Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Undercover [Neil]

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Ulrick Gantley
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Ulrick Gantley

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MessageSujet: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeSam 22 Fév - 22:23

Undercover

TM Revolution ♪ Invoke

La semaine dernière avait été dure. Vraiment difficile. Mais je lui avait survécu et en prime, j'avais eu le droit à un super vendredi soir. De fait, mon week end avait été génial, une fois vaincue la gueule de bois. Disons que mon dimanche avait été particulièrement reposant.
Aussi, ce fut avec un petit sourire aux lèvres que, lundi midi, je me rendis à la cantine de DearDeath. La prison était toujours aussi déprimante, architecturalement parlant, mais à moi, elle ne me paraissait plus si désespérante. Les mains dans les poches, je dévalai les deux escaliers qui séparaient ma chambre du rez-de-chaussée, tout guilleret. Pour une fois, je ne rasai pas les murs en cherchant à me confondre avec les ombres. Non, je marchais en plein milieu du passage, sans craindre de me confronter à qui que ce soit. La pire des insultes n'entacherait pas ma bonne humeur. Mon pas était même presque sautillant.

Une fois dans le réfectoire, j'ignorai les tables vides et me rendis directement en cuisine pour en taper cinq à Basile. J'eus le droit à un risotto de première qualité en guise de brunch et piquai deux muffins à la myrtille dans le dos de mon nouveau pote. De retour dans le couloir, je jetai un coup d’œil par une fenêtre grillagée. Elle donnait sur la cour, qui était, à cette heure, tout juste remplie de détenus. Une barrière de gardiens les empêchait d'aller n'importe où et je fouillai comme je pus, avec mon handicap, la masse grouillante de combinaisons grises et oranges. Quelle était la couleur qu'il portait déjà ? A moins qu'il change de temps en temps ? Oh, je n'étais vraiment pas au fait des règles de la prison quand ça ne me concernait pas directement. Et, étant bibliothécaire, peu s'appliquaient à mon cas.
Je décidai d'aller voir directement et tant pis si je faisais chou blanc. Je n'aurai qu'à revenir une autre fois. Je me sentais tellement bourré d'énergie, aujourd'hui, que j'avais l'impression de pouvoir accomplir n'importe quoi. Même l'escalade de l'Everest me semblait faisable avec un sac à dos et une gourde.
Je glissai donc les muffins dans la petite besace en cuir marron foncé que je portais en bandoulière, faisant attention à ne pas salir les pages de mon roman du moment, ni le dossier que j'emportais. J'avais décidé de faire le questionnaire des vœux de commande. Cela me donnait un prétexte pour naviguer parmi les prisonniers et je pouvais aussi faire d'une pierre deux coups. Renouveler les ouvrages de la bibliothèque ne serait pas du luxe.

Ainsi donc, je sortis courageusement du bâtiment et longeai le mur pour rejoindre la cour. Un murmure atteignis mes oreilles, de plus en plus fort et distinct. Je décelai quelques gardiens en pleine discussion et derrière la ligne d'uniformes, des groupes beaucoup plus désordonnés de détenus. Certains couraient, d'autres faisaient des pompes, d'autres encore jouaient aux billes avec des cailloux. Ces hommes n'avaient pas beaucoup d'imagination...
Je m'approchai d'un gardien solitaire qui ne semblait pas vraiment porté sur le règlement strict, et lui présentai mon dossier épinglé à un écritoire en plastique dur.

« Je viens prendre quelques notes sur ce qui intéresse les détenus qui aiment lire. Vous permettez que je passe parmi eux ? »

L'homme me jaugea. Je compris à son regard approbateur qu'il jugeait ma taille et ma carrure assez imposantes. Il s'attarda aussi un peu sur mon cache-oeil et dût s'imaginer que je m'étais fait ça dans une bagarre de rue. S'il savait que la plupart des borgnes l'étaient devenus par un bête accident ménager...
Pour montrer de la bonne volonté, je lui demandai ce qu'il aimerait lire. Il me répondit qu'il ne lisait jamais et je me renfrognai un peu. J'avais horreur des gens qui ne prenaient jamais la peine d'ouvrir un bouquin pour se distraire ! Encore plus quand leur prétexte était qu'ils jouaient aux jeux vidéos à la place. Quoi ? On ne pouvait pas faire un peu des deux dans la vie ?!
Un brin agacé, je passai à côté de lui, crayon à papier et feuillets dans les mains. Je me mis à papillonner d'un détenu à l'autre, ne m'attaquant qu'aux moins menaçants. Je réussis avec brio à éviter les gros psychopathes tortionnaires et avançai ainsi, mine de rien, jusque vers les recoins les plus isolés de la cour. Je commençai à désespérer de le trouver, quand je reconnu son dos. Il était assis tout seul sur la barre la plus basse de la vieille cage à poule autrefois orange vif. Comme c'était glauque de ramener ça d'un jardin d'enfants... Okay, c'était génial pour faire des tractions aux grand air, mais tout de même.

« Neil ? » lançai-je timidement une fois à portée d'oreille.

Je me plantai face à lui et fouillai dans ma besace, ma planche en plastique coincée sous l'aisselle. Et je lui présentai l'un des deux muffins. J'espérais de tout cœur qu'il aimait la myrtille. En tout cas, Basile savait donner envie quand il faisait de la pâtisserie.

