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 Dernier souffle [Rp unique]

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AuteurMessage
Anja Tchaïkovski
T0151 - L'empoisonneuse maternelle
Anja Tchaïkovski

Date d'inscription : 03/02/2014

Mon personnage
Âge : 36
Nationalité : Russe
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Dernier souffle [Rp unique] Empty
MessageSujet: Dernier souffle [Rp unique]   Dernier souffle [Rp unique] Icon_minitimeMar 17 Juin - 15:28

J’avais peur, mes mains tremblaient violemment, et le scalpel tressautait vaguement entre mes doigts. Le calme apparent de mon rythme cardiaque était trompeur. Ma tête commençait à me faire mal, comme si un étau se refermait progressivement dessus. Mes pensées s’égaraient, erraient un peu partout, se concentrant sur mes souvenirs. Sur la première fois que j’avais rencontré Roméo, sur mon agression dans la rue, sur tous les soins que m’avait prodigués mon père… Sur cet homme qui me tourmentait. Je portai machinalement ma deuxième main à mon cou, dans l’espoir de trouver du réconfort grâce à ma croix. En vain. Elle n’y était plus, le « maître » me l’avait prise.

***

Le policier frappa à la porte de notre maison pendant que son coéquipier s’assurait que j’allais bien. A côté de nous, Roméo geignait pitoyablement. Mon pauvre Roméo, terrorisé par l’agresseur. La porte s’ouvrit, laissant échapper une bouffée de chaleur et d’odeur de nourriture. Mon père lâcha un soupir d’angoisse avant de se précipiter vers moi et de me serrer dans ses bras. Il était encore plus grand que moi, atteignait le mètre quatre-vingt-dix, paraissait-il. Roméo jappa, tout penaud, pendant que les policiers racontaient l’histoire à mon père. Un type totalement imprévisible, qui m’avait attaquée, et m’avait volé mon argent. Il m’avait blessée, et le chien était allé chercher de l’aide alors que j’étais, pour ma part, restée tout à fait inactive, les bras ballants et stupéfaite de ce qui s’était passé. Mon père remercia les deux agents, leur offrit un paquet de gâteau malgré leurs réticences, et me fit asseoir dans le canapé. Il alla me chercher un chocolat chaud, même si je préférais le thé, et me le colla entre les mains. Je bus quelques gorgées pendant que mon père me rassurait. Roméo, couché à nos pieds, poussait de profonds soupirs de tristesse.

-Allez, tout va bien, Ellie. Ce n’est pas important l’argent, en comparaison de ta vie. Viens là.

Il me prit dans ses bras et me serra contre lui. Je posai la tasse de chocolat sur la table que je savais se trouver là. Je cachai mon visage dans son cou et me collai à mon père. Sa présence rassurante opérait toujours, mais aujourd’hui, elle revêtait un importance capitale.

-Parle-moi, Ellie. J’ai eu peur pour toi, je veux savoir si tu vas mieux.

Je pris une longue inspiration et ouvris la bouche.

-J’ai eu peur, moi aussi. Je veux que ça s’arrête, je veux… que ça s’arrête vraiment. Cette impression d’impuissance, d’incapacité totale à me défendre… J’ai presque envie de mourir. Je me sens si… inutile…

-Ecoute-moi bien, jeune fille. A ton âge, beaucoup de jeune pense à ça, eux aussi. Mais il ne faut pas. Tu m’entends, il ne faut pas. Tu as encore beaucoup de choses à vivre, et il est hors de question que ma fille fasse une telle bêtise. Tu m’as bien compris ?

-Oui… soufflai-je.

***

Le détenu s’empara du scalpel, m’entaillant le bout du doigt au passage. Je retins un gémissement de douleur parce que je savais que c’était de loin le moins grave qui pouvait m’arriver. La peur me tordait le ventre, me donnait un goût amer dans la bouche et sur la langue. Je fermai les yeux et murmurai une prière dans ma langue natale. Ce soir, j’allais probablement mourir, mais ce ne serait pas de ma main. Jamais. Mon père me l’avait interdit, Roméo me l’avait interdit. Je me l’étais interdit. Ma respiration s’emballa un peu… beaucoup, quand il prit la parole.

-Parce que tu es un monstre. Le pire.

