Une prison pas comme les autres ... Quel que soit votre crime, vous le paierez.
 
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 Alice.

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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Alice.   Alice. Icon_minitimeSam 2 Nov - 13:38

Extérieur > Entrée > ...hum...bonjour...
__________________________________________________



Rien n’est plus agaçant que de ne pas se rappeler ce dont on ne parvient pas à se souvenir, rien n’est plus énervant que de se souvenir de ce qu’on voudrait parvenir à oublier.
Pierre Dac

Je laissais la nouvelle détenue dans l'un des fauteuils. Habitude acquise ces derniers jours, je me dirigeais automatiquement vers un brûle-encens déposé sur mon bureau. Un briquet et un bâton d'encens plus tard, une odeur de lavande commença à s'échapper.

J'avais fais en sorte de nettoyer moi-même mon bureau. Mon père m'aurait déjà déshéritée s'il avait été au courant du nombre de personnes mêlées à ma rencontre avec le Lord. J'avais donc choisi de terminer ma cuisine seule, et fini par effacer toutes les traces de sang laissées par la visite de Clay. En revanche, il faudrait au moins une semaine pour que l'odeur du détergeant finisse de se dissiper. Ainsi que celle, plus ténue, du sang.
Fixant encore la fumée qui s'échappait du bâton, j'entendis une question qui me surprit presque :

"Hm...dites…j’ai des problèmes ?...j’ai fait...quelque chose de mal ?..."


Ah oui. Trous de mémoire. Je me tournais vers elle, un léger sourire sur les lèvres. Elle semblait perdue. Soudain ...quelque chose d'étrange se produisit. Un instant, j’eus l'impression de voir le visage de Rika à travers celui d'Alice. Mes muscles se crispèrent imperceptiblement. Il y avait ...quelque chose.

Je soupirais silencieusement, fermant les yeux. Il fallait que je me recentre. Au moins, je comprenais mieux ma propre attitude. Bien que je ne sache pas me protéger moi-même, j'avais la sale habitude de vouloir rassurer, aider et protéger les autres. Un sérieux handicap qui faisait de moi la bonne poire que j'étais. Le jeune âge de cette fille facilitait encore sans doute ce sentiment, mais bien plus encore, elle ressemblait à Rika ...
Le coup fatal, en somme.

J'allais passer un bras sous les aisselles de la jeune fille. Sans mes talons, elle m'aurait dépassé de quelques petits centimètres ... comme tout le monde ici,au final. Mais avec mes chaussures, j'en faisais bien dix de plus qu'elle. Lentement, ayant peur qu'elle trébuche, je la conduisit jusqu'au canapé et l'aidait à s'allonger.
Les fauteuils étaient confortables, mais de mon expérience, on s'endormait mieux allongé. Je récupérais aussi un coussin par terre, et le glissait sous sa tête.
Ensuite, je repoussais mon service à thé pour m'asseoir sur la table basse, à côté du divan. Je rangeais une mèche de cheveux derrière mon oreille, cherchant une façon plutôt douce de dire les choses. Comme je n'en trouvais pas, je finis par croiser les mains sur mes genoux.

"Tu as tué tes parents adoptifs, dis-je d'une voix que j'espérais apaisante. Tu ne t'en souviens peut-être pas, mais tu les as lardés de coup de ciseaux."

Je cherchais quelque chose à ajouter. Elle avait l'air totalement perdue, et je me dis qu'elle avait peut-être besoin que je reprenne les choses du début.

"Quand les policiers t'ont arrêtés, tu a été conduite dans un établissement psychiatrique pour criminels. Les médecins de là-bas ont décidé que tu serais plus à ta place ici."

Je marquais une pause, le temps de lui laisser comprendre ce que tout cela impliquait.

"Tu es dans une prison. Les médecins pensent que tu as des trous de mémoire, et que tu vois des choses qui n'existent pas. Moi, je suis là pour t'aider à résoudre ces problèmes."

Ou au moins à les atténuer. Ou à la défouler. Après tout, avec les criminels d'ici, j'étais tantôt un réconfort, tantôt un défouloir. A choisir, je préférais être le réconfort. Mais dans le cas inverse, je pouvais toujours appeler la sécurité.

"Tu pourras aussi venir me voir quand tu auras envie de parler."

J'esquissais un léger sourire. Évidemment, les conditions ne s'y prêtait pas. Pourtant, j'avais le sentiment qu'un peu de chaleur ferait du bien à Alice.
Je saisis la théière, à côté de moi, et versais un peu de son contenu dans une tasse. Juste de l'eau chaude : je n'avais pas encore fais infuser de thé. Je tendis la tasse à Alice, ignorant si elle la prendrais. Mais après un tel voyage, elle devait avoir soif. Et puis, la coutume voulait que l'on offre une boisson chaude lorsque quelqu'un est dans un triste état.

"Tu as été droguée, tu devrais dormir. Tant que tu es dans ce bureau, tu es en sécurité."

Relativement en sécurité. Si Clay voulait me trouver, ce serait le premier endroit qu'il visiterait, et je ne voulais pas savoir ce qu'il se passerait.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeLun 4 Nov - 19:36

Madame Ayame m’a soulevée et m’a mise sur un autre canapé tout doux tout mou. Mais cette fois, j’étais allongée. Enfin pas vraiment, mais bon…on va dire que j’étais allongée. J’attendais des mots, une phrase, quelque chose qui pourrait m’expliquer ce qu’il c’est passer.

"Tu as tué tes parents adoptifs. Tu ne t'en souviens peut-être pas, mais tu les as lardés de coup de ciseaux."

Tuer…mes…parents… Qu’est-ce que ça veut dire ? Je n’aurais pas pu…je n’aurais jamais pu tuer papa ou maman…encore moins avec des ciseaux…j’en ai une phobie atroce…depuis ce jour j’en ai peur. Ça a…un lien ? C’est parce que j’ai tué papa et maman que j’ai peur des ciseaux ? Et les pétales…c’était le liquide rouge des films avec des gens qui meurent ? Ça ne peut pas être vrai…je n’aurais pas pu faire ça…mais le corbeau lui…

"Quand les policiers t'ont arrêtée, tu as été conduite dans un établissement psychiatrique pour criminels. Les médecins de là-bas ont décidé que tu serais plus à ta place ici."

Psychiatrique ?...Criminels ?...C’est quoi tout ça ?...
Plus à ma place ?...Il y a des gens comme moi ici ? Ah non, je sais. Les gens méchants sont des corbeaux. Et mon corbeau a moi est méchant…ça doit être pour ça que papa et maman était sur un lit de pétales de…enfin de liquide rouge.

"Tu es dans une prison. Les médecins pensent que tu as des trous de mémoire, et que tu vois des choses qui n'existent pas. Moi, je suis là pour t'aider à résoudre ces problèmes."

Des…trous de mémoire ? Mais je me souviens de tout. Je me souviens de toute ma vie vécue par moi. Après peut-être que monsieur corbeau a pris ma place ou je ne sais pas moi, mais sinon je me souviens de tout…enfin…je crois…
M’aider ?... Quelqu’un…peut vraiment m’aider ?...

"Tu pourras aussi venir me voir quand tu auras envie de parler."

Un sourire…madame Ayame m’a sourie…c’est chaud…et la tasse que j’ai prise aussi est toute chaude…ça non plus je ne dois pas l’oublier. Donc, si j’ai des problèmes ou envie de venir, je peux…c’est gentil…

"Tu as été droguée, tu devrais dormir. Tant que tu es dans ce bureau, tu es en sécurité."

…Dormir ?... Non, je ne veux pas…je ne veux pas dormir… Si je dors y aura des ombres partout...mais si je le dis à madame Ayame…elle sera en danger…et les ombres vont s’accrocher à elle…comme petite sœur… D’ailleurs, je dois encore moins lui parler de monsieur corbeau.