« Tiens, je t'ai apporté ça. Ils sont réservés au personnel normalement. Alors mange le tout de suite ou te fais pas prendre. »

J'hésitais à balancer la bombe tout de suite, mais avais peur de sa réaction. Mieux valait y aller en douceur, même si je ne tenais pas à rester ici trop longtemps.
Après avoir vérifié qu'aucun gardien ne me surveillait, je m'assis à côté de Neil, gardant tout de même une distance respectable. Mon couteau était dans l'une des poches extérieures de ma besace, à portée de ma main. Et vraiment en cas de pépin, il y avait mon bipper de secours.
Nerveux, je tentais de le cacher avec le sourire que je me trimballais depuis le réveil. Voilà, confiant. Tout allait bien, après tout.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeDim 23 Fév - 14:06



Isaac, apparemment mon escorteur du jour, me suit à quelques mètres derrière moi. Sa tête d'indien m'énerve toujours autant, mais je garde mon expression de blasé pendant que je traverse le couloir. Ennuyer le plus possible mes gardiens attitrés pour qu'ils ne se méfient pas de moi, tel est mon devoir. Et je dois plutôt bien y arriver étant donné qu'il s'éloigne un peu pour discuter avec un détenu.
Du coup je continue d'avancer tout seul, le regard vers le sol et les mains dans les poches. En passant devant la cellule de D5087, une petite pointe d'excitation me pique la poitrine, mais je fais l'effort de rester calme. Ce n'est pas encore le moment, je peux attendre.
Un chatouillement persistant sous ma tenue m'arrête dans ma traversée silencieuse. Je commence par me gratter, mais finit par abaisser la fermeture de la chemise tant la sensation est persistante. Et aussitôt, une flopée de minuscules bestioles noires se mettent à me parcourir le corps. Horrifié, mon cœur manque un coup, et je lâche un cri de surprise en reculant, me frottant les bras, le torse, me passant les mains dans les cheveux et gigotant dans tout les sens pour les faire disparaître.

- Enlevez-les, enlevez-les bordel ! Criai-je à personne en particulier.

Génial, j'ai l'impression d'être une fillette en train de se débattre contre une minuscule araignée. Dans ma panique, j'aperçois Isaac débouler en furie et se stopper à quelques mètres de moi, sans comprendre, pendant que je m'arrache à moitié la peau avec mes ongles rongés. Je finis ma lutte par terre, et le choc de la chute me fit l'effet d'une douche brutale, si brutale que les insectes disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés.
Il me faut un instant avant de récupérer mon souffle et de réussir à réguler mon rythme cardiaque. Un cauchemar. Je vis un véritable cauchemar.
Isaac me saisit le bras et me relève brutalement :

- Tu vas arrêter ton cinéma, un peu ? T'es vraiment fatiguant comme type, faut se calmer un peu. Allez, sors, dépêches-toi avant que je m'énerve.

J'ai beau protester, il me pousse avec le canon de son arme. Je suis taré. Vraiment, je crois que j'ai un sacré problème. Et ça commence à devenir chiant.

Malgré cela, dans la cour, je demeure calme et blasé comme je le fais toujours, alors que j'ai plutôt envie de bouger. Perdu dans mes pensées, sur la cage à poule, je balance mes jambes dans le vide en essayant de regarder au loin, par-dessus les grands murs de pierre. C'est dingue comme être enfermé me pèse, et je paierai cher pour aller me balader à l'extérieur. Enfin, j'ai toujours un plan, et il suffit que je trouve ce qu'il faut pour le mettre à exécution.
Une voix familière me tire de ma contemplation imaginatif, et Ulrick se place devant moi. Que veut-il, encore ? Il a besoin que je me porte volontaire pour manger l'un de ses crimes, encore une fois ? Je détourne mon regard de lui, bien décidé à resté seul, jusqu'à ce qu'il sorte un muffin de sa poche. Il me paraît d'un seul coup beaucoup plus intéressant, et pour une fois, je l'écoute et commence aussitôt à grignoter la pâtisserie.

- Merci. Mais pourquoi cet élan de générosité ? M'enquis-je après l'avoir engloutie.

Car il est clair qu'il ne fait pas ça par pure gentillesse. On agit jamais pour rien, il y a toujours quelque chose derrière une action pleine de bonté, même si la personne refuse de se l'admettre, et je suis bien placé pour le savoir.

- Je sais très bien que tu veux quelque chose. Si tu viens t'assurer de mon silence, tu peux dormir tranquille. Je ne vois pas pourquoi j'irai tout balancer après ce que j'ai fais.

Je ramène mes jambes et les plis en tailleur en me tournant un peu vers Ulrick pour le regarder dans les yeux. Je ne suis pas d'humeur à tourner autour du pot, ma petite crise de tout à l'heure m'a sécher du peu d'énergie que j'ai aujourd'hui, et j'ai encore des frissons en me remémorant la sensations de ces bestioles sur ma peau.

- Et avant que tu me pose la question, je tiens à te dire que si j'ai fais ça, c'est simplement car je n'ai plus rien à perdre. Toi, t'es encore plus ou moins libre. Si tu veux te barrer, tu peux. Par contre si tu te retrouve derrière les barreaux, c'est une autre histoire. Et j'ai beau ne pas te connaître, tu m'as l'air psychologiquement trop faible pour tenir le choc.

Je ponctue cette phrase d'un sourire vide, sans émotion. Si cette phrase ne suffit pas à le convaincre de mon immense gentillesse, je ne vois pas ce que je peux faire d'autre. Après tout, je l'ai peut-être vexé en le traitant de faible, mais ce n'est pas mon problème. Il n'y a que la vérité qui blesse, comme disait je ne sais plus qui.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeDim 23 Fév - 18:44

the GazettE // saraba

Je regardai Neil manger son muffin, presque miette par miette. Il me rappelait un lapin, ou un écureuil. Un rongeur. Je me détachai de ma contemplation quand, une fois le muffin disparu, il me demanda des explications. Bien sûr, il m'avait grillé. C'était tellement évident. J'aurai peut être dû commencer par le sondage, finalement.

Neil m'abattit avec sa gentillesse. Non, il n'irait pas raconter la vérité. J'étais alors parfaitement couvert. La culpabilité se fraya un chemin jusqu'à mes entrailles, les tordant comme pour les étouffer. Mais la logique du détenu avait du mal à m'atteindre. Pourquoi n'irait il tout simplement pas tout raconter ? Pourquoi ne profiterait il pas de moi ? Enfin... Il devait le faire, il était un méchant ! C'était comme ça partout ! Je ne pouvais pas être le plus mauvais des deux !
Je l'entendis bouger et me décalai pour pouvoir le regarder. Quelle bêtise j'avais fait de me mettre à sa gauche.
Il me fixa alors, pour m'asséner sa vérité. J'étais trop faible pour survivre ici en tant que prisonnier et il me faisait une fleur, par pures pitié et gentillesse. Je me sentais vraiment misérable à côté de lui aussi je penchai la tête, penaud, et jouai avec mes doigts. Non. Je ne pouvais pas juste m'en sortir comme ça. C'était impossible.
Je relevai la tête et les épaules et ce fut à mon tour de regarder Neil bien en face.