***

Abel qui s’effondrait sur le sol de la cour dans un bruit de chaîne. Bon sang, mais qu’est-ce que j’avais fait ? Qu’est-ce qui m’avait pris ? Je suis un monstre de cruauté pour avoir osé lever la main sur un autre être humain. Je n’aurais pas dû, jamais… Trop de souvenirs, trop durs… Je me pris la tête dans les mains, mes cheveux tombant en une cascade soyeuse sur mon visage et mes mains. Roméo à côté de moi, qui pleurait doucement. Il était triste pour moi, qui avais franchi la ligne rouge. Je n’aurai pas droit à l’absolution, pas après avoir fait un tel écart. Je pouvais presque imaginer le visage de mon père, triste pour moi. Mon père incapable de ressentir autre chose que de l’amour et de la pitié. Mon père si formidable et si parfait. Lui avait sa place là-haut, aux côtés des anges et des saints. Roméo me donna un coup de museau humide et je repris conscience de mon environnement.

***

Un appel d’air devant moi attira mon attention au moment même où une douleur fulgurante me transperça la gorge. En fait, il y avait de fortes chances pour qu’il n’y ait pas que la douleur qui me transperce la gorge. Probablement le scalpel. Vous devez vous demander comment je fais pour rester lucide alors qu’on était en train de m’égorger. Je vais vous répondre franchement. J’en sais rien. C’est douloureux, beaucoup trop même. La sensation d’avoir un pouce de métal enfoncé dans votre corps…  Mon assassin fait un mouvement latéral, finit son travail. J’ai envie de dire quelque chose, de lui pardonner d’être devenu mauvais pour venger un ami, mais je sais d’avance qu’aucun son intelligible ne sortira de ma gorge. Et pour cause, la seule chose qui en sort, actuellement, c’est du sang. Je le sais, je le sens. Il paraît qu’on ne meurt pas instantanément, si on résiste à la douleur. On met quelque chose comme quelques minutes.

Mais actuellement, je m’en fiche… Tout ce que je sais… c’est que c’est la pire chose qui me soit jamais arrivée. En fait, c’est encore pire que quand j’ai dû me séparer de Roméo, parce que je savais qu’il ne me quittait pas pour un monde meilleur.

-Je suis désolé, Ellie, tellement désolé… Je n’ai rien pu faire…

J'adressai une prière muette à l'attention de celui qui nous jugerait, un jour, qui me jugera bientôt. Puisse l'âme de ce détenu aller là où elle trouvera la paix. Puisse-t-il être pardonné, parce que moi... Moi je lui pardonne déjà.

Je préférais ne pas bouger, seulement écouter les bruits de pas décroître au bout du couloir… Ecouter mes propres battements de cœur qui s’emballaient… Je fermai les paupières, arborer une expression calme et sereine dans la mort, voilà qui me plairait… J’essayai de prendre une grande inspiration, pouvoir sentir une dernière fois le goût subtil de l’oxygène, que plus personne ne sent à force de le respirer toute sa vie. Eh ben… le moins que je puisse dire, c’est que j’ai échoué. Plus de trachée, plus de carotide ou de jugulaire, plus rien qu’un trou béant dont les bords me lançaient douloureusement.

***

-Donne ton porte-feuille, vite ! lança la voix.

Je perdis deux précieuses secondes à chercher d’où provenait la voix, que mon agresseur mit à profit pour me taillader le bras de son couteau.

-J’ai dit vite !

Je reculai brutalement d’un pas et trébuchai sur le rebord du trottoir. Roméo  bondit en arrière quand je lui tombai dessus, avant de revenir vers moi pour me lécher la joue. Un liquide chaud coulait le long de mon avant-bras, obnubilant toutes mes pensées. La douleur en elle-même ne m’effrayait pas plus que cela, d’accord, c’était pénible, mais ce devait n’être qu’une coupure superficielle. Quelques gouttes de sang en sortaient, ruisselaient placidement sur ma peau avant de tomber au sol.

-Allez, pas que ça à foutre, magne-toi ! gronda-t-il.

-Dans… Dans la poche droite de mon manteau… bafouillai-je.

La main de l’homme plongea dans la poche que je lui avais indiquée, y prit mes couronnes et ressortit. Des bruits de pas retentirent dans une allée parallèle pendant que, le souffle court, je tentai de reprendre le contrôle de mes pensées.