Obéir…c’est mon seul choix. Je hoche la tête encore une fois. En fait…je n’ai pas dit grand-chose depuis que je suis ici. Je tente de regarder ailleurs, de fermer les yeux. Rien. Le sommeil ne vient pas vraiment.
Mon regard se dirige vers le bureau. J’observe un peu tout. Là, je remarque paire de ciseaux sur le bureau. Je ferme les yeux un moment tentant de me calmer. Les laisser fermer…juste un moment…oublier…juste un instant. Aller Alice, n’est pas peur, ce sont juste des ciseaux. Et puis ça ne sert à rien de paniquer comme ça !
J’ouvre un œil, puis l’autre. Rien. La même pièce. Ouf ! Pendant un instant j’ai cru…

Soudain, la même pièce en noir et blanc tachée de rouge apparut devant mes yeux, rien qu’un instant.

Qu…qu’est-ce que c’était ?...Non…stop…pas encore…

Elles reviennent…comme si mes yeux étaient une télé brouillée qui changeait d’image. Dans ce cas-là : deux images. Les marteaux reprennent leur rythme. Les serpents sifflent et les sons ne parviennent pas.
Je laisse tomber la tasse. Respiration courte. Tremblement incontrôlables.

Tétanie.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeMer 6 Nov - 1:49


[Désolée, c'est court^^ Pas trop d'inspi Razz]


J'étais retournée vers mon bureau, pensant qu'Alice s'endormirait assez vite. Penchée sur mon stylo, je devais rédiger un rapport fictif sur mon entretien avec le Lord. Si certains gardes étaient au courant, ce n'était sûrement pas le cas de tous. Et j'aurais mis ma main à couper que la directrice, elle, ne l'était pas ; j'allais donc la conforter dans l'idée que je faisais mon boulot le plus naturellement du monde. Après tout, c'était presque le cas : j'avais arrêté de regarder par-dessus mon épaule tout les cinq mètres, et j'étais passée à dix.
Une nette progression, hein ? Si une chose était sûre, c'est qu'on ne me reprocherais pas de voir le verre à moitié vide !

J'avais terminé mon compte-rendu, et je bloquais simplement au niveau d'une cas particulière. Si je cochais "D.P.S.", certains gardiens allaient me haïr ... enfin, si Allesbury ne les tuais pas avant. Et si je ne le classais pas comme tel, il pourrais aller ou bon lui semblais - même dans mon bureau - sans rendre de compte à personne. Mon instinct de conservation me donnais une furieuse envie de cocher. En même temps, ce ne serais pas correct de ma part, moralement parlant. Foutue éducation.

Un bruit de porcelaine brisée me fit relever les yeux. La tasse avait glissées des mains de la détenue, dont tout les muscles se crispaient. Élan d'humanisme ? Peut-être ... comme si ça ne me ressemblait pas. Je me levais si vite que ma chaise bascula, et me précipitais vers Alice. Sa respiration était courte, et un passage de son dossier me revint en tête "présente régulièrement un syndrome d'hyperventilation pouvant précéder des réactions violentes et incontrôlées, avec possibilité de délire ou d’hallucinations."
Génial. La poisse semblait beaucoup m'aimer.
J'élevais la voix, sans pour autant crier :

"Alice, vous m'entendez ?"

Pas de réponse. Mauvais, ça. Je retournais près de mon bureau pressant rapidement le bouton d'appel.

"C'est Ayame, j'ai une alerte médicale !
- Vous les enchaînez, doc !
-Urusai."

Je n'étais pas d'humeur à apprécier l'humour déplacé d'un gardien ; ils avaient mis trois plombes à arriver quand j'avais eu besoin d'eux, la dernière fois. Winchester avait faillit y passer. Je me fis au passage la réflexion qu'Alice était la première détenue que j'appelais par son prénom. Sans doute parce que "Lady" sonnait dangereusement dans ma tête, maintenant.

Mes yeux se posèrent sur le ciseau, sur mon bureau. Je pris une grande inspiration, tâchant de calmer mon angoisse naissante. Après l'histoire du cutter, autant ne pas prendre de risque. Je récupérais rapidement l'objet, le rangeant dans un tiroir.

Si j'avais eu un sac plastique, j'aurais volontiers aidé Alice à souffler dedans, mais ce n'étais pas le cas. Et puis si elle faisait l'une de ses crises, il valait mieux qu'elle se trouve à l'infirmerie. A cette heure, ce devait être l'infirmier de garde, et il était battit comme une armoire à glace. Il pourrait faire quelque chose, alors que moi, à part tirer avec l'arme dissimulée dans le tiroir de mon bureau, je ne pourrais pas faire grand-chose.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeMer 6 Nov - 17:25

[Pas grave ça me va  étant débutante je ne pense pas faire mieux ^^']

…À l’aide…pitié…sortez-moi de là…

La pièce se bloque sur le mode sanglant. Les mots ne sortent pas. Aucun son ne parvient à mes oreilles. Enfin si, les serpents et les marteaux. J’arrive à peine à réfléchir posément. Tout s’emmêle. Des images de souvenirs, des douleurs, des sensations… Trop de choses. Tout se mélange. Ça tape. Ça siffle. Ça fait mal.
Deux corps allongés au sol. Livides et froids. Couverts de taches rouges que j’appelle pétales de rose.
Des ciseaux dans mes mains. La peur dans les tripes. L’incompréhension dans la tête.
Prisonnière de moi-même. Je tourne en rond. Je ne fais que ça. Tourner autour de souvenirs qui ne sont pas là. Ou peut-être ailleurs, dans quelqu’un d’autre.

Aïe…ma tête…enlevez-les…enlevez-les ! Je ne veux plus voir ça ! Je n’ai jamais voulu ! Ce n’était pas moi ! CE N’ÉTAIT PAS MOI !

Je retire violemment mes bras et me mets en boule.

Vas-t’en monsieur corbeau ! Zou ! Retourne dans ta cage tout de suite !

Quelque chose me force en déplier un de mes bras. Non lâchez-moi…lâchez-moi !
Arg…douleur encore…dans le bras cette fois… Aiguë et concentrée en un seul point. Qu’est-ce que c’est ?... Qu’est-ce qui se passe ?... Quelque chose…d’étrange rentre en moi…  Sensation de rejet… Mais, étonnamment, les serpents s’en vont, et les marteaux fuient. Le…liquide…qui m’envahit me donne une sensation de…bien-être ?... C’est étrange…

…mes yeux…ça pique…c’était quoi ?...y avait des pétales de rose partout…partout…ça faisait peur...

Je me mets à me frotter les yeux. Ma vue est noire quelques instants. Puis des couleurs viennent. Deux silhouettes se dessinent. Et pour finir, des traits plus fins.
Un monsieur se tient fasse à moi. Il a une blouse blanche et des lunettes…c’est un docteur ? Ah non. In…Infirmier. Je pense que c’est comme un docteur, mais pas tout à fait. Ou alors c’est un docteur différent. Ou alors…ou alors…euh…je ne sais plus.
Je sens une de ces mains froides me taper la joue.


« Hé ! Tu m’entends petite ? Faut te reprendre ! »


…Me…reprendre ?... Oui, c’est ça…je dois me calmer. Faire comme avez dit monsieur le docteur : inspirer et expirer, lentement. C’est dur…mais j’essaye. Toujours essayer.
Mon cœur bas moins vite, mais mes tremblements n’ont pas cessé. J'ai toujours des images pas belles en tête...ça ne cesse pas.
J’essaye de me reprendre encore. J’ai peur…tellement peur... Monsieur corbeau est une personne effrayante. Même s’il est dans une cage toujours à côté de moi…son regarde froid me fait peur. Il m’observe et attend. D’ailleurs, il a toujours observé et attendu…sauf une fois je crois…mais je sais plus vraiment quand c’était.

Le monsieur Infirmier commence à me faire pleins de tests. Enfin des tests…je ne sais pas vraiment comment on peut appeler ça. Euh…des analyses ? Des recherches ? Non, pas vraiment…enfin je ne sais pas trop… Peut-être que le mot "analyse" va mieux que le reste.

J'ai un peu peur de la réaction de madame Ayame. J'ai peur qu'elle me tape comme maman. Peur d'être punie. Alors que j'essaye juste d'être...normale... Je voudrais juste être normale...je voudrais juste vivre comme tout le monde...sans corbeau...