« Bon, écoute... »

Par dessus son épaule, je repérai un gardien qui me fixait avec un drôle d'air, tout en mâchonnant un chewing gum comme une vache sa dose de prairie. Je passai ma main dans mes cheveux et me redressai, avant de sortir ma planche en plastique de ma besace.

« Donc, fis je d'un ton assez élevé pour que l'homme puisse m'entendre dans les grandes lignes, quel est votre genre de lecture ? Fantastique, romance, policier... A moins que vous ayez déjà des titres en tête. Si ce n'est pas trop cher, je peux... »

Il s'était détourné, apparemment satisfait. Encore qui n'en avait foncièrement rien à foutre de la sécurité des gens et qui se contentait de peu, histoire de. Je replis ma place à côté de Neil et me penchai un peu en avant pour que lui seul entende ce que j'ai à lui dire. On ne savait jamais, les cubes d'air de la cage à poule avaient peut être des oreilles.

« Je te suis redevable, de toute manière. Alors si tu veux quelque chose, je pourrai me débrouiller pour l'obtenir. »

J'avais l'air bien sûr de moi, même si au fond, je n'avais aucune idée de ce que je pourrai bien faire pour avoir un truc pas très légal. Mais bon, dans ma tête, ça sonnait bien. Un peu comme dans un film de gangsters.
Et pour marquer ma bonne foi, je sortis le deuxième muffin pour le lui donner. Puis, je saisis mon crayon et inscrivis « NEIL » sur ma feuille de commande.

« Je t'écoute. »

Je me doutais bien que ça n'allait pas être une série de titres de romans que j'allais écrire.
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeDim 23 Fév - 22:07

Il ne paraît pas vexé, mais gêné, et cela m'arrache un sourire. C'est moi qui suis censé être le plus jeune des deux, et j'ai l'impression de faire la morale à un gamin.
Il se reprend finalement et alors que je m'attendais à ce qu'il m'engueule pour mon manque de tact, il se met à me parler de bouquins.

- De quoi ?

Un regard sur le côté, et je comprends son changement d'attitude. Pas bête, le biblio.
Il remet ses cheveux en place. Alors je fais pareil, distraitement, par mimétisme. Ça m'arrive assez régulièrement, de copier aussitôt un mouvement de mon interlocuteur, et la plupart du temps je ne m'en rends même pas compte.
Sa voix reprend de l'assurance, et je l'écoute attentivement. Il me tend son deuxième muffin. Je sens mon visage s'illuminer de nouveau et si j'avais été en forme je l'aurai même embrassé pour sa générosité. C'est donc avec la plus grande précaution du monde que je m'empare de ce nouveau trésor.
Le glissant consciencieusement dans ma poche, je mets un instant avant de comprendre qu'Ulrick attends que je lui dise quelque chose. Je le contemple un instant, le temps que ses mots franchissent la barrière de mon esprit. Et une fois que j'ai fais le rapport avec ses papiers, la réponse raisonne comme une évidence dans ma tête : non. Si je veux jouer la carte de l'ami dévoué, je n'ai pas à lui demander quoique ce soit. Mais en même temps ...
Je me mords la lèvre, hésitant, réfléchissant à toutes sortes de choses qui me manque ici. Brosse à dent, un détenu m'en a filé une peu de temps après mon arrivée. Un autre m'a filé une lime à ongle et du savon, que je sculpte pour tuer le temps. Le même type m'a passé une autre couverture, au cas où. J'étais d'ailleurs loin de penser que les prisonniers pouvaient être si prévenants entre eux. Bien sûr, ils sont peu, mais ça réchauffe tout de même le cœur.

Ayant un peu peur que les gardiens nous écoutent malgré tout, je dis assez fort pour qu'ils m'entendent, mais assez doucement pour que ça fasse naturel :

- « Charlie et la chocolaterie », « Hansel et Gretel », « Hunger Games », « Le dîner de cons », « La soupe aux choux ».

Si avec ça il ne comprend pas les allusions à la bouffe, je ne peux plus rien pour lui. Drôle de se dire qu'un grand tueur en série ne désire rien d'autre que de la nourriture, mais je vais bientôt finir par avoir la peau sur les os si je continue de refuser de me nourrir. Têtu et difficile en plus d'être chiant. En gros, détestable, le Neil.
Je me penche un peu sur Ulrick et lui chuchote à l'oreille :

- Je t'aurai bien demandé des livres avec des titres de jeux vidéos mais je n'en connais aucun. Et puis, ici, ce serait stupide étant donné qu'il n'y a pas de prise pour la batterie. En clair, repris-je après un silence, oublis ce que je t'ai dis concernant les jeux.

S'il parvient à me ramener de la nourriture comestibles régulièrement, je sens qu'il va devenir mon meilleur ami. Ça ne devrait pas lui poser trop de problèmes. Avoir ma protection et mon silence en échange de bouffe, je pense que le marché est acceptable pour lui. J'aurai pu lui demander n'importe quoi d'autre, mais sur le coup, c'est la seule chose qui me paraît assez « normal » pour n'éveiller aucun soupçon sur moi.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeDim 23 Fév - 22:39

HIM ♫ Join me in death

Je pris tout en note, tout bien. Comme un scribe. Et ensuite, seulement ensuite, je pris la mesure des mots. Je relus ce que j'avais inscrit sur ma feuille. Il s'agissait de titres de livres, contrairement à ce que je m'étais imaginé. Et pas n'importe lesquels, encore. Tous avaient un point commun.
Je redressai la tête sur Neil, un air interdit sur le visage. Je pensais à la façon dont il avait englouti son premier muffin à la myrtille. Quoi ? De la bouffe ? Il voulait à manger ? … Okay. C'était plutôt étonnant, après tout il avait des repas tous les jours, au réfectoire. Je le savais, j'avais appris les horaires par cœur pour passer manger entre les cohues. La qualité ne devait pas être au rendez vous. Au moins, je n'aurai aucune difficulté à me procurer ce qu'il voulait. Basile était le cuisinier et mon ami, il me ferait bien des fleurs. Bien sûr, je ne lui dirai pas pourquoi. Nous n'étions pas assez proches pour que je lui raconte ce qui s'était passé avec Neil et... Ce gardien décédé. Nous ne le serions jamais. D'ailleurs, je ne serai jamais assez proche de qui que ce soit.

