Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"

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Neil Cian
L1233 - Tueur en série
Neil Cian

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MessageSujet: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeDim 5 Jan - 22:30

Ma mâchoire est douloureuse. Un bleu noirâtre s'étale sur tout le côté droit, partant de l'oreille jusqu'au menton. D5087 ne m'a pas loupé. Mais il m'a eut par surprise, je n'ai pas spécialement eut le temps de réagir. Quand ce sera toi, mon chou, tu ne comprendras rien du tout.
Ma deuxième nuit fût terrible, d'autant plus que cet Allesbury qu'Ombrage déteste tant se trouve être dans ma cellule. Il n'a pas dit un mot, et moi non plus. Le troisième « colloc », une sorte de mec efféminée, avec de longs cheveux noirs, n'a pas non plus ouvert la bouche. Autant dire que l'ambiance était bien moisie. Dès l'ouverture des portes, mes deux nouveaux amis étaient partis sans un regard, Allesbury en boitant.
Du coup, ça me laisse un instant de solitude, ce qui n'est pas pour me déplaire. Assis sur l'espèce de lit de fortune, je me penche vers le mur, y retire un pan de brique que je me suis amusé à détacher toute la nuit, et saisit délicatement le produit caché.
J'étais tout de même passé à l'infirmerie, hier soir. La salle était encore pleine, on ne s'est donc pas spécialement occupé de moi, et alors que je patientais, une poche de glace sur le visage, j'ai dérobé plusieurs boîtes d'Eridan, de Mictasol et de Glycobyl. Enfin, du moment que de la Methénamine était présente, je prenais. Il m'en faudra une sacré réserve, mais j'en ai déjà pas mal.
Des bruits de pas me font ranger précipitamment mon trésor. Un gardien entre dans la cellule. Plutôt mignon, le gardien. Du genre grand blondinet musclé, c'est vrai qu'il est pas mal. C'est plutôt étonnant d'ailleurs, c'est le premier à ne pas ressembler à un Cerbère mutant.

- Lèves-toi, tu as rendez-vous avec la psychologue, ordonne-t-il d'une voix froide.
- Ah, non.
- Comment ça, « non » ? Tu viens, c'est tout.
- J'ai pas envie. Les psychologues sont chiants, ils posent pleins de questions. J'ai déjà été chez le psy, et à la fin c'est lui qui a pris rendez-vous chez un psy. C'était très drôle.

Il m'attrape par le poignet et me traîne au-dehors. Je me laisse faire, de toute manière je n'ai rien d'autre à faire de ma journée. Je continue de papoter tout seul pendant qu'il m'emmène comme un parent tirerait un gosse trop turbulent. Malgré toute la volonté qu'il met à reste sérieux, je vois que son visage de marbre commence à se briser, et un petit sourire se pose sur ses lèvres.

- T'es beau quand tu souris, lui lançai-je. J'aurai bien aimé être un beau blond comme toi.

- Tu serais pas un peu gay dis-moi ?
- Pourquoi, toi oui ?
- Tu n'oses pas l'avouer ?
- Toi non plus alors.
- Les autres ne se sont pas trompés. C'est vrai que t'es un peu con.
- Les gardiens parlent de moi ? C'est une bonne chose, non ? Un peu comme une demi célébrité.

Il secoue la tête et soupir.

- Elle est comment, la psy ? Gentille, accueillante ou elle essaie de se donner un style de comme toi ? Demandai-je sur un ton de défi.

Cette remarque n'a pas l'air de lui avoir plût. Il me tire en avant et frappe à une grosse porte en bois.

- Tu verras bien.

Il pousse avec difficulté la porte et me jette à l'intérieur.
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Ayame Shizuka
Psychologue
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Ayame Shizuka

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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeLun 6 Jan - 15:54


La psy ? A ce stade, elle avait l'impression de n'être qu'une idiote.

J'étais retourné me laver, pour me détendre, et j'avais investi les cuisines. J'avais pris un café – alors que je détestais ça – juste pour me débarrasser du goût de l'alcool. Et finalement, pour ne pas rester inactive ... j'avais passé la journée à cuisiner. Entre les Takoyaki, le Yudofu et les Okonomiyaki, le cuisinier avait fini par me demander si je comptais remplir son congélateur entier ... et m'avait également beaucoup fait rire à coup de plaisanteries sur ma maladresse. En même temps, avec trois doigts brisés ... Au moins, il avait réussi à dédramatiser les choses.

Pourtant, j'avais beau tout faire pour ne pas y penser, je ne riais qu'à moitié ... Parce que ce qui s'était passé restait toujours quelque part, dans un coin de ma tête, et que je n'arrivais pas à l'éclipser. Sitôt que je le tentais, les souvenirs me revenaient.

Et puis, après une nouvelle nuit blanche ... mon téléphone avait sonné. Et j'avais tout laissé en plan. Ou plutôt rien, d'ailleurs. J'avais juste récupéré un cahier, un stylo. Et j'avais écrit. Tout ce qui me venait à l'esprit, tout ce que je ressentais. Absolument tout. J'en avais pleuré, une fois encore. Et je m'étais faite la promesse de ne pas sombrer.
Mais le téléphone m'avait interrompue. Et je ne connaissais qu'une personne qui pouvait m'appeler si brusquement, sans une salutation ni un signe de respect. McDaven me demandait déjà pourquoi elle n'avait pas encore mon rapport, à la fois sur Sadwood et sur un nouveau venu. Un certain ...
Je ne me souvenais même pas de son nom, en fait. J'étais certaine de m'être fait la réflexion qu'il signifiait 'Lumière'. Mais pour le reste ...

Lumière. Ah ! J'en aurais bien eu besoin. Au lieu de quoi, j'avais ressenti une angoisse terrible en entrant dans mon bureau. Je m'étais empressée de la nettoyer, du mieux que je pouvais. Je n'avais eu qu'une heure pour le faire, et j'avais cru plusieurs fois que je ne parviendrais pas à rester dans la pièce. C'était pourtant la même armoire en bois poli, décorée des mêmes fleurs de cerisier. La même moquette, les mêmes fauteuils, le même bureau, le même paravent et la même table basse. Et pourtant ... Ils me semblaient entièrement différents. Inquiétants, terrifiants.

Je m'étais assise à mon bureau, j'avais récupéré le dossier d'Allesbury ... et n'avait plus hésité. J'avais coché cette fameuse case. 'DPS'. En espérant que cette nouvelle consigne serait respectée. Etque je ne serais pas maudite par les gardiens pour ça. Mais en ouvrant le dossier de mon nouveau patient ...
Génial. Il partageait la cellule de cet enfoiré de Lord. Enfoiré ... ces mots me semblaient vides de sens, ils n'étaient même pas convaincants. Quelque chose n'était pas normal. Je n'arrivais pas à le haïr, lui. A la place, je me détestais. Et au fond, je savais pourquoi ... Tout simplement parce que c'était uniquement de ma faute. Alors, j'avais besoin de me mettre en colère. Contre quelque chose, quelqu'un qui ne pourrait pas me tuer. Moi-même, par exemple.

Des voix, derrière la porte.

"Elle est comment, la psy ? Gentille, accueillante ou elle essaie de se donner un style de comme toi ?"

Un ton de défi. Une fois de plus : génial. J'allais tomber sur un ... Neil Cian – maintenant que j'avais le dossier sous les yeux, c'était plus simple – qui s'amusait apparemment à faire tourner les gens en bourrique.
Un tueur en série. Mais pour une fois ... je ne ressentais pas cette attirance que j'avais toujours eue pour le danger. Ni même de la peur. Quelque chose n'allait décidément pas. Hé-oh ! La conscience ! C'est moi, ton corps, tu te souviens de moi ?! Faut se réveiller !

On frappe, et ... Par terre, le nouveau détenu.
Je pris le temps de le détailler. Au moins, entre ses cernes et les miennes, je ne devais pas avoir l'air si insomniaque. Bien dix centimètres de plus que moi, rien d'étonnant. Et vu son immense bleu et mes doigts brisés, et bien ... j'avais peut-être même l'air moins ... Moins amochée, on va dire ça comme ça. J'aurais d'ailleurs pu m'alarmer de son ecchymose, mais non. D'une façon assez curieuse, je savais. Je sentais qu'il n'avait pas eu de problème avec Allesbury. Ce fut le regard du gardien, en revanche, qui s'attarda sur moi.
Tu m'étonnes. Je ne devais pas avoir l'air dans mon état normal.
Je m'étais habillée comme la veille, incapable de remettre quelque chose qui me découvrirait. J'avais essayé, mais ... non. De toute façon, il valait mieux que je cache mes bleus, mes traces. J'avais juste laissé mes cheveux détachés. Au moins, ils couvraient la marque de griffure. Mais, le fait que je sois plus pâle et couverte qu'à l'accoutumée ... pas difficile de deviner que quelque chose n'allait pas, pour ceux qui m'avaient déjà croisé.
Et pour dissiper tout soupçon de sa part, il me suffit de me lever, de froncer les sourcils en guise désapprobation ... et de faire un sourire. Il tourna alors les talons, en haussant les épaules. C'est ça, mon grand. Sage décision, j'ai pas envie de te parler. Je n'ai déjà même pas envie de bosser ...

J'hésitais un instant à aider le détenu à se relever ... et pris le parti de pousser la porte, sans la fermer pour autant. J'avais un mal fou à l'ouvrir à nouveau, derrière. En outre, je n'avais pas envie de me sentir enfermée, pas en ce moment. Il me fallait une échappatoire. Et le temps que je me retourne ...
Ah. Déjà debout. Tant mieux.
Arrête ça, Aya ... c'est pas toi. Tu es plus aimable, d'habitude, plus ouverte. Et tu fais plus attention à ce qui t'entoure. Concentre-toi, bon dieu !
-J'aimerais t'y voir. J'arrive à sourire, déjà ! Tu peux pas t'en contenter ?
-Mais c'est pas pour sourire, qu'on te paye. Ni même pour être sympathique avec les autres !
-La ferme ! Je sais que si je n'étais pas comme ça, ça ne serait pas arrivé ! T'as pas besoin de me le rappeler ...


Je dus fermer les yeux un instant, le temps de respirer. Détends-toi. C'est fini, d'accord ? Ter-mi-né.
Et finalement, je réussis même à rendre ma voix plus vivante lorsque je posais la question de routine ...

"Neil Cian, c'est bien ça ? Shizuka Ayame, je suis la psychologue."

Il l'avait sans doute déjà deviné, mais au moins, c'était dit.
Je désignais l'un des fauteuils, devant mon bureau, d'un léger signe de tête. Et sans attendre qu'il y prenne place, je m'assis dans celui d'en face. Au passage, je me fis la réflexion que ma blouse était restée sur la chaise du bureau.
Tant pis, c'est pas comme si tu en avais un besoin maladif. Croise les jambes, prends ton calepin. Raccroche-toi à tes habitudes.

"Les gardiens vous décrivent comme épuisant, Cian. Je dois vraiment le croire ?"

Une question, pour la forme, d'un ton gai, même ! Plus pour m'auto-détendre que pour avoir une véritable réponse, d'ailleurs. C'est ça, tu es en bonne voie. Souris, détends-toi, sois à l'écoute. Fais comme si tout allait bien, et tout ira bien.


Dernière édition par Ayame Shizuka le Jeu 6 Fév - 15:26, édité 1 fois
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeLun 6 Jan - 21:59

C'est elle, la psy ? Moi qui m'attendais à une sorte de mémé aux cheveux grisonnants et aux lunettes sur le bout du nez, c'est plutôt une bonne surprise. Bien qu'elle ne paraisse pas très en forme et qu'elle soit vêtue comme un camionneur. À moins qu'elle ne soit comme cela naturellement, ce qui serait aussi fort probable.
La vingtaine je dirais. De longs cheveux châtains, un visage de poupée, un peau dangereusement pâle. Si c'est à cause de son travaille, elle ferait bien de prendre des vacances. À moins que ce ne soit à cause d'une agression, après tout, ici, ça a l'air d'être plutôt à la mode, et ça m'étonnerai que les détenus la préservent.
J'envoie un baiser au gardien qui s'en va et retiens un petit rire en voyant sa mine renfrognée.

- Neil Cian, c'est bien ça ? Shizuka Ayame, je suis la psychologue.

C'est vrai, j'avais encore des doutes. Je saute sur le fauteuil qu'elle me désigne et range mes jambes en tailleur, sans la quitter des yeux. Y'a quelque chose qui cloche, chez elle. J'attrape les bras du siège et d'un mouvement brusque, me rapproche de la table. Ses yeux. Violets ? Original, pas commun. Comment ça se fait, d'ailleurs ? Et puis, pourquoi des yeux devraient-ils être obligatoirement gris, verts, bleus, marrons, ou noirs ? Je suis pour la nouveauté, personnellement. Et ça ne fait que compléter le joli tableau qu'offre cette psy. Et si je simulai le mec dégénéré ? J'aurai peut-être des séances en plus. Non, j'ai d'autre choses plus importantes à faire, et raconter ma vie, ça va bien cinq minutes.
Elle semble plutôt mal à l'aise. Elle a dû vivre une expérience effrayante, ou un truc du genre qui laisse les filles dans état lamentable. Pourquoi une si jolie femme comme elle travaille dans un milieu de mecs aussi tarés ?
Kelly aussi est jolie, Neil. Elle a les mêmes cheveux qu'elle.
Sa voix féminine me tire de mes pensées. Elle est plongée dans la lecture de mon dossier.

