Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 [violence] La Première Leçon du Sorcier

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Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

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MessageSujet: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeLun 19 Mai - 20:19

La Première Leçon du Sorcier : les gens croient un mensonge parce qu’ils ont peur que ce soit vrai ou parce qu’ils veulent que ça le soit
(Legend of the Seeker, Terry Goodking)
[oui, j'y avais déjà fait allusion, mais cette série, c'est ma Bible è_é]



J’avais passé la nuit aux côtés de mon Roméo, juste après son opération. Je caressais sa douce fourrure soyeuse et épaisse, pendant qu’il ronflait dans son sommeil. De temps en temps, il poussait aussi de petits gémissements, comme s’il faisait des rêves éprouvants. Le pauvre… Par ma faute, il avait dû être blessé. Je faisais tout de travers, et jamais je ne me le répèterai assez. Jamais je n’aurai assez d’années de vie pour me faire pardonner. En tortillant des touffes de poils, je m’étais endormie. Au matin, j’avais été réveillée par l’agitation de l’infirmerie et me souvins que j’allais devoir laisser mon chien. C’était pour son bien, mais ça me poignardait en plein cœur de devoir me séparer de lui. Le médecin, dont je sentais toute l’animosité envers moi chaque fois que je la croisais, s’occupa de mon Roméo et me laissa lui dire au revoir avant de l’emmener avec elle. Une fois que tous deux furent partis, je me retrouvai véritablement seule.

-Ne t’inquiète pas, Ellie, je resterai pour toujours avec toi. Même si ce n’est pas physiquement.

-Je sais, mon tout beau. Mais si tu savais à quel point c’est dur…

-Je connais ta souffrance, petite fille. Je la partage, tu n’es pas seule. Jamais.

Je me mordis la lèvres inférieure et sentis quelques larmes rouler sur mes joues, que j’essuyai rageusement. Bon sang, j’avais dit non ! Pas de larmes. Pas de larmes… Debout au milieu de l’infirmerie, probablement dans un endroit gênant pour le passage, je restai là à pleurer en silence ma séparation de mon chien. J’avais promis à mon père de prendre bien soin de Roméo, je lui avais promis de le protéger autant que lui me protègerait, et j’avais échoué. Une infirmière finit par s’apercevoir que je ne me déciderais pas à bouger de si tôt, parce qu’elle s’approcha de moi.

-Excusez-moi, mademoiselle, il faudrait que vous vous déplaciez, s’il vous plaît.

-Je ne peux pas seule. Vous pourriez… m’aider ? Je vais partir, démissionner. Il me faut quelqu’un pour me guider.

Elle dut faire le lien entre le chien et mon regard vide parce qu’elle me proposa son bras pour me mener à ma chambre. Une fois que nous y fûmes, elle m’aida à faire l’inventaire de ce que je devais ranger dans ma valise. Je détestais devoir demander de l’aide à quelqu’un d’autre que mon Roméo, aussi, pendant tout le temps que dura cette préparation au départ, je ne cessai de présenter des excuses. L’infirmière, Holly, ne fut pas un monstre d’insensibilité comme celle qui avait traité la patte de mon chien avant-hier. Avant-hier. Ce n’était pas bien vieux cet incident… Pourquoi est-ce que j’avais l’impression que ça faisait bien plus longtemps ? On dit que ça fait cet effet les successions d’aventures. Je me laissai soudain tomber sur le lit, incapable de retenir mes pleurs. Mais quelle idiote je faisais ! Holly s’assit à côté de moi et entreprit de me rassurer. J’avais du mal avec la proximité des gens. Celle de Roméo ne m’avait pas habituée au côté social des humains.

Finalement, je m’écartai de l’étreinte chaleureuse de l’infirmière et repris une longue inspiration. Calme. Je la remerciai, m’excusai une fois de plus, et m’attelai à nouveau à la tâche de remplir ma valise. Puis je m’arrêtai, désespérée. Qu’est-ce que j’allais faire sans mon Roméo ?

-Calmez-vous… Vous allez vous en remettre. Je ne vous demande pas d’oublier votre chien, mais au moins de penser à vous aussi. Ne vous laissez pas abattre.

Je marquai mon assentiment par un discret « hum… » qui alla se perdre dans le silence pesant. Une demi-heure plus tard, nous avions fini, et je me sentais encore plus inutile. J’avais Roméo avant… Et là, je devais faire appel à des tiers, je devais les déranger, les empêcher de faire ce pour quoi ils avaient été engagés. Je nourris une vague de dégoût à mon encontre, qui s’évanouit avec difficultés quand le timbre de la voix de Roméo résonna dans ma tête.

-Voyons, Ellie, tu ne pouvais pas faire autrement. Tu n’allais pas prendre racines dans cette infirmerie, si ?

Un sourire mental se dessina dans mes pensées. Mon brave Roméo, toujours avec moi… Je respirai longuement plusieurs fois l’odeur de cette pièce, de cette chambre. Ma chambre. Notre chambre. Il y avait toujours l’odeur de fraise de ma colocataire infirmière, mais en dessous, plus ténue, subsistait celle de mon chien. J’effleurai les contours des meubles, sentis sous mes doigts la couverture rêche de mon lit, butai contre le coin d’une table de chevet, me rattrapai contre le mur.

-Holly, j’ai un service à vous demander.

-Oui ?

-Est-ce que ce serait trop demander que… vous m’aidiez à faire mes adieux ?

Elle accepta de bon cœur et m’offrit à nouveau son bras pour que je la suive. Tout d’abord, Alice. La jeune détenue m’avait fait une bonne impression, avait entretenu mes illusions. Elle avait été si gentille, je ne voulais pas disparaître comme ça, et je voulais lui expliquer pourquoi elle ne reverrait plus Roméo dans les couloirs. Holly la trouva avec une facilité déconcertante, et je dus faire face à la réalité. Me dire que je ne le verrai plus avant un moment, ça me blessait, mais devoir le répéter à voix haute me brisa le cœur en milliers de petits morceaux. Ensuite, Ulrick. Il serait peut-être heureux de voir que je suivais finalement son conseil, même si c’était au prix d’une si terrible perte… Nous le trouvâmes dans sa bibliothèque, comme on aurait pu s’y attendre. Et finalement, Basile. Trois personnes. C’était si peu… Ce fut la troisième fois qui fut la moins terrible à mon goût. Je confiai au cuisinier que j’espérais que Roméo s’en sortirait mieux sans moi, chose que je n’avais pas faite avec les deux autres. Je le saluai lui aussi une dernière fois avant de m’en retourner à ma chambre.

Là, je remerciai une énième fois Holly, et la laissai partir pendant que j’appelais le taxi qui devait venir me chercher. Me ramener en ville. Un vague de terreur étreignit mon cœur brisé. Et… comment j’allais me débrouiller, moi ? Comment j’allais rentrer au pays ? Seigneur, mais qu’avais-je fait ? J’enfouis mon visage dans mes mains, assise sur la couverture de mon lit. Ma valise m’attendait sagement sur le sol de la chambre, je n’avais plus à me préoccuper des préparatifs de départ. Je me laissai pleinement aller, m’allongeai sur le lit, à plat ventre et le visage caché entre mes bras croisés. Le taxi avait dit arriver dans une demi-heure. Que faire entre-temps ? Déprimer ? Non… Roméo ne me le pardonnerait pas… Pourtant, j’étais incapable de faire autre chose… Je n’arrêtais pas de ressasser ces deux derniers jours. De repenser que si je n’avais pas été si prétentieuse, si je n’avais pas péché par orgueil… Un sanglot déchira ma gorge. Penser à autre chose, vite.

Je sortis de ma valise ma Bible, que je feuilletai pour me distraire. C’était celle de mon père, qui tombait en poussière. Tout en en relisant quelques passages, je triturais ma petite croix, autour de mon cou. J’en arrivai à penser à Abel. Peut-être… peut-être que j’aurais dû aller le voir lui aussi. Lui demander pardon pour ce que je lui avais fait… Trop tard. Le temps de le trouver, le taxi serait déjà trop près et je devrais rendre mon unifor…
Meeerde !