Neil me chuchota à l'oreille des choses plus précises et pendant ce temps, je serrai la planche contre mon cœur, crispé. Je n'avais toujours pas une totale confiance. Pourtant, il ne fit que me parler de jeux vidéos. Alors il en voulait, mais en même temps, trouvait cela inutile. Oui, ça l'était. DearDeath n'était pas le genre de prison qui offrait le grand luxe à ses pensionnaires.

Lorsqu'il se fut éloigné, je hochai la tête fermement.

« C'est entendu. Tu auras ce que tu veux. Sur ce... »

Je lui fis un signe de la main, ainsi qu'un faible sourire, et m'en allai. Mon planning de commande n'était pas très rempli mais assez pour faire illusion si jamais un gardien me demandait des comptes sur le chemin du retour.


Le lendemain, même heure, même endroit
J'étais encore venu taxer Basile à une heure trop tardive pour un petit déjeuner et trop tôt pour le déjeuner. J'eus le droit à un sauté de porc au caramel, complètement délicieux, ainsi qu'à une crème praliné en guise de dessert. Lorsqu'il me proposa des petits gâteaux secs, je refusai, mais prétextai vouloir une petite barre de chocolat. J'avais patiemment attendu le moment où il serait beaucoup trop occupé pour me servir lui même. Il m'indiqua le placard et je me servis, le rouge de la honte aux joues.

Je filai, anxieux comme un voleur novice, jusque dans la cour. Je n'avais aucune excuse toute prête cette fois, mais passai en prétextant simplement vouloir parler à un détenu. Comme par miracle, je reçus la permission de passer. J'ignorai si je pourrai renouveler cet exploit la prochaine fois, mais décidai de ne pas trop m'en soucier pour le moment.
Je mis un peu de temps à retrouver Neil, mais fonçai dessus dès que je le repérai.

« Tiens ! »

Je brandis sous son nez un vieil exemplaire de Charlie et la chocolaterie. L'avais glissé entre ses pages trois tablettes de chocolat : lait, noir et blanc. De la grande marque, parce que les cuisiniers ne pouvaient pas travailler avec un truc pourri. J'espérais que Basile n'allait pas remarquer cette disparition, sinon je risquai d'en prendre pour mon grade.

« Bonjour, au fait. Comment ça va ? »

Oui, je ressentais le besoin de m'assurer que Neil allait bien. Qu'il n'allait pas craquer et tout avouer. Il devait se sentir à l'aise dans sa combinaison.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeDim 23 Fév - 23:57

Le lendemain, je suis retourné dans la cour avec la ferme intuition qu'Ulrick viendrait aussi, et, si possible, avec un truc à manger. C'est bête, mais les deux muffins m'ont redonné du poil de la bête, bien que j'ai bien failli me faire raquetter le deuxième dans les couloirs par un détenu faisant deux fois ma taille. Ne voulant pas faire d'histoire, je l'ai simplement mit hors d'état de nuire avec ma technique de ninja infaillible : coup de boule.

Alors que je surveille du coin de l'oeil le gardien qui me surveille, histoire de voir quand il se fait relayer, une tornade déboule juste sous mon nez. J'ai le réflexe de reculer, toujours sur le qui-vive, avant de reconnaître Ulrick. Je saisis son livre, déçu qu'il n'ait pas comprit les allusions, et en l'ouvrant, un sourire illumine mon visage. Mais c'est que je le sous-estime le petit Ulrick !

- Merci, dis-je, réellement reconnaissant.

Il aurait très bien pu ne rien m'amener, hein, en prétextant la surveillance trop importante des gardiens.
Je relève la tête en serrant le bouquin entre mes bras, également surpris de sa question. Comment je vais ? En le détaillant, la tête un peu penchée, ma pensée innocente est balayée. Bien sûr, suis-je bête. Pourquoi s'assurerait-il de ma santé, franchement ? Sa question veut plutôt dire : comment te sens-tu dans le mensonge que tu as créé pour me protéger ? As-tu été interrogé ?

- Tout se passe bien, dans la mesure où un séjour en prison peut bien se passer. Y'a pas eu d'écho de la mort du mec.

Je regarde autour de moi, m'assurant que nous ne sommes pas écouté, puis je porte un ongle à ma bouche et commence à le mordiller distraitement.

- C'est d'ailleurs étonnant. Oh, tiens, j'ai un truc pour toi.

Je glisse une main dans ma poche et en ressors un petit paquet fait avec un journal et le tend fièrement devant moi :

- Tu m'excuseras, hein, je fais avec ce que je peux. C'est rien du tout, mais comme disent tout les gens qui ont la flemme d'offrir un cadeau coûteux, c'est l'intention qui compte.


À l'intérieur, une sculpture en savon, une sorte de bougie sur un ancien chandelier, avec la flamme, bien sûr. Bon, la flamme est un peu bâclée, j'avais peur de la rendre trop fragile, mais je suis assez fier. Et puisque je ne savais pas quoi en faire et que ça m'embêtais quand même de le jeter, voilà.

- Comme notre première rencontre a été enflammée, je me suis dis que c'était drôle, la référence, tout ça tout ça. Fais-en ce que tu veux, conclue-je après avoir un peu toussoté.