***

Je commençai à ressentir une soif intense. Qu’est-ce que ça allait vite ! A moins que… à moins que ce ne soit moi qui aie perdu toute notion du temps…

-Accroche-toi, Ellie ! Quelqu’un va venir ! Il faut que tu tiennes… jappa Roméo tout près de mon oreille.

Laisse-moi, mon tout beau. Va-t-en, va dire à papa que je suis désolée… Désolée d’avoir échoué, d’avoir mal agi…
J’avais mal à la tête, énormément, comme si quelqu’un s’était amusé à resserrer un étau autour de mes tempes. Le manque d’oxygène se faisait ressentir, douloureux… pesant… Pourquoi est-ce que ça ne voulait pas se finir ? Etais-je déjà en Enfer ? Cet Enfer promis par mon assassin ? Un coup de patte fantôme fit tressaillir mon bras. A moins que ça n’ait été un sursaut nerveux.

***

Abel tomba sur le bitu… le sable de la cour. Le taser dans ma main me brûlait la peau et ma gorge me faisait mal. Il m’avait arraché mon collier, avec tous mes souvenirs, ma croix, offerte par mon père…

-Emmenez-le à l’infirmerie.

Tiens, ma voix. Pourquoi est-ce que…

***

… je pense à ça ? Je l’ai déjà vu… Ma bouche s’assèche pendant que mon organisme s’échine à refermer la plaie. Je m’en fiche, je vais mourir. Qu’il s’échine, qu’il s’acharne, qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir… Ca ne changera rien.

Le sol est froid sous mon corps allongé. Mon crâne me fait de plus en plus mal, j’ai l’impression qu’il va exploser… Mon cœur ralentit, arrête de pomper, pour ralentir l’hémorragie peut-être… Chaque seconde ralentit, me paraît une lente éternité. Tout est lent, atrocement étiré et ralenti. Peut-être faudrait-il que je trouve un autre maux que ralentir…

-Ellie, maux, c’est un pluriel, et ça ne veut pas dire la même chose…

Le soufre me manque… Respirer, emplir mes poumons d’ère, vital, d’autre chose que ce sans lourd et, ô pressant*.

-Ellie, arrête… Tu me fais peur…

Un dernier éclair de lucidité me fit ouvrir les yeux. Roméo ! Il était… dans une voiture, loin. Pas ici… à se faire tuer par ce détenu. Comment avais-je pu me leurrer à ce point ? Non… Il me l’avait confirmé lui-même… Il étai mord. Définitivement mort. Cette fois, impossible de fermer les œufs. Trop d’énergie requise, et pas assez dans mon cor. Temps pi… Plus rien à perdre, seule ma foi me tient. Elle seule me garde les pieds sur Terre.

Quand est-ce que ce sera fini ?

***

Je pleurais sur mon lit, Roméo couché à côté de moi, sur le matelas. Mon père ne supportait pas ça, il mettait des poils partout, mon gentil protecteur. Mais là… Il était mort. Plus de papa, plus de maître pour mon Roméo, plus de prêtre pour le village. Mon chien geignit contre mon bras, sa truffe humide pressant mon coude doucement. Lui aussi était triste, lui aussi pleurait. Mais là, je voulais juste qu’il me laisse tranquille. Je le repoussai sans douceur et il gronda un peu avant de reposer sa tête contre moi.

Je restai quelques secondes à bouder, entre deux sanglots, avant de me jeter sur lui pour le serrer fort dans mes bras.

***

Non… Je ne veux pas ça comme dernier sous venir… souvenir…

***

C’était Noël, Roméo courait autour du sapin, tout joyeux, pendant que mon père et moi discutions gaiement autour d’une tasse de thé. Il déchira un emballage de cadeau du bout d’une griffe, déclenchant chez nous un début d’hilarité pendant que lui, surpris, se mettait à bondir et accélérer pour se débarrasser du papier. C’est à moitié pliés de rire que nous réussîmes, mon père et moi, à lui retirer l’indésirable.

***

Oui… Ca s’était un beau souvenir… Agréable… Doux, comme mon Roméo, léger… Et joyeux…






PS : Oui, il y a tout plein de fautes et de mots qui veulent rien dire dans leur contexte, mais j’ai rien trouvé de mieux pour illustrer son incohérence ><
Après tout, elle se vide de son sang, et y en a plus assez pour formuler des pensées construites et intelligibles.

* en l’occurrence, il faut lire « oppressant » oui, c’est naze, mais je trouve rien de mieux :/
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