-Ellie !

-Oh, Roméo ! Excuse-moi, je viens de m’apercevoir de ma conne… bêtise.

-Tu m’as l’air vraiment agitée… Il faut te calmer. Tout va bien se passer.

-Oui…

Je me levai, cherchai d’instinct le dos pelucheux de mon Roméo. Mon sang gela dans mes veines au moment même où ma main battit le vide. Pas de Roméo. Un nouveau sanglot secoua mes épaules tandis que je m’accroupissais pour extirper de ma valise de quoi me vêtir quand j’aurais rendu mon bleu de travail. Je sortis finalement un t-shirt ample et léger, ainsi qu’un jeans et des ballerines, pour remplacer mes bottes. Je retirai mon uniforme et enfilai mes vêtements avant de plier le premier. Les poches de la veste résistaient à la pression, sous mes doigts, le tissu raide et rassurant ne me manquerait pas. Non. Pas du tout. Le vent soufflait fort dehors, il chuintait dans les interstices de la fenêtre. Je refermai ma valise et attendis. Toutes mes pensées accompagnaient mon Roméo. Seul dans une voiture froide… Je me mordis la lèvre encore une fois en repensant à ma bêtise. Comment avais-je pu me croire capable de travailler ici ? Comment avais-je pu croire que… Oh, Roméo, je suis tellement désolée !

-Arrête de t’apitoyer sur toi-même. Tu sais bien que je ne t’en veux pas.

-Tu devrais pourtant… Et de toutes façons, je m’en veux moi-même…

-Et bien cesse. Cette voiture est confortable, tu sais. J’entends aussi les deux humains discuter. Celle qui m’a soignée, elle te déteste… Elle dit des choses méchantes.

-Que je mérite mille fois…

-Ne dis pas ça… Moi, je t’aime !

-Moi aussi, mon Roméo… Mais ça n’empêche pas que je mérite cette punition, et pas toi. Tu n’aurais pas dû être blessé…

Je sentis son coup de museau contre ma jambe et je sursautai. Roméo ? C’est toi ?


Dernière édition par Ellie Bergen le Ven 30 Mai - 21:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeMar 20 Mai - 13:43

Mes cris ne servent à rien, je me débats mais je ne peux pas me défaire de cet emprisonnement. Encore et toujours cette aiguille qui plonge au fond de mon œil, ce produit qui me brûle les veines, ces rires qui se moquent de moi, ces convulsions qui me secouent le corps. J'aimerais mourir, pour en finir. Mais mes pensées se tournent vers mon petit frère, celui que j'aime, celui que je dois protéger. Je ne peux pas le laisser derrière moi sans aucun remords. Et si ces tordus s'en prenaient à lui après moi … ? Ils en seraient capable ces désaxés !
Je dois protéger mon frère, lui permettre de vivre sa vie comme il l'entend ! Je dois le protéger même si je dois en mourir, parce que je suis son grand frère, parce que je l'aime plus que quiconque. Et ces tordus de scientifiques ratés ne m'en empêcheront pas ! Mais les sangles continuent de se resserrer autour de mes côtes que je sens craquer. Et personne n'entends mes cris, personne. Et puis ces aiguilles reviennent et maintenant je suis aveugle, pour toujours. Je les hais ! Je les hais !

En sueur, je me réveille brusquement et je frémis. Encore un cauchemar. Le troisième du même type cette nuit. Haletant, j'essaye de reprendre une contenance. Et puis je me glisse dans le lit d'Abel, au mépris des jumeaux qui m'observent avec leurs sales yeux pernicieux. Fermant les yeux, je me blottis contre lui. Ces lits sont un peu serrés mais tant pis, j'ai besoin de contact. A défaut de celui de mon frère, je profite de celui d'Abel. Il me prend dans ses bras dans son semi sommeil et je souris largement. Toujours aussi dévoué.
Je suis revenu hier des sous sols et ma nuit n'a pas été des plus reposante. Après avoir tué les deux scientifiques, j'ai reprit mon quotidien en quelque sorte. J'ai beaucoup dormi mais j'ai été manger en même temps que les autres pour leur prouver que je n'étais pas près de mourir. Et puis j'ai été dormir juste après être revenu de la salle à manger. J'ai beaucoup trop subi au sous sol pour m'en remettre comme ça. Et pourtant maintenant je réalise que ma soif de sang, de vengeance n'est pas apaisée.
Et j'ai un plan. Je dois tuer des gens dont on ne peut pas me reprocher la mort. Comme les deux scientifiques. Légalement, ce sous sol ne devrait même pas exister autrement qu'en tant que chaufferie et stockage. Ces expériences sont parfaitement hors la loi et je le sais. Quant à ma nouvelle victime … Oh je sais parfaitement qui fera l'affaire. J'ai entendu au repas d'hier que la gardienne qui avait maltraité Abel partait dans la journée, après que son chien ait été emmené par le médecin blond que je tiens en horreur.
Quand le soleil se lève pleinement, je secoue Abel et lui expose mon plan en chuchotant. Il acquiesce à intervalle régulier, me signifiant qu'il comprend. J'ai besoin de lui sur le coup. Et de Rose aussi. Caciope m'aurait été d'une aide non négligeable mais je me débrouillerais sans lui. Je ne veux pas comprendre le pincement qui me saisit au cœur quand je pense à lui et je soupire doucement en me levant. J'ai beaucoup à faire aujourd'hui et pas franchement le temps de penser à un traître.
Quand les grilles s'ouvrent, je sors avec assurance en faisant un petit clin d’œil à mes geôliers. Et puis je me dirige directement vers les douches. Après m'être lavé et passé un uniforme, je rejoins Abel au troisième étage et l'embrasse sur le front.
Rose aussi est là, plus resplendissante que jamais. Elle ne réagit pas quand je pose un baiser léger sur son front mais elle me signifie qu'elle est satisfaite de me revoir. Ce qu'elle peut être mignonne...
De l'autre coté de la porte j'entends une voix distincte. Celle de la pauvre aveugle qui a eu la mauvaise idée de venir s'enterrer ici et surtout, surtout, la mauvaise idée de faire du mal à mon petit animal de compagnie. Je ne l'ai jamais vu avant mais elle m'a l'air d'être sacrément atteinte. Elle parle toute seule. Pas comme si elle parlait au téléphone, non, elle parle à son chien, Roméo. Son chien qui est dans une voiture qui s'éloigne d'ici en ce moment même. Et elle réagit comme s'il lui répondait. Cette fille a un gros, gros problème mental.
Quand je pousse la porte de la chambre de la tortionnaire d'Abel, celle ci grince. Oh, qui entretient ces locaux ? Il ne connaît pas l'huile ? Pas que j'ai peur de me faire repérer mais diantre, je déteste quand quelque chose ne marche pas bien. Je signifie en silence à Abel d'aller assommer la jeune femme et de l'emmener aux sous sols, la salle d'où je me suis échappé la veille.
Avec l'aide de Rose, je rassemble ses affaires et fait son lit. Il ne faut pas qu'on sache qu'elle a disparu. Elle est censée être partie. J'ai même hypnotisé un garde pour qu'il aille payer le taxi et qu'il se fasse emmener en ville. Cela n’éveillera aucun soupçon. Je ne peux pas me permettre d'erreur, pas maintenant. Je ne suis pas un débutant et je ne tiens pas à commettre à nouveau les erreurs qui m'ont amené ici. Cette soif de sang ne doit pas me fermer les portes de la liberté que je mets tant d'ardeurs à ouvrir depuis que je suis ici.
Une fois placée sur le fauteuil en cuir de la salle de test, la jeune femme resta endormie un bon quart d'heure. Je m'assieds sur un fauteuil alors qu'Abel fait les cent pas et que Rose fait le guet à l'entrée du sous sol. Ma rage me dicte de lui trancher la gorge maintenant mais je dois faire durer le plaisir ou je serais aussi peu rassasié que quand j'ai tué les scientifiques. Elle va payer pour ce qu'ils m'ont fait, dommage, dommage. Il ne fallait pas provoquer ma colère. Et puis j'avais promit une vengeance digne de ce nom à mon petit Abel, de toute façon.
Sa tenue suggère qu'elle voulait effectivement partir. Dommage pour elle que je ne sois pas sorti quelques jours plus tard. Je m'avance vers elle et lui jette un seau d'eau au visage. Sans le seau bien sur, je reste un gentleman. Je fais rouler mon tabouret jusqu'à son lit et je souris.