…C’est quoi ça ? De l’eau ? …Je suis en train…de pleurer ?
J’ai froid…
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeLun 11 Nov - 6:14


Je fermais les yeux, appuyée contre mon bureau. Les pieds bien ancrés au sol, je tentais d'imaginer l'énergie tellurique qui s'infiltrait par la plante de mes pieds, se répandant dans tout mon corps ... une sorte de méditation, que j'avais mise en place à mon arrivée ici. J'avais vit comprit que mettre au point une méthode discrète pour me calmer me serait utile, ici, si je voulais pouvoir rester calme et amicale sans devenir hystérique.

Bientôt, je vis un garde entrer. Je le reconnu presque aussitôt : il semblait étrangement décalé, dans cet environnement : un visage rond, une large bouche, plutôt trapu ... quelque part, il me faisait penser à une grenouille. Il était suivit de près par la grande armoire à glace blonde qui servait d'infirmier de garde. Je l'avais rencontré quand Clay m'avait blessé, mais j'étais incapable de me souvenir de son nom. Romain ? Germain ? Un nom en 'in', c'était à peu près tout ce dont je me rappelait. Ça, et son accent français.

Instinctivement, je dressait un mur mental entre les nouveaux venus et moi. Je me sentais bien trop affectée. Il me semblait que c'était Rika, qui se tordait sur ce canapé. De fait, j'avais l'impression que son angoisse déteignait sur moi. Il allait falloir que j'appelle ma petite sœur ... J'étais restée sans nouvelle bien trop longtemps, il aurait fallu que je sois sérieusement en déni pour ne pas m’apercevoir qu'en ce moment, j'avais besoin d'elle ; jusqu'ici, elle m'avait toujours soutenue en cas de coup dur.

Je respirais profondément en voyant l’infirmier se pencher sur Alice, et expirait lentement quand le calmant pénétra ses veines. Même si sa respiration ralentissait, elle me semblait toujours aussi tendue. L'infirmier regarda par dessus son épaule, croisant mes yeux d'améthyste.

"Ça va, doc ? Z'êtes toute pâle."

Je hochais lentement la tête en réponse, mais doué comme je l'étais pour le mensonge, il dû s’apercevoir immédiatement que je n'étais pas dans mon assiette. Il sortit une autre seringue et un  minuscule pot de sa trousse de secours, et j'en déduisis qu'il voulait faire des analyses de sang.

"A pas l'air. Vot' dos, c'est bon ?"

Je tâchais de faire un sourire aimable, mais autant le reconnaître : l'angoisse d'Alice déteignais sur moi. En rangeant une mèche de cheveux derrière mon front, je m'aperçus que mon poignet tremblait légèrement : pas de doute, j'étais ébranlée.

"Mon dos va bien, mais c'est ... la détenue. Elle risque une crise d'agressivité, et la dernière fois qu'un détenu s'est montré agressif avec moi, vous savez comment ..."
-Ton joli cul en a prit un coup, poulette ?!"

Je foudroyais la grenouille du regard.
Le répéter était inutile, j'avais mal choisi mes compagnons de ... jeu, dira-t-on, en arrivant ici. Je m'étais donc rapidement fait une réputation de traînée, pour rester politiquement correcte, et si certains gardiens me prenaient de haut à cause de cette réputation, d'autres me prenaient de haut car je ne me tenais pas à cette réputation avec eux. La grenouille faisait partie de la deuxième catégorie, et m'avait fait plusieurs fois comprendre que ce qui le gênait, c'était justement de n'avoir pas en face de lui la putain qu'on lui avait promise.

"Romain ...
-Alain, m'interrompit l'infirmier, concentré sur sa piqûre. Comme quoi, je n'avait pas été bien loin : il y avait du 'in'. Quoi ?"
Je désignais le gardien d'une signe de tête :
"Il était obligé de venir ?
-Les autres sont occupés, chérie, cru nécessaire de répondre la grenouille.

La goutte de trop. Je me sentais angoissée, ce n'était pas le moment de me taper sur le système avec une frustration de gamin refoulé qui n'avait jamais levé une fille de toute sa vie. Mordant ma lèvre inférieure pour ne pas me montrer agressive, je prit une grande inspiration pour me calmer. Finalement, je lui adressait le plus beau de mes sourires ironiques, ordonnant avec autant de gentillesse que j'en étais capable :

"Sortez, imbécile. On a pas besoin de vous.
- Quoi ?! Hé, mais toubib ...
-Sortez."

Lorsque la porte se referma, je respirais enfin. Mes muscles se détendirent légèrement. Alice, en revanche, respirait toujours aussi mal. Et puis, sans réfléchir ... De l'instinct, oui, encore. J'aurais dû me résoudre à ne pas l'écouter, celui-là. Il ne m'avait pas bien réussi jusqu'ici. Je retournais m'asseoir sur la table basse, et tentais de prendre ma voix la plus apaisante. A côté de moi, l'infirmier refermait sa trousse.
Alice ... on aurait dit une enfant qui se battait contre un cauchemar. Je posais ma main sur son front, dégageant a frange. De ma voix la plus douce, je demandais ;

"Alice, tu m'entends ? Il faut te calmer. Tout va bien. Il faut te détendre, respirer."
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeLun 11 Nov - 19:15

…Je n’arrive pas à me calmer… Ça brule aux poumons... Pourquoi ?...Trop de choses se passent… Trop d’informations données d’un coup…
Qu’est-ce que…? C…c’est chaud sur mon front… Je sursaute et tremble.
Je lève mes yeux.
C’est la main...de madame Ayame ?

« Alice, tu m'entends ? Il faut te calmer. Tout va bien. Il faut te détendre, respirer. »

Surprise. Elle ne m’a pas tapée… et encore moins toucher ou insultée. C’est bizarre…c’est tout doux. Il n’y a pas de violence… Et sa voix…je l’entends…elle est allée tout droit dans ma tête. Je crois qu’elle m’a même réchauffé un peu.
Il faut que je trouve les mots… Ou du moins le souffle pour parler.

« …D’a..ccord…je...vais...e..ssayer... »

Je l’avais dit d’une voix saccadée et hésitante, reprenant ma respiration entre chaque syllabe.

Me calmer… aller Alice ! Tu peux le faire !
" Non, tu ne pourras pas, puisque je le veux petit ange. "

…Cette voix… Je me penche sur le côté et fixe monsieur corbeau.  Son regard pénètre dans le mien. L’angoisse m’envahit. …Il veut jouer…

Non arrête ça !
" Arrêter quoi ? Tu ne veux pas jouer ? "
Non, non et NON ! C’est ma grande sœur alors ne la touche pas !

…Il est hors de question que monsieur corbeau joue avec madame Ayame…voir même avec qui que ce soit… S’il commence à jouer, il ne s’arrête pas… De plus, grande sœur est une des premières personnes, avec le policier, à avoir était gentille avec moi… Il n’est pas question que monsieur corbeau sorte de la cage.

" Aaa, ta grande sœur, c’est bien la famille. Mais n’oublie pas que tu es à moi, que je suis ton seul « ami », que sans moi ton pauvre père aurait continué à te toucher et ta pauvre mère à te taper "
Ce n’est pas une raison ! Madame Ayame à rien fait alors ne la touche pas !
" Soit. Mais si quelqu’un veut jouer sache que je jouerais avec lui sans aucune hésitation "
T’as pas le droit d’abord !
" Mais bien sûr que si petit ange. "
Non ! C'est faux ! Et arrête avec ces images tout de suite !

Je force mes yeux à se fermer et les garde. J'étais rester immobile le temps de lui parler. Je ramène mes bras contre moi une seconde fois. Ça me réchauffe un peu. Je respire mieux. Monsieur corbeau s’est tut.

« …P…pardonnez madame Ayame… c’est juste…qu’ici…comme il y a d’autre corbeau…monsieur corbeau a très envie de jouer… »

…Remarque…je lui parle de monsieur corbeau…mais je ne suis pas sure qu’elle le voit…
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeMar 12 Nov - 2:18


Une enfant. Alice était plus jeune que moi, bien sûr, mais elle me rapellais vraiment ... un enfant. Pas même une adolescente. Juste une enfant un peu perdue. Ne serait-ce que ce 'Madame Ayame' ; Si les circonstances avaient été différente, cela m'aurait sûrement fait sourire. 'Docteur', 'Ayame', 'Madame Shizuka' mais ... 'Madame Ayame' ? On ne me l'avais pas encore faite, depuis mon arrivée.