Je n'ai jamais réellement fais de cadeau à quelqu'un, même si c'est un cadeau purement stratégique, je me m'y à rougir violemment, comme un gosse surpris en train de faire une connerie. Pathétique, Neil, tu es pathétique.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeLun 24 Fév - 22:18

VAMPS ♫ Angel trip

Neil semblait reconnaissant. Une bonne chose, je gagnais des points d'assurance. L'assurance qu'il ne dirait rien. J'avais un peu l'impression de remplir une jauge avec mon cadeau, une jauge qui se vidait avec le temps. Je ne devais pas atteindre la zone rouge.
Okay, Neil m'avait assuré que ça ne lui coûtait rien d'assumer mon crime. Mais j'ignorais tout de lui, j'ignorais si un jour, il n'y aurait pas un revirement. Si un jour, il n'en aurait pas juste marre et ne chercherait pas à se décharger un peu auprès des gardiens, comme ça, juste pour les surprendre et briser leurs illusions. Mais un gardien de DearDeath se faisait il encore des illusions ?
J'étais également satisfait d'apprendre qu'il n'avait pas eu de représailles supplémentaires pour la mort du gardien. J'en ignorais la raison et cela me stressait. Est ce qu'ils débattaient sur le sujet, quelque part ? Neil risquait il l'exécution pure et simple ? Dans ce cas, il aurait une raison de me vendre, non ? A moins que la mort n'abrège certaines souffrances. J'étais malade de ne pas savoir ce qui se passait dans la tête de tous ces gens ! J'aurai au moins aimé savoir si ça allait finalement me retomber dessus ou pas, si je devais m'y préparer. Ca devait être ça, les conséquences d'un crime impuni.

Neil me tira de mes sales réflexions en me tendant un journal. Enfin, un paquet enveloppé dans du papier journal. Qu'est ce que c'était ? Une bombe ? Si j'en jugeais à sa tête et ses mots, non. A moins qu'il était de ce genre de type qui pense qu'une bombe est un beau cadeau.
Un peu angoissé, je déchirai le papier, espérant ne pas le vexer en faisant ça. Je découvris alors une sculpture en forme de bougeoir et sa bougie. Ce n'est pas super bien fait, mais la bougie sentait bon. Le propre. Le...

« Du savon ? »

Mais je ne pourrai pas allumer la mèche ! Ou peut être que si. Je n'en savais rien, je n'avais jamais tester l'alliance savon et feu. Je me contentai de lui faire faire des bulles sous l'eau.
Et puis, consterné, je me tus en fixant l’œuvre d'art. C'était une référence. Mon cœur se serra alors que je me souvenais de mon petit problème actuel. Mon vendredi soir avait beau m'avoir redonné le sourire, je savais que je n'étais pas tiré d'affaire. D'ailleurs, je ne pensais pas l'être un jour.

« Heu... Merci. C'est très... Beau. »

Je me forçai à sourire. Après tout, l'intention était là, comme Neil venait de le signaler. Je devais m'efforcer de bien prendre le message. C'était un rappel de notre première rencontre, donc un signe encourageant. Il m'estimai peut être, avait même, éventuellement, de l'affection pour moi. Il rougissait, gêné. Ca aurait pu être mignon, mais dans bien d'autres circonstances. Très différentes.
Je me devais néanmoins de laisser de côté mes problèmes personnels et me concentrer sur Neil, ce qu'il ressentait, ce qu'il voulait.

« Je le mettrai dans ma chambre, comme ça tout le monde pourra le voir. Enfin, tous ceux qui viendront éventuellement à l'intérieur. »

Je nourrissais, bien sûr, la secrète (ou pas tant que ça) espérance que Luckas m'y attende, un soir, avec pleins d'idées cochonnes en tête. Je sentis mes joues se réchauffer et rosir légèrement, mes lèvres s'étirer un peu dans un sourire. Je me repris aussitôt et repoussai l'amour qui tentait de s'emparer de mon esprit. NON. Pas maintenant.
Je rangeai le précieux cadeau dans ma besace après l'avoir remballé dans les restes du journal et désignai le livre à présent entre les mains de Neil.

« Ne te fais pas prendre ou la cuisine sera beaucoup plus surveillée. Et je ne pourrai plus t'apporter quoique ce soit. »

Et puis, il se passa un truc dans mon corps. Je ne sus pas vraiment quoi sur le moment, mais cela devait être à cause de la pression constante que je ressentais depuis un moment. J'avais eu le droit, à l'instant, à un petit moment d'apaisement. Minuscule, qui m'avait complètement déréglé les nerfs. Mes jambes lâchèrent et je tombais sur les fesses. Pouf.
J'eus mal, mais sans plus. J'avais juste un peu la tête qui tournait, comme si j'étais en hypoglycémie. Or, je savais pertinemment que ce n'était pas le cas, puisque je venais de m'enfiler un bon plat.

« Heu... Okay... »

Je me redressai, un peu flageolant des jambes et jetai un coup d’œil autour de moi. Les gardiens n'avaient rien remarqué apparemment. Mais j'aurai préféré à la réalité.
Pas moins de quatre détenus, tous très différents physiquement mais aucun rassurant, me fixaient avec l'air de vouloir me bouffer. Un peu comme Neil avec les muffins de la veille.

« Et là, il se passe quoi au juste ? » demandai-je à Neil.

Après tout, il devait forcément savoir. Il habitait vraiment au milieu des emmerdes !
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Neil Cian
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeMar 25 Fév - 21:03

Je ne peux malgré tout pas retenir un pouffement en voyant sa tête interdite devant mon cadeau. Il le regarde longuement, sûrement cherche-t-il l'utilité de la chose, avant de me remercier avec hésitation. Cadeau pourri, n'est-ce pas ? Faut pas non plus s'attendre à grand chose, je suis un détenu, après tout, et j'ai pas de quoi me payer quoique ce soit, donc le savon, c'est bien.
Dans tout les cas, il me paraît toujours aussi hautain, et je vois bien qu'il continue de me parler par culpabilité et qu'il cherche à se faire racheter. Je doute que 'racheter' soit le bon terme, mais c'est l'idée. À la pensée qu'il ne doit probablement plus dormir, angoissé si jamais il me vint l'idée de le balancer, je souris. Je n'ai peut-être pas sa totale confiance, mais j'ai son attention.
Les joues d'Ulrick rosissent légèrement à sa phrase suivante. Amoureux, le petit garçon ? À en juger par sa manière d'être, ce n'est pas d'une femme, mais je peux toujours me planter. Oh, je n'ai rien contre les homos, d'ailleurs la plupart du temps, ils m'aiment bien. La plupart du temps, bien sûr, car ça ne semble pas être son cas.

Je secoue joyeusement la tête quand il me met en garde, heureux d'avoir un bon truc à manger. Finalement, avec Ulrick et sa bouffe, je ne vais peut-être pas crever de suite.
Et alors que je contemple de nouveau les barres chocolatées, émerveillé, le biblio me tombe sous le nez, comme ça. Au départ, je crois qu'un autre prisonnier l'a agressé, mais nous sommes bien seul dans notre coin. Alors je n'ai même pas le réflexe de l'aider à se relever, et me contente de le regarder niaisement se remettre seul sur ses pieds.