- Les gardiens vont décrivent comme épuisant, Cian. Je dois vraiment le croire ?

Je jette un coup d'oeil à la déco. Trucs japonais, des images de cerisiers, un service à thé, de l'encens … En temps normal je me moque un peu de l'état d'un lieu, mais un peu de beauté dans une prison morbide, ça fait toujours plaisir. Le fauteuil est confortable, en plus.

- Moi ? Épuisant ?

J'ai un léger rire :

- Pas du tout. Ils sont juste enfermé dans leur monde, du coup dès qu'on essaie de papoter un peu ça les énerve. Vous les verriez, toujours les sourcils froncés, prêt à t'assommer à coups de matraque au moindre faux mouvement. Okay, c'est une prison, okay y'a des gens cons, mais y'a des limites. Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'à partir du moment où l'on est sociable on est obligé de passer pour épuisant. J'aurai préféré rester avec ma console, au moins elle ne me menace pas de me buter si je dis un mot de travers. Et après les gens s'étonnent que je suis bizarre ! Normal que je désire plus la présence de technologie plutôt que de vrais personnes. Enfin, je n'en ai que pour vingt ans, après tout.

Mon ventre se tort. Vingt ans bordel ! A survivre entouré de tout ces types déjà morts, à tenter de garder la flamme de vie qui est encore en moi. Je ne deviendrais jamais comme eux, c'est impossible. Par pure fierté, même si je serai à deux doigts du suicide, je ne serai jamais comme ça. Et elle, deviendra-t-elle comme eux ? A cette allure-là, y'a vite fais qu'elle se pende seule dans son bureau, et le prochain détenu aura un spectacle ravisant: une belle femme au bout d'une corde. De quoi calmer tout détenu. Ou pas, d'ailleurs. Moi, ça me surprendrais. Mais ça serait amusant, une petite piñata avant d'affronter les ombres qui traînent dans les couloirs.

- Vivement la retraite qu'ils disaient, lâchai-je encore. Après tout, si vous restez ici vingt ans, je prendrai ma peine avec beaucoup plus de légèreté. D'où vous est venu l'idée de bosser dans une prison de taré, d'ailleurs ?

L'extrémité de mon indexe se pose sur ma lèvre, et je lui fais mon plus innocent sourire.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeMar 7 Jan - 22:20


Mon cœur manqua un battement, j'eus un mouvement de recul. Son mouvement brusque, ajouté à cette nouvelle proximité ... Pendant un instant, il me sembla que ce n'était plus lui que je voyais. J'aurais voulu me lever, mais j'étais comme pétrifiée.
Non Aya, non ! Concentre-toi ! Regarde, tu vois ses yeux ?!
Curieux, pas glacés. Noirs, pas bleus. Et ... son sourire. Pas le même, en aucun cas. Enfantin.

Le sourire d'un enfant, oui ... Autant ne pas s'y tromper. Tu te souviens de son dossier, Aya ? Il est loin d'être idiot. Il a probablement obtenu ses exam' aussi tôt que toi, et peut-être même avec moins d'effort. Il a visiblement de meilleures capacités d'adaptation, et il a sûrement déjà une idée des questions que tu va lui poser ... et de ce qu'il doit répondre s'il ne veut pas être fiché.
Il fallait que je me calme, que je sois concentrée. Je devrais sûrement décrypter la moindre de ses attitudes si je voulais vraiment la vérité. Et puis ...je ne risquais rien. Ou en tout cas, je tentais de m'en convaincre. C'est ça. Tout ira bien.

"Les gardiens vous décrivent comme épuisant, Cian. Je dois vraiment le croire ?"

Il jeta un œil autour de lui ... Oui j'allais devoir refaire entièrement la décoration. Et même comme ça, je n'étais pas sûre que j'arriverais à nouveau à me sentir tranquille dans cette pièce. Même si au fond ... je n'avais aucun droit de me sentir mal. Tout ce qui s'était passé était dû à ma propre faiblesse.
Finalement, il ouvrit de grands yeux ... quoi, étonnés ? J'étais persuadée qu'il faisait tout pour embrouiller les personnes qui lui faisaient face. C'était une distraction comme une autre, en fait ... mais la maîtriser n'était pas à la portée de tout le monde. Elle nécessitait un certain degré de concentration et d'auto-dérision.

"Moi ? Épuisant ? Pas du tout. Ils sont juste enfermés dans leur monde, du coup dès qu'on essaie de papoter un peu ça les énerve. Vous les verriez, toujours les sourcils froncés, prêt à t'assommer à coups de matraque au moindre faux mouvement. Okay, c'est une prison, okay y'a des gens cons, mais y'a des limites. Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'à partir du moment où l'on est sociable on est obligé de passer pour épuisant. J'aurai préféré rester avec ma console, au moins elle ne me menace pas de me buter si je dis un mot de travers. Et après les gens s'étonnent que je suis bizarre ! Normal que je désire plus la présence de technologie plutôt que de vraies personnes. Enfin, je n'en ai que pour vingt ans, après tout."

Assez bizarrement, son rire m'avait détendue. Et ... beaucoup de mots. De longues phrases, qui n'étaient pas menaçantes pour autant. Ça me changeait. Peut-être que cette entrevue allait réellement bien se passer, après tout ?
Les sourcils froncés, prêt à assommer à coup de matraque... Oh, je voyais parfaitement ce qu'il voulait dire. Le comble, c'était que parfois, ces mêmes personnes se retrouvaient à pleurer dans mon bureau. La seule chose certaine, c'était que tout le monde avait un passif ici. Et que beaucoup faisaient tout pour le cacher, parfois même pour le cacher à eux-mêmes. Assez étrangement ... Neil m'avait l'air équilibré. Pourtant, il faut bien un certain déséquilibre pour commettre des crimes. D'autant qu'il me semblait que sa seule victime masculine était son frère ... non ? Ce simple fait avait forcément une signification ...
'Que pour vingt ans' ... il y a au moins un point sur lequel nous sommes semblables, Cian. Vous vous efforcez de voir le verre à moitié plein. Parce que même si vous déclarez la durée de votre condamnation comme si elle n'avait aucune importance, je vois que ce n'est pas le cas. Je vois qu'elle vous dérange ...

"Bizarre ? Personnellement, vous m'avez déjà l'air plus équilibré que mes patients habituels."

En même temps, ce n'était pas difficile. Entre ceux qui restaient muets, ceux qui montaient sur la table pour ... m'étrangler ...
Par réflexe, je glissais ma main sur mon cou, le long de la griffure. Comme pour vérifier qu'elle était toujours là, que je n'avais pas rêvé ... Non, ç’aurait été trop beau.

"Vivement la retraite qu'ils disaient. Après tout, si vous restez ici vingt ans, je prendrai ma peine avec beaucoup plus de légèretés. D'où vous est venue l'idée de bosser dans une prison de taré, d'ailleurs ?"

Sa voix me tira de mes sombres pensées. Si je restais ici vingt ans ...
Oh, il y avait de grandes chances pour que ce soit le cas. Si je démissionnais, mon père était fichu de me déshériter. Si je me faisais licencier ? Même scénario. C'était ainsi qu'il avait toujours voulu punir mes plus grands 'manquements à l'honneur'. En me menaçant de ne plus me considérer comme sa fille. Hors, malgré sa perpétuelle froideur, il était toujours mon père. Et je l'aimais. Je ne pouvais pas le décevoir.

"Si je peux rendre votre séjour plus agréable, j'en serai ravie."

Une question ? C'était inhabituel, et je n'aimais pas beaucoup les conversations unilatérales. Même si quelque part, elles faisaient partie de mon boulot.
Néanmoins, cette question ... Bien, d'accord. Voulez-vous jouer, Neil ? Un enjeu, un but. C'est précisément ce qu'il me manque, en ce moment. Alors, je vais vous proposer quelque chose ...

"J'ai très envie de vous suggérer un jeu, Cian. Le jeu du menteur. Vous posez une question, j'y réponds franchement. Ensuite, je pose une question, et vous devez répondre honnêtement. Les règles sont simples : Si vous me soupçonnez de mentir, ou si je vous soupçonne de ne pas dire la vérité ... on pose une question supplémentaire au menteur."

L'intérêt de ce jeu ? Aucun. J'avais plus à perdre qu'à gagner. Peut-être qu'au fond, c'était une forme de suicide. Peut-être ... En réalité, c'était forcément le cas. Peu m'importait qu'il accepte ou non d'entamer la partie. J'avais besoin d'un but, actuellement. En plus de ça, il me semblait que Neil était comme tant d'autres ... il portait un masque. Il m'avait l'air d'aimer la satire. Alors, s'il appréciait de jouer sur les mots ... ce que je lui proposais était tout simplement du pain béni.
Je croisais les mains sur mes genoux, hésitant un instant ... j'aurais pu lui dire que j'avais été poussée ici par mon attirance du danger. Seulement, elle s'était éteinte en même temps que mes espoirs d'échapper au Lord ... ce n'était plus d'actualité ...

"Pourquoi est-ce que je travaille ici ? Parce que la directrice m'a engagée alors que je n'avais aucune expérience. Parce que ce travail est bien payé."

J'aurais aussi pu lui dire ce pour quoi je faisais ce métier. Mais si je l'avais fait ... je serais sortie des limites de sa question. Mon jeu-suicide n'aurait plus eu aucun intérêt. Le but était justement de trouver les bonnes questions.

"Je pense que vous êtes un homme brillant, Cian. Et comme vous aviez un avenir prometteur, je me demande ... Qu'est-ce qui vous a poussé à tuer, encore et encore ?"
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeMer 8 Jan - 17:08

Elle paraît se détendre. Un peu. Comme si elle s'attendait à autre chose, qu'elle craignait que quelque chose ne lui tombe dessus, ou ne lui retombe dessus. La peur s'était visiblement peinte sur son visage, lorsque j'ai rapproché le fauteuil du bureau. Un tas de cauchemars ont défilé devant ces prunelles violettes. Couleur de l'Iolite. Ou de l'Améthyste. Un doux mélange de deux teintes de violets très agréables à voir. Elle a dû en hypnotiser, des regards et ainsi obtenir tout renseignement désiré. C'est un bon plan lorsque l'on est une psy.
Malgré son stress évident, elle ne se laisse pas dérouter et souris gentiment à la fin de ma tirade :

- Si je peux rendre votre séjour plus agréable, j'en serai ravie.

Elle garde ses deux pierres précieuses posées sur moi, légèrement plissés, me détaillant comme les psys aiment tant faire. Quand ils me regardent comme cela, en général ils tentent de lire à travers mes mots, ils essaient de m'ouvrir virtuellement la tête pour voir ce qu'il s'y cache. Et, toujours en général, ça sent la proposition, souvent foireuse, mais toujours intéressante à entendre. La dernière fois, on m'a proposé une sorte de jeux de rôle totalement idiote, ou chacun se ferait passer pour l'autre. Le mec avait même poussé le truc jusqu'à me filer sa blouse de toubib et me laisser sa place dans son grand fauteuil. C'était amusant, en tout cas. Une bonne expérience. C'était un mec sympa, d'ailleurs.

- J'ai très envie de vous suggérer un jeu, Cian.


Bingo.

- Vous posez une question, j'y réponds franchement. Ensuite, je pose une question, et vous devez répondre honnêtement. Les règles sont simples : Si vous me soupçonnez de mentir, ou si je vous soupçonne de ne pas dire la vérité … on pose une question supplémentaire au menteur.

Je penche un peu la tête. Intéressant comme jeu, mais serait-ce un piège ? Les médecins ont toujours été fourbes, à chercher la moindre petite faiblesse. Une fois le doigt dessus, ils appuient, histoire de nous faire craquer. Je n'ai jamais compris pourquoi ils cherchaient à nous faire parler de ce qui fait mal. Qui a dit que se confier faisait du bien ? Sûrement pas moi. Et apparemment, les médecins semblent suivre cette phrase à la lettre.
Quand à savoir si je souhaitais jouer, la réponse était évidemment oui. Mais j'ai intérêt à me méfier d'elle, et de faire attention à chaque mot que je prononce. Pourquoi ? Bonne question. Je n'ai rien à cacher, mais j'ai seulement envie d'éviter d'aborder certains sujets.

- Pourquoi est-ce que je travaille ici ? Parce la directrice m'a engagée alors que je n'avais aucune expérience. Parce que ce travail est bien payée.

Être engagé, sans expérience, et avec ça dans un établissement sérieux, stricte et qui n'accepte aucune erreur, c'est limite. Si j'étais directeur, j'avoue que j'aurai du mal à confier la santé mentale de détenus à une stagiaire. Mais pour l'argent, ça tiens la route. Un mal pour un bien, en fait. Réponse presque convenable, je dois dire, mais je suis curieux d'entendre sa question, alors je ne relève pas.
Elle s'enfonce un peu dans son fauteuil et plante son regard dans le miens, prête à déceler la moindre trace de mensonge :

- Je pense que vous êtes un homme brillant, Cian. Et comme vous aviez un avenir prometteur, je me demande … Qu'est-ce qui vous a poussé à tuer, encore et encore ?