Elle ouvrit les yeux.

"…P…pardonnez madame Ayame… c’est juste…qu’ici…comme il y a d’autre corbeau…monsieur corbeau a très envie de jouer…
-Ne t'excuse pas, Alice. Tu fais une crise de panique. Ce n'est pas ta faute."


J'avais l'impression qu'elle se serait même excusé pour un tsunami aux Antilles, si elle en avait eu l'occasion. Comme si elle avait sans cesse l'impression que tout était de sa faute - sentiment général de culpabilité, donc. Pourtant, je savais que ce qui lui arrivait n'était pas voulu.
J'avais fait ma première crise d'angoisse pendant mes premiers mois ici. Un prisonnier avait voulu m'étrangler, et j'avais paniqué. Le détenu m'avait alors relâché, réalisant que je me débrouillais très bien pour m'étouffer toute seule. Il avait même été tellement surprit qu'il avait appelé les gardes lui-même : il ne tenait pas à 'se faire massacrer parce qu'il avait tué un membre du personnel'. Du coup, l'incident avait été classé sans suite.
C'était à cet instant, d'ailleurs, que j'avais mis en place des 'trucs' pour gérer mon stress. Ils avaient plutôt bien fonctionné, étant donné que je ne faisais plus de crise d'asthme dues à l'angoisse.

Et ... un 'monsieur corbeau'. Un frisson parcouru mon dos : j'aimais cet oiseau, et je le craignais en même temps. Il m'évoquait mon père. Ce dernier adorait cet oiseau. Il me l'avait toujours présenté comme un symbole de gratitude filiale car il nourrissait ses parents ; par là même, il rappelait l'amour familial, il était un messager divin. J'avais toujours trouvé son admiration ironique, car de mon point de vue, mon père n'était pas exactement un modèle de tendresse familiale.

Mais si mes souvenirs étaient corrects, tout le monde ne partageait pas cette interprétation du corbeau. Comme le chien, il était un animal psychopompe. Les religions modernes l'avait diabolisé, mais il restait un animal aux multiples facettes. Il pouvait revêtir de nombreuses significations : tantôt un passeur, un symbole de mort et de mauvaise augure, tantôt symbole d'intelligence, un guide protecteur ...
A quelle facette de cet oiseau Alice avait-elle affaire ?

"Essaie de rester calme, respire profondément. D'accord, Alice ? "

Je me faisais peut-être des idées, mais j'avais l'impression que si je lui parlais, ça aiderait la jeune fille à se calmer. Et puis, ce corbeau dont elle parlait m'intriguais.

De toute évidence, son esprit formait cette image : mais pourquoi utiliser un symbole si ambivalent ? Et pourquoi Alice semblait-elle en avoir peur ? Je m'avançais peut-être beaucoup, mais ... Alice ne semblait pas avoir la moindre pulsion agressive. Et si ce corbeau était une autre facette d'elle-même ? Une sorte de seconde personnalité chargée de la protéger, répondant à la facette bénéfique du corbeau, mais également capable d'être violente, répondant ainsi au côté sombre du symbole ?

"Tu veux bien me parler de monsieur Corbeau ? Tu le connais depuis longtemps ?"


Je jetais un bref coup d’œil à Alain. Comme s'il avait comprit ce que je voulais, il n'avait pas quitté la salle. Il s'était juste éloigné vers mon placard, et avait l'air de fouiller dans mes livres psy.

Je me concentrais de nouveau sur Alice. Elle avait gardé les yeux fermés, et je m'aperçus que je n'avais toujours pas enlevé ma main de son front. J'avais d'abord fait ce geste instinctivement, comme pour vérifier qu'elle avait de la fièvre, mais je me rendait maintenant compte qu'il n'avait aucun sens.
Étrangement, cette constatation me rassura. Plus détendue, je croisais les jambes, me redressais légèrement, retirais mes doigts du front de la détenue.

Après tout, l'infirmier était là. Je ne risquais pas grand-chose si je baissais ma garde. Afin de ne pas relâcher Alice, je pris l'une de ses mains dans les miennes : elle était glacée, mais je m'en fichais. J'avais résolu de me conduire exactement comme je l'aurais fait avec une enfant en mal d'amour.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeMer 13 Nov - 1:02

« Ne t'excuse pas, Alice. Tu fais une crise de panique. Ce n'est pas ta faute. »

Une crise…de panique ? C’est ce dont parlaient les multiples docteurs qui m’ont rencontrée ? Mince…c’est quoi déjà la panique…ça serait ce que je viens de vivre ?
C’est vrai que, en y réfléchissant un peu plus, j’ai déjà ressenti quelque chose comme ça. C’était quand déjà ?...ah oui…ce jouer là…

C’était un petit peu avant que les enfants me lancent des pierres. J’avais vu quelque chose de noir autour de moi. Au début, c’était juste mon ombre dans les airs. Ou du moins, une petite boule d’ombre. Puis une cage s’est dessinée autour d’elle. Et elle a enfin pris la forme d’un corbeau. J’avais paniqué parce que personne ne me croyais autour de moi. Personne ne le voyait. Avec le temps…je me suis habituée à sa présence.
Au début, il n’était pas bavard du tout. Il faisait que me regarder. Il n’y avait que son regard. Deux points lumineux. Rien que ça. Puis il a commencé à me parler le soir en cachette et doucement. Sa voix était, et est toujours, un peu roque. C’est ce qui fait qu’il est très sévère. Cependant…je lui dois quelques faveurs. Après tout…il m’a défendu quelques fois.

Mais pas que… Quand il a décidé de jouer …il peut devenir très dangereux et très méchant. Voir même…effrayant… C’est là que se passe mes…crises de paniques, je crois…
Le concernant…mon avis est partagé. Mais il reste tout de même plus effrayant que gentil.
La preuve…plusieurs fois il parlait de jeux…sordides ? C’est comme ça qu’on dit ? Enfin c’est comme ça qu’il les appelle. En plus…les images de ces jeux ne sont pas belles…froides… Et après il dit des choses méchantes pour que je le fasse sortir de sa cage.

Mais je suis patiente ! Et j’ai appris à ne pas céder à la pression, même si c’est dur dans certains cas… Faut pas croire…monsieur corbeau est très rusé. Il peut tout faire.

Je secoue ma tête pour revenir à moi.

« Essaie de rester calme, respire profondément. D'accord, Alice ? »

Les voix des gens sont presque les seules choses auxquelles je peux me rattacher. En particulier, en ce moment, la voix de madame Ayame. Je ne me souviens pas avoir vu quelqu’un me parler si gentiment (sauf le policier). D’habitude je reçois des : …non en fait je ne vais pas énoncer les mots. On m’a appris à être poli, je le resterais. Donc je ne répèterais pas les gros mots ou les insultes.
Approuvant les mots de grande sœur, je me mis à l’écoute.

« Tu veux bien me parler de monsieur Corbeau ? Tu le connais depuis longtemps ? »

Lui parler…de monsieur corbeau ?... Je ne sais pas s’il va apprécier. Normalement je n’ai pas le droit de parler de lui en détail. Et puis…
Je tournais la tête vers l’infirmier. Peut-être que madame Ayame peut savoir…mais lui…

"Tu sors un mot de trop, tu sais ce qui t’attend petit ange."
Ou…oui…je sais…je vais faire attention…promis.

L’infirmier devait sortir. Sentant la main de grande sœur changer de place, j’entrepris de changer de place aussi. Accroupie et penchée vers son oreille, un doigt placé sur ma bouche en guise de silence, je murmure :

« …c’est un secret…donc je ne pourrais pas vous dire grand-chose…surtout…avec lui… »

Je fixais l’infirmier et le montrais bien. Je ne veux pas que monsieur corbeau s’énerve.

« …en plus…monsieur corbeau est pas…de très bonne humeur… Et je ne veux pas…qu’il me punisse…ou qu’il joue avec toi…surtout faut pas qu’il joue… »
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeJeu 14 Nov - 19:05

[Sorry^^ C'est encore court, mais je crois que je suis pas au top niveau RP, en ce moment -_-"]

"…c’est un secret…donc je ne pourrais pas vous dire grand-chose…surtout…avec lui…"

Je fus un peu surprise de voir Alice se pencher près de mon oreille. Des confidences ?
Très bien. Autant poursuivre sur le même ton, alors : je n'avais rien à perdre, de toute manière.
Quand elle pointa l'infirmier du doigt, celui-ci cessa de fixer mon armoire. Il fit un grand sourire, et se replongea dans les bouquins. Visiblement, se faire montrer du doigt ne lui faisais ni chaud ni froid.

