Premièrement, je pense qu'on trouvera le tueur en coopérant. Acceptes-tu? Ensuite, je trouve que le tueur laisse beaucoup trop d'indice derrière lui...Je veux bien qu'il soit sale, mais il y a un minimum."

Je marque une pause, j'espère qu'il est du même avis que moi.

"J'ai trouvé deux marques identiques sur les lieux de meurtres. Une marque en forme de cercle. Un "O" ou un zéro. Je ne sais pas encore" Je pointe du doigt le plafond pour illustrer mes propos "Ensuite, j'ai une bible, avec une phrase religieuse entourée de sang. L'autre-là, vient d'en trouver une seconde. Il a aussi trouvé un cheveu bleu. J'ai conscience que pas mal des indices que j'énumère peuvent m'accuser. Si tu veux collaborer, suis-moi. Dans le local plus loin, il a des miroirs brisés et un évier rempli d'eau ensanglanté."

Je me détourne de lui. À lui de choisir, ou non. Je prends un risque en lui dévoilant mes trouvailles. Et si s'était lui le meurtrier ?

Me voici à nouveau dans l'évier. Je l'observe, et remarque qu'au fond il y a quelque chose. C'est bien ce que je me disais. Est-ce que cela a au moins un rapport avec le crime commit ici ? Je remonte la manche de ma veste et plonge la main dans l'eau souillée du liquide de vie qui parcourait les veines de quelqu'un.

NEIL CIAN, félicitations vous avez trouvé un indice.

Non, le nom du tueur n'y est pas noté, manque de bol, hein.
Sur le sol à coté du corps, il y a des traces de pas boueuses, pointure trente neuf.
Laissez donc cette suie en place, espèce de gros dégueulasse! C'est plein de muqueuses post mortem!
Non, il n'y a rien sous les ongles.  

OMBRAGE SADWOOD, félicitations vous avez trouvé deux indices.

Au fond de l’évier, un morceau d'uniforme de détenu bouchait l'eau. Ceci exclue presque le personnel de la liste des suspects.
Quand l'eau est vidée, on voit que le meurtrier a laissé un message en grattant l'émail de l’évier: "Hello =D".

Vous avez trouvé tous les indices. Il est temps de consommer vos questions, mes petits loups.

Je trouve quelque chose, sur le mur, là où je ne pensais pas dénicher quoique ce soit. Pourtant, c'est bien là. Une grande barre verticale, sans fioriture. Qu'est ce que ça représente ? Est ce que c'est juste un trip ? Je mémorise l'indice dans un coin de ma tête, décidant de l'analyser plus tard, comme cette bible, cette liste bizarre et les deux cheveux que j'ai dans ma poche.

Me retournant, je découvre la fille et Neil Cian en train de discuter. Je vois rouge. Ils échangent et disparaissent tous les deux dans une petite salle à côté. Je suis surpris de constater que je suis jaloux. Ca me rappelle des choses, des choses de quand j'étais petit. Okay, techniquement, je suis toujours petit. Mais je veux, dire quand j'étais un gosse ! A l'école, quand on choisissait les membres de l'équipe de sport. J'étais toujours choisi en dernier, à cause de mon physique particulier. Ouais, au collège et au lycée. Les mentalités s'arrangent pas vraiment avec l'âge, on dirait. Ben voilà, je me sentais tout pareil, exclu. Je déglutis pour refouler les larmes qui menaçaient de couler et me dirige vers la sortie de la salle, la tête basse. Je n'ai plus envie de chercher d'indice. Tous ceux que j'ai trouvés jusque là me déconcertent. J'ai l'impression que c'est Monsieur Gantley le tueur et je n'aime pas ça. Déjà parce que si c'est lui, ça veut dire qu'il s'attaque à n'importe qui. Ensuite, je devrai le dénoncer, sinon je serai privé de repas de Noël et si je le dénonce, il risque de finir très mal. Il est déjà consigné dans sa cellule. Tous les autres détenus aussi, mais lui en premier !

J'arrive à peine à la porte qu'une main vigoureuse me tire par la combinaison, au niveau de l'épaule, et me soulève légèrement du sol. Je grimace et me débat pour me décrocher. Réussissant, je trébuche en arrière et lève la tête vers le gardien qui s'amuse à me brutaliser.

« T'as trouvé un truc, hein ? Donne ! »

A contrecœur, je glisse la main à l'intérieur de ma combinaison et en retire la bible. Habilement, j'en extirpe le papier sur lequel est noté nos noms, à Monsieur Gantley, Rose et moi. Je le garde dans ma main quand je tends l'ouvrage presque vide au gardien. Il y jette un coup d’œil perplexe et le donne à un de ses collègues. Et puis, sans aucune douceur, il me traîne par le bras jusqu'à l'étage des cellules. Je ne résiste pas, parce que la seule personne que j'ai besoin de voir, maintenant, c'est le Guide.
Quand le gardien s'est éloigné, je le rejoins sur son lit et m'installe en tailleurs devant lui. Je sors la liste et la lui tend.

« C'est pas vous qui avez écrit ça, hein ? Hein ? Et puis, elle est où votre bible ? Vous l'avez toujours, non ? »

Je suis inquiet et je le fixe avec un espoir profond dans le regard. Je veux juste qu'il me sorte cette bible !


Quelques heures plus tard, sur mon propre lit, je sors les deux cheveux de ma poche. Je fais un nœud large avec celui que j'ai retrouvé sur le cadavre. Ca m'aidera à ne pas les confondre. Je les étale devant moi et les fixe, intensément, cherchant une différence quelconque. Epaisseur, couleur, ondulation. Je veux savoir si ce cheveu est à elle ! Quelque part, j'aimerai bien. Comme ça, Monsieur Gantley ne serait pas le tueur au Père Noël.