Je regarde autour de moi en suivant son regard, sceptique face à sa question. Effectivement, un groupe de quatre mecs nous observent comme des chiens devant un steak. J'ai entendu parler d'eux, il paraît qu'ils font parti des plus teigneux de la prison. Du genre, personnages de gang, un truc comme ça. Bizarrement, leur 'chef' semble être le plus petit des quatre. Enfin, tout est relatif, c'est le plus petit, mais il fait cinq centimètres de plus que moi, minimum.
Je ne sais pas ce qu'ils font aux autres détenus, mais je n'ai pas … spécialement envie de le savoir. Et alors que j'allais gentiment proposer à Ulrick de nous éloigner d'eux, le plus imposant des quatre se pose entre nous, devant moi, si proche que je dois lever la tête pour ne pas manger sa poitrine.

- T'as des clopes ?
- Je fume pas, répondis-je sur le même ton glacial.
- Déconne pas. T'as une tête de camé. File moi tes clopes.
- J'ai pas de clopes. Va demander à quelqu'un d'autre. Lui demande pas à lui, repris-je en désignant Ulrick. Il n'en a pas non plus. Les gardiens en ont toujours.

Je ne l'avoue pas, mais ce gang me fait flipper. Et si je dis un mot de travers, les trois autres vont rappliquer et faire de nous de la pâté pour chien. Il continue en m'intimant de le regarder autrement, mais mon orgueil m'empêche de baisser les yeux, et au contraire, je le mitraille du regard. Si j'avais eu une lame, je l'aurai planté sur le champs. Mais je n'ai que le livre d'Ulrick, et pas question que je lui file les barres chocolatées pour le calmer.
Du coup, intérieurement paniqué par l'énervement qui commence à prendre le grand monsieur, je me mets à réfléchir à cent à l'heure pour éviter de faire une connerie, et déclare finalement en m'approchant un peu de lui, l'air véritablement intéressé :

- Juste, excusez-moi mais … Est-ce que vous collectionnez les canards vivants ?

Avec un peu de chance il va être tellement déboussolé qu'il va partir sans poser de question. Mais nous sommes à DearDeath, après tout. S'il tente de m'attaquer, je n'aurais pas d'autre chose à faire que lui faire manger mon genoux, mais j'ai un peur que ses trois acolytes me tombent dessus. Courir serait aussi envisageable, dans le pire des cas. Non, le pire des cas seraient d'aller pleurer dans la jupe des gardiens, et ça, je ne le ferai même pas à l'article de la mort.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeMar 25 Fév - 22:59

The ballad of Olaf & Sven

Comme j'étais très chanceux, en plus d'avoir attiré l'attention de ce qui semblait être le gang de caïds de la prison, j'étais accompagné du détenu sans doute le moins susceptible de s'en sortir dans une bagarre. Il semblait mou et faible. Et bien sûr, comme la nature faisait bien les choses, je n'étais pas spécialement doué en la matière non plus. Oui, j'avais des biceps, oui je savais frapper dans un sac de sable, oui j'avais d'excellents poumons. Mais je n'avais jamais été impliqué dans une bagarre de rue, ni même un simple combat. De toute ma putain de vie.

Un des quatre se dirigea vers nous et plus particulièrement vers Neil. Egoïstement, je m'en trouvai légèrement soulagé. Même s'il me faisait atrocement pitié. La différence de taille et de corpulence était tellement flagrante !
Le détenu trouva un prétexte plutôt facile pour provoquer la baston. Des clopes. Oh et comme bien sûr, nous n'en avions pas, il allait insister et trouver un moyen pour déclencher les hostilités physiques. Ma main se dirigea vers la poche de ma veste, là où était caché mon paquet de cigarettes. Leur couleur me défendait de les exhiber devant qui que ce soit à l'intérieur de l'enceinte de DearDeath, à moins que je ne veuille me faire insulter et violer. On ne rigolait pas ici, avec la différence, en particulier lorsque ça touchait au sexe.
Neil retint mon mouvement en clamant que je ne possédais rien non plus et j'abaissai mon bras. Mais ça ne découragea pas le grand musclé. Bien sûr, j'avais nourri l'infime étincelle d'espoir qu'il s'excuse et tourne les talons pour retourner à sa petite vie, mais bien entendu, non. Plutôt que d'aller gentiment demander ce qu'il voulait à un gardien, il commença à clairement s'énerver. Oh, il ne disait rien de particulier, mais son visage allait de plus en plus vers le rubicond. Et sa moue ne présageait rien de bon.

Neil, me disais je, en proie au désespoir. Fais quelque chose ! N'importe quoi, je t'en supplie.

Neil fit quelque chose. Quand j'entendis sa question, je me retrouvai au moins aussi décontenancé que le détenu en face de lui. Il y eut un moment de flottement et puis le « o » que formaient les lèvres du grand musclé s'agitèrent.

« Comment tu sais ? »

Avant qu'un autre véritable étonnement me saisisse, je sentis un mur se dresser derrière moi. Je tournai la tête et découvris un des trois autres qui était arrivé jusqu'à moi par derrière, et qui faisait environ ma taille. Les Dalton étaient dans la place, ne pus je m'empêcher de penser. En tout cas, il avait une bonne tête de pervers sadique.

« Heeeyyy ! fit il de la voix la plus traînante du monde. Si on les fouillait ? Personne peut nous voir ici ! »

J'aurai aimé courir vers les gardiens en hurlant, mais ça aurait pu amener quelques questions gênantes, comme « Qu'est ce que je foutais là ? » Le pervers sadique me fouilla d'une façon qui correspondait bien à son visage et extirpa mon paquet de clopes de ma poche. Et allez...