Ce qui m'a poussé à tuer ? Je ne m'étais jamais posé la question. Je tue, je tue, c'est tout. C'est un fait, je ne peux pas y échapper. Je remonte dans mes souvenirs jusqu'au jour du déclic. Voir un être passer du statut de vivant, à mort. Au départ, c'est ça qui m'a fasciné. Sentir la personne mourir de peur, se débattre, vouloir à tout prix sauver sa peau, redevenant plus ou moins un animal, oubliant sa vie propre sur elle, sa fierté et tout ce qui va avec. Puis, le sang. Sentir le sang, toucher les entrailles, jouer avec un cœur encore chaud. C'est un sentiment que je ne peux pas expliquer. Et puis, cette voix, qui me défie d'attaquer à chaque coin de rue, qui m'exprime milles et une façon de faire souffrir une personne, qui joue avec mon désir. C'est elle qui me pousse à tuer ? Je ne sais pas, mais elle y contribue.

- La curiosité, qui devient de plus en plus poussée. Plus j'en vois, plus je veux en voir. Ce serait comme un voyageur qui traverse chaque pays pour en percer les plus grands mystères. Jolie comparaison, n'est-ce pas ? À par la curiosité, ce serait plutôt … L'adrénaline, peut-être. Je suis dans un état incomparable à autre chose lorsque je m'occupe de quelqu'un. Quoi d'autre ? Le plaisir de soumettre, aussi, d'une certaine manière. Il y a tellement de chose qui entre en jeu.

Le silence répond à mes paroles. Un petit rire m'échappe, que je tente de camoufler avec une quinte de tout. Bien, à mon tour, maintenant. Je saisis une de mes mèches de cheveux et la fait tourner entre mon indexe, le regard posée sur Ayame. Cette femme est belle, il n'y a aucun doute. Sûrement intelligente. Mais des faiblesses se lisent dans ses yeux d'améthystes, et je les trouverai bien. Tout le monde a des faiblesses. Travailler au milieu de détraqué en est une quand on est une si jolie femme. Ai-je envie de lui faire mal ? Pour l'instant, je ne pense pas.
Mais siii, tu en as envie ! La seule fille véritablement belle que tu as tué était Alicia, tu sais, ta copine. Tu ne te souvenais plus de son nom, pas vrai ? Tu te souviens à quel point tu avais apprécié lire la peur sur son visage si angélique ? Tu n'as pas envie de recommencer ?
Un mouvement de tête suffit à faire disparaître ces pensées, et mon attention se focalise de nouveau sur la psy.

- Qu'est-ce qui vous plaît dans l'étude psychologique de gens comme moi ? Soyez précise mademoiselle Shizuka. Votre précédente réponse n'était que moyennement convaincante.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeMer 8 Jan - 20:09

[J'adore ta nouvelle signa'  I love you ]


"Je pense que vous êtes un homme brillant, Cian. Et comme vous aviez un avenir prometteur, je me demande ... Qu'est-ce qui vous a poussé à tuer, encore et encore ?"

Il sembla surprit ... Comme s'il ne s'était jamais posé la question. Bien sûr, je savais que la personne la plus pacifique pouvait un jour commettre l'inévitable. Les 'pulsions meurtrières' n'étaient pas qu'une légende. Elles existaient en chaque être humain ... Certains étaient simplement mieux armés que d'autres pour y résister. Mais lui... c'était comme s'il n'avait pas cherché à y résister.
Pourtant, d'ordinaire, j'avais droit à deux réactions, selon les cas. La réaction défensive - et offensive - consistant à me demander d'aller me faire voir - pour rester politiquement correcte. Ou encore, la réponse du tac-au-tac. Mais lui, non ... il y réfléchissait, presque sérieusement.
D'une certaine manière, c'était intéressant. Ça bousculait les habitudes.

"La curiosité, qui devient de plus en plus poussée. Plus j'en vois, plus je veux en voir. Ce serait comme un voyageur qui traverse chaque pays pour en percer les plus grands mystères. Jolie comparaison, n'est-ce pas ?"

La ... curiosité ? Ah oui ? Bon ... soit. Quoique déroutant. Ou surprenant ?
Je compris que mon étonnement se lisait sur mon visage à son expression. Amusé, Cian ? Je tâchais donc de me recentrer. La comparaison aurait pu être très belle, oui ... Presque poétique. Mais de mon point de vue, elle était tout à fait inadaptée à la situation ... Que cherchait-il à percer, à expérimenter ? Qu'est-ce qui provoquait sa curiosité ? La mort ? Ou l'acte qu'était le meurtre ?
Visiblement, il avait saisi les règles. Il en disait juste assez pour répondre. Qu'est-ce qui vous pousse à tuer ? La curiosité. Fin de la réponse.
Ou pas ?

"À part la curiosité, ce serait plutôt ... L'adrénaline, peut-être. Je suis dans un état incomparable à autre chose lorsque je m'occupe de quelqu'un. Quoi d'autre ? Le plaisir de soumettre, aussi, d'une certaine manière. Il y a tellement de choses qui entre en jeu."

L'adrénaline ... Je suppose que pour certains, c'était effectivement une sensation grisante.
Mais ... Le plaisir ... de soumettre ? Je sentis ma gorge se nouer, et baissais aussitôt les yeux. Dérober mon regard à celui du détenu, vite. Les doigts de ma main valide se crispèrent sur le tissu de mon jean. Soumission ... Était-ce vraiment la seule chose par laquelle tous juraient ?! Était-ce vraiment si gratifiant à leurs yeux, d'observer la souffrance ? C'était également ce qui plaisait à Allesbury, c'était ce que je lui avais donné. Ma soumission. Ma douleur. Ma peur. Même mon corps ne m'appartenait plus. Finalement, oui ... je lui avais tout donné, je m'étais soumise à ses volontés ...
Pourtant, celui-ci n'était pas Allesbury ! Alors pourquoi ... ?!
-Pour la plupart des tueurs en série, c'est l'impression d'avoir le droit de vie ou de mort qui est gratifiante. Tu le savais, en arrivant. Tu peux pas t'en plaindre, ma grande !
-Tais-toi. Tais-toi, tais-toi, tais-toi ...


Oui, je le savais. Oui, je savais que tout était de ma faute, que je n'avais plus rien à faire ici, que ...
Un rire ... camouflé par une toux. La méthode classique. Il a raison, secoue-toi ! Tu es pathétique. Reprends-toi, bon Dieu !
Je me forçais à un nouveau sourire, observant le jeune détenu. Je ne devais pas le laisser me déstabiliser. C'est ça, Aya. Respire à fond. C'était un tueur en série, rien de plus ... Ça ne voulait pas dire qu'il allait me sauter dessus pour m'étrangler, ou je-ne-sais-quoi d'autre ...
Je raffermis ma prise sur son dossier, parcourant une nouvelle fois les pages, relisant en diagonale ce qui était écrit ... La liste de ses victimes .. Ah non. Deux hommes ... Mais merde, réveille-toi Aya ! Tu l'as relu trois fois, ce dossier, comment ça se fait que tu n'as pas tout enregistré ?! Non, du calme ... Te mettre en colère contre toi-même t'apportera rien ! Si, ça pourra au moins te faire réagir !
La ferme. Ce jeu est un véritable suicide, pour toi, et tu le sais. Ce n'est qu'une question de minutes avant qu'il ne pose une question qui te blessera. Pas la peine de défenestrer avant l'heure.
Je refermais le dossier, lissais la couverture ...

"Qu'est-ce qui vous plaît dans l'étude psychologique de gens comme moi ? Soyez précise mademoiselle Shizuka. Votre précédente réponse n'était que moyennement convaincante."

Moyennement convaincante ?! Évidemment, puisqu'il n'avait pas tous les éléments. En réalité, je n'avais pas réellement eu l'idée de travailler avec des 'tarés' comme il le disait. Leur présence m'intriguait, bien sûr, mais j'avais aussi postulé dans un cabinet de quartier en plein New York. Simplement, McDaven avait été la première à répondre positivement. Simplement parce qu'elle n'était pas folle, et en réalité, elle se fichait bien de l'état mental des détenus. Tout ce qui avait compté dans mon CV ? Mon nom de famille. Il ne fallait pas chercher plus loin. Mais s'il avait voulu le savoir, il aurait fallu qu'il me demande pourquoi j'avais été engagée. S'il posait la mauvaise question, la réponse serait forcément imprécise.
Ce qui me plaisait dans l'étude de la psychologie de gens comme eux ? Encore une fois, autant ne pas aller plus loin que la question. Il me demandait ce qui me plaisait dans le fait de les étudier, et pas ce que leur présence provoquait.

"Ce qui me plaît ? Difficile à dire ... Moi-même, je ne le sais pas vraiment."

Et c'était vrai. Je savais ce que j'avais ressentit à mon premier procès. Une certaine fascination mêlée de crainte. Je n'avais pas compris le fonctionnement de cet homme. Comment faisait-il pour ne ressentir aucun remords ? Comment arrivait-il à se détacher aussi facilement de toute morale ? Il en retirait un sentiment de liberté ... qui le rendait à la fois attirant et malsain. Mais qui défiait ma logique et ma raison. Oui, c'était ça ...
Je ne le comprenais pas. Et je voulais comprendre d'où lui venait son sentiment de toute-puissance, son impression de pouvoir échapper aux règles qui régissaient le monde.

"Je pense que je suis curieuse, tout simplement. Les gens comme vous ont un mode de pensée très différent du mien, qui m'échappe totalement. Je pense que je n'arrêterais pas ce travail tant que je n'aurais pas compris pourquoi."

Précise ou pas, je vous ai répondu, Cian. Tant que vous ne poserez pas les bonnes questions, vous n'obtiendrez pas les bonnes réponses. Le jeu du menteur ... Il s'agissait de mentir, oui. Mais uniquement par omission. Combien de temps avant qu'il comprenne que je pesais chacun de ses mots, qu'une simple variation de syllabe pouvait changer ma réponse ? Il en avait peut-être déjà conscience.

"Si cette réponse vous convient, Cian ... J'ai une nouvelle question. Qu'y a-t-il de plaisant à soumettre vos victimes ?"

Finalement, cette réponse était peut-être tout ce dont j'avais besoin. En partie pour le cerner, mais surtout pour comprendre ce que je vivais. Parce que j'avais beau chercher ... L'idée de soumettre quelqu'un, contre son gré, n'était tout simplement pas compatible avec ma façon de penser.
Si je pouvais comprendre ce qui motivait le Lord ... alors peut-être pourrais-je le contrer. Lui, et tous les autres. Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?


Dernière édition par Ayame Shizuka le Jeu 9 Jan - 17:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeJeu 9 Jan - 1:04

[Merci bien Very Happy]

Ce jeu ne mène à rien. En, en ce qui me concerne. À moins de la choisir comme prochaine victime, ou de tenter de la faire fondre en larme, je n'ai aucun intérêt à lui poser des questions.
Je jette un coup d'oeil à ma main bandée. Toujours ces picotements qui me figent les articulations. J'ai tenté de terminer le portrait de D5087, mais impossible de tenir le stylo sans trembler comme un fou. Quand à ma mâchoire … j'ai simplement l'impression que quelqu'un s'amuse dessus avec un marteau piqueur invicible.

- Ce qui me plaît ? Difficile à dire … Moi-même, je ne le sais pas.

Un peu comme moi, en réalité. Je ne sais pas ce qui me pousse à tuer. Enfin, si. Mais non.

- Je pense que je suis curieuse, tout simplement. Les gens comme vous ont un mode de pensée très différent du mien, qui m'échappe totalement. Je pense que je n'arrêterais pas ce travail tant que je n'aurai pas compris pourquoi.

Elle est suicidaire, alors. Elle comprendra pourquoi à l'instant où sa vie s'échappera sous les mains d'un détenu.
Tes mains, Neil. Vois son cou marqué, tu ne seras pas le premier, et si tu ne l'achèves pas, tu ne seras pas non plus le dernier. Tu en meurs d'envie, je le sais. Qu'est-ce qui te retiens, au juste ? Si tu te débrouille, elle n'aura même pas le temps d'appeler à l'aide. Et puis, son bureau est éloigné. Ce serait donc tout bénef pour toi.
Je fronce les sourcils afin de me concentrer sur Ayame. Cette voix est bien trop présente, ça devient vraiment gênant pour réfléchir et rester calme.

- Si cette réponse vous convient, Cian … J'ai une nouvelle question. Qu'y a-t-il de plaisant à soumettre vos victimes ?

Cette partie de mes paroles l'a interpellé, apparemment. Pourtant, la curiosité que j'ai évoqué serait bien plus intéressante à traiter. La soumission, beaucoup de meurtriers en raffolent. Ayame devrait en avoir vu passer un bon paquet, et peut-être que certains d'entre-eux se sont amusés à expliquer le plaisir qu'ils ressentaient à faire d'une personne lambda une marionnette agonisante.
Fais d'elle ta marionnette de choix, Neil. Regarde ses mains, comme elles paraissent douces, et ses cheveux, qui doivent embaumer. N'as-tu donc pas envie de voir le sang tâcher sa peau de porcelaine, d'observer ses yeux fixés sur un point, vidés de toute expression ?
Ça suffit. Non. Stop. Concentre-toi. Regarde ses yeux, focalise-toi sur leur couleur. Violets, oui. On dirait qu'une aurore boréal c'est incrusté dans ses prunelles, ondulant lentement. Superbe.
Et une fois morte, pense-tu que cette illusion continueras de remuer ? Tu ne veux pas savoir ?