« Bonsoir mademoiselle Bergen. Vous ne me connaissez pas mais je suis ici pour venger un ami. Le sous sol sera notre terrain de jeu, vous pouvez courir autant que vous le voulez mais … je ne vous garantis pas que vous en réchapperez indemne. »

Je suis poli et prévenant, n'est-ce pas ?
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeMer 21 Mai - 20:36

Quand la porte grinça, je tournai la tête vers elle. Est-ce que Holly était revenue, pour une raison inconnue ? Au bruit succéda ce qui ressemblait à un coup de museau, à ça près que l’odeur qui me parvenait n’étais pas celle de mon Roméo. Je n’eus pas le temps de m’interroger plus. Consciente, et pouf ! inconsciente. Roméo, où es-tu ?

***
J’ouvris les yeux brutalement au moment où l’eau m’aspergea. C’était de l’eau froide, qui trempa mes vêtements, les collant à ma peau. Je crachotai pour éviter d’en avaler. Une lourde et longue mèche de cheveux me tombait sur le visage. J’essayai de la repousser, mais n’y arrivai pas. Oh, mais ! Je sentis alors les sangles en cuir larges qui ceignaient mes poignets, mes chevilles et mon ventre. Une vague de panique étreignit mon cœur, et une voix résonna.

-Bonsoir mademoiselle Bergen. Vous ne me connaissez pas mais je suis ici pour venger un ami. Le sous-sol sera notre terrain de jeu, vous pouvez courir autant que vous le voulez mais … je ne vous garantis pas que vous en réchapperez indemne.

Le cœur au bord des lèvres, tremblante de peur et de froid, j’analysai ses paroles. Je ne le connaissais pas, ça, c’était vrai. Je ne reconnaissais pas sa voix, chose que je mémorisais toujours. Et de même, son odeur propre m’étais inconnue. Un gardien ne m’aurait pas fait de mal, un détenu, probablement. Mais lui ne sentais pas comme un détenu, et c’était là que mon raisonnement tombait à l’eau. Le sous-sol, disait-il. Malgré toute l’eau qui me trempait, j’arrivais encore à sentir combien la pièce était humide. Il y stagnait même une très légère odeur de moisi et de renfermé, comme si on ne l’aérait pas assez. Je remuai à nouveau dans l’espoir de desserrer les sangles.

La dernière phrase seule du détenu avait réussi à n’avoir aucun impact sur moi. Ou presque. Seul comptait Roméo. Si lui vivait, tout ce qui me concernait ne revêtait aucune importance. Ça, c’était ce dont je tentais de me convaincre. J’avais enduré la pire des douleurs mentales, mais… pour ce qui était d’une éventuelle torture physique… Je mourais de peur à l’idée de ce qui pouvait m’arriver. Mes dents claquaient à cause du froid et, il faut dire ce qui est, de la terreur qui gelait chacun de mes vaisseaux sanguins. Mes longs cheveux mouillés me chatouillaient la nuque. Ma respiration chaotique résonnait dans la pièce vide, qui, si elle ne contenait pas les échos, était parfaitement isolée du monde extérieur. Quoi qu’il se passerait dans cette pièce, personne n’en saurait rien. Ma poitrine se soulevait à un rythme très aléatoire et mon ouïe en éveil guettait le moindre son qui aurait pu me mettre sur la voie d’un danger approchant.

Notre Père, qui es aux cieux, que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite, sur la Terre comme au ciel…

-Donne-nous notre pain de ce jour, et pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés… murmurai-je.

Je fermai les yeux et me répétai cette dernière phrase, incapable de quoi que ce soit d’autre. La peur avait fait monter ma température, me donnant de très désagréables coups de chaud, tout en me glaçant l’estomac. Pour un peu, j’en aurais vomi, tiens ! Et Roméo qui ne se manifestait toujours pas… Où es-tu, mon tout beau ?

-Qu’est-ce que vous me voulez ? Vous dites vouloir venger un ami, mais la vengeance ne mène à rien. La vengeance est une impasse. La vengeance et la violence sont les armes des faibles… articulai-je d’une voix rauque.

J’avais beaucoup de mal à rester suffisamment calme pour ne pas implorer grâce, mais j’avais ma dignité. Il était hors de question que je me laisse aller pour si peu. Roméo m’en voudrait, mon père aussi…

-Roméo, s’il te plaît… Où es-tu ? soufflai-je.

Je sentis une larme couler au coin de mon œil. Elle roula sur ma joue, se mêla à l’eau déjà présente.
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeSam 24 Mai - 12:45

Fouillant dans les affaires de la belle aveugle, j'ai trouvé uniquement des vêtements, des chaussures, des babioles sans intérêt. Rien qu'une personne qui l'a aidé à faire sa valise aurait pu mettre sans qu'elle ne s'en rende compte. Pas de laisse pour chien ou même de muselière. Alors, par dépit, je vais voir Abel et tente de déverrouiller sa muselière. C'est une version entièrement en cuir aujourd'hui qui a cinq cadenas à chiffre dans le cou. Il fait un bruit d'enfer quand il bouge le pauvre chéri. En un tournemain, je lui retire les trois premiers mais je dois casser les deux derniers. Heureusement la gardienne ne s'est pas réveillée. J'embrasse Abel pour le remercier, Rose pour ne pas faire de jaloux et je retourne sur mon tabouret.
Je ne vois franchement pas ce qui affole autant cette femme. Elle devrait pouvoir être rassurée d'avoir la possibilité de s'enfuir. Elle n'est pas sensée savoir que Rose l'interceptera si elle se rapproche un peu trop de la sortie. J'ai bien fait exprès de ne pas l'attacher et de lui dire qu'elle pouvait courir pour qu'elle se sente en confiance au début et qu'elle perde toutes ses illusions au fur et à mesure. Mes yeux se ferment et je soupire doucement. Elle lève pourtant ses bras comme si elle tirait sur ses sangles. Est-ce que … est-ce qu'elle s'imagine être attachée ? Elle est ennuyeuse.
La sensation de picotement dans mon bras est toujours la même. Même si elle est ennuyeuse, je m'amuse quand même. Qui plus est, j'adore les aveugles. Je dois les persuader à la force de ma voix, je ne peux pas me permettre d'erreur avec eux. Pas de vue, pas de dés. Et puis ils perdent si facilement leurs repères. Celle là a l'habitude d'avoir un chien ce qui est encore plus handicapant vu qu'elle n'a pas l'habitude de se débrouiller sans.
J'espère quand même qu'elle ne va pas me claquer entre les pattes, ce serait fâcheux avec tout le mal que je me suis donné pour dissimuler mon enlèvement. Est-ce que je me serais investi pour rien ? Je détesterais ça. Nom de Dieu, je ne suis pas un homme à faire n'importe quoi ! Je ne suis pas un tueur normal. Si elle avait des problèmes cardiaques je devrais le savoir. Est-ce que ce gardien m'aurait menti ? Est-ce que mes talents faibliraient ? Je deviens paranoïaque ...
De mauvaise humeur, j'observe mes minions qui attendent sagement mes ordres. Pourquoi est-ce qu'elle ne s'enfuit pas, c'est bien trop long. Abel semble frétiller d'impatience. J'imagine sans peine que s'il était un chien, sa queue battrait au rythme de son cœur. Rose, au bout du couloir, est toujours la même. La même expression glaciale, la même respiration calme et posée. Est-ce que je pourrais la faire sourire un jour ? Parce que si c'est le cas, elle ne mérite pas de rester à mes cotés.
Sa prière et son sermon font exploser mes nerfs à vif et j'arrache sa croix de son coup dans un geste de fureur intense. J'avais promit à Abel qu'il pourrait initier les violence si elles avaient lieu d'être mais elle est beaucoup trop énervante. Je comprends pourquoi il était aussi agacé et nerveux quand je l'ai récupéré après leur entrevue. Elle me met les nerfs en pelote. Soupirant doucement, je tente de remettre mes idées en place.