"Je suis désolé, murmurais-je, mais il doit rester tant que tu es là. Si tu refais un malaise, il faudra qu'il puisse t'aider."

Je ne mentais pas : c'était une partie de la vérité. L'autre partie, c'est que je préférait que quelqu'un de grand et costaud puisse intervenir si les choses tournaient mal.
S’apercevant de nos messes basses, Alain s'empara de ma chaise de bureau et la posa à l'autre bout de la salle. Il s'assit là-bas, avec un livre que j'identifiais comme 'Bullying at School: What We Know and What We Can Do' de Dan Olweus. Comme quoi, même si je n'avais jamais lu ce bouquin - qui était là avant mon arrivée -, il allait enfin servir à quelque chose. Et ça m'indiquait également qu'Alain n'avait toujours pas réglé les problèmes qu'il rencontrait avec son fils.

"…en plus…monsieur corbeau est pas…de très bonne humeur… Et je ne veux pas…qu’il me punisse…ou qu’il joue avec toi…surtout faut pas qu’il joue…"

Qu'il 'joue' ? Mon cerveau tournait à plein régime : après cette représentation du corbeau, je tentais d'analyser chaque mot de la détenue sous tous les angles possibles et imaginables. Mais quel que soit l'angle de vue, j'étais convaincue qu'ici, 'jouer' n'avait pas le même sens que 'faire des bulles dans son verre avec une paille'. D'autant qu'ici, il n'y avait pas de paille. Ni de verres.
En revanche, il y avait un dossier qui précisait qu'Alice - ou pas - avait tué deux personnes. Et j'étais assez encline à croire, malgré le fait qu'une partie de moi reste dubitative. Je ne pouvais pas croire qu'Alice ait été envahie par une soif de sang d'un seul coup, sans raison.

Aussi longtemps que je me souvienne, j'avais toujours été comme ça. Mon instinct tirait la sonnette d'alarme quand il sentait quelque chose de louche. Je ressentais une ... impression particulière, teintée soit de malaise soit de bien bienveillance, qui me poussait à décider que mon interlocuteur était dangereux ou non. C'était pour ça que j'avais le pressentiment que Winchester, comme Alice, n'avait pas 'pété les plombs' sans raison. Par contre, en ce qui concernait Allesbury ou Adamovitch, je savais déjà qu'il n'y aurait pas de curiosité à satisfaire : ils avaient tués parce qu'ils le voulaient, un point c'est tout, parce qu'ils en avaient envie.
Cette boussole interne m'avait rarement lâchée. Une seule fois, j'avais cru qu'elle s'était trompée. Je m'étais alors retrouvée dans le salon particulier d'un Lord cinglé, à boire un vin empoisonné qu'il m'avait lui-même servit. Après ça, j'avais résolu de toujours me tenir à mon impression.

"Tu n'aime pas quand Monsieur Corbeau joue ? Je peux te demander pourquoi, ou est-ce que ça le mettrais en colère ?"

Assez insolite, comme situation. Parler à une hypothétique meurtrière d'une hypothétique seconde personnalité dont elle n'était hypothétiquement pas consciente, et qui avait - toujours hypothétiquement, bien sûr - commis un double-crime. Ça faisait beaucoup d'hypothèses, tout ça.
Franchement, j'avais du mal à comprendre pourquoi Broadmoor ne l'avait pas gardée. Alice me faisait l'impression d'une mine d'or, psychologiquement parlant. En même temps, peut-être n'avait-ils même pas pris la peine de lui parler, ou peut-être avait-ils décidés que "Monsieur Corbeau" n'était qu'un délire hallucinatoire. Ce qui était également possible, à la réflexion.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeLun 18 Nov - 15:11

[Et moi désolé du retard --" et désolé aussi si les idées sont assez fouilli]

Je regarde partout. Si d’autres corbeaux écoutent, ça ne va pas le faire. Heureusement, il n’y en a pas. Du moment que l’infirmier n’écoute pas non plus…ça passe.

« Tu n'aimes pas quand Monsieur Corbeau joue ? Je peux te demander pourquoi, ou est-ce que ça le mettrait en colère ? »

Je repense à sensation de peur. De la fois où j’étais toute seule dans le noir. Des ailes de monsieur corbeau qui ont envahi vision pour pas que je vois. Enfin, ailes…sur le coup…j’ai cru voir des mains. Une immensité sombre…c’est ça.  Il y avait juste un sol froid et noir. Puis…
Aow ! Lâche mes cheveux monsieur corbeau ! Et arrêtes de t’amuser à bloquer ma tête !
Je fais des gestes discrets pour reprendre mèche. Et chasser un peu plus loin monsieur corbeau.
Laisse-moi répondre à madame Ayame.

« …je ne sais pas. C’est que quand il joue je…, une douleur soudaine se planta dans mon cœur, …quand…quand il joue… »

Mon cœur s’emballe. Je sens le sourire de monsieur corbeau se poser sur moi. J’avais mal. Très mal au cœur. Je porte mes deux mains à celui-ci. La douleur me plie en deux. On aurait dit une aiguille que l’on enfonce lentement mais surement.

" Qu’allais-tu dire petit ange ? Tu allais lui raconter ta douleur ? Tu penses vraiment qu’elle en a quelque chose à cirer ? Tu n’intéresses personne, sauf moi. "
J’allais rien dire à propos de toi ! Je te le jure !
" Ça n’a pas plus d’importance que ça. Je ne veux tout simplement pas que tu t’attaches ainsi aux gens. Penses à ta « petite sœur ». Tu t’étais attachée à elle et elle a tenté de te tuer. Qui te dit que cette psychologue ne va pas t’abandonner ? Voir faire de même. Tu l’appelles grande sœur, mais tu crois vraiment qu’elle te regarde ? Elle ne te voit pas. "
Ce n’est pas vrai ! Elle a dit que si j’avais de problème, je pourrais lui en parler ! Madame Ayame est gentille ! Je pourrais lui parler du noir, que je suis seule et pleins d’autres choses sur moi ! Je pourrais aussi lui parler du théâtre ou…
" Aaa, vu sous cet angle ça pourrait être amusant. Autant pour moi d’avoir mal compris. Je te dois des excuses Alice. Le théâtre en général est amusant. "
A...alors ?
" Hm… "

Je sens l’angoisse monter sans savoir vraiment pourquoi. J’arrive tant bien que mal à contrôler mes battements de cœur qui avaient totalement chaviré. Enfin…monsieur corbeau me laisse le faire.
Je n’arrive pas à bien comprendre ses intentions… Une fois il me dit de pas parler de lui, une autre fois que je ne dois pas parler de moi…je n’arrive pas à voir ce qu’il veut.

« …je ne peux pas en parler…je dois rien dire…ça fait partit du secret…, je reprenais mon inspiration comme si j’étais en manque d’air (ce qui est vrai). L…la seule chose…qu’il m’autorise à dire, c’est que quand monsieur corbeau joue, je suis là sans l’être… »

Je veux en dire plus. Vider mon sac. Parler de moi, de ce que je ressens, ce que j’ai envie de faire, de manger, de boire…de vivre… Mais j’ai peur que monsieur corbeau me punisse. Il s’amuse. Mon silence l’amuse et en même temps…c’est lui qui le dirige. Le jour ou papa et maman sont…sont…enfin voilà, il n’a pas voulu que je regarde. Je n’étais pas dans la jolie salle, assise sur un siège. Il n’y avait pas de scène, pas de rideau, pas d’acteur, pas de monsieur corbeau. J’étais toute seule. Dans une pièce noire et sans fin. Pour moi, monsieur corbeau sur scène, c’est un splendide acteur. Il joue pleins pleins de rôles ! Et il les joue très très bien. Mais dans la vraie vie…il est effrayant. Inconsciemment…je pense…que j’ai vraiment besoin de lui. Mais j’ai aussi besoin de pleins d’autres choses…et surtout de câlins ou de chaleur. Ce qu’on donne au gens normalement…mais que je n’ai jamais eu.
M’attacher aux gens…j’aimerais tellement…juste a quelques personnes…c’est l’unique chose que je demande…
Les larmes partent.