« Rose ? T'es une grosse pédale ? »

J'aurai aimé lui rétorquer que je n'avais jamais touché à un enfant de ma vie et que par conséquent l'adjectif « pédale », déformation populaire de « pédé », « pédophile », ne me concernait absolument pas. A la place, je paniquai. Mon poing alla rencontrer sa mâchoire et, dans un accès de stupidité extrême, je récupérai mon paquet comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse à mes yeux. Je jetai mes cigarette dans ma besace et brandis mes poings, face au pervers sadique. Mon attitude semblait dire « Tu veux te battre hein ? Bah viens ! » Mais en vrai, je crevais de trouille. Et bien sûr, les gardiens ne faisaient pas du tout attention à nous. Bien ou mal ? Les deux se disputaient dans la partie raisonnable de mon esprit.

La bagarre, ou plutôt le massacre, commença. Je donnais quelques coups bien placés, qui surprirent mon adversaire, mais ce dernier se retrouva vite aidé. Je me retrouvai alors d'un coup projeté au sol, sur le dos. Un goût de sang très malvenu empli ma bouche et je pris sur moi pour me rouler sur le côté et tenter de me relever. Un pied chaussant au moins du quarante neuf s'abattit sur le milieu de mon dos et me força à m'aplatir.
Une main calleuse tira sur la sangle de ma besace, qui cassa. Le détenu récupéra mes clopes et mon briquet. Dieu merci, il s'agissait de mon vieux briquet blanc, tout à fait normal. Il y eut quelques rires, puis une odeur de tabac parfumé.

J'ignorais où était Neil, s'il lui était aussi arrivé du mal. En tout cas, dans cette position, il m'était impossible de le voir.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeMer 26 Fév - 14:18



Le géant paraît étonné. Mais son ébahissement n'est pas réellement dû à ma question, et à sa réponse, c'est moi qui me trouve être décontenancé. Je me mets à bafouiller pendant qu'il continue de me fixer, interdit, et conclue ma phrase incompréhensible par un petit éclat de rire.
Ça aurait pu s'arrêter au fait que ce mec collectionne les canards, mais non, il a fallût que ses copains se ramènent. Et pendant que le moyen de taille fouille Ulrick, le plus grand se reprend de son étonnement et me hurle tout bonnement dessus :

- Qui t'as dis ça ?! J'vais te buter !

Son cri raisonne au coup qu'Ulrick porte à son coéquipier, et là, je me sens mal. À chaque fois que je me retrouve avec le biblio, j'ai des emmerdes, c'est un truc de fou. Pourtant, seul, j'ai tendance à réussir à me faire oublier. Ça doit être le cache-oeil qui fait ça. Il fait chier.

- Réponds ! Qui t'as raconté ça ?!

Je sursaute, le type m'attrape par les cheveux. Mon sang ne fait qu'un tour alors qu'il me décoche un coup de genoux dans le ventre qui me coupe le souffle, suffisant pour me coucher. Alors qu'il se penche sur moi pendant que je tente de contrôler la douleur, une pulsion me fait me redresser et je lui flanque un coup de « Charlie et la chocolaterie » dans le nez. J'ai dû frapper plus violemment que ce que je pensais car il se met aussitôt à pisser le sang.
Mais ça aurait trop simple qu'il s'arrête comme ça. Je jette un coup d'oeil à Ulrick qui me prouve qu'il n'est pas dans une meilleure position que moi, de plus, ils sont plusieurs sur lui tandis que je me coltine le plus grand. Il se débrouille d'ailleurs plutôt bien contrairement à ce que je pensais.
Le visage carré de mon agresseur personnel me couvre la vue, et apparemment, vu comment il m'insulte, ma caresse ne lui a pas trop plut. Il a la main tendue devant moi, et ce n'est qu'en voyant la lame briller que je comprends. Donc cette histoire de canards vivants le travaille vraiment.

- Non, mais je ne savais pas que tu les collectionnais, tentai-je en reculant, mains tendues de chaque côté pour prouver mon innocence. Je t'assure que je dirais rien, d'ailleurs j'en ai aussi, je peux te passer toute ma collection, y'en a de vraiment beau !
- Te fous pas de ma gueule !

Il agite son couteau sous le regard amusé de ses potes. Il est juste impossible à raisonner, et parvient facilement à me faire tomber, avant de me sauter dessus. Et là, alors que la lame passe à quelques centimètres de mon visage, oui, j'ai peur. Et quand j'ai peur, je fais n'importe quoi.
Alors je me mets à rire comme un hystérique, secoué de spasmes si puissants que ça en devient douloureux. Des larmes coulent sur le côté de mon visage, et le mec demeure de nouveau interdit, le couteau en l'air.
Je redeviens subitement sérieux et lui déclare de la voix la plus grave dont je suis capable :

- Je vais te transformer en canard, tu veux ?

Une seconde d'inattention, et il se retrouve sur le cul, sonné par le coup qu'il s'est prit sur le front, frappé avec la paume de ma main. Ça ne laisse pas de marque, et ça permet de faire bourdonner la tête de l'adversaire pendant un bon moment.

Je glisse son arme entre ma hanche et mon pantalon, me relève, m'assurant que les trois mecs sont occupés à fumer et me jette sur celui qui maintient Ulrick au sol. Je sais bien que je n'ai aucune chance contre ces types et que je vais me retrouver avec un bras en moins, mais il faut que j'aide le biblio.
Me remémorant d'une prise que j'ai appris il y a longtemps, je me propulse du sol et j'emprisonne le détenu entre mes jambes, l'une au niveau des genoux et l'autre au plexus. Suffit d'un mouvement de bassin pour qu'il se retrouve par terre, et avant qu'il ne réagisse, je bloque son pied et le brise d'un mouvement sec. Il se met à hurler, et mon cœur fait un salto dans ma poitrine.
J'attrape précipitamment Ulrick par dessous les épaules et le force à le relever :

- Faut se casser ! Au moins aller dans un coin plus réglo ! Bouge-toi bordel !

Je récupère bien sûr le bouquin.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeMer 26 Fév - 16:00

[champagne] ♫ Ie

Je commençai à penser que j'allai pouvoir dire « adieu » à ma colonne vertébrale quand la pression exercée sur mon dos disparut. Soudain, dans mon champ de vision, apparut celui qui me maintenait au sol, mais dans une posture fâcheuse. Il y eut un craquement qui me souleva le cœur et l'estomac, mais je retins ma nausée. J'étais trop pris dans le feu de l'action.
Mon dos me faisait tellement souffrir qu'en dépit de mes efforts, je ne réussis pas à me hisser à la force de mes bras pour me remettre sur pieds. Aussi, je roulais face au ciel, grimaçant et retenant mes cris de douleur. Une drôle de sensation parcourut mon échine, presque sensuelle, mais je n'eus pas le temps de l'expérimenter. Je me sentis poussé, soulevé par les aisselles. Cette petite action me fourni juste ce dont j'avais besoin pour me remettre debout.

