À mon arrivé dans la salle des gardiens, tout le monde s'était tus. Un papier avec une note était affiché sur le tableau. Personne avait l'air de s'en occuper, mais moi, j'en avais marre de faire les corvées des autres. Je partis dans les toilettes pour passer de l'eau sur ma plaie à l'épaule. Ce Noble narcissique m'avait pas mal amoché. N'empêche, n'est y en qu'un vague souvenir de la fin de cette confrontation, je pensais l'avoir moi aussi légèrement blesser. J'appuie beaucoup sur le légèrement, car cet homme avait comme même pas mal de force... Les racines de mes cheveux s'en souviendront.

Je refis le bandage et sortis. Je n'avais plus rien à faire et toujours personne n'avait l'air de s'intéressait à la note. Voyons voir ce qu'elle contenait.

"Rendez-vous avec nouveaux gardiens, soyez à l'heure"

Oh! Encore un nouveau... Ça voulait dire encore un qui m'ignorerait et me refilerait ses corvées les plus chiantes. D'ailleurs en parlant d'heure...Quelle heure était-il? ... OH ! MERDE ! Pourquoi personne ne s'était occupée de ça ?! C'est encore pour ma pomme, encore et toujours.

Bon, cherchons le dossier... Où est-il... Je cherche, je cherche dans ces papiers que tout le monde disait trier... Mouais, mon œil... Ah ! Ici ! Je le prends et cours vers la sortie, sans oublier avant de sortir d'insulter les quelques gardiens se trouvant dans la salle. Enfin bref, je lu son dossier en route.

Bairras Diego, 25 ans, espagnol et à déjà travailler dans le milieu carcéral . Et encore un garçon.

Je crois n'avoir retenu que l'essentiel de l'essentiel. Pauvre de moi. Il n'y aurait que moi qui aurais tenté la reconversion prisonnière à gardienne ? Je me sens tellement seule... Je percute quelqu'un et tombe. Oups, un autre gardien.

"Excusez-moi...Je ne vous avez pas vu..."

Il amener encore un prisonnier. Pauvre de lui... Il allait souffrir. Déjà qu'en tant que personnel ce n'est pas la joie...

"Faites un peu attention où vous allez... Priso... Gardienne Sadwood"

Encore une fois et je m'énerve...grrrr Je gardais n'empêche un sourire forcé.

"Vous n'auriez pas vu quelqu'un attendre devant la grille ?"

Il me fit 'non' de la tête et me désigna le prisonnier du pouce. Mouais...trop myope pour voir ce qui se passait autour d'eux quand ils tentaient de maitrisée les prisonniers. Je passais mon chemin. Enfin cette maudite porte en bois. J'arrangeais mes affaires que j'avais sur moi et vérifiai que mon bandage tenait bien. Certain ne supporte pas la vue des blessures infectées. J'ouvris cette foutu porte et m'avança jusqu'à l'entrée. Je m'inclinai en essayant de rester courtoise. Je n'aime pas faire ça... Ça ne me convient pas...je préfère tu... NON ! Pas de mauvaise pensée. Pas maintenant.

"Bonjours...excusez-moi de mon retard. Vous êtes bien Bairras Diego ?"

Je n'aime pas parler...mais bon, nous n'avons pas le choix.

    Il était tard ce soir là lorsque je pris la route pour la prison de DearDeath. Cela faisait déjà deux mois qu’elle nous avait quitté et pourtant la douleur est toujours aussi intense qu’au premier jour. Sa mort avait provoqué le divorce avec ma femme, de longs mois de dispute et de négociations entre nos avocats pour savoir qui garderait la télé ou les dents de lait de la petite…

Des foutaises quoi !

    J’étais prêt à tout lui laissait si elle le voulait. Quelle importance ça avait désormais. Dans ma voiture, je repensai à tout ça, aux circonstances de sa mort.

Qu’avais-je donc fais à Dieu pour mériter ça ?

    A la radio ne passaient que des histoires d’enfants kidnappés, violés ou encore congelés. Quoi de mieux pour me remonter le moral ? Quand je pense que certaines femmes sont prêtes à congeler leurs enfants… ca me sidère, elles espéraient en faire quoi ? Les manger ? J’vous jure… je leur prendrais bien moi, à ces mégères, si elles n’en veulent plus. Les heures étaient longues et j’enchaînais cigarette sur cigarette, mais ça me calmais pas. J’étais impatient de reprendre le travail, ça au moins ça me canaliserait. J’avais eu le droit à des au-revoir chaleureux de la part de mes anciens détenus. Depuis quand des prisonniers apprécient leur maton ? Ca m’a fait plaisir je l’avoue, ils vont me manquer ces taulards. J’approchais enfin de mon but lorsqu’il se mit à pleuvoir.