« …j’ai peur… »

~

"  Je sais que tu ne m’entendras pas parler à ce moment-là Alice, et c’est tant mieux. Il vaut mieux que tu ne te souviennes de rien petit ange. C’est pour ton bien, et pour le mien. Certaines choses peuvent être vues sous un angle différent, mais l’assassinat de tes « parents », lui, doit être oublié. C’est essentiel pour un ange de rester pur et innocent. Et c’est essentiel pour moi que tu restes en vie. "
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeMer 20 Nov - 20:15


Alice me semblait vigilante. Comme si elle craignait qu'une catastrophe s'abatte sur la pièce, ses yeux semblaient chercher la moindre menace. J'aurais même pu penser qu'elle avait peur ... encore un point sur lequel elle me rappelait Rika. Rika, Alice. Elles ne se ressemblaient pas du tout, physiquement parlant : ni même dans la voix. L'accent britannique de la jeune fille était loin de me rappeler celui du pays, mais il y avait dans le ton cette même fibre ... tremblante, comme prête à se briser à tout instant. Pourtant, il y avait cette même attitude craintive. Toujours à regarder par-dessus son épaule, comme si elle craignait que la moindre poussière l'effleure. Et puis il y avait aussi cette façon que la jeune fille avait de réajuster ses mèches, d'un mouvement gauche, comme s'il était destiné à chasser une présence invisible.

Rika avait beaucoup souffert de son visible manque d'assurance. Si ceux qui la critiquaient l'avaient mieux écoutée, ils auraient pourtant trouvés une jeune femme avec un cœur d'or, brillante et malicieuse. Et ce qu'ils avaient vraiment raté, c'était son sourire. Il était rare, jamais exagéré, et il avait le pouvoir d'illuminer la journée de la personne la plus désespérée au monde. Je me souviens que lorsque nous avions le blues, il nous suffisait de feuilleter un magazine. D'une façon ou d'une autre, nous finissions toujours par trouver un sujet de rire, et savoir qu'elle s'amusait me rassurait.
Elle me manquait plus que jamais : après tout, elle était ma seule véritable attache.
Pourtant, je n'avais pas d'inquiétude à me faire ... J'avais acquis la certitude que son fiancé lui faisais le plus grand bien, et j'étais persuadée qu'elle s'épanouirait auprès de lui. D'ailleurs, ses lettres ne me laissaient jamais penser le contraire. Et puis, ce garçon qu'elle avait trouvé était prévenu ... je n'étais jamais agressive. Non, jamais ! Mais si quelque chose arrivait à Rika, je me connaissais assez pour savoir que j'aurais été capable du pire. Ironique, non ? Moi qui n'étais même pas capable de me défendre toute seule ...

"…je ne sais pas. C’est que quand il joue je…quand…quand il joue…
-Alice ?"

Ses traits étaient déformés par la douleur, et elle se pencha dangereusement en avant. On aurait dit qu'elle venait de prendre un coup dans l'abdomen, et je craignis qu'elle ne refasse un malaise. Instinctivement, je resserrais ma main sur la sienne, posant l'autre sur son épaule pour la retenir au cas où elle tomberait. Ma voix avait monté d'une octave. Pas de doute, il fallait que j'arrête de la comparer à Rika. Mais comment ? Ma tête à couper que même son fiancé aurait été surprit en les mettant côte à côte !
Je me redressais sans la lâcher, cherchant du regard l'infirmier. Il était plongé dans sa lecture, et je faillis l'interpeller. Mais Alice se redressa.

Je me rassis aussitôt, dissimulant à grand peine un soupir de soulagement. Je ne tenais pas à ce que l'un de mes patients meure dans mon bureau. Encore moins devant moi. Encore moins si son attitude me rappelais celle de Rika.
Je m'aperçus alors que la détenue avait les larmes aux yeux. Réalisant que ma main s'était peut-être crispée trop fort sur son épaule, je relâchais cette dernière.

" …je ne peux pas en parler…je dois rien dire…ça fait partit du secret… L…la seule chose…qu’il m’autorise à dire, c’est que quand monsieur corbeau joue, je suis là sans l’être… "

Rien à dire, donc ... Mais elle avait l'impression de ne plus être là quand Monsieur Corbeau jouait ... il me faudrait plus de temps pour en être certaine, mais la thèse d'une double-personnalité était vraiment envisageable.

Oh, et puis tant pis ! Pourquoi m'étais-je liée à Rika ? Parce qu'elle avait besoin de moi. Il n'y avait aucune raison que j'agisse différemment avec Alice. Depuis mon arrivée ici, je n'avais eu qu'un seul mot d'ordre : me comporter avec les prisonniers comme je le faisais avec le reste du monde. Après tout, ils avaient tous une raison d'être ici. Parfois, les raisons en question étaient malsaines, mais la plupart avaient un passif ... et si celui-ci avait été le mien, j'aurais pu me retrouver à leur place.
Le karma. Je partais du principe que rien n'arrivait sans raison.

Alice avait besoin de moi, alors je serais là. Un point c'est tout.

"…j’ai peur…"

Elle ... pleurait ?! Sans réfléchir plus longtemps, je relâchais sa main. Je me redressais, m'asseyant à côté d'elle sur le canapé. Le temps de lisser légèrement les plis de ma robe, et je la serrais dans mes bras. Un bête réflexe. Acquis auprès de qui ? De ma mère, en partie, mais surtout auprès de Rika. Mon père, ou n'importe quelle autre personne de ma famille ... aucun n'aurait osé prendre qui que ce soit contre soi, a part pour une froide accolade, et encore. La proximité m'aida à m’apercevoir que l'adolescente sentait la sueur et les épices. J'en déduisis que son voyage avait dû être encore plus éprouvant que son arrivée ici.

Je n'aurais sûrement pas réagit comme ça avec un autre détenu. Mais Alice était une enfant. Physiquement, elle était plus proche de l'adulte ... Mais c'est ce qu'elle me rappelais ; Une enfant perdue, qui venait d'arriver dans un endroit sombre et froid après avoir passé plusieurs heures à comater dans un camion, saucissonnée dans une camisole qu'elle portait toujours ... Pour n'importe quel enfant, c'en aurait été trop.
Ma voix se fit plus douce, plus calme encore qu'à l'accoutumé.

"Ce n'est rien, Alice. Tu n'es pas obligée de me parler de monsieur Corbeau, et tu as le droit d'avoir peur. Je repris l'une de ses mains dans la mienne, la serrais doucement. Cela te rassurerais de parler d'autre chose ? Tu sais, j'ai une petite sœur. Elle est restée là où je suis née, au Japon, mais tu lui ressemble beaucoup."

Bien, Ayame. Tu te retrouve à câliner une détenue, tu essaie de la calmer, et tu ne sais même pas si elle comprend ce que tu lui dit. Mais au moins, tu fais quelque chose !
Mouais. Ça aurait été plus facile si j'avais eu un don de voyance : au moins, j'aurais pu être sûre que je réagissais de façon appropriée. Mais je n'avais pas été formée en pédopsychiatrie, moi ...