« Le Seigneur ne viendra pas vous sauver. Je suis son unique enfant ici. Vous êtes une femme malsaine qui blesse les gens, qui les brise et vous avez même mené à la mort de votre chien. Oh oui, vous êtes la femme la moins aimée de la Création et tout cela c'est votre faute. »

D'un regard, j'ordonne à Abel de la soulever et de la jeter à terre, ce qu'il fait avec une violence qui témoigne de toute sa colère. Venge toi, mon enfant. Vas y, fais lui mal. Venge toi. Et puis je l'attrape pas le cou et l'attire près de mon visage, accroupi sur le sol.

« La violence est l'arme les faibles, huh ? Vous êtes donc la plus faible. Tout ce que vous avez fait à Abel témoigne de votre faiblesse. Et je suis ici pour rétablir la loi, pour abattre la main de Dieu, le courroux de notre Seigneur sur l'enfant du Malin que vous êtes. »

Je me souviens encore de cette fois où j'ai lu pour la première fois la Bible du Roi James*. L'une des pires traduction qui existe certes mais elle m'a ouvert sur la religion. Et cette fois là j'ai comprit que la vengeance n'est pas un crime quand elle est bien utilisée. Dieu est miséricordieux mais il a ses limites. Et cette femme les a largement dépassée.
Abel la jette dans le couloir en grognant.


« Et maintenant cours. Cours pour éviter le Jugement de Dieu. Peut-être que si tu cours assez, ta peine sera moindre quand tu rôtiras en Enfer. »

Elle mérite de brûler sur un bûcher, de se putréfier sur les braises de l'Enfer. A tout jamais.

* Ou Bible du Roi Jacques en français. C'est la première traduction de la Bible en anglais faite en 1611 sous le règne et l'instigation du roi James Ier d'Angleterre.  C'est l'une des plus populaire bien que la traduction ait été bâclée. Les irlandais y sont tout particulièrement attachés et rejettent les traductions plus élaborées en partie à cause de la théorie des nephilims (enfant entre ange et humaine) et de certains phrases sur le passif de Jésus et Marie-Madeleine.
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeJeu 29 Mai - 20:13

Toujours pensant à mon doux Roméo, je cherchais à diminuer le rythme de ma respiration. J’avais horriblement peur, et je ne comprenais pas pour quoi mon Roméo ne répondait plus… C’est comme si… comme s’il dormait. D’un sommeil lourd, profond. Un froissement à côté de moi fit bondir mon cœur dans ma poitrine. Mon geôlier arracha ma chaîne de mon cou, avec ma croix en prime. Je lâchai un gémissement de douleur mêlé de crainte. Ce geste de colère me rappelait quelqu’un que je n’arrivais pas à identifier. Le souffle de l’homme chatouilla mon visage, comme s’il était agacé par son propre éclat de rage. Son soupir passé, il reprit la parole, de sa voix suave. Son timbre était onctueux, mais ses mots, cruels. Je me posai un instant la question de savoir à quoi il ressemblait… Avait-il des yeux méchants et fourbes ? Etait-il beau, commun, avec un visage doux, taillé à la serpe ? Est-ce que…

-Quoi ?!

Je hoquetai et ressentis un grand froid au niveau du cœur. Roméo ? Mort ? Non, ce n’était même pas envisageable. Il… cet homme devait mentir… Sûrement… Roméo ne pouvait pas mourir… Il était trop fort… Je secouai la tête pour me débarrasser de l’impression atroce qu’il disait la vérité. Oui, j’étais probablement la femme la moins aimée de la Création… Je serrai les dents, jusqu’à les faire grincer.

-Roméo, réponds, je t’en prie…

Je lâchai un petit cri de surprise quand je sentis des mains me soulever. Eh mais… n’étais-je pas attachée ? Non ? Mais qu’est-ce qui avait bien pu m’en donner l’illusion ? Je me retrouvai projetée sans douceur sur le sol. Mais j’avais pu recueillir un indice sur l’identité de mon porteur. Il était de petite taille, et soutenait parfaitement mon poids et ma taille malgré ça. Il était fort, et c’était mauvais signe pour moi. J’avais mal atterri et m’étais tordu la cheville. Une grimace de douleur peinte sur le visage, j’écoutai dans un état de peur grandissante le mots de mon ennemi. Il était tout près de moi… Si près que je sentais ma peau frémir et se couvrir de petits picots douloureux. La chair de poule, si désagréable. Sa main sur mon cou me faisait l’effet d’une menace tacite, et mon cœur accéléra encore.

-La violence est l'arme les faibles, huh ? Vous êtes donc la plus faible. Tout ce que vous avez fait à Abel témoigne de votre faiblesse. Et je suis ici pour rétablir la loi, pour abattre la main de Dieu, le courroux de notre Seigneur sur l'enfant du Malin que vous êtes.

Abel ? Abel ?! S’agirait-il de son « maître » ? Est-ce que tout ça n’était que l’exécution froide d’une vengeance calculée ? Oui, j’avais été faible, et je m’en étais voulue d’avoir fauté de façon aussi grave. Je méritais totalement la colère que dégageait l’homme qui me maltraitait. Mais Roméo ? Qu’avait-il fait, lui ? Est-ce que c’était mon geôlier qui l’avait tué ? Ou est-ce que mes fautes avaient seules conduit à sa mort ?

-Je le sais… J’ai été indigne de lui faire un sermon, surtout après ce que j’ai fait… Abel… S’il est avec vous, ou même si vous le voyez… Je me fiche de ce qui va m’arriver, mais je veux qu’il sache que je suis véritablement et sincèrement désolée de mon débordement de colère.

A nouveau, des mains se saisirent de moi et me jetèrent ailleurs. Je frôlai quelque chose qui me sembla être un montant de porte. Autre indice qui pouvait me mettre sur la voie d’un changement d’espace : les échos. Ici, ils étaient plus… enfin… différents. Je me mordis la lèvre quand je m’appuyai sur ma cheville pour ne pas perdre l’équilibre, et titubai un instant, indécise. Mon choix fut vite forcé par la voix qui commençait à ma hanter.

-Et maintenant cours. Cours pour éviter le Jugement de Dieu. Peut-être que si tu cours assez, ta peine sera moindre quand tu rôtiras en Enfer.

En Enfer ? Moi ? Mais… Une vague de peur me submergea. J’avais toujours cru faire les bons choix, je n’avais jamais fait de mal à mon prochain, j’avais mis ma vie au service de la Justice au mépris de mon handicap, j’avais aidé ceux qui avaient besoin d’aide… Mais voilà. En arrivant ici, j’avais entamé ma descente. Pas de retour en arrière possible. J’avais laissé la colère m’envahir, et j’avais blessé quelqu’un, attisé la rancœur et la haine d’une autre personne. J’avais amené Roméo ici. C’était ma faute s’il avait été blessé, et c’était ma faute s’il était… non… il ne pouvait pas être mort. A mes oreilles résonna un long hurlement, lancinant, lupin. Plein de tristesse de douleur.

-Non… gémis-je. Pas toi, mon tout beau…

Courir ? Mais où ? Et comment ? Roméo, j’ai peur…

-Tout va bien, Ellie, calme-toi.

-Roméo !

-Parle moins fort, il va t’entendre.