La poisse !

    J’enclenchai mes essuie-glaces. Plus que quelques kilomètres. Une voiture rouge m’avait doublé et s’était mise juste devant moi.

Rouge…

    La même couleur que la bagnole qui a percuté ma fille. Je retins mes larmes et me concentrais sur la route.

    Après encore une heure et demie de trajet, j’étais enfin arrivé à destination. Je me garai sur le parking prévu à cet effet et éteignit le contact de ma voiture. Je n’avais pas prévu de vêtements pour faire face à la pluie, je n’ai pas l’habitude qu’il pleuve. Quelque chose me dit que je vais devoir m’y habituer car les mois qui vont suivre risquent d’être… humides. Je sortis de ma voiture et me pointa devant l’entrée du bâtiment. Les murs étaient hauts et surmontés de fils barbelés. Une prison quoi, me dis-je en souriant. Je regardai ma montre, quatre heure trente-sept du matin. Je suis un peu en retard. Quelqu’un devait m’accueillir, mais il n’y a personne. Ca commence bien, moi qui déteste devoir attendre. Maintenant que je suis arrivé, ce serait bête de repartir, attendons. Après quelques autres minutes sous la pluie, une femme se dirigea vers moi. Je lui souris par courtoisie mais je voyais bien sur son visage que quelque chose n’allait pas. Je ne m’y attarde pas pour le moment, l’important était de rentrer au plus vite.

    – Bonjour… excusez-moi de mon retard. Vous êtes bien Bairras Diego ? dit-elle.
    – En effet c’est moi, moi aussi je suis en retard donc il n’y a pas de mal, dis-je en lui souriant pour essayer de la détendre. Je viens pour le poste de gardien, mais vous le savez déjà je suppose.    

    Quelque chose en elle m’effrayais un peu mais je ne saurais dire quoi. Qu’à cela ne tienne, j’attendrais les prochains jours pour en avoir le cœur net. En attendant j'ai hâte de faire la visite des lieux.

Je n'avais pas senti la pluie. Maintenant, je la sentais bien, quand l'humidité commençait à pénétrer mes vêtements.

"En effet c'est moi, moi aussi je suis en retard donc il n'y a pas de mal. Je viens pour le poste de gardien, mais vous le savez déjà, je suppose."

Il était assez grand...environ dix centimètres de plus que moi. Il portait une paire de lunettes, pourquoi ne portait-il pas de lentille ? Il risquait de les perdre ou de les casser à tout moment, enfin ce n'était pas mon problème. Et il arborait une chevelure brune semi-longue, enfin de ce que je voyais. Des yeux bleus me fixer, un beau bleu océan. Pourquoi me fixait-il ?

"Mettons-nous à l'abri, il ne ferait pas forcément meilleur mais au moins nous serons au sec"

Je désignai la porte et m'y dirigeai. J'ouvris la porte et le laissai rentrer en premier. De dos, il était bien bâti. La carrure parfaite pour un gardien. Son sourire ne me semblait pas naturel, et son visage gardait des traits sévères. Beaucoup ici, on de lourd secret. Moi comprit, sauf que je ne sais même pas ce que je cache. Un passé détruit ? Oublier ? Ou alors totalement inexistant ?

"Je m'appelle Sadwood Ombrage. C'est moi qui suis chargé...sous la force des choses... À vous faire visiter le pénitencier et vous donnez les quelques règles de base. Que cela reste entre nous, je préfère vous prévenir...je ne suis pas très apprécier."

Je commençai la visite, lui expliquant ou se trouvai chaque partie principale.

"Une cloche sonne chaque horaire. Les détenus se lèvent à 7h30, mangent à 12h30 et le dernier repas est à 19h30. À 22h30, on ferme les grilles et tous les détenus sont censés être dans leur cellule. Parfois, on te demandera d'amener certain prisonnier chez la psychologue, Ayame Shizuka. Ton planning devrait se trouvais en salle des gardiens juste ici. Des questions éventuelles ?"

Trop de mots d'un coup. Je n'avais jamais autant parlé de tout mon souvenir. Enfin, je devrai m'y habituer. J'entrai en salle des gardiens et entrepris une recherche active du planning de Bairras. J'évitai les regards de mes "collègues". Je tendis le papier au nouveau gardien.

"Sur ce papier, il n'y a que les travaux habituels. Il se peut qu'il y ait des travaux spéciaux à accomplir et dans ce cas-là sois, on vous convoquera ou alors une annonce sera passer sur ce tableau. Sur ce, si vous avez besoin de moi..."

Et je sortis. Je n'aime pas l'ambiance de cette salle. J'avais encore du travail, mais je pouvais m'accorder une légère pause. Encore un qui me détesterait..enfin j'ai l'habitude.