Dernière édition par Ayame Shizuka le Mar 4 Fév - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeDim 24 Nov - 0:41

Qu…qu’est-ce que madame Ayame va faire ?...Pourquoi elle se lève ?...  Je pense à mettre mes bras en mode défense. Mais à quoi cela me servirait ?... Après tout, madame Ayame est une voix gentille…je dois lui faire confiance même si monsieur corbeau dis le contraire !
Mais j’ai peur qu’elle soit comme maman et qu’elle ne comprenne pas… Peur d’être punie d’être moi-même…

« ALICE ! Viens ici tout de suite !
- Qu’est-ce qu’il y a maman ? Vous…avez l’air en colère…
- J’en ai plus qu’assez ! Tu ne ressembles pas assez à ta sœur !
- Mais…c’est normal non ?… Je ne peux pas être pareil que petite sœur.
- Et c’est bien ça le problème idiote ! Elle est toujours gentille avec toi ! Et toi ?! Tu passes ton temps à faire des conneries !
- …Mais…maman…ce n’est pas moi…c’est elle qui…
- TA GUEULE SALLE MENTEUSE !»
Je tentais de reculer. Une ombre se forma au-dessus de mon visage. Elle resta immobile un instant puis avança rapidement. Sur le coup, elle était ni chaude ni froide. Le sol par contre était froid. Et l’ombre c’était rapprochée de ma joue. Maman venais de me frapper parce que je ne ressemblais pas à ma petite sœur…ou à cause de sa mauvaise alène...l'alcool quoi... Pourtant…c’était petite sœur la plus méchante… J’essayais d’être la plus gentille possible…mais on n’a jamais posé un regard sur moi quand je faisais un compliment gentil…on ne m’a jamais de « merci » quand je faisais un cadeau à quelqu’un. Enfin…quand ils l’acceptaient bien sur… Des cadeaux…on ne m’en a jamais fait… Enfin pour moi un cadeau…c’est un sourire.

Madame Ayame s’assit sur le canapé. D’instinct, je ferme les yeux. Plusieurs longues secondes à me demander la même chose…qu’es qu’elle va faire ? Est-ce que je vais avoir mal encore ?
Elle est de plus en plus près. Près de mon corps froid qui se réchauffe d’un coup. Qu’est-ce que c’est ?  …Je ne connais pas cette sensation… c’est chaud…agréable… Pourquoi c’est si chaud ?... C’est un cadeau ?...
Mes muscles se détendirent, mon cœur ralentit doucement, et mes larmes commencèrent à s’atténuer. Je reste sans bouger un instant. Calme, apaisée, je me laisse peu à peu tomber dans ces bras…ou le contraire… Je me suis agrippée à elle et me suis rapprochée aussi. C’est ça….un vrai câlin ?

« Ce n'est rien, Alice. Tu n'es pas obligée de me parler de monsieur Corbeau, et tu as le droit d'avoir peur. »

J’ai…un droit ? C’est quoi un droit ? C’est quand on n’a pas de gros bracelets aux poignets ? Droits, devoirs, école ?... Euh…contexte ! …Le droit…d’avoir peur… C’est comme avoir le droit de manger une glace ?
Je sens main de madame Ayame se resserrer. Je sens presque mes battements ! C’est rigolo…

«  Cela te rassurerait de parler d'autre chose ? »

« …Hum…oui… Je crois… »

« Tu sais, j'ai une petite sœur. Elle est restée là où je suis née, au Japon, mais tu lui ressembles beaucoup. »

Je lève la tête. Intriguée. Les yeux grands ouverts. Je sentais un vide en moi s’agiter. Comme un ventre qui a faim, ou une bougie qui a envie de fondre. Curiosité : envie dévorante de savoir, à mon sens.

« …C’est vrai ?...Vous avez une petite sœur ?... C’est-à-dire je lui ressemble ?...Elle est comment ?... Vous lui reparlez des fois à votre petite sœur ?... Et le Japon ?... C’est joli le Japon ?... C’est comme dans les livres ?... C’est comment, c’est comment ?... C’est loin, non ?...»

Oups…je pense que j’ai posé un peu trop de questions… gardons les autres pour après ! Enfin…je sais plus trop quelles questions je voulais poser mais tant pis ! Ça me reviendra !
Ma joie était tremblante, mais douce et enfantine. … Je parle vraiment comme ça moi ? Je continue à fixer madame Ayame avec des yeux brillants, pas que grâce aux larmes moi grosses, mais aussi parce que quelque chose dans mon cœur c’est allumer. Un espoir. Un tout petit espoir.
Zut !!!! Je porte mes doigts et les pose sur ma bouche en forme de croix.

« …Désolé…peut-être que vous ne voulez pas en parler… Je pose peut-être trop de questions… »
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeJeu 5 Déc - 14:08


Beaucoup de questions d'un coup. Mais, j'étais heureuse de voir que cela semblait la détendre.

"Pas du tout, Alice. J'aime beaucoup les questions."


En réalité, je les aimais plus ou moins, selon le sujet sur lequel elles portait. Rika était un de ces sujets dont j'aimais beaucoup parler ; quelque part, c'était une façon de me rapprocher d'elle, même à distance.

"Physiquement, vous ne vous ressemblez pas tant que ça. Elle a des cheveux noirs coupés aux épaules et de grands yeux bruns. Mais vous avez un visage très similaire.Je marquais une pose, cherchant quelque chose à ajouter. Les ressemblances, peut-être ? Elle est timide, très peu sûre d'elle ; elle a peur tout le temps. Je passais mon temps à la rassurer. Aujourd'hui, elle a un peu changé. Elle vit toujours dans le Kansas, mais est fiancée. Je l'ai rencontrée au lycée, mais nous sommes très proches."

Ce qui pouvait paraître étrange dans cette phrase, c'était que finalement, elle signifiait que je n'avais pas vraiment grandit avec elle. Pourtant, Rika était ce que je considérais comme le plus proche d'une famille, peut-être même plus que mon père. Même sa mère, Yoko, m'avait toujours fait l'effet d'une sorte de tante ... plus que mes tantes elles-mêmes, en tout cas, que je voyais encore comme de froides harpies.

"Quant au Japon ... c'est un ensemble d'îles. Les quatre principales sont Honshu, Hokkaido, Kyushu et Shikoku. Je ne sais pas si c'est comme dans les films, mais c'est un pays très traditionaliste et très moderne en même temps. Le travail y a une grande importance. Les études y sont difficiles : Il n'y a que très peu de vacances, mais elles sont compensées par des jours féries. (Je baissais la voix, poursuivant sur le ton de la confidence:) C'est aussi un pays un peu misogyne, entre nous. Pour bon nombre de japonais, la place de la femme est toujours auprès des enfants et derrière les fourneaux."

D'ailleurs, si Rika s'en accommodait très bien, ce n'était pas du tout mon cas.En même temps, ma mère ne m'avait pas été élevée dans cette idée, et malgré les apparences, j'étais contente d'avoir "émigré" ici. Pour simplifier, on pouvait considérer qu'à partir de vingt-sept ans, une femme japonaise sans mari resterait célibataire à vie, à moins d'un coup de chance. Comme je n'avais aucune envie d'être rangée dans la case des vieilles filles avant l'heure, et comme de toute façon, j'avais toujours voyagé ... partir à la fin de mes études m'avait semblé normal. D'une part, pour m'éloigner de mon père. D'autre part, parce que je rejoignais l'Amérique, pays dont m'avait tant parlé ma mère.

"Tu sais, Alice, tu me fais penser à une légende que me racontait mon père. Il me parlait des tengu, des dieux-esprits. Il y a les karasu tengu, qui ont une tête et un bec de corbeau, et les konoha tengu, qui n'en ont que les ailes mais qui possèdent un très long nez. Leur peau est rouge, mais ils peuvent changer de  forme, parler sans ouvrir la bouche, se téléporter, et même visiter les rêves. Au début, ils punissaient les samouraïs vaniteux. Maintenant, ils se chargent des prêtres bouddhistes arrogants, des profiteurs et des orgueilleux. Ils peuvent même aider à retrouver des enfants disparus."

Voilà. De ma - courte - expérience, il n'y avait rien de mieux qu'une histoire pour détendre un enfant stressé. Inconsciemment, je m'étais même mis à lui caresser les cheveux, d'un geste que je voulais rassurant. Décidant de continuer sur cette branche, je poursuivis calmement :

"Mon père est un grand patriote, et il est persuadé que les traditions et les croyances d'un pays en sont le fondement. Il n'admettrait jamais que la plupart de nos traditions sont venues de Chine et de Corée. Pour lui plaire, j'ai appris par cœur un grand nombre contes de fées et de légendes. Si tu veux, quand tu en auras envie, tu pourras toujours venir m'en demander une ... Tu n'avais jamais quitté l'Angleterre avant de venir ici ?"

Question plus ou moins rhétorique. Je connaissais la réponse. Si elle avait quitté le pays à un moment où à un autre, cela serait probablement apparut dans son dossier.
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeVen 27 Déc - 2:21

[désolé, pas trop l'inspi pour la fin --" même pas trop l'inspi tout cour...]