- De les voir perdre toute fierté, de briser leurs barrières de personne « normale », les observer perdre leurs moyens et ...


Illustre tes propos par le geste. Elle comprendra mieux.

- Et … les observer perdre leurs moyens et ...

La voir, elle, perdre tous ses moyens. Ce serait jouissif de la voir éclater en larme, ou carrément rester tétanisée par la peur, le visage déformé par ce sentiment douloureux.

- Mais ferme-là bordel, c'est pas le moment ! lâchai-je sans m'en rendre compte.

Je me masse les tempes. Pourquoi me fait-elle aussi chier ?! Je ne vais pas craquer maintenant, merde ! D5087. Où est-il ? Probablement à la bibliothèque, comme la dernière fois. Ou dans la cour.
Pourquoi chercher loin ? Il y a une belle victime toute pimpante devant toi.
Je lâche un petit soupir et déplie mes jambes. Je croise le regard surpris d'Ayame, complètement adapté à la situation. Elle doit sûrement me prendre pour un taré, là, c'est forcé. Elle ouvre la bouche pour me dire quelque chose, mais je me mets à rire.

- Pardonnez-moi, c'est l'émotion, me justifiai-je en essuyant une larme imaginaire.

Je bats machinalement la mesure sur le bras du fauteuil, gigotant un peu afin de me trouver une position plus confortable.
Au-dessus du corps méconnaissable de la psy, là ça serait confortable.

- J'ai de petits bugs mentaux, par moment. Pas de chance il a fallût que ça arrive maintenant.

Ou alors, tu la brûle petit à petit avec de l'encens. Et pourquoi pas l'enflammer vivante ?
Mon regard se pose sur une  petite boîte d'allumettes, et aussitôt je m'oblige à détourner la tête.

- Je suppose que c'est à mon tour.

Je me penche sur le bureau et attrape de nouveau une mèche de cheveux, que je fais tourner autour de mon indexe :

- Avez-vous peur de nous, mademoiselle Shizuka ?


Tu l'as sens, la peur, Neil. Tu veux tuer, je le sais. Tu le souhaite, de toute ta chaire, de toute ton âme. Tu veux tuer. Tu veux tuer, n'importe qui. Elle. Tu veux ...
Je frappe violemment le bureau de mes mains, faisant éclater un bruit de tonnerre dans toute la pièce.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeJeu 9 Jan - 17:03

[Mais de rien, c'est gratuit^^]

Son regard ne m'aida pas du tout à reprendre contenance. S'il avait semblé amusé à un moment précis ... il y avait maintenant quelque chose de malsain dans ses sombres prunelles. Et ce n'était pas le plus dérangeant. Mon instinct tirait la sonnette d'alarme. Quelque chose n'allait pas. D'un certaine façon, il avait changé ... Laisserait-il tomber le masque ?

"De les voir perdre toute fierté, de briser leurs barrières de personne « normale », les observer perdre leurs moyens et ..."

Perdre toute fierté ... Je fermais les yeux un court instant, juste pour intégrer cette donnée. Perdre toute fierté ... Était-ce pour cela ? Était-ce parce que mon père m'avait appris à être fière que le Lord s'était appliqué à me briser ? A effacer ma fierté. En entamant d'abord mon auto-appartenance, me gravant ses initiales dans le dos. Modifiant toute ma ligne de conduite par là même. Puis en me prouvant que je n'avais aucun contrôle sur mon propre corps. En brisant à la fois mon contrôle mental et physique. En me laissant ... abandonner ma fierté, oui. Au profit de ma crainte. Une crainte due au seul fait que j'avais perdu tous mes moyens. Mais que recherchaient-ils à ressentir, en faisant ça ?!

"Et ... les observer perdre leurs moyens et ..."

Il avait froncé les sourcils, comme s'il tentait de se concentrer. Il avait répété une phrase déjà dite. Pourquoi ? Jusqu'ici, sa voix avait été nette, posée. Depuis le début de cet entretien, il avait réussi à me déstabiliser. Deux fois. D'une certaine façon, il remportait la manche. Alors pourquoi ...? Qu'est-ce qui pouvait bien le perturber ?

"Mais ferme-là bordel, c'est pas le moment !"

De surprise, je relâchais le dossier qui me glissa des mains. Et me dépêchais de le ramasser, me rasseyant convenablement. Je me mordillais la lèvre inférieure, embrassée ... Je ne savais pas comment prendre ces mots ; 'Ferme-là' ? Je n'avais pas parlé, pourtant !
Alors ... Il entendrait des voix ? Ou bien se parlait-il à lui-même, comme je le faisais parfois, lorsque ma raison et mes émotions s'opposaient ? Il se massait les tempes, il avait changé du tout au tout. Son sourire avait disparu, et de fait ... le mien aussi.
Je ne voyais plus ses pupilles. Mais son regard, plus tôt ... Était-il en proie à ses pulsions ? Là, maintenant ? Et il se battrait pour y résister ? Non ... Oui ? Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que le voir quitter son attitude enfantine n'était pas du tout bon signe.

Et puis, finalement, il lâcha un soupir. Je voulais tenter de lui dire qu'il n'était là que pour le respect du règlement, et qu'il pouvait mettre fin à notre discussion quand il le souhaitait. Mais je n'en eus pas le temps. Il riait. Jaune. Pourtant, vous ne vous amusez pas réellement, Cian. Je vois bien que vous êtes crispé ... Peut-être même frustré.

"Pardonnez-moi, c'est l'émotion."

L'émotion ... Tentait-il de me faire croire qu'il pleurait de joie ? Je savais que pour certains, l'évocation de leurs crimes était un véritable plaisir. Mais ici ... Non, ce n'est pas ce qui vous met dans cet état, Neil. C'est autre chose.
Et le mouvement de ses doigts... Serait-il impatient de clore cette discussion ? Ou bien agacé ? Par qui ? Par moi ? Par mes questions ? Par lui-même ?

"J'ai de petits bugs mentaux, par moment. Pas de chance il a fallu que ça arrive maintenant."

Bien sûr, bien sûr ... Je pourrais entrer dans son jeu, en lui demandant de me décrire ces 'bugs'. Mais je le sentais ... quoi, au juste ? Frustré, énervé malgré les apparences. Son corps arrivait à passer de l'état d'amusement enfantin à celui de profonde colère en quelques secondes seulement. Si bien que je ne savais plus sur quel pied danser ...
Son regard frôla la boîte d'allumettes, à côté du bâton à encens ... Il allait falloir que je la cache, la prochaine fois. Parce que ses yeux ne me disaient rien qui vaille. Je n'osais plus articuler un seul mot. J'avais ... perdu mes moyens ? Non, Aya, non ! Tu ne sais juste pas comment réagir face à autant de changements brusques.

"Je suppose que c'est à mon tour."

Et une nouvelle fois ... Attitude enfantine. Enrouler une mèche de cheveux autour de son index en se penchant. Malgré le tremblement à peine visible qui s'emparait de mes doigts, je réussis à ne pas reculer. Mais sa voix me paraissait ... Glacée.

"Avez-vous peur de nous, mademoiselle Shizuka ?"

Enfin, l'heure de la défenestration ! Venait-il de comprendre ?
Est-ce que j'avais peur ? De lui, d'eux ? Je baissais les yeux un instant, tâchant de trouver comment formuler ma réponse. Je glissais mes doigts valides dans mes cheveux, les lissant comme pour avoir un appui. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi. Avais-je vraiment peur ? En certaines circonstances, oui. En d'autres ...
Je le vis lever les poings. Je me levais si vite que mon fauteuil bascula, reculait de quelques pas en manquant de trébucher. Ses mains percutèrent le bureau. Je me fis la réflexion que ce dernier s'était prit beaucoup de coups, ces temps-ci ... Il allait finir par en avoir marre.
Mais j'étais hors de portée, la respiration courte, ma main valide tenant mon omamori. Les feuilles du dossier éparpillées sur la moquette. Qu'est-ce qui mettait Cian dans cet état ? Ma lenteur à répondre ? Je ne faisais que réfléchir ! Le jeu en lui-même ? Peu importe ... Autant tout faire pour le calmer, très vite.
Mais lorsque je croisais ses yeux ... Un calme olympien m'envahit tout à coup. Comment ? Par quel miracle ? Aucune idée. Le cœur à ses raisons que la raison ignore, et pas qu'en amour. Mais soudain, j'avais arrêté de me demander quoi faire. Tout me paraissait clair. Et pour la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité ... Je le défiais du regard.

"Peur de vous ? Non. Vous m'intriguez, et je me méfie, tout simplement. Parce que même si j'essaie d'apporter un certain réconfort ... Certains de vos 'collègues' ne semblent pas le prendre comme tel. En réalité, il n'y a qu'un détenu qui me terrifie, ici."

Calmer le jeu. Il voulait des réponses ? Très bien. Je les lui donnerais. Ce que je ressentais était difficile à décrire ... comme ... de l'adrénaline, oui. Je revenais me placer derrière mon bureau, m'appuyant sur les paumes de mes mains. C'est ce qu'il te fallait, Aya ? Un électrochoc ?
-Peut-être ...


"Réponses imprécises, disiez-vous ? Peut-être que vous n'avez simplement pas utilisé les bons termes. Maintenant, il n'y a qu'une seule question que je peux poser, qui importe réellement. Monsieur Cian ... Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous poursuivre ce jeu ? Mettre fin à notre entretien ? Ou peut-être ... voulez-vous me tuer ?"

Tu joues avec le feu, Aya !
-La ferme ! Ça fait deux jours que je me sens comme une loque ... Ce type vient de me réveiller.

Depuis qu'Allesbury était ici, je n'avais plus ressenti cette espèce d'attirance pour le danger. A la fois grisante et angoissante, qui me donnais des envies de défi et ... de choses moins avouables, aussi. Pendant ces dernières quarante-huit heures, j'avais eu l'impression d'être morte. Et maintenant, enfin, j'avais l'impression de revivre. Voulait-il me tuer ? Était-ce ce contre quoi il luttait ? Il pouvait toujours essayer. Peut-être que cela le ravirait. Mais alors je mourrais sans avoir peur ... Le nouvel état d'esprit que je traversais ne me le permettrait pas. S'il voulait briser la fierté qu'il avait ravivée, il n'avait que deux choix possibles : continuer notre jeu, ou me violenter au risque de finir en cellule d'isolement ... Était-ce vraiment ce qu'il voulait ? Me voir mourir à ses risques et périls ?
Sûrement pas. Puisque tous ne juraient que par ce mot ...
Soumission.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeVen 10 Jan - 18:39

Elle avait reculer, sans chercher à comprendre, comme un animal aurait fait en sentant un quelconque danger. J'ai agis trop impulsivement, et d'une certaine manière j'ai céder à la violence que cette foutue voix s’obstine à m'écraser dans le cerveau. J'ai craqué, et ça ne me plais pas. Bien que je n'ai pas cédé à mon désir principal, j'ai manifesté de la violence. Ce que je ne dois pas faire.
Des feuilles se posent dans un bruit imperceptible de feulement. Le fauteuil repose sur le sol. Ayame garde ses yeux rivés sur moi, serrant contre elle une sorte de mini sacoche en tissu. Je l'ai effrayé ? Ce n'était même pas le but ! En même temps, c'est vrai que je ne suis pas spécialement prévisible.
Je me redresse un peu et saisis ma main blessée, maintenant douloureuse à cause du choc précédent. Les traits de la psy redeviennent un tant soi peu serein. Elle relève ses épaules et plante son regard dans le miens, et un instant j'ai l'impression de voir Ombrage qui me détaille avec son air hautain.

- Peur de vous ? Non. Vous m'intriguez, et je me méfie, tout simplement. Parce que même si j'essaie d'apporter un certain réconfort … Certains de vos « collègues » ne semblent pas le prendre comme tel. En réalité, il n'y a qu'un détenu qui me terrifie, ici.

Elle se méfie avec vachement d'entrain, en tout cas. Pour un peu, j'en aurai ris, mais sur le coup, je n'ai pas spécialement envie de rigoler. Cette voix s'était imposée à moi comme jamais, elle ne m'a jamais autant persécuté, et à l'instant où je le souhaitais le moins, elle manque de me faire craquer.
Ayame se rapproche du bureau et s'appuie dessus, signe de confiance. Beaucoup d'émotions sont passées sur son visage, mais c'est la première fois depuis mon arrivée que je découvre de la satisfaction. Sa réponse est légèrement agressif, et pour un peu, on peut croire qu'elle est énervée. Je ne lui fais pas peur, et c'est tout à son honneur, car je n'ai pas l'intention de l'effrayer.

- Réponses imprécises, disiez-vous ? Peut-être que vous n'avez simplement pas utilisé les bons termes. Maintenant, il n'y a qu'une seule question que je peux poser, qui importe réellement. Monsieur Cian … Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous poursuivre ce jeu ? Mettre fin à notre entretien ? Ou peut-être … Voulez-vous me tuer ?