-Pardon… Je savais que tu n’étais pas mort ! Je le savais !

-Qu’en sais-tu ? Comment peux-tu affirmer avec un tel aplomb que je suis en vie ?

Mon sang se glaça dans mes veines. Sa voix était si froide…

-Tu m’en veux ?

-… Non. Je suis simplement un peu déçu.

-Alors, j’ai raison ! Tu es bien là, quelque part ! Dis-moi où tu es, mon tout beau, tu me manques… J’ai si peur…

-Je suis avec toi, Ellie, dans ton cœur et dans ta tête.

A nouveau, mon cœur manqua un battement. C’était la phrase typique qu’on disait aux enfants pour leur annoncer que leur proche décédé ne les quittait pas tout à fait. Mais Roméo ne pouvait pas mourir ! Il ne pouvait tout simplement pas ! Il…

-Alors tu…

-…

Je serrai les poings, en proie à une rage sourde mêlée d’une tristesse insondable. Pourquoi avait-il fallu que je me croie assez forte ? Pourquoi Roméo ne m’avait-il pas conseillé de tourner les talons quand nous étions arrivés ? Pourquoi n’avais-je pas écouté Ulrick, ou le chauffeur de taxi, ou mes collègues amicaux ?

-Qu’est-ce que vous lui avez fait ? criai-je à mon ravisseur. Est-ce que c’est vous qui l’avez tué ? Répondez-moi !

Je n’avais plus peur de lui. Roméo était… Non, je n’arrivais même pas à admettre cette possibilité. Pourtant, pour ne plus faire aucun cas de ma propre vie, il fallait bien que quelque part, inconsciemment, je sache ce qui s’était passé. J’étais passé du côté obscur. Je n’étais plus la Ellie qui se laissait marcher dessus sous prétexte qu’on ne devait pas répliquer aux violences. J’étais la Ellie qui avait électrocuté Abel. J’étais… un kamikaze, maintenant.
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeDim 1 Juin - 23:50


Mes mains tremblent presque alors que je me sens prit comme dans un étau. Elle est si énervante. Si imprévisible. Peut-être parce qu'elle vit à travers son animal, qu'elle n'a plus de conscience personnelle ? Peut-être parce qu'elle se croit bonne, généreuse alors qu'elle n'est que l'engeance du Démon, mauvaise jusqu'au trognon. Elle ne pourra jamais s'en sortir. Oh, même si je la laissais s'en aller, elle ne ferait que plus de mal aux gens qui l'entourent. Elle n'en serait que plus redoutable. Elle est mauvaise et je dois l'éliminer de la surface de la planète. Pour le bien commun.
Elle n'est pas meilleure que ce gardien qui avait essayé de violer Abel il y a quelques temps. Elle n'est pas meilleure parce qu'elle porte une croix et qu'elle pense savoir ce que Dieu veut. Au moins, M. Mains Baladeuses avait eu l’honnêteté d'être un vieux pervers décadent. Bergen, elle, se cache derrière des principes et une autorité qu'elle pense juste. Cela ne la sauvera pas. Bien au contraire.
Quand j'y pense, cette petite idiote pourrait être une de mes œuvres fondamentales. Forgé dans la vengeance, ce crime pourrait être ma pièce maîtresse, ma Brave New World*. Elle est parfaite pour ça, une petite femme que tout le monde croit parfaite, révélée au grand jour de sa face la plus laide, la plus putréfiée. Je pourrais prouver à tout le monde qu'elle n'est pas aussi pure qu'elle le prétend.
Oh, non, ne sois pas stupide Liam. Elle va mourir et personne ne le saura. Je dois me souvenir bien clairement que personne, je dis bien personne à part Abel et Rose, ne doit être au courant. On ne peut pas dire que je sois en position de plaisanter avec l'autorité du pénitencier. J'essaye d'obtenir la grâce quand même, il faut que je me comporte en petit détenu modèle, que je passe pour un saint. A coté de Neil, ce n'est pas quelque chose de dur.
Chacune des fibres de mon corps me pousse à l'étrangler mais je veux qu'elle coure, qu'elle souffre, qu'elle regrette. Qu'elle expie ses fautes par la peur. Elle est déjà privée de l'un de ses sens et la panique devrait troubler les autres, ça ne devrait pas être très dur à obtenir. Je veux la pousser à bout, lui donner envie de me supplier de la pardonner. Je veux qu'elle se sente mal au point de se rendre compte de ses fautes. Au point de pouvoir recevoir l'absolution. Je refuse qu'elle s'en sorte aussi facilement.
Quand elle parle, j'entends le grognement d'Abel en sourdine. Il ne semble pas totalement convaincu par ses excuses pitoyables. Je le retiens néanmoins du regard. Il ne faut pas qu'il lui saute dessus. Pas encore. Un temps viendra où il pourra se venger tout son saoul sur elle si elle ne cède pas à mes tentations.
Je prends une grand inspiration en l'écoutant de parler à elle même. Elle perd complètement les pédales cette pauvre folle. Je savais bien dès le début qu'elle avait un problème mais là ce n'est pas une case qui lui manque, c'est carrément tout un échiquier.
La gifle part toute seule quand elle se met à me hurler dessus. Froide, directe, ma colère ne pouvait pas être plus contenue.


« Comment oses-tu me hurler dessus, espèce de traînée ? »

Je l'attrape par le cou et la plaque au sol, l'étranglant presque à deux mains. Je serre juste assez pour lui faire mal mais pas assez pour la tuer. J'ai bien d'autres projets pour elle.

« N'ose plus jamais lever la voix devant moi à moins que tu ne souhaites devenir muette en plus d'aveugle. »

Je la remets debout et la pousse dans le couloir à plusieurs reprises. Pourquoi ne veut-elle pas courir ?

*Brave New World (Le meilleur des mondes en français) en une fiction dystopique d'Aldous Huxley. C'est le seul livre vraiment connu d'Huxley même si toute sa bibliographie a été inspirée en partie par les thèmes de ce roman. C'est un des livres préférés de Liam à cause de ses engagements contre la société froide et sans âme et l'autorité trop prenante.
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Anja Tchaïkovski
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeSam 7 Juin - 16:26

Le coup me fit l’effet d’une douche froide. Mais pourquoi m’opposais-je à lui ? Est-ce que je voulais mourir ?! n’importe quoi, Roméo ne me le pardonnerait jamais. Mais alors pourquoi ne ressentais-je pas plus de crainte à l’idée de me dresser devant cet homme ? Peu à peu, la peur qui m’avait abandonnée pendant ma petite crise de colère revint. Surtout grâce à la gifle, en fait. Quand il contre attaqua, toute ma combativité s’évanouit. Ses mots me blessaient, mais bien moins que ses gestes. Je sentais ses mains se resserrer autour de mon cou et une vague de panique s’empara de moi. Je voulus me débattre, mais il était aussi grand que moi. Et plus fort, également. Ses doigts compressaient mes veines, me tuaient à petit feu. J’étais consciente que sa vengeance ne faisait que commencer, mais j’étais déjà à bout de forces. Je ne lui résisterai pas beaucoup plus longtemps, pour peu que mes maigres efforts soient déjà qualifiés de résistance…

-N'ose plus jamais lever la voix devant moi à moins que tu ne souhaites devenir muette en plus d'aveugle.

Il me bouscula vers la suite du couloir, sans ménagement. Muette en plus d’aveugle ? Rien à faire, maintenant… Roméo mort, je n’avais plus de raison de vivre.

-Ne raisonne pas comme ça, Ellie !

-Et pourquoi… ?

-Oublie, cours !