ABEL BONE, vous avez consommé votre question. Voici les lignes de textes correspondantes.

« Bien sur que non triple bêta ce n'est pas moi. Et ma bible est sous mon oreiller comme d'habitude, tu n'as qu'à regarder ! »

« C'est étrange … on dirait que tous les morts ont un lien avec moi. L'infirmier travaillait au sous sol et celui là enquêtait apparemment sur notre trio. »

« Prends toutes les précautions nécessaires pour rester en vie Abel. Et préviens Rose, je ne peux pas me permettre de vous perdre. »

« Et maintenant viens là, je vais te détendre. »

Quant aux cheveux : celui que vous avez retrouvé sur le cadavre est plus clair et plus lisse.

OMBRAGE SADWOOD, NEIL CIAN, vous avez encore votre question.

La voix de Neil sonne dans le silence pesant de l'arrière-salle. Il me dévoile ses propres indices alors qu'il aurait pu partir, gardant précieusement dans sa tête les détails que je lui avais donnés. Non, il est là, sur le pas de la porte et m'énumère comme je l'avais fait ce qu'il avait trouvé, conclu, déduit. Lui aussi me pense coupable... Moi-même, je doute de moi. Et mon amnésie passagère n'arrange pas les choses. J'ai toujours la main dans l'eau souillée, je l'écoute attentivement. Quand il repart, je reste un moment sans rien faire et analyse chacune de ses paroles.

J'attrape l'objet au fond de l'évier et l'eau commence à se vider. Adieu. Je tiens dans la main un bout de tissus, et plus précisément un bout d'uniforme de détenu. Enfin un indice qui ne va pas contre moi ! Comment a-t-il atterri là ? Alors que le blanc de l'évier et encore rosé par l'eau ensanglanté qu'il a contenu, je peux lire un message gratté dans l'émail du lavabo. "Hello" suivit d'un smiley. Il sait qu'on le cherche, il s'amuse, nous nargue. Je frappe du poing sur le mur, et l'un des gardes accourent surpris par le bruit. Où nous menons cette enquête? Je suis sur que l'on a raté quelque chose là bas, dans le premier meurtre.

Je range le bout de tissu trempé dans un sac en plastique adapté, puis sors de la salle pour remontait à l'étage dans ma chambre. Je prends une feuille et la bible que j'ai ramassée. Je réfléchis, je note, dessine. Deux cercles, deux orphelin, deux bibles, deux phrases saintes. "On juge l'arbre à ses fruits" et "Il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas.". Je ne vois pas de rapport...si peut-être celui de l'aspect, qui appelle au sens de la vue. On juge par l'intermédiaire de ce que nous voyons, et quand on ne connaît pas quelqu'un, la vue nous informe que notre mémoire n'a pas enregistré ce visage. Comment je dois prendre ces phrases ? Une énigme complexe, le meurtrier se joue de nous... Il sait ce que nous trouvons, ce que nous allons trouver. C'est un jeu que l'on doit résoudre.

Je repense au accusation faite par les détenus qui m'entoure. L'inconnu pour moi serait Abel, mais il ne porte pas de cheveux bleus... Presque tout m'accuse, le meurtrier me connaitrait-il ? M'en voudrait-il ? Ou alors ce ne serait que de simple coïncidence ? Et si c'était réellement moi le tueur, pourquoi aurais-je fait ça ? Pourquoi je me serais joué de moi-même, de tout le monde ? Je réfléchis..et cette foutu mémoire qui me fait défaut. L'on dit souvent que le meurtrier revient sur les lieux de son crime. Je range mes notes et la bible, et sort de ma chambre, me dirigeant vers le lieu du premier meurtre. Je rentre. Rien n'a bougé, seulement le cadavre qui n'est plus là, envoyé à la morgue. Je m'avance dans la pièce. Si c'était moi, est-ce que les souvenirs me reviendront ? Ou sont-ils perdues à jamais? Et si ce n'était pas moi... Pourquoi aurait-il tué ?

Je lève les yeux au plafond, la marque est toujours là, elle me hante. Que veut-elle dire ? Je me rappelle les paroles de Neil prononcé plutôt "une énorme tache de sang sur le mur à droite de la victime et plusieurs trous, comme s'il le combat avait éclaté contre le mur. Les miroirs étaient brisés". Les miroirs, brisés de la même façon que dans l'arrière-salle. Une tache de sang et des impacts sur le mur. Attends une minute ! De la boue ? Des traces de boue ? Qui serais aller dehors avant le meurtre..Dehors? Peut-être au sous-sol dans les endroits les plus humides et les moins entretenus... Non. Je ne sais pas.

Après mon service de la journée, je vais voir Mead.

"Es-tu le meurtrier ?"

NEIL CIAN, vous avez consommé votre question. Voici les lignes de texte correspondantes à vos questions.

« Au moment des meurtres, les quatre premières cellules étaient ouvertes. Nous avons bien essayé de mettre des gardes en plus dans les couloirs mais ils ont dit qu'ils n'ont rien vu. »

Bien vu pour les miroirs, vous tenez le bon bout, poursuivez.

OMBRAGE SADWOOD, vous avez consommé votre question. Voici les lignes de textes correspondants à votre version.

« Ne sois pas stupide et retourne au travail veux-tu ? Pourquoi je commettrais ces meurtres qui m'obligent à faire tant de paperasse et qui me donnent envie de vomir ? Allez, oust ! »

Pour la Bible, poursuivez dans vos réflexions ou allez demander à l’aumônier. Tout cela a un sens.

Cette deuxième journée est close, mes petits loups. Il vous reste actuellement 8 jours pour résoudre l'affaire avant les prolongations. Courage !