Je redresse la tête à ces derniers mots.
Oui. Bien sur que oui, que tu veux la tuer, je n'arrête pas de te le dire depuis tout à l'heure.
Est-ce de nouveau un piège ? Un test, c'est évident. Ce jeu est un test depuis le début. Comment me voit-elle à présent ? Un taré, rien de plus, rien de moins. Une sorte de monstre emprisonné dans une enveloppe charnelle de type tout ce qu'il y a de plus normal, qui n'attend qu'une petite étincelle pour s'enflammer.
Mon regard se porte machinalement vers la boîte d'allumette.
Les flammes, dévorant le corps d'Aden, tu sais, ton frère. Ton premier meurtre.
Ce n'est pas un meurtre. Il s'est tué tout seul.
Tu l'as tué, et c'est à cause de lui si tu es ici, aujourd'hui. Si tu as pu tuer ton propre frère, qu'est-ce qui t'empêche de la tuer, elle ? Tu n'as pas versé une larme, et si tu l'avais souhaité, la chaleur du feu était si intense qu'elles auraient aussitôt séchées.

Je me lève et reste un instant ainsi, le dos voûté comme je suis toujours, et j'attrape une mèche de cheveux. Ayame ne détache pas son attention de moi, prête à réagir impulsivement.

- Vous avez posé plus d'une question, mademoiselle Shizuka. Je vais aller prendre cette petite boîte magique et y craquer une allumette afin d'y observer la source de chaleur. Et puisque je ne suis pas mauvais joueur, je répondrai en même temps à vos autres questions qui sont, je dois l'admettre, fortement intéressantes. Bien que la deuxième évidente, car si je continue de vous parler, cela signifie bien que je n'arrête pas de jouer.

Tout en parlant, j'attrape la boîte et en sort une allumette. La psy fait quelques pas vers moi. Une petite flamme jaillit du morceau de bois et je l'approche de mon visage, fasciné par les ombres lumineuses ondulant avec grâce et vitesse.
Enflamme-lui sa si belle chevelure, et savoure ses hurlements de terreurs. Tu n'avais pas pu voir quel douleur cela infligeait, il est temps de découvrir de nouvelles choses.
Je reste à contempler la flamme, la bouche entrouverte, comme hypnotisé. Puis j'éteins la flamme avec deux doigts avant qu'elle ne vienne me brûler.

- Quand à votre dernière question, j'avoue que je suis surpris. Vous n'êtes pas du genre à tourner autour du pot. Malheureusement, ma réponse ne peut pas être aussi claire. Oui, et non. Personnellement, je n'en ai aucune envie. Vous êtes sympathique, et intelligente. Ce serait stupide d'enlever la vie à quelqu'un comme vous.

Je replace la boîte d'allumette à sa place et me passe une main sur le bleu de mon visage. Un sourire étire mes lèvres. Je secoue la tête afin de retourner dans la vie réelle. Le feu a un effet étrange sur moi, apaisant et excitant à la fois. C'est tellement captivant d'observer les flammes réduire à néant n'importe quoi.

- Bien, bien, bien ! M'exclamai-je en caressant la pièce du regard, comme si je la découvrais. À mon tour, alors ...

Les feuilles jonchent le sol. Machinalement, je me baisse et les ramasse en jetant un coup d'oeil aux notes, la plupart me concernant. Je fais un petit tas et les posent sur le bureau. Ayame me suit du regard, j'ai l'impression d'agir sans m'en rendre compte, histoire de me maintenir une certaine contenance. Le fait d'avoir ainsi craqué m'a frustré, je n'ai pas su garder mon calme jusqu'au bout. En temps normal, je parviens facilement à faire passer cette voix en seconde plan. Mais là, elle a carrément accaparé mes pensées, si bien que je ne savais même plus ce que je disais.

Je me pose en face d'Ayame et détaille les différentes ecchymoses qui marquent son corps, bien que ses vêtements en camoufle très probablement une grande partie.

- Pourquoi vous ont-ils fait ça ? M'enquis-je en désignant ces blessures du menton. Ou devrais-je dire : pourquoi vous a-t-il fait ça ?

Après tout, c'est bien d'un seul détenu qu'elle a peur, et logiquement, ce détenu a dû lui faire subir un traumatisme. Peu importe lequel, je me fiche de quel genre de détraqué mental il s'agit. Il est plus intéressant de connaître ses raisons, car on attaque jamais sans raison. Enfin, à première vue, moi, oui. Mais c'est plus complexe, et ça, personne ne peut le comprendre.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeSam 11 Jan - 0:22


Il me regardait, mais ne bougeait pas. Sourd à mes ... provocations. Provocations ... ? Oui ...
Merde, Aya, tu n'es pas là pour ça ! J'inclinais légèrement la tête, tâchant de me calmer. Oui, je me sentais ... mieux, assez étrangement. Pourquoi l'avais-je défié ? Parce que je m'étais sentie menacée. C'était d'ailleurs ce qui m'avait fait réagir.
Quand je l'entendis se relever, j’eus le réflexe de me redresser. Je ne voulais plus le perdre du regard. Pourquoi ? Bonne question. Sûrement parce que je venais de me rendre compte que ma réaction avait été ... Bien trop excessive. Mais mes muscles se détendirent, l'adrénaline retombait. Ce n'est pas convenable, Ayame ... Enfin, rien de ce que tu fais ces temps-ci n'est convenable. C'est quoi ces sautes d'humeur ?! Tu es trop instable, en ce moment.

"Vous avez posé plus d'une question, mademoiselle Shizuka. Je vais aller prendre cette petite boîte magique et y craquer une allumette afin d'y observer la source de chaleur. Et puisque je ne suis pas mauvais joueur, je répondrai en même temps à vos autres questions qui sont, je dois l'admettre, fortement intéressantes. Bien que la deuxième évidente, car si je continue de vous parler, cela signifie bien que je n'arrête pas de jouer."

Il avait raison. A présent, je me réprimandais tout seule. Il y avait de quoi. J'avais enfreint les règles de mon propre jeu, pour commencer. Ensuite, je m'étais alarmée sans véritable raison. Finalement, je m'étais laissée emporter.
Il attrapa la boîte, craqua une allumette. J'avais baissé les yeux, le temps de terminer mes réprimandes silencieuses. Je fis quand même un pas, juste pour pouvoir surveiller que la flamme n'entamait pas le cuir de l'un des fauteuils.

"Quant à votre dernière question, j'avoue que je suis surpris. Vous n'êtes pas du genre à tourner autour du pot. Malheureusement, ma réponse ne peut pas être aussi claire. Oui, et non. Personnellement, je n'en ai aucune envie. Vous êtes sympathique, et intelligente. Ce serait stupide d'enlever la vie à quelqu'un comme vous."

Oui il voulait me tuer, mais non il ne voulait pas me tuer ... Ben voyons. Pourquoi pas, remarque ? Tu demandes à un tueur en série s'il veut tuer ... C'est un peu comme demander à un ophiopobe s'il a peur des serpents. Quant à être intelligente ... Mouais, j'émettais un sérieux doute sur mes capacités, en ce moment. Je risquais un regard.
Il avait une façon de regarder le feu ... Et bien. Était-ce réellement si fascinant de voir une simple flammèche ? Il avait brûlé son frère. Était-ce à cela qu'il pensait ? D'après la police, c'était son premier meurtre. D'après ses déclarations, c'était un accident. Était-ce un déclencheur ? Le feu avait une symbolique très controversée. Une extension de la lumière, à la fois destructeur, purificateur et régénérateur. Il représentait autant la colère que la passion, mais aussi l'esprit et l'intuition. Il fascinait bien des gens sans en faire des pyromanes pour autant. Après tout, peut-être que le geste du détenu n'avait rien d'inquiétant. Peut-être était-ce juste sa façon de se calmer ...
Toi, tu fais bien brûler des bougies ou de l'encens. C'est ça ... Arrête de juger. Tu n'es pas là pour ça. Ce timbré d'Allesbury t'a fait mal, simplement, et ça te déstabilise. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont tous comme lui.

"Bien, bien, bien ! À mon tour, alors ..."

Il se lève, commence à ramasser le bazar que j'ai rependu toute seule. Sans s'en rendre compte, ou intentionnellement ? Quoiqu'il en soit, il instaurait une espèce de rapport de force ainsi ... Je me sentais comme une ado prise en faute, et j'avais horreur de ça. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. J'avais craqué. Lui aussi, mais à la différence qu'il avait immédiatement retrouvé son calme.
Je le savais pourtant. Celui qui ne s'énerve pas à toujours raison, dans n'importe quelles circonstances. Ne riez pas, c'est l'une des premières choses que m'avait apprise mon père. Dans un débat à deux, ou dans n'importe quelle discussion ... il ne faut pas s'énerver. On instaure un plus grand respect en restant stoïque.
Je pris le parti de l'aider à rassembler les feuilles. Et lorsqu'il les déposa sur le bureau, je fus prise d'une impulsion que je n'avais plus eue depuis bien longtemps ...
Je m'inclinais.

"Je me suis emportée, monsieur Cian. Je vous en fais mes excuses."

Étaient-elles nécessaires ? Pour lui, peut-être pas. Pour moi, oui. Parce que je n'avais pas été élevée comme ça. Je m'étais toujours excusée de ce que je pensais être des erreurs, et je ne comptais pas changer de technique maintenant. Mais lorsque je me redressais ... Je m'aperçus qu'il me détaillait. Et je m'humidifiais la lèvre inférieure, mal à l'aise. Je n'avais pas beaucoup de peau visible, mais s'il continuait à me dévisager, il n'allait pas manquer les ecchymoses à peine voyantes.
Alors pourquoi est-ce que je ne tentais rien ? Je ne sais pas. Peut-être parce que de toute façon, c'est à lui de poser une question.

"Pourquoi vous ont-ils fait ça ? Ou devrais-je dire : pourquoi vous a-t-il fait ça ?"

Surprise.
Par réflexe, je referais ma main valide sur mes doigts bandés. Ce fut la douleur qui m'en informa.
Comment avait-il deviné ? Qu'est-ce que ... ? Non, arrête. Il ne peut pas savoir. Le Lord n'en a sûrement pas parlé, à personne. Il n'a sûrement pas plus envie que toi d'étaler sa vie.
Je me forçais à inspirer, calmement. Et à expirer lentement. Enfin, je relâchais ma main douloureuse, et revins m'installer dans le fauteuil libre. Les mains à plat sur les genoux. Ma gorge s'était nouée. Autant ne pas en dire plus que nécessaire, là encore. Et comme je ne me sentais pas de parler d'Allesbury en dévisageant mon interlocuteur, je fermais les yeux.

"Pourquoi m'a-t-il fait ça ? Je ne sais pas ... Sûrement parce que je suis son obsession, tout simplement."

Voilà. Comprenne qui pourra.
Mes bras revinrent se placer sur les accoudoirs, je réussis à sourire. Je me sentais bien plus paisible, maintenant que je m'étais suffisamment ridiculisée. Je rangeais une mèche de cheveux tombée sur mon visage derrière mon crâne, tentant de retrouver mes moyens. Alors ... Il avait répondu à mes trois questions. Cela lui valait bien un bonus. Autant être bonne joueuse.

"D'où m'est venue l'idée de travailler ici ? Mon idée n'était justement pas de travailler précisément ici. J'ai juste postulé à plusieurs endroits, et finalement, McDaven a été la première à répondre à ma candidature. Plus pour le soutien politique de mon père que pour mes compétences."


C'était pour la première question ... Quelle était la deuxième, déjà ? Ah oui ! "Qu'est-ce qui vous plaît dans l'étude psychologique de gens comme moi ?"

"La curiosité dont je vous ai parlée, elle, remonte au premier procès pendant lequel j'ai témoigné. J'avais trouvé l'accusé ... fascinant, dans sa façon de penser. Intriguant. Je haussais doucement les épaules, terminant : Je vois difficilement comment être plus précise."

Ce devait être à mon tour, à présent ... Bien sûr, je n'avais pas été jusqu'au bout de mes raisons. Seulement, il m'aurait fallu un roman pour ça. Et même si je n'avais rien contre le dialogue, je n'avais pas pour habitude de trop m'étendre. En même tant, je n'avais pas grandi dans un pays particulièrement bavard. Je tentais seulement de parler juste assez pour être explicite, avoir des phrases bien tournées et donner corps à mes mots. Pour le reste ... Tant pis.
Assez étrangement, ce petit épisode provoquait quelque chose, chez moi, à l'encontre de ce détenu. Comme de ... l'affection. Non, c'était plutôt de la reconnaissance. Il m'avait sortie de mon état léthargique, m'avait remise dans le droit chemin. Inconsciemment. Par là même, je me sentais une espèce de dette à son égard. Ou sinon une dette, au moins une envie d'être plus agréable. Ce qui me poussait à lui rappeler ce que j'aurais dû lui dire dès le début.

"Vous savez, cet entretien est uniquement destiné à établir quel degré de surveillance ou de médication vous est nécessaire. Si vous voulez y mettre fin, il vous suffit de le dire. Je vous le signale, parce que ma question suivante est un peu délicate. J'aurais ... Juste aimé savoir comment vous choisissez vos victimes."