Je ne pris pas le temps de réfléchir à l’absurdité de ce que me demandait Roméo et fis demi-tour. Pourtant, incapable de m’élancer sans savoir dans quoi je m’embarquais, je me contentai de marcher d’un pas vif. Ce qui m’importait maintenant, c’était de suivre les directives de Roméo, et surtout, de m’éloigner du fou furieux qui avait juré mon malheur. Mon chien… Il l’avait probablement tué, il voulait venger un ami disait-il. Venger un ami de ce que je lui avais fait. Pas de ce que Roméo avait fait. C’était injuste… Je m’appliquais à respirer fort, et tendais l’oreille du mieux possible. L’idée, c’était d’entendre l’écho de ma respiration. Faire un peu comme les chauve-souris, et c’était complètement surréaliste… D’ailleurs, ça ne marchait pas du tout. Je trébuchai sur un chariot métallique, me retins de tomber en m’y appuyant, et eus la malchance de poser ma main sur un scalpel. Je la retirai avec un léger cri de douleur. Je serrai le poing et recommençai à marcher.

A tous les coups, ce sadique m’avait suivie. Il devait bien s’amuser, ce dingue, à me voir peiner, trébucher, me faire mal. Il devait être mort de rire, mais bien silencieux, pour ne pas m’informer de sa présence, me laisser devenir complètement folle de terreur. Le problème, c’est que j’étais déjà folle de terreur. D’ailleurs, certains pensaient également que j’étais folle tout court. Ce n’est pas de la folie de comprendre le moindre ressenti de son chien guide. N’importe qui pouvait comprendre ça à condition de ne pas être complètement obtus.

Je marchais tout droit, sans savoir dans quelle direction aller, quel chemin suivre, si d’autres chemins s’offraient à moi, si j’allais percuter un mur, si… Boum. Le mur. Eh ben oui. J’allais en effet percuter un mur. Même avec mes mains tendues devant moi, j’étais si terrorisée par l’autre détenu, là-bas, que je ne m’étais pas aperçue de mon allure. Au début, j’avais opposé à Roméo l’argument que, étant aveugle, je ne marcherais pas bien vite, de peur de percuter des choses. Et bien la preuve était faite que la peur de me prendre un mur était biiiiieeeen inférieure à celle de retomber entre les mains de mon tortionnaire.

-Ne t’arrête pas. Va de l’avant, bon sang !

-Roméo… Si tu n’es plus là… Comment veux-tu que je le fasse ?

Je me laissai glisser contre le mur, relevai mes genoux contre ma poitrine et enroulai mes bras autour avant d’y poser mon front. J’étais complètement terrorisée, cet homme avait tué mon Roméo, très probablement, sinon comment aurait-il su… ? Il devait également vouloir me tuer, ou même plus simplement me faire du mal. Mais pourquoi ? Qu’est-ce que je lui avais fait ?! Je me recroquevillai un peu plus et retins un sanglot. Un peu plus loin, j’entendis des bruits de pas. Etait-ce l’ami d’Abel, ou quelqu’un d’autre qui pouvait m’aider ? Ce pouvait être aussi un des scientifiques louches dont on entendait parfois parler en salle de détente par des gardiens épuisés. Quoi qu’il en soit, je devais bouger. Même si c’était un ami. Je ne voulais pas mettre quelqu’un d’autre en danger. Par ma faute, Roméo avait déjà perdu la vie… je ne voulais pas être responsable d’une autre mort…

Je tendis l’oreille encore quelques secondes, pour savoir si les pas se rapprochaient ou non, puis décidai que de toutes manières, ça n’avait aucune importance. J’allais reprendre ma marche. Je me levai et m’éloignai à pas vifs de l’origine des pas, tout en gardant cette fois une main contre la paroi du mur pour pouvoir avancer rapidement. J’avais l’impression que Roméo me suivait, je sentais son museau faire pression contre ma hanche. Sa pseudo présence me rassurait et me poussait de l’avant là où je craignais à tout moment d’être arrêtée par mon ravisseur.

-Roméo… Qu’est-ce qu’il va m’arriver ? Qu’est-ce que je vais faire ?

-…

-Merci… C’est gentil, lâchai-je, un peu amère.

-Je suis désolé, Ellie… Je ne sais pas quoi te dire, ni quoi faire. Fuis, c’est tout ce que je peux te dire. Eloigne-toi, mais sache que je reste avec toi.

-Je t’aime mon Roméo.

J’accélérai la cadence dans l’espoir fou de parvenir à distancer le détenu qui ne devait attendre qu'une seule chose. Que je m’arrête. Pour pouvoir me rattraper et me châtier. Je fermai les paupières, fort, et avançai résolument un pied devant l’autre.
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeDim 8 Juin - 11:50

La mort terrifie bien des gens. C'est un fait. Les gens ont peur de la mort, de quitter ce monde pour un monde meilleur – ou pire. Pourtant, ils ne devraient pas avoir peur de la mort. Ils devraient l’accueillir avec félicité. Ils devraient avoir peur de la vie, de ses tortures et de ses tentations. La vie est un enfer de douleur, de frustration, d'amour non rendu et de pertes de proches. Tout ici est difficile. Et pourtant, on se bat pour rester en vie, on se bat pour ne pas mourir trop tôt. On se bat pour survivre plus qu'on ne vit et ce, depuis la nuit des temps. Au fond, nous sommes tous des masochistes qui aimons souffrir pour profiter encore plus de nos pauvres instants de bonheur éphémère. Nous sommes pitoyables.
Regardez Ellie, brave petite fille, sans doute. Elle est aveugle et elle persiste à vouloir rester en vie. Elle rentre même dans les forces de l'ordre. A cause de sa bonne volonté à garder le sourire et à rendre service, elle a perdu son chien. Elle ne le reverra plus jamais. Elle s'est obstinée à agir comme une conne et maintenant elle va le regretter. Elle souffre à cause de ses propres actions. C'est ça la véritable histoire de la vie.
Et maintenant, elle regagne un peu de conscience. Elle apprend ce qu'est la vie. Et elle ne veut plus vivre. Maintenant que sa seule aide est bien loin d'elle, elle réalise que la vie est cruelle. Soupirant, je la regarde avec un mélange de pitié et de mépris. J'aurais bien bien l'aimer, peut-être, si elle n'avait pas eu cette morale misérable. Si elle avait eu un bon sens relatif et si elle n'avait pas essayé de juger les autres comme seul Dieu peut le faire. Qui est-elle pour décider qu'Abel est le ''méchant'' ?
Voilà son problème : elle n'essaye pas de comprendre les gens. Elle juge, sans hésitation, sans pitié. Elle ne s'est même pas mit à la place d'Abel avant de juger qu'il devait être corrigé à coup de taser. Elle ne réfléchit pas aux autres. Elle est autocentrée. Au fond, elle n'est pas mauvaise mais en surface elle reste la pire femme que j'ai eu à côtoyer ces dernières années. J'hésite même à la faire sortir, pour la laisser aller là où elle veut. Mais elle fera encore du mal, elle sera toujours le Juge de trop.
Maintenant qu'elle est partie, je ne peux que me sentir soulagé. Fixant mes mains, je réalise qu'elle me fait même du mal à moi. Je réalise qu'elle a un effet négatif si puissant sur moi que je me suis mit en colère comme jamais. Même la fuite d'Ulrick ici ne m'a pas mit dans un état pareil. Même le fait d'apprendre que j'ai un fils et que je ne peux pas le voir ne m'a mit que dans une fureur relative. Je suis quelqu'un de calme, de posé, de réfléchi et elle fait de moi une bête. Je comprends ce qu'Abel a ressenti face à elle.
Quand j'entends un cri, plus loin, je soupire. Il faudrait que je la suive, il faudrait que la torture mais je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie qu'elle me rende aussi mauvais qu'elle. Je n'ai pas envie de devenir le monstre que je ne suis pas encore. Soupirant, je regarde Rose et d'un regard, lui ordonne de la suivre. Abel la suit. Ils savent ce qu'ils ont à faire, la maltraiter, la rendre folle, lui faire perdre tout ses repères.
Finalement, je les rejoins plus loin, quelques minutes après. Abel est en train de la rouer de coups sous le regard insensible de Rose. Je le tire par le col et caresse ses cheveu ce qui me vaut un grognement indigné. Cependant, je l'ignore et m’intéresse à la jeune femme sur le sol, qui sera bientôt couverte de bleus. Je ne peux pas dire qu'elle ne l'ait pas mérité mais mon animal de compagnie y est allé un peu fort.