J’avais écouté  toutes ces histoires attentivement : la ressemblance avec sa petite sœur, le japon, les tengu…

À propos de tengu, est-ce que tu en es un monsieur Corbeau ?
" Moi ? Pff, tu me fais rire. Si ces êtres-là existent alors ils ne sont pas attachés à un humain comme moi. Et encore, toi tu es...différente.  "
…Attacher…à un humain ? ...Différente?...
" Laisse petit ange. Tu le sauras en temps voulu. Respecte les règles et je ne ferais rien à ta « grande sœur » et à toi. "
D’accord…

Je reprenais mon écoute. J’étais rassurée de savoir que grande sœur connaissait des histoires et que je pouvais venir les écouter n’importe quand. Et toutes sortes d’histoires en plus !
J’étais enthousiaste ! Quelqu’un acceptait enfin de me raconter une histoire… ma joie fit fondre le glaçon sur mon cœur et réveilla une petite bougie.

« Tu n'avais jamais quitté l'Angleterre avant de venir ici ? »

Je réfléchis. Longuement. Les voyages scolaires ? Non. Interdit pour ma part. Tu n'as pas d'autorisation médicale, tu vas te blesser idiote, c'est pas fait pour toi, tu es trop jeune, dans tes rêves. Parce que les médecins avaient dit que mon cœur était trop fragile pour supporter un voyage et que je risquais de contaminer les autres élèves. Mais pourtant, je n’étais pas malade moi ! Ils étaient tous des menteurs !

" C'est bien Alice, au moins ça, tu l'as compris. "

Je crus pendant un instant voir la cage disparaitre...une illusion? Et ce sourire...depuis quand les corbeaux ont un sourire?
Bref ! Revenons a nos chevaux ! Euh moutons. Chevaux?...moutons?...

« …hm…je ne pense pas…mais monsieur Corbeaux m’emmène au parc d’attractions la nuit…je pense que c’est plus amusant que de rester à la maison devant la télé comme faisait papa… »

Je marquais une pause. Qu’est-ce que je pouvais raconter à madame Ayame sans irriter monsieur Corbeau ?

« …et puis le parc il est super grand ! Y a pleins d’attractions trop bien ! Comme les montagnes russes, des trains qui vont dans tous les sens ou d’autres manèges qui tourbillooooonne ! Et y a pleins pleins pleins de bonnes choses à manger ! Comme des pommes d’amour ou des churros ! Et même des lollipops ! Et des caramels et des choses encore meilleures ! Et j’ai le droit d’aller où je veux ! Mons…euh le gérant m’a donné le droit d’y aller gratuitement.  Alors c’est bien je trouve. Il y a aussi des spectacles, mais ça c’est… »

La porte s’ouvrit d’une traite. Une femme très bien vêtue rentra dans la pièce. La seule chose qui me frappa…c’est qu’elle avait un parfum de grand-mère hid...
" Alice reste polie ma chère"
D'accord monsieur...
Je sentais tout de même le regard de la madame étrangement bien habillée sur moi. Et je ne pouvais pas m’empêcher de penser que cette dame était importante...mais sacrément cucul la praline. Remarque...les madames ça se mange pas alors elle peut pas être praline... La dame fit quelques pas et, inconsciemment, je me mis derrière grande sœur.
Je pense que je suis bien cachée…

« Venez, s’il vous plait. J’ai à vous parler. Immédiatement. »
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Ayame Shizuka
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MessageSujet: Re: Alice.   Alice. Icon_minitimeVen 27 Déc - 20:50


Un sourire. Un simple sourire, encore faible, mais qui me fit étonnement plaisir.

"Tu n'avais jamais quitté l'Angleterre avant de venir ici ?"

Un long silence. Au moins, j'espérais qu'elle comprendrais qu'elle ne serait pas seule. Si je pouvais offrir un peu de chaleur, à elle ou à un autre ... Ça suffisait à me convaincre de rester. A me convaincre que ce que certains considérait comme ma naïveté était le bon choix.

"…hm…je ne pense pas…mais monsieur Corbeau m’emmène au parc d’attractions la nuit…je pense que c’est plus amusant que de rester à la maison devant la télé comme faisait papa…"


Rester devant la télé. Certains gardiens le faisait pendant des heures, dans leur local, mais cette idée m'échappait. En même temps ... Mon enfance avait été quelques peu différente, trop mouvementée sans doute. Peu de gens ici savaient quel était le nom de mon père, et même dans ce cas, très peu faisaient le rapprochement. Ce qui équivalait à dire que très peu ignoraient que mon enfance avait été rythmée par les cours du soir, les cours de piano, la pression scolaire permanente et la vie ... de luxe, finalement. Quand ma mère était morte... Cela avait légèrement changé. Les cours de langues étaient devenus la priorité, à tel point que je devais suivre mes véritables études en correspondance. Sans compter les voyages, les réceptions, le protocole ...
En fait, ma vie entière était cadrée par mon père. Excepté ... en ce qui concernait mes "frasques sexuelles", selon ses dires.

"…et puis le parc il est super grand ! Y a pleins d’attractions trop bien ! Comme les montagnes russes, des trains qui vont dans tous les sens ou d’autres manèges qui tourbillooooonne ! Et y a pleins pleins pleins de bonnes choses à manger ! Comme des pommes d’amour ou des churros ! Et même des lollipops ! Et des caramels et des choses encore meilleures ! Et j’ai le droit d’aller où je veux ! Mons…euh le gérant m’a donné le droit d’y aller gratuitement.  Alors c’est bien je trouve. Il y a aussi des spectacles, mais ça c’est…"

Mon sourire se fit plus franc. ce parc d'attraction avait l'air d'être une joie presque salvatrice pour elle. Et à bien y réfléchir ... c'était probablement le cas. Elle en aurait besoin, ici.

Quand la porte s’ouvrit, d’une traite. Je ne connaissais que deux personnes ayant cette audace. Mon cœur bondit dans ma poitrine, et je levais les yeux ... sur McDaven. Suivit de la face de grenouille. Même si je n'avais pas de grande affinité avec eux, je les préféraient largement à Allesbury.
Deux choses me frappèrent.
Un, le regard que la directrice posa sur moi. Et que je su tout de suite interpréter, puisque je le connaissais par cœur. Et non, si je tenais Alice dans mes bras, ce n'était pas une conquête pour autant. Moi, j'étais de l'autre bord, et ce n'était sans doute pas près de changer. D'ailleurs, quand bien même aimerais-je les femmes, Alice aurait été bien trop jeune.
Deux, le fait qu'elle soit descendue de son bureau. Ça ne voulait dire qu'une chose : il y avait une urgence. Alice tenta de se cacher derrière moi, discrètement.
J’eus un réflexe acquis il y avait déjà longtemps. Celui de me lever, m'inclinant légèrement en guise de salutation.

"Venez, s’il vous plait. J’ai à vous parler. Immédiatement."

Bon, au moins, elle était toujours aussi pressée. Elle se tourna vers l'infirmier, comme si elle le remarquait.

"Et vous aussi, Duval. Monsieur Ehemba va être transporté à l'hôpital. En état de choc."

Je dû prendre quelques secondes pour réaliser ce que cela signifiait. En ce qui me concernait, j'avais toujours vu Bassari Ehemba comme un bon collègue, qui ne se laissait pas pour autant marcher dessus; Alors ... à l’hôpital ?
La réaction de Romain, en revanche, fût immédiate, et je ne m'en étonnais pas. Même s'ils étaient discrets, je savais qu'ils entretenaient une relation plus qu'amicale. Il lâcha son livre, bondissant de sa chaise.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Un détenu lui a planté une seringue dans le bras."

Je n'écoutais déjà plus que d'une oreille. Je m'étais tournée vers Alice, et repoussait une mèche blanche tombée sur son visage. Je forçais mon ton à rester calme.

"Je dois y aller, Alice. je désignais la tête de grenouille d'un signe de tête, sans même le regarder. Ce monsieur va te conduire à ta ... chambre."


"J'attends."

Je dû me retenir pour ne pas lancer un regard exaspéré à la directrice. respect de la hiérarchie. Encore et toujours. Mais il ne m'en fallut pas plus pour quitter la pièce.



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