Ce n'était que la moitié d'une question. De cette façon, il pourrait me demander de la repréciser s'il désirait rester vague sur le sujet. La presse 'avait présenté comme un psychopathe sans courage qui ne s'en prenait qu'à des proies facile ... Mais les versions des autorités et des condamnés étaient souvent différentes ... D'autant que ... j'étais désarmée, j'avais détourné les yeux plusieurs fois. J'étais déjà affaiblie. Une proie facile, en somme. Pourtant, il ne désirait pas vraiment me tuer ... Pourquoi ?
C'est ça, Aya. Tu ne dois pas juger. Simplement demander.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeSam 11 Jan - 20:57

Ces grands yeux s'agrandirent de stupeur, et un instant j'eus l'impression d'avoir parlé français et qu'elle n'avait rien compris. Ou que je venais de dire quelque chose d'effroyable, de terrifiant, d'effroyablement glauque et pervers, alors que non, pas tellement, en fait. Enfin, je crois.
Elle tente de percer ma carapace, j'en fais de même, c'est tout.
S'asseyant sur son fauteuil, ses superbes yeux clos, elle met un instant à répondre. Je la rejoins, mais décide de rester debout, car rester assis, ça va bien cinq minutes, et j'ai peur de réentendre la voix si je me pose.

- Pourquoi m'a-t-il fait ça ? Je ne sais pas … Sûrement parce que je suis son obsession, tout simplement.

Je hoche la tête, et mon regard descend sur son sourire angélique. Son obsession. Soumission. Il désire qu'elle lui appartienne, il doit avoir un sacré problème mental pour tenter d'obtenir une femme de cette manière. Est-ce de l'amour qu'il ressent, ou de la haine ? Pour marquer ainsi, la question peut rester en suspend. J'avoue que j'ai beau baigner dans l'univers du sang et de la douleur d'autrui, je ne saisi pas, car je n'ai pas la même façon de faire. Je me focalise sur une prochaine victime, elle devient ma passion, ma raison de vivre, car je sais que c'est elle qui me débarrassera durant un temps de cette voix. Mais je n'irai pas jusqu'à m'y reprendre à plusieurs fois : une fois que la partie est entamée, je termine.
Je glisse mes mains dans mes poches, les yeux rivés sur elle, attendant sa question.

- D'où m'est venu l'idée de travailler ici ? Mon idée n'était justement pas de travailler précisément ici. J'ai juste postulé à plusieurs endroits, et finalement, McDaven a été la première à répondre à ma candidature. Plus pour le soutien politique de mon père que pour mes compétences.

C'est maintenant qu'elle se réveille, apparemment. Ayame Shizuka. C'est vrai que son nom m'avait dit quelque chose. Avec cela, elle montre bien qu'elle a une piètre estime d'elle-même, ce qui est malheureux.
Étrangement, contrairement aux autres, à tout les autres, je ressens un léger intérêt pour elle. Peut-être parce qu'elle est courageuse, malgré ce qu'elle peut penser. Rester dans une salle avec moi, elle est la première à l'avoir fait. Même mes anciens psys avaient deux gardes à leur porte, prêt à débouler au moindre cri.
Dans tout les cas le résultat est le même : j'ai automatiquement gommé ma personnalité de « gamin aux phrases illogiques et complètement stupides », sans raison et sans que je ne m'en rende compte. Mon semi craquage pourrait peut-être y être pour quelque chose. À chaque meurtre, une fois l'adrénaline passée, une fois l'hystérie et l'euphorie estompées, je deviens silencieux, posé. Le calme après la tempête. En l'occurrence, c'est ce qu'il s'est produit ici, mais en version … moins agressive, peut-être.

- La curiosité dont je vous ai parlé, elle, remonte au premier procès pendant lequel j'ai témoigné. J'avais trouvé l'accusé … fascinant, dans sa façon de penser. Intriguant. Je vois difficilement comment être plus précise.


Les meurtriers sont des gens fascinants car ils osent faire ce que tout le monde refoulent au plus profond d'eux-mêmes. C'est, d'une certaine manière, de la curiosité mal placée, une sorte d'envie de savoir pourquoi ils ont cédé au sang, quels sont leur manière de penser, leurs idées, afin de se rassurer et de se dire qu'ils ne sont pas comme eux. Ayame serait-elle aussi dangereuse que nous, puisqu'elle cherche à nous comprendre ? À force de vouloir s'immiscer dans nos têtes, elle finira par y rester coincée, et se sera elle qui se trouvera à ma place, à faire un jeu stupide censé nous faire parler.

- Vous savez, reprend-elle, cet entretien est uniquement destiné à établir quel degré de surveillance ou de médication vous est nécessaire. Si vous voulez y mettre fin, il vous suffit de le dire. Je vous le signale, parce que ma question suivante est un peu délicate. J'aurais … juste aimé savoir comment vous choisissez vos victimes.

La fin de sa phrase demeure en suspend un long moment avant que je ne daigne ouvrir la bouche. Que lui dire ? La vérité ? Me croirait-elle, d'ailleurs ? Dans tout les cas, elle me demandera d'être plus précis. Et puis, si on ne choisit pas une victime au hasard, comment peut-on en choisir une ? C'est obligatoirement le hasard qui nous fait rencontrer notre proie, après, les critères peuvent être différents d'un meurtrier à un autre.
Je réajuste le bandage à ma main, distraitement, le regard dans le vide. Comment je les choisi, mes victimes ? Je lui dis quoi ? Qu'ils doivent bénéficier de critères bien spécifiques, comme lors d'un entretien d'embauche ? Ça m'est égal, mais s'il, ou si elle est plus puissante que moi, plus dégourdie ou n'importe quoi de supérieur à moi, je prend, car la difficulté est un bon stimulant, et je suis d'autant plus satisfait de moi à la fin du carnage. Fierté ? Pauvre estime de moi ? Non, je sais ce que je vaux, je sais qu'il y a plus fort que moi, mais j'aime me surpasser. Pour certaines personnes, c'est en sport, et bien, moi, c'est dans le meurtre. Quel intérêt y'a-t-il a tué une pauvre petite femme frêle qui ne sait rien faire d'autre que de hurler en me suppliant de la laisser vivre ? Je préfère arracher ses supplications à un homme fort, histoire qu'il comprenne bien qu'il n'est pas supérieur, qu'il n'est rien d'autre qu'un troufion que même un type comme moi est capable de massacrer.

- En un simple regard, répondis-je finalement. Au départ, tout le monde est une victime potentielle, mais comme vous pouvez vous en rendre compte, je ne peux m'occuper de tous. Il suffit d'un coup d'oeil, et je retiens son visage. Il n'y a rien qui entre en jeu, c'est comme ça, le hasard. Il doit bien y avoir quelqu'un qui prenne pour tout le monde, non ?

D5087, mon dieu qu'il va prendre cher ! J'avoue avoir hâte de me retrouver en tête à tête avec lui. Un sourire m'étire les lèvres en m'imaginant le torturer de milles et une manières. Il faudra tout de même être discret, je suis dans une prison, gardée, surveillée. Même si je sais que je me ferai très rapidement choper, j'espère avoir le temps de m'amuser un moment avec lui. Peut-être faudrait-il que je le bâillonne pour éviter que ses hurlements n'alerte tout le pénitencier. Je n'aime pas faire ça, je préfère entendre leurs cris, mais ce sera tout de même mieux que rien.

- Une tête de turc, en quelque sorte. Le reste, son sexe, ses habitudes, son travail, je m'en moque. Mais j'ai tendance à préférer ceux qui se sentent supérieurs, et qui le sont. Réponse complète. En fait, votre jeu est très sympa, mais si l'on souhaite réellement se connaître, pourquoi ne pas aller boire un verre ensemble ?

Question totalement stupide, mon côté humour idiot reprend le dessus instinctivement. Je ne suis absolument pas sérieux, et je pense qu'elle est assez intelligente pour le voir.

- Plus sérieusement, me repris-je en jouant avec mes cheveux, je sais que ce jeu ne mène à rien, et je n'ai rien à vous cacher, mademoiselle Shizuka, puisque de toute manière, je suis déjà au trou. Donc je suis prêt à répondre à toutes vos questions.

Tant que vous ne me bourrez pas de médocs et que vous ne me mettez pas sous surveillance H24, ai-je envie d'ajouter, mais je préfère garder ça pour moi. Après tout, je peux répondre à toutes ses questions, mais elle n'est pas obligée de tout savoir.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeDim 12 Jan - 15:11

Va-t-il répondre ? On dirait qu'il hésite ... Il réajuste le bandage, à sa main. Le faisait-elle souffrir ? Entre le bleu qui s'étendait sur tout le côté de son visage et cette blessure mal soignée, je ne lui avais même pas demandé comment c'était passé ses premiers jours ici ...

"En un simple regard."

Juste un regard, donc ... Ni plus, ni moins. Il lui suffisait d'un regard pour décider. Sur quels critères ?

"Au départ, tout le monde est une victime potentielle, mais comme vous pouvez vous en rendre compte, je ne peux m'occuper de tous. Il suffit d'un coup d'œil, et je retiens son visage. Il n'y a rien qui entre en jeu, c'est comme ça, le hasard. Il doit bien y avoir quelqu'un qui prenne pour tout le monde, non ?"

Qu'essayait-il de dire par là ? Si tout le monde était une victime potentielle, il ne pouvait évidemment pas massacrer tous les êtres de cette terre. C'est ce pourquoi il choisissait une seule personne ? Pour évacuer une espèce de frustration due au fait qu'il ne pouvait finalement pas tuer comme il le voulait, quand il le voulait ? Un bouc émissaire. Sans rien connaître de la personne. Il jugeait son apparence, son visage, et décidait d'en faire une victime. Rien de plus, rien de moins.

"Une tête de turc, en quelque sorte. Le reste, son sexe, ses habitudes, son travail, je m'en moque. Mais j'ai tendance à préférer ceux qui se sentent supérieurs, et qui le sont."

Encore une des nombreuses divagations de la presse à sensation pour vendre du papier, alors. S'il ne s'en prenait qu'à des gens capables de se défendre, de se débattre, de lutter, il n'était pas sûr d'arriver à ses fins. La partie pouvait basculer, à un moment ou un autre. Il pouvait passer du statut de chasseur à celui de proie en un rien de temps. Était-ce ce qui le poussait à continuer, inlassablement ? Une espèce d'attirance pour le danger, une envie de savoir s'il serait le plus fort durant la prochaine manche ? Ou simplement l'envie meurtrière ? Ou les deux ?

"Réponse complète. En fait, votre jeu est très sympa, mais si l'on souhaite réellement se connaître, pourquoi ne pas aller boire un verre ensemble ?"

En tout cas, la situation est bien plus calme maintenant. Pour preuve, il arrive même à m'arracher un rire. Et après tout, pourquoi pas ? Je peux tout à fait entrer dans son jeu.

"Je peux vous prendre au mot, monsieur Cian. Malheureusement, je n'ai que du thé a proposer."

Jeu ... est-ce que tout ne tourne qu'autour de ça, aujourd'hui ? Pourquoi parlais-je de plus en plus souvent de jeu, de règles ? Je savais pourtant que la vie n'était pas un jeu, juste un fait. Que les règles étaient réelles, qu'elles avaient une raison d'être, qu'elles ne devaient pas être contournées. J'avais une morale et une logique assez adaptable aux circonstances, mais là ... Neil provoquait quelque chose d'étrange. Quelque part, il m'attendrissait. Il endormait mon propre respect des règles. Et ça, c'était très mauvais ...
J'étais là pour comprendre ce qui le poussait à ne pas respecter les lois. Pas ce qu'il pouvait y avoir de gratifiant à ne pas le faire.
Il jouait à nouveau avec ses cheveux. Bien qu'il ne se soit pas rassis, ses gestes rappelaient vraiment ceux d'un enfant ... Et à bien y réfléchir ... Au pays, il ne serait pas encore considéré comme un adulte. Pourquoi avais-je encore du mal à me dire qu'ici, avoir dix-huit ans signifiait être majeur ?

"Plus sérieusement, je sais que ce jeu ne mène à rien, et je n'ai rien à vous cacher, mademoiselle Shizuka, puisque de toute manière, je suis déjà au trou. Donc je suis prêt à répondre à toutes vos questions."


Oui, ce point de vue est plus que défendable. Ce jeu n'avait qu'un seul but, en réalité : forcer à trouver les bonnes questions, afin d'être attentif. A partir du moment où les réponses étaient précises peu importe la question – ce qui était à présent le cas – il perdait tout son intérêt. Ce qui signifiait qu'à ce stade, il n'avait plus d'importance. Je hochais à peine perceptiblement la tête.

"Autant être directe, dans ce cas ... Ce qui m'intéresse vraiment, ce sont vos motivations. Vous dites chercher un bouc émissaire, mais pourquoi ? Qu'est-ce que tuer vous apporte ? De l'adrénaline, mais encore ? Quelle curiosité cherchez-vous à satisfaire ? Si vous ne vous en prenez qu'à plus fort que vous, je pense que cela veut dire que vous y voyiez une sorte de challenge ..."

M'exprimer devenait difficile. Je me mordis la lèvre inférieure, baissais les yeux. De nombreuses questions se bousculaient, et je ne savais pas vraiment comment les formuler. A moins de me lancer dans unes des longues tirades dont j'avais horreur, et encore .... Je me laissais tomber au fond de mon siège.