« Même courir, tu fais ça mal. »

Et puis je la prends par les épaules avant de la redresser. Elle ne courra pas plus. De toute façon, elle ne mérite pas de repenti. Tout ce qu'elle mérite, c'est la mort et les brasiers de l'Enfer. Tout ce qu'elle mérite, c'est de ne plus jamais ressentir la chaleur du jour sur sa peau.

« Pourquoi tu n'essayes pas de te donner la mort ? »

Je sors un scalpel bien aiguisé que j'ai trouvé sur le chemin et le met dans sa main meurtrie. Déglutissant, je me dis que je lui fais une faveur en lui proposant cette solution de facilité. Que je suis bien trop généreux. Mais elle mérite la mort.

« Tu n'as qu'à te trancher la gorge d'un coup, ce sera rapide et presque sans douleur. »

Si un mensonge peut débarrasser le monde de sa souillure, rien ne pourrait m'empêcher de pécher. Ah qu'est-ce que je ne donnerais pas pour un bon Cognac déculpabilisant et revigorant.
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeJeu 12 Juin - 21:34

Je me pris les pieds dans un amas de câbles et m’étalai par terre. Aïe. Je me redressai sur les coudes et me frottai le front. Bon sang, ça faisait mal… Heureusement, je n’étais pas blessée plus que ça. J’essayai de me relever, mais quelqu’un m’y aida avant que j’aie eu le temps de le faire moi-même. Des mains m’attrapèrent par les épaules pour me mettre debout. Me lâchèrent. J’ouvris la bouche pour remercier la personne quand un coup de poing me cueillit au creux de l’estomac. Je me pliai en deux en grognant de douleur. Je restai un moment sans bouger, à haleter tout simplement. Un deuxième coup me fit repartir en arrière et tomber. Cette fois, je ne cherchai même pas à comprendre d’où venaient les coups. Pourquoi est-ce qu’on me frappait ?

-Roméo… Donne-moi la force, je t’en prie, chuchotai-je.

La douleur pleuvait de partout maintenant. Je me recroquevillai pour me protéger un minimum. La personne s’acharnait sur moi comme si sa vie en dépendait. Vue la force dont l’autre faisait preuve, il y avait de fortes chances que ce soit un homme. Un coup de pied dans le ventre me fit remarquer que je n’étais pas assez roulée en boule. Je resserrai mes bras autour de ma tête et retins un gémissement de douleur. Mes côtes me faisaient souffrir et les coups continuaient à pleuvoir. Maintenant, l’homme y allait avec ses poings, et grognait sous l’effort.

Puis la violence de la colère changea un peu. Il ne me frappait plus sans réfléchir, mais de façon un peu plus sadique. Il cognait à un endroit, par exemple mes bras, puis s’arrêtait, pour recommencer ailleurs, par exemple sur mes jambes. Je n’avais plus le moindre doute sur l’endroit où je me trouvais, pour peu que j’en aie jamais eu. Il n’y avait qu’à DearDeath qu’il pouvait se passer pareilles choses. Au bout d’un moment, la main de mon agresseur s’attarda et j’en profitai pour essayer me défendre. J’agrippai la manche de celui que j’identifiai comme un détenu. En échange, j’écopai d’un grognement puissant  et d’une morsure. Je retirai vivement ma main avant que l’homme me l’arrache. Je me roulai un peu plus en boule pendant que le détenu continuait à frapper. Si je survivais à ces gens, j’aurai les corps couvert de bleus d’ici peu de temps. Je mis à profit le temps infiniment long que dura ce passage à tabac pour chercher le nom de ceux qui me tourmentaient.

Voyons voir… Les paroles acides et vengeresses de l’homme qui m’avait parlé tout à l’heure, celles-là me mettaient sur la voix d’un ami fidèle, prêt à s’en prendre à un gardien pour venger quelqu’un. Quelque part, cet homme était une personne d’honneur, loyale. Ce qui faisait que j’en arrivais à le plaindre. Il devenait mauvais pour rester loyal à son ami. Ami qui, il me semblait, était en train de se défouler sur moi. Toujours en me basant sur les mots du premier détenu, il y avait des chances pour que son ami soit Abel. Et que ce soit Abel qui vienne de me charcuter la main… Je ne lui en voulais même pas, à ce garçon. Pour avoir atterri ici, il avait dû faire pire que mordre la main des gens, certes, mais je ne lui en tenais même plus rigueur. Je le plaignais maintenant.

-Ellie, tu ne peux pas juste pardonner ! grogna Roméo.

-Et pourquoi pas ? soufflai-je.

-Mais… parce que…

Roméo abandonna l’idée de me convaincre et éternua pour manifester son mécontentement. J’allais sourire devant son agacement adorable, mais un coup perça ma défense et me coupa le souffle. Je toussai et crachai à moitié mes poumons. Abel redoubla de rage et frappa plus vite et plus fort. Il paraissait vraiment en colère pour s’acharner de la sorte. Je n’avais jamais eu aussi mal de toute ma vie, je crois… J’avais mal à des endroits auxquels je ne soupçonnais même pas qu’il était possible d’avoir mal. Pourtant, je ne me résoudrai pas à demander pitié. Jamais. Même quand je ne sentis plus me bras ou mon dos, les seuls sons qui sortirent de ma bouche furent des gémissements de douleur. Pas une seule supplique. Des pas résonnèrent de l’autre côté du couloir et la peur revint. Quand Abel frappait, je me disais que rien de pire ne pouvait m’arriver, que je retrouverais vite mon Roméo, mais avec l’autre détenu… Lui me faisait peur. Terriblement peut, parce que lui contrôlait ses faits et gestes. Lui savait conserver un minimum de calme. Même s’il m’avait semblé aisé de le faire craquer, simplement en lui criant dessus.

-Même courir, tu fais ça mal.

Il me resterait toujours cette option, s’il m’effrayait trop. Le provoquer. Il me saisit par les épaules et me releva. Mon cœur battait à toute allure, me faisait mal à la poitrine et à la tête. J’avais horriblement peur et ne me dérangeait pas pour le montrer. Certains psychopathes aimaient qu’on leur montre qu’on avait peur. Dans le doute, autant laisser transparaître chacune de mes émotions.

-Pourquoi tu n’essayes pas de te donner la mort ?

Il me fourra un objet en métal glacé dans ma main, celle blessée par Abel. Ma respiration accéléra encore davantage et je manquai de m’étouffer avec un hoquet de terreur en reconnaissant un scalpel.

-Tu n’as qu’à te trancher la gorge d’un coup, ce sera rapide et presque sans douleur.

Je déglutis et haletai à l’idée de faire une chose pareille. C’était… interdit. Mon père me l’avait toujours spécifié, et me l’avait fermement rappelé le jour où j’avais été agressée dans la rue. On ne met pas fin à ses jours. Il n’avait pas manqué de raconter l’histoire des suicidés au Moyen-Âge. Ils n’avaient pas droit à une sépulture décente et étaient enterrés à un carrefour, n’avaient pas droit au Paradis. Je refusais de gâcher ma seule chance de retrouver Roméo et mon père. Je serrai le poing autour du manche froid et le lâchai.

-Jamais. C’est interdit.

Je reculai de quelques pas avec dans l’idée de me retrouver dos au mur et de me servir de celui-ci pour m’échapper. Mais quelqu’un me retint de venir à bout de mon projet. Une main froide et petite, mais ferme. Différente de celles qui m’avaient frappée et de celles qui venaient de placer un instrument de mort dans les miennes. Je compris seulement maintenant que jamais je n’avais eu la moindre chance de réellement leur échapper. Pourtant, je pris soin de me débarrasser de la main oppressante sur mon épaule. Trois personnes dont au moins une violente. Je refusais de faire preuve de plus de faiblesse, mais je n’y parvins pas. Je me laissai tomber par terre, avec l’impression atroce que tous se regroupaient autour de moi en un cercle dangereux.