« Oui, » fut tout ce que je pus répondre à Neil.

J'étais essoufflé, plus à cause des émotions que de la fatigue physique réelle. Alors que Neil me tournait le dos et s'éloignait pour récupérer son livre, je me précipitai à l'opposé pour récupérer mon paquet de cigarettes. Nous nous retrouvâmes quelques pas plus loin, nous précipitant vers l'endroit où la concentration de gardiens au mètre carré était la plus conséquente. Mais je n'avais pas fait trois pas qu'une poigne de fer me retint. Je faillis tomber en arrière mais réussis à seulement tituber avant de reprendre mon équilibre. Le plus petit, le chef, me retenait. Il n'atteignait pas mon menton. Grâce à un sursaut d'adrénaline, je lui flanquai mon poing dans la figure sans une hésitation et filai, libéré, délivré. Je rejoignis Neil et nous poursuivîmes notre fuite, non suivis. Forcément, ils étaient trop lâches pour cela. Je ne m'en plaignais pas.

Un homme en uniforme me regardait avec intérêt, curieux de mon état. Je pris une seconde d'immobilité pour me calmer et me dirigeai vers lui. J'essayai de détourner l'attention de Neil pour qu'on ne lui reprenne pas son chocolat.

« Bonjour. Un groupe de détenus s'est montré un peu violent. Dans le fond là bas. Je n'ai rien, ça va. Ils étaient... turbulents. »

Je souris, espérant être crédible. Le gardien scruta la cour par dessus mon épaule.

« Oh, eux ! Qu'est ce qu'il te voulaient ? »

Je tressaillis devant la familiarité du monsieur, mais ne fis aucune remarque. Considérant toute l'adrénaline qui parcourait encore mon sang, je devais essayer de me maîtriser.

« Des cigarettes, mais...
-Alors pourquoi tu leur as pas donné ? Tu te crois supérieur peut être ?
-Quoi ?
-M'énervent tous ces employés, comme les bibliothécaires et les infirmiers. Vous foutez rien et vous vous croyez mieux que les gardiens et les détenus. Mais vous connaissez rien à la vie. »

Moi, rien à la vie ? Il se foutait vraiment de ma gueule ce mec ! Bon, il ne pouvait pas savoir, mais je ne voyais pas pourquoi tous les gardiens de prison auraient eu un passé douloureux. Son raisonnement était tellement simpliste et stupide que je ne sus quoi répondre. Il me tourna le dos, sans plus rien dire. Quoi ? C'était tout ? On arrêtait là ? Discussion terminée ?

Je m'éloignai un peu de lui et sorti ma lecture personnelle de ma besace. J'arrachai quelques pages du milieu, dans ma rage, et les roulai en boule. J'étais furieux. Je voyais rouge. Et j'avais envie de tout détruire. Je saisis mon briquet et allumai le feu. Une fois que je fus certain qu'il ne s'éteindrait pas, je choisis un détenu au hasard, le plus proche en dehors de Neil, et lui fit bouffer la boule de feu. Avec sa carrure normale, ce ne fut pas bien difficile pour moi d'y arriver.
Pendant qu'il se roulait par terre, les cheveux en train de griller et souffrant le martyre, je m'éloignai. Vers la sortie, libérée de la présence des gardiens. Mais je ne partis pas. Je me postai à la limite de la cour et regardai. J'étais fasciné par le feu et je n'en avais rien à foutre d'avoir ruiné un peu plus la vie d'un détenu de DearDeath. Tous ces mecs étaient des pourritures. Oui, je me croyais mieux que lui, parce que j'étais mieux que lui. Ils ne valaient rien de plus que des animaux. Ils n'étaient que des déchets de la société. TOUS.
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MessageSujet: Re: Undercover [Neil]   Undercover [Neil] Icon_minitimeJeu 27 Fév - 21:09

Je m'éloigne d'Ulrick alors qu'il va parler à un gardien. Ce serait trop suspect de le voir avec un détenu, surtout après l'histoire du gardien, à notre rencontre. Du coup, je fais comme si rien ne s'était passé, non sans avoir mal au visage. Un beau coquard va probablement élire domicile sous mon œil très prochainement.
Je m'adosse au mur du pénitencier, malgré tout non loin du biblio, juste au cas où, et fais mine d'être plongé dans la lecture du bouquin. Je glisse les barres chocolatées dans ma poche par mesure préventive. Ils sont pas fous, les gardiens, et pourraient même aller jusqu'à surveiller ce que je lis.
La discussion entre les deux hommes est rapidement terminée, et Ulrick part du côté opposé, pas content du tout. Je le suis discrètement du regard, persuadé qu'il va lire un peu pour se calmer.
Ce n'est que lorsqu'il enflamme une boule de papier que mon attention se focalise totalement sur lui, et je referme le bouquin en me redressant, plus interdit que choqué par la violence qu'il manifeste à l'égard d'un détenu. Moi qui voulais simplement retourner à l'intérieur pour déguster le chocolat, j'ai bien fais de rester. Ce mec effrayé d'un rien et maladroit s'avère bien plus intéressant que ce que je pensais, et ne cesse de me surprendre depuis notre rencontre.
Il aime le feu ? Et bien, il va être servi.

Je meurs d'envie d'aller le voir et de lui parler de tout ça. Je le pensais tellement à cheval sur les règles et la justice, trop gentil, trop attentionné, maintenant, il m'a prouvé le contraire. Mon petit jeu va très certainement être bien plus amusant que ce que je m'imaginais.

Au lieu d'aller le voir et risquer de nous faire choper tout les deux, je décide de retourner gentiment dans ma cellule pour accomplir la tâche que je me dois de faire qui est de dévorer ces barres chocolatées.

THE END *comment ça fait trop badass de finir comme ça !*
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