"Ce ne sont pas les seules choses qui m'intéressent. Vous êtes intéressant, tout simplement. Votre parcours n'est pas des plus commun ... Avant votre premier meurtre, vous n'étiez même pas fiché pour le moindre fait de violence ou de harcèlement. Rien qui ne laisse envisager des maltraitances de la part de vos proches."

Pouvais-je vraiment terminer comme j'en avais l'intention sans passer pour folle ? Après tout, peut-être commençais-je moi aussi à perdre la raison. Ce ne serait même pas étonnant. On finit toujours par adopter les habitudes et le langage de ceux de qui on est proche, pas vrai ? Oh, et puis ... Tant pis.

"La vie est comme un grand échiquier. Certains pions sont plus cavaliers que les autres ... C'est pour cela qu'on les pense fous. Parfois, ils le font pour se sentir rois, parfois non. Je fais partie de ceux qui pensent que le non-respect des règles est simplement l'indicateur d'une autre façon de penser. Mais parmi toutes ces pièces, je dois avouer que vous ressortez étrangement, Cian."

Ni roi, ni dame, ni fou, ni cavalier, ni tour, et encore moins pion ...
Sincèrement, il m'intéressait. Et pas seulement dans mon sens habituel du terme.
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeDim 12 Jan - 19:05

Elle semble satisfaite de ma suggestion, et sa réponse ne se fit pas attendre, comme si elle s'attendait à ce que je lui propose cela. Peut-être étais-ce fait exprès, et elle savait depuis le début que j'allais dire ça. En fait, elle calcule tout, peut-être. Elle sait tout ce que je vais faire, elle anticipe ?
Voilà que je deviens parano. Mais dans un endroit comme ça, on ne peut que se sentir épié et surveillé.

- Autant être directe, dans ce cas … Ce qui m'intéresse vraiment, ce sont vos motivations. Vous dites chercher un bouc émissaire, mais pourquoi ? Qu'est-ce que tuer vous apporte ? De l'adrénaline, mais encore ? Quelle curiosité cherchez-vous à satisfaire ? Si vous ne vous en prenez qu'à plus fort que vous, je pense que cela veut dire que vous y voyiez une sorte de challenge.

Justement, le challenge me manque, en ce moment. Tant et si bien que par moment, la voix prend possession de tout mon être, et qu'il devient de plus en plus difficile de résister. Je pensais attendre beaucoup plus longtemps avant de m'en prendre à D5087, mais vu les circonstances que ça prend, je crois que je ne vais même pas prendre la peine d'en apprendre beaucoup plus sur lui.
Elle marque une pause, pourtant elle n'a pas terminé de parler. Et bien, si elle comptait me poser toutes ses questions chacune leur tour, avec entre, des questions de ma part, on n'en serait pas sorti.
Elle s'enfonce dans son fauteuil.

- Ce ne sont pas les seules choses qui m'intéressent. Vous êtes intéressant, tout simplement. Votre parcours n'est pas des plus commun … Avant votre premier meurtre, vous n'étiez même pas fiché pour le moindre fait de violence ou de harcèlement. Rien qui ne laisse envisager des maltraitances de la part de vos proches.

Élément déclencheur, je l'ai toujours dis. Traumatisme ? J'ai peut-être moins bien accepté sa mort que ce que je veux me faire croire, et inconsciemment, d'une façon … plutôt excessif, j'extériorise ma « douleur ». Drôle, comme analyse. J'essaie de me comprendre moi-même, c'est assez inhabituel, en général, je me contente de faire ce que je veux faire, sans plus réfléchir que cela. C'est sûrement Ayame qui me fait agir ainsi.

- Beaucoup de meurtriers ne se rendent compte de ce qu'ils sont après une expérience inhabituelle ...

J'allais continuer, mais en fait, elle ne m'écoute pas. Ses prunelles d’améthystes fixent un point, elle paraît plongée dans ses pensées, et se mordille distraitement la lèvre. Geste sensuel qui a dû en faire tomber plus d'un. Dans un autre contexte, j'avoue que j'aurais pu être charmé, d'ailleurs, si j'agis comme maintenant, cela veut dire que je suis un minimum séduit, tout de même, je le reconnais. Impossible de rester insensible, même pour quelqu'un réputé pour ne pas avoir de cœur comme moi.

- La vie est comme un grand échiquier.


Je fronce les sourcils. Les échecs, ça n'a jamais été mon truc. Je connais les règles, mais y jouer, non, pas assez de patience. Étonnant qu'elle m'exprime sa vision des choses d'un seul coup, sans attendre de réponse de ma part.

- Certains pions sont plus cavaliers que les autres … C'est pour cela qu'on les pense fous.
- Hum.

Machinalement, je me rapproche d'elle, car j'entends à peine sa voix.

- Parfois, ils le font pour se sentir rois, parfois non. Je fais partie de ceux qui pensent que le non-respect des règles est simplement l'indicateur d'une autre façon de penser.

Sauf que dans une société comme la nôtre, le non-respect des règles indique une personnalité rebelle qu'il faut calmer et faire rentrer dans le moule par tout les moyens, et je ne cautionne pas vraiment cette idée, et si je comprends bien, elle non plus.

- Mais parmi toutes ces pièces, je dois avouer que vous ressortez étrangement, Cian.


Ses yeux se détachent finalement du point invisible qu'elle fixait pour se porter sur moi. Un peu pris au dépourvu, je bafouille :

- Binh … Merci ?

Est-ce un compliment, déjà ? Oui, non, peut-être ? Ou alors c'est encore un test.
Un ange passe.
Je me mets à rigoler. Elle attend que je parle, maintenant. À par une réponse stupide et inappropriée, je ne sais pas trop ce que je peux dire.

- Les échecs sont une façon de refléter la société, dis-je enfin. Il y a ceux qui commandent, ceux qui exécutent les ordres, ceux qui écoutent, et ceux qui sont manipulés. Puisque je suis en prison, je ne fais plus parti de cette société, donc il est normal que je soit impossible à placer.

Je me balance sur mes pieds, et porte une indexe à mon visage, que je pose sur ma lèvre inférieure.

- Je cherche un bouc émissaire pour calmer mes pulsions, justement. Vous devriez tous m'être reconnaissant d'avoir choisi d'agir ainsi au lieu de me punir, sans ça j'attaquerai dès que l'envie me viendrait, c'est à dire, souvent, et je deviendrais une sorte de monstre. Bien que beaucoup me voit déjà ainsi, ce qui est assez malheureux.

Je contourne le bureau. Ayame se tourne dans son fauteuil, et je m'agenouille à sa hauteur, toujours autant fasciné par la couleur de ses yeux.

- Et si je ne m'attaque qu'à des plus puissants que moi, au risque de perdre la partie, c'est simplement pour ne pas gagner trop vite. Il est toujours plus satisfaisant d'accomplir un acte qui est à l'origine quasi impossible que quelque chose qui nous est donné de réussir, n'est-ce pas ?

Ma main bandée se tend vers son visage, et je lui fait un grand sourire. Je repousse délicatement une de ses mèches de cheveux.

- Savez-vous que l'améthyste symbolise surtout la sagesse et la force ? Elle est considérée comme la pierre du cheminement spirituel. Il paraît qu'elle stimule l'imagination et la clarté de l'esprit, et qu'elle peut purifier l'atmosphère et apporter la paix. Ce sont peut-être vos yeux qui me font cet effet-là, alors.


À quoi je joue, en fait ? Je n'ai aucune intention de la draguer, et si elle prend ma phrase comme tel, c'est qu'elle n'est pas encore prête à me comprendre. Bien qu'elle ait accentué la présence de ma voix en premier lieu, après mon excès de « violence », je me suis senti bien mieux. D'habitude, elle ne s'arrête que lorsque je vois le sang couler, et encore. Ça aurait été tellement simple de la tuer.
Mais peut-être est-ce justement le fait que ce soit simple qui m'ait stoppé. Alors, est-ce que je mens en lui avouant cela ? Qui d'autre à par moi pourrait le savoir ?
Vois son cou marqué. Impose toi aussi la trace de tes doigts sur sa peau blanche. Et regarde-là suffoquer, observe-là chercher son souffle.
Je retire ma main de son visage comme si je venais de me brûler et me lève subitement. Je rejoins la porte sans regarder derrière moi. Trop peur de la voir étendue sur le sol couverte de sang. J'ai assez de cette foutue voix, pas envie d'avoir des hallucinations.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeLun 13 Jan - 16:20

"Binh ... Merci ?"

Merci ? Il le prend donc comme un compliment, tant mieux. Cela vaut mieux que s'il l'avait pris comme une insulte. C'était une simple remarque, une réflexion que je me suis faite. Mais ... Merci, donc. Pourquoi pas ? Et c'est tout. Il ne semble rien avoir à ajouter ... Déjà, je ne suis apparemment pas passé pour folle. Sa phrase suivante me le confirme plus ou moins.

"Les échecs sont une façon de refléter la société. Il y a ceux qui commandent, ceux qui exécutent les ordres, ceux qui écoutent, et ceux qui sont manipulés. Puisque je suis en prison, je ne fais plus partie de cette société, donc il est normal que je soit impossible à placer."

Possible ... Non, même ici, j'arrivais généralement à placer la personne. Mais Cian était plus complexe. Il me semblait avoir .... Quoi, au juste ? Des limites adaptables ? Peut-être ...

"Je cherche un bouc émissaire pour calmer mes pulsions, justement. Vous devriez tous m'être reconnaissant d'avoir choisi d'agir ainsi au lieu de me punir, sans ça, j'attaquerai dès que l'envie me viendrait, c'est-à-dire, souvent, et je deviendrais une sorte de monstre. Bien que beaucoup me voient déjà ainsi, ce qui est assez malheureux."

De mon point de vue, personne n'avait à le remercier de prendre des boucs émissaires. Ôter une vie, ou plusieurs, était un acte que je pensais condamnable. Parce qu'à chaque vie retirée de ce monde, c'était tout une famille qui souffrait. Pour la douleur de ces gens, il fallait que le coupable s'acquitte de son acte. Et en même temps, c'était enlever une autre vie, peiner une autre famille. Mon avis était donc très controversé sur cette question. Je n'étais sûre que d'une chose.

"Je pense que plutôt que de voir la prison comme une punition ... C'est un moyen de protéger les autres de vous. Ce qui, en soit, n'a pas beaucoup de sens non plus ; Si je comprends ce que vous me dites, vous allez de toute manière récidiver ..."

Pour ce qui était de considérer les meurtriers comme des monstres, je me serais plutôt tournée vers les médias. Ils manipulaient les informations afin de présenter des monstres au public, en effet. Parce que c'était bien plus rentable que de présenter de simples meurtriers. Les gens aimaient se faire peur, s'auto-scandaliser, et par conséquent, il adhérait. Une simple histoire de chiffre d'affaires, en somme.
Mais lorsque je le vis contourner le bureau, s'agenouiller près de moi ... J'eus une impression étrange. Que cherchait-il à faire ? Réduire la distance ? Son attitude m'échappait totalement ...

"Et si je ne m'attaque qu'à des plus puissants que moi, au risque de perdre la partie, c'est simplement pour ne pas gagner trop vite. Il est toujours plus satisfaisant d'accomplir un acte qui est à l'origine quasi impossible que quelque chose qui nous est donné de réussir, n'est-ce pas ?"

C'était un point de vue qui pouvait se défendre, mais je m'interdisais de rentrer dans ce débat. De mon point de vue, prendre une vie n'était toujours pas logique, pas ... défendable, quelque part. Quand sa main se tendit vers mon visage, je me crispais. Et lorsqu'il repoussa l'une de mes mèches de cheveux, j'avais planté mes ongles dans les accoudoirs et me forçais à respirer calmement.
Son geste n'avait rien d'agressif, et dans d'autres circonstances, il aurait peut-être même été considéré comme tendre ou amical. D'ordinaire, les contacts physiques ne me répugnaient pas tant que ça ! Alors, quoi ... ?
Ah oui, un simple fait qui avait tout changé. Allesbury. Je lui appartenais, à présent, que je le veuille ou non. Et même si j'avais l'impression de me sentir mieux, il me faudrait un bon bout de temps avant de laisser quelqu'un me toucher sans me crisper. Particulièrement s'il s'agissait d'un homme. Plus particulièrement encore s'il s'agissait d'un détenu. Et même si c'était là un geste sans conséquence.

"Savez-vous que l'améthyste symbolise surtout la sagesse et la force ? Elle est considérée comme la pierre du cheminement spirituel. Il paraît qu'elle stimule l'imagination et la clarté de l'esprit, et qu'elle peut purifier l'atmosphère et apporter la paix. Ce sont peut-être vos yeux qui me font cet effet-là, alors.
- Que ... Quel effet ?"