-Tu n’as qu’à te trancher la gorge…

Je secouai la tête pour faire ne plus entendre l’autre psychopathe. Tais-toi… Tais-toi… Tais-toi ! Malgré moi, je tâtonnai le sol à côté de moi, pour trouver le scalpel, et finis par poser la main dessus. J’enroulai mes doigts autour, tressaillis en le faisant côté lame, puis réussis à l’attraper dans le bon sens.

-Rapide, presque sans douleur…

Silence ! Je fermai les paupières plus fort encore et crispai mes doigts sur le manche. Puis me détendis. Et pourquoi pas, après tout, hein ?

-Non ! Ellie !

-Si… Il a peut-être raison, tu sais, Roméo…

-Non ! Non, il a tort ! Lève-toi ! C’est interdit ! aboya-t-il.

Il tournait en rond dans ma tête, grondait et jappait sans discontinuer. Un de ses aboiement plus tonitruant que les autres me fit porter les mains à mes oreilles pour ne plus l’entendre. Mais voilà. Il était dans ma tête, et je ne pouvais pas le faire taire. Ses protestations devinrent plus lancinantes, plus pressantes, et déchiraient mon cœur en miettes. Pourquoi est-ce qu’il m’infligeait ça ? Pourquoi ?

-Je…

Je voulais m’en remettre à mon bourreau. Totalement, parce que j’étais incapable de décider moi-même.

-Pourquoi faites-vous cela ?


Je baissai la tête et posai mes doigts sur l’intérieur de mon poignet. Comme dans un état second, je sentais mon pouls pulser sous la pulpe de mes doigts. Je fus surprise de constater qu’il avait repris une rythme calme, alors qu’intérieurement, j’étais mi affolée, mi sereine. Et d’habitude, c’était la peur qui prenait le pas.


PS : Abel, si j'ai fait un truc de travers, signale-le-moi (j'sais pas si y a autant de tirets...), notamment pour le passage où il est censé mordre Ellie. Parce que si c'était déjà acquis qu'il la tape, pour la morsure c'est autre chose, voilà Very Happy
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MessageSujet: Re: [violence] La Première Leçon du Sorcier   [violence] La Première Leçon du Sorcier Icon_minitimeDim 15 Juin - 12:33

Une victime. Cette fille est une victime, incapable de même penser à se défendre convenablement. Elle n'est même pas capable d'imaginer une stratégie de repli, une manœuvre de défense. Elle ne pense qu'à son chien, qu'elle supplie de venir l'aider. Un chien. Sa vie dépend d'un chien, c'est tellement pitoyable. Elle semble avoir été créée pour qu'on la plaigne, qu'on ait pitié d'elle. Mais le temps où elle pouvait s'en sortir en pleurant un bon coup et en s'accusant d'être horrible est révolu. Oui, elle est horrible, il est temps pour elle de l'accepter. Et ce n'est pas en faisant pénitence quelques heures ou en se confessant qu'elle sera pardonnée. Il est temps pour elle de payer pour le mal qu'elle a fait à Abel et aussi sûrement à d'autres détenus. Elle est si cruelle, elle me fait vomir. Comment est-ce qu'on peut être sans-coeur à ce point là ? Elle dépasse les limite de l'entendement.
Normalement, j('ai pitié de mes victimes. Pas de celle là. Sa cruauté n'a d'égale que sa stupidité et pas une fois je n'ai ressenti de la pitié pour cette créature du Malin. Des femmes comme elles me font perdre foi en l'humanité, parfois. Jusqu'à ce que je me rende compte que tout cela n'est qu'une épreuve de Dieu ou une manipulation du malin. Ayame, SoiHeen et elle, toutes trois manipulatrices, à différents niveaux. Ayame jouait sur la séduction, Soi en me faisant croire qu'elle était amoureuse de moi et Ellie joue sur la pitié des gens.
Des souvenirs douloureux remontent en moi. Et j'ai soudain très envie de rentrer chez moi, de voir mon fils et de juste vivre avec lui. Grognant, je serre les poings. Cette fille a un effet négatif sur chaque personne qu'elle rencontre. Elle pourrait presque me rendre vulnérable, moi qui suis d'habitude si déterminé. Elle est mauvaise, du cœur. Mordant ma lèvre, je passe ma main dans les cheveux d'Abel pour me redonner du courage. J'en ai bien besoin pour affronter une femme comme elle.
Lorsque le scalpel tombe à terre, je pousse un soupir et regarde au loin, dans l'ombre Abel et Rose qui attendent. Tout en eux me crie de la tuer. Et ils ont raison. Elle ne cédera jamais. Elle sera pour toujours une victime qui ne pourra jamais prendre de décision convenable, elle sera piégée à jamais dans cet esprit tordu et pitoyable. Jamais elle ne sera libérée de ses souffrances et ce que je m'apprête à faire est juste … un acte bon. Je réalisé à présent que Dieu m'a amené cet agneau égaré pour que je la fasse revenir dans le droit chemin. Pour que je purifie son âme par la mort, en espérant que Satan ne prenne pas possession d'elle dans une vie future. En espérant que ce que je fais servira à quelque chose.
Et puis à ma grande surprise, elle reprend le scalpel. Je me demande un instant ce qu'elle va faire avant qu'elle ne parle. Pourquoi je fais ça. ? Quelle étrange question …
Un souvenir remonte d'entre les méandres de ma mémoire. Il fait chaud, nous sommes en été. Mes parents discutent avec de la famille sous un parasol et je suis allongé dans l'herbe, à proximité de mon frère. Ulrick, debout sur un muret à la campagne chez notre grand mère, les bras tendus dans l'espoir de tenir en équilibre. Et la chute, droit dans un champ de ronce en pente, qu'il dévale à une vitesse inconcevable. Sans réfléchir, je m'élance et le prend dans les bras, le protégeant de la plupart des piques infâmes qui manquent de traverser sa peau. Le protéger. Je dois le protéger. Or … cette femme est mauvaise et elle pourrait parfaitement lui faire du mal, lui qui est si fragile.
Elle reste là sans bouger, sans penser. Elle semble comme une poupée que son marionnettiste aurait abandonné à cet instant. Baissant les yeux, je récupère le scalpel de sa main, coupant la peau de mes doigts au passage. Mais je m'en fiche royalement. Tout ce qui compte, c'est de protéger Ulrick contre elle et ses malfaisances. Tout ce qui compte, c'est lui et son bien-être. Tout ce qui compte, c'est nous. Et je prends une grande inspiration peinée, secouant doucement la tête. Avoir à faire ça me rend malade. Regardez ce qu'elle fait de moi. Regardez ce qu'elle fait au gens.
Tenant le scalpel dans ma main, je le serre, faisant tomber quelques gouttes de mon sang sur le sol.

« Parce que tu es un monstre. Le pire. »

Et j'enfonce le scalpel dans sa gorge, profondément. Puis j''exécute un mouvement latéral, machinalement, ouvrant sa gorge de droite à gauche. Ensuite, je me tourne et me mords la lèvre. Ce qui est fait est fait. Tant pis pour elle, elle n'aura même pas expié ses péchés. Elle ne sera même pas devenue une femme bonne et empathique durant les dernières minutes de sa vie. Parce qu'elle est un montre, pire que moi, pire même que certains des criminels les plus coriaces que j('ai rencontré.
Laissant tomber le scalpel au sol dans un bruit métallique des plus déplaisants, j''ordonne à mes minions de me suivre et me dirige lentement vers la sortie des sous-sols. Tout est fini, ma mission ici est achevée. Avec un sourire, je me dis que cette fois encore, j''ai pu protéger Ulrick.


Et les eaux du Déluge s'abattirent sur la Terre.
— La Génèse, chap.7, ver. 4
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