Ma voix était à peine à murmure. Les symbolismes ... J'en connaissais une grande partie, mais je n'avais jamais reporté les caractéristiques de l'améthyste à mes yeux. A par la couleur, rien de flagrant ne la rappelait. Et ... Sa phrase, associée à son ton et son geste, était étrange. Que t'entait-il de faire ? Était-ce une manœuvre de séduction ? Non, j'en avais l'intime conviction. Alors pourquoi ? Et de quel effet parle-t-il ? Et ses yeux descendirent sur mon cou. Me mettant plus mal à l'aise encore. Je m'apprêtais à lui demander, de façon à peine compréhensible, de retirer sa main ...
Mais il le fit de lui-même, avant de se lever, de retourner vers la porte. On aurait dit qu'il s'était brûlé, et son expression avait changé en une fraction de seconde. Plus de sourires, mais une espèce de frustration.

Sans vraiment réfléchir, je me levais, jusqu'à poser une main sur son épaule. Pourquoi ? Aucune idée. Au fond, peut-être même qu'Allesbury avait raison, et que j'étais tout simplement masochiste. Le détenu me dépassait d'au moins dix centimètres, et s'il décidait de partir, je ne pourrais pas faire grand chose pour l'en empêcher. Aussi, une fois certaine d'avoir capté son attention, je reculais de quelques pas, retournais m'appuyer sur le bureau ...
Sourit, Aya. Il n'est pas agressif.

"Écoutez, monsieur Cian ... Je ne veux pas vous forcer à rester ici. Et peut-être que je me fais des idées, mais j'ai le sentiment que vous cachez quelque chose. Ou peut-être est-ce quelque chose que je ne vois pas, et que je devrais pourtant voir ..."


Je tâchais de réfléchir. Qu'avais-je manqué depuis le début de cet entretien ? À côté de quoi étais-je passé ? Je fronçais légèrement les sourcils, tâchant de me rappeler, de me souvenir. Malheureusement, je n'avais pas été très attentive au début. Alors, quoi ?
Et puis, ça me revint ... 'Ferme-là'.

"Vous avez crié, tout à l'heure, et même frappé mon bureau. Mais je ne sais toujours pas ce qui vous a contrarié ... Et j'aimerais comprendre."

Il y avait ça. Et autre chose, aussi. Neil avait un effet particulier sur moi. Il piquait ma curiosité, déjà, autant le reconnaître. Et ses brusques changements d'attitude me déstabilisaient ... et en même temps, me donnais encore plus envie de le comprendre. Finalement, je lui étais toujours reconnaissante. Alors ...

"Mais, je maintiens que vous pouvez partir, je ne vous retiens pas. Vous pouvez même refuser de répondre. J'aimerais juste sincèrement vous revoir, même si ce n'est que ...
Que quoi ? Je haussais les épaules. Que pour prendre une tasse de thé."
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeLun 13 Jan - 20:27

Le contact de sa main sur mon épaule me crispe. En temps normal, cela ne me ferait rien, mais j'ai bien peur de craquer et de me jeter sur elle. Je me contente de fermer les yeux et de tenter de calmer mes mains tremblantes. Enlève ta main.
Dans trois secondes, si elle ne s'écarte pas ...
Enlève ta main.
Une.
Enlève ta main.
Deux.
Elle s'écarte et je me détends aussitôt. Lentement, je tourne sur moi-même pour lui faire face et remue doucement les doigts. Le goût caractéristique du sang me prend dans la bouche. Je me suis mordu peut-être un peu trop violemment.

- Écoutez, monsieur Cian … Je ne veux pas vous forcer à rester ici. Et peut-être que je me fais des idées, mais j'ai le sentiment que vous cachez quelque chose. Ou peut-être est-ce quelque chose que je ne vois pas, et que je devrais pourtant voir ...

Elle marque une pause. Pas difficile de voir que quelque chose cloche sur moi, en même temps. Je lui donne, allez … cinq secondes à peine avant que mon petit pétage de plomb lui revienne.

- Vous avez crié, tout à l'heure, et même frappé mon bureau. Mais je ne sais toujours pas ce qui vous a contrarié … Et j'aimerais comprendre.


Son sourire me fit un effet étrange, et automatiquement, je me referme un peu plus sur moi-même, de peur de céder à mes pulsions. Est-ce que cette foutue voix intervient fois mille lorsque j'essaie d'avoir des sentiments et des attitudes humaines ? Stupide de penser ça, sûrement, mais je commence sérieusement à me poser la question.
Je passe ma langue sur la plaie que je me suis causé à l'intérieur de la lèvre et plante mes yeux dans ceux d'Ayame, qui me dévisage toujours.

- Mais je maintiens que vous pouvez partir, je ne vous retiens pas. Vous pouvez même refuser de répondre. J'aimerais juste sincèrement vous revoir, même si ce n'est que ...

Elle réfléchit un instant.

- Que pour une tasse de thé.


Un petit rire m'échappe. Impossible de rester stoïque, je n'ai jamais joué le mec silencieux, ce n'est pas maintenant que j'y arriverais.

- Votre bureau ne me plaît pas du tout, mais je m'excuse si je l'ai vexé ou blessé. En tout cas, lui, il m'a bien fais mal aux mains, dis-je en souriant. J'y réfléchirai à deux fois avant de m'en prendre au mobilier la prochaine fois J'ai beau aimer la difficulté, je ne vise pas non plus l'impossible.

Nouveau rire stupide. Inconsciemment, j'ai attrapé la poignée de porte, prêt à me jeter à l'extérieur.

- Quand à la raison ... Vous ne pourrez pas comprendre, et de toute manière, vous ne pourrez rien y faire. Si c'est pour finir en camisole de force et bourré de traitements inutiles, je préfère ne rien dire. Je pense que vous êtes assez intelligente pour comprendre par vous-même, non ?

Ma dernière phrase est sortie avec beaucoup plus d’agressivité que ce que j'imaginais. Ayame fronce les sourcils. Elle n'a pas l'air de savoir sur quel pied danser, et je ne peux que la comprendre. Je parviens à m'embrouiller les idées tout seul, alors, pour un interlocuteur, ça doit être encore plus pénible d'essayer de me suivre. Je secoue la tête et finis par lui sourire.

- Je serai ravi de vous revoir en tout cas. D'ailleurs j'adore le thé, ce sera donc avec un plus grand plaisir, lâchai-je d'un ton léger.

Et du thé ne sera pas de refus lorsque l'on voit la bouffe immonde que l'on nous sert, même si ça ne nourri pas. J'espère pour elle qu'elle ne propose pas ça à tout les détenus qu'elle rencontre. À moins qu'elle n'ait une réserve pour un régiment, j'en doute, mais après tout, on est bien dans un endroit de taré. Faire une collection de sachets de thé serait même vu comme quelque chose de normal.
Mais qu'est-ce que je raconte, moi ?
Je tire sur la porte, qui résiste. Nouvelle tentative, en vain. J'essaie avec mes deux mains, et y met tout mon poids. Finalement, elle cède et je manque de m'étaler de tout mon long. Fichue porte.
Je me tourne une dernière fois vers elle. Vraiment une jolie femme. Je sais qu'il ne faudrait pas que je la revois. Même si elle ne lui ressemble pas, elle me fait penser à Alicia. Et les policiers peuvent encore témoigner de l'état dans lequel son cadavre se trouvait. Et j'aimais vraiment Alicia. C'est cette putain de voix, mélangée à l'alcool, qui m'a fait perdre la tête. Je ne regrette pas de l'avoir tué, enfin, je pense, ça dépend. De toute manière, si ça n'avait pas été elle, ça aurait été un autre, donc je ne peux rien dire.
De nouveau, une mèche de cheveux rebelle lui tombe sur le visage. J'hésite un instant, la main en l'air, mais me résigne. Ne tente pas le diable, Neil.

- Bon courage, mademoiselle Shizuka.

Et je sors en sifflotant, les mains dans les poches et la tête haute, presque en trottinant.
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur"   "Ne t'approches pas trop, c'est sombre à l'intérieur" Icon_minitimeLun 13 Jan - 22:50


Il rit. Mais un rire crispé. C'est comme si le contact de ma main l'avait ... je ne sais pas. Fermé, et qu'il s'efforçait de rester correct.

"Votre bureau ne me plaît pas du tout, mais je m'excuse si je l'ai vexé ou blessé. En tout cas, lui, il m'a bien fait mal aux mains. J'y réfléchirai à deux fois avant de m'en prendre au mobilier la prochaine fois. J'ai beau aimer la difficulté, je ne vise pas non plus l'impossible."


Je hoche à peine perceptiblement la tête, en signe d'approbation. Effectivement, j'ai moi-même frappé ce bureau, ça n'apporte pas grand-chose. Et je ne l'aime plus beaucoup cette pièce, moi non plus ... Je vais très vite changer la décoration, en espérant que cela atténuera le malaise que je ressens dans la pièce même. L'espoir fait vivre, pas vrai ?
Enfin ... Mieux vaut ne pas commenter. Sa main est si crispée sur la poignée que ses articulations sont blanches. Et je le sens tendu. Il vaut sortir, vraiment. Mais ... la porte est fermée ?! Il me semblait pourtant l'avoir laissé légèrement ouverte. Peu importe, après tout.
Il rit, encore. Toujours aussi crispé.

"Quant à la raison ... Vous ne pourrez pas comprendre, et de toute manière, vous ne pourrez rien y faire."

Je pinçais les lèvres, baissant les yeux. Je n'aimais pas beaucoup m'entendre dire que je ne pouvais pas comprendre, alors même que l'on ne prenait pas la peine de m'expliquer. De mon point de vue, c'était aller un peu vite en besogne. J'avais toujours tout fait, pour tenter de comprendre ce que d'autres considéraient d'emblée comme de la folie. J'y perdais des plumes, je m'y perdais moi-même, et pourtant, je continuais à essayer. Parce que de mon point de vue, si personne n'essayait de comprendre ces gens, alors ils ne feraient que s'enfoncer dans leurs ténèbres. Alors, oui ... M'entendre dire que je ne pourrais pas comprendre me contrariait. Encore plus que de m'entendre dire que je ne pourrais rien y faire.

"Si c'est pour finir en camisole de force et bourré de traitements inutiles, je préfère ne rien dire. Je pense que vous êtes assez intelligente pour comprendre par vous-même, non ?"

De l'agressivité, maintenant. Mon visage acheva de se fermer. Suffisamment intelligente, pour comprendre qu'il ne voulait pas de traitement ni de camisole ? Oui, je l'étais. Cela dit, quand bien même je lui aurais prescrit des médicaments, il aurait dû passer les chercher à l'infirmerie. S'il les prenait ou pas ensuite ne regardait que lui, étant donné qu'il ne m'avait pas l'air dépendant du tout. Et c'était très mal me connaître que d'envisager que je puisse recommander une camisole.
Finalement, il secoua la tête, souris. Comme s'il s'était détendu. C'est comme ça, que ça marche ? Il faut que moi, je sois tendue ou contrariée pour que lui se sente à son aise ?

"Je serai ravi de vous revoir en tout cas. D'ailleurs j'adore le thé, ce sera donc avec un plus grand plaisir."

Je me force de nouveau à sourire. Soit alors, un thé, s'il le souhaitait. Il tirait sur la porte, tentait de l'ouvrir en forçant. En réalité, c'était toute une méthode. Il fallait appuyer sur la poignée en poussant, puis tirer sans remonter la dite poignée. Je songeais à l'aider, mais non.
Après ses dernières phrases, je ressentais une certaine rancune. Non, pas vraiment une rancune, ni même de la déception. Je n'avais tout simplement pas envie de l'aider. Finalement, la porte s'ouvrit. Il manqua de basculer, se rattrapa de justesse au mur. Puis il se tourna vers moi, tendit la main ...
Je ne cillais pas, cette fois. Instinctivement, quelque chose me disait qu'il ne le ferait pas. Et comme je l'imaginais, sa main retomba. De toute manière, s'il avait essayé, j'aurais sans doute saisi son poignet pour repousser sa main. Je n'avais plus envie de me montrer aussi aimable.
Presque deux ans que j'étais ici, à tenter d'aider les gens. Et en plus de ne pas m'aider le moins du monde, moi, on tentait de me signifier que cela n'avait aucune utilité ? Je ne voulais pas le croire, ou je ne voulais pas le savoir. Simplement parce que si c'était vrai, c'était ma raison de vivre entière qui s'effondrait. Je n'étais pas en état d'essuyer un nouvel échec, pas maintenant.
Oui, je m'étais perdue en route, je m'étais brûlé les ailes. Mais je voulais croire que tout cela n'était pas vain.

"Bon courage, mademoiselle Shizuka.
- Oui. A vous aussi, monsieur Cian."

Au moins, j'ai réussi à conserver une voix douce, même si elle reste tendue. Il sortit en sifflant, les mains dans les poches, courant presque. Il ne m'en fallut pas plus. Je poussais la porte derrière lui, sans la fermer.
Et retournais m'asseoir derrière mon bureau, ouvrant mon cahier pour écrire un bref compte-rendu. Pas moyens d'utiliser la machine à écrire, avec l'état de mes mains. Et j'avais horreur d'écrire de la main gauche. Enfin ... être ambidextre, autant que ça serve. Il me fallut plus d'une heure pour faire le tri dans ce que j'avais objectivement vu et décider de quelque chose à écrire à McDaven ...

Mais après une heure et demi, je concluais le rapport à remettre à la directrice ... "En conclusion, sans être escorté en permanence, je pense qu'une surveillance régulière du sujet est nécessaire. En effet, une possible récidive serait à craindre."



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